Les évangéliques secouent les Églises historiques !
2 participants
Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX :: À travers le Monde :: LES AUTRES EGLISES ET CONFESSIONS CHRETIENNES
Page 1 sur 1
Les évangéliques secouent les Églises historiques !
Les évangéliques secouent les Églises historiques
Avec la création officielle mardi 15 juin de leur nouvelle fédération, le Conseil national des évangéliques de France (Cnef), les évangéliques confirment leur influence croissante
Louanges lors de la 10me édition de la convention internationale de Pentecôte organisée par diverses Églises évangéliques au Palais omnisports de Bercy, à Paris (Photo : Corinne SIMON/CIRIC).
La scène se passe dans une église du nord de Paris. Au micro, un prédicateur d’une vingtaine d’années. Sur son sweat-shirt à capuche : « Jesus addict », en lettres capitales. Bible à la main, l’étudiant proclame la Parole de Dieu, évoque sa conversion personnelle, invite à « donner sa vie au Seigneur Jésus ».
L’assemblée, jeune et bigarrée, ponctue ses paroles de puissants « Amen ! » et « Alléluia ! », avant de reprendre en chœur, bras levés au ciel, des chants de louange projetés sur un écran géant. Un visiteur néophyte pourrait penser qu’il a poussé la porte d’une assemblée de type pentecôtiste charismatique. Il n’en est rien. Nous sommes dans un groupe de prière catholique, Plénitude.
Dépeinte depuis quelques années comme une révolution dans le paysage religieux français, la « vague évangélique » – aujourd’hui 350 000 à 400 000 fidèles, une nouvelle église tous les dix jours – a déferlé jusque dans les Églises traditionnelles, protestantes comme catholique.
Sous l’aiguillon évangélique, l'ERF a évolué
L’institutionnalisation de ce courant, marquée par la création mardi 15 juin du Conseil national des évangéliques de France (Cnef), qui se pose en concurrent de la Fédération protestante de France, vient bousculer encore davantage les Églises « traditionnelles ».
« Ils nous ont réveillés, admet le pasteur réformé Gilles Boucomont. Ils ont revivifié notre désir de sortir de nos microcosmes pour apporter l’Évangile aux foules. » Sa paroisse du Marais, à Paris, organise ainsi cinq cultes chaque dimanche : l’un plus traditionnel le matin, suivi d’un culte de sensibilité afro-antillaise, deux autres en japonais et arabe, et, le soir, un culte moderne, « très accessible aux personnes non pratiquantes », est-il précisé à l’entrée.
Sous l’aiguillon de la poussée évangélique, mais aussi, plus largement, de la sécularisation, l’Église réformée de France a connu ces dernières années des évolutions difficilement imaginables il y a encore une quinzaine d’années : synodes entiers consacrés à l’évangélisation, grands rassemblements festifs – tels le Grand Kiff, sortes de JMJ protestantes en 2008, ou Protestants en fête à Strasbourg l’automne dernier – et même la nomination récente, en Champagne, d’évangélistes itinérants…
L’ouverture au dialogue diffère considérablement d’une Église à l’autre
« Il n’est plus question d’entretenir simplement son pré carré, on ose davantage aller défricher. Nos Églises ont été encouragées à être moins timides ou moins repliées sur elles-mêmes comme c’était leur tendance jusque-là », confirme le pasteur Étienne Vion, responsable du service œcuménique de la Fédération protestante de France (FPF).
Ces influences sont d’autant plus marquées qu’un tiers des membres de la FPF sont évangéliques , explique-t-il : « La Fédération a fait le pari d’une ouverture vécue comme un enrichissement mutuel. C’est vrai que certaines Églises charismatiques de la deuxième ou troisième vague ont connu des excès. Mais cela finit par s’atténuer. Les frontières sont aujourd’hui poreuses et les uns déteignent sur les autres. Si cela peut corriger l’image du protestant austère et rigoriste, c’est plutôt positif… »
Les observateurs de la galaxie évangélique mettent toutefois en garde contre un écueil : celui de porter un jugement global sur « les » évangéliques , en oubliant au passage les différences fondamentales existant – par exemple – entre les Églises de tendance charismatique et les Églises plus anciennes (baptistes, etc.) Ainsi l’ouverture au dialogue diffère considérablement d’une Église à l’autre, voire même d’un pasteur à l’autre.
«Ils viennent réveiller nos angles morts»
Cette précaution posée, le P. Franck Lemaître, directeur du service national pour l’unité des chrétiens à la Conférence des évêques de France, le reconnaît bien volontiers : « Ces Églises sont toutes issues des mouvements de "réveil" et elles en ont toutes les qualités, à commencer par un réel sens missionnaire, une foi communicative et une vraie volonté de célébrer. Nous avons à en prendre de la graine. »
« Comme me l’a très bien résumé un jour un de mes étudiants : "Ils viennent réveiller nos angles morts" », assure sœur Anne-Marie Petitjean, auxiliaire du Sacerdoce, théologienne et enseignante au Centre Sèvres. « Les évangéliques qui brassent beaucoup dans les classes plus populaires nous ont rappelé qu’il ne fallait pas oublier ces milieux-là », insiste de son côté le pasteur Boucomont.
Pour autant, le P. Franck Lemaître estime que ces mêmes Églises ont « les défauts de leurs qualités ». « Ils disent croire en une Église sainte, universelle et apostolique. J’ai donc du mal à comprendre comment ils peuvent concilier cela avec l’indépendance de chaque Église locale. »
«Le risque du ghetto guette chacune de nos Églises»
Comme lui, sœur Anne-Marie Petitjean reconnaît que ses relations très anciennes avec les évangéliques la conduisent a contrario à revaloriser certains traits du catholicisme : « le sens d’une Église ouverte », n’accueillant pas que des « professants mais la multitude », mais aussi la reconnaissance de la diversité des itinéraires, qu’ils soient ceux de « convertis » ou non, et enfin le fait de croire « qu’il y a un salut en dehors de l’Église ».
Côté protestant, on s’agace aussi que certains évangéliques , forts de leur « vérité », aillent jusqu’à douter que les membres des Églises plus libérales sont de vrais chrétiens. Plus largement, le fondamentalisme de certains courants n’est pas sans poser de questions.
Le rôle du Cnef, en ce sens, peut être positif, veut-on croire de toutes parts, en favorisant notamment son autorégulation. Pour Gilles Boucomont : « Le risque du ghetto communautaire ou intellectuel existe, mais il guette chacune de nos Églises. »
Avec la création officielle mardi 15 juin de leur nouvelle fédération, le Conseil national des évangéliques de France (Cnef), les évangéliques confirment leur influence croissante
La scène se passe dans une église du nord de Paris. Au micro, un prédicateur d’une vingtaine d’années. Sur son sweat-shirt à capuche : « Jesus addict », en lettres capitales. Bible à la main, l’étudiant proclame la Parole de Dieu, évoque sa conversion personnelle, invite à « donner sa vie au Seigneur Jésus ».
L’assemblée, jeune et bigarrée, ponctue ses paroles de puissants « Amen ! » et « Alléluia ! », avant de reprendre en chœur, bras levés au ciel, des chants de louange projetés sur un écran géant. Un visiteur néophyte pourrait penser qu’il a poussé la porte d’une assemblée de type pentecôtiste charismatique. Il n’en est rien. Nous sommes dans un groupe de prière catholique, Plénitude.
Dépeinte depuis quelques années comme une révolution dans le paysage religieux français, la « vague évangélique » – aujourd’hui 350 000 à 400 000 fidèles, une nouvelle église tous les dix jours – a déferlé jusque dans les Églises traditionnelles, protestantes comme catholique.
Sous l’aiguillon évangélique, l'ERF a évolué
L’institutionnalisation de ce courant, marquée par la création mardi 15 juin du Conseil national des évangéliques de France (Cnef), qui se pose en concurrent de la Fédération protestante de France, vient bousculer encore davantage les Églises « traditionnelles ».
« Ils nous ont réveillés, admet le pasteur réformé Gilles Boucomont. Ils ont revivifié notre désir de sortir de nos microcosmes pour apporter l’Évangile aux foules. » Sa paroisse du Marais, à Paris, organise ainsi cinq cultes chaque dimanche : l’un plus traditionnel le matin, suivi d’un culte de sensibilité afro-antillaise, deux autres en japonais et arabe, et, le soir, un culte moderne, « très accessible aux personnes non pratiquantes », est-il précisé à l’entrée.
Sous l’aiguillon de la poussée évangélique, mais aussi, plus largement, de la sécularisation, l’Église réformée de France a connu ces dernières années des évolutions difficilement imaginables il y a encore une quinzaine d’années : synodes entiers consacrés à l’évangélisation, grands rassemblements festifs – tels le Grand Kiff, sortes de JMJ protestantes en 2008, ou Protestants en fête à Strasbourg l’automne dernier – et même la nomination récente, en Champagne, d’évangélistes itinérants…
L’ouverture au dialogue diffère considérablement d’une Église à l’autre
« Il n’est plus question d’entretenir simplement son pré carré, on ose davantage aller défricher. Nos Églises ont été encouragées à être moins timides ou moins repliées sur elles-mêmes comme c’était leur tendance jusque-là », confirme le pasteur Étienne Vion, responsable du service œcuménique de la Fédération protestante de France (FPF).
Ces influences sont d’autant plus marquées qu’un tiers des membres de la FPF sont évangéliques , explique-t-il : « La Fédération a fait le pari d’une ouverture vécue comme un enrichissement mutuel. C’est vrai que certaines Églises charismatiques de la deuxième ou troisième vague ont connu des excès. Mais cela finit par s’atténuer. Les frontières sont aujourd’hui poreuses et les uns déteignent sur les autres. Si cela peut corriger l’image du protestant austère et rigoriste, c’est plutôt positif… »
Les observateurs de la galaxie évangélique mettent toutefois en garde contre un écueil : celui de porter un jugement global sur « les » évangéliques , en oubliant au passage les différences fondamentales existant – par exemple – entre les Églises de tendance charismatique et les Églises plus anciennes (baptistes, etc.) Ainsi l’ouverture au dialogue diffère considérablement d’une Église à l’autre, voire même d’un pasteur à l’autre.
«Ils viennent réveiller nos angles morts»
Cette précaution posée, le P. Franck Lemaître, directeur du service national pour l’unité des chrétiens à la Conférence des évêques de France, le reconnaît bien volontiers : « Ces Églises sont toutes issues des mouvements de "réveil" et elles en ont toutes les qualités, à commencer par un réel sens missionnaire, une foi communicative et une vraie volonté de célébrer. Nous avons à en prendre de la graine. »
« Comme me l’a très bien résumé un jour un de mes étudiants : "Ils viennent réveiller nos angles morts" », assure sœur Anne-Marie Petitjean, auxiliaire du Sacerdoce, théologienne et enseignante au Centre Sèvres. « Les évangéliques qui brassent beaucoup dans les classes plus populaires nous ont rappelé qu’il ne fallait pas oublier ces milieux-là », insiste de son côté le pasteur Boucomont.
Pour autant, le P. Franck Lemaître estime que ces mêmes Églises ont « les défauts de leurs qualités ». « Ils disent croire en une Église sainte, universelle et apostolique. J’ai donc du mal à comprendre comment ils peuvent concilier cela avec l’indépendance de chaque Église locale. »
«Le risque du ghetto guette chacune de nos Églises»
Comme lui, sœur Anne-Marie Petitjean reconnaît que ses relations très anciennes avec les évangéliques la conduisent a contrario à revaloriser certains traits du catholicisme : « le sens d’une Église ouverte », n’accueillant pas que des « professants mais la multitude », mais aussi la reconnaissance de la diversité des itinéraires, qu’ils soient ceux de « convertis » ou non, et enfin le fait de croire « qu’il y a un salut en dehors de l’Église ».
Côté protestant, on s’agace aussi que certains évangéliques , forts de leur « vérité », aillent jusqu’à douter que les membres des Églises plus libérales sont de vrais chrétiens. Plus largement, le fondamentalisme de certains courants n’est pas sans poser de questions.
Le rôle du Cnef, en ce sens, peut être positif, veut-on croire de toutes parts, en favorisant notamment son autorégulation. Pour Gilles Boucomont : « Le risque du ghetto communautaire ou intellectuel existe, mais il guette chacune de nos Églises. »
Anne-Bénédicte HOFFNER et Céline HOYEAU Source: www.la-croix.com Gilles. Ville de Québec - Canada |
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 25748
Localisation : Québec -Canada
Inscription : 25/03/2008
Re: Les évangéliques secouent les Églises historiques !
« Ces Églises sont toutes issues des mouvements de "réveil" et elles en ont toutes les qualités, à commencer par un réel sens missionnaire, une foi communicative et une vraie volonté de célébrer. Nous avons à en prendre de la graine. »
« Les évangéliques qui brassent beaucoup dans les classes plus populaires nous ont rappelé qu’il ne fallait pas oublier ces milieux-là »,
mais aussi la reconnaissance de la diversité des itinéraires, qu’ils soient ceux de « convertis » ou non, et enfin le fait de croire « qu’il y a un salut en dehors de l’Église ».
« Les évangéliques qui brassent beaucoup dans les classes plus populaires nous ont rappelé qu’il ne fallait pas oublier ces milieux-là »,
mais aussi la reconnaissance de la diversité des itinéraires, qu’ils soient ceux de « convertis » ou non, et enfin le fait de croire « qu’il y a un salut en dehors de l’Église ».
r923942- Contre la Franc Maconnerie
- Messages : 321
Inscription : 17/04/2010
Sujets similaires
» Les évangéliques à la conquête du pouvoir ! Faut-il avoir peur des évangéliques ? * Vidéo
» l'antéchrist est un pouvoir global,
» Deux séismes secouent la C.B. Canada
» romans historiques pour des adolescents
» Spécifications historiques sur le célibat sacerdotal
» l'antéchrist est un pouvoir global,
» Deux séismes secouent la C.B. Canada
» romans historiques pour des adolescents
» Spécifications historiques sur le célibat sacerdotal
Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX :: À travers le Monde :: LES AUTRES EGLISES ET CONFESSIONS CHRETIENNES
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum