*Notre Mot du Jour*: Ouverts au monde

Ouverts au monde

L’Évangile de ce jour évoque les traditions juives auxquelles ils sont fort attachés :lavage des mains avant le repas, aspersion d’eau en revenant du marché, lavage de coupes, carafes, de plats … Ces traditions sont d’ailleurs toujours d’actualité au sein de leur communauté.

Certaines de ces pratiques trouvent leur écho dans le cadre de la lutte contre la pandémie que nous vivons actuellement : on nous conseille de nous laver les mains très régulièrement et surtout quand on revient d’avoir fait les courses.

Depuis toujours, on apprend aux enfants à se laver les mains avant le repas. Ne soyons donc pas étonnés que les pharisiens soient choqués quand ils réalisent que les apôtres ne suivent pas les mêmes préceptes qu’eux.

Nous-mêmes, ne sommes-nous pas perplexes devant le manque de pratiques religieuses de nos enfants et petits-enfants ? N’attendons-nous pas, comme les juifs du temps de Jésus, que nos jeunes pratiquent la même religion que nous, les mêmes rites, les mêmes impositions ?

Jésus traite les juifs d’hypocrites car ils ne s’attachent qu’aux manifestations extérieures de leur religion alors que leur cœur est loin de Dieu. Serions-nous aussi un peu « hypocrites » en ne regardant que l’observance des obligations (telle la messe du dimanche) et en oubliant qu’il existe plus d’une façon d’honorer Dieu ?

Dans la 2ème lecture, St Jacques va dans le sens de Jésus :
« Mettez la parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter » … « Devant Dieu, un comportement religieux, c’est de visiter les orphelins et les veuves en détresse ».

Aller à la messe tous les dimanches sans faire vivre tout au long de la semaine la parole de Dieu que nous y entendons, ne rime à rien si ce n’est à apaiser notre conscience du « devoir accompli ».

La messe du dimanche, une obligation surannée ? Certes pas, mais bien une source d’eau vive où, à l’écoute de la Parole de Dieu, nous pouvons nous ressourcer pour aller vers les autres et vivre notre vie de foi.

Vivre en chrétien, en véritable enfant de Dieu, c’est très exigeant. C’est voir en chaque personne, un frère, une sœur en Dieu et se comporter envers elle avec l’Amour même de Dieu. N’est-ce pas là la vraie exigence de notre religion ?

Un chrétien devrait avoir un cœur avec des yeux et des oreilles pour voir et entendre la joie mais surtout la peine de ceux qu’il croise, un cœur avec une bouche pour porter la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui nous aime d’un Amour infini et, avec Lui, trouver les mots qui remettent debout, un cœur avec des bras et des mains prêts à soutenir, à aider, un cœur avec des jambes et des pieds pour aller vers les autres avec amour.

Ce n’est pas parce que nos enfants et petits-enfants ne vont pas à la messe chaque semaine qu’ils n’agissent pas en enfants de Dieu. Leur vie de foi est différente de la nôtre, certes. Mais est-ce pour cela qu’elle est inexistante ? Ce n’est de toute façon pas à nous d’en juger. Ouvrons plutôt nos yeux sur toutes les valeurs qu’ils vivent au jour le jour, sur tous ces petits ou grands gestes qu’ils ont envers les autres, envers leur planète, en faveur de l’écologie, en faveur de l’égalité des hommes quant à leur couleur de peau, leur appartenance sexuelle, leur race …

Ne faisons pas des rites que nous suivons des carcans vides de sens mais plutôt des soutiens qui nous permettent de nous nourrir de la parole de Dieu qui fait vivre. Sachons en faire des temps de grande communion, accueillants et ouverts, où chacun, à sa façon, pourra étancher sa soif d’un Dieu vrai Père pour tous ses enfants

Soyons des chrétiens ouverts au monde. Retrouvons la valeur réelle de l’Eucharistie, vraie nourriture de notre vie de foi.


Ginette Collet
Salésienne coopératrice

Savoir qu'aucun jour n'est semblable à un autre, et que chaque matin comporte son miracle particulier, son moment magique, où de vieux univers s'écroulent et de nouvelles étoiles apparaissent.

Paulo Coelho



Bonne journée !