LES SALAIRES FARAMINEUX DES BANQUIERS CANADIENS !!!

Au-delà des mouvements spéculatifs, au-delà des rencontres du G20, de l'OPEP et du FMI, au-delà des grandes questions économiques, il y a des factures à payer, des dettes à rembourser, des biens à acheter, de l'argent à placer. La vie quoi...
C'est sur cette réalité, sur la crise telle que vous la vivez ou la vivrez, que cette chronique veut se pencher. Et pour ce faire, n'hésitez pas: commentez, réagissez, questionnez. Nous sommes là pour vous...

Nicolas Duguay, journaliste

27 fév

Ils valent combien, nos banquiers?


D’ici la semaine prochaine, toutes les grandes banques du pays auront dévoilé les résultats financiers d’un premier trimestre qui inquiète bien des gens...

Jusqu’ici, cependant, la rumeur qui veut que les banques canadiennes soient parmi les plus solides du monde semble devoir se confirmer.

La plus grande banque du pays, la Royale, malgré une baisse de ses profits de 15 %, a tout de même réalisé un bénéfice net de plus d’un milliard lors du premier trimestre 2009.

Situation similaire, aussi, chez la TD, la CIBC et la Banque Nationale, les trois institutions ayant été capables, contre toute attente, de garder la tête hors de l’eau et d’engranger des profits.

Depuis le début de la crise, les grandes sociétés financières du monde entier ont perdu des centaines, voire des milliers de milliards de dollars. Au Canada, les banques ont su garder le cap. Et ce, malgré des profits en baisse, en moyenne, de 40 % en 2008.

Sachant ceci, on peut maintenant poser l’épineuse question de la rémunération des banquiers.

Vous aurez appris, cette semaine, que quelques-unes des plus grandes banques du pays, la Nationale, la Royale et la CIBC, ont finalement décidé, après des années de refus, de permettre à leurs actionnaires de se prononcer sur la rémunération des banquiers.

Est-ce à dire que les salaires (faramineux) des banquiers canadiens seront désormais soumis au vote populaire?

Pas vraiment...

En fait, si les mauvaises langues disent que ces consultations non contraignantes demeureront de la poudre aux yeux pour apaiser le commun des actionnaires, d’autres estiment qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.

En effet, on voit mal comment un conseil d’administration pourrait ne tenir aucunement compte de l’opposition d’une forte majorité de ses actionnaires à une politique salariale controversée.

Un pas dans la bonne direction, aussi, parce que de telles consultations offriront aux actionnaires la possibilité de débattre de la rémunération des dirigeants, de poser des questions, d’exiger des réponses et, pourquoi pas, d’en apprendre plus sur un sujet très complexe.

Et peut-être de commencer à imposer une règle de responsabilité: si le dirigeant n’est pas capable d’atteindre ses objectifs à long terme, alors il en payera littéralement les conséquences.

C’est d’ailleurs le modèle de rémunération choisi par un nombre grandissant d’entreprises financières, dont la banque suisse UBS, qui ne verse à ses cadres leur prime annuelle que si l’entreprise atteint certaines cibles.

Ainsi, un banquier ne va pas faire une fortune en misant tout sur une seule année; il ne va pas, non plus, être puni pour une seule mauvaise année...

D’autant plus que plusieurs experts s’entendent pour dire que, logiquement, une crise économique devrait entraîner une hausse des salaires, la rétention du talent étant alors plus nécessaire que jamais.

À ce propos, Jean-Claude Lauzon, de la firme de recrutement Korn/Ferry International, confiait récemment à un collègue de la revue Commerce, David Descôteaux, que « le talent est encore plus recherché dans une période comme celle que nous traversons, car c’est pendant une tempête que l’on mesure la compétence d’un capitaine. Quand la mer est calme, même une chaloupe peut traverser l’océan ».

Cela dit, entre vous et moi, nos banquiers, vous trouvez qu’ils sont trop payés ou non?

Gilles. Ville de Québec - Canada