Un « œcuménisme spirituel » catholiques et luthériens...

par **Gilles** Ven 12 Fév 2010 - 14:47

Benoît XVI souhaite un « œcuménisme spirituel » entre catholiques et luthériens

11-02-2010
Classé sous Actualités, Rome

Benoît XVI a souhaité, le 10 février, que le dialogue entre catholiques et luthériens progresse sur la base des acquis du Concile Vatican II (1962-1965) et passe de la sphère « pratique » à un « œcuménisme spirituel ». Au dernier jour du symposium avec les Confessions protestantes organisé du 8 au 10 février 2010 par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le pape a souhaité « une pleine unité visible entre les chrétiens. »

Peu après l’audience générale du mercredi, le souverain pontife a reçu une délégation de l’Eglise évangélique luthérienne des Etats-Unis dans une pièce attenante à la Salle Paul VI. Fondée en 1988, l’Evangelical lutheran church in America est affiliée à la Fédération luthérienne mondiale. Elle rassemble 4,7 millions de fidèles et est actuellement présidée par Mark Hanson (sur la photo).

« Recueillir les fruits de ce dialogue engagé à la suite du Concile Vatican II est une mission importante » a déclaré le Saint-Père. « Et pour continuer de bâtir sur ce qui est acquis, un œcuménisme spirituel est nécessaire, qui soit fondé sur une prière ardente et la conversion au Christ, source de grâce et de vérité ». Benoît XVI a conclu en citant Jean-Paul II lors d’une rencontre avec les membres de l’Eglise luthérienne d’Amérique en 1985 : « Réjouissons-nous qu’une telle rencontre puisse avoir lieu. Disposons-nous à être ouverts au Seigneur, afin qu’il puisse utiliser cette rencontre à ses fins, pour permettre l’unité qu’il désire. Merci de vos efforts en faveur de la pleine unité dans la foi et la charité ».

Cette dernière phrase empruntée par Benoît XVI à son prédécesseur, dans la droite ligne de l’œcuménisme promu à Vatican II, n’est pas sans évoquer la théorie de « l’échange des dons entre Eglises dans leur complémentarité », telle que l’a développée l’encyclique Ut unum sint (n°57). Il s’agit ici, en effet, de demander aux luthériens d’apporter leur contribution à l’œuvre d’unité dans la foi et la charité qui transcendent les catholiques tout comme les luthériens.
Ce qui présuppose que l’Eglise catholique n’est pas intégralement dépositaire du trésor de la foi. A quoi la Congrégation du Saint-Office répondait dans son décret De motione œcumenica du 20 décembre 1949 : « On évitera de parler sur ce point d’une manière telle que, en revenant à l’Eglise, ils (les protestants) s’imaginent apporter à celle-ci un élément essentiel qui lui aurait manqué jusqu’ici ».

(Sources : apic/vis)

Gilles. Ville de Québec - Canada