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Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige !

3 participants

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Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Empty Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige !

Message par sga Ven 13 Mai 2016 - 13:30

Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Femme-refugiee-aidee-recadree_homeUne

ARTICLE FAMILLE CHRÉTIENNE (lien ci-dessous)
En tant que chrétiens, pouvons-nous nous retrancher derrière de - nécessaires - considérations politico-économiques lorsque des hommes et des femmes, contraints de quitter leur pays, frappent à notre porte démunis de tout ? Le pape ne nous donne pas le choix. Éléments de réponse et reportages.


Les migrants, un pape scotch brite et moi

Je suis mal à l’aise avec les propos du pape François sur les migrants. Ces derniers sont à notre porte, je les croise tous les jours, un campement grossit à 500 mètres de la Rédaction… Que puis-je faire devant ces corps entassés, ces matelas crasseux, ces bâches mal ficelées ? Il faudrait que je les accueille, que je les serve, que je ne craigne pas de me faire avoir, de les voir débarquer en nombre… alors que chaque jour la France mesure les problèmes posés par une intégration ratée et un endettement qui s’alourdit. Quel avenir sommes-nous en mesure d’offrir à ces malheureux ?

Désolée, Saint-Père, mais je n’arrive à pleurer ; ni sur leur sort, ni sur mon indifférence, comme vous nous le recommandez. Cette question ne m’empêche pas de dormir non plus. Jusqu’à présent, ce sont plutôt les réflexions politiques sur ce drame et les mesures gouvernementales internationales qui retenaient l’essentiel de mon attention. Si elles sont nécessaires et essentielles, elles ne nous dédouanent pas.

J’ai commencé à lire votre dernière encyclique et je vois mieux que tout se tient : l’attention au plus fragile qui garantit le bien commun, le partage qui élargit le cœur, le respect de la Création don de Dieu à l’humanité tout entière. Et enfin, non des moindres, le verset évangélique « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». Vos propos viennent réveiller une flamme intérieure qui risquait de s’éteindre. Ils mettent en lumière ce pincement de cœur quotidien auquel je m’étais habituée, la fuite de mon regard voyeur devant un visage interrogateur ou encore mon incapacité à sourire à ces hommes qui n’ont plus rien alors que j’ai tout. Vos écrits me font l’effet d’une éponge abrasive verte, style scotch brite. Ils grattent, décapent, mettent à nu… Pas facile de se dégager de ce que vous appelez « l’intolérable et insupportable fardeau de l’indifférence » et de s’approcher « des plaies du Christ ». Vous nous y invitez pour que le meilleur de notre humanité et de notre foi refasse surface. Merci !



Le pape François presse les chrétiens européens d’ouvrir leurs portes aux réfugiés

Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Pape-francois-angelus-accueil-migrants_article_large

« J’invite chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère et sanctuaire de toute l’Europe à accueillir une famille de réfugiés. » Dimanche 6 septembre, lors de l’Angélus, le pape François a exhorté les chrétiens européens à poser un geste concret en faveur des réfugiés qui se pressent à nos portes. Un appel que certains avaient anticipé et que d’autres redoutent.


« Les nations mieux pourvues sont tenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l’hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent. »Article n° 2241 du Catéchisme de l'Eglise Catholique


Face aux migrants, quelle doit être l’attitude des chrétiens ?
Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Rey-brague_article_large

La crise des migrants que connaît l’Europe renvoie les chrétiens aux racines bibliques de leur foi et à la construction même de l’Occident. Pour sortir du débat actuel par le haut, la foi et l’annonce leur seront d’une précieuse aide. Regards croisés de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, et du philosophe Rémi Brague.


Dans la Bible, Dieu rappelle à son peuple ses origines nomades et précaires. En quoi cette vérité spirituelle éclaire les catastrophes d’aujourd’hui ?

Mgr Dominique Rey : Quand on voit ces barques fragiles ballottées par les vagues de la Méditerranée, comment ne pas penser aux origines du peuple de Dieu ? L’histoire du salut est façonnée par l’exil. Adam et Ève ont été chassés de l’Éden. Abraham quitta Ur pour se rendre à Canaan sur une route semée d’arrêts, d’embûches et d’épreuves. Le destin d’Israël est marqué par l’exil de tout un peuple à Babylone et en Égypte. Dans la douleur, les Juifs entretiennent le souvenir heureux de Jérusalem : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion » (ps 137). C’est la Terre promise qui met en marche le peuple d’Israël.

À nous chrétiens, il rappelle qu’à l’image de Jésus-Christ qui prêchait la Bonne Nouvelle de ville en ville, nous cheminons sur terre vers le Ciel. Notre vie nomade est un pèlerinage terrestre qui s’achèvera pour retrouver le Créateur. En marchant, nous nous déracinons pour mieux nous enraciner en Dieu. Nous marchons avec Dieu, vers Dieu. C’est à tout cela que font écho les cohortes de réfugiés qui quittent le Proche-Orient pour gagner l’Europe.

Rémi Brague : La Bible rappelle effectivement au peuple installé sur sa terre qu’il fut lui aussi nomade. En conséquence, il devra comprendre ce qu’éprouve un étranger coupé de son sol et forcé à vivre dans un milieu nouveau. C’est pourquoi le souvenir de la captivité en Égypte est sans cesse ravivé.

Ceci dit, la Bible éclaire notre expérience actuelle, mais c’est indirectement. Ne faisons pas comme les fondamentalistes musulmans ou protestants du « Bible Belt » américain. On ne peut pas appliquer tels quels aux Français les préceptes de la Bible. Nous ne sommes pas le peuple élu. Nous ne sommes rien de plus qu’une « nation du monde », dont certains membres sont baptisés, et de la sorte greffés sur Israël, qui est et reste le seul peuple élu. Parmi les baptisés, un certain nombre prend au sérieux les conséquences de son baptême. Cette nation s’est formée en une entité politique sous l’autorité d’un État qui prend en charge tous les citoyens, chrétiens ou non.

La naissance de l’Occident chrétien n’est-elle pas le fruit de vagues successives de migrants qui ont trouvé une nouvelle identité via l’Église ?

Rémi Brague : À partir du IIIe siècle, l’Empire romain a laissé entrer, d’abord avec l’accord des autorités, puis malgré elles, des populations venues de l’Est, de ce qu’on appelait alors la Germanie. C’est ce qu’on appelle, d’un terme péjoratif, les « invasions barbares ». Les historiens ont actuellement tendance à réviser à la baisse les estimations sur le nombre de ces nouveaux venus. Il n’y a jamais eu de submersion.

Quoi qu’il en soit, l’osmose de ces immigrants avec les populations déjà romanisées a été facilitée par leur entrée dans l’Église. Celle-ci resta la seule institution un peu solide, alors que le système municipal romain s’était délité. Il faut remarquer en tout cas que les peuplades qui entraient n’avaient nullement l’intention de détruire l’Empire romain. Tous voulaient profiter des bienfaits d’une civilisation plus avancée. Leurs chefs rêvaient d’intégrer la noblesse romaine.

Mgr Dominique Rey : L’Occident a des racines judéo-chrétiennes. Ce continent est ouvert à tous les horizons culturels. Non pour se soumettre à une culture étrangère qui lui ferait « perdre son âme », mais pour en retirer ce qui est enrichissant.

Dans l’histoire de l’Europe antique, il est frappant de voir comment le monde romain s’est imprégné du monde grec, vaincu par les armes, mais vainqueur par les arts et la philosophie. Chaque renaissance est marquée par un retour sur nos origines, une réappropriation des sources de notre civilisation. Le christianisme a eu pour terreau le monde occidental et s’est développé en symbiose avec lui.

Qu’est-ce que les Français enracinés dans leur foi et leur histoire peuvent apporter à ces déracinés qui viennent frapper aux portes de l’Europe ?

Rémi Brague : Je n’aime pas trop parler de racines, image statique ; je préfère parler de sources. On ne choisit pas ses racines, alors qu’on doit aller puiser à la source. Mais admettons…

Les racines historiques ne se partagent pas. Et encore : apprendre « nos ancêtres les Gaulois » comme, selon la légende reçue, on le faisait réciter aux petits Africains, permettait, pour rester dans les images horticoles, une greffe qui faisait partager aux colonisés un passé commun fictif (guère plus fictif, d’ailleurs, pour ceux-ci que pour les hexagonaux…) qui leur donnait l’impression rassurante d’une appartenance commune.

La foi, c’est autre chose. Elle est communicative, comme la joie. Et notre foi, c’est justement ce que nous pouvons proposer aux nouveaux venus, et même ce que nous avons de mieux à leur proposer.

Mgr Dominique Rey : Je suis allé à la rencontre des chrétiens de Syrie du 22 au 26 août, à l’invitation du patriarche grec catholique Grégoire III. Les familles de ces hommes et ces femmes ont vécu un terrible martyre qui les a contraints à prendre le chemin de l’exil. D’autres encore, dont le courage force l’admiration, ont choisi de rester malgré la violence qui se déchaîne contre eux. Ce courage, ils le puisent dans leur foi.

Mais le déracinement vécu par ceux qui implorent notre secours oblige à se recentrer sur les essentiels. En premier lieu, la solidarité avec ceux qui nous sont proches nous aide à retrouver le sens et la valeur d’une vie : « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? » (Luc 6 ; 25)

Le monde actuel est captivé par la mode et le superficiel qui accaparent l’existence sans vraiment la nourrir. Les déracinés de Syrie et d’Irak, mobilisent notre charité. Ils nous invitent à entrer dans le don de soi.

Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, j’ai rencontré de nombreuses familles qui hébergent des chrétiens d’Orient. Malgré les difficultés de ces derniers et l’éloignement de leur terre natale, la profondeur et la vitalité de leur foi interpellent ma propre foi. Alors que toutes leurs amarres terrestres ont cédé, ils demeurent ancrés dans le Seigneur. Leur foi stimule la nôtre.

Peut-on dire que la peur du migrant d’aujourd’hui (et du « barbare » d’hier) est proportionnelle au manque de foi des Occidentaux ?

Mgr Dominique Rey : Notre société postmoderne est narcissique. Elle est gangrenée par le repli sur soi. Aveugle sur le monde qui l’entoure, elle se contemple, s’ausculte, s’introspecte. Elle est hypocondriaque. Elle a perdu le sens de l’inattendu. Elle cherche la sécurité à tout prix. Mais c’est un leurre de croire qu’elle peut vivre en vase clos.

L’arrivée des migrants qui ont pris le chemin de l’exil pour fuir la guerre et le chaos, nous déstabilise. Ils prennent en défaut notre capacité à faire face à l’imprévu, à « sortir d’elle-même », à ouvrir son cœur.

Dieu se sert des événements qu’on ne voyait pas venir, pour éclairer notre propre route d’un jour nouveau. Il faut accepter que notre foi soit aussi mise en mouvement par ces hommes et ces femmes venus d’ailleurs, que nous avons le devoir d’accueillir dans un esprit de fraternité. J’ai reçu les témoignages de ces familles qui, en hébergeant des réfugiés, ont vécu une vraie conversion à leur contact. Leur rapport à Dieu et aux autres a complètement changé. La charité fraternelle nous transforme.

Rémi Brague : C’est d’abord le manque de foi des Occidentaux qui entraîne, à travers toute une cascade de médiations, la faiblesse démographique de l’Occident, qui ne remplace plus ses générations.

Et, le vide aspirant, il ne faut pas s’étonner de ce que l’on cherche à le remplir. Il ne s’agit pas seulement de foi religieuse, mais de toutes ces formes de confiance qui en découlent plus ou moins directement, plus ou moins consciemment : une prise en charge critique, mais paisible de son passé, l’acceptation de son identité présente, l’espoir en l’avenir. Or, nous passons notre temps à battre notre coulpe – sur la poitrine de nos ancêtres, c’est plus commode.

En face, on peint son histoire en rose, même s’il s’agit d’un mensonge officiel, et on se perçoit comme ayant à la fois tout inventé et ayant toujours été les victimes. C’est ce que j’appelle « les enfants du génial Popov et de la petite marchande d’allumettes ».

Face à la présence incontournable de l’islam, l’affirmation de notre identité catholique n’est-elle pas la condition de notre avenir et d’un dialogue authentique ?

Rémi Brague : Ce qui est incontournable, c’est la présence de populations venues de pays sous domination islamique et de leurs descendants. Ce n’est pas l’islam comme système de normes supposées d’origine divine et encadrant toute la vie quotidienne – ce que nous appelons un peu vite une « religion ».

Affirmer notre identité ? Mieux vaudrait affirmer notre foi. Elle est entièrement partageable et, à supposer qu’on accepte d’entendre ce qu’elle a à dire, elle peut attirer. En tout cas, une foi sans complexe est la condition indispensable pour, à tout le moins, se faire respecter.

Bien des musulmans n’ont que du mépris pour la façon dont l’Europe renie son passé et a honte d’elle-même : « un pays de soumis », entend-on. Ils sont en particulier tout simplement dégoûtés par les lois « sociétales » que les classes dirigeantes voient comme des « avancées » dont il faudrait faire profiter le monde entier, au besoin en les lui imposant.

En revanche, bon nombre de musulmans respectent les croyants, les gens pieux et courageux d’autres religions. C’est bien de parler de « dialogue », mais encore faut-il avoir quelque chose à dire.

Mgr Dominique Rey : Le monde devient de plus en plus pluraliste. Que cela nous plaise ou nous inquiète, nous vivons dans un monde globalisé où les échanges sont démultipliés. Les statistiques démographiques ne laissent pas place au doute. Parmi les jeunes générations, la population de confession musulmane augmente. On peut penser que demain, si ce n’est déjà le cas, certaines villes de France et d’Europe seront majoritairement musulmanes. Cela souligne le besoin de cohésion pour la société. Certaines fractures socioculturelles au sein de notre pays augmentent les risques de dérives communautaristes et de fragmentation sociale.

Si la société veut continuer à bien vivre ensemble, elle doit redécouvrir la valeur du Décalogue et des repères fondateurs du « vivre-ensemble ». L’Église est universelle : sa vocation est d’accueillir chacun avec sa personnalité propre, en accompagnant son insertion dans un lien social.

Angela Merkel estime que la crise migratoire est une occasion, pour les musulmans reçus en Allemagne, de « découvrir les valeurs du christianisme ». Une affirmation impensable en France ?

Rémi Brague : Beaucoup de choses sont impensables en France, à cause d’une interdiction générale de penser, et en particulier de penser à certains sujets, soigneusement déclarés tabous. En parler est aussitôt qualifié de « dérapage », et les médias ont vite fait de vous clouer au pilori.

En Allemagne, et d’ailleurs dans la plupart des pays européens, on est moins coincé, on hésite moins à appeler un chat un chat. Je ne connaissais pas cette déclaration de Mme Merkel, mais elle me semble très juste, même si je n’aime pas parler de « valeurs », encore moins de « valeurs chrétiennes ».

Ceci dit, je ne suis pas sûr que cette chance pour la mission soit le seul but de ceux qui applaudissent l’entrée en Europe d’immigrants. Certains peuvent y voir, à tort ou à raison, une bonne affaire. Ceux qui ont pu se payer la traversée de la Méditerranée ou quelque autre long voyage sont souvent des gens qualifiés, dont la formation professionnelle n’aura rien coûté aux pays d’accueil…

Mgr Dominique Rey : Les flux doivent être régulés parce que nous ne pouvons pas accueillir des migrants à n’importe quel prix, dans n’importe quelles conditions. La « confrontation » à d’autres univers culturels doit également nous inviter à nous réapproprier notre propre identité chrétienne et notre identité nationale. C’est l’héritage commun que nous avons en partage et qui fonde notre « vivre-ensemble ». Nous ne devons pas hésiter à affirmer notre identité, même auprès des cultures étrangères ou des personnes de confession musulmanes. La « crise migratoire » nous oblige à nous « retrouver » nous-mêmes dans nos racines et à sortir de soi.

Elle nous pousse en même temps à la mission. Elle nous force à évangéliser, aussi bien les musulmans qui arrivent, que tant de nos contemporains frappés par l’indifférence ou le relativisme. Cette crise humanitaire est l’occasion de comprendre que la foi chrétienne nous met en contact avec la dimension universelle de l’évangélisation.

L’Église peut-elle accepter, dans la crise actuelle, de « trier » les migrants ?

Mgr Dominique Rey : Pour nous chrétiens, c’est un devoir d’accueillir sans choisir. Dans la parabole du bon Samaritain, le Christ nous montre que notre prochain est présent derrière tous les regards que nous croisons. Il n’est pas question de trier les « bons » des « mauvais ». Cela ne nous appartient pas.

Comme membre de l’Église universelle, les chrétiens nous sont proches dans leur humanité persécutée au nom de l’Évangile. Je me souviens de cette famille syrienne réfugiée dans une cave. Croyant à la promesse de vie sauve donnée par des soldats de Daech, elle accepte de sortir. L’un des fils, connu dans la ville pour sa foi et sa piété, est pris à partie : « Es-tu chrétien ? Pourquoi n’es-tu pas musulman ? » Confessant sa foi chrétienne jusqu’au bout, il sera amené dans la cour de la maison, accompagné par le regard douloureux de ses parents, et sommairement fusillé. L’Église a le désir moral de ne pas les abandonner.

Rémi Brague : Ce n’est pas à l’Église de décider s’il faut accueillir les migrants, et lesquels, mais aux autorités civiles. L’Église peut et doit aider à soulager la misère. L’asile doit s’appliquer d’autant plus largement que les groupes qui le demandent sont menacés dans leur pays d’origine. C’est le cas des Yézidis d’Irak, et aussi des chrétiens. Les Kurdes ont au moins un réduit dans le Nord de l’Irak, et ils sont armés. Les gens de l’État Islamique, conformément aux versets les plus récents du Coran, qui seuls ont encore force de loi, conformément aux Hadiths, et selon l’exemple de Mahomet et de ses compagnons, se sentent en droit de tuer, de violer et de vendre comme esclaves tous les non-musulmans. On se souvient que leurs assassins, en Libye, ont trié les musulmans et les Coptes pour n’égorger que vingt-et-un de ces derniers.

Donc, cela ne me gênerait nullement que l’on mette en tête des listes d’attente les populations qui risquent le plus gros.

Samuel Pruvot


À Toulouse, une association vient en aide aux réfugiés irakiens

En août 2014, de nombreuses familles chrétiennes originaires d’Irak ont trouvé refuge en France. Plusieurs associations les aident à construire une nouvelle vie. Parmi elles, Entraide aux chrétiens d’Orient (Echo) à Toulouse. Ces familles ont vécu l’horreur dans leur pays, persécutées par Daech. Rencontre.


Philippe et Joseph, président et co-président d’EchoElles sont sept. Sept familles chrétiennes d’Irak à avoir trouvé refuge à Toulouse depuis la vaste offensive de l’État Islamique en Irak, il y a tout juste un an. Comme dans d’autres villes françaises, ces réfugiés ont été accueillis et accompagnés par des structures associatives locales. À Toulouse, l’association Entraide aux chrétiens d’Orient (Echo) a vu le jour après l’attaque qui a fait fuir près de cent quarante mille chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive vers le nord de l’Irak et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, au mois d’août 2014.



Réfugiés politiques en France depuis l’attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en octobre 2010, trois jeunes Irakiens racontent sans concession la manière impersonnelle, voire glaciale, dont ils ont été accueillis en France.

Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence


Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Chretiens-d-irak-orly-france_article_large
Leur parole est franche envers le pays qui les a accueillis en octobre 2010, après l’attentat perpétré contre la cathédrale syriaque de Bagdad. La France, Pierre, Mariam et Benoît1, jeunes réfugiés politiques irakiens, lui doivent énormément. Ils le savent. Le mouvement de solidarité qui s’est mis en place ces dernières semaines pour soutenir les chrétiens d’Orient les touche. « Je veux dire merci aux chrétiens, ici, en France, qui organisent des manifestations. Si elles ne changent rien à la situation en Irak, au moins elles ont le mérite de dire : on ne vous oublie pas. C’est très important », témoigne Pierre.Comme Michèle Alliot-Marie l’avait fait en 2010, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont proposé le 28 juillet l’asile aux chrétiens irakiens. « Si Mgr Sako a raison de dire que les chrétiens d’Irak doivent rester sur leur terre historique, explique Benoît, les familles doivent aussi prendre une décision pour sauver leur vie ! La meilleure solution pour les chrétiens, aujourd’hui, c’est de partir », poursuit le jeune homme, ne cachant pas les faibles chances qu’il a un jour de revoir son pays.


Chrétiens irakiens à Sarcelles : « On a tout quitté pour le Christ »

Près de cent cinquante chrétiens irakiens ont trouvé refuge à Sarcelles depuis la prise de Qaraqosh par Daech, le 6 août 2014. Nous en avons rencontré certains.
Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Irakien-sarcelles_article_large

Avant, Toma était professeur de français et d’araméen à Mossoul puis Qaraqosh, villes de l’antique plaine de Ninive au nord de l’Irak. Il fait désormais office de traducteur « officiel » de dizaines de chrétiens irakiens qui, depuis un an, se réfugient à Sarcelles, dans le Val-d’Oise. « Je les aide avec joie dans leurs démarches. Ce sont mes frères. Ma famille. Mon sang », sourit le quinquagénaire aux traits ronds désignant d’un geste généreux les quatre membres de la famille Aziz. On les rencontre dans le salon coquet d’un petit appartement de la cité. « Avec ma femme, trois de mes enfants et mon frère, nous sommes arrivés le 21 août. Les Aziz sont là depuis le 14 mars. Leur cousine, qui les a accueillis chez elle, est installée ici depuis cinq ans », résume le traducteur. Les yeux alors levés vers un poster de la Vierge Marie au cœur transpercé, il soupire : « Nous devons nous soutenir car, pour tous, l’exil est douloureux. »

Souvenirs

Une année est passée. Mais dans leur regard se lit toujours le drame de cette nuit du 6 au 7 août 2014, quand les djihadistes de Daech poussent leur avancée meurtrière jusqu’à Qaraqosh. La famille Aziz avait déjà fui le berceau des chrétiens le 10 juin, alors que les combattants islamistes avaient pris le contrôle de Mossoul. Puis ils étaient revenus. Mais ce 6 août, ils décident de reprendre le chemin du Kurdistan irakien. Pour de bon. « Se convertir à l’islam, payer une taxe ou mourir. Les intégristes ne nous ont pas laissé le choix avec cette fatwa », se souvient Nisrine Aziz, 40 ans. Assise à ses côtés, sa mère, Asma, insiste, le visage en feu : « C’est un drame, mais on a été obligé de partir. Nous étions devenus des étrangers dans notre propre pays. On a donc tout quitté – maison, situation, biens, souvenirs, famille et proches… – pour ne pas mourir ou, pire, perdre notre foi ».

Enfoncée dans son fauteuil, la belle-sœur d’Asma, Laya, 60 ans, évoque d’une voix étranglée la fuite jusqu’à Erbil. Les files de voitures, la confusion, la peur à chaque coin de rue. Et son père, malade, envoyé d’urgence à l’hôpital. « Faute de médicaments, il est mort avant qu’on se mette à l’abri », lâche-t-elle sobrement. Cet abri est un village chrétien à 30 km au sud d’Acra où affluent des centaines de condamnés à l’exil. De là, les Aziz envoient un mail au consulat de France à Erbil pour obtenir un visa d’urgence. Ils l’obtiennent quelques mois plus tard et atterrissent en France les mains presque vides. Comme seules ressources : un petit pécule récolté grâce à la vente de leur voiture.

Toma et sa femme, eux, n’ont pas eu à attendre longtemps dans les précaires conditions d’un camp de réfugiés. Ils ont fait partie des premiers Irakiens à bénéficier de l’allégement de la procédure d’obtention du visa d’urgence décidée par le gouvernement français en août. « On vivait dans la peur, guettant l’avancée des extrémistes. On a prié Jésus de nous sauver de ces fous et Il nous a ouvert une grande porte. Il nous a délivrés en nous aidant à gagner la France le 21 août », explique la femme de Toma. Aujourd’hui, elle craint pour sa fille restée avec son mari à Ankawa, alors que « la situation n’en finit pas de se détériorer ».

«  On prie matin et soir »

Les histoires sont douloureuses. Livrées avec peine. Mais dans le salon (temporaire) de la famille Aziz, la gravité côtoie la légèreté. Des rires fusent entre deux gorgées de café – on voudrait tout saisir, mais Toma, seul, maîtrise le français. Dans un large sourire, le fidèle traducteur ramasse en quelques mots le secret de cette joie incompréhensible : « On prie le matin et le soir. Le rosaire chaque jour. Le Sacré-Cœur, on l’aime. On est toujours proche de Dieu. On parle avec Lui. Il sait ce qu’on a fait pour Lui. Il nous le rend au centuple. » La communauté chaldéenne de la paroisse Saint-Thomas-l’Apôtre leur est d’une grande aide. « Notre joie, c’est le Christ. On a tout quitté pour Lui. Et ici, en France, on vit en paix, en sécurité. On respire enfin », ajoute sa femme comme pour justifier son visage aux traits certes tirés, mais plus encore joyeux. De cette épreuve de l’exil qui la rend de jour en jour « plus fidèle à Jésus », Asma tire quant à elle une leçon de foi qu’elle veut transmettre aux chrétiens d’Occident : « On ne peut pas vivre loin de Dieu et de l’Église. Fuir notre pays par amour de Jésus, c’est notre croix. Portons-la avec joie. »

Retourner en Irak ? « Jamais ! » Le cri, unanime, vient du cœur. « C’est l’enfer pour les chrétiens », résume Nisrine. Elle et son frère Nabil attendent la rentrée de septembre pour apprendre le français et ainsi, ils l’espèrent, trouver du travail. « Reprendre une vie normale », glisse Nabil, un jeune homme discret de 24 ans, mécanicien de formation. Car leur vie, désormais, est en France. « À présent, ils vivent comme moi dans la diaspora », affirme la cousine de Nisrine tout juste rentrée des États-Unis où sa fille est installée. « Cette situation me désole car l’Irak sans chrétiens, je ne peux pas l’imaginer », avoue pourtant Asma qui se dit contre l’immigration collective des chrétiens d’Irak. Mais leur vie est rendue si « difficile » qu’elle peine à leur envisager un avenir. « J’aurais peur de rentrer dans le pays que j’aime, car on n’a plus confiance en personne. On a été trahi par nos voisins », déplore-t-elle. « Les musulmans nous considèrent comme des mécréants, alors comment voulez-vous survivre ? », s’époumone Laya. Toma n’a donc plus qu’une prière qui, selon lui, devrait être celle de toute l’Église : « Il faut aider les chrétiens qui sont restés là-bas. Libérer la plaine de Ninive pour qu’ils puissent vivre en paix et continuer de témoigner du Christ dans la région où Il s’est incarné ».

L’édito des Cahiers libres : De petits gestes pour un peu d’humanité

Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! De-petits-gestes-pour-un-peu-d-humanite_article_large

La photographie du jeune Aylan Kurdi, mort, sur une plage, a ému le monde entier. Difficile de dire ce qui fait qu’une conscience se réveille. Il semble que cette photographie ait été un électrochoc. Et puis tout de suite on cherche à attribuer la faute à quelqu’un. Tantôt l’Europe, tantôt la famille, tantôt les politiques, tantôt les migrants en général. Quelle importance ? A quoi bon se préoccuper de la responsabilité d’un drame alors que le drame se déroule encore ? Par le blog Cahiers libres.


Les migrants / réfugiés sont là. On ne peut pas le nier. Ils meurent aussi, on ne peut pas le nier. Et même si on ne se considère pas la cause du drame, on peut tout faire pour soulager ce drame. Et ce serait faire preuve d’un peu d’humanité, que de préserver ce bout d’humanité qui s’échoue sur nos côtes.

Alors certains diront que le meilleur moyen est de refuser les migrants, qu’à force ils comprendront et ne viendront plus mourir à nos portes. Fermer la porte et détourner le regard donc, ce n’est pas du courage. Et cela n’empêchera pas les migrants de mourir. Non, ils iront mourir ailleurs. Fermer les portes à celui qui souffre, ce n’est pas résoudre son problème, c’est transférer le problème ailleurs, pour préserver son confort.

C’est leur droit à la vie contre notre droit (s’il en est) à garder le même niveau de vie.

On peut trouver tous les prétextes du monde pour ne pas les aider, ils sont là et meurent à nos portes. Aucun raisonnement autour du prochain-plus-proche-parce-qu’il-a-la-même-couleur-de-peau ne changera cela. Il y a des gens qui viennent s’échouer sur les côtes françaises. Ils sont nos voisins de palier maintenant, et s’il faut ça pour qu’on s’occupe aussi des SDF en bas de chez nous, ça sera déjà ça de pris.

Alors que faire ?

« Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez » a dit le Christ (Mat. 25, 40)

Le pape propose a chaque paroisse d’accueillir une famille. Ce n’est rien à porter pour une communauté, une seule famille. Et c’est déjà beaucoup pour chacune de ces familles. Si chacun fait une petite bonne action, une petite initiative, le tout mis en commun fera un grand bien.

Donner un peu de nourriture aux associations d’accueil, proposer un peu de temps pour apprendre le français aux arrivants, donner ce vélo plutôt que de le revendre sur Ebay, proposer un toit à ceux qui n’en ont pas… Il y a milles et un moyens d’aider ceux qui en ont besoin. Pour ceux qui ne savent pas quoi faire, il y a des initiatives comme CALM ou proposer son aide au secours catholique. Tout le monde peut aider, un peu.

Mais si on aide, autant le faire bien. Les premiers à savoir ce dont ils ont besoin, ce sont les réfugiés eux-même. C’est aussi en projetant sur eux ce qui ne leur correspond pas qu’on crée des tensions. Et il faut aider dans la durée. Parce que les problèmes ne se résolvent pas en une semaine.

Les problèmes liés à l’immigration existent justement parce qu’on a abandonné en cours de route ceux qui auraient du être accueillis. Avoir peur de voir son identité menacée par un afflux de réfugiés est une peur compréhensible, même si sa légitimité est discutable. Mais le meilleur moyen de faire en sorte de préserver le calme et la beauté de notre culture, c’est de la transmettre. Accueillir les réfugiés, essayer de les comprendre et les accompagner sur plusieurs années et les aider matériellement si on peut, c’est le meilleur moyen de leur faire aimer la France et de vouloir participer eux aussi à l’embellir.

Personne n’a dit que ce serait facile. Mais un peu de confort contre une vie, ce n’est pas cher payé.



Gérard-François Dumont : «Les pays occidentaux ont un devoir vis-à-vis des réfugiés»

Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Refugies-migrants-route_article_large
Pour le démographe et président de la revue Population & Avenir, instaurer des quotas reviendrait à traiter les réfugiés comme des marchandises. « Il est absolument essentiel de tenir compte de la réalité humaine des réfugiés », affirme-t-il, appelant les États à s’attaquer aux causes de la crise des migrants : la guerre en Syrie. Entretien.


L’Europe fait face à un important afflux de réfugiés et de migrants depuis plusieurs mois. Y a-t-il eu d’autres précédents, d’une ampleur comparable, dans l’histoire de notre continent ?

L’histoire présente des précédents. Il y a eu, par exemple, les réfugiés liés à la Première Guerre mondiale. À cette période, pour les millions d’apatrides en Europe, sont établis les passeports Nansen, du nom de ce diplomate norvégien qui est parvenu à établir des documents d’identité permettant à ces apatrides de migrer et, surtout, de les faire reconnaître par de nombreux États. Il y a eu ensuite les millions de réfugiés de la Seconde Guerre mondiale. L’Onu a alors créé un service, puis une agence qui ne concernait que l’Europe et devait avoir un rôle temporaire, donc finir ses activités en 1953 : le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Mais, il y a eu d’autres exodes, et le mandat du HCR a été prolongé. Par exemple, en 1956, le HCR a traité la question des réfugiés hongrois, à la suite l’écrasement de la révolution hongroise par les forces communistes soviétiques. Puis son action s’est déployée dans toutes les régions du monde.

Avec la déstabilisation de la Syrie depuis 2011, un nouvel élément tient à la dimension quantitative des migrations. Depuis la Seconde Guerre mondiale, même s’il y a eu de nombreux exodes (Vietnam, Cambodge, Laos, Liban, Afghanistan, Somalie, Liberia, Sierra Leone, ex-Yougoslavie, Soudan et Soudan du Sud, République centrafricaine…), le monde n’a pas connu un flot de réfugiés aussi élevé que celui créé par la crise syro-irakienne.

Une majorité de réfugiés fuient des pays en guerre (Irak, Syrie…) ou sont confrontés à des situations politiques instables (Afghanistan, corne de l’Afrique). Les circonstances exceptionnelles commandent-elles un assouplissement des conditions d’accueil dans les pays européens, dont la France ?

La crise des migrants syriens commencée en 2011 présente une configuration structurellement nouvelle par rapport aux précédents exodes des dernières décennies, car les pays occidentaux en sont en partie responsables. Ce sont eux qui ont contribué à déstabiliser l’Irak, puis la Syrie. Lorsque les boat people fuyaient le régime totalitaire du Vietnam en 1975-1979, après la conquête militaire du Vietnam du sud par le Vietnam du nord et la prise de Saïgon le 30 avril 1975, ou, à la même période, lorsque des Cambodgiens fuyaient le Cambodge pour échapper au génocide organisé par les Khmers rouges, les pays occidentaux n’étaient pas responsables des exodes. Dans la crise syro-irakienne, les pays occidentaux ont une part de responsabilité. Cette dernière se trouve même accrue depuis mai 2015, lorsqu’ils n’ont rien fait pour arrêter la poursuite de conquêtes par l’organisation État islamique (Daech) et donc le contenir.

Les Syriens, qui étaient déjà soumis à un exode important, ont été effarés de constater qu’au moment où des troupes de Daech ont traversé des centaines de kilomètres dans le désert pour s’emparer de Palmyre, aucun pays n’a bougé pour les en empêcher. Aujourd’hui, les Syriens se disent : « le jour où Daech va poursuivre ses offensives, par exemple sur Damas, personne ne viendra à notre secours ». D’où leur état de désespérance accrue. Déjà, le tiers de la population syrienne a choisi l’exode et ceux qui sont partis – de façon temporaire, pensaient-ils – pour les pays limitrophes de Turquie, du Liban ou de Jordanie ne voient plus d’espoir de retour, ce qui conduit nombre d’entre eux à une émigration vers des pays où ils espèrent un avenir meilleur, donc vers l’Europe. Compte tenu de leurs responsabilités dans le déclenchement et l’aggravation de la situation géopolitique en Syrie et en Irak, les pays occidentaux ont donc un devoir tout particulier vis-à-vis de ces populations soumises à l’exode.

La solution de cette crise passe donc par le règlement du conflit syrien.

Les conséquences du conflit syrien sur les territoires européens font l’objet de très nombreuses déclarations, mais la question des causes est rarement évoquée. Or, sans action sur les causes, la situation humaine va continuer à s’aggraver. Les pays occidentaux doivent réviser leur politique étrangère en partie aux racines du mal pour trouver une solution politique en Syrie. Cela suppose, par exemple, de discuter avec toutes les parties. Or, depuis 2011, la France, comme d’autres pays européens, n’a plus d’ambassadeur à Damas depuis février 2012, donc plus de voie de négociation avec le régime de Damas. Pourtant, le principe de la diplomatie est de discuter avec les autres régimes, quel que soit leur caractère autoritaire. Ou alors il faudrait rappeler des dizaines d’ambassadeurs qui représentent actuellement la France à l’étranger.

Angela Merkel propose de procéder à un tri des demandeurs d’asile en fonction de la situation de leur pays. Qu’en pensez-vous ?

Fin août 2015, Angela Merkel a pris une décision inédite, absolument majeure, consistant à faire jouer ce que l’on appelle, dans le système de l’Union européenne, la « clause de souveraineté ». Elle a décidé de distinguer les Syriens soumis à un exode, des migrants venus d’autres pays qui cherchent à entrer ou entrent en Europe. L’Allemagne a donc décidé que pour tout Syrien qui se trouve sur le sol allemand, sa demande d’asile sera traitée sur place et il ne sera pas renvoyé, comme le prévoit ce qu’on appelle les accords de Dublin, dans le premier pays de l’Union européenne dans lequel il a pénétré. Ainsi, Angela Merkel a bien mis en évidence que la Syrie est un cas spécifique. Toutefois, une telle décision suscite deux questions :

- Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour parvenir à une telle décision ?

- Pourquoi aucun pays européen, y compris la France, ne s’est aligné sur la position de l’Allemagne ?

Cette distinction entre réfugiés et migrants économiques est-elle réaliste dans les faits ?

La distinction se fait tout simplement à travers les passeports. Bien sûr, le risque existe – mais il existait déjà – que certaines officines ou passeurs créent de faux passeports syriens. Il revient aux administrations de continuer à effectuer les vérifications. Il est fondamental de distinguer la personne qui quitte son pays sous forme d’un exode, car elle n’a pas d’autre solution pour sa survie, et la personne qui quitte son pays alors que celui-ci ne se trouve pas en guerre. Soulignons d’ailleurs que la guerre civile que connaît la Syrie depuis 2011 est particulièrement violente du fait de la multiplicité des acteurs militarisés et des méthodes particulièrement odieuses utilisées, notamment par Daech.

Peut-on obliger des migrants à trouver refuge dans un pays, et pas un autre, selon une politique de quotas ?

La politique proposée des quotas soulève des réserves. Elle signifie que les migrants sont traités comme des marchandises que les pays devraient donc se répartir. Or, il s’agit d’êtres humains qui disposent, pour la plupart d’entre eux, de réseaux : famille, ami ou connaissance déjà installé dans tel ou tel pays. Leur souci est donc de rejoindre ce pays car ils pourront y être aidés. Le terrible drame de l’enfant syrien Aylan Kurdi trouvé mort (ainsi que sa mère et son frère) sur la plage de la station balnéaire de Bodrum en Turquie début septembre 2015 offre un exemple. Sa famille souhaitait rejoindre le Canada, et plus précisément Vancouver, car la sœur du père y est installée.

Il est absolument essentiel de tenir compte de la réalité humaine des réfugiés, de leur souhait. Il serait, par exemple, absurde d’envoyer en Estonie un demandeur d’asile qui n’y connaît personne et pas un mot de la langue, si, par ailleurs, il connaît partiellement la langue anglaise et un ami en Angleterre. Les demandes d’asile doivent être traitées au cas par cas, non selon un tri strictement quantitatif, comme cela s’est effectué dans des drames géopolitiques précédents. Par exemple, pendant la période 1975-1995, les Cambodgiens parvenus à fuir le génocide et se retrouvant réfugiés dans des camps en Thaïlande, déposaient des demandes d’asiles dans des pays où ils avaient déjà des relations. Les décisions d’acceptation de leur demande d’asile par les pays occidentaux tenaient compte de leurs desiderata et donc de la réalité humaine. Rappelons que, pendant cette période, les pays occidentaux ont alors accueilli, au titre de ce qu’on appelle la réinstallation, 1,3 million de Cambodgiens, de Laotiens et de Vietnamiens auparavant parqués dans des camps du HCR, plus environ 1,7 million d’Indochinois accueillis directement ou non passés par ces camps.

L’espace Schengen est au cœur des débats. A-t-il montré ses limites ? Doit-on le faire évoluer ?

L’espace Schengen (1) a été fondé sur un certain nombre de règles, que doivent respecter l’ensemble des pays en faisant partie. Par exemple, celles-ci prévoient aux frontières extérieures de l’espace Schengen, l’apposition systématique d’un cachet sur le document de voyage des ressortissants de pays ne faisant pas partie de l’union européenne à l’entrée, cachet qui permet notamment de savoir par quelle frontière la personne est entrée. Or, cette règle, ainsi que d’autres, n’est plus guère respectée.

Pour que cet espace Schengen ne soit pas menacé dans son existence même, l’alternative est la suivante : soit les pays décident d’appliquer les règles communes, soit ils en définissent de nouvelles. Dans le cas contraire, le risque d’implosion de l’espace Schengen n’est pas négligeable, au moins dans les faits, comme on l’a vu, courant été 2015, lorsque la France a envoyé des policiers entre Menton et Vintimille ou lorsque le ministre des Affaires étrangères du Danemark a menacé de fermer ses frontières avec l’Allemagne.

Les Allemands se montrent très prompts à accueillir ces réfugiés. Les Français beaucoup moins. Les migrants d’aujourd’hui ne subissent-ils pas les conséquences d’une immigration mal gérée depuis plusieurs décennies dans notre pays ?

Au regard des quinze dernières années, la comparaison entre la France et l’Allemagne s’est complètement inversée. Dans les années 2000, la France était la championne européenne de l’asile (2), donc le pays qui accueillait le plus de demandes d’asile. Depuis ces deux dernières années, l’Allemagne est le pays européen qui en reçoit le plus. Pourquoi ? La raison fondamentale est que les demandeurs d’asile sont informés des opportunités relatives selon les pays. D’une part, l’écart de dynamique économique et donc d’offres d’emploi s’est considérablement creusé entre les deux pays. D’autre part, un demandeur d’asile sait qu’en Allemagne, il peut obtenir la possibilité de travailler très rapidement, généralement au bout de trois mois. En revanche, en France, la possibilité de travailler n’existait plus pour les demandeurs d’asile depuis la circulaire d’Édith Cresson, Premier ministre, de 1991. A priori, la loi du 26 juin 2015 relative à la réforme du droit d’asile devrait pouvoir leur donner le droit au travail neuf mois après le dépôt de leur demande d’asile, même s’ils n’ont pas encore obtenu de réponse. Il reste donc plus intéressant pour eux de se rendre en Allemagne.

En outre, l’Allemagne est plus accueillante en raison de sa situation économique. Les chefs d’entreprise allemands manquent de main-d’œuvre, et sont prêts à accueillir des demandeurs d’asile. Enfin, compte tenu de la mauvaise santé démographique de l’Allemagne, un certain nombre de villes détiennent des logements vacants, particulièrement dans l’est du pays.

Quant à la France, elle fait preuve de frilosité, voire d’un certain malthusianisme, que l’on avait déjà constaté au moment des guerres de l’ex-Yougoslavie. La Suisse, l’Autriche et l’Allemagne avaient été très généreuses pour accueillir les demandeurs d’asile à cette époque-là, tandis que la France n’avait pas fait d’efforts significatifs. Le fait que la France n’ait toujours pas décidé d’accompagner l’Allemagne sur la clause de souveraineté témoigne de cette frilosité.

En accueillant un grand nombre d’étrangers, les pays européens ne risquent-ils pas de voir leur identité se déliter un peu plus ?

On ne peut pas reprocher à des Européens de s’interroger sur le risque de délitement de leur identité lié à l’arrivée d’immigrés. Cette peur se comprend par exemple en France avec, ces dernières années, des évolutions vers le communautarisme. Différents événements ont rendu craintifs des Français qui souhaitent préserver les spécificités de leur identité. Ils ont constaté d’une part qu’un certain nombre de décisions gouvernementales, comme l’instauration du « Mariage pour tous », ou la remise en cause des fondements de la politique familiale, allaient à l’encontre de la concorde sociale et d’une logique d’intégration. D’autre part, que les comportements de certaines personnes issues de l’immigration ne témoignaient pas d’une volonté de bien s’insérer dans la société d’accueil. Pourtant, dans le même temps, d’autres pays européens, comme l’Autriche, ont voté des lois pour contenir les risques du communautarisme.

Pour lever ces craintes, il conviendrait d’améliorer la politique d’intégration en France.

Il faudrait avoir une politique d’intégration ambitieuse, ce qui suppose notamment de mettre un terme aux discours récurrents – et le plus souvent historiquement injustifiés – sur la repentance. Il faudrait également donner la priorité, en matière éducative, à l’enseignement de la langue française, à la lutte contre l’illettrisme et ne pas élaborer des programmes qui se traduisent par un nivellement par le bas, au lieu de permettre aux jeunes l’aspiration à une ascension sociale.

Des personnes ayant quitté leur pays contre leur gré ont-elles davantage le souci de s’intégrer ?

Les Syriens sont un peuple qui n’a pas de tradition migratoire, donc qui aime le pays dans lequel il vit ou vivait. Avant la guerre commencée en 2011, aucun mouvement significatif d’émigration n’a été constaté en Syrie. En revanche, d’autres pays, comme le Sénégal (3), ont de fortes traditions migratoires. C’est presque dans l’identité sénégalaise qu’au moins un enfant de la famille migre. Ce n’est absolument pas le cas des Syriens. Certes, depuis 2011, les Syriens ont été contraints à un exode massif, mais leur vœu le plus cher serait de retourner vivre dans leur pays. Mais il est à craindre que les quatre ans de conflit civil, ainsi que le manque d’effort de la communauté internationale, fassent que le retour à une situation normale en Syrie soit terriblement éloigné. Dans ce cas, ils risquent d’être obligés de rester durablement dans leur pays d’accueil.

Antoine Pasquier


(1) Dumont, Gérard-François, Verluise, Pierre, Géopolitique de l’Europe, Paris, Armand Colin - Sedes, 2014.

(2) Dumont, Gérard-François, « La France championne européenne de l’asile », Population & Avenir, n° 703, mai-juin 2011.

(3) Moriniaux, Vincent (direction), Les Mobilités, Paris, Sedes, 2010.



Le pape François aux chrétiens d’Irak : « Je suis si proche de vous, dans ces temps d’épreuve »


« Frères et sœurs, votre résistance et votre martyre sont une semence féconde ! » Dans un long message vidéo, le pape François, visiblement bouleversé par les épreuves endurées par les chrétiens et yézidis irakiens, a voulu les remercier pour leur témoignage de foi et à les encourager à tenir bon. Un message personnel diffusé lors de la visite d’une délégation lyonnaise à Erbil, alors que les conditions des chrétiens réfugiés se font plus dures avec l’hiver.




Mgr Cassarji, évêque de Beyrouth : « La solidarité à l’égard des réfugiés devrait être plus forte »


Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Mgr-michel-cassarji-eveque-chaldeen-de-beyrouth_article_large

Plusieurs milliers de chrétiens chaldéens ayant fui l’Irak ont trouvé provisoirement refuge au Liban. Parmi les institutions qui s’efforcent de leur porter secours, le diocèse chaldéen de Beyrouth, comme l’explique Mgr Michel Cassarji, son évêque.


La force des images presque insoutenables vues ces derniers jours ne pourra trouver son sens que si elle conduit à sortir des discours et de l’émotion pour mettre en place une vraie politique migratoire. « Pour passer du cœur à la raison », en somme, comme l’a justement dit Mgr Dominique Rey.

Car on ne peut que constater que l’appel à une générosité sans limites de la part de responsables politiques se heurte au scepticisme des Français, dont la moitié ne souhaite pas que ces réfugiés soient accueillis en France. Il faut l’entendre, car une politique d’immigration cohérente implique aussi l’exigence de justice. Et si la vertu d’hospitalité remonte loin dans l’histoire biblique et dans celle de la France, il serait tout aussi irresponsable de ne pas tenir compte de nos capacités d’accueil. C’est toute l’articulation, nuancée et précise, de la doctrine sociale de l’Église en la matière.

Le cardinal hondurien Oscar Maradiaga, conseiller du pape et ancien président de la Caritas, la résumait ainsi en mars dernier : « On ne peut fermer toutes les portes, mais il n’est pas pensable d’ouvrir tout ce qu’on peut ouvrir. La migration est un droit, mais il y a aussi un droit d’un pays à régulariser la migration. Si l’on disait : que tous ceux qui le peuvent viennent, ce serait un désastre ». Le Liban a été dans son Histoire récente le témoin de ce qu’une population nouvelle – les Palestiniens – pouvait déséquilibrer le pays, jusqu’à la guerre civile.


Une politique d’immigration cohérente implique l’exigence de justice.

Dieu merci, nous n’en sommes pas là, mais le chemin à parcourir reste long… La nécessaire régulation par l’État de l’immigration implique en effet de faire respecter également le « patrimoine matériel et spirituel » du pays d’accueil (Catéchisme de l’Église catholique, 2241). Or, nous sommes loin du compte, tant les belles âmes qui font appel à la générosité des Français ont pendant des années contribué à les faire douter d’eux-mêmes, de leur Histoire et de leur culture chrétiennes, par une culpabilisation sans fin.
Au fond, la crise actuelle impose à l’Europe, plus que jamais, de s’interroger sur ses valeurs, et sur ce qui fonde pour elle la dignité de la personne humaine.

La dignité consiste à reconnaître que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de culture et de religion, faisait remarquer Jean-Paul II à l’Unesco, en 1980. À nier la dimension spirituelle de l’être humain, mais aussi la religion d’un pays, on prive les immigrés de toute possibilité réelle d’intégration – car enfin on n’intègre pas à un ensemble vide, à une conception de l’homme tellement universaliste qu’elle en devient abstraite.

Face à cet enjeu, l’État ne peut pas être neutre. Il lui faudra un jour reconnaître, comme en Allemagne ou en Grande-Bretagne, que le christianisme est la religion de la majorité des Français. Là se trouve la vraie générosité, celle qui donne non seulement ce que l’on a, mais surtout ce que l’on est. 

Aymeric Pourbaix



Comment faites-vous face à l’afflux de réfugiés venus d’Irak ?

L’exode des chrétiens d’Irak vers le Liban ne date pas d’hier. Cela fait des années que, victimes des conflits (guerre du Golfe, etc.), ils trouvent refuge chez nous. Naturellement, cet exode s’est accéléré avec l’invasion du nord de l’Irak par Daech mi-2014. Chaque mois, ce sont ainsi quelque 150 familles qui arrivent ici. Concrètement, on les reçoit à l’évêché. On leur fait une sorte de carte d’identité provisoire car, au-delà d’un ou deux mois de visa touristique, ils sont dans l’illégalité, sans-papiers. On leur fournit également une carte de service, contenant à la fois des données sur leur famille (le nom des conjoints, des enfants) et la liste de ce qui leur a été donné : matelas, couvertures, argent liquide… Car ils sont dépourvus de tout : ils doivent manger, se loger, se soigner, et ils sont généralement sans argent alors que la vie au Liban est devenue très chère.

C’est lourd, pour vous ?

C’est une église ici et tout le monde doit y être accueilli. Nous faisons de notre mieux pour que cela se fasse dans les meilleures conditions mais ce n’est pas facile. Le gouvernement lui-même n’arrive pas à apporter une aide suffisante aux réfugiés. C’est pourquoi beaucoup d’associations comme l’Aide à l’Église en détresse, l’Oeuvre d’Orient, nous aident. C’est essentiel pour nous.

La présence de ces réfugiés crée-t-elle des tensions avec les Libanais ?

Parfois oui. Les réfugiés ont une mentalité tout autre que celle des Libanais. Nous leur demandons de faire attention, de ne pas sortir le soir car ils ne sont pas en règle. Nous demandons aux jeunes de ne pas aller à moto dans les bars, par exemple. Ce n’est pas simple. C’est pourquoi notre présence est très forte auprès d’eux, notamment au niveau spirituel.

Les réfugiés constituent-ils un risque pour l’équilibre du Liban ?

Il y a beaucoup de réfugiés au Liban mais ce sont surtout des Syriens, majoritairement musulmans. Les chrétiens venus d’Irak ne représentent qu’une goutte d’eau. Malheureusement, le risque que vous mentionnez existe. Les infrastructures du Liban ne sont pas prêtes pour accueillir de manière durable des centaines de milliers de réfugiés.


Je remercie tous ceux qui ont contribué à nous aider,
mais cela ne suffit pas.

Êtes-vous suffisamment soutenu ?

La solidarité à l’égard des réfugiés devrait être plus forte. On ne peut pas dire que les gens ne font rien, mais je crois que beaucoup pourraient faire plus. En général, les premiers qui sont généreux avec nous sont les Français. D’autres pays nous aident, comme le Vatican, l’Église italienne. Beaucoup de musulmans nous aident aussi, fournissant des colis alimentaires. Mais les besoins sont immenses. À titre d’exemple, notre petit évêché a distribué 15 000 colis alimentaires ces derniers mois, soit 800 000 $. Chaque mois, nous avons besoin de quelque 2 500 colis alimentaires, chacun coûtant 50 $. Je remercie tous ceux qui ont contribué à nous aider, mais cela ne suffit pas.

Pourquoi les chrétiens d’Irak vont-ils au Liban ?

Avant, ils allaient en Syrie. Mais maintenant, du fait de la guerre, c’est devenu très difficile. La Turquie et la Jordanie leur créent beaucoup de problèmes. Alors ils vont au Liban, seul pays où vous pouvez obtenir un visa de court séjour en arrivant à l’aéroport.

La fuite des chrétiens d’Orient est-elle irrémédiable ?

Que voulez-vous que ces gens fassent ? Depuis des années, ils ont été chassés : comment voulez-vous qu’ils restent là-bas ? C’est triste, mais c’est comme ça. Du coup, ils vont au Liban, où il reste des chrétiens. Ce qu’il ne faut pas oublier, dans tout cela, c’est la responsabilité des pays qui disent défendre la liberté, l’humanité et la démocratie.

Jean-Marie Dumont à Beyrouth

lien article:http://www.famillechretienne.fr/politique-societe/monde/face-aux-refugies-l-evangile-nous-oblige-!-176964
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Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Empty Re: Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige !

Message par Gilles Lun 15 Aoû 2016 - 19:16

Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! Dc3a9sespoir-rc3a9fugic3a9

Témoignages des réfugiés abandonnés à Nauru : «Mieux vaut être tué d’une balle que mourir à petit feu»

En atterrissant à Nauru, j’ai eu l’impression que l’avion allait heurter l’océan, la plupart des aéroports que j’emprunte étant plus étendus que ce minuscule territoire. Le paysage est inhospitalier : la majorité de l’île a été défigurée par des décennies d’exploitation du phosphate. Partout, la chaleur, la poussière et les chiens sauvages.
Je pensais que l’expérience acquise en me rendant dans presque toutes les zones de conflit de la planète depuis 15 ans m’en avait appris suffisamment sur la souffrance, l’injustice et le désespoir. Mais ce que j’ai vu et entendu à Nauru me poursuivra à jamais.
Il y a trois ans, l’Australie a décidé d’exiler à Nauru les réfugiés ayant tenté d’atteindre ses côtes par bateau. Depuis lors, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont bloqués sur cette île isolée dans des conditions déplorables ; nombre d’entre eux, si ce n’est tous, souffrent de maladies physiques ou psychiques. Leur avenir est totalement incertain.
Les autorités australiennes et nauruanes savent pertinemment à quel point tout ce qui se passe ici est horrible et illégal, et font tout pour le cacher. Presque aucun journaliste ni observateur indépendant n’a pu se rendre à Nauru depuis l’arrivée des premiers réfugiés, il y a quatre ans.
Plus sinistre encore, toutes les personnes travaillant sur place pour l’État australien sont tenues au secret : en vertu du droit australien, les prestataires de services sont passibles de deux ans d’emprisonnement s’ils révèlent une quelconque information concernant la situation à Nauru. Dans le cadre de mon travail en faveur des droits humains, j’ai été amenée à aller dans de nombreux pays et régions « fermés« , notamment la Chine, l’Ouzbékistan, la Tchétchénie, le nord du Sri Lanka et Bahreïn, mais je n’ai jamais vu déployer des efforts aussi soutenus – et fructueux – pour masquer des violations aux yeux du monde.

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Sur l’île, on compte quelque 1 200 personnes qui ont subi l’oppression et d’autres terribles épreuves en Afghanistan, au Myanmar, en Irak, en Somalie, en Iran et dans bien d’autres endroits. Elles ont fui la guerre civile et des régimes abusifs et parcouru le monde dans des conditions atroces, avant de braver la haute mer dans des embarcations délabrées pour rejoindre un pays où, d’après ce qu’elles avaient entendu, elles pourraient jouir de la liberté, de la paix et de leurs droits.
L’Australie a anéanti leurs rêves. Au lieu de leur offrir une protection et un abri, comme l’imposent le droit international et les principes humanitaires les plus élémentaires, l’État a décidé de se servir d’eux pour dissuader d’autres arrivées par la mer, en les traitant de la pire des manières.
À Nauru, le désespoir est palpable. Bien qu’environ 70 % des personnes envoyées dans ce pays aient obtenu le statut de réfugié, elles n’ont nulle part où aller. L’Australie a déclaré qu’elle ne les accepterait jamais, sans pour autant leur proposer de solutions viables. Même les personnes qui ont reçu des documents de voyage nauruans ne peuvent pas partir. En effet, en lieu et place de la nationalité, il est indiqué « réfugié » et celles qui ont tenté d’obtenir un visa pour se rendre dans d’autres pays ont vite compris que ces papiers étaient inutilisables.
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Au départ, les réfugiés devaient être envoyés à Nauru « pour six mois« , le temps que leur dossier soit traité. Trois ans plus tard, ils se sentent dupés et oubliés. Comme me l’a expliqué un homme :
« C’est pire que la prison pour plusieurs raisons : en prison, on sait au moins pourquoi on est là et pour combien de temps. Et on a la perspective de sortir un jour. »
Pendant de nombreux mois après leur arrivée, les réfugiés ont été maintenus dans un centre de détention. Installés sous des tentes moisies, dans des conditions carcérales, ils devaient patienter dans des files interminables pour accéder à la nourriture et aux toilettes, et il leur était interdit d’emporter des aliments pour leurs enfants. Les gardiens fouillaient régulièrement les tentes et confisquaient différents objets : aiguilles, rasoirs jetables et pinces à épiler, par exemple. La douche était limitée à deux minutes, après quoi les gardiens coupaient l’eau brutalement et obligeaient les personnes qui se lavaient à sortir, du shampoing plein les cheveux et le corps couvert de savon.


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Depuis lors, sur les 1 200 personnes qui vivaient dans le camps, environ 800 ont été relogées aux côtés de la population locale et leurs conditions de vie se sont quelque peu améliorées. Cependant, de nouvelles difficultés, plus graves encore, sont apparues. De nombreuses personnes, en particulier des femmes, m’ont dit être victimes quotidiennement d’humiliations, d’agressions sexuelles et de harcèlement, ainsi que d’attaques de la part de Nauruans.
Dalileh*, qui a fui l’Iran avec son mari et s’est retrouvée à Nauru à l’été 2013, m’a expliqué que, l’an dernier, elle avait été réveillée en pleine nuit par des voix provenant de l’extérieur. Elle était sortie, craignant qu’il s’agisse encore de voleurs venus dérober les vêtements et les chaussures laissés dehors.
« L’instant d’après, j’ai reçu un coup violent sur la tête et deux hommes sont partis en courant. Du sang me coulait sur le visage », a-t-elle déclaré.
Dalileh a été transportée en ambulance à l’hôpital, où on lui a fait huit points de suture, et la police a retrouvé plus tard la barre métallique qui avait servi à la frapper. Malgré cela, lorsque Dalileh et son mari ont voulu signaler l’agression, la police a refusé de prendre leur plainte en invoquant un argument incroyable : Dalileh s’était peut-être blessée toute seule.
Presque toutes les personnes que j’ai rencontrées à Nauru, même les enfants en bas âge, avaient des problèmes de santé souvent extrêmement graves – crises cardiaques, diabète à évolution rapide, grosseurs à la poitrine, infections diverses et fractures. Les réfugiés ont indiqué qu’ils étaient suivis par des médecins locaux et ceux engagés par l’État australien mais n’avaient pas reçu de soins dignes de ce nom. Il est inquiétant de savoir qu’ils n’ont pas accès à leur dossier médical, malgré des demandes réitérées, et qu’on leur donne de grandes quantités de comprimés qui, selon nombre d’entre eux, ne font qu’aggraver leur état de santé.
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« Pour être transféré en Australie sur avis médical, il faut pratiquement être à l’article de la mort, a déclaré un homme. Sinon, ils soutiennent que ce n’est pas assez grave pour justifier un tel transfert. »
Un homme souffrant de multiples problèmes médicaux s’est exprimé en ces termes : « Je pensais avoir échappé à la mort. Mais je commence à me dire que mieux vaut être tué d’une balle que mourir à petit feu pendant trois ans. »
L’un des aspects les plus choquants de la situation à Nauru est la prévalence des traumatismes psychologiques, des pratiques d’automutilation et des tentatives de suicide. La moitié des personnes qui m’ont livré leur témoignage avaient déjà tenté de se suicider ou l’envisageaient.
Faraz*, qui enseignait les arts plastiques en Iran, est venu à Nauru avec sa femme et leur fils de 10 ans. Sa femme s’est sentie très déprimée dès leur arrivée et elle va beaucoup plus mal encore depuis un an, en particulier depuis que des Nauruans ont attaqué leur habitation par deux fois. Il y a deux mois, après être sorti fumer, il a trouvé sa femme inconsciente et des emballages de comprimés vides sur le lit. Les médecins ont réussi à la sauver mais, à l’hôpital et pendant les deux mois qu’elle a passés dans un service psychiatrique sur les camps, elle a tenté de mettre fin à ses jours à maintes reprises – en avalant des comprimés ou du shampoing, en se pendant avec des draps et en s’ouvrant les veines avec un couteau en plastique.


Face aux réfugiés, l'évangile nous oblige ! 21rc3a9fugic3a9

« Lorsque je lui rendais visite, je devenais fou moi aussi. Je voyais des ecchymoses et des griffures sur ses bras : on lui donnait des aliments et des médicaments de force et on la traînait à la douche et aux toilettes, les mains liées », a déclaré Faraz.
« Quand j’ai soulevé la question auprès du médecin, il m’a répondu que ça faisait partie du traitement. Je n’en pouvais plus alors que je l’ai ramenée chez nous […]. Mon fils est tellement traumatisé qu’il ne sort plus ; il ne fait absolument plus rien. J’ai l’impression de voir ma famille disparaître sous mes yeux et le pire est que je ne peux rien y faire. »

Même des enfants ont essayé de mettre fin à leurs jours. Ali* m’a expliqué qu’il avait fui l’Afghanistan avec ses deux fils adolescents parce que sa famille était régulièrement menacée et attaquée par les Taliban. D’ailleurs, son beau-frère a été tué et sa femme est décédée peu après. Mais c’est aujourd’hui, à Nauru, qu’il est le plus inquiet pour ses enfants. Le cadet a déjà fait plusieurs tentatives de suicide.
« J’essaie de tout cacher dans cette petite pièce – comprimés, couteaux. Et je ne le laisse pas sortir de peur qu’il se fasse du mal », a déclaré Ali.
La torture est peut-être la chose la plus horrible et la plus traumatisante dont j’aie eu à traiter dans le cadre de mon travail en faveur des droits humains : il est très difficile de se remettre totalement de ces souffrances physiques associées à une perte de contrôle absolue. Cependant, à Nauru, j’ai compris qu’il y avait encore pire : des personnes plongées délibérément dans des abîmes de désespoir, qui s’infligent à elles-mêmes des souffrances comparables à la torture parce qu’elles ont l’impression que c’est le seul moyen d’être entendues.
Il ne peut y avoir ni justification ni pardon à l’égard d’un système qui crée une telle situation. Il est temps que l’Australie et Nauru mettent fin à ce cauchemar.
*Les noms de tous les réfugiés cités ont été modifiés pour protéger leur anonymat.


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Note de la rédaction : L’Australie essuie régulièrement les foudres d’organisations de défense des droits de l’Homme pour sa politique très dure envers les demandeurs d’asile. Dans un rapport publié début août, Amnesty International et Human Rights Watch accusent l’Australie d’avoir délibérément choisi de fermer les yeux sur les abus commis contre les réfugiés relégués sur l’île de Nauru pour dissuader les demandeurs d’asile de tenter de rejoindre son territoire.
Sa marine repousse systématiquement les bateaux de clandestins, et même si leur demande d’asile est jugée légitime, Canberra ne les autorise pas à s’installer en Australie. Le gouvernement australien a rejeté en bloc les accusations des deux organisations. Selon les chiffres officiels au 30 juin, 442 demandeurs d’asile étaient détenus à Nauru, et 854 sur l’île de Manus.
Anna Neistat, Directrice des recherches à Amnesty International.


Cet article été publié en anglais dans The Huffington Post.
www.huffingtonpost.fr/anna-neistat/refugies-nauru-…


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Message par Vent Nouveau Lun 15 Aoû 2016 - 20:29

L’impérialisme
 
Alors que les réfugiés continuent d’inonder l’Europe, la couverture de l’évènement par les médias corporatistes occidentaux a été bien prévisible. Plutôt que de poser les questions qui s’imposent comme par exemple “pourquoi” tant de milliers de gens désespérés en provenance de Syrie, d’Irak, de Libye et d’Afghanistan laissent leur vie, leurs maisons, leurs possessions derrière eux pour s’embarquer dans un périlleux voyage vers le nord, la pressetituée occidentale se focalise sur la tragédie humanitaire et le traitement de ces réfugiés par les différentes nations européennes.

Cliniquement, ceci est un cas classique de désassociation et de déni de réalité. Ces conditions sont chroniques à l’occident, où, malgré la protestation occasionnelle, la machine de guerre impérialiste est en marche et continue son chemin.

Ce qui nous mène à la réponse encore plus douloureuse à cette question vitale du “pourquoi”. Pour le dire simplement, les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN, qui sont comme d’habitude au service entier des banksters de la City de Londres/Rothschild, ont soit bombardé, soit occupé, soit envahi ou attaqué ces pays en utilisant leurs unités terroristes musulmanes bidons d’Al Qaïda/EIIL/EI dans chacun de ces pays.

Il n’y aurait pas de crise de réfugiés en Europe si ces pays n’avaient pas été systématiquemennt et méthodiquement détruits ainsi que leurs infrastructures et leurs peuples qui, ce qui n’est pas coïncidentel, ont une tendance à pencher “à gauche”.

De manière plus importante encore, l’Irak possède la seconde réserve de pétrole au monde, l’Afghanistant est l’épicentre mondial de la culture et de la production du pavot, contrôlée par la Couronne (City de Londres) depuis bien longtemps, la Syrie possède des dépôts majeurs de gaz naturel et se tient sur la route de l’eau israélienne, alors que la Libye est la nation la plus riche d’Afrique et se tient bien stratégiquement sur la Mer Méditerranée.

La notion qu’une “élite” globaliste psychopathe pondrait un plan de dépopulation de cette zone entière de ses peuples bronzés en utilisant des escadrons bidons de l’EI/Mossad afin d’installer des marionnettes et commencer l’extraction des ressources, n’est certainement pas une exagération ni une vue de l’esprit.

Et comme bonus, les banksters peuvent enflammer l’extrême droite européenne et lui faire mouiller le pantalon au sujet des vagues “d’immigrants illégaux”. Le choc des cultures est le pain béni des oligarques. S’ils peuvent nous faire haïr quelques pauvres hères, ils pourront continuer à voler en dessous du radar et on ne s’occupera pas de leurs crimes…

Diviser pour mieux régner

Que ce grand vide perpétré au Levant et en Afrique du Nord soit partie intégrante d’un plan pour le “Grand Israël” ou l’expansion d’un “califat saoudien” (tous deux quoi qu’il en soit, des outils des Rothschild), une chose est certaine: Cette vague de réfugiés n’est que la première.

Lors de voyages très récents au Guatémala et au Népal, pays que j’avais déjà visité il y a plusieurs années, j’ai été le témoin de la transformation de ces nations de pays du tiers monde en pays du quart monde. Des choses aussi basiques et fondamentales comme l’eau potable, n’existent plus dans ces pays. La dévastation environnementale y est extrême.

Les banksters ont utilisé leurs tentacules entrepreneuriales pour voler quasiment toutes les ressources naturelles de bien des pays ces dernières décennies, laissant les peuples avec rien d’autre qu’une dette odieuse, un environnement délabré et une pauvreté extrême. L’impérialisme a fait son œuvre.

Ainsi, alors que maintenant l’économie mondiale se contracte irrémédiablement, attendez-vous à toujours plus de réfugiés. Lorsque vous en rencontrerez un, donnez-lui quelque chose à manger ou une couverture. C’est la moindre des choses que vous puissiez faire pour lui et les siens après toutes ces années d’essence, de café et de fringues pas chers, que votre gouvernement, que vous soyez d’accord ou pas, a pillé, volé en votre nom.

Nous sommes le peuple. Nous devons coopérer ensemble et devons lancer un assaut frontal sur ces va t’en guerre psychopathes et nous devons reconnaître, admettre, que cette crise des réfugiés a été causée par une politique étrangère imnpérialiste de l’occident qui doit être changée.
http://www.alterinfo.net/Imperialisme-occidental-Rothschilds-et-crise-des-refugies-Le-deni-de-realite-se-paie-cher-_a117326.html
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