MARIE COREDEMPTRICE
MARIE COREDEMPTRICE
La sainte Vierge Marie est
Corédemptrice
Je
profite de la fête de l'Immaculée Conception pour publier une étude du R.P.
Guérard des Lauriers parue dans
La Pensée catholique en
1974.
Si je choisis cette date, ce n'est pas par amour du
paradoxe, mais au
contraire parce qu'il y a une unité très profonde entre la
Corédemption
et l'Immaculée Conception, un lien vital entre ces deux
mystères.
Le péché originel a été un refus de la
condition de
créature, un refus de reconnaître le souverain domaine du
Créateur sur toutes
choses, un refus d'adoration et de sacrifice.
Adam et Ève, en se
ré voltant contre Dieu notre Père, se sont séparés de
lui : ils ont perdu
tous les dons de l'ordre surnaturel, et ils ont
profondément blessé l'ordre
naturel, notamment en ceci : l'homme qui
par nature doit offrir à Dieu un
sacrifice (car la sacrifice est la
forme la plus haute et la plus nécessaire
de l'adoration chez une
créature « animal raisonnable », faite pour vivre en
société et
constituée reine de la création), l'homme donc n'est plus capable
de le
faire de façon intègre et achevée, parce que Dieu n'est plus « tenu
»
d'agréer le sacrifice qui provient d'une créture séparée,
révoltée.
Jésus-Christ vient restaurer
avec une magnificence toute
divine ce qui était perdu par le péché, et
vient racheter l'humanité déchue :
il accomplit cela en offrant le
Sacrifice parfait, celui de la Croix, et il
procède ainsi pour
restaurer en tout premier lieu ce qui a été détruit par le
péché
originel, et qui a placé l'humanité tout entière dans une
double
rupture :
– les hommes ont une fin surnaturelle, et ils sont
devenus incapables de l'atteindre puisqu'ils ont perdu la grâce ;
– les
hommes doivent offrir à Dieu un sacrifice, et ils sont devenus incapables de le
faire de façon agréable à Dieu.
À ce sacrifice parfait,
Jésus-Christ associe d'une façon toute spéciale
sa Mère qui, au pied de la
Croix, offre Jésus s'offrant et possède
plusieurs titres pour le faire
:
– elle est la mère de Dieu selon la nature humaine, et c'est ainsi
que
s'offre Jésus qui lui appartient d'une certaine manière ;
– elle
est incluse dans le décret divin qui, tout uniment, décide la
création des
hommes, la permission du péché, l'Incarnation
rédemptrice.
Offrant réellement un sacrifice infiniment agréable
à Dieu, Marie est
par le fait même totalement et préventivement exempte du
péché originel< br />dont la rupture de l'ordre sacrificiel était la
blessure la plus
profonde.
En prévision des mérites
de
Jésus-Christ avec lequel elle ne fait qu'un, elle est rachetée
d'une
manière infiniment admirable, non seulement parce qu'elle ne
contracte
pas le péché d'Adam et est créée dans la grâce divine, mais aussi
parce
qu'elle est corédemptrice : elle n'est pas seulement exempte de
la
morsure au talon, elle écrase la tête du serpent ; elle n'est
pas
seulement l'Immaculée conçue, elle est l'Immaculée
Conception.
Place à ce merveilleuse (et ardue) étude du Père
Guérard des Lauriers : Marie
est
co-Rédemptrice.
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