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Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!

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Message par M1234 Dim 23 Oct 2016 - 14:34

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À LONGPONT COMME À CHARTRES, ON PRIAIT DÉJÀ « LA VIERGE QUI DOIT ENFANTER » AVANT MÊME DE CONNAÎTRE LE CHRIST

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

Comme la Cathédrale de Chartres, la Basilique de Longpont-sur-Orge (Essonne) a été élevée sur un ancien lieu de culte druidique : on y a prié très tôt « la Vierge qui doit enfanter » en écho au grand signe annoncé par la prophétie d’Isaïe (Is 7,14) mais ce lieu très antique est toujours bien actuel et il abrite aujourd’hui un des plus grands reliquaires connus.

On raconte qu’un jour, il y a très longtemps, des bûcherons gaulois auraient découvert, dans le creux d’un chêne à Longpont, près de Montlhéry (91), à 25 km au sud-ouest de Paris, une statue de bois représentant une femme avec un enfant dans les bras. L’effigie était accompagnée d’une inscription latine mystérieuse pour les païens : Virgini pariturae (« À la Vierge qui va enfanter »).
Les druides auraient alors commencé à vénérer cette image de la déesse mère.

Plus tard saint Denis (+ 272) et son compagnon saint Yon, seraient passés par Longpont.
Ils expliquèrent alors aux druides comment la prophétie sur la Vierge s’était enfin réalisée avec la naissance du Christ. Celle que les Gaulois du bord de l’Orge vénéraient sans la connaître était bien la Vierge Marie, mère du Sauveur. Saint Yon serait resté sur place, où il aurait annoncé l’Évangile. Il aurait été décapité vers 290. Avant de partir pour Paris, saint Denis aurait laissé à Longpont une précieuse relique : un morceau du voile de la Sainte Vierge.

Une statue et une relique seraient donc à l’origine du sanctuaire de Notre Dame de Longpont.
Depuis ces origines, présence chrétienne et dévotion mariale n’ont jamais été démenties en ce haut lieu. Le sanctuaire est même devenu une grande étape sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (via Turonensis, ou chemin de Tours).

Au tournant du XIe siècle, Longpont connaît un essor prodigieux.
Guy Ier, comte de Montlhéry, (+ vers 1095) et son épouse Hodierne entreprend la construction d’une église en lieu et place de la chapelle originelle. La première pierre est posée en 1031 en la fête de l’Annonciation (25 mars), en présence du roi Robert le Pieux et de l’évêque de Paris, Humbert de Vergy. Le chantier va durer 150 ans.Dès 1040, Geoffroy, nouvel évêque de Paris, confirme que le sanctuaire est « bâti et dédié en l’honneur de la Mère de Dieu ». En 1061, Guy Ier et son épouse, Hodierne de Gometz, obtiennent du puissant abbé de Cluny, saint Hugues, l’implantation d’un prieuré à Longpont. Vingt-deux moines s’y installent.

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Longpont-ex-voto

Hodierne est une figure marquante de la sainteté féminine au Moyen Âge.
L’Église ne l’a pas canonisée, mais ce fut une sainte femme qui prêta assistance aux personnes démunies et aux ouvriers du chantier de l’église, en transportant eau et ciment. Un jour, un forgeron, mal inspiré par son épouse, lui donne une tige de métal brûlant en guise d’instrument servant à porter les récipients d’eau. Mais un miracle se produit : elle ne sent rien. Depuis 1931, la « Croix rouge feu » est conservée au fond de la basilique.
En 1142, le roi Louis VII inaugure à Longpont une foire commerciale, fixée en septembre.
En 1155, le pape Eugène III confie au prieuré le service religieux de paroisses avoisinantes.
Le nombre des pèlerins croît. Les dons affluent. En 1200, un chroniqueur parle d’un « lieu de grande dévotion ». Un siècle plus tard, Longpont est devenu un centre spirituel majeur.

Au XIIe siècle, le clergé fonde une confrérie : les Frères de Notre-Dame de Longpont.
Leurs prérogatives et leurs devoirs sont étendus : secours aux pauvres, obsèques, etc. Au fil du temps, cette infrastructure devient une archiconfrérie et dépasse un millier de membres en 1747. Mise en sommeil en 1793, elle décline au XIXe siècle avant de ressusciter en 1851 sous le vocable de Confrérie de Notre-Dame de Bonne-Garde.
Le Saint-Siège et l’épiscopat portent aussi un bel intérêt au site. En 1665, l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, obtient du pape une bulle d’indulgence pour les pèlerins de Longpont. Le pape Alexandre VII accorde aussi la rémission des péchés aux fidèles qui entrent dans la confrérie après s’être confessés et avoir communié. Grégoire XVI puis Pie IX confirmeront toutes les indulgences antérieures.

Rois, princes, dignitaires de l’Église ou commun des mortels, tous s’y rendent en pèlerinage

Les XIIIe, XIVe et XVe siècles constituent l’époque glorieuse de Longpont.
Rois, princes, dignitaires de l’Église ou commun des mortels, tous s’y rendent en pèlerinage. Le futur saint Louis, sa sœur Isabelle de France, et leur mère Blanche de Castille, apprécient l’endroit. Les rois Louis VI, Louis VII, Philippe le Bel (1304 et 1308), Philippe VI, Charles VIII, François Ier s’y rendent aussi… Le fils de Philippe le Hardi, Louis de France, y effectue un séjour pieux. Saint Bernard y vient en 1131. Plus tard, Anne de Bretagne finance le chantier du portail de l’église. Quant à sainte Jeanne de Valois, fondatrice des Annonciades, elle place Longpont parmi les lieux spirituels majeurs. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, deux périodes de déclin sont suivies de deux restaurations de l’abbaye. Au XIXe siècle, le curé d’Ars n’eut pas le loisir de s’y rendre mais adhéra à la confrérie de Longpont. La princesse Eugénie de son côté offrit au sanctuaire une belle pièce d’étoffe.

Pendant la Révolution, les moines devront se disperser et les reliques seront cachées.
Le portail, déjà mutilé durant les guerres de religion, sera encore saccagé et la flèche de la croisée du transept abattue. Privée d’entretien, l’église de Longpont s’abîme terriblement dans les années qui suivent. Elle sera finalement amputée. Le chœur et le transept seront démolis en 1819. Seule la nef est laissée à la disposition des paroissiens.

A partir de 1843, un jeune et dynamique curé, l’abbé Auguste Arthaud, va réussir à relever l’église de ses ruines.
L’abside et le transept seront totalement reconstruits entre 1875 et 1878. L’église de Longpont redeviendra alors un des plus grands lieux de pèlerinage marial de l’Ile-de-France (40 000 personnes par an avant 1914).

L’église sera érigée au rang de basilique le 6 avril 1913 par le pape Saint Pie X.
En 1969, Notre Dame de Bonne Garde est proclamée patronne du nouveau diocèse de Corbeil-Essonnes par Mgr Malbois, son premier évêque. Mgr Herbulot, son successeur veillera au rayonnement de Notre Dame de Longpont. La basilique est depuis le lieu de nombreux rassemblements diocésains et son reliquaire continue de se remplir.



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Message par M1234 Lun 24 Oct 2016 - 15:50

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LA SAINTE-BAUME ET MARIE-MADELEINE : LA DURETÉ DE LA PIERRE, LE FEU DE L’AMOUR, LA BEAUTÉ DE LA GRÂCE


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Sainte Marie-Madeleine attire à Jésus des milliers de personnes chaque année. C’est une joie de pouvoir vous la faire découvrir un peu plus.
Frère Olivier-Marie op Sous-prieur du couvent Sainte Marie-Madeleine de la Sainte-Baume
Frère Olivier-Marie op
Sous-prieur du couvent Sainte Marie-Madeleine de la Sainte-Baume



Marie-Madeleine ! Figure de sainteté bien connue et aimée des chrétiens, l’Apôtre des Apôtres ! L’une des personnalités les plus riches de la tradition chrétienne.

Éléments bibliques
La réflexion exégétique, grâce notamment au labeur de saint Grégoire le Grand, réunit sous le nom de Marie-Madeleine plusieurs figures évoquées en divers récits de l’Évangile.
Elle apparaît sous plusieurs vocables :
Marie de Magdala, la démoniaque devenue disciple (Lc 8,1-3), présente au pied de la croix (Mt 27,55-56 ; Mc 15,40-41 ; Jn 19,25) et à l’ensevelissement de Jésus (Mt 27,61 ; Mc 15,47 ; Lc 23,55-56), premier témoin de la résurrection (Mt 28,1-8 ; Mc 16,1-8 ; Lc 24,1-11; Jn 20,1.11b.12.13.17.18), que Jésus envoie en mission auprès de ses frères (Mc 16,9-11 ; Jn 20,11-18).
Marie de Béthanie, la sœur de Marthe (Lc 10,38-42) lors de la résurrection de Lazare (Jn 11,1-46). La femme qui fit l’onction de Jésus à Béthanie précisément (Mt 26,6-13 ; Mc 14,3-9 ; Jn 12,1) (onction sur la tête en signe de la royauté de Jésus).
La pécheresse pardonnée et aimante (Lc 7,36-50) qui apporte le parfum pour en oindre les pieds de Jésus et qui les essuie avec ses cheveux (onction sur les pieds en signe de sa mort et de sa sépulture).
Même si l’exégèse donne lieu à des débats, nous pensons, à titre personnel et à la suite d’une longue tradition d’exégèse, que ces trois récits désignent une même personne. Sur quelle base ? Nous nous fondons sur celle de leurs ressemblances spirituelle et psychologique (même zèle, même amour ardent, même expérience du pardon, même liberté dans l’expression de la foi et de l’amour à chaque fois : au pied de la Croix, à l’ensevelissement, à la résurrection, à l’écoute de Jésus ou en essuyant ses pieds avec ses cheveux). Des articles de fond spécialisés pourront apporter des éclairages plus précis (voir bibliographie), notamment sur l’apport décisif de l’Évangile de Jean à ce sujet.


102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Marie-madeleine


La vénérable tradition
Concernant Marie-Madeleine et la Sainte-Baume, l’historien doit faire acte d’humilité, surtout l’historien amoureux de la Sainte-Baume ! Nous n’avons pas de documents écrits sur le culte de sainte Marie-Madeleine avant le haut Moyen Âge mais il y a par contre une tradition bien jalonnée que nous appelons la « vénérable tradition » et que l’on doit en grande partie d’ailleurs à saint Grégoire le Grand dont nous parlions plus haut.
Selon donc la vénérable tradition, sainte Marie-Madeleine débarque avec sa sœur Marthe et leur frère Lazare ainsi que d’autres disciples de Jésus sur les côtes provençales. Nous sommes aux alentours du milieu du premier siècle (faute d’informations précises, nous retenons arbitrairement l’an 50, qui n’est pas invraisemblable, pour donner une date à ce récit). Ils ont certainement été chassés de Palestine lors des premières persécutions contre les chrétiens à Jérusalem, violences dont les Actes des Apôtres et les épîtres pauliniennes se font largement l’écho. Selon toujours la vénérable tradition, après avoir évangélisé Marseille, sainte Marie-Madeleine se retire dans le massif de la Sainte-Baume en longeant l’Huveaune, petite rivière qui se jette dans la cité phocéenne. Elle passe alors trente années de prière et de pénitence dans la grotte bien connue, jusqu’à sa mort. On n’en sait pas plus.

Éléments historiques
La présence de religieux dans le massif remonte au début du Ve siècle avec les Cassianites (disciples de saint Jean Cassien, célèbre pour sa règle monastique « les institutions cénobitiques ») venus de l’abbaye Saint-Victor à Marseille. Ils s’installent dans le massif vers 415. On ne garde pas trace aujourd’hui de leur passage. Il semble que des vestiges de cette époque aient été perdus à la Révolution (cf. Chanoine Joseph Escudier, La Sainte-Baume, p. 70, Imprimerie du Sud-Est, Toulon, 1942) mais il est difficile d’en savoir plus. Après les Cassianites, les Bénédictins s’installent, peut-être vers le VIIIe siècle avant de céder la place aux Dominicains en 1295 date officielle de leur arrivée.

En effet, en ce XIIIe siècle finissant, précisément en 1279, le roi de Salerne, Charles II d’Anjou, était l’initiateur de « l’invention » (au sens originel de « redécouverte ») des reliques de la Madeleine. Après enquête, le pape Boniface VIII reconnu ces reliques en 1295. Il institua notamment une fête pour commémorer leur translation et octroya des indulgences pour tous ceux « qui viendront en ces jours et en la fête du 22 juillet visiter l'église de Saint-Maximin », où, dit-il « repose le corps de sainte Marie-Madeleine ». Dans une crypte, actuellement sous la basilique de saint Maximin, des tombeaux antiques avaient en effet été mis à jour. Quand ils furent ouverts, « il se répandit une odeur de parfum comme si on eut ouvert un magasin d’essences les plus aromatiques » disent les chroniques de l’époque, et c’est en eux qu’on découvrit des ossements explicitement attribués à la sainte. À partir de ce moment l’histoire de la Sainte-Baume et de saint Maximin nous est bien connue. La Sainte-Baume devient un sanctuaire réputé et fort fréquenté jusqu’au XVIIIe siècle, date à laquelle s’amorce un certain déclin. Nombre de rois, de papes et de saints se pressent auprès de la Madeleine, à tel point qu’au couvent des Frères, niché dans la roche tout contre la grotte, est installée une chambre royale. En vis-à-vis du couvent se trouve une grande hôtellerie dont on peut voir les traces de la construction encore dans la roche aujourd’hui. Tout sera rasé à la Révolution. Chaque souverain qui passe honore le sanctuaire de ses libéralités. Nous pouvons admirer encore aujourd’hui la porte qu’offrit François Ier lors de sa venue. Elle encadrait l’entrée de la grotte et est placée actuellement à l’hôtellerie.

De grands saints et personnalités se succèdent également

De grands saints et personnalités se succèdent également. Sainte Catherine de Sienne, saint Vincent Ferrier, saint Jean-Baptiste de la Salle et plus récemment le bienheureux Charles de Foucault. Pétrarque, le grand poète italien vient en pèlerinage (son frère était moine à la chartreuse de Montrieux non loin de là) et laisse, en l’honneur de la sainte, un poème que l’on peut lire encore aujourd’hui (en entrant dans la grotte au fond à droite, près de la porte qui communique avec le couvent).

Ces passages sont bien vivants dans la mémoire du sanctuaire ! Ils témoignent de sa vitalité et des grâces que l’on y reçoit. On peut dire sans rougir que la Sainte-Baume a tenu une place relativement importante dans l’histoire politico-religieuse de la France.

Après la Révolution française, les différents évêques et certains prêtres des diocèses alentours ont à cœur de faire revivre le sanctuaire. On reconstruit un abri du pèlerin et le couvent tels que nous les connaissons aujourd’hui. Les Dominicains sont de nouveaux appelés par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Jordany au milieu du XIXe siècle et le père Lacordaire y installe des Frères en 1859. On reconstruit une hôtellerie, cette fois au pied de la forêt. Le 22 juillet retrouve son pèlerinage de la Sainte Marie-Madeleine avec procession des reliques jusqu’à la grotte et grand-messe. Les chroniques parlent d’environ 45.000 personnes lors de la fête de sainte Marie-Madeleine après la réinstallation des Frères. Chiffre impossible à vérifier mais qui dit bien la ferveur et l’importance de ce pèlerinage.


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On peut se demander ce qui a tant attiré les pèlerins illustres ou modestes à la Sainte-Baume et ce qui les attire encore ?
Marie-Madeleine bien-sûr !
Mais Marie-Madeleine liée à la Sainte-Baume. Qu’est ce que cela signifie ? Le message évangélique transcende les lieux et les histoires mais il est des lieux qui le rendent plus vivant, plus palpable. Il est des lieux (comme de certaines personnes d’ailleurs !) qui contribuent à habiller de neuf des vérités anciennes. La Sainte-Baume dispose le corps et le cœur à être saisis par la miséricorde et le pardon dont Marie-Madeleine témoigne. Tout d’un coup l’appel intérieur un peu confus du Beau, du Vrai, du Pardon, est rejoint par l’expérience des sens et nous rappelle de manière parfois un peu brutale (les larmes !) que nous sommes faits pour cela. La beauté de la création qui apaise, la rudesse de la montée qui invite au travail sur soi, la présence de la vie consacrée qui se dresse comme un signe. Marie-Madeleine nous invite dans ce sanctuaire à faire l’expérience qu’elle fit au pied de la croix et qu’elle fit aussi à la résurrection et après : la rencontre décisive avec le Dieu fait homme.

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Message par Scala-Coeli Lun 24 Oct 2016 - 19:05

A propos de "Notre histoire avec Marie", un lien intéressant à visiter sur des apparitions spontanées de statues en particulier dans les Hautes-Pyrénées, au cours de l'Histoire :
http://lieux.loucrup65.fr/apparitions.htm
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Message par marieangesl Lun 24 Oct 2016 - 19:06

Merci Marie pour cette belle œuvre d'art de Longpont;elle est vraiment sublime et pourtant j'en vois à longueur de journée à la fac; mais celle-ci parle à mon cœur.
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Message par M1234 Lun 24 Oct 2016 - 20:26

Scala-Coeli a écrit:A propos de "Notre histoire avec Marie", un lien intéressant à visiter sur des apparitions spontanées de statues en particulier dans les Hautes-Pyrénées, au cours de l'Histoire :
http://lieux.loucrup65.fr/apparitions.htm

Merci mon amie je vais regarder ton lien, tu dois connaître toi aussi évidemment!!! Very Happy
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Message par M1234 Lun 24 Oct 2016 - 20:28

marieangesl a écrit:Merci Marie pour cette belle œuvre d'art de Longpont;elle est vraiment sublime  et pourtant j'en vois à longueur de journée à la fac; mais celle-ci parle à mon cœur.

De rien marieangesl, c'est vrai que tu es à la fac, tant mieux je suis heureuse qu'elle te fasse plaisir!!
Amitiés Coucou
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Message par Scala-Coeli Lun 24 Oct 2016 - 21:00

Marie du 65 a écrit:

Merci mon amie je vais regarder ton lien, tu dois connaître toi aussi évidemment!!! Very Happy

Je t'en prie Wink je n'ai visité aucun de ces endroits, en tout cas pas encore Razz j'espère pouvoir en avoir l'occasion, un jour Smile
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Message par M1234 Lun 24 Oct 2016 - 21:02

Et bien c'est l'occasion rêvée!!! High five
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Message par M1234 Mar 25 Oct 2016 - 15:09

100
LA PROVENCE, PREMIÈRE TERRE D’ÉVANGÉLISATION EN FRANCE

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

La première évangélisation de la France est passée par la Provence et elle est venue très tôt, parce qu’elle a été portée par des témoins directs de la vie du Christ. Aujourd’hui encore subsistent dans toute la région les traces et le culte de cet ensemencement originel qui a eu une grande fécondité.

Ecouter la version audio (6min52)


http://notrehistoireavecmarie.mariedenazareth.com/asset/upload/esc/audio/6.mp3


La naissance « officielle » du Christianisme en Provence date du concile d’Arles, réuni en 314 par l’empereur romain Constantin 1er, après qu’il avait fait admettre et reconnaître le Christianisme dans l’Empire romain en 313 par l’édit de Milan. Avant cela, autour de 304, la Provence a connu, sous le règne de l’empereur Dioclétien, des persécutions dont les effets ont heureusement été limités par les actions courageuses de Constance Chlore, père de Constantin et co-empereur de Gaule. Ces persécutions, dont a été victime par exemple saint Victor de Marseille, témoignent elles-mêmes de la présence et de l’organisation des communautés chrétiennes, attestées bien avant le IVe siècle, par divers documents évoquant l’activité en Provence, de prêtres, diacres, exorcistes et évêques.

La naissance du Christianisme en Provence est en réalité un phénomène progressif. Il s’est développé certainement dès le Ier siècle, après les premières persécutions qui ont contraint les Chrétiens de Palestine à l’exil : elles peuvent dater de la période de troubles qui suivit la destitution de Ponce Pilate par l’Empereur Tibère en l’an 36, ou d’Hérode Agrippa, au moment du martyre de Jacques le Majeur attesté par les Actes de Apôtres (Ac 12,2) en 42-44. L’affirmation de cette présence continue du Christianisme en Provence à partir du premier siècle de notre ère ne repose pas sur des preuves absolues, qu’on serait bien en peine de trouver après tant de siècles et toutes les destructions provoquées par les persécutions romaines mais aussi par les grandes invasions, les Sarrasins, les guerres de religion, la Révolution et les mesures de 1905 qui se sont attaqués directement à ce patrimoine. Nous disposons cependant de puissants indices convergents qui témoignent de cette antique réalité dans de très nombreux sites de Provence, comme en aucune autre région de France.


102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Provence-lazare-marseilles


Les traces de cette présence chrétienne antique sont très nombreuses. Elles se rapportent aux vies de Marie-Madeleine, sainte patronne de la Provence, de sa sœur Marthe et de son frère Lazare, le « ressuscité », qui est depuis toujours considéré comme le premier évêque de Marseille, ainsi que de leurs compagnons : Maximin, Marie-Salomé, Marie-Jacobé, Sarah, Marcelle... qui furent tous des contemporains du Christ. Arrivés par bateau selon la tradition antique aux Saintes-Maries-de-la-Mer, les signes de leur passage en Provence sont nombreux, cohérents et de nature variée en beaucoup de lieux comme à Marseille et aux Aygalades (Marie-Madeleine, Lazare), à Tarascon (Marthe), à Aix-en-Provence (Maximin, réputé premier évêque, et Sidoine, réputé second évêque), à la Sainte-Baume (Marie-Madeleine), à Pignans (Nymphe, sœur de Maximin), à Apt (sainte Anne), à Saint-Maximin (Marie-Madeleine, Maximin) où la Basilique Sainte Marie-Madeleine est considérée comme le troisième tombeau de la Chrétienté après le Saint-Sépulcre de Jérusalem et ceux des Apôtres Pierre et Paul à Rome. L’étude récente du sarcophage et la datation des reliques très exceptionnelles de Marie-Madeleine sont comme une confirmation des traditions orales et des écrits à ces sujets, en cohérence avec toutes les autres reliques, les traditions et la toponymie. Aucune autre région du monde ne revendique d'ailleurs ces saints importants.


102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Provence-saint-tropez


D’autres vies de saints s’inscrivent aussi dans la même période, au Ier siècle. Par exemple celle du chevalier Torpès Caius Silvius Torpetius, martyrisé sous Néron, et qui donnera son nom à la ville de Saint-Tropez. Converti selon la tradition au Christianisme par l’apôtre saint Paul de Tarse dont il assure la garde durant sa captivité à Rome, il affirme sa foi en présence de Néron lors de l’inauguration du temple romain de Diane de Pise. Néron le fait flageller mais la colonne à laquelle Torpès est attaché se brise, tuant son bourreau Satellicus. Furieux, l’empereur romain le fait alors livrer aux fauves mais le lion et le léopard se couchent aux pieds de l’homme. En 68, Torpès est finalement décapité.

Par ailleurs, c’est vraisemblablement sous Marc-Aurèle (161-180) que les Marseillais Volusianus et Fortunatus ont été persécutés, à la même époque que les persécutions de 177 à Lyon dont l’évêque Pothin, Blandine et ses compagnons sont victimes, ce qui suppose aussi l’existence de communautés déjà bien implantées.

D’autres découvertes plus récentes sont venues confirmer ces éléments. On sait aujourd’hui par exemple que les légions romaines opérant en Terre Sainte et en Syrie pendant la vie du Christ et les années suivantes étaient composées d’une large majorité de Gaulois issus principalement de « la Narbonnaise », l’ancienne dénomination de la Provence élargie. L’encadrement était constitué d’officiers fortement liés à la Provence à l’image de Germanicus, né à Lyon, qui « entouré de Gaulois » installe la domination romaine en Judée. L’épouse de Ponce Pilate, Claudia Procula était provençale. Beaucoup de ces légionnaires reviendront s’installer en Provence. Combien ont été témoins de la vie et de la mise à mort du Christ ? Combien ont vécu les « évènements » antérieurs et postérieurs au ministère du Christ ?

Il semblerait que le culte à Marie ait commencé à Marseille avant même son Assomption

Par ailleurs, les recherches montrent aussi que les cultes à Marie et à sa mère Anne étaient très précoces en Provence. Il semblerait que le culte à Marie ait commencé à Marseille avant même son Assomption. Il s’est en tout cas vite imposé face à celui de Diane, Apollon, Minerve, Jupiter puisque la Vierge a très vite occupé les sommets des sept collines de Marseille à la place des monuments païens importants qui s’y trouvaient. Très vite, la ville a honoré Notre-Dame des Confession et Notre-Dame La Major (nom de la première cathédrale de Marseille louée pour sa magnificence), des titres qui montrent toute la considération donnée à Marie dès les premières heures du Christianisme. Aujourd’hui encore, le nombre et l’importance des lieux consacrés à la Bonne Mère, à Notre-Dame ou à la Madone sont considérables en Provence. Une quinzaine d’entre eux sont particulièrement connus parmi lesquels Notre-Dame de la Garde à Marseille, ou Cotignac.

Si le IVe siècle est le « brillant siècle du Christianisme en Provence » avec les deux grands phares des abbayes de Marseille Saint-Victor et de Cannes-Lérins, avec la Primatie d’Arles et son influence sur les églises de Gaule avec des évêques, des abbés et des théologiens provençaux de premier rang (le monachisme est venu en Gaule par la Provence, avec saint Jean Cassien notamment), tous les indices mentionnés dans cet article témoignent que la Provence a été la première région à accueillir le Christianisme en France ; ce qui est finalement très logique d’un point de vue géographique, compte tenu de la position particulière du port de Massilia (Marseille). Il est clair qu’en apparaissant à Cotignac, la Vierge Marie a parfaitement choisi le lieu et le moment où elle distribuerait ses grâces...

Il est donc important de prendre conscience que cette première évangélisation de la France est venue très tôt et qu’elle a été portée par un grand nombre de témoins directs de la vie du Christ.

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Message par M1234 Mer 26 Oct 2016 - 13:28

397
SAINT MARTIN, UN HOMME DE FEU AU SERVICE DE L’ÉVANGÉLISATION

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Tout le monde connaît saint Martin de Tours (vers 316-397), ce soldat de l’Empire romain qui a donné la moitié de son manteau à un pauvre et qui est devenu l’un des patrons de la France. En 2016, la coïncidence du jubilé de la miséricorde et du 1700e anniversaire de la naissance présumée de saint Martin sur le territoire de l’actuelle Hongrie nous invite à redécouvrir cette grande figure de sainteté et sa postérité spirituelle dans la lumière de la miséricorde divine. Un tel rapprochement n’est pas artificiel, puisqu’en Orient saint Martin est désigné comme « le Miséricordieux ».
Don Paul Préaux Modérateur général de la communauté Saint-Martin
Don Paul Préaux
Modérateur général de la communauté Saint-Martin

Une année anniversaire. Cette année est aussi l’occasion de célébrer le 40e anniversaire de la communauté Saint-Martin. Fondée en 1976 par Mgr Jean-François Guérin, il s’agit d’une association cléricale de droit Pontifical, au service des évêques et de leurs diocèses pour exercer le ministère en communauté. Cette association de prêtres et de diacres séculiers s’efforce de vivre l’idéal de saint Martin pour le service pastoral des diocèses.

Sens du Jubilé. La démarche jubilaire ne relève pas d’une nostalgie du passé ou d’une vaine curiosité historique, mais d’un intérêt spirituel et apostolique. La mémoire chrétienne n’entend pas reconstruire l’histoire. Elle s’actualise donc sans cesse, puisant dans l’exemple de la vie des saints la conviction que tout baptisé est appelé à la sainteté selon sa grâce propre.





102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Saint-martin-tours-glaive

Un homme de caractère. Faire mémoire de la naissance de saint Martin, c’est évoquer une destinée humaine, d’un soldat intrépide acceptant de déposer les armes de l’Empire pour endosser les armes de la lumière : le glaive de la Parole s’est substitué au sabre militaire. Sulpice Sévère, son disciple et biographe, écrit : « Tout en lui, son caractère, ses propos et sa conduite, sa religion même sont d’un soldat. Avec une fermeté parfaite, il restait semblable à celui qu’il avait été auparavant. » Martin est un homme au caractère trempé assumant avec courage et persévérance ses responsabilités. Sa formation militaire le prépare à mener toutes sortes de combats spirituels : contre Satan, contre les cultes idolâtriques et contre les hérésies insidieuses. Une lettre à Bassula (belle-mère de Sulpice Sévère) rapporte cette prière : « C’est un lourd combat que nous menons, Seigneur… En voilà assez des batailles que j’ai livrées jusqu’à ce jour. Mais si tu m’enjoins de rester en faction devant ton camp pour continuer, je ne me dérobe pas… Tant que tu m’en donneras l’ordre, je servirai sous tes enseignes. Mon courage demeure victorieux des années et ne sait point céder à la vieillesse. » Je ne me dérobe pas ! Telle est la vérité et la virilité de Martin tout au long de sa vie terrestre, jusqu’à son trépas où dans une ultime prière il s’adresse à Dieu en ces termes : « Je ne refuse pas le travail. Que ta volonté soit faite. »

Un moine missionnaire saisi par l’amour du Christ. En évoquant la vie de saint Martin, nous nous approchons aussi d’un chrétien irrésistiblement attiré par le feu d’amour qui habite le Cœur du Christ. Le secret de Martin se trouve dans ce « buisson ardent » qui illumine son existence sans la consumer, qui la marque au fer rouge, la conquiert et la conforme à celle de Jésus-Christ, vérité définitive de sa vie. C’est son rapport au Seigneur qui le garde et le préserve, le rendant étranger aux gloires humaines. L’amitié avec le Seigneur le pousse à embrasser la vie avec la confiance du croyant sachant que ce qui est impossible à l’homme l’est pour Dieu. Martin est un homme brûlé intérieurement par le feu de l’Esprit.



102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Saint-martin-tours-christ

Un évangélisateur au service des pauvres. Cette flamme d’amour l’anime intérieurement pendant ces temps de solitude à Ligugé ou à Marmoutier où il est habité par un immense désir de Dieu. « Les yeux et les mains toujours tendus vers le ciel, l’âme invincible, il priait sans relâche » (Lettre à Bassula). Cette vive flamme rayonne de son ermitage et éclaire les chrétiens et les païens auxquels il annonce l’Evangile, comme un débordement de son cœur. Il évangélise par contagion d’amour. Sa solitude avec Dieu, telle une terre fertile, ne l’isole pas, mais engendre en lui une profonde communion avec tous et une réelle compassion envers les pauvres. Cette vive flamme réchauffe les pauvres tant à Amiens qu’à Tours par sa tendre charité : « Il n’y avait que le Christ sur ses lèvres, que la bonté, la paix, la miséricorde en son cœur. Qui donc fut affligé sans qu’il fût affligé aussi ? Qui a péri qu’il n’en ait gémi ? » (Lettre à Bassula).

La charité sacerdotale de Martin reste un très beau symbole. « Ce jour-là, raconte Sulpice Sévère dans sa Vita Martini, fut troublée la solitude du Bienheureux Martin. » Avant même son arrivée à la sacristie, Martin rencontre un pauvre. Il demande à son archidiacre de faire le nécessaire, mais « le pauvre en question, voyant que l’archidiacre tardait à lui donner une tunique, fit irruption dans la sacristie ». Martin va donc donner son vêtement. En réalité, le trouble n’atteint guère le saint évêque. À la différence de l’archidiacre, c’est « sans nullement s’émouvoir » que Martin perçoit cet événement. Il rencontre Dieu dans la personne du pauvre. Ayant donné son propre vêtement, c’est en pauvre que Martin s’avance dans l’église pour offrir le sacrifice à Dieu. À la différence de l’acte de charité accompli à la porte d’Amiens (le demi-manteau offert au pauvre), Martin n’aide plus seulement le démuni ; il le rejoint dans son dénuement. Il ne se contente pas de vêtir le Christ de son manteau, il l’imite et le suit dans le dépouillement de la Croix. Sulpice Sévère rapporte l’apparition d’un globe de feu jaillissant alors de la tête du saint « avec un rayonnement lumineux, comme une très longue chevelure de flammes », signe de sa grande charité pastorale.  

Le manteau partagé d’Amiens le poursuit tout au long de sa vie, devenant le manteau de foi et de charité dont l’évêque de Tours recouvre son pays.

Un apôtre visionnaire. Apôtre des campagnes gallo-romaines, saint Martin exhale un parfum nouveau. Moine, évêque et missionnaire itinérant dans une société en transition, Martin est animé d’un tel zèle qu’il devient un modèle pastoral. Dans une ère de grands changements, il est inventif. Tandis que l’Empire romain sombre, l’Occident naissant est progressivement pris en charge par une Église qui, aujourd’hui encore, doit affronter une mutation socio-culturelle majeure.

Il vit, comme saint Paul, l’Apôtre des nations, un ministère itinérant au service du Christ

Le partage de la vie contemplative et évangélisatrice. L’inventivité pastorale de Martin repose sur un socle simple mais pertinent : une vie évangélique des clercs servant d’animation villageoise, future modèle des paroisses actuelles. Martin a une intuition : l’Évangile est à la croisée de tous les chemins. Rien ne lui est plus étranger que l’esprit de clocher. Il vit, comme saint Paul, l’Apôtre des nations, un ministère itinérant au service du Christ. Chacune de ses expéditions évoque un « raid apostolique ». Sa force d’action rapide, pour employer la terminologie militaire, c’est une troupe de moines avec qui il partage la vie contemplative. La force du témoignage en est certainement hier comme aujourd’hui la clef de voûte : « L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins » (Paul VI, encyclique Evangelii Nuntiandi, 41). Martin, devenu évêque, garde l’âme contemplative et missionnaire. Il est convaincu que tout ministre ordonné doit être un « spécialiste de la promotion de la rencontre de l'homme avec Dieu... expert dans la vie spirituelle » (Benoit XVI, Homélie à la cathédrale Saint-Jean de Varsovie, 25 mai 2006). Ce monachisme apostolique, substitut du martyr lorsque cessent les persécutions, rappelle au chrétien qu’il doit attester son attachement à la vérité par toute sa personne et le don de sa vie.

La charité jusqu’au bout. Enfin, la flamme de l’Esprit habitant le cœur de saint Martin irradie avec tendresse et fermeté ses frères de communauté. On le constate à Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire), lorsque déjà très âgé, il réconcilie ses frères divisés au prix de sa propre vie. Pour lui, la charité est sans prix. Martin connaît sa pauvreté. Il sait qu’il ne peut rien sans l’Esprit, qu’il n’est rien sans l’élan d’amour du Père et du Fils. Il est conscient qu’il reçoit tout de Dieu et que sa fécondité apostolique consiste à se laisser guider par l’Esprit, feu divin. Il sait que l’amour est tout. Il ne cherche pas d’assurances terrestres ou de titres honorifiques poussant à placer l’homme avant Dieu ; dans sa vie « humble et pauvre », il ne demande pour lui-même rien hormis ses besoins réels, et ne recherche jamais l’attachement des personnes qui lui sont confiées. Son style de vie, simple et essentiel, toujours disponible, le rend crédible aux yeux de tous et proche des humbles, dans une charité pastorale rendant libre et attentif aux autres. Serviteur de la vie, il marche au pas des pauvres ; il s’enrichit de leur fréquentation. C’est un homme de paix et de réconciliation, un signe et un instrument de la miséricorde de Dieu, attentif à diffuser le bien avec passion et compassion. Cet « homme de Dieu » – comme l’appelle Sulpice Sévère – n’est-il pas d’une brûlante actualité ?

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Message par M1234 Jeu 27 Oct 2016 - 11:35

430

LES APPARITIONS DE MARIE AU PUY-EN-VELAY FONDENT LE PLUS GRAND SANCTUAIRE MARIAL DE LA CHRÉTIENTÉ MÉDIÉVALE

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

L’origine du sanctuaire Notre-Dame du Puy-en-Velay (Haute Loire) remonte à l’an 430, date de l’apparition de la Mère du Christ à « une noble matrone », percluse de fièvre et qui en sera guérie. Il s’agit de la première apparition de la Vierge Marie l’histoire de l’Église, confirmée par l’évêque local, un an avant le grand Concile d’Éphèse, qui proclamera Marie Theotokos, « Mère de Dieu ».
Père Emmanuel Gobilliard Recteur de la cathédrale Notre-Dame du Puy

La date très symbolique accrédite l’importance de l’événement.
L’apparition de la Vierge intervient une année avant le Concile d’Éphèse, pendant lequel se précisera la foi de l’Église en ce qui concerne le mystère de l’Incarnation. Comme elle le fera souvent dans l’histoire, la Vierge Marie prépare les cœurs car beaucoup de ses manifestations correspondent à un événement ecclésial : c’est à la fin de ce concile qu’elle sera proclamée « Theotokos », Mère de Dieu.

Dès lors, l’évêque installe son siège épiscopal dans ce nouveau lieu.
C’est un signe de plus de la dimension extraordinaire de cet événement. Peu à peu, Le Puy devient le plus grand sanctuaire marial de toute la chrétienté occidentale. Il est « le Lourdes » du Moyen-âge. C’est en tant qu’évêque de ce haut lieu marial en 950 que Godescalc entreprend le pèlerinage vers le tombeau de l’apôtre saint Jacques à Compostelle, manifestant ainsi le lien très fort qui existe entre la Vierge Marie et les apôtres, entre la Vierge Marie et l’Église. Le Puy devient ainsi l’un des principaux points de départ du pèlerinage à Compostelle.

La date très symbolique accrédite l’importance de l’événement.
L’apparition de la Vierge intervient une année avant le Concile d’Éphèse, pendant lequel se précisera la foi de l’Église en ce qui concerne le mystère de l’Incarnation. Comme elle le fera souvent dans l’histoire, la Vierge Marie prépare les cœurs car beaucoup de ses manifestations correspondent à un événement ecclésial : c’est à la fin de ce concile qu’elle sera proclamée « Theotokos », Mère de Dieu.

Dès lors, l’évêque installe son siège épiscopal dans ce nouveau lieu.
C’est un signe de plus de la dimension extraordinaire de cet événement. Peu à peu, Le Puy devient le plus grand sanctuaire marial de toute la chrétienté occidentale. Il est « le Lourdes » du Moyen-âge. C’est en tant qu’évêque de ce haut lieu marial en 950 que Godescalc entreprend le pèlerinage vers le tombeau de l’apôtre saint Jacques à Compostelle, manifestant ainsi le lien très fort qui existe entre la Vierge Marie et les apôtres, entre la Vierge Marie et l’Église. Le Puy devient ainsi l’un des principaux points de départ du pèlerinage à Compostelle.

La grande prière du Salve Regina a été composée au Puy-en-Velay.
C’est ici en effet que l’évêque Adhémar de Monteil écrit au tout début du second millénaire « l’antienne du Puy », le Salve Regina, complété plus tard, selon la tradition par saint Bernard qui y ajoute la dernière phrase. Pendant tout le Moyen-âge, des papes, des rois (dont saint Louis) effectuent leur pèlerinage, mais aussi de simples fidèles parmi lesquels Isabelle Romée, la mère de Jeanne d’Arc, invitée par sa fille à faire le grand Jubilé de 1429 pour demander à la Vierge du Puy de soutenir son action pour la France

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Au Puy : les fidèles aiment prier pour la France, fidèles au vœu de Jeanne d’Arc.
C’est encore plus vrai depuis que Monseigneur de Molhon, soutenu par tous les évêques de France, a décidé de faire construire la grande statue « Notre Dame de France » en 1860. Elle est à cette époque la plus grande statue au monde. Aujourd’hui, 500 000 fidèles viennent chaque année dans la cathédrale pour se confier à la Vierge Noire ou pour effectuer le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils peuvent gravir l’imposante volée de marches pour entrer par l’escalier « du ventre » (102 marches) dans le sanctuaire, vivre une nouvelle naissance et renouveler ainsi les promesses de leur baptême.

Le grand Jubilé du Puy sera célébré cette année et le suivant en… 2157 !
Cette année est donc votre seule chance de participer à cet événement qui, depuis le début du second millénaire, est institué lorsque le 25 mars, jour de l’Annonciation, coïncide avec le Vendredi Saint. Cette coïncidence de date unit l’Incarnation avec la Rédemption, le « oui » de Marie à l’Annonciation et le « oui » de Marie à la Croix.

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Message par M1234 Ven 28 Oct 2016 - 9:08

498
LE BAPTÊME DE CLOVIS À REIMS MARQUE UNE ÉTAPE DÉCISIVE DE L’HISTOIRE DE FRANCE

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

Après des années de recherche et d’hésitations au contact de grands croyants de l’époque que furent Clotilde, Rémi, Vaast et Geneviève, c’est au sanctuaire de Saint-Martin de Tours que s’opère la conversion personnelle de Clovis au catholicisme, avant son baptême décisif par saint Rémi à Reims le 25 décembre 498. Il ne s’agit certes pas du baptême de la France à proprement parler mais ces événements marquent une étape majeure de notre histoire, un tournant qui a vite conduit, dans la logique romaine, à l’union de l’Église et de l’État.
Michel Rouche Professeur émérite d’histoire médiévale, spécialiste du Haut Moyen Âge et de l'Antiquité


Michel Rouche
Professeur émérite d’histoire médiévale, spécialiste du Haut Moyen Âge et de l'Antiquité

En 481, Clovis (vers 466-511) devient à 14 ans le roi des Francs saliens, tribu païenne installée par l'empereur Constantin (272-337) et ses successeurs en Belgique seconde, l’actuelle Belgique occidentale. Clovis représente le pouvoir politique romain dans cette Province, c’est-à-dire à Reims et dans les 12 cités qui en dépendent. Tous les combats qu’il mène contre les autres peuples germaniques (les Francs rhénans ou les Alamans par exemple) attestent d’une position politique personnelle originale, puisqu’il se comporte en général romain, au service de Rome, alors que cet Empire s’est disloqué et qu’il n’y a plus d’Empereur d’Occident depuis l’an 476.

Au début de son règne, il épouse Clotilde (sainte, vers 475-vers 545, canonisée vers 560, fêtée le 4 juin), une jeune princesse burgonde d’origine estonienne et de religion catholique. Croyante convaincue, Clotilde cherche dès le début de son mariage à convertir son mari alors que d’autres de ses proches veulent qu’il choisisse l’arianisme (courant de pensée hérétique du nom d'Arius, prêtre d'Alexandrie au début du IVe siècle, visant à approfondir le dogme chrétien de la Trinité). Clovis qui s’interroge sur la religion ne s’oppose pas à ce que les deux premiers enfants que Clotilde lui donne soient baptisés dans le catholicisme ; mais ils meurent l’un après l’autre dans leur jeune âge, ce qui peut s’interpréter alors comme une punition pour avoir délaissé les dieux de sa tribu.

Voyant que ses guerriers allaient être battus, il promet d’adopter le Dieu de Clotilde s’il sort vainqueur

Quelques années plus tard, Clovis reçoit un signe au cours de la bataille de Tolbiac (496).  Voyant que ses guerriers allaient être battus, il promet d’adopter le Dieu de Clotilde s’il sort vainqueur (cf compléments). Le cours de la bataille s’inverse : les troupes de Clovis l’emportent ! Mais après cela, il n’y a aucun signe tangible de l’engagement de Clovis dans le catholicisme. Et Clotilde, constatant que les choses n’avancent pas, s’adresse à l’évêque de Reims.

Le grand saint Rémi (vers 437-533, évêque de Reims) échange à son tour avec Clovis et lui donne une série d’arguments théologiques sur la puissance de Jésus-Christ, sans pour autant convaincre son interlocuteur toujours en recherche. C’est encore l’hésitation qui domine quand le roi prend dans son entourage un ermite d’origine germanique, Vedastus Vaast, qui deviendra saint Vaast (+ 540, évêque franc, patron d’Arras, fêté le 6 février). Ils échangent aussi sur les questions religieuses, mais les arguments de saint Vaast ne parviennent pas non plus à séduire assez Clovis pour le conduire à la conversion, pas plus que les quelques échanges qu’il eut avec sainte Geneviève (423-502 ou 512, patronne de Paris et des gendarmes).

Tout change le 11 novembre 498... Après toutes ces rencontres et ces recherches qui se soldaient par des échecs, Clovis se rend dans le sanctuaire de Saint-Martin (316 ou 317-397, évêque de Tours) à Tours. Nous apprenons grâce à un texte inspiré par sainte Geneviève, qu’en ce sanctuaire Clovis est touché par le spectacle des miracles de guérisons de maladies psychosomatiques qu’il peut voir, et qui sont décrites avec beaucoup de soin par les recueils de miracles du sanctuaire (que l’on peut retrouver dans les Monumenta Germaniae Historica). C’est probablement à la vue des guérisons constatées dans la population des mendiants et des malades rassemblés autour du tombeau de saint Martin de Tours, qu’il est définitivement convaincu de la vérité religieuse du catholicisme. Cette foi qui se traduisait par des actes, était capable de convaincre non seulement les individus mais aussi le peuple. Cela a sans doute été un argument capital car nous savons grâce à un autre texte qu’à partir de ce jour-là, Clovis promet de se convertir « sans délai ».

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Clovis-decision


Dès lors, il n’y a plus d’obstacle : Clovis reçoit finalement le baptême catholique de saint Rémi, dans la cathédrale de Reims, le 25 décembre 498 (ou peut-être éventuellement en 499 : la date n’est pas absolument sûre). Clovis a mis six à huit ans à se décider : ce qui montre qu’il s’agit d’une conversion personnelle d’autant plus solide qu’elle a été longuement réfléchie. Pour Clovis, la foi catholique est une foi choisie volontairement en toute connaissance de cause, loin d’être un acte motivé par des considérations politiques.

Ce baptême était attendu depuis très longtemps.  La lettre de saint Avit nous prouve que devant Clovis se tenaient saint Rémi, mais aussi une grande série d’évêques catholiques de Gaule qui avaient pu se déplacer pour assister au baptême. Bien que nombreux, tous les évêques de cette Gaule déjà catholique n’étaient pas présents, ceux des territoires ariens, burgondes et wisigoths étant interdits de déplacement par les rois de ces provinces.

Ce baptême est celui d’une personne, le roi des Francs, accompagné de sa première sœur qui était païenne et de son autre sœur qui était arienne.  Il s’agit ici d’un événement capital qui marque la renonciation au paganisme et la renonciation à l’hérésie arienne. Nous sommes ainsi devant un acte d’une importance majeure qui a des conséquences sur le reste de la population de Gaule. Même si plusieurs territoires sont encore sous contrôle des Burgondes et des Wisigoths, comme le dit Grégoire de Tours, à partir de cet acte, tout le monde en Gaule souhaitait avec ardeur l’arrivée des Francs.

Clovis a été accompagné dans le baptême par sa garde personnelle : 3000 soldats ont ainsi été baptisés avec lui.  Ce baptême personnel dans la cathédrale de Reims (la cathédrale actuelle a été construite à partir du début du XIIIe siècle) était un choix dangereux. Comme il risquait d’être assassiné par son peuple, l’engagement de sa garde personnelle était capital ! Le reste du peuple franc n’a pas été baptisé à Reims. Les Francs se sont convertis au catholicisme de manière progressive, on retrouve la trace de certains de leurs baptêmes au VIe, VIIe et même encore au VIIIesiècle. Le roi est devenu officiellement catholique, attendant que le reste du peuple fasse de même. Il ne s’agit donc pas historiquement du baptême de la France, ce qui serait un anachronisme grossier, et lors de la célébration du 14e centenaire en 1896, une mauvaise analyse de ces questions a d’ailleurs été faite.

Il s’agit bien d’un acte de conversion personnelle et d’un acte de liberté d’un homme, comme en témoignent par des correspondances saint Avit ou saint Rémi de Reims, etc. Un acte profondément original par lequel le roi s’est opposé à son entourage pendant des années, ce qui constitue une preuve de la solidité de sa conversion. Il ne s’agissait pas d’un acte politique comme l'abjuration d'Henri IV (1553-1610) qui aurait dit : « Paris vaut bien une messe » (phrase qui aurait été dite lors des états généraux de 1593 lorsque le roi abjura le protestantisme).



Ce baptême a été un tournant, un cran définitif dans l’évolution du peuple franc : dans la logique romaine et dans l’application du droit romain, le baptême du roi impliquait que l’État devienne lui aussi chrétien, dans la perspective de l’union de l’Église et de l’État, proclamée par Théodose 1er (347-395), empereur romain, par la loi du 8 novembre 392. Clovis baptisé comme roi, déclencha dans cette logique la proclamation d’un État catholique, qui sera finalement appelé « fille aînée de l’Église », lorsque le Pape reçut Louis XII (1462-1515) au XVIe siècle. Derrière ce baptême singulier, les événements s’enchaînent et impliquent des conséquences capitales pour la France et pour l’Europe, avec la romanisation et la christianisation programmées d’un peuple d’origine germanique.

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Message par M1234 Sam 29 Oct 2016 - 11:41

502
SAINTE GENEVIÈVE, PATRONNE DE PARIS QU’ELLE SAUVA D’ATTILA

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Repérée dès son plus jeune âge par le grand saint Germain d’Auxerre qui la consacra à Dieu, Geneviève impressionne par sa prière, ses miracles et ses prophéties. Lorsque Paris est assiégé par les Huns d’Attila, elle affirme que la ville ne sera pas prise et redonne courage à tous. En ce Ve siècle très agité par de multiples courants et partis, elle exerce de fait son autorité sur la politique de la ville et se révèle une éducatrice, une architecte et une administratrice hors pair.
Jean-Louis Rémouit spécialiste de sainte Geneviève - auteur du site sainte-genevieve.net




Née vers 420, Geneviève est la fille de Severus, un Franc romanisé, militaire puis magistrat municipal parisien après son retour à la vie civile, et d’une Franque nommée Gérontia. Elle se fait remarquer en 429 par un évêque en mission apostolique d’évangélisation : le prestigieux Germain d’Auxerre, qui, partant pour la Grande-Bretagne combattre l’hérésie pélagienne, rencontra sur sa route à Nanterre cette petite fille âgée de moins de 10 ans et l’invita à se consacrer à Dieu, celle-ci lui ayant confirmé que c’était son vœu le plus cher. Le saint évêque lui donna alors comme souvenir de cet engagement solennel une piécette de monnaie ornée d’une croix, l’invitant à la porter comme unique bijou, toute sa vie durant. Peu après, on signala le premier miracle de sainte Geneviève : sa mère devenue aveugle recouvrit la vue par l’intercession de sa fille.

Sainte Geneviève vient habiter Paris à la mort de ses parents vers 440.
Elle loge chez sa marraine spirituelle et quitte le conseil municipal de Nanterre pour celui de la capitale (charge dont elle avait hérité de son père), mais ses origines franques la mettent en opposition avec les Parisiens. Il faut alors une deuxième visite de l’évêque Germain d’Auxerre, à nouveau de passage à Paris, pour lui rendre un nouvel hommage public éclatant. Se rendant en effet chez la jeune fille qu’il avait distinguée onze ou douze ans auparavant, il vit que le sol était tout humide. Le saint évêque y reconnut l’effet d’un précieux don spirituel très respecté et même recherché à l’époque (puisqu’il était d’usage de le demander dans des oraisons) : le don des larmes. Le plus illustre évêque de la Gaule témoigne alors sa confiance à la jeune fille à qui il parle avec déférence et un profond respect. Dès lors la foule des curieux traite sa jeune compatriote avec la plus grande considération. Sainte Geneviève s’impose aussi comme une femme d’affaires, propriétaire de riches terres dont elle fait bénéficier les Parisiens les plus pauvres, et comme une femme réfléchie qui prend peu à peu les commandes de la vie politique parisienne.

Sainte Geneviève survit à une grave maladie.
Peu de temps après s’être installée à Paris, Geneviève tombe gravement malade, au point de sembler morte pendant trois jours. Une fois sortie de son coma, elle révèle qu’un ange la prenant par la main, lui a fait visiter le Ciel et l’Enfer ! Nourrie de cette expérience extraordinaire, son cœur embrasé d’amour pour Dieu et ses frères ne la porte pas à abuser de sa connaissance surnaturelle de l’au-delà pour terroriser les mécréants ou les tièdes par des récits horrifiants, mais à parler surtout du bonheur, absolument inimaginable à l’esprit humain, qui attend les bons au Paradis.



102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Sainte-genevieve-priere

Sainte Geneviève face aux rois francs.
Mérovée, qui succède à Clodion à la tête des Francs, réside à Tournai quand lui parvint en 451 la nouvelle que les Huns (qui jusqu’alors avaient fourni des mercenaires à l’Empire romain agonisant) se ruent en envahisseurs sous le commandement d’Attila. La renommée de ce dernier fait craindre le pire : il vient de prendre la ville de Metz totalement pillée et incendiée. Devant la panique, chacun envisage l’exode, mais Geneviève pense que Paris sera épargné : elle affirme qu’Attila contournera la ville. Elle réunit quelques femmes au baptistère Saint-Martin sur l’île de la Cité (à l’emplacement de l’actuel Hôtel-Dieu) pour les mettre en prière. « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications », dit-elle. En effet, apprenant que Paris était défendu, les Huns optèrent pour attaquer directement Orléans en passant par la Loire. C’est à Orléans, le 24 juin 451, qu’ils seront vaincus par Aetius « le dernier des Romains » arrivé d’Italie. Grâce à sa foi et par ce coup d’éclat, Geneviève devient quasiment la seule autorité et le seul espoir des populations du centre du bassin Parisien.

Sainte Geneviève et le culte de saint Denis.
Grâce à sa position devenue éminente dans la capitale, Geneviève promeut le culte de saint Denis, enterré sur la route de Senlis, au nord de Paris, dans un cimetière public. Recevant chez elle les prêtres parisiens, elle parvient à les convaincre d’ériger une basilique à l’emplacement du tombeau du premier évêque de Paris, martyr, décapité vers 250. C’est elle qui fait lever un impôt, qui surveille et dirige l’édification de ce prestigieux bâtiment.

Quand elle arrive devant l’une des portes, cette dernière s’ouvre toute seule

Geneviève et Childéric.
En 465, Childéric, successeur de Mérovée et père de Clovis, entreprend le siège de Paris. Il fait de nombreux prisonniers condamnés à mort, détenus en dehors de Paris et fait fermer les portes de la ville. Avertie, Geneviève tente de sortir. Quand elle arrive devant l’une des portes, cette dernière s’ouvre toute seule. Elle parvient ainsi à rejoindre Childéric et négocie la libération des prisonniers.

Geneviève et Clovis.
Suite à sa victoire sur Syagrius à Soissons en 486, dernière enclave « romaine » en Gaule, le jeune Clovis (roi des Francs depuis 481) entreprend le pillage de l’Île-de-France entre l’Oise et la Loire. Il assiège Paris pendant près de dix ans afin d’assurer à ses armées le passage des ponts. Pour Geneviève, il est hors de question de laisser entrer en maître dans sa ville un roi païen. Aussi, en attendant le miracle que sera la conversion de Clovis et son baptême à Reims, s’armant de patience, de courage et de foi, elle prépare à ses frais un convoi fluvial de ravitaillement en direction de ses terres personnelles d’Arcis-sur-Aube (10). À Paris, elle organise la distribution des céréales qui ont pu franchir sans dommage le blocus franc : vendant aux riches, donnant aux pauvres. En 496, la nouvelle de la conversion de Clovis, de ses officiers et soldats à Reims est reçue à Paris et par Geneviève avec enthousiasme. Désormais, plus rien ne s’oppose à ce que le roi des Francs entre solennellement dans la capitale.

Mort de Geneviève.
Geneviève est décédée en 502 à l'âge de 79 ans. Elle fut enterrée à Paris dans un cimetière situé dans le quartier de la montagne Sainte-Geneviève, au cœur du Quartier latin. Clovis fit édifier, avec Clotilde, la basilique des Saints-Apôtres (à l’emplacement actuel de la rue Clovis et du lycée Henri-IV) sur la tombe même de sainte Geneviève. Aujourd’hui, dans l’église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, une châsse abrite quelques uns des restes de la sainte, perpétuant le souvenir de celle qui, par son calme et sa foi, sauva Paris du péril d’Attila.


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La très riche personnalité de sainte Geneviève.
Sainte Geneviève a montré plusieurs visages étonnants au cours de sa vie terrestre.
Celui, bien-sûr, de la vierge consacrée, exemple de vie ascétique et mystique, fidèle au Christ et témoignage public d’une vie admirable de simplicité. L’auteur de sa « Vita » (biographie hagiographique) nous montre combien sa vie rappelle les récits bibliques.
Celui de la femme éducatrice, lorsqu’ayant fondé un groupe de vierges consacrées, elle s’occupe du baptistère et de l'éducation des enfants.
Celui de la femme architecte, qui construisit de nombreux édifices :
- la nouvelle basilique de Saint-Denis au bourg de Catuliacus pour contenir les reliques du saint éponyme envers qui elle avait une grande dévotion.
- la chapelle Saint-Denis devenue plus tard chapelle Sainte-Geneviève, puis encore l‘actuelle église Sainte-Jeanne-d’Arc. C’est de là que vient le nom de « Porte de la Chapelle » sur le boulevard des maréchaux. Ce site, à l’embranchement des deux routes du Nord, Senlis et Rouen, devint également un hôpital-pensionnat où s’arrêtaient les voyageurs et pèlerins (voir J.Monin, Saint Denys de la Chapelle, Imp. J. de Rudder, Montrouge, 1952).
- le baptistère qu’elle dédia à saint Martin.
- le groupe immobilier des vierges consacrées installé à peu de distance de l’actuelle église Saint-Gervais et de l’Hôtel de Ville.
Celui de la femme politique qui a négocié avec Childéric, Clovis et parlé avec saint Rémi et saint Germain d’Auxerre.
Celui de la femme administrateur puisqu’elle semble avoir administré Paris à la suite de sa marraine.
Celui de la femme voyageuse : vers Laon, Beauvais, Reims, Arcis-sur-Aube et Troyes, Orléans et Tours et même peut-être jusqu’à Eindhoven et la région de Clèves.
Celui de la femme d’Église, qui promu les cultes de saint Denis, saint Martin à Tours, saint Aignan à Orléans.
Celui de la femme qui avait le don des larmes, de la vision intérieure de ses interlocuteurs, de guérisons miraculeuses et le pouvoir de commander aux éléments. On lui attribue, de son vivant, plus de trente miracles et bien plus encore de miracles posthumes.

Elle fut déclarée sainte par acclamation populaire dès son décès et son inhumation.

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Message par M1234 Dim 30 Oct 2016 - 9:23

633
NOTRE-DAME DE BOULOGNE-SUR-MER, L’UN DES PÈLERINAGES LES PLUS IMPORTANTS DE L’EUROPE CHRÉTIENNE

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

La vénération de l’image miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne a été une très antique et très constante tradition qui a été suivie pendant des siècles par les plus simples pèlerins comme par les chevaliers et rois de France. Mais si la Vierge nautonière a pu ensuite être victime des excès protestants et révolutionnaires, le sanctuaire restauré demeure encore aujourd’hui un haut lieu marial essentiel.
Père Frédéric Duminy Doyen du Boulonnais et recteur de la cathédrale Notre-Dame de Boulogne-sur-mer
Père Frédéric Duminy
Doyen du Boulonnais et recteur de la cathédrale Notre-Dame de Boulogne-sur-mer


Sources documentaires
Les vieux chroniqueurs racontent qu'un jour de l'année 633 ou 636, vers la fin du règne de Dagobert, un mystérieux bateau, sans rames, sans voiles et sans matelots est entré dans l'embouchure de la Liane (fleuve), occupée aujourd'hui par le port de Boulogne.

Au même moment, la Mère de Dieu apparaît aux membres d’une petite communauté chrétienne qui s’étaient rassemblés pour la prière dans une modeste chapelle de la ville haute. Elle les avertit qu’une nef contenant son image pénétrait dans leur rade, et qu’elle voulait voir placée cette image dans le lieu même où ils s’étaient réunis, afin que rejaillisse sur eux, à perpétuité, les merveilleux effets de sa protection.

Selon le plus ancien récit manuscrit de cette découverte miraculeuse, une bible manuscrite et quelques reliques accompagnent cette effigie « entourée de lumière » (ce récit se trouve dans le manuscrit 5126 de la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris, et compte 25 feuillets rédigés en vieux français vers 1400 pour Antoine de Bourgogne, dit le « Grand Bâtard »).Accourus sur le rivage, les Chrétiens qui priaient là s'emparent de la statue et la transportent dans une chapelle de la ville haute qui sera transformée par la suite en église.

Aujourd’hui, ni cette église qui l'abritait, ni la statue antique n'existent encore. L'église avait été reconstruite dans le premier quart du XIIe siècle par la comtesse de Lorraine (+ 1113), mère de Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem. Notre-Dame de Boulogne était déjà devenu à l’époque un des centres de pèlerinage les plus importants d’Europe.

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Boulogne-sur-mer-ex-votos


Innombrables sont les grâces de conversion, de guérison et les miracles obtenus par les pèlerins en ce sanctuaire. En 1330, pour ceux qui ne peuvent se déplacer, on construit sous le règne du roi Philippe V, fils de Philippe le Bel, tout près de Paris là où la Seine s’étale comme un bras de mer, une nouvelle église dédiée à Notre-Dame de Boulogne. Une ville grandit autour du sanctuaire : Boulogne-Billancourt, qui fait à présent partie de l’agglomération parisienne.

Longue est la liste des rois, reines, princes, princesses et dignitaires de l’Église qui sont venus honorer la Vierge de Boulogne-sur-Mer. Elle contient les noms des comtes de Flandres, d'Artois, de Saint-Pol, du Ponthieu ; des ducs de Bourgogne, notamment Philippe le Bon ; Bertrand du Guesclin, connétable de France (1364) ; des rois d'Angleterre : Henri III et Henri VIII ; et des rois de France bien sûr : Philippe Auguste, Philippe le Bel, Jean le Bon, François Ier, puis Charles VII (1422) et sainte Jeanne d’Arc (1429), puis Charles VIII (1495), Louis XII (1512), Henri III (1578), Louis XIII (1640), Louis XIV, donateur d’un jubé (élément élevé à l'entrée du chœur d’une église) en 1666 (1702), la reine de France, Marie Leszczynska épouse de Louis XV (1735), etc.

En 1477, la suzeraineté du Boulonnais est transférée à la Vierge nautonière par Louis XI, lorsqu’il rattache la province à la Couronne après s’être proclamé protecteur du sanctuaire en mars 1464. C'est ainsi que l'on voit, un jour d'avril 1478, le roi faire un premier hommage de son comté de Boulogne à la Mère de Dieu et s'engager, en son nom et en celui de tous ses successeurs, à lui payer tous les droits seigneuriaux de ce fief.

La vogue du pèlerinage décline à partir de 1544, lorsque les soudards d'Henri VIII pillent la basilique et emmènent la statue miraculeuse en Angleterre où elle demeure plusieurs années. Il faudra l'intervention d'Henri II pour la récupérer. Un peu plus tard, en 1567, les Huguenots dévastent à leur tour l'église à peine restaurée et remeublée. L'antique statue est de nouveau dérobée, cette fois par Jehan de Frohart qui l'emmène dans son manoir d'Honvault (Pas-de-Calais). Vers la fin de sa vie, en 1607, le seigneur décide de restituer la statue de Notre-Dame de Boulogne à son église.

En prenant possession de Boulogne, Henri II ne manque pas de faire lui aussi acte de vassalité envers la Vierge, mais il faut attendre Louis XIV pour que cet engagement soit à nouveau solennellement repris. L'hommage royal est encore rendu en 1728 par Louis XV, mais sous Louis XVI, il est abandonné et considéré comme une coutume dépassée.

Des témoins affirment voir la statue « bouger » et « pousser un cri »

La Révolution est fatale à l'église et à la statue de Notre-Dame de Boulogne. Le 23 mai 1791, dans un contexte révolutionnaire difficile, des témoins affirment voir la statue « bouger » et « pousser un cri ». La nouvelle se répand. La presse anticatholique parle de « crédulité » et de « superstition ». Peu après cet évènement, l’église est vendue comme « bien du clergé ». Les révolutionnaires font brûler la statue en grande pompe le 28 décembre 1793 (jour de la fête des Saints Innocents). Aujourd'hui, il n'en reste qu'un fragment de main conservé dans un reliquaire de la cathédrale de Notre-Dame de Boulogne.

Sous la Restauration, un prêtre enfant du pays, Benoît-Agathon Haffreingue, se démène pour restaurer le célèbre sanctuaire marial. La nouvelle cathédrale est son œuvre personnelle. Il met près de quarante ans à la reconstruire (1827-1866). Alors qu’il a besoin de millions, l'argent lui vient de partout : des pauvres et des riches, des puissants et des humbles, des Bourbons et des Bonaparte ! Quant au chantier, il le dirige lui-même, « sans qu'aucun dessin régulier ait été dressé... » Sa témérité est sans bornes. Il veut faire toujours plus grand. Aujourd’hui, nous devons reconnaître la qualité de son œuvre, car depuis plus d'un siècle et malgré les bombardements ou les tirs d'artillerie de la dernière guerre, le dôme condamné par les hommes de l'art et souvent consolidé est toujours debout ! La nef, considérée pourtant comme moins fragile, s'écroule quant à elle un soir de novembre 1921. Elle est rapidement restaurée, comme on peut la voir maintenant.

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Message par marieangesl Dim 30 Oct 2016 - 13:50

Merci Marie du 65
je me suis rendue cet été au Puy- en-Velay, c'est un endroit magnifique ,pour le quinze aout au moment du jubilé et la prochaine étape sera Boulogne sur Mer car ce n'est pas très loin de chez moi , étant nordiste, En union de prières . Marie-Ange
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Message par M1234 Dim 30 Oct 2016 - 13:57

marieangesl a écrit:Merci Marie du 65
je me suis rendue cet été au Puy- en-Velay, c'est un endroit magnifique ,pour le quinze aout au moment du  jubilé  et la prochaine étape sera Boulogne sur Mer  car ce n'est pas très loin de chez moi , étant nordiste, En union de prières .   Marie-Ange

De rien Marie-Ange avec plaisir, de beaux endroits que je ne connais pas je n'ai malheureusement pas beaucoup voyagé,maintenant j'y pense un peu plus car parfois la solitude est pesante!
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Message par marieangesl Dim 30 Oct 2016 - 14:26

oui, pour moi aussi la solitude et la non foi autour de moi est pesante, c'est pour cette raison qu'il est important d'aller se ressourcer dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, force et courage nous sont donnés en ces lieux, Le Seigneur et la Vierge Marie nous aident à aller de l'avant.
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Message par M1234 Dim 30 Oct 2016 - 14:31

marieangesl a écrit:oui, pour moi aussi la solitude et la non foi autour de moi est pesante, c'est pour cette raison qu'il est important d'aller se ressourcer dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, force et courage nous sont donnés en ces lieux, Le Seigneur et la Vierge Marie nous aident à aller de l'avant.
Tout à fait bon je suis bien placée si je veux aller dans le Sanctuaire à peine 10 mm à pied de chez moi, ayant été souffrante et encore un peu maintenant je ne peux guère me déplacer, mais c'est pas grave je vais reprendre mes habitudes après!!
Oui, et nous ressentons cette force vive qui nous aide à avancer chaque jour nous avons besoin de tout cela!!
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Message par marieangesl Dim 30 Oct 2016 - 14:37

oui Marie
et le Seigneur veut que nous lui offrions chaque souffrance car tout ce qui n'est pas offert est perdu, c'est ce que m'a dit un bon confesseur la semaine dernière.
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Message par M1234 Dim 30 Oct 2016 - 14:39

marieangesl a écrit:oui Marie
et le Seigneur veut que nous lui offrions chaque souffrance car tout ce qui n'est pas offert est perdu, c'est ce que m'a dit un bon confesseur la semaine dernière.

Oh là là, je dois avouer que je n'offre pas toujours mes souffrances alors qu'il le faudrait!!!Que Dieu me guide sur ce chemin!!!
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Message par marieangesl Dim 30 Oct 2016 - 14:45

donc il y a un début à tout
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Message par M1234 Dim 30 Oct 2016 - 14:47

C'est certain!!!! flower
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Message par M1234 Lun 31 Oct 2016 - 11:06

660
SAINT BENOÎT, UN PÈRE POUR LES MOINES, UN PÈRE POUR L’EUROPE

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Notre pays a été parcouru en tout sens par une foule de saints. Mais il en est d’autres que la providence n’y a conduit qu’après leur mort, tel saint Benoît dont les reliques, rapportées d’Italie, furent déposées au monastère de Fleury, aujourd’hui Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), le 11 juillet 660. C’est ici l’occasion de redécouvrir le sens de la vénération des reliques et l’héritage du patriarche des moines d’Occident et du patron de l’Europe.  

Un « pieux larcin ».

« Claris coniubila Gallia laudibus, læteris Benedicti patris ossibus » : « Éclate en louanges, Gaule, mets ta joie dans les ossements de notre père Benoît », chantons-nous aux vêpres de la solennité de saint Benoît, le 11 juillet. C’est donc la liturgie elle-même qui invite la France à se réjouir de la présence sur son sol des reliques du patriarche des moines d’Occident, fondateur de l’ordre des bénédictins. Mais comment saint Benoît (v. 480-v. 547), demeuré sa vie durant dans la péninsule italienne, était-il parvenu, après sa mort, sur les rives de la Loire ?  

Saint Benoît, organisateur et législateur pour l’Occident de la vie monastique héritée des moines d’Orient, s’est éteint vers 547 dans le monastère qu’il a édifié au Mont-Cassin (région du Latium en Italie). Quelques décennies plus tard, un monastère était fondé par un seigneur mérovingien sur les bords de la Loire, au bourg de Fleury, dans le diocèse d’Orléans. La communauté, qui suit alors la règle du saint irlandais Colomban, ressent le besoin d’un protecteur céleste plus puissant qu’un faible et inconstant seigneur terrestre. Chez les hommes de ce temps, la conviction est ancrée que la présence d’ossements d’un saint attire en quelque sorte, par un lien mystérieux, sa présence spirituelle d’assistance, de secours, de protection.

Une lumière leur indique l’emplacement du tombeau dont les moines s’empressent de recueillir les restes

Vers 650, lisant les Dialogues de saint Grégoire le Grand, seule source permettant de connaître la vie de saint Benoît, l’abbé de l’époque, Mommole, apprend que le monastère du Mont-Cassin a été dévasté par les Lombards et que le tombeau de saint Benoît est désormais à l’abandon. Par un acte de piété filiale autant que par souci de doter son abbaye d’un puissant patron céleste, Mommole envoie une délégation de moines, conduite par Aigulphe, pour sauver les précieuses reliques. À leur arrivée dans l’abbaye du Mont-Cassin déserte, une lumière leur indique l’emplacement du tombeau dont les moines s’empressent de recueillir les restes dans une corbeille. À leur contact, tout au long du chemin du retour, les miracles se multiplient.  
Un 11 juillet, autour de 660, les reliques de saint Benoît sont solennellement déposées dans l’église du monastère de Fleury, village qui sera connu désormais sous le nom de Saint-Benoît-sur-Loire. Si l’arrivée des reliques est un jour de fête et de joie pour les moines de Fleury, elle témoigne cependant d’une époque troublée pour l’Europe.    



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Le rayonnement d’un monastère au cœur de la France.

Comme l’atteste le texte des Miraculi sancti Benedicti, les foules de pèlerins se pressent tout au long du Moyen Âge pour vénérer les reliques du saint dont la puissance est louée autant pour la conception d’un enfant, l’abondance des pluies ou la mise en fuite des envahisseurs vikings. Le monastère connaît son heure de gloire du Xe au XIIe siècle, avec le grand abbé saint Abbon (mort en 1004), un des plus éminents théologiens de son temps. Fleury devient même, de la même manière que Cluny, le centre d’une réforme monastique pour toute la Gaule. Point de référence pour le monde monastique, l’abbaye se trouve aussi au cœur du domaine capétien, et c’est ainsi que le roi de France Philippe Ier (1053-1108), qui avait sans doute participé au financement des travaux de construction de l’abbatiale, demande à y être enterré pour bénéficier, après une vie peu exemplaire, de l’intercession du saint et de la prière des moines.  

Malgré un lent déclin, l’histoire de Saint-Benoît-sur-Loire reste intimement liée à celle de la France : Jeanne d’Arc vient y prier après la victoire d’Orléans en 1429, le cardinal de Richelieu embellit l’église par ses dons au XVIIe siècle, l’érudit Dom Mabillon y consulte la riche bibliothèque de manuscrits. La Révolution française met un terme à plus de mille ans de présence monastique ininterrompue en abolissant, dès le 13 février 1790, les vœux monastiques, considérés comme inutiles et contraires à la « liberté chérie ». Suppression juridique mais aussi matérielle avec la destruction, pierre après pierre, d’un superbe monastère classique, rebâti vers 1720 : le lieu devient en effet une carrière.  


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Pour renouer le fil de cette histoire millénaire, il faut attendre l’arrivée de quelques moines pour tenir la paroisse en 1865, puis d’une véritable refondation le 11 octobre 1944, avec un essaim envoyé de la Pierre-qui-Vire (Yonne). Ces frères s’inscrivent dans la filiation du Père Jean-Baptiste Muard (1809-1854). Frappé par la déchristianisation de son diocèse d’Auxerre dès les années 1840, il se sent appelé, en plaçant toute sa confiance dans le Sacré Cœur de Jésus, à évangéliser cette France qui a perdu la foi. Après avoir fondé une congrégation de missionnaires diocésains, il se retire dans la forêt du Morvan, à la Pierre-qui-Vire, comprenant que le plus puissant des apostolats est la prière et le sacrifice. Soixante-dix-ans après sa refondation, la communauté de Saint-Benoît-sur-Loire compte une trentaine de frères, réunis sous une règle et un abbé, pour prier, travailler et vivre la charité fraternelle.    

La Règle de saint Benoît, chemin de vie et de sainteté
Le plus grand des miracles de saint Benoît ne serait-il pas précisément celui de la fidélité de tant de générations de moines, assidus au service de l’Église par le ministère de la prière, méditant en secret les saintes Écritures, écoutant, accueillant et réconfortant tant de pauvres venus frapper à la porte du monastère et demander l’intercession de saint Benoît ? Sans se résigner aux périodes de déclin et de relâchement, inévitables depuis le péché originel, ils ne cessent de puiser dans l’Esprit la force du renouveau. Car la présence des reliques d’un saint – et quel saint ! – n’est un honneur et un privilège que dans la mesure d’une fidélité, toujours en croissance, à son exemple et à son enseignement.  

Dans une France et une Europe qui ont perdu l’accès à la source de la vraie vie, la Règle de saint Benoît trace un chemin « pour débutants » (chap. 73) pour « retourner par le labeur de l’obéissance à Celui dont nous avait éloigné la lâcheté de la désobéissance » (prologue) pour apprendre à vivre en frères sous le regard bienveillant du Père, à aimer les jeunes et à vénérer les anciens, à se réjouir d’une vie humble, sobre et simple. Un chemin qui n’est, comme le disait Bossuet, que le résumé de tout l’Évangile. Voilà un don sans doute encore plus précieux que de vénérables ossements.  

« Ô Saint Père Benoît, établi maintenant au ciel, pénètre tes serviteurs de ta sainte règle ; fais-les monter par la voie étroite, donne-leur le royaume éternel. » (Hymne des vêpres du 11 juillet)

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Message par M1234 Mar 1 Nov 2016 - 10:28

708
LE MONT-SAINT-MICHEL, SIGNE DE DIEU POUR LES HOMMES

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc25

Le Mont-Saint-Michel, signe de Dieu pour les hommes, fait retentir depuis 1300 ans la question que pose le nom même de Michel : « Qui est comme Dieu » ? Personne, bien-sûr. Pourtant, par notre baptême nous sommes configurés au Christ. Qui est comme Dieu ? Chaque baptisé qui prend au sérieux son baptême doit aspirer à le devenir. C'est ce que nous rappelle cette pyramide improbable, fruit de la création et du travail (de la foi) des bâtisseurs.
André Fournier recteur du Sanctuaire Le Mont-Saint-Michel


Ecouter la version audio (6min49)


http://notrehistoireavecmarie.mariedenazareth.com/asset/upload/esc/audio/25.mp3


Depuis des temps immémoriaux trois rochers émergent de cette échancrure située à la frontière de la Normandie et de la Bretagne. Le mont Tombe, le rocher de Tombelaine et le mont Dol. Trois pyramides, pas très hautes, mais totalement incongrues dans ce paysage plat où la mer, répondant à l'appel de la lune, vient deux fois par jour recouvrir les immensités sableuses et plates de la grande baie. Cela pourrait être triste, et parfois c'est le cas, mais le plus souvent c'est surprenant de vie et de couleurs pastel. Le spectacle est permanent. La beauté à couper le souffle. La nature nous aide à comprendre intuitivement la puissance et la grandeur du créateur.



102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Mont-saint-michel-rdv

Mais Dieu ne s'est pas contenté de créer le ciel, la mer et la terre. Il a voulu y introduire la Vie.  La vie sous toutes ses formes : minérale, aquatique, végétale, animale. Et, au cœur de cette création, il nous forma Homme et Femme à son image : libres et dotés d'intelligence. Et pour que l'humanité se souvienne de lui, il privilégia quelques lieux où l'on pourrait le reconnaître, le retrouver. Le Mont-Saint-Michel et sa baie sont un de ces espaces où Dieu donne rendez-vous à l'homme.

Pour réaliser cela il fallut le rêve d'un évêque : Aubert, d'Avranches (né en 660, mort vers 725). Saint homme qu'un archange vint déranger trois fois dans son sommeil en 708 pour lui intimer l'ordre de construire une maison de Dieu sur le mont Tombe. C’est Michel, prince de la milice céleste, premier des anges, qui s'est chargé de ce travail. « Qui est comme Dieu ? » Cette traduction de l'hébreu Mi-Ka-El, hante depuis près de mille trois cents ans le rocher où s'est édifié l'un des sites les plus extraordinaires qu'on puisse voir en Europe : le Mont-Saint-Michel. La question peut être ressentie comme une menace. C'est l'archange guerrier qui pousse son cri d'indignation devant l'orgueil et la folie des hommes qui ont, de tout temps, cherché à conquérir le pouvoir d'intimider et de dominer leurs semblables. De ce point de vue, l'abbaye du Mont-Saint-Michel pourrait être l'expression de cette propension. D'où vient qu'elle ne provoque pas cette impression ? Cela tient sans doute à une conjonction de facteurs extrêmement subtils et tout à fait particuliers à cet ensemble qui comprend la baie, le village et l'abbaye. Ce mélange rare de terre, de mer, de vent, de pierres, cette conjonction étonnante et positive du travail de la nature (les croyants disent de Dieu) et du génie humain empêchent le dérapage des sentiments et permettent d’équilibrer mesure et démesure, grandeur et humilité, gloire et déchéance, spirituel et matériel, univers de création et univers d'achèvement, Dieu et Démon, Michel et Satan.


102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Mont-saint-michel-unesco

La magnificence du lieu (classé monument historique en 1862 et patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, l’un des sites les plus visités de France),  la réputation de l'archange, la beauté des constructions ont vite mis en marche de nombreux pèlerins. Conscients dans leur foi d'avancer vers la « Jérusalem céleste » ; reproduisant au long de leur pérégrination la marche des hébreux dans le désert ; imitant le peuple élu traversant à pied (presque) secs la mer des roseaux. Passer à travers la mer, n'est-ce pas passer à travers la mort ?

Tout pèlerin revit pour lui-même l'aventure d'Israël. Il doit s'arracher au quotidien, accepter d'abandonner ses certitudes, ses appuis, ses sécurités. Il doit faire confiance : la baie est dangereuse, le sable mouvant, la marée rapide. Et quand il a pris pied sur le rocher, il n'est pas encore au bout de ses peines. La montée du village est aussi un chemin symbolique. Le visiteur, sans s'en apercevoir, quitte peu à peu le monde du commerce humain pour celui du « commerce » divin, des nourritures terrestres (symbolisées par la célèbre omelette proposée à l'entrée de la ville), il monte jusqu'aux nourritures célestes. De la table de l'auberge à la table de l'autel où le pain et le vin deviennent pour les chrétiens corps et sang du Christ. Le passage d'une table à l'autre n'est pas facile. Il faut monter sans cesse. D'abord la rue très en pente ; puis les 360 marches du « Grand Degré ». Pas d'ascenseur, pas d'escalier mécanique, mais quelle récompense que d'entrer dans cette grande forteresse construite pour assumer une triple fonction : être imprenable par quelque force ennemie que ce soit ; être accueillante au pèlerin épuisé qui arrive au terme de sa route ; être resplendissante pour dire la gloire de Dieu et permettre à l'âme de s'élever dans une prière fervente, sous l’œil bienveillant de la statue de saint Michel, qui trône à 170 mètres au-dessus du niveau de la mer.

La baie, le village, l'abbaye du Mont-Saint-Michel témoignent de cette unité créatrice de Dieu et de l'Homme.  Ils signent, par leur histoire, la vocation spirituelle, économique et politique de ce lieu. Ils invitent le croyant, comme le non-croyant, à se laisser gagner par l'admiration, la contemplation et la jubilation.

Aujourd'hui, les pèlerins sont souvent submergés par les touristes. C'est donc un double accueil qui nous incombe

Depuis 1300 ans, l'Église catholique, fidèle à sa vocation et à la mission donnée par l'archange, s'efforce de proclamer la Parole de Dieu, accueille les pèlerins et leur offre les sacrements de l'Eucharistie, du pardon, des malades si nécessaire. Elle est également attentive à la vie spirituelle de la population qui, de tout temps, habite sur le rocher, au pied des murailles de la puissante abbaye-forteresse. Peuple de pécheurs, peuple de commerçants, peuple d'aubergistes et d'hôteliers… Le petit cimetière qui jouxte l'église Saint-Pierre est le témoin séculaire de la permanence de cette vie laborieuse et austère. Aujourd'hui, les pèlerins sont souvent submergés par les touristes. C'est donc un double accueil qui nous incombe, mais c'est une même et seule mission : comprendre et partager l'héritage de tous ceux qui ont « fait » le Mont-Saint-Michel afin d'être, pour notre temps et les temps futurs, des bâtisseurs de beau, de bon et de bien.


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Message par M1234 Mer 2 Nov 2016 - 9:33



1008
NOTRE DAME DU SAINT-CORDON, PLUS DE 1000 ANS DE GRÂCES

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Depuis plus de 1000 ans, Notre Dame du Saint-Cordon est vénérée à Valenciennes (Hauts-de-France) comme protectrice de la ville qu’elle a sauvée à plusieurs reprises de terribles épidémies.


Le temps des épreuves. En l'an 1008, une terrible peste vient éprouver Valenciennes (département du Nord). La ville perd en quelques jours 7 000 à 8 000 de ses habitants. Aucune famille n’est épargnée. L'effroi se répand dans la cité. Nuit et jour, la chapelle de Neufbourg que Charlemagne venu à Valenciennes avait dédiée à Marie ainsi que d’autres églises se remplissent de priants. Ils supplient la mère de Dieu de se souvenir que la miséricorde est le plus beau fleuron de sa couronne.  

L’ermite Bertholin. Un peu à l’extérieur, au sud de la ville, vit un saint ermite à qui la tradition donne le nom de Bertholin. Il habite une pauvre cabane bâtie près d’une fontaine qui a depuis pris le nom de Notre-Dame de Fontenelle. Cet ermite voue sa vie à la méditation et passe de longues heures au pied de la statue de Marie, pour laquelle il a une dévotion toute filiale. Sa sainteté attire souvent à lui de nombreux visiteurs venus de la ville. Devant les malheurs des Valenciennois, il redouble de prières, ouvrant plus grand encore son cœur à la Vierge Marie. Celle-ci lui apparaît alors et lui dit : « Va trouver mon peuple de Valenciennes. La nuit qui précédera la fête de ma nativité, mon peuple saura que ses vœux seront exaucés. Que les habitants se rendent alors sur les murailles de la ville, là ils y verront des merveilles. » Nous sommes le dernier jour du mois d’août de l’an 1008. Le saint ermite s’adresse alors au comte Herman, Haute Autorité de la cité, et lui fait part de la promesse de Marie. Quand les habitants apprennent cette nouvelle, ils prient plus encore.  

L’apparition de la Vierge Marie. Le 7 septembre 1008, à la tombée de la nuit, le comte, le magistrat et une foule considérable se pressent ainsi sur les remparts de la ville, les yeux fixés vers le ciel. Soudain, les ténèbres font place à la lumière ; et au milieu de celle-ci, devant plus de 15 000 témoins, apparaît, immobile au-dessus de la chapelle bâtie par Charlemagne, une Reine entourée d’une auréole aussi étincelante que douce, accompagnée d’anges. Elle tient à la main un immense cordon écarlate. Un ange en prend une extrémité et fait le tour de la ville dans la circonférence de deux lieues, en laissant tomber sur son passage le précieux cordon qui bientôt environne la cité comme une ceinture protectrice. Le circuit terminé, la vision s’évanouit. À cet instant même, la contagion cesse et ceux qui étaient atteints par la peste furent guéris.  

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Saint-cordon-mairie

Le Saint-Cordon. En reconnaissance pour l’immense bienfait reçu, au nom et avec la population de Valenciennes, les autorités de la cité s’engagent par vœu à suivre chaque année le tracé du Saint-Cordon en une procession le 8 septembre ou le deuxième dimanche de septembre. Et depuis maintenant plus de dix siècles, les Valenciennois n’ont jamais manqué à cet engagement de « faire le Tour du Saint-Cordon » (aujourd’hui 17 km), suivi d’une neuvaine de prières. En 1292, la municipalité offre même un cierge de 600 livres pour remercier Marie de ses grâces renouvelées. La continuité d’un pèlerinage sur une telle période est unique dans l’histoire de la chrétienté.  

1000 ans de fierté locale. Dès cette époque et de génération en génération depuis 1 000 ans, une confrérie dite des « Royés de Notre-Dame du Saint-Cordon » est la gardienne de cette « fierté de Valenciennes ». Elle continue d’assurer et d’entourer toujours d'une grande solennité cette manifestation, même dans les circonstances les plus critiques qui ont jalonné l’histoire de la ville nordique.  

Les grâces répétées de la Vierge Marie. Sensible aux témoignages de confiance et de piété du peuple de Valenciennes, la Vierge du Saint-Cordon ne cessa d’y répondre, continuant d’intercéder pour les fidèles qui l’invoquent isolément ou pour la population entière. Vingt-cinq fois, relatent les chroniqueurs, Marie sembla jeter encore autour de la cité valenciennoise « comme un Cordon protecteur devant lequel tout mal contagieux s’éloignait à vue d’œil » ; notamment en 1291, 1515, 1555, 1665, quand les épidémies sévirent avec violence. Une invasion est également évitée en 1477. Ces dates mémorables demeurent inscrites dans les annales, mais sont aussi gravées dans les cœurs reconnaissants des Valenciennois.  

La tourmente révolutionnaire. Malheureusement, la Révolution est très agitée à Valenciennes. En 1794, de nombreux prêtres et religieux sont arrêtés, tandis que douze religieuses du couvent des Ursulines sont guillotinées en octobre (elles seront béatifiées le 13 juin 1920 par le pape Benoît XV, leur fête est le 23 octobre) ; les églises de la ville sont pillées. Qu’advint-il du Saint-Cordon ? Aucun des Valenciennois survivant à la tourmente de 1793 n’a jamais affirmé l’avoir vu détruire, ni même savoir ce qu’il est devenu. On présume qu’un religieux l’aurait soigneusement caché afin de le soustraire à une profanation, et qu’il serait mort en gardant le secret. D’aucuns pensent qu’il est toujours dans le sous-sol valenciennois…  

Leur confiance s’est montrée digne de la foi de leurs ancêtres, et Marie les a de nouveau comblés de sa bonté

La statue de Notre-Dame du Saint-Cordon. En 1804, le premier curé de la paroisse Notre-Dame après le Concordat, Maître Guillaume Lallemand, natif de Valenciennes, n’a rien de plus cher que de raviver au cœur de ses ouailles la dévotion envers la Sainte Vierge. La châsse renfermant le Saint-Cordon ayant disparu pendant la Révolution, le pasteur fait sculpter une belle statue de la Vierge dans l’attitude qui était la sienne quand elle vint délivrer Valenciennes de la contagion. Cette statue fut réalisée par Pierre-Joseph Gillet et décorée par un élève de Louis Watteau, le peintre Macarez. Elle repose sur un socle, dont les quatre faces sont ornées de médaillons retraçant le miracle de l’an 1008. Un sourire maternel illumine le visage de Marie, et ses bras ouverts nous invitent à l’amour filial. Elle tient une tresse (cordon) écarlate que les anges reçoivent de ses mains. À ses pieds, est agenouillé l’ermite Bertholin. Cette statue devint « miraculeuse », quand au cours du XIXe siècle, des maladies épidémiques affligèrent de nouveau les Valenciennois. Pour être délivrés, ils eurent recours au moyen employé par leurs pères : processions, neuvaines et pèlerinages en l’honneur de Notre Dame du Saint-Cordon. Leur confiance s’est montrée digne de la foi de leurs ancêtres, et Marie les a de nouveau comblés de sa bonté.
Pour abriter la statue miraculeuse dans un sanctuaire digne de leur Patronne bien aimée, les habitants de Valenciennes construisent en 1864 une église qui fut élevée au rang de Basilique Mineure, en remplacement de Notre-Dame la Grande, détruite pendant la Révolution. En 1892, Notre Dame du Saint-Cordon devient officiellement la patronne de la ville. Le 7 juin 1897, au nom du Pape Léon XIII, l’archevêque de Cambrai couronne la statue miraculeuse d’un diadème d’or, don des fidèles valenciennois. Elle fut alors revêtue d’un riche manteau et on lui mit en mains l’insigne de la dignité royale : un sceptre de vermeil.  

Notre Dame du Saint-Cordon au XXe siècle. Notre Dame protégea également les Valenciennois au cours du XXe siècle. À partir du 31 juillet 1944, lors du « Grand retour », la statue est portée triomphalement de paroisse en paroisse dans tout l’arrondissement de Valenciennes. Elle est ensuite ramenée en ville le 2 septembre 1944, au moment précis où commencent à défiler les premiers chars alliés de la Libération. Notre Dame du Saint-Cordon fut ainsi présente à la délivrance de la cité.


102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Saint-cordon-guerison
 
Depuis l’an 2000, le miracle du Saint-Cordon à Valenciennes continue. En 2008, le millénaire des apparitions et 1 000 ans de fidélité entre le cœur de Notre Dame du Saint-Cordon et le cœur de son peuple de Valenciennes et d’ailleurs ont été fêtés avec une immense ferveur (la statue a même été portée jusqu’à Lourdes). Car elle est celle qui guérit de toutes les pestes d’aujourd’hui ! Elle est celle qui parle à chacun : aux croyants et aux non croyants, à ceux qui sont touchés par la tradition, à ceux qui ont la foi du charbonnier, à ceux qui participent à des  groupes de prière comme à ceux qui prient dans le secret, aux jeunes, aux moins jeunes, aux plus âgés, à ceux qui sont malades et handicapés, aux actifs, aux représentants de l’autorité dans la cité comme aux plus démunis. Le Tour et la Neuvaine, où se vivent des rencontres et des temps d’Église très forts, sont aussi pour les enfants et pour leurs aînés l’occasion d’un nouveau « départ spirituel » : c’est le miracle continu du Saint-Cordon. Chaque année, début septembre, comme leurs aïeux, ce sont près de 3 000 personnes qui participent à la messe précédant le Tour du Saint-Cordon ; d’autres pèlerins, ceux du « Pélé des Enfants », du « Pélé Jeunes », du « Pélé Adultes » s’y joignent pour l’un des plus anciens pèlerinages de France. Et quand Marie « visite » en procession les quartiers intérieurs et périphériques de Valenciennes, elle y est vénérée parce qu’elle apporte à chacun consolation et bénédiction, elle qui est aimée par toutes les générations !

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Message par M1234 Jeu 3 Nov 2016 - 9:59

1214
APRÈS 800 ANS D’HISTOIRE ARCHITECTURALE ET SPIRITUELLE, NOTRE-DAME DE LA GARDE VEILLE TOUJOURS SUR MARSEILLE

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Esc1

Construite selon la volonté d’un ermite venu s’installer sur la colline, Notre-Dame de la Garde a fêté son huit centième anniversaire en 2014. La « Bonne Mère » chère au cœur de tous les marseillais », gardienne et protectrice de la cité, a été remerciée tout au long de l’histoire par d’innombrables ex-voto et est aujourd’hui devenue une basilique visitée par plus de deux millions de personnes par an.
Père Jacques Bouchet Recteur de la basilique Notre-Dame de la Garde

Par sa position stratégique à 161 mètres d’altitude au-dessus de l’antique cité phocéenne,  la colline de la « Garde » est exploitée dès le Xe siècle. Alors que la vieille ville de Marseille s’étend sur la rive nord du port, une tour de garde est construite sur cette colline, propriété de l’abbaye Saint-Victor. L’arrivée des navires dans la rade est ainsi surveillée et signalée par un système de pavillons et de feux nocturnes.

En 1214, un prêtre marseillais de l’église des Accoules, Maître Pierre (+ 1256), y mène une vie d’ermite et obtient l’autorisation de l’abbé de Saint-Victor d’y bâtir une chapelle dédiée à la Vierge (Notre-Dame de la Garde), d’y cultiver un potager et de planter une vigne. Quatre ans plus tard, la chapelle est achevée, comme l’atteste une mention du pape Honorius III dans sa bulle du 18 juin 1218, énumérant les possessions de Saint-Victor. En 1256, Notre-Dame de la Garde devient un prieuré dont le supérieur est l’un des prieurs claustraux de Saint-Victor. Peu à peu, les premiers marins viennent demander à la Vierge de les protéger en mer.

En 1302, Charles II d’Anjou ordonne que les signaux alertant de la présence de bateaux ennemis soient lancés depuis la colline de Notre-Dame de la Garde. La vocation militaire de l’endroit est née.

Le nombre de pèlerins augmente peu à peu, ce qui conduit au XVe siècle à quelques aménagements. Néanmoins, la chapelle reste modeste, contenant au plus une soixantaine de personnes. Après le succès français de Marignan, François Ier, sa mère Louise de Savoie, et son épouse la reine Claude, viennent remercier Notre-Dame de la Garde en janvier 1516. Dès lors, les rois de France successifs prêtent une attention privilégiée à ce sanctuaire. Louis XIII viendra s’y recueillir en 1622, son fils Louis XIV (1638-1715), y fera transporter une belle statue en argent de la Vierge, avant que ses deux petits-fils, les ducs de Bourgogne et de Berry, viennent à leur tour au tout début du XVIIIe siècle.

En 1524, l’empereur Charles-Quint tente de conquérir la Provence. L’année suivante, François Ier décide de doter la ville de deux forts militaires pour assurer sa défense : le château d’If, achevé en 1531 et rendu célèbre par le roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Christo ; et un second fort qui est construit sur la colline de la Garde, englobant alors la petite chapelle. Aujourd’hui, il ne reste que peu de vestiges de cette forteresse, hormis l’éperon royal à l’ouest de l’actuelle basilique.

En 1588, la destruction de l’église Saint-Étienne à Marseille très fréquentée par les marins renforce la popularité de Notre-Dame de la Garde. Et au début du XVIIIe siècle, la peste mène à son tour les pèlerins à fréquenter le sanctuaire. Nombreux sont les fidèles provençaux qui viennent remercier Marie de les avoir préservés. De septembre 1720 à août 1721, l’évêque du diocèse, Mgr Henri de Belsunce, y monte lui-même trois fois à pied.

À la fin du XVIIIe siècle, se succèdent des évènements peu réjouissants pour Notre-Dame de la Garde. Le 30 avril 1790, le fort est envahi par les troupes révolutionnaires et trois ans plus tard, tous les édifices religieux français sont désaffectés. C’est la fin du culte. Notre-Dame de la Garde est transformée temporairement en prison, où Philippe Égalité et ses deux fils seront détenus. Le 10 avril 1795, les objets du sanctuaire sont vendus par lots.

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Notre-dame-la-garde-amour-vierge-bouquet

La chapelle, devenue bien national, est alors louée par Joseph-Elie Escaramagne, ancien marin et dévot à la Vierge. Il offre au sanctuaire une statue achetée dans une vente aux enchères, provenant d’un couvent parisien de Picpus : la « Vierge au bouquet » (installée aujourd’hui derrière l’autel de la crypte). En 1807, après le Concordat, le culte reprend.

Le XIXe siècle est une ère de renouveau pour le site, qui verra notamment la procession organisée le jour de la Fête-Dieu ressusciter en 1814. Deux ans plus tard, la duchesse de Berry fait le pèlerinage et offre un ex-voto : une statuette en argent. La duchesse d’Angoulême fait un don en 1823 pour la fabrication de la monumentale Vierge d’argent dite « de Chanuel », qui vise à remplacer la Vierge « à l’ostensoir » fondue sous la Révolution. Actuellement située sur l’autel majeur de la basilique, elle a été admirée par Chateaubriand, pèlerin en 1838.

En 1833, on construit une seconde nef (250 m2 au total) bénie par Mgr Fortuné de Mazenod. Et dans les années 1840, on érige un nouveau clocher, permettant d’accueillir un bourdon de plus de huit tonnes baptisé « Marie-Joséphine ». On est contraint de le placer sur un chariot tiré par seize puis par vingt-six chevaux ! Les fidèles entendent ses premières notes le 8 décembre suivant, jour de l’Immaculée Conception.

De 1850 à 1852, le clergé de Marseille débute des négociations avec les autorités françaises pour agrandir le sanctuaire. La première pierre du projet romano-byzantin de Jacques-Henri Espérandieu est posée le 11 septembre 1853, mais les travaux sont longs et coûteux. En septembre 1860, Napoléon III et l’impératrice Eugénie se rendent sur place. Le nouveau sanctuaire est consacré le 4 juin 1864 par le cardinal Villecourt, entouré de 43 évêques.

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À la fin des années 1860, on pose sur le clocher un piédestal servant à accueillir la future statue monumentale de Marie, financée par la ville de Marseille, qui connaît à cette époque un essor sans précédent. Cette statue est réalisée en cuivre par l’entreprise parisienne Christofle et Bouilhet, suite au projet d’Eugène-Louis Lequesne et selon une technique novatrice appelée « galvanoplastie ». Haute de 11,20 mètres (23,70 mètres avec son piédestal), lourde de près de dix tonnes, elle est assemblée en quatre tronçons et un escalier intérieur permet d’atteindre son sommet. Le 24 septembre 1870, en pleine guerre franco-prussienne, cette Vierge à l’Enfant recouverte de 500 grammes d’or est bénie. Livrée aux intempéries et au sel marin, elle est redorée tous les 25 ans.

En 1874, Henri-Antoine Révoil prend en charge la décoration intérieure, faite notamment de mosaïques, d’un autel majeur et de stalles en noyer installées dans le chœur. Aujourd’hui, la basilique est toujours célèbre pour ses mosaïques dont la surface développée sur les voûtes et le sol est d’environ 1200 m2. Elles ont été réalisées par la société Mora installée à Nîmes. Les tesselles (petits carreaux) provenant de Venise ont été fabriquées par des artisans au sommet de leur art. Chaque panneau comporte près de 10 000 tesselles au mètre carré, ce qui représente au total environ 12 millions de petits carreaux de 1 à 2 cm2. Ces mosaïques constituent un ensemble exceptionnel par la complexité de ses décors réalisés par des architectes ou des peintres de renom et par la qualité des tesselles. Les sols sont revêtus d’environ 380 m2 de mosaïques romaines au dessin géométrique.

En 1892, on achève le funiculaire, dit « l’ascenseur », facilitant l’accès à la basilique ; mais son exploitation cessera en 1967 par manque de rentabilité. Vingt millions de passagers l’ont emprunté.

En pénétrant dans la basilique, le visiteur ne peut qu’être frappé par la profusion d’objets :  des plaques de marbre sur les murs, des tableaux présentés « à touche-touche », des maquettes suspendues aux voûtes… Il s’agit d’une tradition populaire très ancienne et pourtant encore active à Notre-Dame de la Garde : les ex-voto (cf. compléments).

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Notre-Dame de la Garde ne tire pas son origine d’une apparition de la Vierge, mais elle témoigne de l’amour permanent des fidèles pour la Mère de Dieu. Libéré des occupants nazis le 25 août 1944, le lieu fait l’objet de travaux de réfection après la Libération (remise en état du clocher qui manqua de s’écrouler lors des combats, mosaïques repeintes de façon temporaire dans l’attente du remplacement des tesselles…), mais c’est dans les années 2000 que la basilique retrouve son éclat extraordinaire.

Le 11 juillet 2013, est inauguré le Musée du site retraçant l’histoire du sanctuaire qui, cette année-là (année où Marseille était capitale européenne de la Culture), a reçu plus de deux millions et demi de visiteurs. C’est le monument le plus visité de la ville, dont elle est devenue le symbole.

En 2014, Marseille a célébré le huitième centenaire de la construction de la chapelle dédiée à Marie par Maître Pierre en 1214.

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Message par M1234 Ven 4 Nov 2016 - 10:24

1248
NOTRE-DAME DE MYANS, REFUGE PROTECTEUR

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À la suite d’une grave catastrophe naturelle ayant épargné une statue de la Vierge Marie, les premiers pèlerins se rendent au sanctuaire de Notre-Dame de Myans (Savoie) dès le XIIIe siècle témoignant ainsi de leur confiance en Marie.



Le village de Myans (environ 1 145 habitants) est avant tout caractérisé par son sanctuaire marial dédié à Notre Dame de la Nativité. Cher au cœur des Savoyards, ce dernier se trouve à quelques kilomètres au sud-est de Chambéry, au milieu d'une région de vignes, au pied du célèbre massif de la Chartreuse. Perchée au sommet d'un clocher depuis 1855, la statue de la Vierge dorée en signale le site, jour et nuit, aux voyageurs du train ou de l'autoroute.  

Les premiers écrits faisant mention de Notre-Dame de Myans remontent au XIe siècle. Il ne s’agit alors que d’un petit oratoire rural. Mais c’est au XIIIe siècle, qu’elle va prendre une importance considérable. Une grande catastrophe naturelle : l'effondrement d'un pan de la falaise proche, déclenche un glissement de terrain meurtrier le 24 novembre 1248. L’effondrement du Mont Granier recouvre par 500 millions de m3 de terre et de roches tous les villages se trouvant sur sa coulée : cinq villages sont rayés de la carte, dont le gros bourg de Saint-André, et on évoque plusieurs milliers de victimes. On dit que c’est la pire catastrophe naturelle de l’histoire des Alpes ; elle donne naissance au massif qu’on appelle les Abymes de Myans. Étonnamment, la petite chapelle de campagne dans laquelle se trouve une statue de la « Vierge Noire » est épargnée : la coulée s’est arrêtée juste devant l’entrée. Le petit groupe des moines bénédictins de Saint-André dit aussi devoir la vie sauve à la protection de la « Noire » non loin de leur chemin. Les gens de l’époque voient en cela un signe du Ciel qui donne spontanément naissance à un pèlerinage.  

On ne trouve à Myans ni apparitions, ni révélations, mais simplement une confiance en Marie, que l'on invoque ici comme protectrice. Elle a protégé jadis en ce lieu une poignée de voyageurs des énormes rochers de l'éboulement ; elle continue à protéger ses enfants d'aujourd'hui de bien des rochers d'une autre nature que géologique : athéisme, indifférence spirituelle matérialisme, hédonisme, manque de confiance en la Providence, etc. Le prodige le plus fameux est le sauvetage du Savoyard Jean Grandis, seul survivant en 1534 du naufrage d’un bateau portant plus de 500 passagers au large de Livourne, en Italie. S’étant confié à Notre Dame de Myans, il revint pieds nus d’Italie et fit placer dans la chapelle un ex-voto, détruit comme beaucoup d’autres à la Révolution.  



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Les nombreux pèlerins qui s’y arrêtent peuvent en entrant dans le sanctuaire, contempler du premier regard deux églises superposées. Fait rare : un seul autre sanctuaire présente cette caractéristique : celui de Bethléem. Il faut descendre quelques marches pour accéder à la partie inférieure du sanctuaire, communément appelée la « crypte », oasis de silence et de recueillement. La Vierge Noire, endommagée mais sauvée in extremis à la Révolution, richement vêtue et couronnée en 1905, se trouve ici, au fond du chœur avec l’enfant Jésus. Tout a été bâti autour d’elle pour accueillir visiteurs et pèlerins venus prier ou déposer son fardeau à ses pieds.  

C’est au milieu du XVe siècle, soit deux cents ans après sa naissance, que le pèlerinage prend un essor important sous l’impulsion du comte Jacques de Montmayer qui y installe en 1458 des moines franciscains pour bâtir un monastère et s’occuper des pèlerins. Très rapidement, la chapelle primitive s’avère très fréquentée, et l’on procède à la construction d’une église supérieure pour les offices des franciscains. C’est ce qui explique, dès 1466, la structure originale des deux églises superposées qu’on peut toujours admirer de nos jours. L’édifice est encore agrandi en 1498. Au XVIIIe siècle, 6 à 7000 personnes affluent chaque 8 septembre, fête solennelle de la Nativité de Marie. Après la Révolution, le sanctuaire devient l’église paroissiale de Myans, qui obtient le statut de commune en 1881.  

À l’entrée du chœur, est représentée la scène de l’éboulement du Granier, fondatrice du pèlerinage

Une décoration originale ajoute à la beauté du lieu, qu'aiment parfois exalter les musiciens, choristes ou instrumentistes. Tous ceux qui passent à Myans voient les remarquables fresques réalisées en 1936 par Léon Raffin, disciple du peintre Maurice Denis : sur les côtés se trouvent les saints savoyards, sur la voûte une magnifique Vierge. À l’entrée du chœur, est représentée la scène de l’éboulement du Granier, fondatrice du pèlerinage tel que la légende le décrit. Le chœur, fait de marbre de Carrare et de dorures, est la réplique d’une chapelle latérale de la basilique Saint-Marc de Venise.  

Une maison de rencontres spirituelles, adossée à l'église et au magasin, a été bâtie dans les années 1940 et restaurée dans les années 1970. Elle accueille à la journée familles, groupes, récollections ou journées de travail des mouvements. Elle comprend actuellement 16 chambres et la restauration est préparée sur place par l’équipe.  

Aujourd’hui, on estime entre 80 000 et 100 000 le nombre de visiteurs par an. Les temps forts du sanctuaire sont évidemment les grands pèlerinages diocésains à la belle saison : celui des malades et du monde de la santé le premier dimanche de juillet et le pèlerinage des familles le dimanche de septembre le plus proche de la fête patronale de la Nativité de Marie. Ces jours-là, avec le rassemblement du 15 août, le clos du sanctuaire est plein d'une foule dont les diversités se fondent dans une prière unanime.

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Message par M1234 Sam 5 Nov 2016 - 14:31

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SAINT LOUIS ET LE PRINTEMPS DE LA FRANCE

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Cinquième enfant de Louis VIII (+ 1226) et de Blanche de Castille (+ 1252), Louis IX naît le 25 avril 1214. Baptisé à Poissy (actuel département des Yvelines), il devient à douze ans le 44e roi de France. Patron du diocèse aux armées et de sa cathédrale, il est également invoqué comme patron de la France, notamment le 25 août, jour où l’on célèbre l’anniversaire de sa mort. Louis, dit le « Prudhomme », meurt au cours de la dernière croisade à Tunis en 1270, après 43 ans de règne. Il est canonisé par le pape Boniface VIII dès 1297.


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Mgr Luc Ravel Évêques aux armées




Une fois que nous sommes accordés sur les faits de l’histoire, sur leur interprétation, sur le besoin d’en faire mémoire pour disposer du présent, pour préparer le futur, pourquoi s’attarder à cet homme du passé ? Qu’il s’agisse de saint Louis ou d’autres, sur quoi repose notre attachement ? C’est une loi générale : les saints ne sont jamais réductibles à leur époque. Un saint ne se laisse pas figer dans son siècle. S’il est décalé par rapport à notre temps, c’est un décalage vers l’avenir : il nous attend au tournant suivant. Aimable, il nous tend la main, mendiant notre cœur.  

Donnons à nouveau notre affection à saint Louis, roi de France. Essayons de lui ouvrir notre cœur ainsi que nous le faisons pour un ami, lui confiant nos peines, nos joies, l’associant à notre mission, cherchant à le connaître avec bienveillance. À cette condition, il nous livrera quelques secrets de sa sainteté. Car connaître le secret d’un ami, c’est autre chose que de scruter les détails de son existence, à la façon d’un historien. Le secret partagé crée une intimité profonde entre deux êtres. Avec eux, quelque chose de la gravitation du Christ nous entraîne vers Dieu.  

Dans son ouvrage Saints de France (paru chez Boivin, 1ère édition 1951), Henri Pourrat touche à ce secret avec une rare virtuosité. Il plante le décor : « Avec lui, le royaume entre dans son printemps », et d’ajouter : « En cette aurore du XIIIe siècle, toute la pensée grandit. » Louis IX naît avec Bouvines (27 juillet 1214), l’éclatante victoire de son grand-père Philippe Auguste (+ 1223). Mais la redistribution politique ne vaut pas tant que la floraison printanière d’idées nouvelles. Louis reçoit à sa table deux Docteurs de l’Église, saint Bonaventure et saint Thomas d’Aquin (+ 1274). Cette vitalité de l’esprit, bientôt écrite dans la politique et les mœurs, cette sève neuve, cette fièvre du cœur, cette vague de la pensée coïncident avec le roi saint Louis et lui avec elle. Un pareil printemps soulève l’enthousiasme, le goût de l’aventure et des folles équipées. Quand les feuilles voltigent et que notre mental erre, sous l’ombre nostalgique sécrétée par l’automne, une telle incarnation de la (re)naissance nous gonfle d’espérances nouvelles. Je ne parle pas tant de la saison que de notre société, où la chute des valeurs produit l’odeur des cimetières. Notre époque accueille des esprits émoussés, fades, gavés de politiquement correct. Pouvons-nous connaître, à notre génération, une telle pulsation de l’esprit ? Quelle nouveauté, quelle poussée, quelle grandeur nouvelles tendent nos énergies ? Une fin de race n’attire pas. Un point de croissance ne fascine pas. Les projets qu’on nous présente ne portent même plus de promesses. Il nous reste l’épaisseur maigrichonne du train-train quotidien. Heureusement, l’Évangile reste un prodigieux défi…  

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Saint-louis-chretien

« Le plus fier chrétien que les païens eussent jamais connu », confie le sire de Joinville, conseiller du roi, à ses Mémoires. Parmi les regards sur saint Louis, on en trouve un qui fait le lien par-dessus les autres, c’est celui sur son christianisme. Au fond et à la cime de ses actions, il y a le chrétien. Son baptême aboutit à la sainteté. Mais il lui fournit d’abord l’unité de sa vie. Ce fameux dénominateur commun qui manque à notre vie sectorisée, Louis le trouve dans son baptême. De l’extérieur, les païens sentent et admirent la cohérence du roi. Ils ne jugent pas d’abord sa sainteté : pour l’estimer, il faut cette aimable confrontation entre les actes et l’Évangile que l’Église seule est habilitée à mettre en place. Mais les incroyants goûtent l’unité de l’homme. « Fier », indique la densité aimable, le rayon noble au parcours tranquille. La fierté éveille l’admiration sans la rechercher. Cette reconnaissance par les païens importe autant que la canonisation par l’Église. Elle chante le regard du païen sur l’homme juste. Elle dit ce à quoi il est sensible. Elle peut le déterminer à chercher « l’Unique ». En ce sens, saint Louis n’est pas seulement un exemple de piété mais un prototype du témoin.  

« Tant qu’il put il choisit de faire la paix » (Henri Pourrat dans Saints de France). Formé aux armes, faiseur de croisade, combattant de première ligne, il n’idéalise pas la guerre. Elle n’est jamais un but en soi. Bien qu’à l’époque il faille gagner sa valeur à coups d’épée, le cœur de Louis IX voit plus loin que le bout de son arme. La guerre fait peut-être la valeur d’un chevalier, mais seule la paix fait le bonheur d’un pays. Il est difficile de trancher au sujet du saint roi : de la paix ou de la justice, on ne sait laquelle il préfère. « Par son amour de la justice, il se fait tant aimer, que, sans être ses sujets » (Henri Pourrat dans Saints de France), des Lorrains et Bourguignons lui demandent de leur faire droit. La postérité lui a fait un trône sous un chêne pour y rendre la justice. Certainement, l’histoire ne se trompe pas, à ceci près que saint Louis s’assoit à même le sol. C’est moins gracieux pour les images, mais cela correspond mieux à son style, absolument royal. Il est vrai aussi que la paix le hante, avec le roi d’Angleterre, avec ses grands barons, avec le sultan d’Égypte. Les deux vertus nous parlent : nous les posons l’une sur l’autre car la justice forme le socle de la paix.  

La compétence donne des droits que la filiation n’impose pas

À ceux qui croient plus volontiers à la valeur de la naissance qu’à celle des mérites, il réplique comme à son fils Philippe : « Biau fils, vraiment j’aimerais mieux qu’un Écossais vint d’Écosse qui gouvernât bien et loyalement, que tu gouvernasses mal en point et en reproches. » Toujours la même recherche de la justice. La compétence donne des droits que la filiation n’impose pas. On imagine, derrière ces mots de paix, justice et compétence, l’immense liberté du souverain. Quand on a le pouvoir de faire et de défaire pour un peuple tout entier, on s’acharne à faire le bien et à défaire le mal. Et tant pis pour les courtisans payant en flatterie ce qu’ils doivent en bonne monnaie. Seulement voilà : au XIIIe siècle, on fait la différence entre le bien et le mal, entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, entre ce qui unit et ce qui divise, entre le bien personnel et le bien commun. C’est peut-être en cela que l’époque du saint roi élève et dynamise.

De sa liberté, il est encore question dans ses rapports avec les gens d’Église. Il ne cesse de surprendre. Tandis que la croix et la bannière voguent ensemble, liées comme elles peuvent l’être dans le monde chrétien, on s’attend de la part de saint Louis à une obéissance méticuleuse, servile à force d’être respectueuse. Il n’en est rien. Sa vénération pour le mystère du prêtre ou de l’Église ne lui ôte aucune part de son discernement. Prenons un exemple. Louis fait vœu de conduire une croisade lors d’une grave maladie (presque à sa mort). Guéri, il veut tenir sa promesse ; mais sa mère, Blanche de Castille, ne l’entend pas ainsi. Elle fait intervenir l’évêque de Paris pour s’opposer à son départ. Ce dernier montre que son vœu, fait dans le délire, ne l’oblige pas. « Bon, dit le roi, je ferai donc à votre volonté. » Il rend sa croix à l’évêque. Mais aussitôt : « Et maintenant, suis-je en délire ? Eh bien, c’est maintenant que je vous demande de me donner la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! » Ces libres chevaliers de France n’abdiquent pas leur liberté. La rectitude de leur foi ne la ronge pas. Elle l’amplifie. Est-il meilleur témoin de la liberté évangélique, au croisement du respect et de la responsabilité ?
       

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Sa façon d’être roi le rattache au saint roi David bien mieux qu’une généalogie hasardeuse. Le roi dans la Bible règne en pasteur et père. Il ne suffit pas au pasteur de conduire le peuple. Il s’assimile à lui, il ne fait qu’un avec lui. En Égypte, alors que la famine et la peste poussent à la retraite, on veut obliger le roi épuisé à s’embarquer avec les autres malades. Mais il entend rester le dernier. Un de ses frères, le comte d’Anjou, lui reproche de retarder le mouvement : « Comte d’Anjou, si je vous suis à charge, débarrassez-vous de moi. Mais je n’abandonnerai jamais mon peuple. » Un peu plus tard, fait prisonnier des Sarrazins, il apprend que les riches négocient séparément leur rançon. Aussitôt, il leur interdit ces marchés pour que les pauvres ne restent pas seuls en captivité : « Je prends tout sur moi et veux être chargé de payer du mien propre le rachat de tous. » C’est le roi-pasteur selon le cœur de Dieu. Devant Mansourah, alité mais entendant le feu grégeois déchirer les airs pour tomber sur son armée, il soupirait : « Beau sire Dieu, gardez-moi mes gens ! » Henri Pourrat ajoute : « Le suzerain se doit même de former les cœurs de ses gens. » Le sire de Joinville en est un témoin remarquable. Au roi qui lui demande s’il est préférable d’attraper la lèpre que de commettre un péché mortel, Joinville répond avec sa franchise habituelle qui lui semble préférable d’avoir commis trente péchés mortels que d’être attaqué par la lèpre. C’est qu’il connaît ce qu’est la lèpre. Elle tue mais d’abord elle rogne, elle ronge, elle grignote. Saint Louis le reprend avec douceur mais précision. Il le traite de « hâtif musard ». Charles Péguy ne manque pas de commenter cette scène exemplaire. Il vaut mieux attraper trente fois la lèpre que de commettre un péché mortel. En d’autres circonstances, il éduque le même Joinville à l’humilité, le pressant de laver les pieds des pauvres.  

Tant de traits parlent de son secret qu’il nous faut conclure ici : « Le héros, ni le grand roi n’y eussent pas suffi. Il y fallait le saint. Mais cette leçon, le roi Louis la tient du Christ » (Henri Pourrat dans Saints de France)

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Message par M1234 Dim 6 Nov 2016 - 10:59

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SAINTE JEANNE D’ARC, DES ACCUSATIONS D’HÉRÉSIE À LA CANONISATION TRIOMPHALE

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Née au XVe siècle dans une famille catholique du village de Domremy (Vosges), le destin de Jeanne d’Arc, guidée par « ses voix » pour sauver la France des Anglais, est absolument exceptionnel. Qualifiée d’hérétique par ses ennemis, condamnée injustement et brûlée vive sur le bûcher, la jeune femme sera finalement reconnue comme une grande sainte, qui est aujourd’hui patronne secondaire de la France.


Jeannette, comme on l’appelait au village de Domremy, est née le 6 janvier 1412 dans le foyer d’Isabelle Romée et Jacques d’Arc, au cœur d’une France dévastée par la guerre de Cent Ans. Depuis Azincourt et le traité de Troyes (1420), il y a en effet « grande pitié au Royaume de France » qui subit une double monarchie au profit de l’Angleterre. La date de la naissance de Jeanne reste approximative. Elle-même ne la connaissait pas exactement : lors de son procès elle déclarera avoir 18 ou 19 ans mais être née lors d’une nuit d’Épiphanie. Elle est l’aînée et voit la naissance de trois frères et d’une sœur.

Son père, Jacques, est laboureur ce qui laisse penser que sa famille est « aisée » pour l’époque. Elle possède aussi quelques bêtes. Sa mère, Isabelle, vient du village voisin de Vouthon dans la Meuse. Son patronyme, Romée, donne à penser que des membres de sa famille ont fait pèlerinage vers Rome à une certaine époque.

Jeannette vit dans la petite maison familiale près de l’église du village, celle où elle a été baptisée dès sa naissance. Elle passe beaucoup de temps dans l’édifice religieux où elle aime entendre sonner les cloches qui lui indiquent les heures lorsqu’elle n’est pas à la maison. Dès sa plus tendre enfance, elle apprend de la bouche de sa maman les prières et affirmera plus tard qu’elle tient de sa mère tout ce qu’elle sait sur la religion.

Très pieuse, elle aime assister aux offices et se rendre en pèlerinage à la chapelle de Bermont dans le village voisin de Greux où elle prie Notre Dame de Bermont en compagnie de ses amies ou de toute personne qui veut bien l’accompagner. Tout naturellement, elle fait sa première communion en l’église de son baptême, se confessera de bonne grâce et communiera selon son gré.

Jeannette partage la vie quotidienne de la famille. Elle passe le plus clair de son temps avec sa maman qui, outre les prières, lui apprend ce qu’elle doit savoir pour tenir un ménage lorsqu’elle en aura l’âge : préparer les repas, laver le linge, coudre, filer, etc… Mais quand il le faut, elle va à la pâture communale garder le bétail pour remplacer ses frères occupés à d’autres tâches. Elle a une vie normale de jeune fille de campagne.



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Jeannette a aussi un grand cœur. Elle n’hésite pas à partager son quignon de pain avec le mendiant ou à laisser sa couche au vagabond, préférant dormir dans la paille devant l’âtre. L’histoire la surnomme « la bergère de Domremy », mais Jeannette était d’abord une bergère des cœurs.

En 1425, Jeanne a 13 ans lorsqu’elle entend « ses voix » pour la première fois. Il est midi, elle se trouve dans le jardin familial, tout près de l’église. Surprise, étonnée, elle garde pour elle ce qui lui arrive et continue à vivre normalement, mais ce qu’elle entend régulièrement fait son chemin en elle. Ses voix reviennent en effet à plusieurs reprises, et pas seulement dans ce jardin : elle les entend aussi lorsqu’elle va au Bois-Chenu danser et chanter avec les jeunes gens du village sous « l’arbre de mai » ou lorsqu’elle garde le bétail.

En 1428, cela fait maintenant trois ans que Jeannette entend saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine lui dire que la France, au plus mal, a besoin d’elle pour la sauver. Trois ans qu’elle se demande comment, elle, petite paysanne, va réussir. Un beau matin, suivant ses conseils, elle part sans ne rien dire à personne, sachant que son père se serait formellement opposé à son départ. Elle se rend à quelques lieues de là, au village de Burey-le-Petit, sur la route de Vaucouleurs (Meuse). Un de ses cousins y habite. Elle compte sur lui pour l’emmener à la rencontre du Sire Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, comme ses voix l'y invitent depuis quelques semaines. Ce dernier doit lui fournir un cheval et des hommes mais quand il voit arriver Jeanne, Baudricourt la prend pour une folle et la renvoie dans son village.

L’année suivante, Jeanne n’y tient plus. Il faut à tout prix qu’elle parte et lève une armée pour « bouter les Anglais hors de France ». Elle prétexte une naissance prochaine chez une de ses cousines pour partir de la maison familiale et se rapprocher de Vaucouleurs. De nouveau, elle va à la rencontre de Baudricourt qui, cette fois, l’entend, la croit et lui donne finalement un cheval et des hommes pour l’accompagner. Nous sommes en février et l’épopée de Jeanne d’Arc commence.

En mars 1429, elle arrive à Chinon et rencontre le « gentil dauphin » Charles. Elle ne l’a jamais vu et il se cache dans la foule des courtisans, après avoir placé un autre sur le trône, mais Jeanne ne se laisse pas prendre et elle vient s’agenouiller aux pieds de Charles, qui en est très surpris. Elle lui fait part du dessein annoncé par ses voix. Charles la croit et il lui confie le rôle de « chef des armées ». Mais Jeanne n’est ni guerrière ni soldat. Son épée marquée de cinq croix, que ses voix lui ont fait trouver en creusant derrière l’autel de l’église Sainte Catherine de Fierbois et que la tradition attribue à Charles Martel, reste le plus souvent au fourreau : elle préfère brandir sa bannière, brodée aux noms de Jésus et Marie, pour galvaniser les troupes plutôt que d’attaquer elle-même les adversaires.

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Jeanne-arc-sacre-roi

Le 8 mai de la même année, Jeanne délivre Orléans du joug des Anglais. Ses voix l’aident et la conseillent en cette bataille décisive qui est finalement gagnée rapidement, contre toute attente. Dès lors, délaissant Paris et les objectifs militaires naturels, Jeanne ne pense plus qu’au sacre du roi, car c’est « le plaisir de Dieu ».

Charles VII sera couronné à Reims dès le 17 juillet. Jeanne réussit ainsi la première et la plus fondamentale partie de sa mission, car cette onction du Ciel change tout, même s’il faudra encore de longues années pour clore la guerre de Cent Ans. Le jour du couronnement, elle revoit enfin son père, invité à la cérémonie. Cela fait maintenant cinq mois qu’elle a quitté le domicile familial, mais ses parents très émus lui ont bien-sûr pardonné d’être partie sans ne rien dire.

À Compiègne, Jeanne est faite prisonnière par les Bourguignons le 23 mai 1430 qui la vendent ensuite aux Anglais. De février à mai de l’année suivante, c’est la période de son procès à Rouen devant un tribunal ecclésiastique de 40 membres présidé par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais. Jeanne est malmenée par ses accusateurs, et on lui reproche de porter des habits d’homme. Accusée finalement d’être relapse, hérétique, apostat et subissant 70 chefs d’accusation, Jeanne est condamnée au bûcher. Durant sa détention, elle ne peut ni assister à la messe, ni communier mais le matin de son exécution, elle y est enfin autorisée : elle se confesse, assiste à la messe et communie une dernière fois.

Sur la place du vieux marché de Rouen, le matin du 30 mai 1431, est dressé son bûcher. Jeanne vit ici ses derniers instants en clamant le nom de « Jésus » à plusieurs reprises.

Accompagnée par un religieux, elle assiste aussi souvent qu’elle le peut à la messe, se confesse et communie

Durant ces 27 mois où elle a sillonné une grande partie de la France, Jeanne a toujours été un exemple lumineux de foi et de vie chrétienne. Accompagnée par un religieux, elle assiste aussi souvent qu’elle le peut à la messe, se confesse et communie. Elle entraîne ses hommes à en faire autant et à vivre en chrétiens, comme des soldats de Dieu.  

En 1456, Jeanne est réhabilitée suite au procès lancé par sa mère. En 1869, la cause est introduite par Mgr Dupanloud, évêque d’Orléans. En 1894, la jeune femme est déclarée Vénérable le 27 janvier. Le 18 avril 1909, après 12 ans de procédure, Jeanne est déclarée Bienheureuse. Onze ans plus tard, en 1920, elle accède à la sainteté, près de 500 ans après sa mort. Sa fête est fixée à la date de son martyre, le 30 mai. En 1922, enfin, la France décide de faire solennellement de Jeanne d’Arc, « la sainte de la Patrie », sa patronne secondaire.

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Message par M1234 Lun 7 Nov 2016 - 10:15

1431
LE PROCÈS DE JEANNE D’ARC RÉVÈLE LE CADRE NATUREL DE LA VOCATION SURNATURELLE DE LA JEUNE FILLE

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Le 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants procès de l’histoire de France : celui de Jeanne d’Arc. En moins de cent jours, la jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète et hérétique, sera condamnée à être brûlée vive. Mais dès ses premières paroles, Jeanne fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui déstabilise par la force de sa sincérité. Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.

-         Quels sont votre nom et votre surnom ?
-         En mon pays, on m’appelait Jeannette et, après que je fus venue en France, on m’appela Jeanne. Du surnom je ne sais rien.
-         Quel est votre lieu d’origine ?
-         Je suis née au village de Domrémy, qui fait un avec le village de Greux. C’est au lieu-dit Greux qu’est la principale église.
-         Quels étaient les noms de vos père et mère ?
-         Mon père s’appelait Jacques d’Arc – ma mère, Isabeau.
-         Où fûtes-vous baptisée ?
-         En l’église de Domrémy.  

En ce 21 février 1431, dans la chapelle royale du château de Rouen, devant l’évêque qui s’appelait Pierre Cauchon, et 42 assesseurs, plus Jean d’Estivet, le promoteur, comparait celle qui deviendra cinq siècles plus tard la sainte de la Patrie (Jeanne a été béatifiée en 1909 puis déclarée sainte en 1920), patronne secondaire de la France.  Cet interrogatoire judiciaire que les vertus de la procédure ont conservé, révèle l’origine de Jeanne, les racines naturelles de cette unique fleur surnaturelle : nom, lieu d’origine, père et mère, paroisse.  

La France est une grande nation composée de 36 000 communes, qui sont elles-mêmes, à peu de choses près, 36 000 paroisses, filles des apôtres évangélisateurs. Le village et la paroisse sont indissociablement liés. Ils constituent les origines naturelles et surnaturelles de ce que Jeanne appelait « le saint royaume de France ». Non que cette terre fût peuplée exclusivement de saints, Jeanne ne savait que trop combien, de la base au sommet, elle était remplie de pécheurs. Mais, à l’image de l’Église, qui, pleine de pécheurs, est toutefois, sans péché, « le royaume de France est saint parce qu’il est le royaume de Jésus-Christ, son seul vrai Roi ». Vérité politique en même temps que mystique, surnaturelle et naturelle, que Jeanne sera chargée de réaliser par les armes et par le sacre. Mais nous n’en sommes pas encore là. L’interrogatoire continue.  
-         Quel âge avez-vous ?
-         Comme il me semble, à peu près dix neuf ans.
-         Qui vous a appris votre croyance ?
-         J’ai appris de ma mère Pater Noster, Ave Maria, Credo. Je n’ai pas appris d’autre personne ma croyance, sinon de ma mère.  

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On peut rester longtemps à se répéter ces mots, qui, en deux lignes, disent tant de richesses. Pater Noster..., les trois souhaits et les quatre demandes. La prière que Jeanne a vécue dans son âme et dans sa chair, jusqu’à l’oblation finale et au « pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés… » en passant par « que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ».  Le Ciel est venu lui demander d’être l’instrument de cette volonté divine sur la terre de France, en un temps déterminé. Elle dira aussi pourquoi son étendard « qu’elle aimait quarante fois plus que son épée », portait Jhesus-Maria, car Marie est l’instrument du Salut, celle qui, par son oui, a permis l’Incarnation. Et, à sa place, Jeanne est aussi la jeune fille qui a dit Oui. Elle dira encore qu’elle connait « les douze articles de la foi ».

Cette petite paysanne « qui ne sait ni A ni B » (comme elle le dit d’elle-même), sait, en latin, l’essentiel de la foi, qu’elle n’a pas appris d’autre personne sinon de sa mère. La mère est celle qui donne la vie naturelle et transmet les éléments de la vie surnaturelle. C’est maître Jean Minet, le curé de Domremy, qui a baptisé Jeanne et lui a donné la vie surnaturelle. Mais c’est Isabelle Romée, sa mère, qui l’a enseignée. Ainsi est gravée, dans le marbre du procès criminel, aux tables de l’Inquisition, l’éminente dignité surnaturelle en même temps que naturelle de la mère de famille chrétienne. Jeanne, plus tard, sera choisie, élue, et élevée à une sainteté exceptionnelle, qu’on peut dire, sans emphase, unique dans l’histoire de l’Église. Mais, au commencement, l’ordre de la nature doit être contemplé. Sa simplicité fait a beauté. Avant de devenir une fleur éclatante de sainteté, Jeanne est une plante toute naturelle, au terroir d’un village de Lorraine, au cœur d’une famille et d’une paroisse. Que Dieu y soit allé chercher celle qui assurerait le rétablissement du plus beau royaume de la chrétienté nous rappelle l’origine naturelle de ce royaume en même temps que sa vocation surnaturelle.  

-         Quand avez-vous commencé à ouïr ce que vous nommez vos voix ? Nous sommes le lendemain, le jeudi 22 février 1431, non plus dans la chapelle royale du château de Rouen, mais dans la salle de parement. Il y a toujours l’évêque, assisté de 46 assesseurs. Il y a aussi Jean Beaupère, insigne professeur de sacrée théologie, « enfant chéri » de l’Université de Paris qui va conduire l’interrogatoire.
Jeanne répond :
-         « Quand j’eus l’âge de treize ans, j’eus une voix de Dieu pour m’aider à me gouverner. »  

102 - Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!! Jeanne-arc-proces-anneau

Dans ce moment, qui est l’instant le plus sacré de notre histoire judiciaire, politique, religieuse, et aussi littéraire, tellement la langue de Jeanne, à l’image de celle des anges qui l’avaient formée « est douce, et belle, et humble et parle le langage de France » (Jeanne) on hésite à interrompre le récit de l’accusée, mais, il le faut pour mieux goûter la profondeur de ses mots. L’âge de treize ans, à l’époque, pour une jeune fille, c’est l’âge qui permet le mariage. L’âge de la nubilité, quand les signes physiques de la fécondité apparaissent, et aussi, si l’appel en est fait, l’âge de la consécration. Une opinion respectable et raisonnable veut que l’anneau de Jeanne, celui que l’évêque Cauchon conservât comme pièce à conviction de sa sorcellerie et qui est revenu à la France le 4 mars 2016, lui avait été donné par ses parents comme elle le dira elle-même à cet âge, et que, pour elle, il représentait ses fiançailles avec notre Seigneur Jésus-Christ à qui elle avait voué dès ce moment sa virginité.  

« Une voix de Dieu pour m’aider à me gouverner. » La voix de Dieu n’est pas impérative, même pas autoritaire. Elle est auxiliatrice. Elle vient humblement à cette jeune fille pour « l’aider à se gouverner ». Jusqu’au bout – et à quel prix ! – Jeanne gardera le gouvernement d’elle-même. Ses voix l’instruisent, la conseillent, la pressent de venir en France et d’accomplir son exceptionnel destin, mais jamais, elles ne la suppléent dans « la besogne » qu’une telle vocation nécessite. Rien de magique, ni même de miraculeux. Jeanne n’est pas dispensée de l’effort, de la bataille, des blessures, des peines et soins, du labeur et de la contrariété, de la trahison et de la capture, de la prison et de ses humiliations.  

« Et la première fois, j’eus grand’ peur. » Cette voix de Dieu n’est pas une voix intérieure… Les voix intérieures ne font pas peur. Jeanne éprouve une grande émotion craintive analogue à l’instant de l’amour pour une jeune vierge. C’est une présence extérieure très impressionnante. Rien d’une suggestion de la nature, ni d’une maladie mentale. Un effroi sacré.  
   
-         « Et vint cette voix environ l’heure de midi, au temps de l’été, dans le jardin de mon père… » Après l’effroi et la « grand’peur », la lumière douce et pleine, solaire. Midi, au temps de l’été ! Pas l’ombre d’une ombre. Jeanne n’est pas une hallucinée romantique, elle est solaire, éclatante de jeunesse et de victoire, en même temps que de douce poésie : « dans le jardin de mon père ».  

Jeanne a reçu sa croyance de sa mère. Et c’est dans le jardin de son père que les voix sont venues jusqu’à elle. Pour les amateurs d’histoire sacrée, il y aurait des recherches à effectuer en vue de la béatification (ou de la canonisation) des époux d’Arc, Jacques et Romée, qui ont enfanté, nourri, formé et donné le cadre naturel de la vocation surnaturelle de cette jeune fille. « Dans le jardin de mon père / les lilas sont fleuris… », chante une vieille chanson française. Il y a ici bien plus que les lilas, même s’il y a aussi les lilas. À travers cette phrase, ce sont « tous les jardins de mon père » qui sont comme canonisés. D’ailleurs, ce qui reste de Jeanne aujourd’hui plus encore que la maison, c’est le jardin de son père.  
« J’ouïs la voie du côté droit vers l’église, et rarement je l’ouïs sans clarté. En vérité, il y a clarté du côté où la voix est ouïe, il y a là communément une grande clarté. »  

À un autre moment du procès, elle dira, de façon encore plus concise, dans son style inimitable, « au son de la voix vient la clarté ». Les orateurs, profanes ou sacrés, de tous les temps gagneraient beaucoup à méditer cette formule. Si du son de nos voix pouvait venir un peu de clarté, la face du monde en serait bien renouvelée.  
-         Quel enseignement vous donnait cette voix pour le salut de votre âme ?
-         Elle m’enseigna à me bien conduire, à fréquenter l’église. Elle me dit qu’il était nécessaire que je vinsse en France.  

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L’extraordinaire, la venue en France comme chef de guerre puis chef politique vient en second lieu, sans rupture mais après la conduite ordinaire qui est de simple piété et de bonnes mœurs. Bien élevée par ses parents, Jeanne a été encore mieux élevée dans la même ligne par ses précepteurs venus du ciel. On s’est étonné de son vivant et on s’étonne encore cinq cents ans après de la perfection lumineuse et charmante (au sens fort du mot) de sa langue. « Un français de Christ » (J. Laforgue), « le plus grand de nos écrivains… » (J. Cocteau). Cette grâce lui venait d’avoir pendant quatre ans parlé presque quotidiennement, et parfois plusieurs fois par jour, avec les saints et les anges. L’admiration de Jules Michelet, Jules Laforgue, Alain Fournier ou Jean Cocteau, sans parler de Péguy, de Barrès, de Claudel, de Bernanos, trouve sa source dans ce naturel aisé au cœur du plus sublime surnaturel.

J’arrête-là ce récit que le lecteur pourra poursuivre jusqu’à son dénouement héroïque et mystique, « la grande victoire », qui fit passer Jeanne de l’héroïne à la sainte. Ce commencement de la vocation exceptionnelle de la jeune lorraine dit l’attention douce et adorable du Ciel pour la terre de France, du Roi des cieux pour notre royaume de la terre. Jeanne a été élue pour que nous sachions, une fois pour toutes, que Dieu s’occupe de la terre et des royaumes qu’il s’est choisis, tout particulièrement du « Saint Royaume de France ».

« J’avais étendard au champ semé de lys, et y était le monde figuré, et deux anges à ses côtés. Il était de couleur blanche ou boucassin. Il y avait écrit les noms « Jhesus-Maria » »
-            Qui vous fit faire cette peinture sur l’étendard ?
-            Je vous l’ai assez dit que je n’ai rien fait que du commandement de Dieu.

Jeanne est venue rappeler avec force, douleur et triomphe, que « Jésus-Christ est vrai Roi de France » et qu’il n’abandonne pas son royaume.  

En mai 1943, dans l’oflag IV D (camp d'officiers prisonniers de guerre de 1940 à 1945 en Allemagne), où il était prisonnier, Jean Guitton (philosophe et écrivain français, membre de l'Académie française, 1901-1999) écrivait :
« Au fond, ces diverses Frances souffrent en grande partie, parce qu’elles sont séparées l’une de l’autre. Et le jour où elles se retrouveront, elles se reconnaîtront assez vite. Encore faudrait-il un centre de pureté et de vérité autour duquel les énergies latentes viennent se grouper. Il faudra peu, mais ce peu sera tout : un souffle, une lumière, une doctrine, une direction, une voix venue du fond de la conscience de la France, et qui aille au-delà du présent. En somme il faudrait l’analogue de ce que Jeanne fût. » … « Sans attendre de miracle, et en traduisant dans une longue durée, dans une longue chaine d’action et de patience ce que Jeanne d’Arc en d’autres temps a exprimé en un instant fulgurant, on pourrait refaire un pays. Jeanne d’Arc nous été donnée pour ainsi dire, pour qu’à un âge plus avancé et cinq siècles après, nous puissions apercevoir comme en un raccourci tout ce que la France recèle de misère et de puissance ; et peut-être aussi pour nous faire souvenir que rien ne s’achève en ce monde réfractaire, sinon par l’oblation. »  

L’étude, attentive et aimante, des paroles vraies de Jeanne à son procès peut être le commencement de cette « longue chaine d’action » et de patience. Que cette étude se fasse en groupe, à quelques-uns et le feu que le Ciel a envoyé à Jeanne comme couronnement sacré de sa vocation, réchauffera nos cœurs et notre nation.

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