Contradiction entre les remarques de pape François sur la confession et la doctrine ?

Le cardinal du Vatican souligne la contradiction entre les remarques du pape François sur la confession et la doctrine catholique

---

Le cardinal Mauro Piacenza

Le préfet du Vatican du pénitencier apostolique a averti que "ce n'est pas de la miséricorde de mentir au sujet du péché".

CITÉ DU VATICAN ( LifeSiteNews ) - Preuve supplémentaire du tumulte du Vatican du pape François, une faille dans l'enseignement sur la confession a récemment été mise en évidence lorsque le chef du pénitencier apostolique du Vatican a mis en garde contre la fausse "miséricorde" en ce qui concerne le pardon des péchés, condamnant indirectement une rhétorique de la « miséricorde » communément adoptée par François.
Les commentaires ont été prononcés par le Cardinal Mauro Piacenza la semaine dernière, dans le cadre du 33e Cours sur le Forum Interne promu par le Pénitencier Apostolique. Le cardinal, âgé de 78 ans, dirige l'instance vaticane chargée du pardon des péchés, notamment des cas graves ou compliqués. 
Donnant une conférence sur les indulgences pour commencer les travaux de la semaine, Piacenza a souligné les dangers dans la pratique pour les confesseurs, en particulier en ce qui concerne les idées fausses et les faux enseignements sur le concept de miséricorde.
"Il n'est ni doctrinalement ni pastoralement à croire que l'équivoque sur le jugement des actes pécheurs et leur identification claire peut porter des fruits positifs", a déclaré Piacenza.

Poursuivant, il a attaqué une fausse perception de la miséricorde, avertissant que la vraie miséricorde nécessite d'enseigner la vérité sur le péché.

Ce n'est pas de la miséricorde de mentir au sujet du péché, encore moins de laisser les fidèles dans un état de péché à cause de la peur du confesseur de parler aux fidèles en tant que père autoritaire et médecin attentionné. Seule une miséricorde incomprise, dénuée de réalisme chrétien, peut abdiquer la très grave tâche de juge et de médecin que le Christ confie aux Apôtres et à leurs successeurs. Que le Christ confie à chaque confesseur ! 

Piacenza a noté que les prêtres ont "le grave devoir d'avertir le pécheur de la gravité de son état", avertissant que si un tel devoir est renié, alors le prêtre "lui-même en répondra devant Dieu".

En utilisant tous les moyens du dialogue fraternel, de la paternité spirituelle authentique et en aidant les fidèles à percevoir la bonté infinie de Dieu et la disponibilité permanente du Seigneur à couvrir et à détruire, avec le feu de sa Miséricorde, tout péché, le prêtre individuel a le grave devoir de avertir le pécheur de la gravité de son état et, s'il ne le faisait pas, il en répondrait lui-même devant Dieu.

Il a également visé un faux concept de soin «pastoral», déclarant que le mot est «largement abusé» et est utilisé pour désigner une «proximité inefficace avec les gens», plutôt qu'un véritable soin des âmes.

Et si même ce terme – « pastoral » – a été et est largement abusé, lui attribuant toutes les créativités subjectives injustifiées possibles, au nom d'une prétendue proximité autant qu'inefficace avec les gens, on sait bien que tout ce qui est pastoral peut se référer uniquement au seul Bon Pasteur.

Même en 2011, Piacenza a averti qu'il y avait un effort doctrinal en cours "pour justifier le péché, ne pas se confier à la miséricorde, mais faire confiance à une autonomie dangereuse qui a l'odeur de l'athéisme pratique".
Piacenza dirigeait autrefois la Congrégation du Vatican pour le clergé sous le pape Benoît XVI et a été décrite comme ayant une «ligne de pensée ecclésiastique traditionaliste» par le journaliste vatican Marco Tosatti. 

Cardinal contre Pontife

Les propos du cardinal semblent contraster avec ceux du pape François, qui a notamment été plus laxiste en ce qui concerne ses déclarations sur la confession et l'octroi du pardon. Lors d'une réunion en décembre avec des séminaristes de Barcelone, le pape aurait dit aux prêtres et aux séminaristes réunis de tout pardonner.

Il leur a dit « de ne pas être clérical, de tout pardonner », et que cela doit se produire même si la personne qui confesse n'a aucune intention de se repentir. François aurait déclaré que « si nous voyons qu'il n'y a aucune intention de se repentir, nous devons tout pardonner. Nous ne pouvons jamais nier l'absolution, car nous devenons le véhicule d'un jugement mauvais, injuste et moralisateur.
Ses remarques font écho à celles faites quelques semaines auparavant, lorsqu'en novembre, il avait attaqué des prêtres qui refusaient l'absolution comme étant des « délinquants ». Présentant une situation imaginaire, François a dit : "'Et je ne peux pas t'absoudre, je ne peux pas parce que tu es en état de péché mortel, je dois demander la permission à l'évêque'".
"Cela arrive, s'il vous plaît!" François continue. « Notre peuple ne peut pas être entre les mains de criminels ! Et un prêtre qui se comporte ainsi est un délinquant, à tous points de vue. Que cela vous plaise ou non."

Cela a été répété par la suite lors de sa rencontre avec les évêques du Congo, lorsqu'il leur a demandé de "toujours pardonner", tout en suggérant que les prêtres contournent le Code de droit canonique. "Prendre un risque du côté du pardon", a-t-il dit. "Toujours. Pardonnez toujours dans le sacrement de réconciliation. De cette façon, vous semerez le pardon pour toute la société.
En effet, même lors de la réunion pénitentiaire apostolique la semaine dernière, François a semblé présenter une vision plus détendue de la confession que celle enseignée par Plaisance quelques jours auparavant lors du même événement. Mettant en garde les prêtres contre le "dialogue" avec le diable, François a déclaré que les confesseurs ne se préoccuperaient que de penser "au pardon et à la façon de 'faire avec' pour obtenir le pardon".
Il a présenté une conversation hypothétique pour faire valoir son point de vue, semblant suggérer que les prêtres offrent l'absolution même lorsqu'elle n'est pas demandée : 

'Êtes-vous repentant?' – 'Non' – 'Mais ça ne te pèse pas ?' – 'Non' – 'Mais auriez-vous seulement envie de vous repentir ?' - 'Je souhaite.' Il y a une porte, il faut toujours chercher la porte pour entrer avec le pardon. Et quand on ne peut pas entrer par la porte, on entre par la fenêtre : mais toujours il faut chercher à entrer avec le pardon. Avec un pardon magnanime; 'que ce soit la dernière fois, la prochaine fois je ne te pardonnerai pas' : non, ça ne va pas.

Enseignement catholique sur la confession

Malgré l'instruction du Pape François selon laquelle les confesseurs doivent «toujours pardonner», l'Église catholique n'enseigne pas cela sur la manière. 
Le Code de droit canonique décrit les éléments requis pour qu'un confesseur puisse donner l'absolution : « Si le confesseur n'a aucun doute sur la disposition du pénitent et que le pénitent demande l'absolution, l'absolution ne doit être ni refusée ni différée. ” (Can 980).


Le Catéchisme du Concile de Trente précise que :

Surtout, les prêtres doivent être très attentifs à ne pas donner l'absolution à un pénitent dont ils ont entendu la confession, sans l'obliger à donner entière satisfaction pour toute atteinte aux biens ou à la moralité de son prochain dont il semblerait responsable. Personne ne doit être absous avant d'avoir d'abord fidèlement promis de restituer tout ce qui appartient à autrui.

Ce même catéchisme instruit en outre les prêtres sur le moment où un pénitent doit être renvoyé sans absolution, non pas en raison d'un manque délibéré de repentir, mais en raison du fait qu'il n'est "pas du tout préparé".
Le très apprécié Catéchisme de Baltimore note également l'instruction de refuser l'absolution, déclarant :

Le prêtre doit et doit refuser l'absolution à un pénitent quand il pense que le pénitent n'est pas correctement disposé pour le sacrement. Il reporte parfois l'absolution à la prochaine confession, soit pour le bien du pénitent, soit pour une meilleure préparation – surtout lorsque la personne est restée longtemps éloignée de la confession.

https://www-lifesitenews-com.translate.goog/analysis/vatican-cardinal-highlights-contradiction-between-pope-francis-remarks-on-confession-catholic-doctrine/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp

«Mauro Piacenza pour pape !»

Enfant du Père a écrit:Il a également visé un faux concept de soin «pastoral», déclarant que le mot est «largement abusé» et est utilisé pour désigner une «proximité inefficace avec les gens», plutôt qu'un véritable soin des âmes. [...] Même en 2011, Piacenza a averti qu'il y avait un effort doctrinal en cours "pour justifier le péché, ne pas se confier à la miséricorde, mais faire confiance à une autonomie dangereuse qui a l'odeur de l'athéisme pratique".

On ne saurait mieux dire. 


Merci. On dirait quasiment Pie XI revenue à la vie ! Une chose est certaine : tout un démenti magistral à ce que l'on nous sert en «haut lieu» depuis des années. 

Je viens de lire, un peu vite, mais je vois plus haut, ce début de phrase "Le préfet du Vatican du pénitencier apostolique", et cela revient plusieurs fois. Il n'y a pas de pénitencier au Vatican, par contre, il y a bien une "pénitencerie apostolique", ce qui est légèrement différent.
J'ai été en contact avec eux, ils sont très bien, ils étaient bien au courant  de la situation dont je leur ai fait part.
Ils ont été très réactifs. J'ai reçu une réponse, un courrier extraordinaire, qu'il fallait détruire après l'avoir montré à un Prêtre, car il y avait des instructions à suivre. Ce courrier devait être détruit ensuite, tout cela faisant partie du "fort interne".
Bref, ils ont été vraiment à la hauteur. Tout cela quelque temps après avoir démissionné du Grand Orient.

Voilà, ... tranche de vie ...

.

Devant les séminaristes de Barcelone (10 décembre 2022) :

https://lanuovabq.it/it/francesco-e-i-seminaristi-di-barcellona-il-giallo-del-discorso-cambiato

extraits

...

[...]

La réponse la plus problématique en termes de contenu est celle dans laquelle il invite les futurs prêtres à ne jamais refuser l'absolution.

Selon ce qu'a rapporté un séminariste, le pape aurait invité "à ne pas être clérical, à tout pardonner". Plus précisément, il aurait ajouté que « si nous voyons qu'il n'y a pas de raison de se repentir, il faut pardonner à tout le monde.

Nous ne pouvons jamais refuser l'absolution, car nous devenons le véhicule d'un jugement mauvais, injuste et moralisateur".


La prétendue déclaration du Pape confirmerait ce qu'il avait déjà dit aux recteurs et formateurs des séminaires latino-américains (voir ici ), un mois avant le rappel offert aux séminaristes catalans, définissant les prêtres qui nient l'absolution comme des "criminels".

Même alors, Francis avait mis de côté un discours de 12 pages, se justifiant que c'était "un truc lourd" et avait parlé au pied levé. Et, même alors, le Pape avait utilisé des expressions malheureuses : « Le prêtre, le séminariste, le prêtre doit être « proche ». Proche de qui ? Aux filles de la paroisse ? Et certains le sont, ils sont proches, puis ils se marient, ça va ».

Avec les séminaristes de Barcelone, cependant, il semble que de la plaisanterie du double sens intempestif on soit passé à un langage qui embarrasserait un débardeur. D'après ce que rapportent certains séminaristes, le pape aurait parlé de "ceux qui grimpent juste pour montrer leur c...", de "p... de carriéristes qui bousillent la vie des autres", et autres commodités du genre.

Puis l'insistance à ne pas être rigide, à ne pas être clérical, quoi que leitmotiv des discours de François.
Encore les "exemples" que le Pape aurait indiqués aux séminaristes : "Des prêtres qui sont tombés dans des péchés graves mais qui les ont reconnus, des prêtres qui ne s'habillent pas en prêtres mais qui sont avec le peuple, un transsexuel et un homosexuel".


[...]

D'abord parce qu'affirmer que l'absolution ne peut jamais être refusée, même s'il n'y a ni repentir ni intention de s'amender de la part du pénitent, va diamétralement à l'encontre du Concile de Trente, qui enseigne que la contrition, ou plutôt "la douleur de l'esprit et la réprobation du péché commis, accompagnée de la résolution de ne plus pécher à l'avenir [...] a toujours été nécessaire pour demander la rémission des péchés" (Denz. 1676).

Ce qui est bien évident, si l'on ne veut pas faire du sacrement de la Réconciliation une farce et de la miséricorde de Dieu un laissez-passer pour le péché.


[...]

cf aussi :

https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/01/15/francois-des-propos-scandaleux-et-grossiers-tenus-devant-les-seminaristes-catalans/

.