Colonne de casseroles dans l'Eglise St Bonaventure de Lyon

L’œuvre de Pascale Marthine Tayou ne comporte pas de référence religieuse / Photo Pierre Augros
L’œuvre exposée par le Musée d’art contemporain a été vandalisée le 19 avril

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« C’est plutôt curieux mais ça ne me dérange pas », commente une paroissienne. Hier, lors de la messe de 16 heures, la quarantaine de fidèles au rendez-vous a retrouvé la colonne Pascale. Vandalisée le 19 avril dernier, la sculpture de l’artiste camerounais Pascale Marthine Tayou vient en effet tout juste d’être réinstallée dans le sanctuaire Saint-Bonaventure. Et continue de faire parler. En bien comme en mal. « Ah oui c’est vrai, c’est une œuvre d’art ! », raille une dame d’un âge.

Faire parler n’est pas le moindre des bienfaits retirés de la présence des marmites empilées. Le prêtre Luc Forestier, qui avait fait part de la disponibilité de l’église pour s’inscrire dans la prochaine Biennale, en septembre, a été exaucé avec rapidité. Et s’il reconnaît, après tout ce qui vient de se passer, que le lieu exige plutôt des œuvres grand public, il souligne aussi que « parler autour de l’œuvre, sur l’art lui-même. Percevoir les liens entre foi et art… Tout ça est très intéressant et a donné lieu à des échanges appréciés des paroissiens ».

Plus trace donc des dégâts causés par le ou les vandales -l’enquête en cours n’a pas encore permis de le déterminer. Le personnel du musée a hier procédé à la réinstallation de ce qui s’inscrit dans un parcours dans la ville. Une partie des œuvres de Pascale Marthine Tayou est en effet disséminée en centre-ville, à l’Opéra, chez des commerçants, y compris dans le commissariat de la place Louis-Pradel, soit en lieu sûr.

« Il n’y a pas eu revendication. Vraisemblablement, il s’agit d’un acte isolé, auquel il fallait répondre en retrouvant l’œuvre, car on ne peut pas rester sur de la violence anonyme », précise encore le prêtre Luc Forestier qui, depuis l’apparition des casseroles dans le sanctuaire, n’avait reçu qu’une petite dizaine de mails peu enthousiastes.

La colonne Pascale, qui a moins à voir avec Pâques qu’avec le prénom de son auteur, est visible jusqu’au 15 mai.

Eglise Saint-Bonaventure, place des Cordeliers, Lyon 2 e

Suite de l’exposition de Pascale Marthine Tayou au 3 e étage du Mac de Lyon, Cité internationale

Dominique Menvielle