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Moines de Tibéhirine : l’implication des services algériens se précise
Entendu fin mai par le juge Marc Trévidic, un ancien membre des services secrets algériens a détaillé leur rôle dans l’enlèvement et l’assassinat des moines, en 1996.
Elisabeth Fleury | Publié le 21.06.2012, 20h22 | Mise à jour : 21h41


Enlevés dans la nuit du 27 au 27 mars 1996, sept moines du monastère de Tibéhirine ont été assassinés un mois plus tard.
| DR. Réagir

L’implication des services secrets algériens dans l’enlèvement (nuit du 26 au 27 mars 1996) et l’assassinat (fin avril ou début mai) des sept moines de Tibéhirine se précise. Dans un témoignage-fleuve, livré au juge Marc Trévidic le 22 mai dernier, Karim Moulai, un ancien membre du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, service de renseignement algérien), apporte sur toute l’opération de très précieux détails.
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Vos amis peuvent maintenant voir cette activité Supprimer X Nous avons pu consulter les réponses écrites du témoin aux questions, elles aussi écrites, du magistrat français. Une version filmée de leur échange, long de plus de six heures, devrait prochainement être versée au dossier.

Après avoir été mûrie pendant plusieurs mois, la décision «finale» d’enlever les moines est prise le 24 mars 1996, au centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) de Blida, en présence de plusieurs responsables de la DRS, écrit Karim Moulai. L’opération est confiée à Djamel Zitouni, présenté à la fois comme un émir du Groupe islamique armé (GIA) et un agent du DRS. L’enlèvement lui-même est l’oeuvre de son adjoint, Mouloud Azzout, «également un agent du DRS», affirme Karim Moulai.

En attribuant l’enlèvement des moines au GIA, les services secrets algériens espèrent «améliorer leurs relations» avec leurs homologues français, DST et DGSE, explique Karim Moulai. Mais l’opération tourne rapidement au fiasco. L’armée algérienne, vraisemblablement maintenue à distance par les services secrets, se met activement en quête des moines. Abou Mossab, un rival de Zitouni au sein du GIA, fait pression pour en récupérer la garde. Au sein du DRS, la tension monte. Quant à la France, elle tente par des négociations directes, confiées à Jean-Charles Marchiani, d’obtenir de Zitouni la libération des moines. Cette tentative de négociation ultra-secrète, à laquelle le ministre des affaires étrangères Alain Juppé mettra brutalement un terme, signera l’arrêt de mort de ces derniers.

«Ils ont été tués parce que les autorités françaises avaient envoyé un émissaire secret chargé d’établir le contact avec le GIA. Il a essayé de négocier directement avec Zitouni», écrit Karim Moulai. Pris à leur propre piège, les services algériens n’ont plus d’autre choix que de se débarasser des moines. Ces derniers sont torturés à mort. A en croire Moulai, «dix personnes au moins» participent à leur assassinat. Il cite les noms de quatre d’entre elles: toutes sont membres de la DRS. L’assasinat des moines aurait été commis le 26 ou le 27 avril, à Blida, au sein même de l’antenne locale du DRS. Le 21 mai, un communiqué signé Zitouni le revendique. Neuf jours plus tard, seules les têtes des religieux sont retrouvées. «Pour quelle raison n’a-t-on restitué que les têtes des moines?», demande le juge Marc Trévidic. «Si on avait examiné les corps, on se serait rendu compte que ce n’était pas l’oeuvre du GIA», rétorque Moulai. L’ancien agent du DRS est formel: Djamel Zitouni, lui-même, a été exécuté «au même moment que les moines». «Il fallait dissuader quiconque de révéler ce qui s’était réellement passé».
http://www.leparisien.fr/faits-divers/moines-de-tibehirine-l-implication-des-services-algeriens-se-precise-21-06-2012-2059642.php

Merci Thanneguy de nous avoir commniqué cette très triste info ! j'en suis bouleversée.....

Saint moines martyrs priez pour nous.

Evidemment les moines ont été tué par des soldats de l'armée algérienne
certains pensent que c'est une bavure, les soldats les ayants pris pour des islamistes, d'autres pensent que c'est orchestré depuis le début.
Je rappelle qu'en 1995 il y eu des attentats dans le métro à paris, et pshiiit
très peu d'info ont filtrés.
Il ne faut pas oublier que l'algérie est une dictature militaire depuis l'éviction du président Ben Bella (qui à été décoré par le général De Gaulle pour fait d'armes pendant la seconde guerre mondiale) en 1964 et que l'oligarchie militaire qui est au pouvoir est prête à tout pour conserver ses intérêts, y compris l'assassinat du président Boudiaf qui s'entendait très bien avec le maroc et la France, et ce malgré les efforts du président boutefliqua ce n'est pas encore un état de droit.
priez fort!

D'ailleurs le film des Hommes et des Dieux l'avait finement montré...

oui tout a fait