Le Chili aux mains des franc-maçons
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Le Chili aux mains des franc-maçons
Tiré de Lci.tf1
"Pauvre Pinochet, à l'heure qu'il est, il doit être sous les verrous". Quand il apprend que la marine s'est soulevée, tôt ce matin du 11 septembre 1973, Salvador Allende, le président socialiste chilien, est toujours persuadé de l'allégeance du général Augusto Pinochet, nommé commandant en chef de l'armée de terre en août. Il est d'autant plus sûr de cette
Pinochet (g) et Allende (d)
AFP
fidélité que les deux hommes sont francs-maçons. Or on ne trahit pas la parole donnée dans la franc-maçonnerie. Lorsque le palais présidentiel de La Moneda est bombardé par l'aviation, il va même jusqu'à lui téléphoner pour lui demander de le tenir au courant de la situation.
Mais Pinochet, maître dans l'art des courbettes pour gérer sa carrière, est déjà passé du côté des putschistes. Presque au dernier moment il est vrai. "Cela pourrait nous coûter la vie" faisait-il remarquer à ses conjurés le 9 septembre. Mais, fort de la puissance de son poste, il sait qu'il sera en position de force pour diriger la junte qui doit s'installer si l'opération réussit.
"L'âne"
Le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet, 58 ans, recalé deux fois au concours d'entrée à l'école militaire, surnommé El burro (L'âne) par ses camarades de promotion, prend donc les commandes du Chili. Cet officier sans charisme, lointain descendant d'un exilé français -son aïeul avait quitté Saint-Malo au début du XVIIIe siècle- va vite devenir l'un des pires dictateurs d'Amérique latine. Il en adopte déjà l'aspect, lunettes noires, long manteau et casquette vissée sur la tête.
Surtout, il met en place sans tarder ce qu'il appelle une "démocratie protégée du péril communiste". En guise de démocratie, il implante en fait un régime autoritaire, fondé sur la terreur et la toute puissance de la DINA, la police politique. Syndicats, partis politiques et journaux sont interdits. Les arrestations de masse -principalement parmi les opposants et les militants de gauche- se multiplient. A Santiago, les prisonniers sont parqués dans le stade national, en attendant d'être interrogés, torturés, voire exécutés sommairement, sans procès préalable.
Plus de 3 000 morts et disparus
Bio-express
1915 : naissance
1932 : école militaire
1970 : général
Août 1973 : commandant en chef de l'armée de terre
11 septembre 1973 : putsch, prise du pouvoir
Mars 1990 : abandon du pouvoir
Mars 1998 : abandon du poste de commandant en chef des armées, sénateur à vie
Octobre 1998 : arrestation à Londres
Mars 2000 : libération
Septembre 2000 : inculpation au Chili
Juillet 2002 : classement de l'"affaire Pinochet"
2006 : décès
Certaines familles n'auront ainsi plus jamais de nouvelles après l'interpellation de leurs proches -environ 1 000 disparus sont répertoriés par le bilan officiel des crimes commis sous la dictature, sur un total de 3 197 victimes. Les dix millions de Chiliens vivent dans la peur, un million choisissent l'exil. "Pas une feuille ne bouge dans ce pays sans que je le sache ou si je ne la bouge pas moi-même, que cela soit clair" se vante Pinochet.
Le 5 octobre 1988, après quinze ans de pouvoir sans partage, sûr de son fait, le dictateur organise un référendum sur son maintien au pouvoir jusqu'en 1997. Stupeur : 55% des Chiliens disent "non". Il accepte le verdict des urnes et début 1990, il quitte donc La Moneda. Mais il a bien pris soin d'assurer son avenir. En tant qu'ancien président, il reste sénateur à vie et occupe surtout le poste stratégique de commandant en chef des armées, se sachant soutenu par des militaires encore omniprésents dans le pays.
Poursuites internationales
Sur le plan international, les premières poursuites contre les exactions de la junte sont lancées dans les années 90. Après des officiers subalternes, Augusto Pinochet est visé nommément par le juge espagnol Baltazar Garzon pour "meurtres, actes de torture et enlèvements". En septembre 1998, quelques mois après avoir abandonné son poste de commandant de l'armée, il se fait soigner à Londres, persuadé que son immunité d'ancien chef d'Etat lui servira de bouclier.
Mais le 16 octobre, le Royaume-Uni l'arrête puis l'assigne à résidence avant de se décider ou non sur son éventuelle extradition vers l'Espagne (des dossiers sont également ouverts à son encontre en France, en Italie et en Suisse). C'est le début d'un long feuilleton judiciaire. Il reste à Londres pendant 503 jours, faisant ses courses chez Harrod's et recevant la visite régulière de Margaret Thatcher à l'heure du thé ("Je sais le rôle que vous avez joué pour ramener la démocratie dans votre pays" lui lance la Dame de Fer). Après une bataille d'avocats, Londres le "libère" le 2 mars 2000, officiellement en raison de ses ennuis de santé.
"Démence sénile"
Le retour de Pinochet à Santiago
De retour à Santiago, le vieillard apparaît en pleine forme. A l'aéroport, comme pour narguer ses opposants, il se lève de son fauteuil roulant pour saluer ses partisans, venus fêter son arrivée. La justice chilienne, enfin émancipée, prend toutefois le relais. En décembre 2000, Pinochet est inculpé par le juge Juan Guzman et assigné à résidence.
Après maints rebondissements sur la levée ou non de son immunité, l'"affaire Pinochet" est définitivement classée le 1er juillet 2002. La Cour suprême du Chili estime qu'il est atteint de "démence sénile". Les tentatives pour rouvrir le dossier échoueront par la suite.
"Où sont nos enfants ?"
L'ancien dictateur termine alors tranquillement sa vie dans l'une de ses nombreuses et luxueuses résidences. Sa fortune fait en effet de lui l'un des hommes les plus riches d'Amérique latine. Selon son
Aucune réponse pour les
"Mères des disparus"
AFP
épouse, Lucia Hiriart, le couple vit alors uniquement de la pension versée par l'armée. Mais l'argent proviendrait en partie du trafic de cocaïne organisé discrètement par le régime dictatorial et de pots-de-vin touchés lors des privatisations qui ont suivi le putsch.
Le vieil homme est finalement mort dans son lit, sans jamais avoir été jugé pour ses crimes ou même répondu à l'appel des "Mères des disparus" : "Donde están nuestros niños ?"*
*(où sont nos enfants")
Lien :
http://tf1.lci.fr/infos/monde/ameriques/0,,3366759,00-pinochet-dictateur-mort-dans-lit-.html
date de l'article :
26/12/06
Reste à savoir qui a manipuler Pinochet pour l'amener au pouvoir à la place d'Allende ?
Les américains ? probable oui ! .....
"Pauvre Pinochet, à l'heure qu'il est, il doit être sous les verrous". Quand il apprend que la marine s'est soulevée, tôt ce matin du 11 septembre 1973, Salvador Allende, le président socialiste chilien, est toujours persuadé de l'allégeance du général Augusto Pinochet, nommé commandant en chef de l'armée de terre en août. Il est d'autant plus sûr de cette
Pinochet (g) et Allende (d)
AFP
fidélité que les deux hommes sont francs-maçons. Or on ne trahit pas la parole donnée dans la franc-maçonnerie. Lorsque le palais présidentiel de La Moneda est bombardé par l'aviation, il va même jusqu'à lui téléphoner pour lui demander de le tenir au courant de la situation.
Mais Pinochet, maître dans l'art des courbettes pour gérer sa carrière, est déjà passé du côté des putschistes. Presque au dernier moment il est vrai. "Cela pourrait nous coûter la vie" faisait-il remarquer à ses conjurés le 9 septembre. Mais, fort de la puissance de son poste, il sait qu'il sera en position de force pour diriger la junte qui doit s'installer si l'opération réussit.
"L'âne"
Le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet, 58 ans, recalé deux fois au concours d'entrée à l'école militaire, surnommé El burro (L'âne) par ses camarades de promotion, prend donc les commandes du Chili. Cet officier sans charisme, lointain descendant d'un exilé français -son aïeul avait quitté Saint-Malo au début du XVIIIe siècle- va vite devenir l'un des pires dictateurs d'Amérique latine. Il en adopte déjà l'aspect, lunettes noires, long manteau et casquette vissée sur la tête.
Surtout, il met en place sans tarder ce qu'il appelle une "démocratie protégée du péril communiste". En guise de démocratie, il implante en fait un régime autoritaire, fondé sur la terreur et la toute puissance de la DINA, la police politique. Syndicats, partis politiques et journaux sont interdits. Les arrestations de masse -principalement parmi les opposants et les militants de gauche- se multiplient. A Santiago, les prisonniers sont parqués dans le stade national, en attendant d'être interrogés, torturés, voire exécutés sommairement, sans procès préalable.
Plus de 3 000 morts et disparus
Bio-express
1915 : naissance
1932 : école militaire
1970 : général
Août 1973 : commandant en chef de l'armée de terre
11 septembre 1973 : putsch, prise du pouvoir
Mars 1990 : abandon du pouvoir
Mars 1998 : abandon du poste de commandant en chef des armées, sénateur à vie
Octobre 1998 : arrestation à Londres
Mars 2000 : libération
Septembre 2000 : inculpation au Chili
Juillet 2002 : classement de l'"affaire Pinochet"
2006 : décès
Certaines familles n'auront ainsi plus jamais de nouvelles après l'interpellation de leurs proches -environ 1 000 disparus sont répertoriés par le bilan officiel des crimes commis sous la dictature, sur un total de 3 197 victimes. Les dix millions de Chiliens vivent dans la peur, un million choisissent l'exil. "Pas une feuille ne bouge dans ce pays sans que je le sache ou si je ne la bouge pas moi-même, que cela soit clair" se vante Pinochet.
Le 5 octobre 1988, après quinze ans de pouvoir sans partage, sûr de son fait, le dictateur organise un référendum sur son maintien au pouvoir jusqu'en 1997. Stupeur : 55% des Chiliens disent "non". Il accepte le verdict des urnes et début 1990, il quitte donc La Moneda. Mais il a bien pris soin d'assurer son avenir. En tant qu'ancien président, il reste sénateur à vie et occupe surtout le poste stratégique de commandant en chef des armées, se sachant soutenu par des militaires encore omniprésents dans le pays.
Poursuites internationales
Sur le plan international, les premières poursuites contre les exactions de la junte sont lancées dans les années 90. Après des officiers subalternes, Augusto Pinochet est visé nommément par le juge espagnol Baltazar Garzon pour "meurtres, actes de torture et enlèvements". En septembre 1998, quelques mois après avoir abandonné son poste de commandant de l'armée, il se fait soigner à Londres, persuadé que son immunité d'ancien chef d'Etat lui servira de bouclier.
Mais le 16 octobre, le Royaume-Uni l'arrête puis l'assigne à résidence avant de se décider ou non sur son éventuelle extradition vers l'Espagne (des dossiers sont également ouverts à son encontre en France, en Italie et en Suisse). C'est le début d'un long feuilleton judiciaire. Il reste à Londres pendant 503 jours, faisant ses courses chez Harrod's et recevant la visite régulière de Margaret Thatcher à l'heure du thé ("Je sais le rôle que vous avez joué pour ramener la démocratie dans votre pays" lui lance la Dame de Fer). Après une bataille d'avocats, Londres le "libère" le 2 mars 2000, officiellement en raison de ses ennuis de santé.
"Démence sénile"
Le retour de Pinochet à Santiago
De retour à Santiago, le vieillard apparaît en pleine forme. A l'aéroport, comme pour narguer ses opposants, il se lève de son fauteuil roulant pour saluer ses partisans, venus fêter son arrivée. La justice chilienne, enfin émancipée, prend toutefois le relais. En décembre 2000, Pinochet est inculpé par le juge Juan Guzman et assigné à résidence.
Après maints rebondissements sur la levée ou non de son immunité, l'"affaire Pinochet" est définitivement classée le 1er juillet 2002. La Cour suprême du Chili estime qu'il est atteint de "démence sénile". Les tentatives pour rouvrir le dossier échoueront par la suite.
"Où sont nos enfants ?"
L'ancien dictateur termine alors tranquillement sa vie dans l'une de ses nombreuses et luxueuses résidences. Sa fortune fait en effet de lui l'un des hommes les plus riches d'Amérique latine. Selon son
Aucune réponse pour les
"Mères des disparus"
AFP
épouse, Lucia Hiriart, le couple vit alors uniquement de la pension versée par l'armée. Mais l'argent proviendrait en partie du trafic de cocaïne organisé discrètement par le régime dictatorial et de pots-de-vin touchés lors des privatisations qui ont suivi le putsch.
Le vieil homme est finalement mort dans son lit, sans jamais avoir été jugé pour ses crimes ou même répondu à l'appel des "Mères des disparus" : "Donde están nuestros niños ?"*
*(où sont nos enfants")
Lien :
http://tf1.lci.fr/infos/monde/ameriques/0,,3366759,00-pinochet-dictateur-mort-dans-lit-.html
date de l'article :
26/12/06
Reste à savoir qui a manipuler Pinochet pour l'amener au pouvoir à la place d'Allende ?
Les américains ? probable oui ! .....
marie1- Avec le Pape François
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Inscription : 02/01/2006
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