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Manipulation génétique

2 participants

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Manipulation génétique Empty Manipulation génétique

Message par Lotfi Ven 14 Sep 2012 - 1:17

Pascal et Chantal DEMANDER
Délégués diocésains du
Service Incroyance et Foi

Les manipulations génétiques
Perversion ou accomplissement
de la Création ?


Compte-rendu du week-end régional du Service Incroyance et Foi (SIF) à l'Institut Catholique de Toulouse les vendredi 21 et samedi 22 mars 2003


"Le thème que nous abordons pose la question fondamentale du rapport de l'homme à la Création. Dès le livre de la Genèse, le Créateur délègue ses responsabilités à l'homme, appelé à "dominer". Dans l'approche nostalgique de la "mère-nature" que l'on rencontre chez beaucoup de nos contemporains, n'y a t-il pas des relents d'un certain animisme primitif ?

La perspective judéo-chrétienne de la Création ouvre l'histoire du cosmos à l'intervention humaine. A la différence des cultures environnantes, indo-européennes, qui ont une vision cyclique du temps, le courant judéo-chrétien a une vision positive du temps. L'histoire est linéaire et irréversible, elle est alimentée par la promesse et orientée vers l'accomplissement de l'Alliance. La Création a vocation d'être humanisée et elle sera ultimement transfigurée par Dieu.

De la même manière, l'homme lui-même est appelé à s'accomplir. "La nature de l'homme, c'est l'artifice" écrit. E. Mounier. Nous sommes habillés, nous ne vivons pas dans des grottes mais dans des maisons chauffées et éclairées à l'électricité. La "nature" n'est pas une donnée figée. Le nom même de nature résonne avec naissance. La nature est en permanente évolution. Respecter la nature, cela n'est donc pas la maintenir dans l'état dans laquelle on l'a trouvée, mais c'est prendre au sérieux ses vraies potentialités pour les développer harmonieusement."


Pour nous aider à y voir plus clair sur les "manipulations" du vivant, végétal, animal et humain, nous avons fait appel à quatre intervenants :

1. Christian QUANDALLE : Ingénieur en agriculture ; ancien cadre de la Société Dupont de Nemours, et défenseur des OGM.

2. François CALVET : Administrateur pour la région Midi-Pyrénées de la Fédération Nationale de l'agriculture biologique

3. Denis CORPET : Professeur à l'Ecole Vétérinaire de Purpan et spécialiste de la recherche sur le cancer.

4. Le Docteur Anne CAMBON, Directrice de recherche au CNRS, membre du Comité consultatif national d'Ethique.

Chaque intervenant a répondu à sa manière aux questions suivantes :

1) Quel est le point sur la question ?

2) Quelles en sont les limites : tout ce qu'on peut faire techniquement peut-il être fait ?

3) Quel est, selon vous, le niveau des risques encourus tant économiques que sociaux, culturels, etc....?

4) Comment, pour vous, assurer le contrôle éthique et scientifique des manipulations génétiques ?

Devant plus de 50 personnes, nos intervenants ont fait successivement un exposé de 20 mn chacun.

Pour Christian QUANDALLE, il est difficile d'entamer un débat souvent diabolisé, médiatisé sur un sujet peu connu. Il a lui-même été chargé durant 30 ans de sélectionner des blés devant répondre aux besoins qualitatifs, agronomiques par rapport à l'évolution des maladies. Les trois dernières années de son activité se passaient chez Dupont de Nemours.

Qu'est-ce qu'un OGM ?

Maïs, soja, colza, coton sont essentiellement concernés. Sélectionner, c'est créer une race nouvelle plus courte, plus résistante aux maladies. D'abord, sur la base de l'expérience empirique, on choisit la plante "en la "regardant".

Puis l'idée de M. Mendel s'est imposée : un caractère égale un gène. Mais le temps est très long (10 à 12 ans) entre le premier croisement et la diffusion de la nouvelle variété. Il y a beaucoup de bâtards aussi. Avec la découverte du génome, on peut accélérer (2 ou 3 ans) la "production". Cette transgénèse est accélérée, artificielle, mais pas nouvelle. Exemple du riz doré : il est vrai qu'on ne peut y aboutir que par la transgénèse de laboratoire. Au niveau des conséquences, les promoteurs poursuivaient :

- Des visées écologiques

- la lutte contre la pénurie en eau

- la production optimisée

Il ne faut pas être aveugle sur les risques :

- le flux de gènes par la pollinisation qui peut modifier des plantes "non concernées" (blé/colza par exemple)

- les risques alimentaires : aucun test pour le moment ne prouve l'augmentation des allergies

- les risques antibiotiques

Des commissions de surveillance ont été mises en place qui comprennent tous les représentants de la profession.

Le dernier risque, le plus important, est d'ordre économique, ce qui a entraîné des licenciements (dont lui-même). Le moratoire européen a concentré le "pouvoir" dans 2 ou 3 grandes multinationales anglo-saxonnes.

François CALVET se présente comme un ingénieur agronome devenu agriculteur bio et qui remet en cause l'enseignement qui lui a été donné. Cela a commencé par un mémoire universitaire concernant l'impact agricole sur les cours d'eau dans les Landes. Pour lui les OGM ne sont pas les bonnes réponses pour nourrir la planète.

En 2002, 58 M d'ha ont été semé d'OGM, principalement aux Etat Unis (66%), en Argentine(23%), au Canada (6%) et en Chine (4%). Cela concerne du soja pour 62%, du maïs pour 21%, du coton pour12%, du colza pour 5% et quelques petites cultures (tomates, pomme de terre..). Quatre multinationales se partagent le marché : Aventis, Dupont de Nemours, Monsanto et Syngenta. Monsanto commercialise 90% des ressources génétiques.

Depuis 1999, quasiment aucune culture OGM ne s'est développée en Europe (en particulier à cause du Moratoire décidé par l'Union européenne).

L'argument moral des promoteurs d'OGM, qui disent vouloir développer cette technique pour lutter contre la faim, ne tient pas : la production d'OGM se développe surtout dans les pays développés (USA, Argentine, Canada) et sur des cultures non vivrières (maïs et soja pour l'élevage industriel des pays du Nord et coton pour l'industrie).

Les problèmes de la faim dans le monde sont liés directement à des dérèglements sociaux et politiques, à des conflits armés, qu'à un déficit en technique transgènique.

Pour lui les OGM suscitent de nombreux problèmes :

- problèmes de pollution génétique : en terme d'environnement c'est grave

- problèmes sociaux : atteinte à l'autonomie de l'agriculteur

- problèmes d'uniformisation des cultures : baisse forte de la biodiversité par rapport à la diversité des sols.

- problèmes liés à la santé : très peu d'études sur le sujet

- problèmes de l'aléa de la transgénèse (place du gène)

Tel est le sombre tableau des OGM. En contrepoint, François évoque le développement des cultures "bio" au sens large. La plante est vivante et vit dans un milieu. Il faut privilégier les équilibres naturels plante/milieu. C'est ce qu'on fait en agriculture biologique : gestion des rotations, gestion de la matière organique, lutte biologique par exemple. Et cela marche très bien.

Sur le plan "éthique", "théologique", François estime que la Création, c'est aussi la terre, la plante...

Parmi ses souvenirs religieux, il évoque : "Louons Dieu à travers la Nature qui est sa Création", "Croissez et multipliez-vous", "Soumettez la Nature". Mais selon lui tout cela peut s'équilibrer et fonder une démarche d'harmonie entre l'homme qui a un rôle à jouer et la nature qui lui donne de quoi vivre. Le médium, c'est la relation sociale maternelle et solidaire et les techniques mises à sa disposition. Cela peut fonder une morale : l'homme doit être responsable et attentif au fonctionnement de la nature.

Par rapport aux OGM, il y a concrètement un problème d'irresponsabilité : il n'existe pas de compagnie d'assurance qui accepte de rembourser les dégâts dus aux OGM.

Denis CORPET déclare d'emblée qu'en avançant dans la Genèse, après les plantes on aborde le monde des animaux. En comprenant mieux comment fonctionne la nature, ("même si en tant que chrétien, il croit que Dieu nous aime") nous pouvons être plus heureux, mieux nourris, plus équilibrés.

Puis il nous décrit avec humour quatre exemples d'animaux transgéniques

- Le saumon "sumotori" géant, utile pour la nourriture

- La brebis clonée : utile pour la recherche, lait, médicament

- L'onco-mouse : la souris cancéreuse : pratique pour la recherche contre la maladie, même si cela pose des problèmes sinon d'éthique, au moins de sentiment.

- Le cochon à xéno-greffe : efficace pour lutter contre la mortalité due à l'absence de greffes humaines.

Denis reprend les exemples au plan éthique

- Le saumon géant est interdit car c'est une catastrophe potentielle pour la chaîne écologique, cela peut aussi casser les prix : l'éthique se déplace sur l'économique et le politique.

- La brebis clonée : elle coûte une fortune et le seul risque est le modèle possible pour le clonage humain.

- L'onco-mouse : il faut rester capable de compassion par rapport à des êtres vivants ;

- La xéno-greffe : ce n'est pas naturel, mais pas plus que la césarienne.

Denis fait part de son intérêt pour les "lois qui encadrent". De même les Comités d'éthique sont utiles. Il donne l'exemple de l'application de règles éthiques dans l'expérimentation sur les animaux.

Il conclut en disant que la Création n'est pas achevée et qu'il participe à son amélioration par son travail. C'est une grave responsabilité qui l'habite et que beaucoup d'entre nous partagent. Il convient de toujours rester modeste.

Avec Anne CAMBON, selon ses propres propos, on ne change pas de planète mais d'espèce. Son domaine de recherche, c'est l'immunologie et la génétique, en lien avec la santé publique. On s'y pose forcément des questions d'éthique.

En ce qui concerne la manipulation génétique il n'y en a pas à proprement parler chez l'homme au sein d'un organisme humain. Les quelques cas de thérapie génique existants sont encore du domaine de la recherche et des essais thérapeutiques.

Ils consistent à introduire dans des cellules humaines somatiques -c'est à dire pas les cellules sexuelles- malades, un gène ayant les propriétés recherchées, soit de correction de la fonction d'un gène malade, soit de destruction ou de modulation de cellules ou fonctions cellulaires qui causent des maladies (Ex : cancer) et ensuite à ré-introduire celles - ci dans l'organisme. On ne fait pas de transformations du génome qui peuvent être héritées. Les plus grandes manipulations de gènes humains sont réalisées in vitro sur des gènes isolés pour en étudier la fonction. Les deuxièmes sortes de manipulations sont des introductions (transgénèse) de gènes humains chez l'animal pour en préciser les fonctions au sein d'un organisme entier et on rejoint là les propos de l'orateur précédent sur les animaux.

Ce que l'on manipule le plus en génétique humaine et qui aiguise la réflexion sur les dérives à éviter, c'est surtout l'information génétique elle-même ; et c'est son utilisation qui fait réfléchir. Le diagnostic génétique peut être pré-symptomatique, c'est à dire qu'il permet de pouvoir prédire la survenue d'une maladie avant tout signe clinique. Ceci dans le cas de certaines maladies monogéniques -c'est à dire dont la survenue est sous la dépendance d'un seul gène. Exemples : la mucoviscidose, chez les enfants, maladie métabolique causant de graves troubles respiratoires notamment ou la maladie de Huntington, maladie neurologique grave, qui elle, se déclenche cliniquement à l'âge adulte. Dans la plupart des maladies fréquentes (athérosclérose, diabète, asthme...) il existe une part de génétique dans les causes de ces maladies et aussi une part environnementale (infections, nourriture, mode de vie, climat etc.). La génétique permet -ou permettra à l'issue de recherches en cours- dans ces cas, d'avoir une prédiction du risque de développer telle ou telle pathologie, ce qui est différent d'un diagnostic de certitude. Ces diagnostics, qu'il s'agisse de prédiction (certitude que la maladie va se développer) ou de précision d'un risque, n'existaient pas il y a 40 ans.

On voit bien que le problème réside dans la gestion de cette information : la génétique apporte des possibilités de choix. Ce peut être une capacité de choix vécue comme une liberté plus grande (explicitation de ce qui autrefois était une malédiction, un fardeau inexplicable, possibilité de décision d'avoir des enfants ou pas, d'avoir des enfants indemnes de la maladie, se préparer à gérer ce qui va arriver, gérer un risque) ou bien on peut aussi être incapable de supporter la connaissance précise d'un tel risque : comment vivre en sachant plus sur ce qui risque d'arriver ensuite ? La génétique a fait émerger et formuler de façon forte le droit de savoir et de ne pas savoir qui est érigé en principe de conduite dans le monde médical pour ce qui concerne les facteurs génétiques. Les risques sont la stigmatisation, la discrimination, le « tout génétique ».

En 1997 est parue la Déclaration internationale de l'UNESCO sur le génome humain qui stipule que dans un sens symbolique le génome humain est Patrimoine de l'Humanité. Une philosophe de la Sorbonne (Anne Fagot-Largeault dans « Respect du patrimoine génétique et respect de la personne » 91, 5 (171) p. 40 - 50) dit : « Le génome n'est pas sacré, ce qui est sacré ce sont les valeurs liées à l'idée que nous nous faisons de l'humanité ». Cependant la hiérarchie entre les valeurs d'une part, les modalités pratiques de leur respect d'autre part sont très liées au contexte historique et culturel et des variations existent : au sein même de l'Europe par exemple certains actes ou certaines utilisations de données génétiques sont permis chez les Britanniques, sous réserve de contrôles, et pas en France. Une grande diversité des dispositions pratiques dans le domaine de la bioéthique existe, même si les valeurs sont partagées.

Cependant, dans le domaine des manipulations, on peut prendre un exemple en thérapie génique. Dans le cas du défaut d'un gène ayant de grandes conséquences sur le développement du système immunitaire, l'équipe du professeur Fischer à l'Hôpital Necker à Paris a traité onze enfants par une thérapie génique qui utilise un virus débarrassé de son pouvoir pathogène comme vecteur (transporteur) du gène modifié. L'un de ces onze enfants a depuis déclaré une leucémie. Quels liens avec la thérapie génique ? L'essai a été interrompu, tandis que des recherches pour élucider cette question se mettaient en route. Un deuxième de ces enfants a aussi développé une leucémie et est également traité bien entendu pour cette maladie. Les recherches ont montré que le gène s'était inséré à un endroit du génome (le même chez les deux enfants, ce qui est très étonnant) proche d'un gène dont le fonctionnement avait été perturbé et qui avait permis le déclenchement de l'activité de prolifération cellulaire à l'origine de la leucémie. Les essais thérapeutiques utilisant le même vecteur viral ont été arrêtés partout dans le monde et les recherches continuent pour comprendre le mécanisme mis en jeu. Les informations sur cet essai qui avait donné beaucoup d'espoir pendant plus d'un an ont été aussi transparentes lorsque cet échec. Cela permet de bien mettre en évidence que les applications thérapeutiques de nouvelles méthodologies à leur début restent de la recherche, sont non exemptes de risque car même si des essais préalables in vitro et chez des animaux sont faits le passage chez l'humain comporte toujours une part de risque. Les encadrements de ces recherches sont stricts, mais ce n'est pas parce qu'un encadrement existe qu'il fait disparaître le risque.

S'agissant du clonage à visée reproductive, la publication de la production de « Dolly » a provoqué une immense réaction, sans doute liée au fantasme de l'accès à l'éternité que cela réveillait. On est très loin d'aboutir à un clonage humain et les applications de celui-ci sont dénuées d'intérêt médical dans la plus grande majorité des cas. Le problème est de savoir jusqu'où on veut aller dans les traitements des défauts de la reproduction. Un projet a été déposé conjointement par la France et l'Allemagne auprès de l'ONU pour interdire le clonage à visée reproductive. Il a échoué car plusieurs pays voulaient interdire toute forme de clonage humain, y compris les recherches sur le clonage à visée thérapeutique, ce qui n'a aucune chance d'emporter l'adhésion de pays qui déjà permettent ces manipulations ou ne les ont pas exclues pour le futur. L'excès a entraîné une non-régulation internationale de ce qui aurait pu l'être.

Enfin Anne souligne que la loi, dans ces domaines, a certes le grand intérêt de mettre en place des possibilités pénales et de garantir des recours, en fixant les limites ; mais d'une part ce n'est pas parce qu'une loi existe qu'elle n'est pas enfreinte. Le fond du problème reste un conflit de valeurs et un affrontement avec les philosophies utilitaristes. Ce qui est peut-être le plus intéressant dans tout cela, ce sont les débats suscités, qui permettent de repositionner les valeurs sur lesquelles l'on veut fonder nos sociétés et que la biologie demande à expliciter au regard des connaissances disponibles ou que l'on peut acquérir aujourd'hui. Les responsabilités relèvent de tous dans la réflexion sur les enjeux et ces questions si elles sont débattues avec les scientifiques mais pas seulement par eux sont un ferment de démocratie.

Les exposés laissent alors la place au débat.

[color=red]1 - Quelle différence entre les cartes génétiques de l'homme et de l'animal ?


Réponse : des différences dans le nombre (à 20% près) mais surtout dans l'ordonnancement des gènes.



2 - D'après le Pr Jacquart, si je suis le produit des gènes, de l'environnement et des bibliothèques je suis fabriqué par d'autres. En plus de mon génome qui est unique, je suis libre ! "Tout n'est pas dans les gènes"

Réponse : c'est exact



3 - Comment parler de l'esprit alors que sa définition est humaine : on est juge et partie ; "la nature de l'homme c'est l'artifice" dit Mounier ; d'après Rostand : "les êtres vivants sont des boîtes à outils".

Selon Anne, la définition de l'esprit ne relève pas de la biologie : c'est faire fausse route que de mélanger différents niveaux. Notamment la biologie ne définira jamais quand commence une « personne » et ce qu'est l'esprit. Ce qui empêche le débat, c'est de demander à des disciplines de répondre avec leurs outils aux questions posées par d'autres disciplines. Une question philosophique doit être traitée dans le cadre philosophique, pas médical ou biologique. C'est au biologiste ou au médecin d'expliquer les questions auxquelles ils peuvent répondre et, avec l'avancée des connaissances, de reformuler les questions qui leur sont posées pour les traduire en questions auxquelles ils peuvent répondre. Mais c'est ensuite au tour des autres disciplines de se saisir des éléments qui peuvent faire avancer leurs propres questionnements. Et vice-versa.



4 - Pourquoi pas des valeurs éthiques dans le domaine de la recherche sur le végétal ?

Réponse : des banques de gènes ont été mises en place, y compris pour le suivi des nouvelles variétés OGM. En France, le Comité de bio vigilance surveille le classement de ces semences. Le travail est fait consciencieusement mais il est vrai que l'Humanité s'est déjà trompée ! Contrairement aux cellules humaines qui sont destinées à la reproduction et dont on interdit la manipulation, on travaille à ciel ouvert et on modifie sans possibilité de retour les variétés ambiantes



5 - Que penser du transfert public/privé ?

Réponse : on est dans une situation inédite où secteurs public et privé sont concurrents et proches par rapport à la gestion du vivant.



6 - Que devient le paysan, sinon un technicien de surface ?

Réponse : il est vrai qu'il y a un problème de subordination de l'agriculture à l'économie. Un bref débat s'instaure entre François et Christian sur la productivité des OGM.



7 - Quel rapport en termes d'éthique avec les manipulations génétiques entre animaux et végétaux ? Comment une graine conservée à -16° va t'elle, 30 ans plus tard, s'adapter à un environnement modifié ?

Réponse : il y a 30 000 à 40 000 variétés de blé dans le monde : quant à l'environnement il n'a pas tant changé que ça.

Beaucoup de gènes sont communs à tous les êtres vivants. Donc la transgénèse ne peut s'exercer que sur quelques gènes inexistants dans un être vivant et pas dans l'autre à ce moment-là. Donc la réponse est complexe et actuellement on vise plutôt à l'éthique, en limitant ce genre de manipulation en terme d'utilité réelle et de non-souffrance.

Le lendemain matin, samedi 22 mars, un débat s'instaure sur la base d'une synthèse des propos de la veille.

Quatre ingénieurs ou médecins se sont succédés hier dans cette salle pour apporter leur vision éthique sur les manipulations génétiques. En fait l'exercice a essentiellement été didactique et lumineux en termes pédagogiques, ce qui nous a permis d'avoir une information précise sur ce sujet un peu pointu. De fait, le débat éthique, économique, politique n'a été qu'évoqué. Le moment est donc venu de le reprendre et de l'enrichir. La parole est à vous.

Le débat débute par des informations d'actualité résumées par Paul Pistre. Le projet de la Cité des biotechnologies à Montaudran près de Toulouse est évoqué.

On fait le tour des quelques prises de position et réflexions sur le sujet de la manipulation génétique : la pétition de l'Association des Familles Catholiques est mise à disposition.

Des observations :

- La notion du temps pose la question du progrès scientifique

- La façon dont on s'empare des technologies et la place qu'on laisse aux financiers et commerciaux.

- Il y a l'ordre des moyens, des techniques : mais que peut être le débat éthique sur la domination de la Nature par l'Homme : scientifiquement avec les OGM on peut nourrir toute la population du globe.

- Certains participants remettent en cause les OGM comme la panacée tant en qualité qu'en quantité.

- On en conclut qu'il faut une surveillance démocratique : mais tout le monde n'est pas d'accord sur les outils mis en place (banque des gènes). De plus il y a clonage et clonage, manipulation et manipulation.

- Un débat s'établit sur l'utilité de la loi pour encadrer ces activités : loi nationale ou internationale, évolutive ou non.

- Pour un prêtre présent, l'impression est celle d'un bricolage qui "imite" Dieu.

- On ne s'est pas assez interrogé sur le statut de l'embryon qui est une question clé.

- Après la "théologie de la domination de la nature par l'homme " ne faut-il pas développer "la théologie de l'humilité de l'homme par rapport à la Création?" : "toute la Création gémit dans l'attente de son salut".

- La conception de l'homme, grand devant la Création terrestre et minuscule devant Dieu, doit être nuancée. L'apologie du péché va à l'encontre de l'accomplissement non seulement par les vertus seules mais par l'harmonie avec la Création. Passons à "l'homo spiritualis"

- Peut-être est-ce le point oméga de Teilhard de Chardin !

- La "réconciliation" évoquée (y compris dans le "Jardin planétaire" de Pascal Clément) passe tout de même par une interrogation politique et économique.



La conclusion arrive sur le mode humoristique qui a été bien présent aussi vendredi.

"Déclonons pas... à plein tube !" Ce texte, remis par J. Paul BERTRAND, est intégralement transmis ci-dessous.

Clonage : déclonons pas... à plein tube !

Evitons peurs, a-priori, confusions en condamnant toute recherche sous le terme de manipulations génétiques :

Confusion entre ovule fécondée et embryon (ou trop vite nommé embryon)

Confusion entre tissu embryonnaire et tissu d'embryon ; on préfère dire aujourd'hui tissu pré-embryonnaire à ce stade de pré-nidation (pré-embryonnaire ou mieux encore...menstruel, 8 fois sur 10 !) (balourdise de vieux chanoine peu au fait des mystères de la physiologie féminine!). "Dire a-priori le génome c'est sacré, on n'y touche pas, mais c'est idiot" s'écrie Jean Vanier. Même sectarisme dans "la Christian Science" s'opposant aux vaccinations, transfusions, etc.

Confusion entre physique et biologie : exagération de l'inné par rapport à l'acquis par la vision d'un déterminisme scientiste absolu mais démenti par les faits (polymorphisme des gènes : jumeaux du même œuf aux empreintes digitales différentes ; Chaton cloné à la fourrure différente de la mère ou plutôt de la sœur!). C'est donc que la vie répugne à l'identique et aime surtout l'innovation, assurée par l'invention de la reproduction sexuée.

Confusion et erreur à propos de la notion d'abortif (avant véritable avortement). La vie elle-même est abortive : Les ovules fécondés ne sont pas tous conduits à terme. Donc il semble qu'il y ait erreur de langage d'appeler abortive "la pilule du lendemain" (RU 266 du professeur Baulieu), qui permet d'éviter des milliers de vrais avortements cette fois, et combien de suicides.

Confusion entre généticien et apprenti sorcier : c'est vrai qu'on touche à des sujets délicats et complexes avec risques d'eugénisme (voir les hésitations du professeur Mattei ou d'Axel Kahn à propos du clonage thérapeutique). La liberté de recherche ne peut coexister avec trop d'interdits métaphysiques : pourquoi la science serait-elle forcément sans conscience ? La sauvegarde en ces matières, ce sont les comités d'éthique, les équipes de chercheurs sans trop d'a priori idéologiques (comme à Louvain, nous a confié Gabriel Ringlet).

Les vrais périls ne sont pas les clonages reproductifs à la Raël mais les clonages médiatiques (modes, rumeurs, consensus, ...) Pour Dieu donc déclonons-nous ! Déclonez-vous ! En craignant plutôt les manipulations médiatiques que génétiques, ainsi dans les futures guerres bactériologiques, les virus sont sans doute moins dangereux que les peurs créées par les médias.

Quant à ce phantasme délirant... de lesbiennes, de vouloir supprimer l'homme et détricoter l'évolution qui est aussi élévation par besoin de l'autre (et non pas peur de l'autre).

Disons en souriant que l'amour sous la couette, surtout quant il fait un peu froid, c'est pas mal inventé non plus !!!


http://biblio.domuni.org/index.php?f=articlesphilo/sif_gen

Lotfi
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Manipulation génétique Empty Re: Manipulation génétique

Message par Desiderius Ulixes Ven 13 Mai 2022 - 17:48

Patrick Wood sur l'écologie, l'eugénisme et les modifications génétiques / Grand Jury - Jour 6


Patrick Wood a écrit:50:58 Patrick Wood :
Ça ne peut pas s'arrêter. C'est une excellente question. Ça ne peut pas s'arrêter. Et je vais vous dire pourquoi. C'est peut-être un clin d'œil à ce que vous pensiez au départ, mais une fois qu'on vous a injecté ça, il est évident que votre système immunitaire est modifié.
Peut-être pas de la même manière pour tous, mais le système immunitaire est modifié lorsque vous recevez plusieurs de ces injections. Cela signifie qu'à l'avenir, les virus, qu'ils soient d'origine humaine ou non, cela n'a pas d'importance... Lorsque de futurs virus arriveront, votre immunité naturelle aura été perturbée par ces vaccins. Et si vous voulez être sauvé de ce nouveau virus horrible qui arrivera un jour, et qui tuera vraiment beaucoup de monde, vous n'aurez d'autre choix que de recevoir une autre injection pour éliminer ce virus ou vous en protéger : il n'y aura pas de fin à cela. Sur cette seule base, il n'y aura pas de fin. C'est parfaitement clair dans mon esprit. Ils ont tellement altéré l'immunité naturelle du monde que le monde est désormais immunodéprimé. Tous ceux qui ont été injectés sont désormais immunodéprimés.
Je pense à la débâcle du SIDA, où la seule façon de traiter le SIDA pendant longtemps a été ce cocktail géant de médicaments. Ils mélangeaient tout un tas de choses différentes, ça coûtait une fortune pour obtenir ce cocktail et ils disaient : "Ça va combattre le virus VIH dans votre corps". Peut-être que ça l'a fait pour certaines personnes. Je ne l'ai pas eu, donc je n'en ai aucune idée. Je n'étais pas proche de la communauté. Mais le même genre de mentalité est à l'œuvre aujourd'hui. Dans le futur, si vous voulez être à l'abri d'attraper ce virus potentiellement horrible qui pourrait circuler un jour, vous serez à la merci de quiconque a quelque chose à vous injecter dans le corps pour vous donner une sorte
d'immunité temporaire. Et je pense qu'ils doivent penser à ça. Une fois que le conduit dans votre bras est établi, il n'y a plus d'arrêt logique. Même si vous vous rebelliez 5 ans plus tard et disiez : "Je ne veux plus faire ça. Je ne me ferai plus jamais injecter". C'est très bien mais vous pourriez bien mourir prématurément parce que vous aurez contracté un virus
mais que vous n'aurez plus aucune immunité naturelle pour le combattre.


https://odysee.com/@JeanneTraduction:a/01-Patrick-Wood-ADN:2
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