Il s'est avancé avec le sourire d'un enfant devant sa Maman
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Il s'est avancé avec le sourire d'un enfant devant sa Maman
Le Pape devenu enfant
Par Jean-Marie Guénois le 13 mai 2010
FATIMA (Portugal)
Dans le sanctuaire marial de Fatima, j'ai eu la chance, mercredi après-midi, de me trouver à quelques mètres de Benoît XVI et de le voir longuement se recueillir devant la statue vénérée de la Sainte Vierge. Rien de plus banal que de voir un Pape prier. Il fait son métier penseront certains.
Il se trouve que j'ai déjà pu observer plusieurs situations similaires mais j'ai rarement constaté un tel recueillement chez un homme.
C'est d'ailleurs impressionnant et difficile à décrire.
Est-ce lié à l'émotion ?
A un manque d'objectivité ? Je ne le crois pas.
Il y a comme cela, des situations humaines « extrêmes » qui sont des signes de souffrance, de joie intense, d'extériorité fabuleuse ou ... d'intériorité unique.
Intimes, elles n'en sont pas moins des faits.
Que s'est-il passé ?
Benoît XVI s'est approché de la statue pour y déposer un présent, une rose en or
et argent, symbole d'action de grâce.
Il venait de lire une prière où il évoquait son prédécesseur Jean-Paul II, son attentat, et les souffrances de l'Eglise (voir l'article publié dans le quotidien ce jeudi).
Il était là dans son rôle de Pape.
Puis, il s'est comme transformé
au moment où son assistant lui a remis le fameux présent
pour qu'il le dépose au pied de la statue.
Et là, ce n'était plus un Pape mais un enfant.
Il s'est avancé avec le sourire d'un petit le jour de la Fête des Mères.
A la fois trop content de ce qu'il va offrir,
trop ému par le poids de la reconnaissance
et trop intimidé par ce geste,
il donne ce jour là,
alors qu'il est plutôt habitué à recevoir.
Benoît XVI a déposé ce cadeau au pied de la Vierge
puis s'est mis à prier d'un bloc,
les yeux mis clos,
presque physiquement aspiré vers la statue.
Longues minutes paradoxales où se lient l'absence,
une étonnante présence,
et le silence.
Autour, près de 300 000 personnes vibraient au diapason.
De temps en temps l'homme en blanc ouvrait les yeux
et fixait le visage de la statue en un regard mêlé de tendresse et de détresse.
Un regard qui à la fois demandait et disait merci.
Son maître des cérémonies est alors venu lui prendre délicatement le bras.
L'enfant est redevenu Pape.
Certains railleront une extase mystique.
Je proposerais au contraire le plein respect pour la prière de l'homme.
Quel qu'il soit.
Ce dialogue secret de l'âme.
Où chacun déroule une propre alchimie.
Mais où l'on devine, justement à travers l'expression du visage,
la « vérité » de ces moments.
Tout comme, quelques instants plus tard,
j'ai été frappé par le regard aux larmes d'un vieux paysan portugais,
le teint cuivré de labeur, qui venait de croiser celui du pape.
Le vieil homme était bouleversé.
Il avait visiblement honte de pleurer mais il apparaissait comme un exemple de dignité.
Oui, de l'émotion pure.
En cela la religion est très humaine et ces sanctuaires sont des lieux vifs,
de hautes tensions spirituelles.
J'ai alors pensé à la difficulté de décrire des phénomènes spirituels.
Comme journaliste, mais d'autres professions y sont aussi confrontées.
Il y a sans nul doute une objectivité de l'expression religieuse.
Ce n'est pas parce qu'elle est « qualifiée » de subjective qu'elle n'est pas, en soi, objective.
Précisément comme "fait factuel" oserais-je écrire.
J'ai aussi médité sur ce que l'on appelle le « combat spirituel » qui semble palpable en ce genre d'endroit, notamment quand des milliers de personnes prient d'un seul cœur.
Je suis enfin revenu sur ce que j'avais pu écrire, par le passé à propos de la distance supposée de Benoît XVI vis-à-vis des questions mariales.
C'était, en tout cas, sa réputation à Rome.
Je me suis alors rendu compte que j'avais confondu deux choses :
son approche extrêmement rationaliste des faits surnaturels
et sa dévotion personnelle.
Jean-Paul II était un pape polonais, amoureux de la Vierge Marie et ne s'en cachait pas.
Benoît XVI vit la même passion mais ce grand timide ne le montre pas.
Quant à son approche plutôt rationaliste des phénomènes d'apparitions, le Pape en a parlé lors de la conférence de presse dans l'avion vers Lisbonne.
Il a expliqué l'importance pour l'Eglise de distinguer les conditionnements psychologiques, culturels, historiques, des personnes qui ressentent, voient, ou entendent des manifestations surnaturelles,
de l'essentiel du message véhiculé.
Qui, une fois dépouillé de ses conditionnements humains (d'où l'importance du temps pour le discernement ) déploie son sens le plus profond, qui peut alors revêtir une portée universelle et traverser l'histoire.
http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2010/05/le-pape-enfant.html
Par Jean-Marie Guénois le 13 mai 2010
FATIMA (Portugal)
Dans le sanctuaire marial de Fatima, j'ai eu la chance, mercredi après-midi, de me trouver à quelques mètres de Benoît XVI et de le voir longuement se recueillir devant la statue vénérée de la Sainte Vierge. Rien de plus banal que de voir un Pape prier. Il fait son métier penseront certains.
Il se trouve que j'ai déjà pu observer plusieurs situations similaires mais j'ai rarement constaté un tel recueillement chez un homme.
C'est d'ailleurs impressionnant et difficile à décrire.
Est-ce lié à l'émotion ?
A un manque d'objectivité ? Je ne le crois pas.
Il y a comme cela, des situations humaines « extrêmes » qui sont des signes de souffrance, de joie intense, d'extériorité fabuleuse ou ... d'intériorité unique.
Intimes, elles n'en sont pas moins des faits.
Que s'est-il passé ?
Benoît XVI s'est approché de la statue pour y déposer un présent, une rose en or
et argent, symbole d'action de grâce.
Il venait de lire une prière où il évoquait son prédécesseur Jean-Paul II, son attentat, et les souffrances de l'Eglise (voir l'article publié dans le quotidien ce jeudi).
Il était là dans son rôle de Pape.
Puis, il s'est comme transformé
au moment où son assistant lui a remis le fameux présent
pour qu'il le dépose au pied de la statue.
Et là, ce n'était plus un Pape mais un enfant.
Il s'est avancé avec le sourire d'un petit le jour de la Fête des Mères.
A la fois trop content de ce qu'il va offrir,
trop ému par le poids de la reconnaissance
et trop intimidé par ce geste,
il donne ce jour là,
alors qu'il est plutôt habitué à recevoir.
Benoît XVI a déposé ce cadeau au pied de la Vierge
puis s'est mis à prier d'un bloc,
les yeux mis clos,
presque physiquement aspiré vers la statue.
Longues minutes paradoxales où se lient l'absence,
une étonnante présence,
et le silence.
Autour, près de 300 000 personnes vibraient au diapason.
De temps en temps l'homme en blanc ouvrait les yeux
et fixait le visage de la statue en un regard mêlé de tendresse et de détresse.
Un regard qui à la fois demandait et disait merci.
Son maître des cérémonies est alors venu lui prendre délicatement le bras.
L'enfant est redevenu Pape.
Certains railleront une extase mystique.
Je proposerais au contraire le plein respect pour la prière de l'homme.
Quel qu'il soit.
Ce dialogue secret de l'âme.
Où chacun déroule une propre alchimie.
Mais où l'on devine, justement à travers l'expression du visage,
la « vérité » de ces moments.
Tout comme, quelques instants plus tard,
j'ai été frappé par le regard aux larmes d'un vieux paysan portugais,
le teint cuivré de labeur, qui venait de croiser celui du pape.
Le vieil homme était bouleversé.
Il avait visiblement honte de pleurer mais il apparaissait comme un exemple de dignité.
Oui, de l'émotion pure.
En cela la religion est très humaine et ces sanctuaires sont des lieux vifs,
de hautes tensions spirituelles.
J'ai alors pensé à la difficulté de décrire des phénomènes spirituels.
Comme journaliste, mais d'autres professions y sont aussi confrontées.
Il y a sans nul doute une objectivité de l'expression religieuse.
Ce n'est pas parce qu'elle est « qualifiée » de subjective qu'elle n'est pas, en soi, objective.
Précisément comme "fait factuel" oserais-je écrire.
J'ai aussi médité sur ce que l'on appelle le « combat spirituel » qui semble palpable en ce genre d'endroit, notamment quand des milliers de personnes prient d'un seul cœur.
Je suis enfin revenu sur ce que j'avais pu écrire, par le passé à propos de la distance supposée de Benoît XVI vis-à-vis des questions mariales.
C'était, en tout cas, sa réputation à Rome.
Je me suis alors rendu compte que j'avais confondu deux choses :
son approche extrêmement rationaliste des faits surnaturels
et sa dévotion personnelle.
Jean-Paul II était un pape polonais, amoureux de la Vierge Marie et ne s'en cachait pas.
Benoît XVI vit la même passion mais ce grand timide ne le montre pas.
Quant à son approche plutôt rationaliste des phénomènes d'apparitions, le Pape en a parlé lors de la conférence de presse dans l'avion vers Lisbonne.
Il a expliqué l'importance pour l'Eglise de distinguer les conditionnements psychologiques, culturels, historiques, des personnes qui ressentent, voient, ou entendent des manifestations surnaturelles,
de l'essentiel du message véhiculé.
Qui, une fois dépouillé de ses conditionnements humains (d'où l'importance du temps pour le discernement ) déploie son sens le plus profond, qui peut alors revêtir une portée universelle et traverser l'histoire.
http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2010/05/le-pape-enfant.html
Michel5- Pour le roi
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