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8 OCTOBRE: FÊTE DE STE-BRIGITTE DE SUÈDE...

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Message par Gilles Mer 8 Oct 2008 - 12:39

Ste Brigitte de Suède


« Il est né une fille chez Birger dont la voix sera entendue prodigieusement dans le monde entier » ...

La naissance de sainte Brigitte, annoncée au chapelain de la famille, par ... Marie elle-même
Ainsi le chapelain attitré de la famille de Birger, Persson, apprend par une vision et les paroles de la Vierge Marie, la naissance de la petite Birgitta, Brigitte qui allait devenir sainte Brigitte, patronne de la Suède. Cette petite fille devait en effet être le héraut de Dieu, messagère dans un monde endurci, de la justice et de la miséricorde de Dieu. Elle devait se définir elle-même, comme « une simple enseigne avec les lettres de noblesse d’un grand Seigneur ».

Brigitte naquit en 1302 ou en 1303.

Elle aura une enfance heureuse dans un milieu privilégié, sa famille compte parmi les plus riches propriétaires terriens; Birger est homme de loi, rédacteur du code de l’Upland ; il a installé sa famille à Finsta, dans le Roslagen, non loin de Stockholm, une famille chrétienne, intéressée par les questions religieuses. Son jeune frère deviendra évêque de Vasteras. Son père fait construire l’église de Skederid sur leur paroisse, rencontre le pape, vit ses dernières années dans un dépouillement monacal. La petite fille, quand elle se met à parler, est très mûre pour son âge. Elle aime exécuter de belles broderies d’or et d’argent.

A sept ans, elle est visitée par la Vierge Marie ; à dix ans, par le Christ
Brigitte semble avoir bénéficié d’une protection surnaturelle dès le sein de sa mère. Celle-ci a été surprise sur la mer Baltique par une violente tempête. Elle est alors enceinte de Brigitte et, à l’issue de cette promenade qui aurait pu être tragique, un ange apparaît : « Dieu t’a préservée à cause de l’enfant que tu portes en ton sein ».
Deux visions ont été rapportées qui ont marqué sa jeunesse : L’une, à sept ans, d’une belle dame en qui elle reconnaît la Vierge. Celle-ci lui propose une couronne que Brigitte accepte ; l’autre, à dix ans, du Christ crucifié : « Vois comme je souffre, ceux qui méprisent et oublient mon amour sont ceux qui m’ont fait cela ». De cette vision, elle ne pouvait se souvenir sans pleurer.

A douze ans, elle perd sa mère et, l’année suivante, est fiancée à Ulf Gudmarsson, un des plus beaux partis du royaume, son aîné de cinq ans. Mariage fastueux en présence du roi. Dans une de ses nombreuses révélations, Brigitte a dit que la France était le lieu de prédilection de la Vierge Marie et de saint Denis. Elle entendit cette prière adressée par saint Denis à la Mère de Dieu, au moment où la guerre de cent ans dévastait notre pays : "Tu es la Reine de la miséricorde. Les âmes tombent en enfer comme des flocons de neige ; pour cela, aie pitié de la tienne et mienne France." Joignons nos voix aux leurs pour leur tienne et nôtre France !

Brigitte est mariée à Ulf et aura 8 enfants
Puis, c’est le départ vers Ulvasa dans la région de l’Ostergotland, propriété de son mari ; elle y vivra les vingt sept années de sa vie d’épouse ; huit enfants naîtront, quatre garçons et quatre filles dont trois moururent en bas âge ; Märta, Karl, Birger, Catherine et Cecilia parvinrent à l’âge adulte. De ce moment, le chanoine Matthias devenu son confesseur, très impressionné par son exigence morale, rapporte : "Madame Brigitte pleure pour des péchés légers de la même façon que les autres pleurent pour les plus graves et lors de ses confessions ne laisse rien d’inexploré en ce qui concerne ses paroles et ses actes. Cela est le signe d’une grâce future".

Elle se préoccupe des plus malheureux, les accueillant dans le bâtiment construit à cet effet. Elle veille avec attention sur l’éducation de ses enfants, faisant venir des précepteurs, leur ouvrant le cœur à la charité. Son mari s’absente pour remplir sa mission d’homme de loi et de membre du conseil royal, accompagnant le roi et la cour ; il est armé chevalier, nommé sénéchal. Au domaine lui-même, la vie est riche de réceptions fastueuses où les membres de la cour participent à des parties de chasse et à des banquets généreux.


Lors d'un pélerinage à Compostelle, une étape spirituelle pour le couple
Ils évoquent alors l’état de la chrétienté en Suède. L’année 1332 marque l’accession au trône du roi Magnus Eriksson ; ce dernier qui considère Brigitte comme une sainte, lui exprime son désir de la voir occuper dans son château un rôle tant d’organisation que d’accueil de sa future femme, Blanche de Dampierre ; Brigitte, après mûre réflexion, accepte de s’installer à Stockholm, confiant la majorité de ses enfants à des monastères divers. La demeure pleine de vie du château d’Ulvasa se coupe du monde. A la cour Brigitte remplit son rôle difficilement, l’ambiance y est frivole, la jeune reine qui a subi l’influence de Brigitte au début, suit le tourbillon des fêtes, le roi agit inconsidérément oubliant de payer les dettes de l’Etat et instituant de nouvelles taxes pour satisfaire ses plaisirs ; cette atmosphère factice déplaît aux époux et quand, en 1339, leur fils Gudmar meurt, ils demandent un congé à leur roi pour aller prier sur la tombe du roi Olof.

En 1341, au début de l’été, ils partent cette fois pour un bien plus long pèlerinage, Saint-Jacques de Compostelle, qui doit durer un an, pensent-ils. Ils sont accompagnés de parents, amis, et ecclésiastiques dont le moine cistercien Svenung, confesseur de Brigitte, ils passent par Cologne, Aix-la-Chapelle, l’abbaye de Cîteaux. Cette étape troublera Ulf et Brigitte face à la pauvreté monastique dont ils sont bien éloignés ; puis c’est Arles, l’abbaye de Montmajour, le pèlerinage de Sainte-Baume, Aix-en-Provence ; ils embarquent à Marseille pour contourner l’Espagne et atteindre Saint-Jacques. Le moine Svenung eut, sur place, la vision de Brigitte portant sept couronnes, lui faisant penser aux sept dons du Saint-esprit ; il pensa qu’elle serait amenée à dire des choses d’une grande sagesse.

Brigitte entre au monastère
Sur la route du retour, en 1342, à Arras, Ulf tombe très malade ; Brigitte prie saint Denis et obtient cette réponse : « Je suis ce Denis, qui, de Rome, est allé en France prêcher l’Evangile toute ma vie ; c’est pourquoi je vous dis que Dieu veut être connu du monde par vous. Et vous vous êtes donnée à ma garde et protection ; c’est pourquoi je vous aiderai toujours, et je vous en donne ce signe que votre mari ne mourra point ». Elle entend aussi le Christ lui dire : « Je veux que par toi le monde entende ma voix ».

A son retour, Ulf , pris de remords pour sa vie passée, son goût du luxe et sa légèreté dans l’éducation de ses enfants, vit ses dernières années dans la pauvreté absolue ; il meurt au monastère cistercien d’Alvastra, le 12 février 1344. Brigitte qui, elle aussi, a vécu dans les dépendances du couvent ces dernières années se détache complètement du monde ; elle « prend congé du siècle », se défait de ses vêtements d’aristocrate, mène une vie monacale, assistant à tous les offices religieux ; elle commence à être assaillie de révélations et ne sait à qui les attribuer.

Le Christ répond à ses angoisses : « Ne crains rien. Je suis en effet le créateur de toutes choses, non le trompeur. Sache que je ne parle pas pour toi seule mais pour le salut de tous les chrétiens. Entends donc ce que je dis. Assurément, tu seras mon épouse et le canal de ma voix ; tu entendras et tu verras les choses spirituelles et les secrets célestes, et mon esprit demeurera avec toi jusqu’à la mort ».

Brigitte distribua ses biens à ses héritiers et aux pauvres, se libéra des entraves du monde ; elle ne conserva qu’un modeste vêtement et le strict nécessaire pour son entretien. Se développe en Brigitte un étincellement de surnaturel, le Christ et la Vierge lui parlaient : une nuit de Noël, elle ressentit un tressaillement étrange et distinct de son cœur ; ce même jour de Noël, la Vierge lui révéla avoir éprouvé ce même frémissement lors de l’arrivée de son Fils dans son sein : « Pour cela, tu ne dois pas craindre mais te réjouir parce que ce tressaillement que tu éprouvas est le signe de l’arrivée de mon Fils en ton cœur ».

Brigitte fut appelée, car Dieu veut envoyer la miséricorde sur la terre
Brigitte fut appelée, car Dieu veut envoyer la miséricorde sur la terre et elle doit être son intermédiaire vis-à-vis de l’homme qui convoite les bien éphémères et déteste les biens durables. La méchanceté et l’injustice sont beaucoup plus grandes qu’à l’aube des temps quand le monde périt dans le déluge. Les révélations furent écrites soit par Brigitte, soit par ses confesseurs. La vision s’imprime dans sa mémoire. Après, dit-elle, son cœur s’emplit d’un tel feu et d’une telle joie qu’elle n’aurait pu en contenir plus tout en restant en vie, parce qu’elle aurait éclaté de joie. Un pieux religieux écrivait le plus rapidement possible ce qu’elle lui répétait, et quand tout était consigné, son cœur et son corps retrouvaient peu à peu leur état naturel. Il peut y avoir un travail d’adaptation pour la forme définitive des révélations.

Le Christ, par une parabole, explique cette contribution : "Je suis comme un menuisier qui coupe le bois dans le bosquet pour en faire une belle statue à laquelle il donne une forme et qu’il pare de couleurs.Quand ses amis voient que la statue pourrait être rehaussée par des couleurs plus belles encore, eux aussi étendent leurs couleurs pour la peindre. Ainsi, moi Dieu, du bosquet de ma divinité, j’ai extrait mes paroles pour les déposer dans ton cœur. Mes amis les ont rassemblées dans un livre selon la Grâce qui leur fut concédée, et ils l’ont coloré et embelli ». Face au monde, le message de Brigitte fut présenté par l’érudit Matthias ; elle donnait ainsi ses conseils au roi de Suède ; les lois devaient être justes et sages ; les conseillers royaux en prenaient grand ombrage et quand la reine de Suède apprit : « qu’elle était un pépin de pomme, pas beau à voir, amer au goût, répugnant et enfin bon à être jeté », elle ne pouvait être que mécontente.

Au pape, de la part du Christ...
Au pape Clément VI, Brigitte écrit personnellement une lettre qui rapporte les paroles du Christ : « Je t’ai élevé et fait monter tous les degrés et les honneurs de la gloire. Lève-toi donc et rétablis la paix entre les rois de France et d’Angleterre qui sont des bêtes féroces dangereuses et corruptrices d’âmes. Retourne ensuite en Italie où tu prêcheras la parole de Dieu ; tu verras les routes recouvertes du sang de mes saints ».

Le Christ, dans une des plus longues visions qu’ait eues Brigitte demande la fondation d’un nouveau monastère, le monastère de Vadstena : « Je veux planter une nouvelle vigne, en l’honneur de ma Mère très aimée et spécialement pour les femmes ». Brigitte reçut la règle très détaillée, depuis les intonations des chants jusqu’au bouton de bois de la propriété de Vadstena et des domaines attenants, car, pour le Christ, il est essentiel que la première fondation ait lieu dans le château, « construit avec la sueur des pauvres et par l’orgueil de riches, lieu de souffrance pour le pays. Maintenant s’y réuniront ceux qui demanderont miséricorde pour les vivants et les morts et apaiseront ainsi ma colère envers ce royaume ». C’est le pape qui devait approuver la fondation du monastère.

Un livre entier, le livre des demandes fut reçu au cours d’une chevauchée d’Alvastra à Vadstena alors que Brigitte était comme plongée dans une extase de contemplation intérieure ; ce livre renferme les réponses du Christ à des demandes touchant des problèmes en lien avec la vision chrétienne de l’époque.

Brigitte obligée de séjourner longuement à Rome
Brigitte se rend en Avignon par un beau matin de l’an de grâce 1349, à la fois pour faire reconnaître par le pape l’ordre du Saint-Sauveur qui sera au monastère de Vadstena et accomplir le pèlerinage à Rome qu’impose une année de jubilé l’an 1350. Elle part accompagnée des deux Pierre, Pierre de Skanninge et Pierre d’Alvastraer, et de bien d’autres. Par la mer, puis l’Allemagne, la Suisse, le col du saint Bernard, avec une halte à Avignon où Brigitte rencontre le pape Clément VI entouré d’une cour fastueuse.

La requête de Brigitte pour l’ordre, trop marqué de simplicité et de pauvreté, n’est pas entendue et les travaux de Vadstena sont arrêtés. Ce que le Christ avait révélé à Brigitte était fort inquiétant : « en ce qui concerne la curie romaine qui devait être son siège, comme une chaise à quatre pieds, c’est-à-dire l’humilité, l’obéissance, la justice et la charité ; c’est un siège qui est sagesse divine et amour de Dieu. Mais maintenant ce siège a été échangé et à sa place s'en trouve un autre sur lequel l’orgueil s’est substitué à l’humilité, l’entêtement à l’obéissance, la cupidité des richesses à la justice et la haine et la malveillance à la charité. Pourtant ce centre est sur le point d’être appelé sage et maître selon les conceptions du monde ». « L’heure de la colère est venue parce que ce pape a dispersé le troupeau de Pierre ; cependant, s’il se tourne vers moi, je courrai au devant de lui comme un père très tendre ».

Brigitte s’installe à Rome décidée d’attendre une approbation papale ; elle va y passer vingt ans de sa vie. Elle s’installe dans la maison d’Hugues de Beaufort le frère du pape, cardinal à Avignon, qui a été très impressionné par la Suédoise. Elle est entourée du prieur Pierre d’Alvastraer et du père Pierre de Skaninge qui seront à la fois secrétaire, confesseur, professeur de latin ; elle habitera ensuite dans une maison sur la Piazza Brigida donné au bâtiment qui existe encore.

Centre d’accueil pour les suédois, la vie y est très austère, quasi conventuelle ; ses révélations continuent ; ainsi, un jour où des émeutes à Rome menacent sa vie même, elle reçoit le texte de quinze oraisons permettant à qui les dira, chaque jour, durant un an, de méditer autant de fois que de coups reçus par le Christ lors de sa Passion. Il lui arrivait aussi d’écrire sous la dictée d’un ange qui venait se placer à côté d’elle ; elle se tenait prête avec une plume et du papier attendant son arrivée. Ces textes furent appelés Sermo Angelicus ou hymne de l’ange. Brigitte prenait volontiers le parti des gens simples, elle entendit le Christ lui dire d’un homme d’une grande simplicité d’âme : « Dans son manque de science, il a toute la science ».

Une Eglise romaine fort décadente
L’Eglise à Rome alors, telle que l’attestent les écrits de Brigitte, est très décadente : libertinage, opulence, transgression des vœux monastiques. Elle entend par révélation que « Les prêtres qui consacraient le corps précieux de Jésus-Christ devaient vivre dans la chasteté et que, si quelque pape donnait aux prêtres licence de se marier charnellement, lui-même serait damné de Dieu, privé de la vue et ouïe spirituelles, parole, œuvres spirituelles et de toute sa sapience spirituelle ».

De Rome, Brigitte suit l’actualité suédoise, le roi Magnus se conduit maintenant comme un oppresseur, un brigand ; les souverains n’écouteront pas ses derniers conseils.La reine Blanche sera empoisonnée, le roi Magnus, renversé, finira les dix dernières années de sa vie enfermé dans une tour du château royal. La condamnation des princes de ce monde est aussi révélée à Brigitte :dans une de ses plus longues révélations appelée le chant de la justice et de l’amour, elle vit trois rois face à leurs jugements, l’un condamné à l’enfer, l’autre au purgatoire ; elle décrit le procès, lutte entre l’ange et le diable qui se disputent l’âme du roi défunt.

SOURCE: www.mariedenazareth.com
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Message par Gilles Mer 8 Oct 2008 - 12:42

SUITE...

Tout était montré à Brigitte par une allégorie concrète car, lui est-il expliqué, ni les diables ni les anges n’ont de corps et ne tiennent de dialogue comme les hommes, ils sont des esprits. Ainsi toute connaissance spirituelle ne pouvait lui être communiquée qu’au moyen d’images concrètes. Le talent de narratrice de Brigitte rend ses descriptions impressionnantes. Clément VI meurt en 1352, le pape Innocent VI lui succède, « d’un airain mieux trempé que son prédécesseur ». Puis ce sera Urbain V qui revient momentanément à Rome et donne l’autorisation tant attendue ; il envoie une bulle à l’archevêque d’Uppsala pour signifier que l’ordre du Saint-Sauveur peut être ouvert. La mission de Brigitte à Rome touchait à sa fin.

"Pourquoi mets-tu la faute sur le compte de la vieillesse. Je puis affaiblir ou renforcer la nature comme il me plaît "
En mai 1371, sur la demande du Christ, Brigitte part pour Jérusalem : "Pourquoi mets-tu la faute sur le compte de la vieillesse. Je puis affaiblir ou renforcer la nature comme il me plaît ". Elle passe par Naples où elle rencontre la reine de Naples ; la conduite de cette dernière très dissolue entraînera sa mise en garde, sans succès. De son séjour à Naples, on relate des miracles, des guérisons, Brigitte a, avec toutes les classes sociales, une attitude de charité qui la rend ouverte en particulier aux problèmes des gens simples ; de Naples, elle aborde Cos et l’île de Chypre : « Cette ville est une Gomorrhe qui brûle à cause du feu de la luxure ; à cause de cela, ses murs s’écrouleront et elle sera abandonnée et sa honte sera connue de nombreux pays parce que je suis en colère ». Si certains subirent un changement de vie radicale, la majeure partie de la population ignora ses dires ; les punitions annoncées s’abattirent sur Chypre, la flotte fut brûlée, les aristocrates condamnés à la famine.

Brigitte part pour la Terre Sainte
Le voyage se continua vers la Terre Sainte où elle aborda le 13 mai 1372. Elle parcourut les ruelles de Jérusalem, pénétra dans l’église du Saint –Sépulcre où elle aura des visions de la passion du Christ dont la description est d’une lecture difficilement soutenable. Le Christ dit : « Les chrétiens me font maintenant ce que les juifs m’ont fait ; ils me jettent hors de leur temple, c’est-à-dire de leur âme, qui devrait être mon temple et ils me feraient volontiers mourir s’ils le pouvaient ».

Après quatre mois passés à Jérusalem, elle se rendit ensuite à Bethléem, où dans l’église de la Nativité, près de la grotte, le lieu où naquit l’enfant et celui où il fut mis dans une mangeoire sont particulièrement vénérés, elle reçut cette vision : "Je vis une Vierge enceinte, vêtue d’un blanc manteau et d’une subtile et fine tunique, le ventre de laquelle était grandement plein, d’autant qu’elle était prête à enfanter ; elle était en extase et étant de la sorte en oraison, je vis le petit enfant se mouvoir dans son ventre et naître, en un moment duquel il sortait un si grand et ineffable éclat de lumière que le soleil ne lui était en rien comparable ».

Son séjour se termine, elle tombe malade, peut-être de la malaria dont elle devait mourir et le retour vers l’Europe a lieu par Rama, Jaffa, Chypre et Naples. Dans ces deux dernières villes, elle fit des prédication publiques révélant les reproches du ciel et exhortant à la pénitence ; Grégoire XI continuait à habiter Avignon, il reçoit une sorte d’ultimatum, il connaîtra la colère de Dieu à moins qu’il ne parvienne sans tarder à Rome « au cours du prochain mois de mars et, au plus tard, au début d’avril »;les reproches se mêlent à la miséricorde : "Ne méprise pas qui t’aime car, si tu obéis, je me montrerai miséricordieux envers toi, ainsi tu seras en moi et moi en toi et tu seras glorifié pour l’éternité".

Dans la littérature religieuse, les écrits de sainte Brigitte : une importance considérable
Brigitte est à Rome, mais ses forces l’abandonnent ; elle est réconfortée par le Christ et la Vierge Marie, avec à l’adresse du pape une dernière accusation : « il n’entendra plus les paroles de mon héraut, puisqu’il considère le temps de ma miséricorde selon sa fantaisie ». Il lui dit encore « qu’elle sera considérée comme son épouse, moniale et Mère de Vadstena, c’est-à-dire ma joie », et que son corps y serait déposé.

Ainsi fut fait ; après sa mort, le 23 juillet 1373, le retour en Scandinavie se fit par l’île d’Oland, Kalmar, Linkoping et Vadstena où sa dépouille arriva le 4 juillet 1374. Brigitte, qui a été mêlée intimement à l’histoire de son pays, peut encore aujourd’hui nous interpeller à un double titre, celui d’un écrivain et porteur de la parole de Dieu .

Les écrits de Brigitte comptent 1400 pages d’une écriture serrée, de style gothique, dans le parler médiéval suédois : huit livres de révélations célestes, dont le livre des questions, le livre des révélations extravagantes écrit après sa mort par son confesseur, un livre de leçons liturgiques, la règle de l’ordre du Saint-Sauveur, quinze oraisons sur la passion du Christ et quatre oraisons de louanges. Trois papes les ont approuvés, Urbain V, Boniface IX et Martin V. Dans l’écriture religieuse, le poids de ses écrits est considérable. Celui d’une sainte qui, de l’éternité, continue à œuvrer pour rapprocher le cœur des hommes de celui de Dieu.

Dernière confidence du Christ à Brigitte : « Je n’aime rien autant que vos âmes »
Le rapport, en vue de sa canonisation, débute en décembre 1373, rédigé par des témoins proches dont les deux Pierre et l’archevêque d’Uppsala ; et le procès de canonisation est ouvert par Urbain V en 1378 ; l’Eglise est alors secouée par l’une des plus graves crises qu’elle ait connue ; deux, puis trois papes s’affrontent et le procès est remis à plus tard ; c’est sous le pontificat de Boniface IX et, grâce à l’impulsion de la reine Margaret a de Suède, que la cause, de nouveau examinée, conduit à la canonisation prononcée le 7 octobre 1391.

Pourquoi Brigitte ? La phrase du Christ lui-même y répond magnifiquement : « Je prononce des paroles merveilleuses par l’intermédiaire d’une femme et dans quel but si ce n’est pour le salut des âmes et leur bien, afin que les mauvais se repentent et que les bons deviennent meilleurs ». Et peut-être pour que nous entendions cette dernière confidence du Christ à Brigitte : « Je n’aime rien autant que vos âmes ».

Conseils du Christ à Brigitte pour que son âme s’imprime de l’Esprit Saint :
- "Comme la cire reçoit l’empreinte du sceau, ainsi ton âme s’imprègne de l’Esprit Saint";
- "Tu dois être comme une vielle sur laquelle le ménestrel produit des notes suaves. Qui possède la vielle la recouvre extérieurement d’argent afin qu’elle paraisse plus précieuse et il la fait dorer intérieurement avec de l’or fin. Ainsi, toi aussi, tu dois être argentée de bonnes habitudes et de sagesse humaine pour comprendre quelle est ta dette envers Dieu et pour comprendre aussi ce qui servira à ton âme et à ton corps pour ton salut éternel".
- "Intérieurement, tu dois être dorée d’humilité pour ne pas désirer plaire à qui que ce soit hormis moi, et pour ne pas craindre de déplaire à autrui à cause de moi ".
- "Le ménestrel, avec sa vielle, fait en outre trois choses. Premièrement, il l’enveloppe de soie, afin qu’elle ne se tache pas ; puis il fait un étui pour la garder et, en troisième lieu, il pose une serrure sur l’étui pour ne pas se la faire dérober par un voleur. De même, tu dois t’envelopper de pureté pour ne plus désirer être souillée par les passions et les plaisirs. Recherche volontiers la solitude, car la compagnie de mauvaises personnes ruine les bonnes mœurs. La serrure figure la vigilance scrupuleuse de tous les sens et de tout son cœur afin que, dans toutes tes actions, tu prêtes attention à ne pas être l’objet des insinuations du démon."
- "Mais l’Esprit saint est la clef qui ouvre ton cœur comme il me plaît pour ma gloire et le bien de l’humanité".

Dernière grande révélation à Brigitte reçue à Naples : son testament spirituel

« Je vis un grand château, clair comme le ciel, avec une multitude céleste ; sur le trône, un homme d’une incomparable beauté et à côté une Vierge plus resplendissante que le soleil ; il parlait ainsi : « Ecoutez, vous tous, mes ennemis qui vivez dans le monde, car je ne m’adresse pas à mes amis qui suivent ma volonté, écoutez les paroles que je vous dis maintenant, moi qui vous ai créés ; je me lamente que vous ayez prêté foi à mon Ennemi le démon et abandonné mes commandements pour obéir à la volonté et à l’inspiration du diable.

Remplis de la fausse douceur du démon, vous portez son joug sans le savoir ni le sentir, jusqu’au jour où, avec une infinie douleur causée par ce fardeau, l’œuvre du démon deviendra votre destin ; mais ce n’est pas tout.

Votre orgueil est si grand que si vous pouviez monter encore plus haut que moi, vous le feriez volontiers. Votre avidité est insatiable comme un sac plein de trous, car il n’est rien qui puisse la rassasier. Amis ingrats, vous pensez que moi, je suis comme un ver mort en hiver (comme un serpent en état de léthargie) et par conséquent, vous agissez comme il vous plaît et avez des succès. Pour cette raison, je ressurgirai en été et vous rendrai muets et vous ne pourrez fuir de ma main.

Mais, bien que vous soyez mes ennemis, je vous ai rachetés avec mon sang et ne désire rien autant que vos âmes. Souvenez-vous de mon amour et examinez en votre conscience combien je suis doux et plein de bonté »



SOURCE: www.mariedenazareth.com



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