Heure d’été : quel bilan peut-on en tirer ?
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Heure d’été : quel bilan peut-on en tirer ?
Heure d’été : quel bilan peut-on en tirer ?
Entretien : Jean-Paul Duchâteau
Mis en ligne le 24/03/2012
Une opinion de Walter HECQ, Professeur à l’ULB; co-directeur de recherches au centre d’études économiques et sociales de l’environnement.
Pourquoi, à l’époque, l’heure d’été a-t-elle été instaurée ?
La Belgique l’a mise en œuvre en 1977, un an après la France. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque, qui était celui du premier choc pétrolier. A l’époque, il était question de faire des économies de pétrole, de toutes les façons possibles. Une des idées était d’économiser l’électricité, en particulier affectée à l’éclairage. Pendant les années 70, on produisait alors beaucoup d’électricité avec des produits pétroliers, le nucléaire est venu par la suite. On a décidé de décaler l’heure afin de commencer la journée de travail plus tôt et, de ce fait, de bénéficier le soir, dans les maisons, de l’éclairage naturel.
Quel bilan peut-on en tirer ?
On a fait des études - dont une réalisée chez nous à l’université - pendant quelques années, et elles donnaient des résultats parfois controversés. Mais on peut dire en gros que pour la Belgique, il y a eu des petits gains de quelques pour cent, selon les années, en fonction de l’ensoleillement général. Mais ces gains sont en diminution, jusqu’à atteindre deux à trois dixièmes de pour cent, parce que vous avez aujourd’hui la mise sur le marché de lampes à basse consommation.
La Russie vient de décider de supprimer l’heure d’été. Ce mouvement pourrait-il être suivi par d’autres ?
L’heure d’été est partagée par une trentaine de pays européens, et c’est donc au niveau de l’Europe que cette modification devrait intervenir. Cela facilite les échanges que de vivre avec la même heure. Mais il faut aussi comparer les gains en énergie. En Autriche et en Belgique, par exemple, ils sont très différents, parce qu’à Vienne, on vit plus près de l’heure solaire que chez nous, où, l’été, on a un décalage de deux heures par rapport à l’heure solaire.
Donc, pour la Belgique, l’effet est limité.
Il doit être replacé dans le contexte de toutes les formes d’énergie. L’heure d’été implique ainsi qu’il y a une surconsommation énergétique le matin, parce qu’on se lève plus tôt et qu’on doit allumer le chauffage.
En termes d’économies d’énergie, cela ne fait donc pas beaucoup de bien, mais cela ne fait pas trop de tort non plus?
Voilà. Les torts s’observent dans d’autres créneaux. Au-delà des perturbations du rythme de vie, il y a un autre problème, c’est la pollution par l’ozone, dont les pics sont accentués parce que cet ozone est le résultat de réactions photochimiques, liées à l’ensoleillement. Compte tenu de l’augmentation de la circulation plus tôt dans la journée, ces polluants vont se diluer dans l’atmosphère et vont rester plus longtemps sous l’ensoleillement. Cela veut dire que plus tôt il y a des polluants dans l’air, plus longtemps ils restent sous l’action du soleil et plus il y a d’ozone qui se forme. Ensuite, il ne faut pas négliger non plus l’augmentation vespérale des accidents de la route, avec de plus longues journées qui entraînent une fatigue chez certains conducteurs. En revanche, comme élément positif, il y a le rappel annuel que l’énergie coûte cher, à condition toutefois que les gens fassent encore le lien entre l’heure d’été et les économies d’énergie.
Lalibre
Entretien : Jean-Paul Duchâteau
Mis en ligne le 24/03/2012
Une opinion de Walter HECQ, Professeur à l’ULB; co-directeur de recherches au centre d’études économiques et sociales de l’environnement.
Pourquoi, à l’époque, l’heure d’été a-t-elle été instaurée ?
La Belgique l’a mise en œuvre en 1977, un an après la France. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque, qui était celui du premier choc pétrolier. A l’époque, il était question de faire des économies de pétrole, de toutes les façons possibles. Une des idées était d’économiser l’électricité, en particulier affectée à l’éclairage. Pendant les années 70, on produisait alors beaucoup d’électricité avec des produits pétroliers, le nucléaire est venu par la suite. On a décidé de décaler l’heure afin de commencer la journée de travail plus tôt et, de ce fait, de bénéficier le soir, dans les maisons, de l’éclairage naturel.
Quel bilan peut-on en tirer ?
On a fait des études - dont une réalisée chez nous à l’université - pendant quelques années, et elles donnaient des résultats parfois controversés. Mais on peut dire en gros que pour la Belgique, il y a eu des petits gains de quelques pour cent, selon les années, en fonction de l’ensoleillement général. Mais ces gains sont en diminution, jusqu’à atteindre deux à trois dixièmes de pour cent, parce que vous avez aujourd’hui la mise sur le marché de lampes à basse consommation.
La Russie vient de décider de supprimer l’heure d’été. Ce mouvement pourrait-il être suivi par d’autres ?
L’heure d’été est partagée par une trentaine de pays européens, et c’est donc au niveau de l’Europe que cette modification devrait intervenir. Cela facilite les échanges que de vivre avec la même heure. Mais il faut aussi comparer les gains en énergie. En Autriche et en Belgique, par exemple, ils sont très différents, parce qu’à Vienne, on vit plus près de l’heure solaire que chez nous, où, l’été, on a un décalage de deux heures par rapport à l’heure solaire.
Donc, pour la Belgique, l’effet est limité.
Il doit être replacé dans le contexte de toutes les formes d’énergie. L’heure d’été implique ainsi qu’il y a une surconsommation énergétique le matin, parce qu’on se lève plus tôt et qu’on doit allumer le chauffage.
En termes d’économies d’énergie, cela ne fait donc pas beaucoup de bien, mais cela ne fait pas trop de tort non plus?
Voilà. Les torts s’observent dans d’autres créneaux. Au-delà des perturbations du rythme de vie, il y a un autre problème, c’est la pollution par l’ozone, dont les pics sont accentués parce que cet ozone est le résultat de réactions photochimiques, liées à l’ensoleillement. Compte tenu de l’augmentation de la circulation plus tôt dans la journée, ces polluants vont se diluer dans l’atmosphère et vont rester plus longtemps sous l’ensoleillement. Cela veut dire que plus tôt il y a des polluants dans l’air, plus longtemps ils restent sous l’action du soleil et plus il y a d’ozone qui se forme. Ensuite, il ne faut pas négliger non plus l’augmentation vespérale des accidents de la route, avec de plus longues journées qui entraînent une fatigue chez certains conducteurs. En revanche, comme élément positif, il y a le rappel annuel que l’énergie coûte cher, à condition toutefois que les gens fassent encore le lien entre l’heure d’été et les économies d’énergie.
Lalibre
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