Contemplons la Trinité, du père Cantalamessa
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Contemplons la Trinité, du père Cantalamessa
Dieu est Amour : Révélation inouïe encore aujourd'hui, pour notre monde païen qui comprend l'amour en terme de sentiment, de psychologie.
Le père Cantalamessa nous fait entrer dans ce mystère de relation qu'est le Dieu un et trine, qui se reflète dans la dimension trinitaire de l'amour humain inscrite dans la structure de la famille, basée sur le Don des personnes (sur le modèle de la Sainte Famille) et non sur des relations de pouvoir et de domination, expression faussée, viciée de l'amour depuis le péché.
Si nous méditions bien la Trinité, le père Cantalamessa nous fait sentir aussi que disparaitraient les guerres entre religions, internes ou externes, car nous réaliserions alors que nous sommes fils d'un même Père.
Père Cantalamessa, La Trinité, école de relation
Pourquoi les chrétiens croient-ils dans la Trinité ? N'est-il pas déjà assez difficile de croire que Dieu existe, sans ajouter en plus le rébus qu'il est « un et trine » ? Il y a aujourd'hui des personnes à qui il ne déplairait pas de laisser la Trinité de côté, également pour pouvoir ainsi mieux dialoguer avec les juifs et les musulmans qui professent la foi dans un Dieu exclusivement unique.
La réponse est que les chrétiens croient que Dieu est un et trine, car ils croient que Dieu est amour ! Si Dieu est amour il doit aimer quelqu'un. Ce n'est pas un amour à vide, qui ne s'adresse à personne. Nous nous demandons : qui Dieu aime-t-il pour être défini amour ?
Une première réponse pourrait être : il aime les hommes ! Mais les hommes existent depuis quelques millions d'années seulement. Qui Dieu aimait-il avant ? Il ne peut pas, en effet, avoir commencé à être amour à un certain moment de l'histoire, car Dieu ne peut pas changer.
Deuxième réponse : auparavant, il aimait le cosmos, l'univers. Mais l'univers existe depuis quelques milliards d'années. Avant, qui Dieu aimait-il pour pouvoir se définir amour ? Nous ne pouvons pas dire : il s'aimait lui-même, car s'aimer soi-même n'est pas de l'amour, mais de l'égoïsme, ou comme le disent les psychologues, du narcissisme.
Et voilà la réponse de la révélation chrétienne. Dieu est amour en lui-même, avant le temps, car depuis toujours il a en lui-même un Fils, le Verbe, qu'il aime d'un amour infini, qui est l'Esprit Saint. Dans chaque amour il y a toujours trois réalités ou sujets : un qui aime, un qui est aimé et l'amour qui les unit. Là où Dieu est conçu comme puissance absolue, il n'y a pas besoin de plusieurs personnes, car la puissance peut très bien être exercée par une seule personne ; il n'en est pas ainsi si Dieu est conçu comme amour absolu.
La théologie s'est servie du terme nature, ou substance pour indiquer en Dieu l'unité, et du terme personne, pour indiquer la distinction. C'est pour cela que nous disons que notre Dieu est un Dieu unique en trois personnes. La doctrine chrétienne de la Trinité n'est pas une régression, un compromis entre le monothéisme et le polythéisme. Elle est au contraire un pas en avant que seul Dieu pouvait faire accomplir à l'esprit humain.
La contemplation de la Trinité peut avoir un impact précieux sur notre vie humaine. Elle est un mystère de relation. Les personnes divines sont en effet définies par la théologie « relations subsistantes ». Cela signifie que les personnes divines n'ont pas de relations, mais sont des relations. Nous, les êtres humains, nous avons des relations - de fils à père, de femme à mari, etc. - , mais nous ne finissons pas dans ces relations ; nous existons également en dehors d'elles et sans elles. Il n'en est pas ainsi du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Nous le savons, le bonheur et le malheur sur terre dépendent dans une large mesure de la qualité de nos relations. La Trinité nous révèle le secret pour avoir de bonnes relations. Ce qui rend une relation belle, libre et gratifiante, c'est l'amour dans ses diverses expressions. On voit ici combien il est important que Dieu soit vu tout d'abord comme amour et non comme pouvoir : l'amour donne, le pouvoir domine. Ce qui empoisonne une relation c'est de vouloir dominer l'autre, le posséder, l'instrumentaliser, au lieu de l'accueillir et de se donner.
Je dois ajouter une observation importante. Le Dieu chrétien est un et trine ! C'est donc aussi la fête de l'unité de Dieu, pas seulement de sa trinité. Nous aussi chrétiens croyons « en un seul Dieu », mais l'unité à laquelle nous croyons n'est pas une unité de nombre, mais de nature. Elle ressemble plus à l'unité de la famille qu'à celle de l'individu, plus à l'unité de la cellule qu'à celle de l'atome.
La première lecture de la fête nous présente le Dieu biblique comme « miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche de grâce ». Telle est la caractéristique qui réunit le plus le Dieu de la Bible, le Dieu de l'islam et le Dieu (ou mieux la religion) bouddhiste et qui se prête donc le plus à un dialogue et à une collaboration entre les grandes religions.
Chaque sourate du Coran commence par l'invocation : « Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux ». Dans le bouddhisme, qui ne connaît pas l'idée d'un Dieu personnel et créateur, le fondement est anthropologique et cosmique : l'homme doit être miséricordieux en raison de la solidarité et de la responsabilité qui le lient à tous les êtres vivants.
Les guerres saintes du passé et le terrorisme religieux d'aujourd'hui sont une trahison, non une apologie, de la propre foi. Comment peut-on tuer au nom d'un Dieu qui continue à se proclamer « le Très Miséricordieux et le Tout Miséricordieux » ? Telle est la tâche la plus urgente du dialogue interreligieux qu'ensemble les croyants de toutes les religions doivent poursuivre pour la paix et le bien de l'humanité.
Traduit de l'italien par Jean-Michel Coulet
ROME, Vendredi 16 mai 2008 (ZENIT.org)
http://www.homelie.biz/article-19657138.html
Le père Cantalamessa nous fait entrer dans ce mystère de relation qu'est le Dieu un et trine, qui se reflète dans la dimension trinitaire de l'amour humain inscrite dans la structure de la famille, basée sur le Don des personnes (sur le modèle de la Sainte Famille) et non sur des relations de pouvoir et de domination, expression faussée, viciée de l'amour depuis le péché.
Si nous méditions bien la Trinité, le père Cantalamessa nous fait sentir aussi que disparaitraient les guerres entre religions, internes ou externes, car nous réaliserions alors que nous sommes fils d'un même Père.
Père Cantalamessa, La Trinité, école de relation
Pourquoi les chrétiens croient-ils dans la Trinité ? N'est-il pas déjà assez difficile de croire que Dieu existe, sans ajouter en plus le rébus qu'il est « un et trine » ? Il y a aujourd'hui des personnes à qui il ne déplairait pas de laisser la Trinité de côté, également pour pouvoir ainsi mieux dialoguer avec les juifs et les musulmans qui professent la foi dans un Dieu exclusivement unique.
La réponse est que les chrétiens croient que Dieu est un et trine, car ils croient que Dieu est amour ! Si Dieu est amour il doit aimer quelqu'un. Ce n'est pas un amour à vide, qui ne s'adresse à personne. Nous nous demandons : qui Dieu aime-t-il pour être défini amour ?
Une première réponse pourrait être : il aime les hommes ! Mais les hommes existent depuis quelques millions d'années seulement. Qui Dieu aimait-il avant ? Il ne peut pas, en effet, avoir commencé à être amour à un certain moment de l'histoire, car Dieu ne peut pas changer.
Deuxième réponse : auparavant, il aimait le cosmos, l'univers. Mais l'univers existe depuis quelques milliards d'années. Avant, qui Dieu aimait-il pour pouvoir se définir amour ? Nous ne pouvons pas dire : il s'aimait lui-même, car s'aimer soi-même n'est pas de l'amour, mais de l'égoïsme, ou comme le disent les psychologues, du narcissisme.
Et voilà la réponse de la révélation chrétienne. Dieu est amour en lui-même, avant le temps, car depuis toujours il a en lui-même un Fils, le Verbe, qu'il aime d'un amour infini, qui est l'Esprit Saint. Dans chaque amour il y a toujours trois réalités ou sujets : un qui aime, un qui est aimé et l'amour qui les unit. Là où Dieu est conçu comme puissance absolue, il n'y a pas besoin de plusieurs personnes, car la puissance peut très bien être exercée par une seule personne ; il n'en est pas ainsi si Dieu est conçu comme amour absolu.
La théologie s'est servie du terme nature, ou substance pour indiquer en Dieu l'unité, et du terme personne, pour indiquer la distinction. C'est pour cela que nous disons que notre Dieu est un Dieu unique en trois personnes. La doctrine chrétienne de la Trinité n'est pas une régression, un compromis entre le monothéisme et le polythéisme. Elle est au contraire un pas en avant que seul Dieu pouvait faire accomplir à l'esprit humain.
La contemplation de la Trinité peut avoir un impact précieux sur notre vie humaine. Elle est un mystère de relation. Les personnes divines sont en effet définies par la théologie « relations subsistantes ». Cela signifie que les personnes divines n'ont pas de relations, mais sont des relations. Nous, les êtres humains, nous avons des relations - de fils à père, de femme à mari, etc. - , mais nous ne finissons pas dans ces relations ; nous existons également en dehors d'elles et sans elles. Il n'en est pas ainsi du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Nous le savons, le bonheur et le malheur sur terre dépendent dans une large mesure de la qualité de nos relations. La Trinité nous révèle le secret pour avoir de bonnes relations. Ce qui rend une relation belle, libre et gratifiante, c'est l'amour dans ses diverses expressions. On voit ici combien il est important que Dieu soit vu tout d'abord comme amour et non comme pouvoir : l'amour donne, le pouvoir domine. Ce qui empoisonne une relation c'est de vouloir dominer l'autre, le posséder, l'instrumentaliser, au lieu de l'accueillir et de se donner.
Je dois ajouter une observation importante. Le Dieu chrétien est un et trine ! C'est donc aussi la fête de l'unité de Dieu, pas seulement de sa trinité. Nous aussi chrétiens croyons « en un seul Dieu », mais l'unité à laquelle nous croyons n'est pas une unité de nombre, mais de nature. Elle ressemble plus à l'unité de la famille qu'à celle de l'individu, plus à l'unité de la cellule qu'à celle de l'atome.
La première lecture de la fête nous présente le Dieu biblique comme « miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche de grâce ». Telle est la caractéristique qui réunit le plus le Dieu de la Bible, le Dieu de l'islam et le Dieu (ou mieux la religion) bouddhiste et qui se prête donc le plus à un dialogue et à une collaboration entre les grandes religions.
Chaque sourate du Coran commence par l'invocation : « Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux ». Dans le bouddhisme, qui ne connaît pas l'idée d'un Dieu personnel et créateur, le fondement est anthropologique et cosmique : l'homme doit être miséricordieux en raison de la solidarité et de la responsabilité qui le lient à tous les êtres vivants.
Les guerres saintes du passé et le terrorisme religieux d'aujourd'hui sont une trahison, non une apologie, de la propre foi. Comment peut-on tuer au nom d'un Dieu qui continue à se proclamer « le Très Miséricordieux et le Tout Miséricordieux » ? Telle est la tâche la plus urgente du dialogue interreligieux qu'ensemble les croyants de toutes les religions doivent poursuivre pour la paix et le bien de l'humanité.
Traduit de l'italien par Jean-Michel Coulet
ROME, Vendredi 16 mai 2008 (ZENIT.org)
http://www.homelie.biz/article-19657138.html
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: Contemplons la Trinité, du père Cantalamessa
Exposé très didactique et clair qui restitue bien la force et la nécessité avec laquelle ce dogme de la Trinité s'est imposé aux Pères des premiers siècles de l'Église chrétienne :
Voir également ce que dit l'homélie du Père Nathan qui nous aidera à contempler cette Réalité qui devrait nous être "plus intime à nous-même que nous-même" (St Augustin) et dans laquelle nous avons oublié de rentrer :
"Aujourd’hui, le sujet est que Dieu, par la médiation du Christ, du Messie, nous a révélé comment, à l’intime de Lui-même, Il est soulevé de l’intérieur par une Vitalité, une Vie, une Lumière, une Fulgurance étonnante (c’est pour cela que la Bible parle souvent de la foudre, des éclairs, du tonnerre, parce que ce soulèvement d’Amour est tonitruant, très puissant). Dieu ne cesse de vivre à l’intérieur de Lui-même d’une Vie extraordinaire dans laquelle nous avons complètement oublié de rentrer. Ce soulèvement nous dit :
« Mais rentrez à nouveau ! votre place n’est pas du tout à l’extérieur du Sein intime de Dieu ! Votre place est tout de suite, immédiatement, à l’intérieur de ce soulèvement intime d’Amour de Dieu avant la création du monde ».
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t40161-dimanche-de-la-trinite-meditation-contemplative-homelie-doc-p-nathan
Voir également ce que dit l'homélie du Père Nathan qui nous aidera à contempler cette Réalité qui devrait nous être "plus intime à nous-même que nous-même" (St Augustin) et dans laquelle nous avons oublié de rentrer :
"Aujourd’hui, le sujet est que Dieu, par la médiation du Christ, du Messie, nous a révélé comment, à l’intime de Lui-même, Il est soulevé de l’intérieur par une Vitalité, une Vie, une Lumière, une Fulgurance étonnante (c’est pour cela que la Bible parle souvent de la foudre, des éclairs, du tonnerre, parce que ce soulèvement d’Amour est tonitruant, très puissant). Dieu ne cesse de vivre à l’intérieur de Lui-même d’une Vie extraordinaire dans laquelle nous avons complètement oublié de rentrer. Ce soulèvement nous dit :
« Mais rentrez à nouveau ! votre place n’est pas du tout à l’extérieur du Sein intime de Dieu ! Votre place est tout de suite, immédiatement, à l’intérieur de ce soulèvement intime d’Amour de Dieu avant la création du monde ».
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t40161-dimanche-de-la-trinite-meditation-contemplative-homelie-doc-p-nathan
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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