Ectoplasme
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Ectoplasme
En dehors du fait que ce mot fasse partie de l'arsenal des jurons du capitaine Haddock, j'ai rencontré ce même mot dans une lecture qui fait intervenir l'ancien académicien Jean Guitton et Jean-Jacques Antier dans un livre consacré aux phénomènes propres souvent aux mystiques ou aux possédés.
Initialement, j'avais entendu quelques histoires contées par feu le (père) François Brune (Achtung ! spiritisme !) à propos de phénomènes étranges dans le cas de possessions diaboliques. Cela fait penser aux histoires ou contes pour enfants quand des crapauds sortent de la bouche des sorcières. Le père Brune racontait le cas du corps de ce possédé duquel sortaient des clous, des fils de fer, des lacets... Assez improbable...
Mais dans l'histoire d'Yvonne Aimée de Malestroit, on trouve ce type de phénomène cette fois avec des fleurs. Une rose lui serait sortie du côté. Toujours aussi étrange mais moins glauque que l'histoire des crapauds.
Et donc, Jean Guitton évoque ce phénomène sous l'angle de la physique...
Je reviendrai demain avec le passage du livre en question.
Initialement, j'avais entendu quelques histoires contées par feu le (père) François Brune (Achtung ! spiritisme !) à propos de phénomènes étranges dans le cas de possessions diaboliques. Cela fait penser aux histoires ou contes pour enfants quand des crapauds sortent de la bouche des sorcières. Le père Brune racontait le cas du corps de ce possédé duquel sortaient des clous, des fils de fer, des lacets... Assez improbable...
Mais dans l'histoire d'Yvonne Aimée de Malestroit, on trouve ce type de phénomène cette fois avec des fleurs. Une rose lui serait sortie du côté. Toujours aussi étrange mais moins glauque que l'histoire des crapauds.
Et donc, Jean Guitton évoque ce phénomène sous l'angle de la physique...
Je reviendrai demain avec le passage du livre en question.
Dans un monde où l'on peut penser que tout est parfaitement absurde et pourri jusqu'au trognon, voilà un livre qui interroge.
Desiderius Ulixes- Enfant de Dieu
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Marie mamùke aime ce message
Re: Ectoplasme
Tu as acheté le livre ??Desiderius Ulixes a écrit:En dehors du fait que ce mot fasse partie de l'arsenal des jurons du capitaine Haddock, j'ai rencontré ce même mot dans une lecture qui fait intervenir l'ancien académicien Jean Guitton et Jean-Jacques Antier dans un livre consacré aux phénomènes propres souvent aux mystiques ou aux possédés.
Initialement, j'avais entendu quelques histoires contées par feu le (père) François Brune (Achtung ! spiritisme !) à propos de phénomènes étranges dans le cas de possessions diaboliques. Cela fait penser aux histoires ou contes pour enfants quand des crapauds sortent de la bouche des sorcières. Le père Brune racontait le cas du corps de ce possédé duquel sortaient des clous, des fils de fer, des lacets... Assez improbable...
Mais dans l'histoire d'Yvonne Aimée de Malestroit, on trouve ce type de phénomène cette fois avec des fleurs. Une rose lui serait sortie du côté. Toujours aussi étrange mais moins glauque que l'histoire des crapauds.
Et donc, Jean Guitton évoque ce phénomène sous l'angle de la physique...
Je reviendrai demain avec le passage du livre en question.Dans un monde où l'on peut penser que tout est parfaitement absurde et pourri jusqu'au trognon, voilà un livre qui interroge.
Marie mamùke- Contre la puce électronique
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Inscription : 27/03/2020
Re: Ectoplasme
Marie mamùke a écrit:Tu as acheté le livre ??Desiderius Ulixes a écrit:En dehors du fait que ce mot fasse partie de l'arsenal des jurons du capitaine Haddock, j'ai rencontré ce même mot dans une lecture qui fait intervenir l'ancien académicien Jean Guitton et Jean-Jacques Antier dans un livre consacré aux phénomènes propres souvent aux mystiques ou aux possédés.
Initialement, j'avais entendu quelques histoires contées par feu le (père) François Brune (Achtung ! spiritisme !) à propos de phénomènes étranges dans le cas de possessions diaboliques. Cela fait penser aux histoires ou contes pour enfants quand des crapauds sortent de la bouche des sorcières. Le père Brune racontait le cas du corps de ce possédé duquel sortaient des clous, des fils de fer, des lacets... Assez improbable...
Mais dans l'histoire d'Yvonne Aimée de Malestroit, on trouve ce type de phénomène cette fois avec des fleurs. Une rose lui serait sortie du côté. Toujours aussi étrange mais moins glauque que l'histoire des crapauds.
Et donc, Jean Guitton évoque ce phénomène sous l'angle de la physique...
Je reviendrai demain avec le passage du livre en question.Dans un monde où l'on peut penser que tout est parfaitement absurde et pourri jusqu'au trognon, voilà un livre qui interroge.
Tu dois l'avoir aussi
Desiderius Ulixes- Enfant de Dieu
- Messages : 3054
Inscription : 04/04/2019
Marie mamùke aime ce message
Re: Ectoplasme
Mais trouvez-nous ce passage, Desiderius. On serait curieux de voir de quoi il retourne.
Cinci- Avec Saint Joseph
- Messages : 1443
Inscription : 22/04/2021
Re: Ectoplasme
Cinci a écrit:Mais trouvez-nous ce passage, Desiderius. On serait curieux de voir de quoi il retourne.
Je termine la pizza et je reviens
Desiderius Ulixes- Enfant de Dieu
- Messages : 3054
Inscription : 04/04/2019
Re: Ectoplasme
De la multiplication des pains à la transsubstantiation
Nous regroupons dans ce chapitre des phénomènes en apparence étrangers les uns aux autres, mais qui obéissent tous à un point commun : la rupture de l'élément de liaison entre atomes, qui fait la cohésion d'un objet matériel ou d'un corps, et que nous avons appelée au début de ce livre « une vaste pensée », l'idée même du Créateur : — création à partir de « rien » c'est l'acte propre au Créateur distribution de la manne dans le désert ; multiplication d'objets à partir du modèle : multiplication des pains par le Christ, ou de blé par un saint ; — modification de la nature d'un objet eu changée en vin ; — création de formes visibles par des médiums (ectoplasme) ; — apparition d'objets venus d'ailleurs, chez les saints et les médiums. L'intérêt du phénomène est ici que l'objet semble se dématérialiser pour franchir murs et portes. Mais voyons d'abord les miracles dans la tradition chrétienne*. Nous présenterons en fin de chapitre les miracles de Jésus, qui font partie intégrante du dogme chrétien. Les miracles des saints ne sont pas « articles de foi », mais il est difficile de mettre ces témoignages en doute lorsqu'ils sont, par exemple, cités par le cardinal Lambertini (futur Benoît XIV) dans son traité sur la béatification et la canonisation des saints, étant donné qu'il était justement chargé de les contester de par sa fonction d'« avocat du diable ». Il mentionne comme miraculeux les cas concernant sainte Claire d'Assise, saint Richard de Chichester, sainte Thérèse d'Avila, sainte Françoise Romaine, sainte Marie-Madeleine de Pazzi, sainte Rose de Lima, saint Louis de Gonzague, saint François Xavier, saint Pie V. N'oublions pas sainte Véronique Giuliani, saint Paul de la Croix, sainte Lydwine de Schiedam, pour ne citer que les canonisés. Examinons quelques cas reposant sur des témoignages de première main.
DES DONS SURPRENANTS DANS L'HAGIOGRAPHIE CHRÉTIENNE
Sainte Germaine Cousin (1 1601) fut béatifiée en 1854. C'est pendant l'examen de la cause que commencèrent à se produire, en 1845, au monastère du Bon-Pasteur de Bourges, des faits étranges. La réserve de farine s'épuisait. Pas d'argent. Comment nourrir cent seize personnes ? Les sœurs, en désespoir de cause, implorèrent sainte Germaine. Il fallait douze paniers de farine pour pétrir vingt grosses miches tous les cinq jours. On n'employa que huit paniers et l'on supplia Germaine de pourvoir au reste. Les trois premières tentatives, avec huit paniers, n'ayant pas abouti, les supplications redoublèrent et le miracle se produisit. Les paniers de farine, au nombre de huit, produisirent les vingt pains. À la seconde cuisson, avec seulement quatre paniers, la farine gonfla et déborda du pétrin. Les sœurs en remplirent le four et il resta vingt livres de pâte. Cinq jours plus tard, la même multiplication se répéta aux deux fournées. En outre, la réserve de farine du grenier cessa de baisser, quelque prélèvement que l'on fît. • Ces phénomènes durèrent de novembre 1845 à février 1846.
Le père André-Hubert Fournet (1751-1833), canonisé en 1933, fondateur des Filles de la Croix, dites de Saint-André, eut une vie extraordinaire. Prêtre réfractaire au début de la Révolution, il risqua sa vie en célébrant clandestinement la messe, puis tenta de ranimer la foi d'un peuple marqué par l'athéisme. Les minutes du procès de canonisation révèlent ses dons de guérison, de lévitation (lorsqu'il disait la messe ou prêchait). D'après la déclaration sous serment de sœur Bartholomé, religieuse de sa congrégation chargée du grenier, en 1824 à La Puye (Bretagne), le prêtre aurait réalisé le miracle de la multiplication des vivres. La mère fondatrice (Élisabeth Bichier) s'étant opposée à l'invitation des sœurs des autres communautés pour la retraite annuelle, faute de vivres et de moyen d'en acheter, le père la rabroua, en lui rappelant le miracle du Christ multipliant les pains. Les invitations furent donc lancées et deux cents religieuses et orphelines se retrouvèrent à La Puye. Or il n'y avait au grenier que deux petits tas de blé et d'orge, environ vingt boisseaux, qui n'auraient permis de s'alimenter que pendant une semaine. Le prêtre se contenta de « tourner autour ». Et pendant les deux mois et demi que dura le séjour des invités, atteste sœur Bartholomé, « j'allais chaque jour au grenier pour y ? Tendre le grain nécessaire, sans y voir aucun signe de diminution ». Tl y eut beaucoup d'autres témoignages de ce genre dans la communauté.
Autre miracle. Le bienheureux Gaspard de Bufalo, fondateur en 1815 de la congrégation du Précieux Sang, aurait répondu au père Blaise Valentini qui lui réclamait de l'argent pour subvenir aux besoins de la communauté, parce qu'à San Felice (Giano, Italie) où il se trouvait, « il n'y avait d'autres ressources que les pierres » « Bénissez les pierres et elles se changeront en piastres. » Ce qui advint'. Le père Valentini, plus tard supérieur générai, a déposé sous serment en affirmant qu'une erreur initiale ou une supercherie étaient impossibles.
Plus proche encore de nous, à Malestroit en Bretagne, voici une personnalité étonnante, mère Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951), supérieure générale des Augustines, dont la vie n'est qu'une suite de prodiges : stigmates, bilocations, glossolalies, extases, visions, guérisons et plusieurs phénomènes de matérialisation sur lesquels l'Église ne s'est pas encore prononcée. Elle voit en extase l'Enfant Jésus, qui vient se blottir dans ses bras. A cinq reprises, la vision s'achève par une matérialisation « En sortant de mon extase, j'avais dans les bras un Jésus en cire. » On trouve souvent des fleurs dans sa cellule, dont la provenance est inexpliquée (il s'agit d'un ordre contemplatif en clôture), et qu'Yvonne-Aimée attribue au Christ. Tout le couvent en est persuadé, et la maîtresse des novices, mère Ange-Gardien, pourtant solide infirmière de métier, y croit aussi et invite les religieuses à entrer dans la cellule. Le 19 janvier 1928, elles y trouvent une profusion de guirlandes de fleurs. Yvonne-Aimée est étendue sur son lit, en extase. Elle paraît morte. Le miracle est attesté par mère Ange-Gardien. Le 14 novembre 1931, une autre religieuse, également infirmière, témoigne : « Le soir, pendant une extase, je vis sortir doucement de la blessure de son cœur (stigmate) une rose rouge dont la tige avait environ vingt-cinq centimètres. Le dessous de quelques pétales et de quelques feuilles était comme lamé d'or. » Le fait se renouvela plusieurs fois. Or, il ne s'agit pas d'une quelconque religieuse exaltée, d'une malade hystérique ou folle, mais d'une femme solide, fondatrice de monastères, dans un ordre ayant pour mission de soigner. Cette femme héroïque, décorée de la Légion d'honneur par le général de Gaulle en personne pour avoir caché pendant la guerre des aviateurs anglais et des résistants menacés de mort, est décédée en 1951 en odeur de sainteté. Les préliminaires de son procès en béatification sont engagés.
MATÉRIALISATION ET DÉMATÉRIALISATION DES MÉDIUMS
On peut douter de ce qui précède. • Et pourtant, on va trouver d'étranges faits similaires chez quelques grands médiums de la fin du XIX e siècle, révélés dans les annales des sociétés pour la recherche des phénomènes psychiques, dont le but n'est ni religieux ni spirite, mais uniquement scientifique.
C'est à la suite des recherches sur la « force psychique », en 1871, d'un savant incontestable, le physicien britannique sir William Crookes (le découvreur du thallium et des rayons cathodiques), que fut fondé en 1882 par des scientifiques un organisme international de recherches, indépendant, qui s'efforça d'établir expérimentalement des faits jusqu'alors contestés ou inexpliqués : la Society for Psychical Research (S.P.R.). Elle fut présidée par un universitaire de Cambridge, le professeur Sidgwick, qui déclara « Il faut placer les incrédules devant ce dilemme admettre que les phénomènes psychiques sont inexplicables, ou accuser les investigateurs de mensonge, d'aveuglement ou d'oubli. » La S.P.R. fut ultérieurement présidée par trois Français célèbres : Charles Richet en 1905, Henri Bergson en 1913 et Camille Flammarion en 1923. Le bilan de cette société est considérable et on ne cesse de s'y référer aujourd'hui, même si certaines annales sont parfois entachées d'erreurs involontaires. Mais revenons aux matérialisations. Bien qu'elles m constituent un phénomène différent des miracles observés par les évangélistes et chez les mystiques, leur étude peut aider à en comprendre le mécanisme. Les faits sont bien connus : des médiums sérieux, comme Home ou Mme Palladino, sous le contrôle sévère de scientifiques et de professeurs d'université, ont produit sous auto-hypnose des formes étranges appelées ectoplasmes*, reproduisant des formes vivantes : main, visage ou corps. En outre, ils ont fait apparaître des objets, pierres ou fleurs, mais on ignore ici s'il s'agît de création ex nihilo, ou de « déplacement » d'objets existant ailleurs, qui auraient tout de même la particularité d'avoir traversé les murs ou les portes fermées. On pense aux mystérieuses fleurs de mère Yvonne-Aimée. Dans tous les cas il y a, sous l'influence de l'esprit, une modification de la cohésion des atomes qui donne à un objet son aspect familier ou à un corps sa forme, son volume. Dans son sérieux Traité de parapsychologie, René Sudre, qui s'appuie sur l'expérimentation scientifique rapportée par les annales de la S.P.R., écrit : « Les expériences sur la télergie ont fourni la preuve de la réalité des matérialisations métapsychiques. À l'état de transe, certains sujets peuvent extraire de leur organisme, et probablement des organismes voisins, une substance inconnue étroitement assujettie à l'inconscient, capable d'imiter toutes les formes de la vie et de la matière brute. » R. Sudre, qui n'est ni mystique ni spirite, l'assimile à ce qu'il appelle le « fluide psychique », qui serait « la substance organique fondamentale ». Qu'est ce fluide psychique ? « A la fois de la matière et de l'énergie. Sous l'aspect énergie, on retrouve la force psychique de Crookes. Sous l'aspect matière, c'est l'ectoplasme de Richet. » Et Sudre conclut : « Nous ne comprenons pas encore sa nature. Nous ne pouvons que reconnaître son extraordinaire poly-morphisme, et son aptitude à imiter instantanément les formes matérielles les plus compliquées. A cet égard, le fluide n'est comparable à aucun agent physique, mais nous offre l'exemple d'une matière vivante presque affranchie des lois physiologiques, et organisée immédiatement par l'esprit. » C'est justement en cela qu'il intéresse notre recherche. Crawford, Wallace, Rochas et d'autres savants ont constaté de visu l'existence de ces « ectoplasmes », toutefois, il y a une différence notable entre ces matérialisations et les multiplications de pains des récits bibliques ou hagiographiques chrétiens. Les expérimentateurs ont en effet tenté de s'emparer des matérialisations ectoplasmiques, mais elles s'évanouissent dans leurs mains. On a seulement pu les photographier, vérifier les traces de leur passage, et constater que le médium perd du poids en fonction de leur importance, puis le retrouve après leur disparition. F.W. Myers, l'une des têtes. fondatrices de la parapsychologie expérimentale s'inspirant du physicien C. Maxwell, explique ces phénomènes comme étant une rupture des lois moléculaires sous un effet psychique inconnu. Ce sont les énergies de liaison entre atomes qui provoquent la « solidité » de la matière, selon la température. Dans les phénomènes psychiques d'extériorisation, le « démon de Maxwell », ou l'« effet psy », agirait au niveau moléculaire il démolirait l'édifice du corps et le rebâtirait ailleurs, ce que semblent réaliser les médiums producteurs d'ectoplasmes. Mais quel est ce « démon », ou cet esprit intelligent qui paraît sortir de notre espace inconscient ou d'ailleurs ? Myers et les autres ne le disent pas.
* Ectoplasme : plasma d'origine psychique émané d'un médium, dit le Larousse.
* Miracle, du latin minari (admirer) ou mirabilia = merveille.
Nous regroupons dans ce chapitre des phénomènes en apparence étrangers les uns aux autres, mais qui obéissent tous à un point commun : la rupture de l'élément de liaison entre atomes, qui fait la cohésion d'un objet matériel ou d'un corps, et que nous avons appelée au début de ce livre « une vaste pensée », l'idée même du Créateur : — création à partir de « rien » c'est l'acte propre au Créateur distribution de la manne dans le désert ; multiplication d'objets à partir du modèle : multiplication des pains par le Christ, ou de blé par un saint ; — modification de la nature d'un objet eu changée en vin ; — création de formes visibles par des médiums (ectoplasme) ; — apparition d'objets venus d'ailleurs, chez les saints et les médiums. L'intérêt du phénomène est ici que l'objet semble se dématérialiser pour franchir murs et portes. Mais voyons d'abord les miracles dans la tradition chrétienne*. Nous présenterons en fin de chapitre les miracles de Jésus, qui font partie intégrante du dogme chrétien. Les miracles des saints ne sont pas « articles de foi », mais il est difficile de mettre ces témoignages en doute lorsqu'ils sont, par exemple, cités par le cardinal Lambertini (futur Benoît XIV) dans son traité sur la béatification et la canonisation des saints, étant donné qu'il était justement chargé de les contester de par sa fonction d'« avocat du diable ». Il mentionne comme miraculeux les cas concernant sainte Claire d'Assise, saint Richard de Chichester, sainte Thérèse d'Avila, sainte Françoise Romaine, sainte Marie-Madeleine de Pazzi, sainte Rose de Lima, saint Louis de Gonzague, saint François Xavier, saint Pie V. N'oublions pas sainte Véronique Giuliani, saint Paul de la Croix, sainte Lydwine de Schiedam, pour ne citer que les canonisés. Examinons quelques cas reposant sur des témoignages de première main.
DES DONS SURPRENANTS DANS L'HAGIOGRAPHIE CHRÉTIENNE
Sainte Germaine Cousin (1 1601) fut béatifiée en 1854. C'est pendant l'examen de la cause que commencèrent à se produire, en 1845, au monastère du Bon-Pasteur de Bourges, des faits étranges. La réserve de farine s'épuisait. Pas d'argent. Comment nourrir cent seize personnes ? Les sœurs, en désespoir de cause, implorèrent sainte Germaine. Il fallait douze paniers de farine pour pétrir vingt grosses miches tous les cinq jours. On n'employa que huit paniers et l'on supplia Germaine de pourvoir au reste. Les trois premières tentatives, avec huit paniers, n'ayant pas abouti, les supplications redoublèrent et le miracle se produisit. Les paniers de farine, au nombre de huit, produisirent les vingt pains. À la seconde cuisson, avec seulement quatre paniers, la farine gonfla et déborda du pétrin. Les sœurs en remplirent le four et il resta vingt livres de pâte. Cinq jours plus tard, la même multiplication se répéta aux deux fournées. En outre, la réserve de farine du grenier cessa de baisser, quelque prélèvement que l'on fît. • Ces phénomènes durèrent de novembre 1845 à février 1846.
Le père André-Hubert Fournet (1751-1833), canonisé en 1933, fondateur des Filles de la Croix, dites de Saint-André, eut une vie extraordinaire. Prêtre réfractaire au début de la Révolution, il risqua sa vie en célébrant clandestinement la messe, puis tenta de ranimer la foi d'un peuple marqué par l'athéisme. Les minutes du procès de canonisation révèlent ses dons de guérison, de lévitation (lorsqu'il disait la messe ou prêchait). D'après la déclaration sous serment de sœur Bartholomé, religieuse de sa congrégation chargée du grenier, en 1824 à La Puye (Bretagne), le prêtre aurait réalisé le miracle de la multiplication des vivres. La mère fondatrice (Élisabeth Bichier) s'étant opposée à l'invitation des sœurs des autres communautés pour la retraite annuelle, faute de vivres et de moyen d'en acheter, le père la rabroua, en lui rappelant le miracle du Christ multipliant les pains. Les invitations furent donc lancées et deux cents religieuses et orphelines se retrouvèrent à La Puye. Or il n'y avait au grenier que deux petits tas de blé et d'orge, environ vingt boisseaux, qui n'auraient permis de s'alimenter que pendant une semaine. Le prêtre se contenta de « tourner autour ». Et pendant les deux mois et demi que dura le séjour des invités, atteste sœur Bartholomé, « j'allais chaque jour au grenier pour y ? Tendre le grain nécessaire, sans y voir aucun signe de diminution ». Tl y eut beaucoup d'autres témoignages de ce genre dans la communauté.
Autre miracle. Le bienheureux Gaspard de Bufalo, fondateur en 1815 de la congrégation du Précieux Sang, aurait répondu au père Blaise Valentini qui lui réclamait de l'argent pour subvenir aux besoins de la communauté, parce qu'à San Felice (Giano, Italie) où il se trouvait, « il n'y avait d'autres ressources que les pierres » « Bénissez les pierres et elles se changeront en piastres. » Ce qui advint'. Le père Valentini, plus tard supérieur générai, a déposé sous serment en affirmant qu'une erreur initiale ou une supercherie étaient impossibles.
Plus proche encore de nous, à Malestroit en Bretagne, voici une personnalité étonnante, mère Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951), supérieure générale des Augustines, dont la vie n'est qu'une suite de prodiges : stigmates, bilocations, glossolalies, extases, visions, guérisons et plusieurs phénomènes de matérialisation sur lesquels l'Église ne s'est pas encore prononcée. Elle voit en extase l'Enfant Jésus, qui vient se blottir dans ses bras. A cinq reprises, la vision s'achève par une matérialisation « En sortant de mon extase, j'avais dans les bras un Jésus en cire. » On trouve souvent des fleurs dans sa cellule, dont la provenance est inexpliquée (il s'agit d'un ordre contemplatif en clôture), et qu'Yvonne-Aimée attribue au Christ. Tout le couvent en est persuadé, et la maîtresse des novices, mère Ange-Gardien, pourtant solide infirmière de métier, y croit aussi et invite les religieuses à entrer dans la cellule. Le 19 janvier 1928, elles y trouvent une profusion de guirlandes de fleurs. Yvonne-Aimée est étendue sur son lit, en extase. Elle paraît morte. Le miracle est attesté par mère Ange-Gardien. Le 14 novembre 1931, une autre religieuse, également infirmière, témoigne : « Le soir, pendant une extase, je vis sortir doucement de la blessure de son cœur (stigmate) une rose rouge dont la tige avait environ vingt-cinq centimètres. Le dessous de quelques pétales et de quelques feuilles était comme lamé d'or. » Le fait se renouvela plusieurs fois. Or, il ne s'agit pas d'une quelconque religieuse exaltée, d'une malade hystérique ou folle, mais d'une femme solide, fondatrice de monastères, dans un ordre ayant pour mission de soigner. Cette femme héroïque, décorée de la Légion d'honneur par le général de Gaulle en personne pour avoir caché pendant la guerre des aviateurs anglais et des résistants menacés de mort, est décédée en 1951 en odeur de sainteté. Les préliminaires de son procès en béatification sont engagés.
MATÉRIALISATION ET DÉMATÉRIALISATION DES MÉDIUMS
On peut douter de ce qui précède. • Et pourtant, on va trouver d'étranges faits similaires chez quelques grands médiums de la fin du XIX e siècle, révélés dans les annales des sociétés pour la recherche des phénomènes psychiques, dont le but n'est ni religieux ni spirite, mais uniquement scientifique.
C'est à la suite des recherches sur la « force psychique », en 1871, d'un savant incontestable, le physicien britannique sir William Crookes (le découvreur du thallium et des rayons cathodiques), que fut fondé en 1882 par des scientifiques un organisme international de recherches, indépendant, qui s'efforça d'établir expérimentalement des faits jusqu'alors contestés ou inexpliqués : la Society for Psychical Research (S.P.R.). Elle fut présidée par un universitaire de Cambridge, le professeur Sidgwick, qui déclara « Il faut placer les incrédules devant ce dilemme admettre que les phénomènes psychiques sont inexplicables, ou accuser les investigateurs de mensonge, d'aveuglement ou d'oubli. » La S.P.R. fut ultérieurement présidée par trois Français célèbres : Charles Richet en 1905, Henri Bergson en 1913 et Camille Flammarion en 1923. Le bilan de cette société est considérable et on ne cesse de s'y référer aujourd'hui, même si certaines annales sont parfois entachées d'erreurs involontaires. Mais revenons aux matérialisations. Bien qu'elles m constituent un phénomène différent des miracles observés par les évangélistes et chez les mystiques, leur étude peut aider à en comprendre le mécanisme. Les faits sont bien connus : des médiums sérieux, comme Home ou Mme Palladino, sous le contrôle sévère de scientifiques et de professeurs d'université, ont produit sous auto-hypnose des formes étranges appelées ectoplasmes*, reproduisant des formes vivantes : main, visage ou corps. En outre, ils ont fait apparaître des objets, pierres ou fleurs, mais on ignore ici s'il s'agît de création ex nihilo, ou de « déplacement » d'objets existant ailleurs, qui auraient tout de même la particularité d'avoir traversé les murs ou les portes fermées. On pense aux mystérieuses fleurs de mère Yvonne-Aimée. Dans tous les cas il y a, sous l'influence de l'esprit, une modification de la cohésion des atomes qui donne à un objet son aspect familier ou à un corps sa forme, son volume. Dans son sérieux Traité de parapsychologie, René Sudre, qui s'appuie sur l'expérimentation scientifique rapportée par les annales de la S.P.R., écrit : « Les expériences sur la télergie ont fourni la preuve de la réalité des matérialisations métapsychiques. À l'état de transe, certains sujets peuvent extraire de leur organisme, et probablement des organismes voisins, une substance inconnue étroitement assujettie à l'inconscient, capable d'imiter toutes les formes de la vie et de la matière brute. » R. Sudre, qui n'est ni mystique ni spirite, l'assimile à ce qu'il appelle le « fluide psychique », qui serait « la substance organique fondamentale ». Qu'est ce fluide psychique ? « A la fois de la matière et de l'énergie. Sous l'aspect énergie, on retrouve la force psychique de Crookes. Sous l'aspect matière, c'est l'ectoplasme de Richet. » Et Sudre conclut : « Nous ne comprenons pas encore sa nature. Nous ne pouvons que reconnaître son extraordinaire poly-morphisme, et son aptitude à imiter instantanément les formes matérielles les plus compliquées. A cet égard, le fluide n'est comparable à aucun agent physique, mais nous offre l'exemple d'une matière vivante presque affranchie des lois physiologiques, et organisée immédiatement par l'esprit. » C'est justement en cela qu'il intéresse notre recherche. Crawford, Wallace, Rochas et d'autres savants ont constaté de visu l'existence de ces « ectoplasmes », toutefois, il y a une différence notable entre ces matérialisations et les multiplications de pains des récits bibliques ou hagiographiques chrétiens. Les expérimentateurs ont en effet tenté de s'emparer des matérialisations ectoplasmiques, mais elles s'évanouissent dans leurs mains. On a seulement pu les photographier, vérifier les traces de leur passage, et constater que le médium perd du poids en fonction de leur importance, puis le retrouve après leur disparition. F.W. Myers, l'une des têtes. fondatrices de la parapsychologie expérimentale s'inspirant du physicien C. Maxwell, explique ces phénomènes comme étant une rupture des lois moléculaires sous un effet psychique inconnu. Ce sont les énergies de liaison entre atomes qui provoquent la « solidité » de la matière, selon la température. Dans les phénomènes psychiques d'extériorisation, le « démon de Maxwell », ou l'« effet psy », agirait au niveau moléculaire il démolirait l'édifice du corps et le rebâtirait ailleurs, ce que semblent réaliser les médiums producteurs d'ectoplasmes. Mais quel est ce « démon », ou cet esprit intelligent qui paraît sortir de notre espace inconscient ou d'ailleurs ? Myers et les autres ne le disent pas.
* Ectoplasme : plasma d'origine psychique émané d'un médium, dit le Larousse.
* Miracle, du latin minari (admirer) ou mirabilia = merveille.
Desiderius Ulixes- Enfant de Dieu
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Re: Ectoplasme
Desiderius a écrit:Je termine la pizza et je reviens
[...]
Oui, il pourrait y avoir une piste valable là-dedans.
Peut-être qu'à la différence de Dieu, des créatures intelligents n'arriveraient-elles au mieux qu'à produire un phénomène d'imitation. Les ectoplasmes produits, par exemple, ne sortent pas réellement du néant, empruntant à la fois leur substance de la matière déjà existante et l'idée de leur forme à l'esprit qui les suscite. Intéressant de faire la distinction claire entre les miracles du Christ (qui est Dieu) d'une part; de l'autre, les prodiges pouvant accompagner parfois des manifestations angéliques quelconques, qu'elles soient bonnes (dans le cas des saints) ou mauvaises.
Cinci- Avec Saint Joseph
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