Sexe et Politique , quand le Scandale éclate

Sexe et politique : quand le scandale éclate


SOCIETE

Sexe et politique : quand le scandale éclate

Bill Clinton, Silvio Berlusconi, Moshe Katsav...et dernièrement Dominique Strauss-Kahn. Ces dernières années, plusieurs figures politiques ont été impliquées dans des affaires de scandales sexuels. Le pouvoir peut facilement donner à certains hommes politiques l'illusion de surpuissance. Au risque de dérapages...

«L'affaire Strauss-Kahn » - quelle que soit la vérité des faits qui sera établie par la justice - apparaît comme un nouveau scandale mêlant vie privée et vie politique. Tout récemment, le 22 mars, l'ex-président d'Israël, Moshe Katsav, a été condamné à sept ans de prison pour deux viols et des actes de harcèlement sexuel à l'encontre de trois de ses employées.

Tandis que Silvio Berlusconi, président du Conseil italien, doit bientôt répondre devant la justice de relations sexuelles avec une prostituée mineure... « Les hommes politiques entretiennent un rapport compulsif de séduction, analyse Christian Delporte, professeur d'histoire de la communication politique et auteur d' Une histoire de la séduction politique ils sont dans la conquête en permanence et peuvent être à la merci d'un dérapage, en particulier d'ordre sexuel. »

« Depuis toujours, les hommes de pouvoir, qu'ils soient dans la politique ou dans l'entreprise, sont déconnectés de la réalité et entourés de subordonnées dociles, renchérit Alain Héril, psychanalyste. Ils peuvent vivre dans l'illusion qu'ils sont tellement séduisants que personne ne va songer à leur résister. » Nuance d'importance : lorsqu'il s'agit d'un viol, « le coupable n'est pas un séducteur, mais un prédateur. Il fait voler en éclats d'une façon pathologique, non seulement les freins moraux de respect de l'autre, mais aussi le principe de réalité puisqu'il se suicide politiquement », ajoute Alain Héril.

Confusion entre rôle public et vie privée

Ce n'est pas le cas, précise le spécialiste, dans la plupart des scandales sexuels : Silvio Berlusconi - exemple extrême - affiche ainsi sa virilité et met fièrement en avant un rôle de séducteur comme une preuve de sa capacité à diriger le pays.
C'est aussi pourquoi les liaisons extraconjugales de nombreux chefs d'État, loin d'être mal jugées par l'opinion publique, sont plutôt considérées avec indulgence. Thomas Snegaroff, historien de la politique américaine, observe que même aux États-Unis, dans les affaires concernant le président Bill Clinton en 1998 ou le postulant aux primaires démocrates de 1988, Gary Hart, « ce n'est pas la liaison elle-même que les Américains ont condamnée, mais le fait que ces deux hommes ont menti ».

Le psychiatre et psychanalyste Laurent Muldwordf, coauteur de Succès damné où il analyse la chute de popularité des stars, renchérit : « Les hommes politiques sont de plus en plus amenés, par la médiatisation à outrance, à confondre leur rôle public et leur vie privée. Ils sont plus vulnérables que les acteurs, car ils sont élus sur leur prétendue sincérité. Malheur à eux si l'on découvre leurs frasques ! La chute n'en est que plus brutale. »

Pourtant, observe l'historien Thomas Snegaroff : « Ils contrôlent tout le temps leur image. Le corps des hommes politiques est sacralisé, mis à distance par le costume-cravate. Le scandale du fait divers c'est, tout à coup, le déballage public d'histoires peu morales, voire très violentes, où l'on visualise un homme comme les autres ou pire que les autres : le roi est alors nu ! »

Selon Laurent Muldwordf, les gens célèbres qui conservent une cohérence entre vie privée et vie publique sont ceux qui s'appuient sur un entourage familial solide et qui « s'engagent pour des causes qui dépassent leur ego. Ainsi, ils sortent du narcissisme pour aller vers les autres ».


SOURCE : http://www.pelerin.info/Actu-decryptee/Societe/Sexe-et-politique-quand-le-scandale-eclate