L’originalité est la racine de l’envie et de la division
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L’originalité est la racine de l’envie et de la division
Le XXIe siècle est celui de la recherche de l’originalité à tout prix. Bien loin des enseignements chrétiens, les individus cherchent à émerger de la foule en se montrant différents des autres. Triste époque athée qui court à sa perte, conformément à son origine nihiliste. Nous allons découvrir l’extrait d’un courrier édifiant du père général Edmond Jolly, deuxième successeur de saint Vincent de Paul.
Extrait de la lettre du père général Edmond Jolly rédigée le 18 octobre 1684
« C’est pourquoi je vous dirai, monsieur, qu’encore qu’avec les saints et les maîtres de la vie spirituelle nous reconnaissions que l’oraison élevée et extraordinaire, lorsqu’elle vient de Dieu, est très bonne, étant un don très grand de sa divine Majesté et un témoignage particulier de son amour, néanmoins elle peut être occasion à plusieurs d’illusion et de tromperie, quand on s’y veut introduire de soi-même, et sans s’être auparavant fort exercé dans la mortification de ses passions, de sa propre volonté et de son propre jugement. Les saints disent communément que c’est une tromperie que de croire qu’on puisse arriver à cette oraison élevée par ses propres forces et industrie. Je mettrai ici les paroles de saint Bernard à ce propos :
« Ecclesia, dit-il, non scrutatrix Majestatis est, sed voluntatis, si aliquando per excessum rapi in illam contingat, digitus Dei est dignantis levare hominem, non temeritas hominis insolentis Dei alta pervalens : cum enim Apostolus raptum se commemoret, ut ausum excuset, quisnam alter praesumat huic se divinae Majestatis horrendo scrutinio propriis intricare conatibus. »
« L’Église ne cherche pas à scruter la Majesté divine, mais, s ’il arrivait un jour que la volonté tombe en extase, c’est au doigt de Dieu qu ’il reviendrait d’élever l’homme et non à la témérité humaine de chercher à parvenir aux hauteurs de Dieu ; en effet, alors que l’Apôtre rappelait ses extases en s’excusant de son audace, qui oserait présumer de lui-même dans une exploration redoutable de la divine Majesté. »
Ce n’est donc pas une oraison en laquelle on doive s’ingérer de soi-même, et sur laquelle il soit aisé de donner des règles, puisque Dieu s’est réservé de la communiquer à qui bon lui semble, et d’être le maître de ceux qu’il conduit par cette voie, lesquels, selon le sentiment des saints, sont en fort petit nombre ; et l’expérience a fait voir, ainsi que notre vénérable père et Fondateur nous l’a dit publiquement, en parlant de l’oraison, que plusieurs avaient été trompés, aspirant d’eux-mêmes à cette oraison extraordinaire, et s’étaient trouvés vides des vertus chrétiennes, qui est ce que nous devons rechercher et à quoi nous doit servir l’oraison, laquelle est bonne à proportion qu’elle nous fait vivre dans la pratique de l’humilité et de l’obéissance, et, comme j’ai dit, des autres vertus chrétiennes : tout cela est parfaitement bien expliqué dans l’histoire de la vie de notre père, au chapitre de son oraison.
Pour revenir à ce qui nous regarde en particulier, vous savez, monsieur, ce qui est porté dans nos règles, que nous devons procurer de garder en toutes choses l’uniformité, et en particulier dans la manière de diriger, d’enseigner, de gouverner, et à l’égard des pratiques spirituelles, et fuir la singularité (on emploierait aujourd’hui le terme d’originalité) comme la racine de l’envie et de la division : suivant quoi il ne faut point introduire dans notre Congrégation une nouvelle manière d’oraison, mais nous tenir à celle qui nous a été enseignée par notre vénérable fondateur, avec laquelle il s’est sanctifié, et a fait, par la grâce de Notre-Seigneur, les grandes œuvres qu’un chacun admire encore tous les jours ; il l’a apprise des saints et du saint des saints, Notre-Seigneur, avec lequel vous savez qu’il a eu tant de communication. Elle est sûre et hors de crainte d’illusion, elle est conforme à nos usages, elle nous porte à la pratique des vraies vertus, et mettra en état ceux qui la pratiqueront fidèlement d’être élevés de Dieu à quelque chose de plus haut, quand il lui plaira ; et je crois que nous ferons sagement, suivant la pratique de notre même père, de nous asseoir ici, comme partout ailleurs, dans la dernière place, attendant que celui qui nous a invités nous dise lui-même de monter plus haut.
Mon intention donc n’est pas de blâmer la contemplation, mais d’éviter que nous ne nous ingérions, par nous-mêmes, à ce à quoi nous devons être appelés de Dieu immédiatement, et que l’on n’introduise point en la Compagnie une singularité qui lui pourrait être fort préjudiciable. »
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