L'histoire peut-elle démontrer l'exactitude du message chrétien ?
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L'histoire peut-elle démontrer l'exactitude du message chrétien ?
Enquête sur le Jésus historique : le démontage du rationalisme antichrétien
Depuis le milieu du XIXème siècle au moins, sinon depuis les prétendus Philosophes du XVIIIème siècle, il est courant de distinguer, au nom de la science en général et de la science historique en particulier, un « Jésus de l’Histoire » et un « Jésus de la Foi ». Le premier serait très significativement distinct du « Jésus de la Foi ».
Le thème du Dieu fait Homme, aurait été inventé tardivement et progressivement, du deuxième au quatrième siècle ; un milieu grec païen aurait transformé un rabbin juif de Palestine en demi-dieu, puis dieu hellénique…Il y a là déjà, pour le croyant catholique, toute une série de blasphèmes. La distinction des deux Jésus a du reste été condamnée explicitement par le pape saint Pie X, dans le cadre de sa condamnation globale du modernisme dans l’encyclique Pascendi (1907), au paragraphe 40. Cette encyclique a parfaitement démonté tous les enchaînements logiques de cette démarche moderniste, dressée contre la foi chrétienne, tout en se présentant faussement comme une pure science.
L’Eglise catholique est d’institution divine, voulue par Jésus-Christ, et son message qui est celui du Jésus historique et celui de la Foi, une seule et même personne, est celui d’origine. Les Evangiles donnent un témoignage fiable, véridique de la personne du Christ et de son message. Ils ont été écrits par des témoins directs ou leurs proches – ainsi saint Marc a probablement écrit sous la dictée de saint Pierre – et ne relèvent nullement de réécritures complexes et tardives de 100 à 300.
Le croyant catholique sait qu’il peut faire confiance aux Evangiles et à l’enseignement de l’Eglise. Alors, a-t-il besoin de lire cette Enquête sur le Jésus historique de M. Hutchinson ? Strictement, non. La Foi n’est pas besoin d’être fortifiée ou complétée par une démarche qui se veut purement historique. Néanmoins, le livre intéresse en ce qu’il démonte toutes les hypothèses, car il ne s’agit que d’hypothèses, souvent contradictoires, d’une fausse science historique.
Cette Enquête sur le Jésus historique comprend deux temps logiques majeurs : le rejet de toutes les hypothèses antichrétiennes – car tel est leur but véritable, avoué ou non : lutter contre le christianisme – et la démonstration rationnelle de l’exactitude du message chrétien, apporté par le Christ et transmis par les apôtres.
Le travail est d’une érudition et d’une honnêteté remarquables. Tout au plus regrettera-t-on quelques scories ou franches erreurs ici ou là, comme l’assimilation implicite mais manifeste de l’Israël moderne à l’Israël antique – ce qui est religieusement et historiquement faux. Toutefois, elles n’enlèvent pas sa pertinence générale à l’ouvrage. Nous préférons « judéen » à « juif » employé dans l’ouvrage, pour éviter la confusion, que l’auteur n’est donc parfois pas loin de faire, entre judaïsme antique, pratiqué encore par le Christ qui y met d’ailleurs fin, et le judaïsme moderne, fondé aux IIIème et IVème siècles avec la compilation des Talmouds – commentaires rabbiniques de la Torah – sur le rejet explicite du Christianisme. Ces limites, tout comme l’exposé intellectuellement honnête et développé de tant d’erreurs courantes pour les réfuter, avec les ouvrages sources indiqués en bibliographie, réservent selon nous la lecture de l’ouvrage à un public de chrétiens adultes, formés et fermes dans leur foi.
LES APORIES D’UNE RECHERCHE HISTORIQUE OFFICIELLE DEVOYEE
Le livre est particulièrement passionnant par ce qu’il apprend de l’état de la recherche universitaire aujourd’hui sur les origines du Christianisme. Elle est vraiment monopolisée depuis plus de 150 ans ou par des athées militants et qui l’ont toujours été durant leur vie adulte ou, plus virulents encore, des apostats au milieu de leur âge adulte : ainsi, aujourd’hui d’anciens pasteurs baptistes, qui avaient pratiqué et présidé un culte protestant assez hystérique dans son expression, se trouvent à la pointe d’un combat idéologique antichrétien aux Etats-Unis.
Ces chapitres de l’Enquête sur le Jésus historique sont du plus haut intérêt : il s’agit visiblement pour une pseudo-science militante antichrétienne de raconter fondamentalement n’importe quoi, pourvu que ce ne soit pas la lettre des Evangiles, et encore mois l’enseignement catholique traditionnel, ou même celui des Chrétiens conservateurs – qui se basent pour leurs croyances sur les paroles du Christ, et toutes ses paroles. Tout peut-être proposé, d’un Jésus inexistant, être fictif – extravagance insoutenable, quand bien même elle est encore proclamée par des vedettes de ce monde comme Michel Onfray -, à un Jésus pacifiste ou un Jésus guerrier… Du reste, ces deux hypothèses courantes sont à l’évidence incompatibles entre elles…
Le Jésus pacifiste, sage apolitique et panreligieux, a été particulièrement promu depuis le milieu du XIXème siècle par le protestantisme libéral. Il a, il faut bien le reconnaître, quelques échos parmi des représentants de l’Eglise catholique, en particulier lors des rassemblements interreligieux, alors qu’il diffère du Jésus enseigné par l’Eglise catholique. Mais, en admettant pour le besoin du raisonnement cette hypothèse, il reste alors ce mystère : « Qui se serait donné la peine de crucifier le Jésus du protestantisme libéral ? ». C’est en effet incompréhensible, en supposant l’occupant romain non bienveillant certes mais rationnel, tout comme les autorités sacerdotales judéennes de l’époque. Le message de Jésus a donc pour le moins dérangé, ce qui suppose l’existence d’un message consistant, et non d’un vague humanisme panreligieux exposé avec 1850 ans d’avance – chose du reste très improbable en soi.
De même l’hypothèse du Jésus guerrier, dans la mouvance des Zélotes ne tient pas du tout, et encore moins, intellectuellement : elle s’oppose explicitement aux discours pacifiques des Evangiles, et à la vraisemblance. Les Romains auraient non seulement fait crucifier un rebelle, mais aussi, et de façon immédiate, des centaines de ses disciples. Ils ont procédé ainsi avec plusieurs pseudo-messies guerriers exactement contemporains de Jésus-Christ. Et un Christ guerrier judéen, qui aurait échoué dans sa tentative d’insurrection, n’aurait intéressé sur le long terme personne au sein du judéisme, ou a fortiori au sein du monde païen gréco-romain ; il n’y aurait au final tout simplement pas eu de Christianisme !
La recherche officielle présentée comme « objective » au nom de l’Histoire, est donc totalement biaisée. Et cette démarche biaisée règne dans toutes les universités des deux côtés de l’Atlantique. Curieusement, M. Hutchinson le relève, les archéologues et historiens israéliens, certainement compétents pour la plupart pour la Judée du premier siècle, se montrent aujourd’hui beaucoup moins agressifs et beaucoup plus honnêtes sur ce christianisme primitif. Toutefois, ils ne veulent voir dans le Christ qu’un homme, un rabbin thaumaturge et pacifique parmi tant d’autres, ce qui est mieux que la dénégation haineuse militante, mais ne saurait suffire aux Catholiques. Au moins ces Israéliens démontent la légende de la réinterprétation grecque radicale aux IIème et IIIème siècle du message judéen d’origine.
Ainsi l’idée du messie pacifique, et même d’un messie participant à la nature divine tout en demeurant homme – sans atteindre le dogme de la Trinité, révélé par le Christ – est aussi répandue dans le judéisme de -100 à +100, soit l’époque de la naissance du Christianisme. Rejetée explicitement et totalement le judaïsme moderne, elle ne l’était pas, et pour cause, dans le judéisme du temps du Christ. Ces idées n’étaient pas admises par tous ou majoritaires, mais elles étaient présentes parmi d’autres. De nombreux textes judéens de l’époque, pour beaucoup redécouverts par l’archéologie, en témoignent. Et il n’y a donc pas lieu d’inventer un Christ essénien, appartenant à une secte très marginale du judéisme et au message significativement différent du sien. Le message essénien vise la communauté très réduite des parfaits dans l’observance la plus minutieuse de la Loi mosaïque, et ne constitue certainement pas dans un message universel de Salut, s’adressant à absolument tous les Hommes.
Toutes ces hypothèses pseudo-scientifiques présentées par leurs inventeurs ou épigones –car à peu près tout, et surtout le pire, a été inventé dès 1850 – renaissent aussi pour le grand public par l’action des grands médias désinformateurs. Ils commandent de multiples documentaires « démystificateurs » sur les origines du Christianisme. Des archéologues en manque de fonds ou de notoriété ont souvent la faiblesse d’y collaborer, en servant de caution intellectuelle à des œuvres de grande imagination, et d’imagination blasphématoire. C’est ainsi que reviennent régulièrement de prétendues découvertes sur le tombeau véritable de Jésus – alors qu’il est situé de façon crédible, plus que probable, au Saint-Sépulcre à Jérusalem. Ces hypothèses contestataires se basent sur un nom figurant un tombeau ou un sarcophage, avec une combinaison du type « Josué (soit Jésus) fils de Joseph ». Or cette combinaison est des plus courantes au Ier siècle ! Le sommet du blasphème, et on peine à l’écrire, est parfois formulé lorsque sont trouvés des ossements dans le sarcophage d’un tel Josué. Ainsi est nié, bien légèrement, le miracle de la Résurrection. Tout ceci est aussi blasphématoire qu’infondé intellectuellement. Les archéologues israéliens, nullement soucieux d’apologétique chrétienne, protestent d’ailleurs régulièrement contre de telles démarches qui selon eux discréditent leur profession, qui veut basée sur des fondements scientifiques sérieux.
LE JESUS HISTORIQUE EST CELUI DES EVANGILES
Le Jésus historique est-il bien celui des Evangiles ? La chose est évidente pour le catholique, comme sa négation est évidente pour une recherche universitaire dévoyée. Les théoriciens du Christianisme primitif n’ont paradoxalement guère d’autres documents écrits que les Evangiles. Les auteurs païens contemporains ou légèrement postérieurs au Christ, comme Tacite, Suétone, ou Plutarque, ne s’y intéressaient pas ou pas du tout ; Tacite et Suétone mentionnent en quelques lignes les rumeurs hostiles de leurs temps, totalement infondées. De façon générale, les mêmes qui veulent mordicus réhabiliter les pires empereurs comme Caligula ou Néron, en sollicitant les textes des auteurs latins pour leur faire dire le contraire de leur sens obvie, ou au contraire soutenir leur caractère peu fiable sur le plan historique, y voyant une vengeance peu fine de la classe sénatoriale – ce qui n’est pas complètement faux – suivent au contraire à la lettre ces quelques lignes hostiles aux Chrétiens, voire en rajoutent de leur fait !
De même, si les Evangiles canoniques sont estimés, bien légèrement, aussi tardifs que peu fiables, il est fait grand cas d’évangiles apocryphes, eux vraiment tardifs, ou d’évangiles non seulement apocryphes mais gnostiques, qui font dire à un Christ pour le coup fictif le contraire de son message et emploient des termes liées à des traditions gnostiques grecques ou gréco-égyptiennes qui n’ont rien à voir avec la Judée du premier siècle. Bref, les Evangiles canoniques sont vrais, et les apocryphes faux. Ces apocryphes renseignent au mieux sur les textes de communautés chrétiennes dissidentes des IIème et IIIème siècles, schismatiques et hérétiques, et non sur la primitive Eglise authentique.
La malhonnêteté des rationalistes est constante. Hutchinson se livre à quelques convaincantes démonstrations par l’absurde. Ceux qui nient l’existence du Christ, ou du moins la dimension historique des Evangiles, pourraient tout aussi bien nier le grand historien judéen Flavius Josèphe mentionné par strictement aucun autre auteur contemporain ou postérieur, et dénier toute valeur historique à son travail… Ce dont ils s’abstiennent naturellement.
Ainsi, les examens historiques honnêtes des Evangiles démontrent qu’ils ont été écrits en un grec typique du Proche-Orient de cette époque, un grec correct et parfois sémitisant. Ce dernier caractère original est très présent chez saint Marc, presque absent chez saint Jean. Mais ce dernier évangile propose des descriptions de Jérusalem, en particulier des portiques, qui servent de décors à des miracles du Christ, qui ont été corroborés sur place par l’archéologie. Hutchinson évoque ce paradoxe d’archéologues israéliens se servant de saint Jean comme une source sûre, tandis que tant d’universitaires des deux côtés de l’Atlantique veulent absolument voir dans le quatrième évangile une œuvre tardive d’invention grecque, totalement coupée de racines palestiniennes !
Hutchinson ose aussi évoquer la question de la stratification des textes : les Evangiles, sont chacun dans son genre, et les trois synoptiques – saint Marc, saint Matthieu, saint Luc – entre eux particulièrement, d’une grande unité stylistique. Des textes composés au fil des siècles laisseraient forcément transparaître ce caractère composite. Il a pu y avoir pour chaque évangile une période de rédaction, peut-être d’une décennie, vers 40 pour les synoptiques et 60 pour saint Jean ; la stratification, espérant indiquer quels sont les paragraphes les plus anciens et ceux ajoutés par le rédacteur, ne peut proposer que des hypothèses plus ou moins indémontrables. Mais, souligne Hutchinson, les passages considérés par les scientistes antichrétiens comme d’évidentes interpolations tardives, dont celles absolument essentielles revendiquant la divinité du Christ, paraissent à la réflexion relever plutôt des passages les plus anciens. Les petites variations de détails dans les Evangiles ne sont pas des « contradictions » qui rendraient le message douteux : au contraire, elles le confirment, car les témoignages se recoupent sur l’essentiel. M. Hutchinson fait appel à la technique policière à ce sujet : des témoignages qui concordent tous parfaitement ne traduisent pas une vérité mais trahissent au contraire une histoire fabriquée, afin de tromper, tandis que lorsque tous convergent sur l’essentiel et non sur tous les détails, l’histoire est vraie.
En effet, le thème de Jésus vrai homme et vrai Dieu, et vraiment ressuscité dans sa chair, forme le cœur du message chrétien. Un simple thaumaturge judéen, bienveillant et doux n’aurait certainement pas suscité tant d’enthousiasme religieux, surtout après sa mort ignominieuse par crucifixion. Les premiers Chrétiens ont vu le Christ ressuscité, ou précise-t-il par précaution oratoire, ont été absolument convaincus de l’avoir vu et ont tenu à le faire savoir.
Dans l’Antiquité, on s’est déjà beaucoup moqué d’eux sur leur croyance en la Résurrection du Christ, et la résurrection des morts au Dernier Jour qu’elle annonce, comme en témoigne le passage de saint Paul à Athènes (dans les Actes des Apôtres). Mais le Chrétien doit croire tout simplement à ces vérités fondamentales. Le Credo, mis en forme de façon définitive au IVème siècle, n’a été que l’expression de cette foi de la primitive église, et certainement pas une invention tardive de l’empereur Constantin et quelques évêques de son entourage, comme on le lit encore parfois…
L’Enquête sur le Jésus historique démonte avec talent une multitude d’hypothèses absurdes – nous ne les avons pas toutes indiquées – et confirme magistralement ce que l’Eglise catholique a toujours su. M. Hutchinson dans un univers universitaire antichrétien militant, a accomplis une œuvre utile, en usant de science véritable contre une fausse science pervertie.
ENQUÊTE SUR LE JÉSUS HISTORIQUE DE Robert J HUTCHINSON : HISTOIRE HONNETE ET FOI CHRETIENNE
Ainsi, la vraie science n’est aucunement en opposition, bien au contraire, avec le message chrétien. Hutchinson a démonté à peu près tous les mensonges pseudo-scientifiques courants, et ils sont nombreux, sur le Christ et l’Eglise primitive. Comme historien, Hutchinson a procédé avec une compétence et une honnêteté rarissimes.
Toutefois, rappelons que ce livre ne relève pas de l’apologétique au sens strict. Après ce constat intellectuel honnête, qui confirme que le Jésus de l’Histoire est bien celui de la Foi, il faut pour tout homme adhérer au message du Christ avec la Foi. Le Christ propose la seule voie du Salut, de la Vie Eternelle. Il est bien donc plus qu’un simple personnage historique essentiel pour comprendre l’Histoire de l’humanité.
Octave THIBAULT
http://reinformation.tv/enquete-jesus-historique-rationalisme-antichretien-demontage-thibault-72921-2/
Depuis le milieu du XIXème siècle au moins, sinon depuis les prétendus Philosophes du XVIIIème siècle, il est courant de distinguer, au nom de la science en général et de la science historique en particulier, un « Jésus de l’Histoire » et un « Jésus de la Foi ». Le premier serait très significativement distinct du « Jésus de la Foi ».
Le thème du Dieu fait Homme, aurait été inventé tardivement et progressivement, du deuxième au quatrième siècle ; un milieu grec païen aurait transformé un rabbin juif de Palestine en demi-dieu, puis dieu hellénique…Il y a là déjà, pour le croyant catholique, toute une série de blasphèmes. La distinction des deux Jésus a du reste été condamnée explicitement par le pape saint Pie X, dans le cadre de sa condamnation globale du modernisme dans l’encyclique Pascendi (1907), au paragraphe 40. Cette encyclique a parfaitement démonté tous les enchaînements logiques de cette démarche moderniste, dressée contre la foi chrétienne, tout en se présentant faussement comme une pure science.
L’Eglise catholique est d’institution divine, voulue par Jésus-Christ, et son message qui est celui du Jésus historique et celui de la Foi, une seule et même personne, est celui d’origine. Les Evangiles donnent un témoignage fiable, véridique de la personne du Christ et de son message. Ils ont été écrits par des témoins directs ou leurs proches – ainsi saint Marc a probablement écrit sous la dictée de saint Pierre – et ne relèvent nullement de réécritures complexes et tardives de 100 à 300.
Le croyant catholique sait qu’il peut faire confiance aux Evangiles et à l’enseignement de l’Eglise. Alors, a-t-il besoin de lire cette Enquête sur le Jésus historique de M. Hutchinson ? Strictement, non. La Foi n’est pas besoin d’être fortifiée ou complétée par une démarche qui se veut purement historique. Néanmoins, le livre intéresse en ce qu’il démonte toutes les hypothèses, car il ne s’agit que d’hypothèses, souvent contradictoires, d’une fausse science historique.
Cette Enquête sur le Jésus historique comprend deux temps logiques majeurs : le rejet de toutes les hypothèses antichrétiennes – car tel est leur but véritable, avoué ou non : lutter contre le christianisme – et la démonstration rationnelle de l’exactitude du message chrétien, apporté par le Christ et transmis par les apôtres.
Le travail est d’une érudition et d’une honnêteté remarquables. Tout au plus regrettera-t-on quelques scories ou franches erreurs ici ou là, comme l’assimilation implicite mais manifeste de l’Israël moderne à l’Israël antique – ce qui est religieusement et historiquement faux. Toutefois, elles n’enlèvent pas sa pertinence générale à l’ouvrage. Nous préférons « judéen » à « juif » employé dans l’ouvrage, pour éviter la confusion, que l’auteur n’est donc parfois pas loin de faire, entre judaïsme antique, pratiqué encore par le Christ qui y met d’ailleurs fin, et le judaïsme moderne, fondé aux IIIème et IVème siècles avec la compilation des Talmouds – commentaires rabbiniques de la Torah – sur le rejet explicite du Christianisme. Ces limites, tout comme l’exposé intellectuellement honnête et développé de tant d’erreurs courantes pour les réfuter, avec les ouvrages sources indiqués en bibliographie, réservent selon nous la lecture de l’ouvrage à un public de chrétiens adultes, formés et fermes dans leur foi.
LES APORIES D’UNE RECHERCHE HISTORIQUE OFFICIELLE DEVOYEE
Le livre est particulièrement passionnant par ce qu’il apprend de l’état de la recherche universitaire aujourd’hui sur les origines du Christianisme. Elle est vraiment monopolisée depuis plus de 150 ans ou par des athées militants et qui l’ont toujours été durant leur vie adulte ou, plus virulents encore, des apostats au milieu de leur âge adulte : ainsi, aujourd’hui d’anciens pasteurs baptistes, qui avaient pratiqué et présidé un culte protestant assez hystérique dans son expression, se trouvent à la pointe d’un combat idéologique antichrétien aux Etats-Unis.
Ces chapitres de l’Enquête sur le Jésus historique sont du plus haut intérêt : il s’agit visiblement pour une pseudo-science militante antichrétienne de raconter fondamentalement n’importe quoi, pourvu que ce ne soit pas la lettre des Evangiles, et encore mois l’enseignement catholique traditionnel, ou même celui des Chrétiens conservateurs – qui se basent pour leurs croyances sur les paroles du Christ, et toutes ses paroles. Tout peut-être proposé, d’un Jésus inexistant, être fictif – extravagance insoutenable, quand bien même elle est encore proclamée par des vedettes de ce monde comme Michel Onfray -, à un Jésus pacifiste ou un Jésus guerrier… Du reste, ces deux hypothèses courantes sont à l’évidence incompatibles entre elles…
Le Jésus pacifiste, sage apolitique et panreligieux, a été particulièrement promu depuis le milieu du XIXème siècle par le protestantisme libéral. Il a, il faut bien le reconnaître, quelques échos parmi des représentants de l’Eglise catholique, en particulier lors des rassemblements interreligieux, alors qu’il diffère du Jésus enseigné par l’Eglise catholique. Mais, en admettant pour le besoin du raisonnement cette hypothèse, il reste alors ce mystère : « Qui se serait donné la peine de crucifier le Jésus du protestantisme libéral ? ». C’est en effet incompréhensible, en supposant l’occupant romain non bienveillant certes mais rationnel, tout comme les autorités sacerdotales judéennes de l’époque. Le message de Jésus a donc pour le moins dérangé, ce qui suppose l’existence d’un message consistant, et non d’un vague humanisme panreligieux exposé avec 1850 ans d’avance – chose du reste très improbable en soi.
De même l’hypothèse du Jésus guerrier, dans la mouvance des Zélotes ne tient pas du tout, et encore moins, intellectuellement : elle s’oppose explicitement aux discours pacifiques des Evangiles, et à la vraisemblance. Les Romains auraient non seulement fait crucifier un rebelle, mais aussi, et de façon immédiate, des centaines de ses disciples. Ils ont procédé ainsi avec plusieurs pseudo-messies guerriers exactement contemporains de Jésus-Christ. Et un Christ guerrier judéen, qui aurait échoué dans sa tentative d’insurrection, n’aurait intéressé sur le long terme personne au sein du judéisme, ou a fortiori au sein du monde païen gréco-romain ; il n’y aurait au final tout simplement pas eu de Christianisme !
La recherche officielle présentée comme « objective » au nom de l’Histoire, est donc totalement biaisée. Et cette démarche biaisée règne dans toutes les universités des deux côtés de l’Atlantique. Curieusement, M. Hutchinson le relève, les archéologues et historiens israéliens, certainement compétents pour la plupart pour la Judée du premier siècle, se montrent aujourd’hui beaucoup moins agressifs et beaucoup plus honnêtes sur ce christianisme primitif. Toutefois, ils ne veulent voir dans le Christ qu’un homme, un rabbin thaumaturge et pacifique parmi tant d’autres, ce qui est mieux que la dénégation haineuse militante, mais ne saurait suffire aux Catholiques. Au moins ces Israéliens démontent la légende de la réinterprétation grecque radicale aux IIème et IIIème siècle du message judéen d’origine.
Ainsi l’idée du messie pacifique, et même d’un messie participant à la nature divine tout en demeurant homme – sans atteindre le dogme de la Trinité, révélé par le Christ – est aussi répandue dans le judéisme de -100 à +100, soit l’époque de la naissance du Christianisme. Rejetée explicitement et totalement le judaïsme moderne, elle ne l’était pas, et pour cause, dans le judéisme du temps du Christ. Ces idées n’étaient pas admises par tous ou majoritaires, mais elles étaient présentes parmi d’autres. De nombreux textes judéens de l’époque, pour beaucoup redécouverts par l’archéologie, en témoignent. Et il n’y a donc pas lieu d’inventer un Christ essénien, appartenant à une secte très marginale du judéisme et au message significativement différent du sien. Le message essénien vise la communauté très réduite des parfaits dans l’observance la plus minutieuse de la Loi mosaïque, et ne constitue certainement pas dans un message universel de Salut, s’adressant à absolument tous les Hommes.
Toutes ces hypothèses pseudo-scientifiques présentées par leurs inventeurs ou épigones –car à peu près tout, et surtout le pire, a été inventé dès 1850 – renaissent aussi pour le grand public par l’action des grands médias désinformateurs. Ils commandent de multiples documentaires « démystificateurs » sur les origines du Christianisme. Des archéologues en manque de fonds ou de notoriété ont souvent la faiblesse d’y collaborer, en servant de caution intellectuelle à des œuvres de grande imagination, et d’imagination blasphématoire. C’est ainsi que reviennent régulièrement de prétendues découvertes sur le tombeau véritable de Jésus – alors qu’il est situé de façon crédible, plus que probable, au Saint-Sépulcre à Jérusalem. Ces hypothèses contestataires se basent sur un nom figurant un tombeau ou un sarcophage, avec une combinaison du type « Josué (soit Jésus) fils de Joseph ». Or cette combinaison est des plus courantes au Ier siècle ! Le sommet du blasphème, et on peine à l’écrire, est parfois formulé lorsque sont trouvés des ossements dans le sarcophage d’un tel Josué. Ainsi est nié, bien légèrement, le miracle de la Résurrection. Tout ceci est aussi blasphématoire qu’infondé intellectuellement. Les archéologues israéliens, nullement soucieux d’apologétique chrétienne, protestent d’ailleurs régulièrement contre de telles démarches qui selon eux discréditent leur profession, qui veut basée sur des fondements scientifiques sérieux.
LE JESUS HISTORIQUE EST CELUI DES EVANGILES
Le Jésus historique est-il bien celui des Evangiles ? La chose est évidente pour le catholique, comme sa négation est évidente pour une recherche universitaire dévoyée. Les théoriciens du Christianisme primitif n’ont paradoxalement guère d’autres documents écrits que les Evangiles. Les auteurs païens contemporains ou légèrement postérieurs au Christ, comme Tacite, Suétone, ou Plutarque, ne s’y intéressaient pas ou pas du tout ; Tacite et Suétone mentionnent en quelques lignes les rumeurs hostiles de leurs temps, totalement infondées. De façon générale, les mêmes qui veulent mordicus réhabiliter les pires empereurs comme Caligula ou Néron, en sollicitant les textes des auteurs latins pour leur faire dire le contraire de leur sens obvie, ou au contraire soutenir leur caractère peu fiable sur le plan historique, y voyant une vengeance peu fine de la classe sénatoriale – ce qui n’est pas complètement faux – suivent au contraire à la lettre ces quelques lignes hostiles aux Chrétiens, voire en rajoutent de leur fait !
De même, si les Evangiles canoniques sont estimés, bien légèrement, aussi tardifs que peu fiables, il est fait grand cas d’évangiles apocryphes, eux vraiment tardifs, ou d’évangiles non seulement apocryphes mais gnostiques, qui font dire à un Christ pour le coup fictif le contraire de son message et emploient des termes liées à des traditions gnostiques grecques ou gréco-égyptiennes qui n’ont rien à voir avec la Judée du premier siècle. Bref, les Evangiles canoniques sont vrais, et les apocryphes faux. Ces apocryphes renseignent au mieux sur les textes de communautés chrétiennes dissidentes des IIème et IIIème siècles, schismatiques et hérétiques, et non sur la primitive Eglise authentique.
La malhonnêteté des rationalistes est constante. Hutchinson se livre à quelques convaincantes démonstrations par l’absurde. Ceux qui nient l’existence du Christ, ou du moins la dimension historique des Evangiles, pourraient tout aussi bien nier le grand historien judéen Flavius Josèphe mentionné par strictement aucun autre auteur contemporain ou postérieur, et dénier toute valeur historique à son travail… Ce dont ils s’abstiennent naturellement.
Ainsi, les examens historiques honnêtes des Evangiles démontrent qu’ils ont été écrits en un grec typique du Proche-Orient de cette époque, un grec correct et parfois sémitisant. Ce dernier caractère original est très présent chez saint Marc, presque absent chez saint Jean. Mais ce dernier évangile propose des descriptions de Jérusalem, en particulier des portiques, qui servent de décors à des miracles du Christ, qui ont été corroborés sur place par l’archéologie. Hutchinson évoque ce paradoxe d’archéologues israéliens se servant de saint Jean comme une source sûre, tandis que tant d’universitaires des deux côtés de l’Atlantique veulent absolument voir dans le quatrième évangile une œuvre tardive d’invention grecque, totalement coupée de racines palestiniennes !
Hutchinson ose aussi évoquer la question de la stratification des textes : les Evangiles, sont chacun dans son genre, et les trois synoptiques – saint Marc, saint Matthieu, saint Luc – entre eux particulièrement, d’une grande unité stylistique. Des textes composés au fil des siècles laisseraient forcément transparaître ce caractère composite. Il a pu y avoir pour chaque évangile une période de rédaction, peut-être d’une décennie, vers 40 pour les synoptiques et 60 pour saint Jean ; la stratification, espérant indiquer quels sont les paragraphes les plus anciens et ceux ajoutés par le rédacteur, ne peut proposer que des hypothèses plus ou moins indémontrables. Mais, souligne Hutchinson, les passages considérés par les scientistes antichrétiens comme d’évidentes interpolations tardives, dont celles absolument essentielles revendiquant la divinité du Christ, paraissent à la réflexion relever plutôt des passages les plus anciens. Les petites variations de détails dans les Evangiles ne sont pas des « contradictions » qui rendraient le message douteux : au contraire, elles le confirment, car les témoignages se recoupent sur l’essentiel. M. Hutchinson fait appel à la technique policière à ce sujet : des témoignages qui concordent tous parfaitement ne traduisent pas une vérité mais trahissent au contraire une histoire fabriquée, afin de tromper, tandis que lorsque tous convergent sur l’essentiel et non sur tous les détails, l’histoire est vraie.
En effet, le thème de Jésus vrai homme et vrai Dieu, et vraiment ressuscité dans sa chair, forme le cœur du message chrétien. Un simple thaumaturge judéen, bienveillant et doux n’aurait certainement pas suscité tant d’enthousiasme religieux, surtout après sa mort ignominieuse par crucifixion. Les premiers Chrétiens ont vu le Christ ressuscité, ou précise-t-il par précaution oratoire, ont été absolument convaincus de l’avoir vu et ont tenu à le faire savoir.
Dans l’Antiquité, on s’est déjà beaucoup moqué d’eux sur leur croyance en la Résurrection du Christ, et la résurrection des morts au Dernier Jour qu’elle annonce, comme en témoigne le passage de saint Paul à Athènes (dans les Actes des Apôtres). Mais le Chrétien doit croire tout simplement à ces vérités fondamentales. Le Credo, mis en forme de façon définitive au IVème siècle, n’a été que l’expression de cette foi de la primitive église, et certainement pas une invention tardive de l’empereur Constantin et quelques évêques de son entourage, comme on le lit encore parfois…
L’Enquête sur le Jésus historique démonte avec talent une multitude d’hypothèses absurdes – nous ne les avons pas toutes indiquées – et confirme magistralement ce que l’Eglise catholique a toujours su. M. Hutchinson dans un univers universitaire antichrétien militant, a accomplis une œuvre utile, en usant de science véritable contre une fausse science pervertie.
ENQUÊTE SUR LE JÉSUS HISTORIQUE DE Robert J HUTCHINSON : HISTOIRE HONNETE ET FOI CHRETIENNE
Ainsi, la vraie science n’est aucunement en opposition, bien au contraire, avec le message chrétien. Hutchinson a démonté à peu près tous les mensonges pseudo-scientifiques courants, et ils sont nombreux, sur le Christ et l’Eglise primitive. Comme historien, Hutchinson a procédé avec une compétence et une honnêteté rarissimes.
Toutefois, rappelons que ce livre ne relève pas de l’apologétique au sens strict. Après ce constat intellectuel honnête, qui confirme que le Jésus de l’Histoire est bien celui de la Foi, il faut pour tout homme adhérer au message du Christ avec la Foi. Le Christ propose la seule voie du Salut, de la Vie Eternelle. Il est bien donc plus qu’un simple personnage historique essentiel pour comprendre l’Histoire de l’humanité.
Octave THIBAULT
http://reinformation.tv/enquete-jesus-historique-rationalisme-antichretien-demontage-thibault-72921-2/
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Inscription : 15/07/2016
Re: L'histoire peut-elle démontrer l'exactitude du message chrétien ?
Voir aussi Gérald Messadié "l'Homme qui devint Dieu" un tome entier est dédié aux sources historiques
jacques58fan- Combat l'antechrist
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