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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien

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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty * Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien

Message par Invité Dim 21 Mar 2021 - 14:36

Les mystères de Pâques du 28 mars 2021 au 4 avril




Pour vivre la semaine sainte, ThéoDom a réalisé pour vous une série spéciale. Dans chacune de ces 8 vidéos un frère dominicain du couvent de Lille vous fait rentrer dans un mystère théologique de la Passion du Christ.


A SUIVRE


SOURCE : https://www.theodom.org/passion

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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty Dimanche des Rameaux : Hosanna, ça veut dire quoi ?

Message par Invité Dim 28 Mar 2021 - 15:14

Dimanche des Rameaux : Hosanna, ça veut dire quoi ?




Savez-vous ce que veut dire : « Hosannah »  ?

Hier matin, je demandais à un frère s’il connaissait le sens du mot « Hosanna ». Il me répondit qu’il ne savait pas. Or il semble important de comprendre ce qu’il signifie quand on aborde l’entrée de Jésus à Jérusalem.

Jérusalem est le lieu le plus fréquemment cité dans la Bible. C’est le roi David qui avait conquis cette cité jébuséenne et l’avait choisie pour capitale politique, mille ans avant Jésus-Christ. La ville devint ensuite un haut lieu de pèlerinage et la capitale religieuse de Judée. Jésus y vient à l’occasion des fêtes juives de son temps, notamment pour l’importante fête de (‘Pesah’) « la Pâque des Juifs » (Jn 11,55). Jésus y était allé « réveiller son ami Lazare qui était malade » (Jn 11,11) et venait de mourir. Jésus l’avait ressuscité (Jn 12,17) pour que tous croient que Dieu son Père l’a envoyé. (cf. Jn 11,42). C’est pourquoi les Juifs cherchaient à voir Jésus et Lazare. (Jn 11,56).

Un beau matin d’avril (qui est le mois de nisan pour les Juifs), avant d’entrer effectivement à Jérusalem Jésus choisit de monter « un ânon »(Lc 19,38), ce qui indique à la fois qu’il est roi de Jérusalem à la suite de David (cf. 2 S 16,2), mais que son règne est spirituel et non politique. Il accomplit en cela les prophéties d’Isaïe (Is 62,11) et de Zacharie (Za 9,9), celle de la venue du « roi juste et victorieux qui vient avec humilité » (Mt 21,5) rassembler son peuple et « proclamera la paix pour les nations. » (Za 9,10). Cette entrée de Jésus en la ville sainte est donc celle du Messie annoncé, tant attendue par les Juifs.  Lors de sa descente du mont des Oliviers qui domine toute la ville de Jérusalem, une foule des gens vint « à sa rencontre » (Jn 12,13), avec des « rameaux de palmiers » (Jn 12,13) à la main, « des branchages des arbres » (Mt 21,8.) ou de la « verdure coupée dans les champs » (Mc 11,8.), l’acclamant avec des « cris de joie » (Za 9,9). Les quatre évangiles détaillent la scène. Matthieu écrit : « Les foules qui marchaient devant lui est celles qui suivaient criaient : ‘Hosanna !’ » (par deux fois en Mt 21,9, par deux fois aussi en Mc 11,9 et une fois en Jean 12,13).

Mais que signifie donc ce cri ? Conservé en hébreu – la langue d’origine de la toute première église, qui est celle de Jérusalem – « hoshi ‘ân nâ’ » est une interjection à partir de l’impératif du verbe ‘hoshia’, ce qui donne en abrégé « hôshanna » qui veut dire « sauve-nous ! ». C’est le verbe ‘sauver’ qui s’y trouve indiqué ici avec une forte insistance collective. C’est comme si on lançait un appel au secours, un ‘S.O.S.’ (= ‘Save our souls ! ‘), qui dit justement « sauvez nos âmes ! ». On retrouve ce sens dans le nom ‘Joshua’ qui a donné en français ‘Josué’ (celui qui fit passer le fleuve Jourdain au peuple hébreu, cf. Jos 1-5) et dans le nom ‘Ye hoshua’ ou ‘Yeshoua’ qui est celui de ‘Jésus’ qui signifie « Yahvé sauve ». L’évangile de Matthieu précise d’emblée : « Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21) et, en Luc, le message aux bergers est également celui de l’annonce de la naissance d’ « un sauveur » (Lc 2,12). ‘Hoshanna’ adopté en grec a donné le mot ‘hosanna’.

On peut approcher le sens de « hosanna ! » dans la Bible et dans la vie de l’Eglise selon trois niveaux successifs : un niveau liturgique rituel lors des fêtes juives au Temple de Jérusalem ; un niveau prophétique à l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem ; et un niveau eucharistique lors de la célébration des saints mystères (= à la messe).


Voyons en premier le sens liturgique rituel pour les croyants Juifs. Il se trouve dans l’Ancien Testament, dans la collection des prières juives adressées à Yahvé, les Psaumes. A la fin de la série de prières de louanges (= les Ps 113-118, appelés le ‘Halllel’, dont celle du repas pascal), récitées aux grandes fêtes, le psaume 118 est proposé pour la liturgie de la fête des Tentes. Le début du verset 25 adresse explicitement à Dieu cet « Hosanna ! », ce que l’on traduit : « Donne le salut Yahvé, de grâce ! » (Ps 118(117),25a). C’est une prière de supplication pour être sauvé, suivie d’une supplication pour avoir la victoire. (v. 25b). A ce cri –véritable clameur d’entrée du peuple montant à l’esplanade du temple – répond la bénédiction donnée par les prêtres du temple : « Béni soit au nom de Yahvé celui qui vient ! » (Ps 118(117),26a). C’est une litanie d’attente du Messie promis en un « cortège » qui se fait avec « des rameaux en mains » comme le note bien le verset suivant (v.27b).

Le deuxième sens pour « Hosanna ! » est prophétique On l’entend de la bouche du peuple juif qui monte à la rencontre de Jésus. Ceux qui avaient appris la guérison de l’aveugle de naissance à la piscine de Siloé et la ‘réveillance’ de Lazare de Béthanie reconnaissent en Jésus le prophète espéré. Car l’esprit de prophétie, éteint depuis trois siècles (= depuis la mort de Malachie, devait – selon l’attente du judaïsme – revenir comme signe de l’ère messianique (cf. Bible de Jérusalem, Cerf, Paris 2000, note c à Mt 21,5). Leur cri devient donc celui d’une espérance messianique très attendue qui s’actualise. Jésus est plus que bienvenu et l’évangile de Matthieu présente les foules qui déclinent son identité : « c’est le prophète Jésus de Nazareth en Galilée » (Mt 21,11). Si les foules reprennent la même prière de supplication et même la bénédiction des prêtres (Mt 21,9c, Mc 15,9, Lc 19,38, Jn 12,13b), elles les adressent cette fois-ci directement à Jésus, criant : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » (Mt 21,9). Marc précise : « Béni soit le Royaume qui vient, de notre père David ! » (Mc 11,10). En Jean les foules qualifient Jésus comme étant « le roi d’Israël » (Jn 12,13). Luc note également que la foule en liesse adresse d’une voix forte sa louange à Dieu, bénissant « celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur ! » mais il accentue la dimension spirituelle de sa royauté : « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (Lc 19,38). Le messie acclamé se veut roi de paix divine.

Le troisième sens de « Hosanna ! » – après celui de supplication de salut adressée à Dieu au temple de Jérusalem et celui de joyeuse acclamation de Jésus prophète et roi qui vient du mont des Oliviers vers la ville – est son sens eucharistique. Après le rappel des hauts faits de Dieu et juste avant l’offrande du sacrifice de louange, les fidèles chrétiens proclament la sainteté de Dieu (Is 6,3) et ils chantent à voix haute la gloire de Dieu. Dans cette conclusion de la préface eucharistique – au moins depuis le IVe siècle. (cf. PGMR 7 a-b) – on adore Dieu, appelé à notre secours, acclamant Jésus par le chant de triomphe associant toute l’Eglise, celle du ciel et celle de la terre : « Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Par sa Passion, il est en effet aujourd’hui encore et toujours le Sauveur qui nous a sauvés du péché, de la mort, de l’ignorance de l’alliance éternelle de Dieu en son messie, qui est le Christ Jésus. C’est au dimanche avant Pâques que les fidèles, rameaux ou palmes à la main, solennisent cette joyeuse entrée en leur cœur de l’unique sauveur.

Mais ce n’est pas fini. Le temple avait été voulu par le roi David pour garder ‘l’arche d’alliance’, pour rappeler ‘la tente de la rencontre’ de Dieu avec son peuple en marche vers la libération ; donc pour honorer la présence de Dieu au milieu de son peuple, sa ‘shekinah’. Il vient effectivement en la personne de Jésus, qui purifie le temple pour qu’il soit une « maison de prière » (Is 56,7 ; Mt 21,13b). Jésus monte ensuite sur l’esplanade et guérit « aveugles et boiteux qui s’approchèrent de lui » (Mt 21,14). Alors, à cette vue « les enfants criaient dans le temple : ‘Hosanna au fils de David !’ » (Mt 21,15).

Face à l’indignation des grands prêtres et des scribes, Jésus leur indique avec sagesse le psaume qui dit : « de la bouche des tout-petits…tu t’es ménagé une louange. » (Ps 8,3).En s’appliquant ce chant, Jésus leur révèle la présence divine reconnue en lui, mais méconnue par eux qui persistent dans l’incrédulité et il écarte tous les abus qui viennent d’ « un repaire de brigands » (Jr 7,11 ; Mt 21,13c). Jésus – tel le prophète Ezéchiel, face « aux rebelles de la maison d’Israël ». (cf. Ez 3,7.9.12) – avait déjà répliqué aux pharisiens lui demandant de « réprimander ses disciples » (Lc 19,39) par la malédiction prophétique d’Habaquq « Si eux se taisent, les pierres crieront ! » (Ha 2,11).

Car on n’arrête pas la vérité de la visite de Dieu pour sauver son peuple et l’univers tout entier ! (cf. Jn 1,5b.10c ; 4,42c).
 
                     


* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Frere-video_fr-christian
fr. Christian Eeckhout, o.p., pour theodom.org
Frère Christian est né à Bruxelles, il est dominicain du couvent Saint-Etienne de Jérusalem, prédicateur de retraites et animateur spirituel de pèlerinages dans les pays de la Bible.



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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty Lundi Saint : la Résurrection selon Tolkien

Message par Invité Lun 29 Mar 2021 - 12:20


Lundi Saint : la Résurrection selon Tolkien




Le Seigneur des anneaux, c’est un livre que vous avez peut-être lu, un film que vous avez sûrement vu. Eh bien, cette histoire ne déroule pas seulement des batailles grandioses, des hobbits qui affrontent des araignées géantes, des magiciens qui s’envolent sur des aigles, des histoires d’amour entre les hommes et les princesses elfes. Non !
Si l’histoire inventée par Tolkien est devenue le roman le plus lu au monde, ce n’est pas - seulement - parce que son auteur avait beaucoup de talent et d’imagination – des arbres qui marchent, il fallait y penser ! - Il y autre chose. Il y a autre chose.

Pour susciter un tel engouement, pour que notre cœur s’emballe au fur et à mesure que la Communauté de l’anneau s’achemine vers le Mordor, il faut que ce récit touche en nous une fibre secrète. Il faut que cette quête réponde à une attente de notre âme. Lâchons le mot : nous avons besoin d’ une espérance. Nous voulons que la Terre du Milieu soit sauvée ! Nous voulons qu’il y ait un Sauveur ! Et comme l’histoire de Frodon, de Gandalf et d’Aragorn devient petit à petit notre histoire, nous avons besoin d’une issue heureuse. Tolkien lui-même l’expliquait : ce qui fait l’essence d’un conte, c’est notamment que tout finisse bien.

Le Seigneur des anneaux est un chef d’œuvre parce que derrière l’épopée aventureuse, il y a un projet. Tolkien a le souci de dérouler, sous la forme d’une fiction, le mystère de notre destinée. Il n’a jamais mis sa foi dans sa poche. Il écrivait : « mon livre est une œuvre fondamentalement religieuse et catholique. J’ai construit mon récit sur des idées religieuses ou à partir d’elles. » La conséquence de cette narration confessionnelle, c’est qu’à la fin de l’histoire, tout sera sauvé. Autrement dit, le fil d’or qui court invisible sous le récit et qui en fait la trame, c’est le thème du Salut et de la Résurrection.

Dans une conférence donnée à l’université Saint Andrews en Ecosse le 8 mars 1939, Tolkien affirmait : « Le conte de fée doit comporter la consolation d’une fin heureuse. C’est ce que j’appelle l’eucatastrophe – du grec « catastrophos » qui signifie « bouleversement » et du préfixe « eu » qui veut dire « bon, bien » : donc un bouleversement qui entraine un bien. Cette eucatastrophe provoque la joie, la joie de la fin heureuse. Or cette joie est toujours dans le conte soudaine et miraculeuse. Elle dénie la défaite universelle finale. Elle est un evangelium. Elle donne un aperçu fugitif de la joie, une joie qui dépasse les limites de ce monde. Cette joie éprouvée quand on finit la lecture d’un conte fait sentir soudain la réalité ou la vérité sous-jacente. Elle oblige le lecteur à se poser la question : « et si c’était vrai ? » Et si le récit imaginaire était le reflet ou l’écho de l’evangelium du monde réel ? Car la naissance du Christ est l’eucatastrophe de l’histoire des hommes et la Résurrection est l’eucatastrophe de l’histoire de l’Incarnation. Cette histoire débute et s’achève dans la joie. »

Voilà les principes qui mènent le récit dans le Seigneur des anneaux. Si le roman a un tel succès, c’est qu’il répond à notre secrète espérance que à la fin tout sera bien… et même mieux. Comme le dit le Christ à Julienne de Norwich, une mystique anglaise du XIVe siècle : all shall be well : à la fin, tout est bien. C’est l’histoire de Frodon et Sam, c’est l’histoire de Aragorn et Arwen. C’est l’histoire du Salut par Jésus-Christ, c’est l’histoire de la passion et de la Résurrection : à la fin, le Christ a vaincu la mort et le péché, et « dans leur joie, les apôtres n’osaient pas y croire… »

Dans son roman, Tolkien se montre un subtil théologien et un croyant fidèle au mystère chrétien. C’est ce qu’il appelle l’applicabilité.  « Mon monde imaginaire est compatible avec les acquis de la Révélation chrétienne » affirme-t-il. Ainsi, après la victoire, la Terre du Milieu ne redevient pas comme avant. Le combat contre le mal a laissé des traces. Jésus montre à Thomas son côté transpercé et Frodon garde au cœur la blessure d’une lame de Morgul. A travers cette souffrance, c’est aussi un nouveau monde qui naît, plus fécond, plus beau. Aragorn établit un règne de paix. Il réconcilie les vivants et les morts, il unit les peuples et même il régénère la nature. Il en est de même pour nous : après la Résurrection du Christ, rien ne sera plus comme avant. « Voici, je fais toute chose nouvelle ». Dorénavant, nous n’avons plus peur du noir, car nous savons que le Christ est vainqueur et que nous sommes aimés et sauvés par lui.

Après la victoire, la joie éclate dans la forteresse de Minas Tirith. Une joie exubérante, parce que la lumière a vaincu les ténèbres, parce que les amis se retrouvent, cabossés mais vivants, parce que la mission a été menée à bien, quoi qu’il en coûte. C’est exactement la joie qui nous est promise au matin de la Résurrection. La Lumière resplendit dans les ténèbres ; après les jours de douleurs, c’est la victoire de la vie en surabondance ; le Christ a accompli sa mission reçue du Père en donnant sa vie pour ses amis : il attire tout à lui et réalise les promesses faites au peuple saint.

Alors relisons le Seigneur des Anneaux à la lumière de l’Evangile : c’est l’histoire des petits qui ont fait triompher la vie par le don de leur vie. Mais relisons aussi le récit de la passion et de la résurrection du Seigneur : vivons avec les apôtres de l’accablement à la victoire, de la peur à l’audace, de la catastrophe à l’eucatastrophe, de l’angoisse à la joie. Une joie qui rayonne et transforme nos vies, cette joie parfaite qui est d’essence divine et que Jésus nous donne au matin de pâques.

                     


* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Frere-video_philippe
frère Philippe Verdin
Frère Philippe est frère dominicain au couvent de Lille. Il est l’un des animateurs du site Internet Retraite dans la Ville. Il a publié une douzaine de romans, essais, livres d’entretiens. ThéoDom vous conseil en particulier



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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty Re: * Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien

Message par Invité Mar 30 Mar 2021 - 18:15


1 messe de 3 jours ? Combien de temps dure une messe ?




Combien de temps dure une messe ? Une demi-heure, une heure ? Oui le dimanche ou les autres jours de la semaine. Mais beaucoup plus pendant les jours saints.


Le jeudi saint, la célébration commence comme toutes les messes par le signe de croix qui ouvre un périmètre de grâce dans le temps et dans l’espace où le Seigneur nous convoque.

Ce soir-là, nous faisons mémoire du lavement des pieds et du don de l’eucharistie aux apôtres.

À la fin de la messe, il n’y a pas précisément de fin, pas de bénédiction avec le signe de croix.

Nous conduisons le saint Sacrement au reposoir dans l’église, l’autel est dépouillé des cierges et de la nappe et nous entrons dans la grande prière de l’agonie du Christ à Gethsémani.


Le vendredi saint, la célébration de la Croix commence par une procession en silence des prêtres.

Mais il n’y a toujours pas de signe de croix au début

Nous écoutons la Passion, nous vénérons la croix du Christ en l’embrassant et nous communions avec la réserve du Jeudi Saint. Et il n’y aura pas de signe de croix à la fin non plus.


Nous entrons alors dans le samedi saint, le grand silence. Le Christ est mort, il n’y a plus aucune liturgie. C’est le seul jour de l’année où l’on ne célèbre pas de messe.


Quand le samedi soir vient, nous entrons dans le dimanche. Oui tu as bien entendu : les jours dans la liturgie commencent au crépuscule ! Cela nous vient de la liturgie juive. Souviens-toi de la Genèse : il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut le premier jour qui commence donc par la nuit !


Lors de la Vigile pascale, dans la nuit du samedi au dimanche, nous nous rassemblons autour du feu mais toujours pas de signe de croix pour commencer la célébration Le célébrant bénit le feu puis il prépare le cierge pascal en disant :

Le Christ, hier et aujourd’hui, commencement et fin de toutes choses. Alpha et Oméga, à lui le temps et l’éternité, à lui la gloire et la puissance pour les siècles sans fin. Amen.

Puis il plante dans le cierge 5 grains d’encens en forme de croix pour symboliser les 5 plaies du Christ. Alors nous suivons le cierge pascal et entrons tous dans l’église plongée dans le noir puis nous chantons l’exultet !

Mais toujours pas de signe de croix… il faudra vivre toute la vigile pascale, les neuf lectures (7 de l’Ancien Testament et 2 du nouveau Testament dont l’évangile), la litanie des saints, la bénédiction de l’eau et les baptêmes des adultes puis la célébration de l’eucharistie pour qu’à la toute fin, au cœur de la nuit, le célébrant bénisse enfin l’assemblée par la belle bénédiction solennelle de Pâques !


Du jeudi saint au dimanche de Pâques : deux signes de croix et donc une seule messe qui dure 3 jours ! Parce que toute messe célèbre l’unité profonde du mystère de Pâques : la mort et la résurrection de Jésus.

Ce que Jésus dit le Jeudi saint : « ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang versé pour vous », il le réalise, il le rend réel par sa mort sur la croix. Et par sa résurrection, il prouve que la mort n’a pas eu de prise sur lui et que le pardon et la vie éternelle qu’il nous a donné à l’instant de la croix est valable pour tous les temps et tous les lieux parce qu’il est Dieu éternel.


Mais ce que je te dis là, en fait nous le vivons à chaque messe. Le temps de ces jours décisifs est comme concentré dans le temps de la messe, en général moins d’une heure.


Quelle est la preuve que nous traversons bien les jours saints à chaque messe ?

La réponse est dans cet objet qui se trouve dans le chœur de toutes nos églises : l’autel bien sûr. Vers lequel converge tous les regards.


L’autel est la table du dernier repas du Christ. C’est assez simple de le remarquer.

En effet, le Christ reprend le jeudi saint le déroulé exact de la Pâque des Hébreux que tu trouves dans le livre de l’Exode et qui est encore célébré par les Juifs aujourd’hui.

Exode 12.5-8 : Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.


Mais dans les récits rapportés par Matthieu, Luc, Marc et Paul, il reste une énigme : où est l’agneau pascal lors du jeudi saint ? (il est où le meugneau ?)

Il n’y a pas d’animal à manger sur la table car le véritable agneau c’est Jésus. C’est lui qui donne sa chair et son sang à manger.

Pour te donner une image, c’est comme si tu prenais un film en gardant les mêmes images mais que tu le doublais par un nouveau texte. Jésus célèbre le même repas que les Juifs mais il se place lui-même au cœur du repas. Ce qui est radicalement nouveau et ainsi il accomplit le sens profond de l’Ecriture : l’agneau dont le sang répandu sur le bois des portes a protégé de la mort les Hébreux, le peuple élu, le véritable agneau c’est Jésus dont le sang répandu sur la croix protège de la mort le nouveau peuple élu des baptisés. Ce qu’il dit ce soir-là, le don de son corps et de son sang, il va l’accomplir le lendemain sur la croix. Corps livré pour vous, sang versé pour les multitudes.


C’est pour cela que sur l’autel nous dressons normalement une croix pour célébrer la messe. L’autel n’est pas que la table d’un repas, il est aussi le rocher du Golgotha, le calvaire où le Christ donne sa vie sur la croix.

Quand nous assistons à la messe, nous sommes donc invités au dernier repas du Seigneur et présents également au pied de la Croix !

Pourquoi l’autel est-il aussi le Golgotha ? Car c’est le lieu du sacrifice. Un nom que nous utilisons trop rarement mais qui est essentiel.

Saint Augustin définit ainsi le sacrifice : « Toute œuvre bonne qui contribue à nous unir à Dieu en une sainte société, à savoir toute œuvre rapportée à ce bien suprême grâce auquel nous pouvons être véritablement heureux » (Augustin, La cité de Dieu, X, 6).


Il n’est donc pas d’abord question de souffrance mais d’une œuvre, d’un acte à poser pour s’unir au Seigneur. Jésus fait un sacrifice non parce qu’il souffre beaucoup mais parce qu’au cœur de la souffrance injuste qui lui est infligé (je rappelle qu’il est absolument innocent) il ne cesse de nous aimer infiniment et de nous pardonner : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis »

Le sacrifice païen repose uniquement sur la souffrance. Il faut que ça coûte, que ça saigne, pour que ça marche. Le sacrifice chrétien lui repose sur l’amour puisque ce qui est visé c’est la communion, s’unir à Dieu. C’est un acte motivé par l’amour et non par la souffrance. C’est donc parce que je t’aime que je suis prêt à tout donner pour toi jusqu’à ma propre vie. La perspective est très différente. Attention donc à toujours bien veiller à excommunier le petit hérétique qui vit dans notre cœur.


Chaque messe célèbre ces deux dimensions : partage et sacrifice. Mais ce n’est pas fini !

L’autel ressemble à une table ok. À un calvaire hmmm ok mais aussi à un tombeau.

Si tu vas un jour au Musée du Louvre, dans la section sarcophage romain, tu auras l’impression d’être dans des salles remplies d’autels. Pourquoi donc ? Parce que l’autel symbolise également le tombeau dans lequel le Christ a été déposé après sa mort sur la croix le vendredi, dans lequel il repose le samedi saint et dans lequel il ressuscite le 3e jour comme il l’avait promis. Les saintes femmes puis Pierre et Jean sont venus eux-mêmes constater que le tombeau ne contenait plus le corps du Christ. Cela signifie qu’il n’est pas ressuscité sous la forme d’un esprit indépendant dont le cadavre serait resté dans le tombeau. Non son corps lui-même n’est plus dans le tombeau : Jésus a pris aussi la matière avec lui et, ainsi, la matière a la promesse de l'éternité. Jésus est réellement ressuscité pour la vie éternelle, dans la réalité de son corps glorieux qui assume son corps de chair.


Donc en contemplant l’autel dans ton église tu contemples l’intégralité du mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Jeudi saint au Dimanche de Pâques. Ce qu’on appelle aussi le Triduum.

                     


* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Frere-video_nicolas-detoure-copie
frère Nicolas Burle
Le frère Nicolas Burle est dominicain de la Province de France, au couvent de Lille. Il est aumônier national des Scouts Unitaires de France, responsable du projet Dom & Go et coordonateur des propositions ThéoDom.



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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty Re: * Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien

Message par Invité Jeu 1 Avr 2021 - 11:01

Mercredi Saint : Lors de sa Passion, Jésus prie les psaumes.





« Pourquoi Jésus a-t-il prié les Psaumes lors de sa passion ? »

Si Jésus est Dieu, doit-il encore prier ? Peut-être veut-il prier ses frères et sœurs en humanité qui sont enfants de Dieu pour vivre une alliance définitive de communion et de victoire sur le mal.     Et si Jésus est bien homme comme nous, pourquoi ne prierait-il pas ? Il a des projets et des demandes comme nous ; il veut faire la volonté de son Père et espère son soutien, son amour.

Dans la vie de Jésus la prière tient une place de choix, lieu de communion intime avec son Père. Prière comme moment privilégié de vie spirituelle. Animation de notre intériorité, la prière permet de découvrir notre vocation, la mission personnelle de chacun.

De plus, chez les orientaux ; la prière s’exprime à voix haute, elle interpelle Dieu sans ménagement, car elle touche à ce qui tient à cœur, au plus profond de nous-mêmes. Elle est une demande qui veut être exaucée. Si elle devient une louange chantée en temps de paix ou de contemplation de la beauté de la création, elle est le plus souvent un cri de nécessité à satisfaire, d’espérance à combler. Les Israélites ont composé des prières et à leur suite les Juifs ont reçu ce patrimoine dans lequel ils puisent pour faire mémoire et élargir leur propre prière.

Cette banque de données est comme un carburant pour l’âme du croyant, pour la vie avec Dieu.

Jésus apprit à prier les prières juives de son temps, c’est-à-dire le livre des 150 louanges que l’Ancien Testament a transmis en hébreu. Ces prières étaient dites par cœur, dans la tradition orale ou chantées et accompagnées d’un instrument de musique à cordes appelé « psaltérion », comme une cithare ou la harpe. C’est de là que nous vient le nom de la collection de ces prières, « Psalmos » qui a donné ‘Psaumes’ en français. Il y a des collections attribuées notamment à David et sa cour, d’autres à Asaph. Certains sont typiques pour les pèlerinages ou la montée des marches du Temple de Jérusalem. D’autres expriment davantage une bénédiction de Dieu, une action de grâce, une révolte ou lamentation, une demande de pardon ou de soutien dans l’épreuve. Jésus les connaissait et a prié ces psaumes à bien des reprises, avec ses disciples lors des repas et des fêtes.

Pourquoi ces psaumes ? Parce qu’ils faisaient partie du patrimoine spirituel commun juif. Aux moments de solitude et d’épreuve, Jésus les a tant pris à cœur pour nourrir sa prière qu’il les même adapté en sa langue, les a prononcés en araméen. On peut dire que Jésus y a vu des éléments correspondant à sa vie, à sa mission, jusques et y compris sa souffrance. Donc il se les appliqué à lui-même. Et les premières communautés des disciples, puis les auteurs des évangiles les ont relus à leur tour après la passion et la résurrection de Jésus. Ils y ont repéré des sentiments vécus, des merveilles vues, voire des prophéties accomplies par Jésus. Ils nous les ont donc transmis.

Quels sont donc les psaumes que Jésus a pu prier et que les évangélistes ont retenus dans sa passion rédemptrice ?
Pour illustrer ce propos, nous allons mentionner quatre moments de prières où Jésus en sa passion cite et s’attribue le contenu des psaumes.

1/ Lorsque Jésus avec ses disciples, sauf Judas, se retrouve au pied du mont des oliviers, il se retrouve en quelque sorte placé ‘au pied du mur’. Car il sait que son ‘heure’ vient : celle de la mort et celle de la manifestation de sa fidélité au projet divin de nous sauver du mal. Alors il rassemble ses forces mentales et spirituelles les plus grandes dans la prière à son Père. Il demande en outre l’aide de Pierre et des deux fils de Zébédée, mais commence « à ressentir tristesse et angoisse » (Mt 26,37) et leur dit « Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi. » (Mt 26,38) Le psaume 42 (Ps 42(41),6-12) est une complainte du fidèle exilé qui redit le sentiment d’extrême tension interne de Jésus
.
2/ La plus extraordinaire des prières est le véritable cri que rapportent les 2 évangiles de Matthieu et de Marc (Mt 27,46 ; Mc 15,34). Un cri de déréliction que lance Jésus crucifié en plein milieu de l’après-midi après trois heures de souffrances cruelles. Respirant avec peine : « à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : ‘Eloï, Eloï, lama sabachtani ?’ ce qui veut dire : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ » écrit Marc (Mc 15,34). Cette question terrible est posée par Jésus dans sa détresse ! Cri mystérieux au moment de passer de vie à trépas. L’éminent et vénérable exégète Marie-Joseph Lagrange, qui a médité ce cri de Jésus poussé sur la croix, nous aide à le comprendre quand il écrit : « C’est toujours le Fils de Dieu qui parle. Mais la voix humaine exprime le sentiment de son humanité, de son âme désolée comme si Dieu se retirait d’elle.» (in L’Evangile de Jésus Christ, Gabalda, Paris 1928, repris par les éditions Artège/Lethielleux, Paris 2017, p.613).

Le début de ce psaume 22(21),1 est tellement fort qu’il est cité dans l’évangile en araméen translittéré, avant que l’évangéliste n’en donne sa traduction en langue grecque de son temps. Jusqu’où vais-je voir la misère humaine ? Jusqu’où va donc la malédiction que je prends sur moi ? Mais dans cette interrogation sans aucune atténuation de la gravité de l’épreuve, interpellant Dieu de front, Jésus affirme qu’il maintient sa confiance en son Dieu. C’est à cette prière du psalmiste que Jésus se raccroche ! La Bible de Jérusalem (Cerf, Paris 2000), note en substance pour ce psaume 22(21) : « La plainte et prière d’un innocent persécuté s’achèvent en action de grâce pour la délivrance attendue (vv.23-27) … et par la finale universaliste (vv.28-32), l’avènement du règne de Dieu dans le monde entier apparaît consécutif aux épreuves du serviteur fidèle. »

Oui ce cri est celui d’un abandonné, mais qui s’abandonne à Dieu, obéissant jusqu’à la mort en croix ! C’est le début d’une supplique où Jésus maintient coûte que coûte la foi en Dieu ! Il s’inscrit dans la grande tradition, affirmant aux vv.5 et 6 : « en toi nos pères avaient confiance », « sans honte. » Et il supplie au v.20a : « Toi, Yahvé ne sois pas loin. » Et dans le même souffle, Jésus, rejeté par quelques orgueilleux et trahi, donne librement la vie humaine qui lui est prise de force, subit la violence sans haïr à son tour et maintient son alliance avec l’humanité dont il se veut solidaire jusqu’au bout. C’est cette foi en Dieu et en notre humanité est cause de notre salut et signe la défaite de l’adversaire, Satan, l’accusateur de nos frères.

3/ Les évangélistes notent des personnages en poste au pied de la croix. Ils utilisent quelque chose de très concret : une boisson. L’objet concret mentionné par 3 des évangélistes, alors que Jésus souffre depuis plusieurs heures sur la croix, c’est ‘le vinaigre’. (Mt 27,48 ; Mc 15,36 et Jn 19,29-30a). Les soldats avaient à disposition dans un vase un mélange d’eau et de vinaigre, qu’ils prenaient quand ils avaient soif. Et voici qu’à la prière de Jésus rappelée par saint Jean ; « J’ai soif » on lui apporte du vinaigre sur une éponge. C’est là une application de la lamentation du psalmiste à Jésus souffrant, mourant pour nous, car le Psaume 69(68),22b note ceci au sujet de ses oppresseurs : « dans ma soif ils m’abreuvaient de vinaigre. »  Dans le même esprit que le Psaume du cri d’abandon de Jésus (Ps 22(21)) le Psaume 69(68) exprime le cri du fidèle, victime de son zèle, mais sa finale est un hymne de salut : oui « Dieu sauvera Sion ! »(v.36). Cette citation de la boisson prise par Jésus dans l’évangile de Matthieu, de Marc et de Jean en a fait un psaume de caractère messianique. L’évangile de Jean 19,28 note explicitement : « sachant que désormais tout était achevé pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : ‘J’ai soif !’ » Car si la bouche de Jésus est bien trop sèche et motive une plainte, en réalité ce cri devient une prière qui résume toute la vie de Jésus, lui qui est assoiffé de nous sauver, de sauver la multitude des pécheurs ! Bienheureux sommes-nous également si nous sommes assoiffés de justice et de l’avenir des âmes, du salut du monde. (cf. Mt 5,6). Il y a de quoi faire, à la suite de Jésus.

4/ Nous voici à l’ultime moment, celui où Jésus crucifié va rendre l’âme comme on dit. Mais dans 2 des évangiles, c’est très précis : Jésus va prier une dernière fois : « Père ! Je remets mon esprit entre tes mains ! » en Luc (Lc 23,46a). Sauf l’adresse très personnelle de Jésus à son Père céleste, nous retrouvons cette prière de majesté sereine au Psaume (31(30),6a : « en tes mains je remets mon esprit. »  Ce psaume appelle Dieu à l’aide dans la terrible épreuve de la mort violente. Le psaume en appelle à Dieu qui est « de grande bonté » (v.20) et « mon abri » (vv.2.20) par excellence, faisant « des merveilles d’amour » (v.22) à l’écoute de nos prières et de nos cris vers lui (v.23).  L’évangile de Jean note, quant à lui, que Jésus « inclinant la tête, remit l’esprit » (Jn 19,30b). Il est alors permis de comprendre que Jésus ‘transmit’ l’esprit. Ainsi la mort de Jésus – venu souffrir pour obtenir la grâce des pécheurs – prélude à l’effusion de l’Esprit. Ce don de l’Esprit Saint qui permettra le pardon, des péchés.

En conclusion, on peut dire que c’est avec des paroles des psaumes que nous entendons Jésus nous appeler à veillez et priez avec lui à Gethsémani lorsque l’angoisse et la tristesse sont extrêmes ; et que Jésus prie cloué sur la croix. Jésus réalise ainsi et accomplit les annonces messianiques de la première alliance qu’il renouvelle Après sa résurrection, Jésus le précise en l’évangile de Luc (Lc 24,44) : « il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes. »  Qu’en ces jours de préparation à Pâques, notre esprit s’ouvre à l’intelligence des Ecritures pour y puiser force et patience dans l’épreuve et la souffrance.






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fr. Christian Eeckhout, o.p., pour theodom.org
Frère Christian est né à Bruxelles, il est dominicain du couvent Saint-Etienne de Jérusalem, prédicateur de retraites et animateur spirituel de pèlerinages dans les pays de la Bible.


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Message par Invité Ven 2 Avr 2021 - 19:21

Jeudi Saint : Pourquoi allons-nous à la messe ?
La présence du Christ à la messe.





Pourquoi allons-nous à la messe ?

Parce que nous avons faim et soif. C’est un repas.

Si nous sommes repus, nous n’avons aucun besoin d’aller nous déranger pour manger.

Mais de quelle faim et de quelle soif parle-t-on ?

Dans les tentations au désert, Jésus ne mange ni ne boit pendant 40 jours. Il s’agit donc bien d’une faim et d’une soif concrètes, physiques. C’est le sens du jeûne eucharistique (qui n’est que d’une heure pas de 40 jours !)

Mais évidemment il y a aussi un sens spirituel, plus profond à cette faim lorsque Jésus répond à la tentation du diable : « L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »


La question essentielle de la faim nous renvoie à un épisode du livre de l’Exode au chapitre 16.

Les Hébreux aussi ont faim. C’est souvent le cas dans le désert. Ils se plaignent. Ce qui est un peu leur pain quotidien. Et voici ce que le Seigneur leur donne :

Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. La maison d’Israël donna à ce pain le nom de « manne ». C’était comme de la graine de coriandre, de couleur blanche, au goût de beignet au miel. (Exode 16,14-15.31)


Nous pourrions lire toute la Bible avec cette clef d’interprétation :

« On mange quoi ? On boit quoi ? »

Puisque dès le commencement, souvenons-nous d’Adam et Eve, il est question de manger.


Or la manne, la nourriture du ciel est précisément une question : « mann hou ? » en hébreu « Qu’est-ce que c’est ? » On mange la manne signifie littéralement on mange « quoi ? », on mange le « Qu’est-ce que c’est ? » On mange une question.

Donc non seulement la manne nourrit concrètement avec ce petit goût de miel bienvenue mais mes questions aussi me nourrissent, me font vivre.

Tout cela est essentiel pour entrer dans la compréhension de l’eucharistie.

Si ce pain que je mange est bien la manne, le pain du ciel, le « Qu’est-ce que c’est ? »

Toute tentative de réduire la question ou de la résoudre en aplatissant le mystère passe complètement à côté de l’enjeu vital de l’eucharistie.

Le pain de l’eucharistie n’est pas un pain ordinaire qui serait symboliquement ou seulement en image le corps du Christ. Cette interprétation est fausse bibliquement puisqu’elle ne prend aucun compte du contexte de l’eucharistie et de tous les épisodes bibliques qui ont précédé et conduit au jeudi saint.


Saint Thomas d’Aquin a réfléchi longtemps sur le mystère de l’Eucharistie. Pourquoi ? Comment ? Pourquoi était-il nécessaire ce sacrement si particulier ?

Il nous faut baliser le terrain.

Notre première certitude, c’est que notre salut est acquis par Jésus sur le Golgotha une fois pour toutes. Là l’amour de Dieu, l’amour qui sauve, l’amour qui pardonne les péchés, l’amour qui guérit notre nature, l’amour qui restaure la création est donné aux hommes. C’est le centre de notre foi. L’amour de Dieu a traversé pour nous la mort et a transformé pour nous la mort en un passage vers la vie éternelle.

Notre deuxième certitude, c’est que l’Eucharistie rend présent ce sacrifice. Il ne le renouvelle pas. Jésus ne souffre pas davantage à chaque messe. Tout est déjà accompli sur la croix.

Alors pourquoi l’Eucharistie ?

Nous pourrons résumer ainsi le rapport entre la mort et la résurrection de Jésus et l’Eucharistie :

Sur la croix l’amour de Dieu est donné.

A la messe, à travers le mode sacramentel du sacrifice du Christ, l’amour de Dieu est reçu.

Autrement dit :

Tout nous a été donné par la Croix de Jésus.

Mais rien n’était encore répandu dans le monde et dans l’histoire.

Le mode sacramentel de l’Eucharistie nous est donné par Jésus pour répandre dans le monde et dans l’histoire, dans l’espace et dans le temps, son amour donné sur la Croix, son pardon et son salut. Le salut est donné mais si nous ne venons pas le recevoir, il ne se répandra pas.

Ça c’était la question du pourquoi ? Maintenant la question du comment…

Peut-être vous souvenez vous dans l’évangile de Jean, très souvent il est fait mention de l’heure de Jésus. D’abord à Cana, puis plusieurs fois dans l’évangile, Jésus répète : « Mon heure n’est pas encore venue ».

Qu’est-ce que c’est que cette heure de Jésus ?

Cette heure, c’est le moment de son passage vers le Père. C’est le moment où Jésus va ouvrir ce passage à travers la mort, d’abord la sienne puis celle de tout homme.

Cette heure commence donc le jeudi saint avant l’institution de l’Eucharistie et continue jusqu’à sa mort et sa résurrection. Cette heure de Jésus est essentielle. Pourquoi ? Parce qu’elle unit de manière indissoluble ce que fait Jésus le jeudi saint à la Cène et le fait de donner sa vie le vendredi saint à la croix et le fait de vaincre la mort en ressuscitant. La cène, la croix et la résurrection ne sont pas dissociées dans la mission de Jésus. C’est un seul événement : le don de sa vie par le don de son corps.

Alors maintenant, regardons plus en détail ce mystère de l’Eucharistie :

Qu’est-ce qu’il se passe au moment de la consécration ?

Le pain et le vin deviennent réellement le corps et le sang de Jésus.

Nous allons donc faire un peu de théologie.

Nous appelons ce mystère de la transsubstantiation.

Dans une chose, nous distinguons la substance (ce qu’est la chose) des accidents (les contours, la forme la couleur)… Dans notre expérience quotidienne, nous connaissons le mode de la transformation, c’est-à-dire que nous changeons la forme d’une chose et donc la chose change en apparence (quand nous repeignons une table avec une autre couleur par exemple) ou bien en substance (quand nous transformons la table en porte)

Dans la transsubstantiation, c’est exactement l’inverse. La forme ne change pas, mais c’est ce qu’est la chose qui change.

Ce mode sacramentel permet de nous faire toucher dans la foi, mais réellement et donc physiquement aussi le mystère de notre salut.

Dans ce genre de situations, on ne perd jamais son temps à lire du Benoît XVI pour comprendre ce que signifie la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie :

« Dans l'Eucharistie, le Seigneur nous donne son corps glorieux. Il ne nous donne pas sa chair à manger au sens biologique. Il se donne lui-même, nouveauté qu'il est. Il entre dans mon « être » en tant que personne et il nous touche intérieurement avec son être, de façon à ce que nous puissions nous laisser pénétrer par sa présence, transformer en sa présence.

C'est un point important car nous sommes ainsi déjà en contact avec cette nouvelle vie : la vie éternelle qui entre en moi et qui me tire vers au-delà de moi, en hauteur. Un peu plus vers le ciel à chaque fois. Il ne s'agit pas d'enregistrer des choses que nous ne pouvons pas comprendre, mais d'être en chemin vers la nouveauté qui commence, toujours, de nouveau, dans l'Eucharistie. »


Cela a une conséquence importante et concrète :

Qu'est-ce que cela change de communier au fait ? Cela change tout et en profondeur. Communier ne signifie pas manger Jésus dans son estomac mais laisser entrer la vie de Jésus dans tout mon corps et dans toute ma vie. Je laisse Celui qui est l'amour vrai m'aimer vraiment afin, moi aussi, d’aimer en vérité. C’est pourquoi Saint Thomas d’Aquin rappelle que l’eucharistie est bien le sacrement de la charité, de la communion.

En effet, manger n’importe quel aliment assimile cet aliment à mon corps. Je ne deviens pas du pain, c’est le pain qui devient moi.

Communier au corps du Christ à l’inverse me transforme : je deviens ce que je reçois. Je suis membre vivant de ce corps et je suis désormais intimement lié à tous ceux qui ont communié avec moi au corps du Christ.

C’est ce que saint Augustin expliquait aux nouveaux baptisés au début du 5e siècle :

« Comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang ? Mes frères, c’est cela que l’on appelle des sacrements : ils montrent une réalité, et en font comprendre une autre. Ce que nous voyons est une apparence corporelle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel. Si vous voulez comprendre ce qu’est le corps du Christ, écoutez l’Apôtre, qui dit aux fidèles : Vous êtes le corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps (1 Co 12,17). Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. À cela, que vous êtes, vous répondez : "Amen", et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : "Le corps du Christ", et vous répondez "Amen". Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique. (…) Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. »

Amen !




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frère Nicolas Burle
Le frère Nicolas Burle est dominicain de la Province de France, au couvent de Lille. Il est aumônier national des Scouts Unitaires de France, responsable du projet Dom & Go et coordonateur des propositions ThéoDom.



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Message par Invité Ven 2 Avr 2021 - 19:37

Vendredi Saint : le Chemin de Croix, c'est quoi ?




Le vendredi saint donne l'occasion au peuple de Dieu de manifester plus particulièrement et fortement sa dévotion envers la mort rédemptrice du Christ, hors de la liturgie proposée par l'Église, à travers une pratique traditionnelle, très ancienne, celle du Chemin de Croix, le « Via Crucis ».


   Comme je le disais, cette pratique est très ancienne. Elle nous vient de l'Orient Chrétien par l'intermédiaire des Franciscains.  Les Franciscains se sont installés en Terre Sainte à partir de 1220 et en 1342 ils fondent la Custodie de Terre Sainte : sous le régime d'invasion des Mamelouks ottomans, ils se chargent d'être les gardiens des lieux sacrés conservant la mémoire de la vie, de la prédication et de la mort du Christ. En Terre Sainte les Franciscains se trouvent confrontés aux liturgies et aux pratiques dévotionnelles des communautés chrétiennes locales, orientales ou byzantines. C'est grâce à eux qu'ils découvrent la pratique du Chemin de Croix déjà en place chez nos frères séparés. À l'origine le nombre de stations, entre les épisodes de la Passion relatés dans les évangiles et ceux provenant d'autres sources (les évangiles apocryphes, la dévotion de l'un ou l'autre promoteur de cette pratique, etc.) a pu varier entre sept et trente-sept stations ! Tout en se réappropriant cette pratique et en la diffusant en Occident, en Italie d'abord, les Franciscains en fixent l'usage pour nous.


Quatorze stations :
•    1e station : Jésus est condamné à mort
•    2e station : Jésus est chargé de sa croix
•    3e station : Jésus tombe sous le bois de la croix
•    4e station : Jésus rencontre sa Mère
•    5e station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
•    6e station : Véronique essuie la face de Jésus
•    7e station : Jésus tombe pour la seconde fois
•    8e station : Jésus console les filles de Jérusalem
•    9e station : Jésus tombe pour la 3e fois
•    10e station : Jésus est dépouillé de ses vêtements
•    11e station : Jésus est attaché à la croix
•    12e station : Jésus meurt sur la croix
•    13e station : Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère
•    14e station : Jésus est mis dans le sépulcre
•    aujourd'hui, on ajoute volontiers, une 15e station : au tombeau vide avec Marie, dans l'espérance de la résurrection. Par cette station toutes les autres sont en finale reliées à l'événement de la Résurrection.


À partir du XVIIe siècle et jusqu'au XIXe, les papes vont encourager cette pratique, la promouvoir pour toute l'Église Universelle et favoriser l'installation de Chemins de Croix, dans nos églises ou d'autres lieux pieux, d'abord en grandeur nature puis de manière plus symbolique au moyens de tableaux ou de simples numéros.
   La signification de cette diffusion et du succès de cette pratique est simple : alors que les pèlerinages en Terre Sainte sont suspendus, donner l'occasion d'un pèlerinage spirituel en suivant, par l'esprit, le même chemin qu'avaient coutume d'emprunter les pèlerins de Jérusalem méditant sur la Passion du Christ entre Gethsémani et le Golgotha ; mettre nos pas dans les pas du Christ... Il s'agit dans une contemplation active d'entrer dans l'amour de Dieu pour le monde manifesté en son Fils, Jésus.  Et une telle démarche n'a de sens que dans la perspective de la Résurrection. Jésus souffre sa Passion et ressuscite au troisième jour, c'est l'ensemble du mystère pascal qu'il nous faut considérer. Suivre le Chemin de Croix c'est se laisser toucher physiquement et spirituellement sous trois aspects : la marche, la méditation et l'intercession.
   
   Marcher, c'est épouser pas à pas les sentiments du Christ, creuser la route avec lui, de station en station. Au déplacement physique correspond un déplacement intérieur. En suivant le Christ sur le Chemin de sa Passion, nous entrons plus profondément dans notre condition de disciple. La situation particulière que nous vivons cette année, ne nous permettra pas de vivre cet exercice de la marche. Nous serons inviter par nos pasteurs à une date ultérieure à vivre physiquement le Chemin de Croix, autour de la fête de l'Exaltation de la Croix, le 14 septembre, par exemple. C'est pourquoi le deuxième aspect doit pour nous, cette année, être plus approfondi, celui de la méditation.


   D'une station à l'autre l'essentiel est d'avoir au cœur et à l'esprit le chemin accompli par Jésus lui-même. Notre chemin avec le Christ doit se nourrir de l'Évangile. Il nous faudra compte-tenu de la situation vivre le Chemin de Croix en ce vendredi saint, la Bible à la main ou nous appuyer sur les commentaires que nous pourrons trouver dans des publications ou grâce aux moyens modernes de communications. Tout au long du Chemin de Croix, la contemplation de Jésus souffrant doit nous amener à la découverte progressive de la miséricorde du Père et à voir dans le visage du Christ, Serviteur souffrant, plus profondément, le Serviteur de l'amour du Père pour l'humanité.


   Entrer dans la marche d'un pèlerinage c'est aussi prier les uns pour les autres. À travers la Passion nous souhaitons nous rendre proches de tous ceux qui ont à vivre des situations de souffrance, d'épreuves, la mort ; toutes les vies des hommes et des femmes de ce monde que le Christ, dans son mystère pascal, a remises au Père. En ces temps de crise sanitaire mondiale et de confinement nous prions spécialement pour les défunts qui nous précèdent dans le Royaume, pour les malades, les personnels soignants, ceux qui souffrent de solitude, ceux qui poursuivent leur travail pour que nous ne manquions pas du nécessaire...



  « [Christ,] Tu as connu la mort, Tu es ressuscité et Tu reviens encore pour nous sauver ! »



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frère Thomas-Marie Gillet
Frère Thomas-Marie Gillet est dominicain de la Province de France. Après avoir étudié à Lille et Lyon, il a été envoyé au Pérou. Il est titulaire d'une licence canonique de théologie. Il vit actuellement au couvent Saint-Thomas d'Aquin de Lille.



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Message par Invité Sam 3 Avr 2021 - 17:49

Mystères des saints sépulcres alsaciens




Parmi les reliques du Christ, de la Passion et des saints que les fidèles vénèrent dans la vallée rhénane, la Sainte Lance de Longin se singularise par la dévotion et l’art qu’elle suscite. En effet, érigée comme l’emblème du Saint-Empire germanique au XIIe siècle, et conservée comme tel dans le palais de Frédéric Barberousse à Haguenau, la Sainte Lance engendre au XIVe siècle un art des saints sépulcres propre à l’Alsace et la vallée rhénane.

Logé sous un enfeu, le saint sépulcre est composé d’un gisant du Christ de part et d’autre duquel se tiennent deux anges qui accueillent la Vierge Marie et les saintes femmes venues apporter leurs précieux aromates. Adossés tout contre la cuve funéraire, deux soldats émergent de leur sommeil tandis qu’un troisième désigne le Ressuscité. Ce groupe statuaire n’est pas seulement une représentation du Christ défunt, comme il en existe de splendides en Champagne, telle la mise au tombeau de Chaource, ni même une évocation de la Résurrection. En effet, ce groupe statuaire est en réalité une illustration dans la pierre d’un rite liturgique, d’un traité de théologie et d’une page de spiritualité. En Alsace et dans la vallée rhénane, un saint sépulcre est une réserve eucharistique. Logée dans le côté ouvert du Christ, une custode permet d’y conserver les Saintes Espèces, comme l’atteste le saint sépulcre de Kaysersberg qui possède encore son ancienne fermeture en bronze. Les saints sépulcres de Saverne, Thann, Haguenau, Niederhaslach, Gresswiller, Obernai, Wissembourg et Marienthal, ainsi que ceux de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau et de la cathédrale de Strasbourg, aujourd’hui conservé au Musée de l’œuvre Notre-Dame, sont tous à l’origine des réserves eucharistiques. Il ne s’agit donc pas d’une représentation du Christ mort, mais d’une représentation du Christ qui, déjà dans la gloire, donne la vie au monde, au gré du sang et de l’eau qui, selon l’évangile de Jean, s’épanchent de son côté ouvert (Jn 19, 34). Ce groupe statuaire donne donc à comprendre que le don le plus parfait, celui de l’Eucharistie, qui, selon saint Thomas d’Aquin, est le plus éminent des sacrements, découle du côté droit transpercé du Christ.

Dans le Rhin supérieur, la tradition éminemment symbolique des saints sépulcres est inspirée par la légende de la lance de saint Longin. En effet, selon les évangiles apocryphes, puis la Légende dorée de Jacques de Voragine, Longin est le centurion qui, après avoir percé le flanc de Jésus sur la croix, confesse sa divinité : « Vraiment cet homme était fils de Dieu » (Mc 15, 39). Depuis Otton le Grand (936-973), la lance de saint Longin, dite la Sainte Lance est l’insigne de la souveraineté de l’empereur. Découverte par saint Maurice, symbole impérial au temps de l’empereur Constantin, d’après une légende germanique, héritage des rois de Bourgogne, devenue propriété des empereurs d’Allemagne au Xe siècle, cette précieuse relique passe avec les emblèmes impériaux de ville en ville, dont Haguenau en 1154, Nuremberg en 1423 et enfin Vienne à partir de 1796. À partir du XVe siècle, son prestige politique diminue, mais son influence religieuse, déjà grande, ne cesse de croître. Dès son séjour à Haguenau, de 1154 à 1209, la relique de la sainte lance inspire toute une littérature spirituelle où le côté ouvert du Christ tend à se confondre avec le cœur de Jésus. « Jésus veut te recevoir dans son Cœur pour que toi aussi, tu le reçoives dans le tien. »

Au XVe siècle, à l’époque où est réalisé le Saint Sépulcre de Neuwiller, cette dévotion au coeur de Jésus est nourrie par la Vita Christi de Ludolphe de Saxe et la prédication de Jean Geiler de Kaysersberg, mais aussi par les Sermons de Jean Tauler qui ne cessent d’être diffusés en Alsace depuis la seconde moitié du XIVe siècle.

« Veux-tu reposer sur le cœur aimable de Notre Seigneur Jésus Christ ? Selon Jean Tauler, dans son Sermon 15, « tu dois te laisser attirer à l'aimable image de Notre Seigneur Jésus-Christ et la contempler avec attention. Tu dois considérer sa douceur et son humilité et la profonde et ardente charité qu'il avait pour ses amis et ses ennemis, le grand et docile abandon qu'il gardait sur tous les chemins, dans tous les états et dans tous les lieux où son Père l'appelait. Considère ensuite la profonde douceur qu'il témoignait à tous les hommes et aussi sa bénie pauvreté. Le ciel et la terre lui appartenaient, et il ne les posséda jamais avec attachement. En tout ce qu'il disait et faisait, il n'avait en vue que la gloire du Père et le bonheur de tous les hommes. Contemple l'aimable image de Notre Seigneur Jésus-Christ, de plus près et plus à fond que je ne puis t'apprendre à le faire, alors Notre Seigneur te laissera bien reposer ici. »

De simple réserve eucharistique, le Saint Sépulcre alsacien devient le viatique d’une dévotion au Sacré Cœur de Jésus qui, à partir du XIIIe siècle, essaime dans la vallée rhénane, précédant ainsi les révélations de sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial, et offrant au piétisme protestant ses plus touchantes prières : « Maître bien-aimé, donne-moi un autre cœur, un nouveau cœur de chrétien qui soit semblable au tien ».




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frère Rémy Valléjo
Frère Rémy est dominicain au couvent de Lille. Il est responsable des centres culturels "Lumière du Nord" et "Les Dominicains". Il est spécialiste de la mystique rhénane.



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* Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien Empty Re: * Théodom * : Edition spéciale Semaine Sainte avec le Seigneur des Anneaux de Tolkien

Message par Invité Dim 4 Avr 2021 - 19:42

Dimanche de Pâques : La résurrection de Jésus dans les Évangiles.





Le matin du premier jour de la semaine, après le repos du samedi, règne à Jérusalem une extraordinaire activité. Tout à coup le paysage s’anime. Des femmes se rendent au tombeau pour aller embaumer le corps de Jésus, mais celui-ci a disparu. Peu de temps après, Jésus se montre à deux d’entre elles, puis à deux disciples sur la route d’Emmaüs et ensuite aux apôtres, à plusieurs reprises. Et Paul écrit même aux Corinthiens qu’il est apparu à plus de 500 frères à la fois (1 Co 15,6)
Un événement extraordinaire s’est donc produit. Des témoins d’abord incrédules l’ont reconnu.

Nous avons 4 Évangiles et donc 4 regards différents. Que nous disent, chacun des Évangiles, sur la résurrection du Christ ?
L'événement-résurrection n’est jamais décrit. Il n’y a pas de reconstitution des faits, de réponse à un comment. Les évangélistes ne rapportent pas ce qui s’est passé dans le tombeau quand Jésus a été réveillé d’entre les morts. Seul importe l’après résurrection et tout spécialement le témoignage des femmes. Ces témoignages se ressemblent et diffèrent beaucoup : pas question d’harmoniser les quatre récits.

Marc multiplie les détails pour mettre en relief l’inattendu. La pierre est roulée et les femmes sont saisies par la crainte en voyant un jeune homme en blanc. Il leur dit : « Il a été réveillé, il n’est pas ici » La place qu’il occupe et sa jeunesse les empêchent de le prendre pour Jésus. Mais il s’agit bien de Jésus le Nazaréen, le crucifié. La robe blanche est le signe d’un personnage céleste comme dans le livre de Daniel (Dn 10,5) Derrière l’apparence des évènements se révèle l’accomplissement du dessein de Dieu : il n’a pas été enlevé, il a été réveillé. Dieu est intervenu. L’appel à la confiance signe aussi l’origine divine de l’intervention. Maintenant tout commence : « Dites à ses disciples qu’il reprend votre tête en Galilée » Le ressuscité reprend la tête du troupeau, précisément en Galilée, là où tout a commencé.

Matthieu diffère de Marc. Les femmes se demandent qui leur roulera la pierre pour aller embaumer le corps. Nous ne lisons pas la révélation d’un ange messager, mais une glorieuse manifestation divine. Ce n’est plus un jeune homme mais l’Ange du Seigneur, véritable substitut de Dieu dans ses interventions terrestres. « Il y eut un grand séisme ». L’Ange du Seigneur descend du ciel, roule la pierre et s’assoit dessus. On avait voulu enfermer Jésus dans la mort mais l’initiative même de Dieu ouvre le Schéol, le séjour des morts, en même temps que la pierre du tombeau est roulée. Le royaume de la mort a perdu son pouvoir. Les chefs essaient, à coup de pots de vin, de monter la fable de l’enlèvement, mais cela ne sert à rien. Dieu est vainqueur. Matthieu reprend les mêmes expressions de Marc pour révéler la signification de l'événement. Cessez de craindre, il a été réveillé comme il l’a dit. Les gardes sont, eux, comme morts. Matthieu reprend le message de Marc « Il reprend votre tête en Galilée », mais charge les femmes d’annoncer le réveil : “Allez dire aux disciples qu’il a été réveillé de la mort.” L’Ange du Seigneur, Dieu lui-même, annonce ces choses. C’est la visite de Dieu à son peuple, le jour du Seigneur.

Luc s’écarte de Marc encore plus que Matthieu. Il garde les détails, mais accorde plus d’attention à l’évolution psychologique des femmes et à leur perplexité. « Elles étaient perplexes à ce sujet » Elles sont saisies par la crainte, inclinent leurs visages vers la terre. Luc fait intervenir deux hommes en habits resplendissants. Ces personnages célestes témoignent du réveil de Jésus. Puisque, selon la règle traditionnelle (Dt 19,15), il faut deux personnes pour qu’un témoignage soit reçu. Jésus n’est pas nommé, il n’est pas appelé le crucifié mais le Vivant pour lui donner sa pleine dimension divine. C’est la dénomination de Dieu dans l’Ancien Testament. Le témoignage des deux hommes se fonde sur les paroles de Jésus « Le Fils de l’homme doit être livré aux mains des pécheurs, être crucifié et ressusciter le troisième jour » Luc se réfère aux paroles prophétiques de Jésus qui, de son vivant, avait déjà annoncé ce qui allait lui arriver. Les disciples ne croient pas les femmes. Il n’est pas question d’un rendez-vous galiléen mais de ce que Jésus a dit encore en Galilée. Les apparitions de Jésus ont lieu exclusivement à Jérusalem et dans les environs. Luc insiste sur l’importance du témoignage à rendre à la résurrection, au témoignage des annonces prophétiques de Jésus lui-même.

Jean, braque d’abord le projecteur sur Marie de Magdala qui constate que la pierre a été enlevée et court prévenir les disciples de la disparition du Seigneur. Pierre et Jean courent au tombeau (le beau tableau d’Eugène Burnand au musée d’Orsay à Paris). Pierre ne tire de sa visite qu’un profond étonnement. Il ne comprend pas et ne parvient pas à croire. Quant au disciple bien-aimé, « il vit et il crut » Quelle est la source de sa foi ? Il a vu les linges, les décrit avec force détails et il croit à la vue de leur disposition. Aucune manipulation n’a dérangé leur agencement. Le corps s’est comme évanoui ou volatilisé. Un rapt ou une intervention humaine quelconque n'eût pas laissé les linges en l’état. Seule la résurrection peut rendre compte de ce fait. Le disciple bien-aimé accède à la foi en la résurrection sur un indice matériel. Ce n’est pas l’aboutissement d’un raisonnement humain, mais le fruit d’une révélation intérieure promise par Jésus à ceux qui gardent sa parole. « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et me manifesterai à lui » (Jn 14,21) Pour croire, il faut cette qualité du cœur fidèle et aimant. Il s’agit toujours d’un discours qui va de la foi à la foi : de la foi des disciples, si heureusement longue à naître, à la foi de ceux qui n’ont pas vu.

Ouvrons les perspectives...
Jésus vivant, hors du tombeau, n’est pas une image originale pour illustrer une pensée banale du genre : « Jésus vivra éternellement dans nos mémoires et l’idéal qu’il nous a présenté nous concerne toujours et peut encore changer nos vies ».
Il est ressuscité : cela signifie que la puissance du Dieu d’amour, du Père de Jésus-Christ, s’est déchaînée et que ce cadavre exposé à la putréfaction est redevenu un corps vivant, le même corps du même Jésus, vivant et bien vivant. « Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité. » comme nous disons à Pâques.
Cet événement fonde, contient et résume toute la foi chrétienne. Sans résurrection « mangeons et buvons, car bientôt nous mourrons » écrit saint Paul. Mais oui, le Christ est ressuscité, réjouissons-nous, car nous sommes sauvés, si nous y croyons.
Avoir foi en la résurrection de Jésus, ce n’est pas se décider en fonction d’un sentiment intérieur et sans raison ; c’est ajouter foi à des témoignages parce qu’on voit qu’ils sont recevables. Et nous aujourd’hui ? Vivons-nous vraiment de ces témoignages et comment sommes-nous témoins de la résurrection aujourd’hui ?




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frère Yves Habert
Le frère Yves Habert est responsable de Retraite dans la Ville et aumônier de l'Institution de Marcq en Baroeul.



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Message par Invité Lun 5 Avr 2021 - 14:39

Lundi de Pâques : Je crois en la résurrection de la chair !





Je crois en la résurrection de la chair ! Qu’est-ce que cela signifie ?

« Je crois » tout d’abord. Il ne s’agit pas de prouver la résurrection en en réalisant une devant nos yeux ébahis mais plutôt de faire confiance aux témoins du Christ ressuscité et comprendre ce qu’implique la résurrection du Christ pour notre propre résurrection.


La résurrection justement, qu’est-ce que c’est ?

Ce n’est pas un simple retour à la vie après la mort. Façon Lazare au chapitre 11 de Jean.
Ce n’est pas non plus une réincarnation où mon esprit, après la mort, quitte mon corps pour s’incarner dans un autre corps, puis un autre corps, etc.

Non la résurrection est un projet bien plus ambitieux ! C’est le projet de Dieu pour chacun de nous.


Que pouvons-nous dire de la résurrection de Jésus ?

Les évangiles sont discrets. Nous n’avons pas de témoignages directs de l’événement de la résurrection du Christ, mais nous avons des témoignages directs de personnes qui ont rencontré le Christ ressuscité. Et tu vas voir que c’est très concret !

Par exemple à la fin de l’évangile de Luc au chapitre 24 :
Jésus apparaît à ses apôtres et leur dit :
« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.

Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux.

En voyant les blessures des mains et des pieds, les apôtres constatent ainsi que Jésus crucifié et Jésus ressuscité ne sont qu’une seule et même personne ! Il n’y a pas eu remplacement de son corps sur la croix juste avant la mort ou hallucination collective le jour de la résurrection.

De plus, une personne ressuscitée a bien un corps, un vrai corps, avec des os et de la chair. On peut le toucher. Il n’est pas devenu un ectoplasme flottant et gazeux. Et pourtant le Christ apparaît alors que les apôtres sont enfermés dans la pièce. C’est un indice : un corps ressuscité ou corps glorieux est véritablement un corps mais qui peut apparaître ou disparaître. Il n’est plus soumis aux lois habituelles de la physique qui régissent le monde visible. Notons que les apôtres ont du mal à reconnaître Jésus ressuscité : pour le voir vraiment, il faut le croire.


Alors qu’est-ce que la résurrection de la chair ?

La mort est la séparation de l’âme et du corps.

L’âme, spirituelle et immortelle, est la forme du corps affirme Aristote. C’est-à-dire que l’âme est à la fois distincte du corps ET solidaire du corps. Elle n’est pas faite pour exister sans le corps. Autrement dit, l’âme n’est pas l’âme de n’importe quel corps ! Il est essentiel à mon âme d’être l’âme unique de mon corps unique.


Le terme "chair" désigne, lui, l’homme dans sa condition corporelle de faiblesse et de mortalité. Ça c’est une expérience assez évidente.

À la mort, le corps de l’homme tombe donc dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié.

La "résurrection de la chair" signifie ainsi qu’il n’y aura pas seulement, après la mort, la vie de l’âme immortelle, mais que même notre "corps mortel" reprendra vie par la toute-puissance de Dieu au dernier jour.


Comment est-ce possible ?

Saint Paul s’est posé la même question que toi dans la première lettre aux Corinthiens (15,35-38)
« Comment les morts ressuscitent-ils ? avec quelle sorte de corps reviennent-ils ? »

Réfléchis donc ! Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie sans mourir d’abord ; et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps de la plante qui va pousser, mais c’est une simple graine : du blé, par exemple, ou autre chose. Et Dieu lui donne un corps comme il l’a voulu : à chaque semence un corps particulier. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance ; ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel
Attention cela ne signifie pas que Dieu reconstituera mon corps atome par atome après ma mort. Il y a certes une continuité entre mon corps de chair et mon corps glorieux - c'est un corps - mais aussi discontinuité, comme l'épi de blé par rapport au petit grain de blé.

Le comment nous dépasse, donc, mais grâce aux témoignages des apôtres, nous savons que la résurrection est possible.


Pourquoi est-ce si important cette résurrection de la chair ?

Pour trois raisons, la première est que la résurrection de Jésus n’est pas un « happy end » pour lui. Ouf, lui s’en est sorti ! Cela nous concerne tous directement ! Jésus affirme : « Je suis la résurrection et la vie ». Donc, croire en Jésus c’est croire que la mort n’a pas le dernier mot et que nous allons vers la vie éternelle par lui, avec lui et en lui. C’est cela la bonne nouvelle des chrétiens !

La seconde raison est que la foi chrétienne est vraiment incarnée ! Ce n’est pas une spiritualité vague et fumeuse. Nous croyons que Dieu a créé nos corps. Nous affirmons que le Verbe s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous. Nous nous nourrissons du sacrement de son corps et de son sang. Et nous attestons à la suite des apôtres que le Christ est vraiment ressuscité dans son corps. Et moi aussi, à la plénitude des temps, je ressusciterai comme lui avec un corps glorieux. Car je veux voir Dieu et le voir de mes yeux.

Et la troisième raison : puisque notre corps sera glorifié au dernier jour, lors du retour du Christ, quand il viendra juger les vivants et les morts, alors ce corps est précieux ! Infiniment digne de respect puisqu’il est destiné à la vie éternelle. Et non seulement mon corps mais celui de mon prochain, surtout quand il souffre. Mon corps n’est pas une triste prison, dont je serai un jour enfin libéré, mais le lieu où Dieu manifeste aujourd’hui son amour et sa tendresse.




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frère Nicolas Burle
Le frère Nicolas Burle est dominicain de la Province de France, au couvent de Lille. Il est aumônier national des Scouts Unitaires de France, responsable du projet Dom & Go et coordonateur des propositions ThéoDom.



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