L’homélie inspirante de Mgr de Germay lors de sa remise du pallium à Lyon
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L’homélie inspirante de Mgr de Germay lors de sa remise du pallium à Lyon
Article famille Chretienne:https://www.famillechretienne.fr/37069/article/lhomelie-inspirante-de-mgr-de-germay-lors-de-sa-remise-du-pallium-a-lyon
Lors de cette cérémonie du 26 septembre très importante pour le diocèse de Lyon, le nouvel archevêque Mgr Olivier de Germay recevait des mains du nonce apostolique le « pallium », symbole de son union au pape. Il a invité dans son homélie à prendre le péché au sérieux, et invoquer l’Esprit-Saint pour vivre la mission.
Prière et méditation
Nommé archevêque de Lyon en décembre dernier, Mgr Olivier de Germay a reçu le dimanche 26 septembre des mains du nonce apostolique son pallium, une écharpe de laine remise à tous les archevêques pour symboliser leur union avec le pape. Pendant la célébration qui a eu lieu à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, l’archevêque a prêté solennellement fidélité à genoux devant le nonce. Il a aussi pu développer devant les fidèles lyonnais les premières orientations pastorales qu’il souhaite déployer dans le diocèse, avec pour maître-mot : « Cap sur la mission ».
Une ligne conductrice qu’il a évoquée à la fin de son homélie en s’appuyant sur les textes du jour ((Nb 11, 25-29, Ps 18, Jc 5, 1-6, et Mc 9, 38-48). Mgr de Germay a rappelé que « le péché, c’est sérieux », comme l’enseigne Jésus dans l’Evangile, mais que surtout « ce n’est pas la peur de l’enfer qui permet de se convertir, c’est la miséricorde de Dieu ». Forts de cette expérience, tous les chrétiens sont appelés à invoquer l’Esprit-Saint pour « discerner les chemins de la mission ».
[size=17]Loi de bioéthique : l'appel de Mgr de Germay aux catholiques de France[/size]
Jésus, vous l’avez entendu, parle de la géhenne, là où le feu ne s’éteint pas. Alors c’est une image bien sûr, une image pour désigner ce que nous appelons l’enfer, c’est-à-dire la séparation définitive de Dieu. Et Jésus nous en parle non pas pour nous effrayer, mais parce qu’il veut que tous les hommes soient sauvés. En réalité ce n’est pas la peur de l’enfer qui permet de se convertir, c’est la miséricorde de Dieu. C’est de faire l’expérience de l’amour infini de Dieu pour nous, qui est manifesté en Jésus-Christ. Beaucoup d’entre-vous je pense, le savent, lorsque d’une manière ou d’une autre nous faisons cette expérience, lorsque nous vivons une véritable rencontre avec Jésus-Christ, alors on a plus trop envie de courir après toutes les choses qui passent, tout ce que la société de consommation nous fait miroiter, en tout cas on devient plus libre. Parce qu’on réalise précisément dans cette expérience qu’en Jésus nous avons tout. C’est lui qui vient étancher cette soif immense de bonheur, de plénitude qui est en nous.
Ci-dessous, l'homélie de Mgr de Germay en vidéo
C’est aussi un peu ce qu’essaye de faire comprendre Saint Jacques à sa façon dans la deuxième lecture. Vous avez entendu Saint Jacques qui dénonce les riches, ceux qui accumulent les richesses sur dos des pauvres, et saint Jacques précise : « alors que nous sommes dans les derniers jours. » C’est une façon de dire : « ils sont fous ! Ils accumulent les richesses, mais dans peu de temps, ils vont être jugés, ils vont tout perdre ! ils vont se perdre eux-mêmes ! » Alors d’où vient cette folie ? Pourquoi un tel aveuglement ? Parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience de l’amour de Dieu. Et donc il y a en eux un grand vide, qu’ils essayent de combler avec des biens matériels. C’est l’expérience de l’amour de Dieu qui permet de changer de vie. Vous savez, parfois, on se rend compte qu‘on s’est plus ou moins éloignés de Dieu, ou que notre foi s’est endormie, que notre vie est plus ou moins superficielle… parfois il y a des périodes de la vie où on se dit : « mais au fond après quoi je cours ? quel est le sens de ma vie ? » Il y a des périodes où on cède de plus en plus à la tentation, et c’est déjà une belle grâce de se rendre compte de cela. Mais parfois on se dit : « maintenant c’est décidé, je vais prendre des bonnes résolutions, je vais changer »… Je pense que vous en avez fait l’expérience, ça ne dure pas très longtemps ! Parce que ce qu’il faut faire ce n’est pas simplement vouloir changer sa vie à la force du poignet, mais c’est revenir à Jésus. C’est le chercher avec persévérance car Dieu se manifeste à ceux qui le cherchent, et c’est se jeter dans ses bras. Et quand le Seigneur permet que l’on fasse ou refasse l’expérience de son amour pour nous, alors nos yeux s’ouvrent. Alors on se dit : « mais bien sûr ! C’est évident ! Quelle folie de vivre sans lui ! » et tout devient plus facile.
Je me souviens d’un jeune adulte que j’avais rencontré il y a quelques années, qui s’appelait Bruno, et son témoignage était assez bouleversant. Il s’était laissé prendre par la drogue, il était vraiment au fond du gouffre, et à un moment donné il avait vraiment essayé de s’en sortir, il avait fait des stages pour se libérer, et il retombait toujours. Et un jour il a fait l’expérience de la rencontre de Jésus. Et là, le Seigneur l’a totalement libéré de la drogue, sa vie a été transformée.
Sans cesse le Seigneur nous demande de rompre avec le péché, et de revenir à lui. Sans cesse, quel que soit notre passé, il nous demande : « après quoi cours-tu ? en quoi as-tu mis ton espérance ? quelle place me laisses-tu dans ta vie ? » Frères et sœurs, ne laissons pas ces paroles, qui sont des paroles de vie, entrer par une oreille pour sortit par l’autre. Laissons-les pénétrer en nous. Le Seigneur aujourd’hui nous demande : « Quelle place me laisses-tu dans ta vie ? » Osons lui répondre. La mission de l’Eglise et notre mission commune, c’est d’annoncer au monde que notre soif de bonheur, notre soif d’un amour éternel, n’est pas une illusion ; n’est pas un rêve ; n’est pas une utopie. Cette soif, c’est Dieu lui-même qui l’a déposée dans nos cœurs, car nous sommes faits pour lui. Pour lui qui est l’amour éternel. La mission de l’Eglise, c’est d’annoncer au monde que c’est folie de s’attacher aux choses qui passent en négligeant les pauvres et en oubliant que nous sommes de passage sur cette terre. La mission de l’Eglise, c’est d’annoncer au monde que Jésus-Christ a le pouvoir de nous sauver du péché et de nous conduire jusqu’en vie éternelle.
Pour remplir cette mission, le Seigneur nous a donné l’Esprit-Saint. Il a fait de nous un peuple de prophètes. Il a réalisé ce que demandait Moïse dans la première lecture, où Dieu prend une part de l’Esprit qui reposait sur Moïse, et le donne à soixante-dix anciens, qui se mettent à prophétiser près de la tente de la rencontre, le lieu où on prie, et voilà que deux hommes prophétisent à l’extérieur, dans le camp. Alors voilà que Josué va voir Moïse, et lui dit : « ce n’est pas possible, c’est un scandale, arrête-les ! » et Moïse dit : « où est le problème ? » Et il ajoute : « Ah si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre en eux son Esprit ! » C’est ce qu’il a fait ! En Jésus-Christ, Dieu nous donne part à son Esprit. Le jour de notre baptême et de notre confirmation, nous avons reçu, tous, l’Esprit-Saint. Voyez, frères et sœurs, nous avons des fonctions différentes dans l’Eglise. Mais tous, nous avons reçu l’Esprit-Saint pour collaborer à la mission. En ce début de mon ministère parmi vous, je voudrais vous dire : n’enfermons pas l’Esprit Saint ! Ne le laissons pas sommeiller en nous ! Ensemble, invoquons-le, mettons-nous à son écoute, mettons-nous à l’écoute les uns des autres, mettons-nous à l’écoute des pauvres, pour discerner les chemins de la mission. L’heure est venue de prophétiser.
Amen.
Lors de cette cérémonie du 26 septembre très importante pour le diocèse de Lyon, le nouvel archevêque Mgr Olivier de Germay recevait des mains du nonce apostolique le « pallium », symbole de son union au pape. Il a invité dans son homélie à prendre le péché au sérieux, et invoquer l’Esprit-Saint pour vivre la mission.
Prière et méditation
Nommé archevêque de Lyon en décembre dernier, Mgr Olivier de Germay a reçu le dimanche 26 septembre des mains du nonce apostolique son pallium, une écharpe de laine remise à tous les archevêques pour symboliser leur union avec le pape. Pendant la célébration qui a eu lieu à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, l’archevêque a prêté solennellement fidélité à genoux devant le nonce. Il a aussi pu développer devant les fidèles lyonnais les premières orientations pastorales qu’il souhaite déployer dans le diocèse, avec pour maître-mot : « Cap sur la mission ».
Une ligne conductrice qu’il a évoquée à la fin de son homélie en s’appuyant sur les textes du jour ((Nb 11, 25-29, Ps 18, Jc 5, 1-6, et Mc 9, 38-48). Mgr de Germay a rappelé que « le péché, c’est sérieux », comme l’enseigne Jésus dans l’Evangile, mais que surtout « ce n’est pas la peur de l’enfer qui permet de se convertir, c’est la miséricorde de Dieu ». Forts de cette expérience, tous les chrétiens sont appelés à invoquer l’Esprit-Saint pour « discerner les chemins de la mission ».
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Voici son homélie :
« Evidemment, ce qu’on retient d’abord quand on entend cet évangile [Mc 9, 38-48], c’est cette parole un peu choc de Jésus, disant : « Si ta main te pousse au péché coupe-la, car il vaut mieux rentrer manchot dans la vie éternelle plutôt que d’entrer avec ses deux mains dans la géhenne. » Je vous rassure, ce ne sont pas des paroles à prendre au pied de la lettre ! Mais ce que Jésus veut nous faire comprendre avec ces paroles un peu choc, c’est que le péché, c’est sérieux. Il ne faut pas jouer avec le péché. Alors, bien sûr, tous les péchés n’ont pas la même gravité, mais certains péchés peuvent nous séparer radicalement de Dieu, et donc aussi de notre destinée éternelle.Jésus, vous l’avez entendu, parle de la géhenne, là où le feu ne s’éteint pas. Alors c’est une image bien sûr, une image pour désigner ce que nous appelons l’enfer, c’est-à-dire la séparation définitive de Dieu. Et Jésus nous en parle non pas pour nous effrayer, mais parce qu’il veut que tous les hommes soient sauvés. En réalité ce n’est pas la peur de l’enfer qui permet de se convertir, c’est la miséricorde de Dieu. C’est de faire l’expérience de l’amour infini de Dieu pour nous, qui est manifesté en Jésus-Christ. Beaucoup d’entre-vous je pense, le savent, lorsque d’une manière ou d’une autre nous faisons cette expérience, lorsque nous vivons une véritable rencontre avec Jésus-Christ, alors on a plus trop envie de courir après toutes les choses qui passent, tout ce que la société de consommation nous fait miroiter, en tout cas on devient plus libre. Parce qu’on réalise précisément dans cette expérience qu’en Jésus nous avons tout. C’est lui qui vient étancher cette soif immense de bonheur, de plénitude qui est en nous.
Ci-dessous, l'homélie de Mgr de Germay en vidéo
C’est aussi un peu ce qu’essaye de faire comprendre Saint Jacques à sa façon dans la deuxième lecture. Vous avez entendu Saint Jacques qui dénonce les riches, ceux qui accumulent les richesses sur dos des pauvres, et saint Jacques précise : « alors que nous sommes dans les derniers jours. » C’est une façon de dire : « ils sont fous ! Ils accumulent les richesses, mais dans peu de temps, ils vont être jugés, ils vont tout perdre ! ils vont se perdre eux-mêmes ! » Alors d’où vient cette folie ? Pourquoi un tel aveuglement ? Parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience de l’amour de Dieu. Et donc il y a en eux un grand vide, qu’ils essayent de combler avec des biens matériels. C’est l’expérience de l’amour de Dieu qui permet de changer de vie. Vous savez, parfois, on se rend compte qu‘on s’est plus ou moins éloignés de Dieu, ou que notre foi s’est endormie, que notre vie est plus ou moins superficielle… parfois il y a des périodes de la vie où on se dit : « mais au fond après quoi je cours ? quel est le sens de ma vie ? » Il y a des périodes où on cède de plus en plus à la tentation, et c’est déjà une belle grâce de se rendre compte de cela. Mais parfois on se dit : « maintenant c’est décidé, je vais prendre des bonnes résolutions, je vais changer »… Je pense que vous en avez fait l’expérience, ça ne dure pas très longtemps ! Parce que ce qu’il faut faire ce n’est pas simplement vouloir changer sa vie à la force du poignet, mais c’est revenir à Jésus. C’est le chercher avec persévérance car Dieu se manifeste à ceux qui le cherchent, et c’est se jeter dans ses bras. Et quand le Seigneur permet que l’on fasse ou refasse l’expérience de son amour pour nous, alors nos yeux s’ouvrent. Alors on se dit : « mais bien sûr ! C’est évident ! Quelle folie de vivre sans lui ! » et tout devient plus facile.
Je me souviens d’un jeune adulte que j’avais rencontré il y a quelques années, qui s’appelait Bruno, et son témoignage était assez bouleversant. Il s’était laissé prendre par la drogue, il était vraiment au fond du gouffre, et à un moment donné il avait vraiment essayé de s’en sortir, il avait fait des stages pour se libérer, et il retombait toujours. Et un jour il a fait l’expérience de la rencontre de Jésus. Et là, le Seigneur l’a totalement libéré de la drogue, sa vie a été transformée.
Sans cesse le Seigneur nous demande de rompre avec le péché, et de revenir à lui. Sans cesse, quel que soit notre passé, il nous demande : « après quoi cours-tu ? en quoi as-tu mis ton espérance ? quelle place me laisses-tu dans ta vie ? » Frères et sœurs, ne laissons pas ces paroles, qui sont des paroles de vie, entrer par une oreille pour sortit par l’autre. Laissons-les pénétrer en nous. Le Seigneur aujourd’hui nous demande : « Quelle place me laisses-tu dans ta vie ? » Osons lui répondre. La mission de l’Eglise et notre mission commune, c’est d’annoncer au monde que notre soif de bonheur, notre soif d’un amour éternel, n’est pas une illusion ; n’est pas un rêve ; n’est pas une utopie. Cette soif, c’est Dieu lui-même qui l’a déposée dans nos cœurs, car nous sommes faits pour lui. Pour lui qui est l’amour éternel. La mission de l’Eglise, c’est d’annoncer au monde que c’est folie de s’attacher aux choses qui passent en négligeant les pauvres et en oubliant que nous sommes de passage sur cette terre. La mission de l’Eglise, c’est d’annoncer au monde que Jésus-Christ a le pouvoir de nous sauver du péché et de nous conduire jusqu’en vie éternelle.
Pour remplir cette mission, le Seigneur nous a donné l’Esprit-Saint. Il a fait de nous un peuple de prophètes. Il a réalisé ce que demandait Moïse dans la première lecture, où Dieu prend une part de l’Esprit qui reposait sur Moïse, et le donne à soixante-dix anciens, qui se mettent à prophétiser près de la tente de la rencontre, le lieu où on prie, et voilà que deux hommes prophétisent à l’extérieur, dans le camp. Alors voilà que Josué va voir Moïse, et lui dit : « ce n’est pas possible, c’est un scandale, arrête-les ! » et Moïse dit : « où est le problème ? » Et il ajoute : « Ah si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre en eux son Esprit ! » C’est ce qu’il a fait ! En Jésus-Christ, Dieu nous donne part à son Esprit. Le jour de notre baptême et de notre confirmation, nous avons reçu, tous, l’Esprit-Saint. Voyez, frères et sœurs, nous avons des fonctions différentes dans l’Eglise. Mais tous, nous avons reçu l’Esprit-Saint pour collaborer à la mission. En ce début de mon ministère parmi vous, je voudrais vous dire : n’enfermons pas l’Esprit Saint ! Ne le laissons pas sommeiller en nous ! Ensemble, invoquons-le, mettons-nous à son écoute, mettons-nous à l’écoute les uns des autres, mettons-nous à l’écoute des pauvres, pour discerner les chemins de la mission. L’heure est venue de prophétiser.
Amen.
sga- MEDIATEUR
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