Une autre sainte pour le Québec bientôt ?
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Une autre sainte pour le Québec bientôt ?
L’incroyable procès de Colette L. Samson
Entre deux bourrasques de neiges, le soir du 8 février dernier, est passé quasi inaperçu un événement d’une beauté et d’une rareté inouïe.
Il était 19 heures, lorsque j’ai franchi le seuil de l’église Saint-Sauveur. J’étais surprise de m’y trouver seule. Cependant, avant que j’aie le temps de me dévêtir, un vieil inconnu avançait vers moi et me lançait de son plus bel accent Acadien : «Bon enfin, y’a du monde icitte!»
Secouant la neige de son chapeau et prenant place à mes côtés comme un ami de toujours, il ajouta : «Y’avait pas mal plus de monde quand ‘est morte! ».
« Elle », c’est Colette L. Samson, laïque. Et ce soir-là, entre deux bourrasques, c’était l’ouverture de son procès de béatification et de canonisation (1).
C’est en assistant à cette cérémonie au protocole impressionnant, 27 ans après sa mort, que j’ai fait la rencontre de cette laïque exemplaire. J’ai été vivement impressionnée par ce que j’ai appris sur elle, et j’ai eu envie d’en savoir davantage sur cette servante de Dieu.
Derrière le masque des gros durs
Colette Lamontagne (1923-1991) est Lévisienne d’origine. Elle épouse Jean-Louis Samson et ensemble, ils ont deux enfants.
En 1974, Mme Samson commence à rendre visite aux prisonniers de ce qui est aujourd’hui appelé le Centre de détention de Québec. Son cœur s’émeut face à ces marginaux. « Derrière le masque de gros tough, il y a toujours de la tendresse », constate celle que plusieurs appellent maman.
II suffit d’ailleurs qu’elle leur parle pour qu’ils se mettent à pleurer. Menaçants, ces gars? Non, c’est plutôt la peur qui les tiraille parce qu’ils ont trop enduré. « Et les gens qui les rejettent ne savent pas ça », poursuit-elle dans une entrevue au journal Le Soleil. Les détenus, lorsque leur libération approchaient, lui exprimaient leur angoisse : où iraient-ils demeurer, eux qui n’avaient rien?
Cela a suffi pour que Mme Samson, veuve depuis peu, retrousse ses manches et ouvre les portes d’un modeste logement de la rue de l’Église, ouvert aux plus démunis du quartier Saint-Roch. Nous sommes en 1978, et la Maison Revivre vient de voir le jour. Les gens qui y entrent reçoivent écoute compatissante, repas chauds et lit propre, la base de la base pour espérer retrouver sa dignité.
« La pauvreté n’est jamais attirante, il est vrai, surtout lorsqu’elle prend les traits d’alcooliques ou de drogués qui voyagent entre Robert-Giffard et la prison. Colette Samson, qui ne sait pas ce que c’est que de demander des références, les accueille tous du plus loin qu’ils arrivent. Au téléphone, elle leur dit : « Sois bien l’aise. Tu peux venir quand tu veux. Ici, c’est gratuit. » » (2)
Avec un tel accueil, des pauvres, il y en vient moult, et le local déborde rapidement.
Redoublant de cette foi inébranlable en la Providence qui lui était si caractéristique, Mme Samson fait appel à des communautés religieuses et à des hommes d’affaires. Ainsi, elle parvient à récolter les fonds nécessaires pour agrandir sa maison et accueillir davantage de pauvres, sur le boulevard Langelier cette fois.
Par et pour la charité
Depuis ses débuts, et encore aujourd’hui, la Maison Revivre ne vit que de charité.
L’histoire se répète ; les protégés de Colette Samson sont toujours plus nombreux, ce qui mène à un deuxième déménagement en 1986, dans une maison à trois étages sur la rue Saint-Vallier Ouest (un ancien édifice appartenant à l’époque à la ligue antituberculeuse!).
C’est à cet endroit qu’encore aujourd’hui, les hommes sans ressources trouvent un toit, une assiette comble, des vêtements chauds et du réconfort.
En 1991, cinq ans seulement après l’ouverture de la Maison, la servante de Dieu Colette Samson décède. « L’église de Saint-Sauveur n’a jamais été aussi remplie que lors de ses funérailles. C’était une chrétienne de grande foi et profondément engagée », témoigne Jean Picher, le curé de Saint-Sauveur–Saint-Roch lors d’une entrevue.
Le plus grand souhait de Mme Samson est toujours au cœur de la mission de la Maison Revivre (3), soit celui que tous ceux qui y viennent puissent connaitre un réveil spirituel et retrouver une nouvelle estime de soi. Comme quoi elle semble toujours veiller sur son œuvre, celle qui nous est aujourd’hui présentée comme un exemple de miséricorde et de don de soi.
Il est réjouissant que l’Église considère béatifier cette femme, laïque, simple, qui a dédié sa vie et ses ressources au service des plus pauvres et qui a réellement fait siennes les paroles de sainte Teresa de Calcutta : « Je n’embrasserais pas un lépreux pour 1 million de dollars, mais pour l’amour de Dieu, oui.»
___________
Notes :
(1) « La béatification est un acte solennel par laquelle l’Eglise déclare la vie et l’action d’une personne authentiquement chrétienne. Elle la donne ainsi en exemple à tous. La béatification n’aboutit qu’au terme d’une longue quête de la vérité qui prend la forme d’un procès où s’affrontent le promoteur de la béatification (le postulateur) et son adversaire, l’avocat du diable. Il s’agit de l’étape qui précède la canonisation. » Source : La Croix.
(2) « Colette Samson dans ses nouveaux locaux », Journal Le Soleil, septembre 1986, Anne-Marie Voisard.
(3) En vue du procès de béatification, les responsables sont à la recherche de témoins qui ont connu Colette Samson. Contactez-les au (418) 523-4343.
par Noémie Brassard
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Une autre sainte pour le Québec bientôt ?
Une célébration spéciale en l’honneur de Mme Samson (1923-1991) a officialisé le projet, le 8 février à l’église Saint-Sauveur de Québec.
C'est parti pour le procès de béatification de Colette Samson
La laïque Colette Samson pourrait être canonisée. Le curé de Saint-Sauveur-Saint-Roch vient d’être nommé postulateur de la canonisation de Colette Samson, fondatrice de la Maison Revivre. Dans sa mission, l’abbé Jean Picher est accompagné de sœur Thérèse Cloutier, de la Congrégation de Notre-Dame.
Une célébration spéciale en l’honneur de Mme Samson (1923-1991) a officialisé le projet, le 8 février à l’église Saint-Sauveur de Québec. Le cardinal Gérald Lacroix, qui a bien connu la fondatrice de la Maison Revivre, a présidé la cérémonie.
Le postulateur doit recueillir des témoignages des gens qui ont connu Colette Samson, examiner ses écrits et envoyer le dossier à Rome, en vue de sa béatification et sa canonisation.
«Il existe de nombreux saints religieux, mais des saints laïcs, ça vaut la peine de les souligner, comme le ministère de miséricorde et de compassion qu’a eu Colette Samson envers les pauvres et les ex-détenus», a exprimé en entrevue le curé Jean Picher, qui se donne un an pour recueillir ces témoignages.
Appui de la Maison Revivre
«Je suis totalement en accord avec la béatification et la canonisation. Colette Samson était humble. Elle donnait de son temps avec amour», affirme Martin Maurice, directeur général de la Maison Revivre.
«C’est un très beau projet. J’ai connu Colette dans tout ce qu’elle était, avec son cœur débordant d’amour et de bienveillance», renchérit l’abbé Alain Pouliot, directeur du personnel au diocèse de Québec.
La mission de la Maison Revivre, fondée en 1977, s’est ensuite élargie. Au-delà de l’aide apportée aux ex-détenus et aux hommes vivant des problématiques de drogue et d’alcool, comme l’hébergement (29 places), l’organisme offre aussi du dépannage alimentaire aux femmes et aux familles. Mme Samsom a été nommée chevalière de l'Ordre national du Québec en 1987.
Un accueil inconditionnel
L’abbé Alain Pouliot a connu Mme Samson dans les années 1980, alors qu’il était jeune prêtre et membre du conseil d’administration de l’organisme. Tout a commencé avec une soirée de réflexion qu’il a animée, à l’invitation de Colette Samson. «C’était une soirée particulière. On a vu entrer un gars gelé dur qui criait. On a dû s’ajuster… On a jasé, puis j’ai donné la messe», raconte celui qui a officié pendant 12 ans les services religieux à la Maison Revivre.
Un autre soir, lors du réveillon de Noël, alors que Colette n’avait rien sous la main pour offrir un repas des Fêtes aux hommes de la maison, un traiteur est arrivé chargé de plats, à quelques heures du souper.
«Elle n’avait pas de grandes compétences de gestion, mais je crois réellement que la providence a agi pour que ça fonctionne. (…) Pendant mes premières années de ministère, j’ai vu à la Maison Revivre un accueil inconditionnel envers les ex-détenus qui n’avaient nulle part où aller. Elle recevait ces gars-là, peu importe leur état. Elle était comme une mère pour eux. Ça m’a permis d’être à l’écoute des pauvres, de leur apporter du bonheur au milieu de leur enfer… J’ai été beaucoup éduqué», confie-t-il.
Une philosophie de vie qui perdure
«On essaie de garder le plus possible la philosophie de vie de Mme Samson, soit d’accueillir les gars sans jugement. Des fois, ils font des rechutes et reviennent. On se demande si on est aidants. Mais comme disait Colette Samson: ‘Et si c’était la bonne?’ Son objectif était toujours d’aider les gars, de leur donner confiance en eux», raconte M. Maurice.
Le directeur général de la Maison Revivre souhaite ajouter d’autres ressources à celles déjà en place pour permettre aux hommes de s’en sortir le mieux possible. «On aimerait faire affaire aussi avec l’AutonHommie, un centre de ressources pour hommes à Limoilou», précise-t-il.
Des caisses de biscuits en dons
La Maison Revivre vit uniquement de dons, que ce soit pour la nourriture, le matériel ou de l’argent pour payer le chauffage. Même le bâtiment a été en quelque sorte donné. Des sœurs ont prêté à Mme Samson le montant sans intérêt pour acheter l’immeuble, qui a servi autrefois comme centre de recherche sur la tuberculose.
Côté alimentaire, Biscuits Leclerc est un partenaire de la première heure. «Alors qu’elle venait de fonder l’organisme, Colette Samson a reçu un appel de M. Leclerc, qui lui a offert gratuitement des biscuits. En la rencontrant, M. Leclerc a été surpris par sa grandeur d’âme et ses intentions. Il a alors décidé de lui donner des biscuits à volonté, tant et aussi longtemps que sa compagnie existe et que la Maison Revivre existe. On reçoit des caisses de biscuits, on n’en manque jamais», détaille M. Maurice.
par Véronique Demers
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Une autre sainte pour le Québec bientôt ?
Depuis plus de 30 ans, la maison revivre est un organisme bénévole d'aide humanitaire a Québec qui apporte de l'aide aux pauvres, fait des dons de vêtements,est une banque alimentaire, une soupe populaire, aide a la réinsertion sociale, aide aux démunis, aide aux sans abris en fournissant de l’hébergement, fais des dons de nourriture, fait de l'aide humanitaire a Québec.
- Maison revivre accueil
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