Sainte Gemma GALGANI
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Sainte Gemma GALGANI
SAINTE
GEMMA GALGANI
vierge, passioniste, stigmatisée
(1878-1903)
GEMMA GALGANI
vierge, passioniste, stigmatisée
(1878-1903)
INTRODUCTION
Gemma Galgani naquit le 12 mars 1878 près de Lucques, en Toscane. Elle mourut à Lucques, à l’âge de 25 ans. Elle fut béatifiée en 1933 par Pie XI, et canonisée en 1940, par Pie XII. Gemma est un témoin précieux[2] pour tous ceux qui sont appelés à la sainteté, dans le monde, et quel que soit leur état de vie.
Gemma Galgani, mystique et stigmatisée, appartient à la lignée des âmes que le Seigneur se choisit, au cours des siècles, pour achever sa Passion et son œuvre rédemptrice. On peut citer, par exemple, St Ignace d’Antioche, Ste Agnès, au 4ème siècle, Ste Catherine de Sienne, au 14ème siècle, Marthe Robin au 20ème siècle.
Gemma fut une mystique comme le furent St Augustin, Thérèse d’Avila, St Jean de la Croix, et de nombreux autres. Comme St Paul, Gemma pouvait dire: “J’achève en ma chair ce qui manque aux souffrances du Christ.” Ou encore: “Je porte visiblement les marques de la Passion du Christ.” Vraiment, en Gemma, c’est le Christ qui vivait.
NAISSANCE
Gemma Galgani est née le 12 mars 1878 à Camigliano, un village situé près de Lucques en Italie. Gemma correspond au mot italien : joyau. Son père était un chimiste prospère et un descendant du Bienheureux John Leonardi. La mère de Gemma était également de descendance noble. Les Galgani étaient des catholiques traditionnels bénis par leurs huit enfants.
Gemma, le quatrième enfant et la première fille de la famille a été attiré par la prière dès son plus jeune âge. Cette pratique lui venait de la piété de sa mère qui a enseigné à Gemma les vérités de la foi romaine catholique. Madame Galgani mère a instillé à sa fille une dévotion particulière pour le Christ crucifié.
C'est avec zèle que la jeune sainte s'est consacrée à la dévotion. Quand Gemma n'avait que cinq ans elle lisait l'office de la Vierge Marie et l'office des Morts extraits du bréviaire aussi facilement et rapidement qu'un adulte.
Quand la mère de Gemma avait à remplir ses tâches quotidiennes de mère de famille, la petite Gemma tirait sur sa jupe et la suppliait de lui parler encore de Jésus.
Malheureusement la mère de Gemma devait bientôt mourir. Le jour où Gemma a reçu le sacrement de sa confirmation, alors qu' à la messe elle priait ardemment pour la guérison de sa mère (Senora Galgani était très malade) elle a entendu distinctement une voix dans son cœur qui disait: “Veux-tu me donner ta maman?”
Gemma a répondu "Oui, mais à condition que vous me preniez aussi."
"Non," a répliqué la voix "donne-moi ta mère sans condition. A présent tu dois attendre avec ton père. Je vous emmènerai au Paradis plus tard."
Gemma a simplement répondu :"oui".
Ce "oui" s'est répété tout au long de la courte vie de Sainte Gemma en réponse de Son invitation à souffrir pour Lui.
ENFANCE
A la suite de la mort de sa mère tant aimée, le père de Gemma décida de l'envoyer en demi-pension dans une école à Lucques dirigée par les soeurs de Sainte Zita.
En se remémorant ses jours d'école Gemma a dit :"J'ai commencé à me rendre à cette école tenue par des religieuses, c'était pour moi le paradis."
Elle brillait en français, arithmétique et musique et en 1893 elle a gagné le Prix d'or pour sa connaissance religieuse. L'une de ses institutrices à l'école a fait le meilleur commentaire en disant :"Gemma était l'âme de cette école."
Gemma s'était préparée avec ferveur à sa première communion. Elle demandait avec insistance :
"Donnez-moi Jésus et vous verrez combien je serai bonne. Je serai tout à fait transformée. Je ne commettrai plus un seul péché. Donnez-le-moi, je me languis de Lui et ne peux vivre sans Lui.
On a permis à Emma de recevoir sa première communion à l'âge de neuf ans (plus tôt qu'habituellement). Avec l'accord de son père elle s'est rendue au couvent local pour y passer dix jours et se préparer dignement à cet événement solennel.
Finalement le jour tant attendu est arrivé le 20 juin 1887 : le jour de la Fête du Sacré Coeur de Jésus. Dans ses propres mots elle a décrit cette première rencontre intime avec le Christ du Saint-Sacrement ainsi :
"Il est impossible d'expliquer ce qui s'est alors passé entre Jésus et moi. Sa présence s'est fait sentir si fortement en mon âme."
GUÉRISON MIRACULEUSE
Peu après Gemma est tombée malade. Elle souffrait de scoliose mais elle est frappée en même temps d'une méningite accompagnée d'une perte temporaire de l'ouïe. De larges abscès se sont formés sur le sommet de la tête, ses cheveux se sont mis à tomber et finalement ses membres se sont paralysés. Un docteur appelé à son chevet a essayé de nombreux remèdes qui se sont avérés inopérants. Son cas empirait.
Gemma a commencé ses dévotions au Vénérable Gabriel Possenti de Notre Dame des Douleurs (maintenant St. Gabriel). En gardant le lit elle a lu l'histoire de sa vie. Plus tard elle a écrit en parlant du Vénérable Gabriel :
"Je l'admirais de plus en plus, lui et ses vertus. Ma dévotion pour lui augmentait. La nuit je ne m'endormais pas sans avoir son image sous mon oreiller, après cela j'ai commencé à le voir près de moi. Je ne sais comment expliquer ce phénomène, mais je sentais sa présence. Partout et tout le temps Frère Gabriel était présent dans mon esprit."
Gemma, maintenant à 20 ans semblait gésir sur son lit de mort. On lui a suggéré une neuvaine comme étant le dernier recours à sa guérison. Le 23 février 1899, à minuit, elle a entendu le cliquetis d'un rosaire et a compris que c'était le Vénérable Gabriel qui apparaissait. Il s'est adressé à Gemma en ces termes :
"Veux-tu guérir? Alors prie avec foi chaque soir le Sacré Coeur de Jésus. Je viendrai vers toi jusqu'à ce que la neuvaine soit achevée et nous prierons ensemble pour le Saint Sacré Coeur de Jésus.
La neuvaine s'est terminée le premier vendredi de mars. La grâce était descendue sur elle :
Gemma était guérie. Alors qu'elle se levait, son entourage s'est mis à pleurer de joie.
Oui, un miracle avait eu lieu.
Le prochain événement important dans la vie de Sainte Gemma a été la mort de son père en 1897. A cause de la trop grande générosité de son père et de l'avidité de ses créditeurs et de mauvaises affaires, ses enfants se sont retrouvés totalement démunis et sans moyens de se suffire à eux-mêmes. Gemma avait à peine dix-neuf ans mais grandissait en ayant à supporter cette croix.
LES STIGMATES
Gemma, maintenant en parfaite santé, avait toujours désiré être consacrée religieuse mais cela ne devait pas se faire. Dieu avait d'autres projets pour elle.
Le 8 juin 1899, après avoir reçu la communion, notre Seigneur lui a laissé savoir que le soir même Il ferait descendre sur elle une grande grâce.
Gemma est rentrée chez elle pour prier. Elle s'est trouvée dans un état d'extase et s'est sentie pleine de remords pour avoir péché. La Sainte Mère, à qui Gemma était grandement dévouée, lui est apparue et lui a parlé en ces termes :
"L'amour de mon fils Jésus pour toi est incommensurable et il souhaite te donner une grâce. Je serai une mère pour toi. Seras-tu un véritable enfant?" C'est alors que la Très Sainte Vierge a ouvert sa cape et en a enveloppé Gemma.
Voici comment Gemma raconte l'apparition des stigmates :
"A ce moment là, Jésus est apparu avec ses blessures ouvertes, mais de ces blessures ne s'écoulait plus de sang mais des flammes de feu. En un instant ces flammes sont venues toucher mes mains, mes pieds et mon coeur. Je me suis sentie mourir et j'aurais dû m'écrouler par terre si ma mère ne m'avait pas retenue et pendant tout ce temps je suis restée enveloppée dans sa cape.
J'ai dû rester plusieurs heures dans cette position. Finalement elle a baisé mon front, tout s'est dissipé et je me suis retrouvée à genoux. Cependant mes mains, mes pieds et mon coeur étaient toujours très douloureux. Je me suis levée pour aller m'allonger sur mon lit et me suis rendu compte que du sang s'échappait de ces parties douloureuses.
Je les ai recouvertes aussi bien que possible et avec l'aide de mon ange j'ai pu me rendre jusqu'à mon lit..."
Plusieurs personnes, y compris des ecclésiastiques respectés de l'Église ont été témoins de ce miracle des stigmates, qui s'est reproduit tout au cours de la vie qu'il lui restait à vivre. Suivant le témoignage d'un témoin :
"Du sang coulait abondamment de ses blessures. Lorsqu'elle se tenait debout, il giclait par terre, lorsqu'elle était au lit non seulement il mouillait les draps mais le matelas tout entier s'en trouvait saturé. J'ai mesuré quelques écoulements ou flaques de sang et ils mesuraient de 50 à 62 cm de long et à peu près 5cm de large."
Comme Saint François d' Assise et récemment le Bienheureux Père Pio, Gemma peut dire aussi :
Nemo mihi molestus sit. Ego enim stigmata Domini Jesu in corpore meo porto : Ne laissez personne me faire du mal car je porte les marques de notre Seigneur Jésus sur mon corps.
VIE DE PRIÈRE
A l'âge de 21 ans, une généreuse famille italienne, les Giannini, a accueilli Gemma. Cette famille avait déjà onze enfants mais c'est avec joie qu'elle a reçu chez elle cette jeune et pieuse orpheline. La mère de famille, Signora Cecilia Giannini, dira plus tard en parlant de Gemma, "Je peux déclarer sous serment que pendant les trois ans et huit mois que Gemma a passés chez nous, elle n'a jamais causé à notre famille le moindre problème et je ne lui ai jamais trouvé un seul défaut. Je répète, pas le plus petit problème ni le moindre défaut."
Sainte Gemma a participé avec assiduité aux travaux que réclame une grande maison. Elle avait aussi le temps de prier ce qui était son activité préférée. Par la Providence elle a obtenu en tant que son directeur spirituel le saint Passionist, le Père Germanus C.P. (Maintenant le Vénérable Germanus) auquel elle était totalement obéissante.
Le Père Germanus, un éminent théologien en matière de prière mystique, a remarqué que Gemma avait une vie profonde faite de prière et par conséquent d'union avec Dieu. Il était convaincu que ce "joyau du Christ" était passé par les neuf étapes classiques de la vie intérieure.
Gemma assistait à la messe deux fois par jour et communiait une fois. Elle récitait fidèlement son rosaire et le soir en compagnie de Signora Giannini allait aux vêpres. Malgré tous ces exercices sprirituels Gemma ne s'est jamais soustraite à ses tâches quotidiennes dans la maison des Giannini.
ANGE GARDIEN
L'ange gardien de Gemma lui apparaissait régulièrement. Ils se parlaient comme de vrais amis. La pureté et l'innocence de Gemma ont dû attirer à ses côtés cet ange glorieux venu du Paradis. Gemma et son ange aux ailes déployées ou agenouillé auprès d'elle récitaient alternativement des prières ou des psaumes. En méditant sur la Passion de notre Seigneur, son ange la guidait dans ce mystère en lui fournissant les plus sublimes réflexions. Son ange gardien lui a parlé une fois de l'agonie du Christ en ces termes :
"Regarde ce que Jésus a souffert pour l'homme. Contemple ses blessures une par une. C'est l'amour qui les a toutes ouvertes. Vois combien le péché est excécrable (horrible), car pour l'expier il faut tant de douleur et tant d'amour."
LA MORT
En 1902, Gemma en bonne santé depuis sa guérison miraculeuse, s'est offerte à Jésus d'être la victime pour sauver les âmes, Jésus a accepté son offre. Elle est alors tombée gravement malade. Elle vomissait toute nourriture. Puis elle s'est brièvement trouvée mieux grâce à la Divine Providence, mais elle est rapidement retombée malade. Le 21 septembre 1902 elle a commencé à vomir du sang pur qui lui venait en même temps que les violents battements d'amour de son coeur. Pendant ce temps elle souffrait un martyr spirituel alors qu'elle faisait l'expérience de l'aridité et de l'absence de consolation dans ses exercices spirituels. Venait s'ajouter à cela les attaques multipliées du diable sur la jeune "Vierge de Lucques".
Satan redoublait son combat sur Gemma car il savait que la fin était proche. Il s'efforçait de la persuader qu'elle était complètement abandonnée par Dieu. Il utilisait des apparitions démoniaques et allait jusqu'à frapper son corps fragile.
Un témoin oculaire qui soignait Gemma raconte :
"Cette bête abominable va tuer notre chère Gemma — coups assourdissants, des formes d'animaux féroces, etc. Je me suis éloignée d'elle en pleurant car ce démon l'épuisait."
Gemma implorait sans cesse les saints noms de Jésus et Marie, mais la bataille continuait.
Son directeur spirituel, le vénérable Germanus en parlant du dernier combat de Gemma a dit :
"La pauvre souffrante passait ainsi des jours, des semaines et des mois nous donnant en exemple sa patience héroïque et des raisons pour la crainte salutaire de ce qui pourrait nous arriver, nous qui n'avons pas les mérites de Gemma à l'heure terrible de sa mort."
Cependant pendant toutes ces épreuves Gemma ne s'est jamais plainte, elle priait. La vie de Gemma touchait à sa fin. Elle était un squelette vivant mais toujours belle malgré les ravages de sa maladie. Elle a reçu le viatique.
Ses dernières paroles ont été :
"Je ne cherche rien d'autre; j'ai tout sacrifié à Dieu; maintenant je me prépare à mourir." Elle a repris son souffle pour ajouter : " Il est alors vrai qu'il ne reste plus rien pour moi, Jésus. Je vous recommande ma pauvre âme... Jésus!"
Gemma s'est alors mise à sourire, un sourire céleste et en laissant tomber sa tête de côté, elle s'est éteinte.
L'une des soeurs présentes à sa mort a enveloppé son corps de l'habit des Passionistes, qui était l'ordre auquel Gemma rêvait d'appartenir.
Cette mort bénite est arrivée le samedi saint, le 11 avril 1903, alors que Gemma était dans sa 25ième année.
GLORIFICATION
Les exégètes de l'Eglise ont commencé a étudié la vie de Gemma en 1917 et elle a été béatifiée en 1933. Le décret approuvant les miracles pour sa canonisation a été lu le 26 mars 1939 - dimanche de la Passion. Gemma a été canonisé le 2 mai 1940, 37 ans seulement après sa mort.
Voici un extrait du poème de Dante (Le Paradis, c.xxx, 19-21) dans lequel la beauté surnaturelle est admirablement évoquée et exaltée. (2). Il s'adapte aussi tellement bien à ce petit joyau du Christ, une vraie Béatrice, où le Seigneur était tellement heureux de s'en emparer :
"La beauté que je tiens transcende toute mesure ; non seulement passée mais aussi à venir, mais je crois fermement que seul celui qui l'a créée peut en jouir complètement."
* * * * *
A suivre...
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Re: Sainte Gemma GALGANI
LES GRANDES DATES DE LA VIE DE GEMMA GALGANI
12 mars 1878-Naissance de Gemma Galgani, au Borgho Nuovo de Camigliano, près de Lucques, en Toscane. Son père est pharmacien-chimiste. Gemma est la cinquième de huit enfants, dont plusieurs moururent jeunes.
13 mars 1878-Baptême de Gemma. Un mois plus tard, la famille s’installe à Lucques.
26 mai 1885-Confirmation. Gemma, âgée de sept ans, avait été préparée par sa mère qui mourut de tuberculose, le 17 septembre suivant.
19 juin 1887-Première communion
Après sa première communion, Gemma retrouva le rythme de sa vie d’écolière à l’Institution Sainte Zita. Ses maîtresses furent toujours frappées par son intelligence hors du commun. Sœur Julie Sestini rapporte: “Par son intelligence, elle se tenait au-dessus des autres... et elle aurait pu enseigner toutes ses compagnes.” Outre sa langue maternelle, elle maîtrisait parfaitement le français et était douée en mathématiques.
Dès l’âge de 13 ans Gemma fut assoiffée de Dieu. Elle obtint de l’Abbé Volpi, qui deviendra et restera son confesseur, l’autorisation de se confesser souvent et de communier trois fois par semaine, privilège rare à cette époque.
11 septembre 1894-Décès de son frère Gino, séminariste, emporté à l’âge de 18 ans par la tuberculose.
25 décembre 1896-Vœu de chasteté.
1897-Mort de Henri Galgani, son père, atteint d’un cancer à la gorge. La famille, ruinée, fut réduite à une grande misère. Gemma, âgée de 17 ans, fut accueillie par un oncle et une tante qui tenaient une petite quincaillerie à Camaiore, et Gemma fut chargée de servir les clients du magasin.
Gemma exceptionnellement belle fut demandée en mariage à plusieurs reprises. Mais, déjà donnée à Dieu, elle refusa ces offres et revint vivre à Lucques, dans une extrême pauvreté.
En 1898, Gemma tomba très malade: paralysie des jambes, mal de Pott (tuberculose osseuse), tumeur au cerveau et otite purulente. Son état était désespéré quand elle fut miraculeusement guérie, le vendredi 3 mars 1899, à la fin d’une neuvaine à Ste Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Le Vénérable Gabriel Dell’Addolorata, jeune passionniste mort à 24 ans, que Gemma ne connaissait pas, devint son protecteur. Gemma avait 21 ans.
Gemma put reprendre un vie normale. Une véritable faim eucharistique la dévorait: Jésus présent dans l’Eucharistie était le pôle de toute sa vie spirituelle. Un matin, alors que Gemma était encore dans sa chambre, la voix de Gabriel se fit doucement entendre: “Gemma, réjouis-toi, le Cœur de Jésus te veut toute entière à Lui... Laisse-lui faire ce qui lui plaira le plus de faire en toi.” Après la communion, c’est Jésus qui lui dit: “Viens, pauvre petite fille, viens que je t’embrasse. Il y a si longtemps que je t’attends; j’ai eu tellement de patience et j’ai tellement souffert pour toi... Moi seul, je veux être le Maître de ton cœur et de ses affections.
Du 1er au 21 mai 1899, Gemma fait une retraite chez les religieuses Visitandines. Elle espérait être admise au postulat, mais son évêque s’y opposa. Le Seigneur avait d‘autres projets pour elle. Gemma, déconcertée, retourna dans sa famille.
8 juin 1899-Impression des stigmates, grâce redoutable. Gemma voit s’imprimer dans son corps les marques sacrées de la Passion de Jésus. La stigmatisation se reproduisit pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi vers 20 heures, jusqu’au vendredi 15 heures où elle disparaissait.
C’est vers cette époque que Gemma rencontra Madame Cecilia Giannini. Mgr Volpi, son confesseur, souhaitant que Gemma fut cachée et entourée le plus possible, la famille Giannini, qui comptait déjà onze enfants, accueillit Gemma.
Juin 1899-Gemma rencontre les religieux Passionnistes. Jésus lui dit: “Tu seras une fille de ma Passion, et une fille préférée. Un de ceux-ci sera ton Père.”
Début de l’année 1900, Gemma est définitivement installée dans la demeure de la famille Giannini.
Septembre 1900-Rencontre avec le Père Germano, qui deviendra son directeur spirituel.
1902-1903-La santé de Gemma se détériore rapidement. Tuberculeuse et devenue contagieuse, elle dut être séparée des Giannini et logée dans une petite maison toute proche, le 24 janvier 1903.
Semaine Sainte 1903-L’agonie.
11 avril 1903, Samedi-Saint, Gemma meurt à 25 ans. On a dit qu’elle était morte d’amour.
14 mai 1933-Béatification
2 mai 1940-Fête de l’Ascension-Gemma est canonisée par le pape Pie XII.
12 mars 1878-Naissance de Gemma Galgani, au Borgho Nuovo de Camigliano, près de Lucques, en Toscane. Son père est pharmacien-chimiste. Gemma est la cinquième de huit enfants, dont plusieurs moururent jeunes.
13 mars 1878-Baptême de Gemma. Un mois plus tard, la famille s’installe à Lucques.
26 mai 1885-Confirmation. Gemma, âgée de sept ans, avait été préparée par sa mère qui mourut de tuberculose, le 17 septembre suivant.
19 juin 1887-Première communion
Après sa première communion, Gemma retrouva le rythme de sa vie d’écolière à l’Institution Sainte Zita. Ses maîtresses furent toujours frappées par son intelligence hors du commun. Sœur Julie Sestini rapporte: “Par son intelligence, elle se tenait au-dessus des autres... et elle aurait pu enseigner toutes ses compagnes.” Outre sa langue maternelle, elle maîtrisait parfaitement le français et était douée en mathématiques.
Dès l’âge de 13 ans Gemma fut assoiffée de Dieu. Elle obtint de l’Abbé Volpi, qui deviendra et restera son confesseur, l’autorisation de se confesser souvent et de communier trois fois par semaine, privilège rare à cette époque.
11 septembre 1894-Décès de son frère Gino, séminariste, emporté à l’âge de 18 ans par la tuberculose.
25 décembre 1896-Vœu de chasteté.
1897-Mort de Henri Galgani, son père, atteint d’un cancer à la gorge. La famille, ruinée, fut réduite à une grande misère. Gemma, âgée de 17 ans, fut accueillie par un oncle et une tante qui tenaient une petite quincaillerie à Camaiore, et Gemma fut chargée de servir les clients du magasin.
Gemma exceptionnellement belle fut demandée en mariage à plusieurs reprises. Mais, déjà donnée à Dieu, elle refusa ces offres et revint vivre à Lucques, dans une extrême pauvreté.
En 1898, Gemma tomba très malade: paralysie des jambes, mal de Pott (tuberculose osseuse), tumeur au cerveau et otite purulente. Son état était désespéré quand elle fut miraculeusement guérie, le vendredi 3 mars 1899, à la fin d’une neuvaine à Ste Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Le Vénérable Gabriel Dell’Addolorata, jeune passionniste mort à 24 ans, que Gemma ne connaissait pas, devint son protecteur. Gemma avait 21 ans.
Gemma put reprendre un vie normale. Une véritable faim eucharistique la dévorait: Jésus présent dans l’Eucharistie était le pôle de toute sa vie spirituelle. Un matin, alors que Gemma était encore dans sa chambre, la voix de Gabriel se fit doucement entendre: “Gemma, réjouis-toi, le Cœur de Jésus te veut toute entière à Lui... Laisse-lui faire ce qui lui plaira le plus de faire en toi.” Après la communion, c’est Jésus qui lui dit: “Viens, pauvre petite fille, viens que je t’embrasse. Il y a si longtemps que je t’attends; j’ai eu tellement de patience et j’ai tellement souffert pour toi... Moi seul, je veux être le Maître de ton cœur et de ses affections.
Du 1er au 21 mai 1899, Gemma fait une retraite chez les religieuses Visitandines. Elle espérait être admise au postulat, mais son évêque s’y opposa. Le Seigneur avait d‘autres projets pour elle. Gemma, déconcertée, retourna dans sa famille.
8 juin 1899-Impression des stigmates, grâce redoutable. Gemma voit s’imprimer dans son corps les marques sacrées de la Passion de Jésus. La stigmatisation se reproduisit pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi vers 20 heures, jusqu’au vendredi 15 heures où elle disparaissait.
C’est vers cette époque que Gemma rencontra Madame Cecilia Giannini. Mgr Volpi, son confesseur, souhaitant que Gemma fut cachée et entourée le plus possible, la famille Giannini, qui comptait déjà onze enfants, accueillit Gemma.
Juin 1899-Gemma rencontre les religieux Passionnistes. Jésus lui dit: “Tu seras une fille de ma Passion, et une fille préférée. Un de ceux-ci sera ton Père.”
Début de l’année 1900, Gemma est définitivement installée dans la demeure de la famille Giannini.
Septembre 1900-Rencontre avec le Père Germano, qui deviendra son directeur spirituel.
1902-1903-La santé de Gemma se détériore rapidement. Tuberculeuse et devenue contagieuse, elle dut être séparée des Giannini et logée dans une petite maison toute proche, le 24 janvier 1903.
Semaine Sainte 1903-L’agonie.
11 avril 1903, Samedi-Saint, Gemma meurt à 25 ans. On a dit qu’elle était morte d’amour.
14 mai 1933-Béatification
2 mai 1940-Fête de l’Ascension-Gemma est canonisée par le pape Pie XII.
LES STIGMATES
2-1-Les faits
C’est le 8 juin 1899, que Gemma fut stigmatisée pour la première fois. La stigmatisation se renouvela pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi soir vers 20 heures, pour disparaître le vendredi vers 15 heures. Dans son autobiographie, rédigée sur l’ordre de son directeur, religieux passionniste, le Père Germano qu’elle rencontra en septembre 1900, Gemma raconte: “C’était le soir: soudain, plus rapidement qu’à l’accoutumée, je ressentis intérieurement une douleur de mes péchés plus vive que jamais. Cette douleur me rendit pour ainsi dire comme morte.
Après cela, je sentis toutes les puissances de mon âme se rassembler: mon intelligence ne connaissait plus que mes péchés et l’offense faite à Dieu; ma mémoire me les rappelait tous et me faisait voir tous les tourments que Jésus avait soufferts pour me sauver; ma volonté me les faisait détester pour les expier. Une foule de pensées m’assaillit l’esprit: pensées de douleur, d’amour, de crainte, d’espérance et de réconfort.
À ce recueillement intérieur succéda bientôt le ravissement des sens. Je me trouvai devant ma Maman du ciel qui avait à sa droite mon ange gardien. Il m’ordonna tout d’abord de réciter l’acte de contrition. Lorsque je l’eus terminé, ma Maman m’adressa ces paroles : “Ma fille, au nom de Jésus tous tes péchés te sont remis.” Puis elle ajouta :
– Jésus, mon fils, t’aime tant et veut te faire une grâce; sauras-tu t’en rendre digne ?
Ma misère ne savait que répondre. Elle ajouta encore :
– Je serai pour toi une mère, te montreras-tu ma vraie fille ?
Elle ouvrit son manteau et m’en recouvrit.
À cet instant Jésus apparut avec toutes ses plaies ouvertes. De ces plaies ne sortait plus du sang, mais comme des flammes de feu qui en un instant vinrent me toucher les mains, les pieds et le cœur. Je me sentis mourir, je serais tombée par terre. Mais ma Maman me souriait et me recouvrait toujours de son manteau. Je dus rester dans cette position plusieurs heures. Puis ma Maman me baisa au front; tout disparut, et je me retrouvai à genoux par terre. Mais je sentais encore une forte douleur aux mains, aux pieds, au cœur.
Je me levai pour me mettre au lit et m’aperçus qu’il sortait du sang aux endroits où j’avais mal. Je les recouvris le mieux possible, puis, aidée par mon Ange, je pus monter sur le lit. Ces souffrances et ces peines, au lieu de m’affliger, m’apportaient une paix parfaite. Le matin, je pus aller communier avec peine et je mis une paire de gants pour me cacher les mains. Je ne pouvais tenir debout, à chaque instant je croyais mourir. Ces douleurs durèrent jusqu’à trois heures le vendredi, fête solennelle du Sacré-Cœur de Jésus.”
Désormais, toutes les semaines, du jeudi soir aux environs de vingt heures, jusqu’au vendredi quinze heures, le même phénomène se reproduisait. Il faut ajouter à cela que Jésus lui-même, le jeudi, enfonçait sa couronne d’épines sur la tête de Gemma, ce qui lui causait de violentes douleurs de tête.
2-2-L’entourage
L’entourage familial trouvait le comportement de Gemma quelque peu étrange. Elle quittait rarement sa chambre et portait toujours des gants. Mais assez vite la vérité fut connue et Gemma devint la proie de la curiosité des gens. Rapidement les médecins et les neurologues voulurent examiner le cas Gemma Galgani... L’un deux, le docteur Pfanner prétendit qu’il s’agissait d’hystérie. Toutefois, la plupart des témoins étaient d’accord pour reconnaître la bonne santé physique et psychologique de Gemma. Et le remarquable équilibre ainsi que le calme et la paix qu’elle conservait malgré ces événements déconcertants.
Sur le plan spirituel, Gemma continua à être suivie par son confesseur habituel: Mgr Volpi, évêque auxiliaire de Lucques. Plus tard, Gemma correspondit très fréquemment avec le Père Germano, prêtre passionniste, éloigné géographiquement. Jésus exigeait que ces deux prêtres fussent tenus régulièrement informés de ce qui se passait chez Gemma.
Mais la vie de Gemma dans sa famille était devenue intolérable. Elle rencontra providentiellement la famille Gianini qui l’accueillit avec amour. La famille Giannini comptait déjà 11 enfants. Gemma pourrait s’occuper d‘eux. La tante, Cécilia Giannini, qui vivait également au sein de cette grande famille, sera non seulement la confidente de Gemma, mais son appui le plus sûr. C’est à elle que le Père Germano demandera de noter soigneusement chaque incident qui pourrait survenir et de lui en faire part, afin qu’il puisse donner à Gemma les directives indispensables pour suivre vraiment les appels du Seigneur
2-1-Les faits
C’est le 8 juin 1899, que Gemma fut stigmatisée pour la première fois. La stigmatisation se renouvela pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi soir vers 20 heures, pour disparaître le vendredi vers 15 heures. Dans son autobiographie, rédigée sur l’ordre de son directeur, religieux passionniste, le Père Germano qu’elle rencontra en septembre 1900, Gemma raconte: “C’était le soir: soudain, plus rapidement qu’à l’accoutumée, je ressentis intérieurement une douleur de mes péchés plus vive que jamais. Cette douleur me rendit pour ainsi dire comme morte.
Après cela, je sentis toutes les puissances de mon âme se rassembler: mon intelligence ne connaissait plus que mes péchés et l’offense faite à Dieu; ma mémoire me les rappelait tous et me faisait voir tous les tourments que Jésus avait soufferts pour me sauver; ma volonté me les faisait détester pour les expier. Une foule de pensées m’assaillit l’esprit: pensées de douleur, d’amour, de crainte, d’espérance et de réconfort.
À ce recueillement intérieur succéda bientôt le ravissement des sens. Je me trouvai devant ma Maman du ciel qui avait à sa droite mon ange gardien. Il m’ordonna tout d’abord de réciter l’acte de contrition. Lorsque je l’eus terminé, ma Maman m’adressa ces paroles : “Ma fille, au nom de Jésus tous tes péchés te sont remis.” Puis elle ajouta :
– Jésus, mon fils, t’aime tant et veut te faire une grâce; sauras-tu t’en rendre digne ?
Ma misère ne savait que répondre. Elle ajouta encore :
– Je serai pour toi une mère, te montreras-tu ma vraie fille ?
Elle ouvrit son manteau et m’en recouvrit.
À cet instant Jésus apparut avec toutes ses plaies ouvertes. De ces plaies ne sortait plus du sang, mais comme des flammes de feu qui en un instant vinrent me toucher les mains, les pieds et le cœur. Je me sentis mourir, je serais tombée par terre. Mais ma Maman me souriait et me recouvrait toujours de son manteau. Je dus rester dans cette position plusieurs heures. Puis ma Maman me baisa au front; tout disparut, et je me retrouvai à genoux par terre. Mais je sentais encore une forte douleur aux mains, aux pieds, au cœur.
Je me levai pour me mettre au lit et m’aperçus qu’il sortait du sang aux endroits où j’avais mal. Je les recouvris le mieux possible, puis, aidée par mon Ange, je pus monter sur le lit. Ces souffrances et ces peines, au lieu de m’affliger, m’apportaient une paix parfaite. Le matin, je pus aller communier avec peine et je mis une paire de gants pour me cacher les mains. Je ne pouvais tenir debout, à chaque instant je croyais mourir. Ces douleurs durèrent jusqu’à trois heures le vendredi, fête solennelle du Sacré-Cœur de Jésus.”
Désormais, toutes les semaines, du jeudi soir aux environs de vingt heures, jusqu’au vendredi quinze heures, le même phénomène se reproduisait. Il faut ajouter à cela que Jésus lui-même, le jeudi, enfonçait sa couronne d’épines sur la tête de Gemma, ce qui lui causait de violentes douleurs de tête.
2-2-L’entourage
L’entourage familial trouvait le comportement de Gemma quelque peu étrange. Elle quittait rarement sa chambre et portait toujours des gants. Mais assez vite la vérité fut connue et Gemma devint la proie de la curiosité des gens. Rapidement les médecins et les neurologues voulurent examiner le cas Gemma Galgani... L’un deux, le docteur Pfanner prétendit qu’il s’agissait d’hystérie. Toutefois, la plupart des témoins étaient d’accord pour reconnaître la bonne santé physique et psychologique de Gemma. Et le remarquable équilibre ainsi que le calme et la paix qu’elle conservait malgré ces événements déconcertants.
Sur le plan spirituel, Gemma continua à être suivie par son confesseur habituel: Mgr Volpi, évêque auxiliaire de Lucques. Plus tard, Gemma correspondit très fréquemment avec le Père Germano, prêtre passionniste, éloigné géographiquement. Jésus exigeait que ces deux prêtres fussent tenus régulièrement informés de ce qui se passait chez Gemma.
Mais la vie de Gemma dans sa famille était devenue intolérable. Elle rencontra providentiellement la famille Gianini qui l’accueillit avec amour. La famille Giannini comptait déjà 11 enfants. Gemma pourrait s’occuper d‘eux. La tante, Cécilia Giannini, qui vivait également au sein de cette grande famille, sera non seulement la confidente de Gemma, mais son appui le plus sûr. C’est à elle que le Père Germano demandera de noter soigneusement chaque incident qui pourrait survenir et de lui en faire part, afin qu’il puisse donner à Gemma les directives indispensables pour suivre vraiment les appels du Seigneur
LA PASSION DE GEMMA
La “Pauvre” Gemma, comme elle se nommait elle-même, s’inquiétait beaucoup de son avenir. Voici quelques paroles qu’elle adressa à Jésus pendant une de ses extases :
O Seigneur, n’as-tu pas dit que le paradis est pour ceux qui vivent dans le monde sans être du monde ?... Ne m’as-tu pas dit que le paradis est pour les innocents ?... Et moi ?... Mais que vas-tu faire de moi, que feras-tu de moi, ô Seigneur ?... Ô Seigneur, peut-être es-tu le seul à savoir la raison pour laquelle tu me gardes dans le monde ?... Pourquoi ne daignes-tu le révéler à personne ?...
En fait la “pauvre” Gemma fut “choisie” pour contempler et vivre la Passion de Jésus. Le problème de la souffrance ne peut se comprendre que par rapport à la Passion de Jésus. L’on peut s’étonner quand des saints demandent au Seigneur toujours davantage de souffrances. Une telle attitude n’est pas du masochisme mais seulement la réalisation d’un fait qui ne peut trouver d’explication que dans la contemplation du Corps mystique du Christ douloureusement blessé par le péché des hommes.
Quand un corps vivant est gravement blessé, une opération est souvent indispensable. Cette opération est douloureuse, et la cicatrisation l’est parfois encore davantage. Pourtant le malade accepte cette souffrance de guérison avec joie, ainsi que les soins et les pansements obligatoires, souvent éprouvants... Il en est de même pour le Corps mystique.
Le Corps mystique du Christ est gravement blessé et il faut souvent opérer. C’est le Christ qui a pris sur lui la presque totalité des douleurs de l’opération en vue de la guérison. Mais, les péchés se multiplient dans le temps, et il y a toujours des plaies à panser. Alors Jésus se choisit des membres de son Corps sur lesquels les opérations seront effectuées. Les soins et les cicatrisations sont pénibles, mais les âmes qui acceptent de participer à la Passion de Jésus savent toute la valeur de leurs peines et en demandent parfois davantage en vue d’accélérer la guérison de tout le Corps. Dès lors on n’est plus étonné quand Jésus dit à Gemma: “Vois, ma fille: le plus beau présent que je puisse faire à une âme qui m’est bien chère, c’est de lui procurer la souffrance.”
C’est ce que Gemma appelle les cadeaux du Seigneur, et il ne faut pas s’étonner à la vue de Gemma suant du sang, subissant la flagellation, recevant la couronne d’épines ou portant la Croix. Car Gemma allait tout connaître de la Passion du Christ. Gemma écrira : “Jésus connaît bien le désir que j’ai de tout soufrir et de tout faire pour réparer les péchés commis contre Lui...”
Le 30 octobre 1900, Gemma écrit au Père Germano: ”Depuis qu’il m’arrive ces histoires bêtes au cœur, à tel point que j’ai l’impression de mourir à tout instant, je ne peux plus rester une minute sans ma tante.” (Mme Cecilia) Il s’agissait, en fait, d’étreintes amoureuses que ressentait son cœur et qui la faisait beaucoup souffrir. À ce sujet, Mme Cecilia écrit au Père Germano: “Gemma souffre d’une façon horrible, il lui semble que son âme se déchire à chaque instant. Sous l’effet de ces étreintes, trois de ses côtes se sont déplacées... C’est une vraie torture.”
Treize jours après la mort de Gemma, on procéda à l’autopsie. Le cadavre commençait seulement à se décomposer... Les poumons avaient été minés par la tuberculose, mais le cœur apparut plein de vie et d’une forme anormale: plus large que haut. Trop à l’étroit dans sa cavité, il avait soulevé les côtes en les incurvant. On fendit le cœur et il en sortit du sang frais comme celui d’un être vivant.
3-1-La sueur de sang
“On avait l’impression dit l’un des membres de la famille Giannini (Mateo) que Gemma avait une goutte de sang à chaque cheveu: elle était tout en sang. J’ai vu la tache sur le mouchoir dont se servait ma sœur (Cecilia) pour l’essuyer... D’abord le sang sortait abondamment de la peau près des cheveux. Ensuite, il se répandait sur le front, formant comme une couronne de gouttelettes rouges qui s’écoulaient sur le visage. Et cette sueur de sang, au front, je ne l’ai pas vue qu’une seule fois!...”
Cecilia Giannini précise qu’il coulait aussi du sang de la plaie gauche et des mains que Gemma enveloppait d’un mouchoir. Joseph Giannini ajoute: “On avait vraiment l’impression que les gouttes de sang suintaient de la peau.”
3-2-La flagellation
C’est le jeudi et le vendredi que Gemma endurait les tourments de la flagellation, ce qu’elle appelait les faveurs que lui fait Jésus. Certains des médecins chargés d’examiner la stigmatisée prétendirent que ces faits relevaient de l’hystérie. Matteo Giannini déclara: “Je ne crois pas que Gemma ait pu se donner elle-même ces coups... Je considère comme absolument certain qu’ils ont une origine surnaturelle...”
Cecilia écrit au Père Germain: “Elle a souffert comme d’habitude et même davantage. Comme à l’ordinaire, c’est la flagellation. Si vous aviez vu les jambes, les genoux, en un mot toute la personne. On peut dire qu’elle n’était plus qu’une plaie, et ruisselante de sang. Tout cela a duré jusqu’au vendredi trois heures.” Euphémia Giannini constate “que les jambes, jusqu’aux genoux, étaient entièrement recouvertes de grandes raies rouges, larges de deux centimètres et longues de cinq à vingt centimètres.’
Gemma vécut la Passion de Jésus avec Lui. Pendant certaines extases, Gemma contemplait Jésus, le condamné du Calvaire comme celui qui avait été transpercé à cause de nos fautes, broyé par nos péchés, mais qui, par ses blessures, nous apporte la guérison. Écoutons Gemma: ”Jésus me fait voir ses plaies, ses mains ruisselantes du sang de la Rédemption, ainsi que son Cœur embrasé du feu de la charité, et ses bras ouverts pour nous étreindre. Alors il me dit qu’il est totalement victime de son immense amour pour nous.”
3-3-Le couronnement d’épines
C’est Gemma qui écrit: “Comme les autres fois, au recueillement a succédé l’extase, et je me suis retrouvée avec Jésus qui endurait des souffrances terribles... J’éprouvai alors un intense désir de souffrir... Jésus me contenta aussitôt et il fit comme il faisait les autres fois: il s’est approché de moi, il a retiré de sa tête la couronne d’épines et l’a posée sur la mienne... de ses mains il me l’enfonça dans les tempes.”
Tante Cecilia raconte: “Jeudi soir, Jésus lui a donné la couronne d’épines, et, en l’enfonçant un peu, le sang a jailli comme une fontaine. Il s’est répandu sur tout le visage, tachant l’oreiller. elle a souffert ainsi pendant une heure; ensuite, Jésus l’a bénie.” Les douleurs sont si fortes que durant tout le temps de l’extase, Gemma laisse échapper des plaintes déchirantes.
Ceux qui assistaient à ces scènes ne pouvaient plus douter. Joseph Giannini écrit: “Durant une extase, le Vendredi-Saint, me semble-t-il, je l’ai vue avec le sang qui, de toutes parts, lui coulait du front. Au front, elle avait des marques plutôt longues d’où se répandait le sang. Je compris bien que tout cela ne venait pas d’elle... Au matin, toutes ces marques avaient disparu sans laisser de cicatrice.”
3-4-Les plaintes de Gemma portant la couronne d’épines[1]
Ô Jésus, apaise un peu la douleur de ma tête... Apaise-la, Jésus. Jésus... Jésus, bénis-moi encore une fois. Ta bénédiction me fait tant de bien. C’est trop fort, Jésus... Jésus... Oui, je souffre tant... J’ai souffert toute la journée... Aujourd’hui, Jésus, j’ai peur. Jésus... Ma tête! C’est trop fort... Je n’en peux plus, je n’en peux plus, Jésus... Aide-moi, Jésus... Jésus, que personne ne s’aperçoive de rien... Mon Dieu ! Ô Jésus, ma tête !... Ô Jésus !
C’est cela souffrir... Jésus, je suis si heureuse... Je t’en supplie, soulage-moi un peu: je ne peux plus... Je ne veux pas que quelqu’un s’en aperçoive. Je me trouve mal. Jésus, que ce soit entre toi et moi seulement...
Ô Jésus, toutes ces peines je les souffre bien volontiers... Mais celle de la tête, si tu ne m’aides pas, m’est un supplice.
Aujourd’hui j’ai pensé aux douleurs de ma tête. Je te le dis franchement: j’y pense tellement quand ce jour arrive. L’esprit est prompt, c’est mon corps qui se plaint. Oui, mon esprit est prompt, mais mon corps est épuisé.
Ô Jésus !... Ô mon Jésus !... Jésus, toi seul peux comprendre cette peine... Ô Dieu!... Oui, Jésus, toi seul... Toi seul, Jésus... Ô Dieu !... Jésus, ma tête !... Jésus, pardonne à tous ceux qui t’ont couronné... Ô Dieu !... Jé...sus... Jésus, je meurs... Jésus, je meurs... Mon Dieu !...
Mais souffrance et amour sont inséparables. Le vendredi 17 août 1900, Gemma, stigmatisée, écrit dans son journal: “Il est absolument impossible, oui, impossible de ne pas aimer Jésus... Mon Dieu, comment faire pour me rendre digne de tant de grâces? Si je n’y parviens pas, mon cher ange gardien y suppléera...”
Gemma souffre beaucoup, mais Jésus est auprès d’elle. Il vient de retirer la couronne d’épines qui était sur la tête de Gemma. Elle raconte: “Jésus la tenait (la couronne) dans ses mains; toutes ses plaies étaient ouvertes, mais ne saignaient pas comme à l’accoutumée; elles étaient belles.... Il a levé sa main droite, et alors, de cette main, j’ai vu sortir une lumière beaucoup plus forte que la lumière d’une lampe... J’aurais aimé savoir ce que signifiait cette lumière qui provenait des plaies, particulièrement de la main droite qui m’avait bénie. Mon ange gardien me dit:’ Ma fille, en ce jour, la bénédiction de Jésus a répandu sur toi une abondance de grâces.’”
3-5-Pourquoi la Croix ?
Gemma pensait: “Oh ! Mon Jésus, je voudrais tant vous aimer, mais je ne sais pas !” La voix habituelle lui répondit : “Tu veux aimer Jésus toujours ? N’arrête pas un instant de souffrir pour lui. La croix est le trône des vrais amants de Jésus. La croix est l’héritage des élus en cette vie.”
Gemma confia un jour au Père Germano: “La Croix de Jésus est l’arbre de l’amour qu’il a planté dans mon cœur.” Les profondeurs de l’Amour divin sont joie et douleur. Tous les grands mystiques l’ont dit.
Germma écrit aussi : Jésus m’a dit ensuite: “Sais-tu, ma fille, pourquoi je me plais à envoyer des croix aux âmes qui me sont chères ? Je désire posséder leur âme, mais entièrement. C’est pourquoi je les entoure de croix et les enveloppe de tribulations afin qu’elles ne m’échappent pas. C’est pour cela que je sème leur route d’épines afin qu’elles ne s’attachent à personne et ne trouvent toute leur satisfaction qu’en moi. Ma fille, me disait Jésus, si tu ne sentais pas la croix, on ne pourrait pas l’appeler une croix. Sois donc sûre que sous la croix, tu ne saurais te perdre. Le démon n’a aucun pouvoir contre les âmes qui, pour mon amour, gémissent sous la croix. Ô ma fille, combien m’auraient abandonné, si je ne les avais crucifiés! La croix est un don très précieux, c’est l’école de bien des vertus. (Lettre à Mg Volpi, du 12 septembre 1899)
J’ai déclaré à Jésus que je voulais l’aimer beaucoup, mais que j’avais le cœur trop petit et ne savais comment faire. Alors, il s’est montré à moi tout couvert de plaies en disant: “Regarde-moi, ma fille, et apprends comment l’on aime: ne sais-tu pas que moi, c’est l’amour qui m’a tué? Tu vois ces plaies, ce sang, ces contusions, cette croix, tout cela est l’œuvre de l’amour. Regarde-moi, ma fille, et apprends comment l’on aime... Le signe le plus évident qu’il puisse donner à une âme qui lui est chère, c’est de la faire souffrir et marcher sur le chemin du Calvaire... La croix est l’échelle du paradis, elle est l’héritage de tous les élus en cette vie. (Lettre à Mg Volpi, d’octobre 1899)
3-6-La Croix et l’amour[2]
“C’est bien l’amour qui t’a tué! Jésus, moi aussi fais-moi mourir d’amour... La vie est une torture: personne au monde que toi ne peut satisfaire mon amour. Les épines, la croix, les clous, tout est œuvre d’amour.
La croix, Jésus, tu la donnes à celui que tu aimes. Tu me traites comme le Père t’a traité. Jésus, fais-moi boire ta Passion jusqu’à la dernière goutte
Oui, Jésus, tu sais à quel point l’on souffre lorsque l’on aime quelqu’un et qu’on ne peut rester toujours ensemble. Là où je souffre le plus, c’est lorsque tu es loin de moi. Mais, m’aimes-tu réellement, Jésus? J’ai tellement péché, j’ai tant de défauts: dis-moi si je ne fais pas pitié.
Oh ! Oui, Jésus ! Celui qui aime vraiment souffre de bon cœur.
3-7-Réponse de Gemma à la Croix et à l’amour
Pour le salut des pécheurs
Voici quelques paroles de Gemme, relevées pendant ses extases :
Jésus n’abandonne jamais les pauvres pécheurs... Ils sont tous tes fils. S’ils sont tous tes fils, ne les abandonne pas. Moi, Jésus, je veux les sauver tous. Si toi, Jésus, tu les abandonnes, alors il n’y a plus d’espérance. Je veillerai jusqu’à ce que tu m’aies dit que tu veux les sauver tous... N’est-ce pas moi qui dois souffrir pour eux ? Donc, prends-t-en à moi. Des pécheurs, tu en as beaucoup, mais des victimes, bien peu. Des victimes, tu les veux innocentes, et moi je ne le suis pas du tout. Sauve-les, Jésus, sauve-les !
Moi, Jésus, je veux être victime pour tous ces pécheurs.
Ô sainte Croix, avec toi je veux vivre, et avec toi je veux mourir. Oui, j’aime la croix, parce que je sais que c’est Jésus qui la porte.
Ta croix, Jésus, oui je la veux... Bien sûr que je la veux, Jésus... Oui Jésus, je te l’ai dit que désormais tout mon amour est pour ta croix. Je l’aime parce que je sais que tu l’as aimée le premier.
Un acte d’offrande sans cesse renouvelé
Alors, Jésus, voici de nouveau mes mains et mes pieds: tout ce que voudra mon confesseur... Fais donc ce que tu veux, Jésus: je suis toute à toi. Pour toi, Jésus, je sacrifie tout... Je te donne tout, ô Jésus... mon âme, mon corps, mon esprit, tout... Jésus, je te donne mon cœur avec toutes ses affections... Jésus, je te donne mon corps avec toute sa faiblesse... Je te donne mon âme, mais comment ?... Elle n’est plus à moi, elle est à toi.
Elle écrira au Père Germano: ...Ce que je désire, ce que je veux, je ne le sais pas moi-même... Je cherche et ne trouve pas, mais je ne sais pas ce que je cherche... J’aime Jésus, je voudrais aimer beaucoup plus mon...[3] Je sens que j’aime, mais celui que j’aime, je ne le comprends pas et ne le saisis pas... Malgré ma grande ignorance, je sens que c’est un Bien immense, un grand Bien, c’est Jésus... Je ne sais rien lui dire, ni lui donner, mais puisque je ne sais rien faire, aujourd’hui même je me consacre à lui telle que je suis, sans réserve aucune. (Lettre au Père Germano du 22 mai 1901)
La “Pauvre” Gemma, comme elle se nommait elle-même, s’inquiétait beaucoup de son avenir. Voici quelques paroles qu’elle adressa à Jésus pendant une de ses extases :
O Seigneur, n’as-tu pas dit que le paradis est pour ceux qui vivent dans le monde sans être du monde ?... Ne m’as-tu pas dit que le paradis est pour les innocents ?... Et moi ?... Mais que vas-tu faire de moi, que feras-tu de moi, ô Seigneur ?... Ô Seigneur, peut-être es-tu le seul à savoir la raison pour laquelle tu me gardes dans le monde ?... Pourquoi ne daignes-tu le révéler à personne ?...
En fait la “pauvre” Gemma fut “choisie” pour contempler et vivre la Passion de Jésus. Le problème de la souffrance ne peut se comprendre que par rapport à la Passion de Jésus. L’on peut s’étonner quand des saints demandent au Seigneur toujours davantage de souffrances. Une telle attitude n’est pas du masochisme mais seulement la réalisation d’un fait qui ne peut trouver d’explication que dans la contemplation du Corps mystique du Christ douloureusement blessé par le péché des hommes.
Quand un corps vivant est gravement blessé, une opération est souvent indispensable. Cette opération est douloureuse, et la cicatrisation l’est parfois encore davantage. Pourtant le malade accepte cette souffrance de guérison avec joie, ainsi que les soins et les pansements obligatoires, souvent éprouvants... Il en est de même pour le Corps mystique.
Le Corps mystique du Christ est gravement blessé et il faut souvent opérer. C’est le Christ qui a pris sur lui la presque totalité des douleurs de l’opération en vue de la guérison. Mais, les péchés se multiplient dans le temps, et il y a toujours des plaies à panser. Alors Jésus se choisit des membres de son Corps sur lesquels les opérations seront effectuées. Les soins et les cicatrisations sont pénibles, mais les âmes qui acceptent de participer à la Passion de Jésus savent toute la valeur de leurs peines et en demandent parfois davantage en vue d’accélérer la guérison de tout le Corps. Dès lors on n’est plus étonné quand Jésus dit à Gemma: “Vois, ma fille: le plus beau présent que je puisse faire à une âme qui m’est bien chère, c’est de lui procurer la souffrance.”
C’est ce que Gemma appelle les cadeaux du Seigneur, et il ne faut pas s’étonner à la vue de Gemma suant du sang, subissant la flagellation, recevant la couronne d’épines ou portant la Croix. Car Gemma allait tout connaître de la Passion du Christ. Gemma écrira : “Jésus connaît bien le désir que j’ai de tout soufrir et de tout faire pour réparer les péchés commis contre Lui...”
Le 30 octobre 1900, Gemma écrit au Père Germano: ”Depuis qu’il m’arrive ces histoires bêtes au cœur, à tel point que j’ai l’impression de mourir à tout instant, je ne peux plus rester une minute sans ma tante.” (Mme Cecilia) Il s’agissait, en fait, d’étreintes amoureuses que ressentait son cœur et qui la faisait beaucoup souffrir. À ce sujet, Mme Cecilia écrit au Père Germano: “Gemma souffre d’une façon horrible, il lui semble que son âme se déchire à chaque instant. Sous l’effet de ces étreintes, trois de ses côtes se sont déplacées... C’est une vraie torture.”
Treize jours après la mort de Gemma, on procéda à l’autopsie. Le cadavre commençait seulement à se décomposer... Les poumons avaient été minés par la tuberculose, mais le cœur apparut plein de vie et d’une forme anormale: plus large que haut. Trop à l’étroit dans sa cavité, il avait soulevé les côtes en les incurvant. On fendit le cœur et il en sortit du sang frais comme celui d’un être vivant.
3-1-La sueur de sang
“On avait l’impression dit l’un des membres de la famille Giannini (Mateo) que Gemma avait une goutte de sang à chaque cheveu: elle était tout en sang. J’ai vu la tache sur le mouchoir dont se servait ma sœur (Cecilia) pour l’essuyer... D’abord le sang sortait abondamment de la peau près des cheveux. Ensuite, il se répandait sur le front, formant comme une couronne de gouttelettes rouges qui s’écoulaient sur le visage. Et cette sueur de sang, au front, je ne l’ai pas vue qu’une seule fois!...”
Cecilia Giannini précise qu’il coulait aussi du sang de la plaie gauche et des mains que Gemma enveloppait d’un mouchoir. Joseph Giannini ajoute: “On avait vraiment l’impression que les gouttes de sang suintaient de la peau.”
3-2-La flagellation
C’est le jeudi et le vendredi que Gemma endurait les tourments de la flagellation, ce qu’elle appelait les faveurs que lui fait Jésus. Certains des médecins chargés d’examiner la stigmatisée prétendirent que ces faits relevaient de l’hystérie. Matteo Giannini déclara: “Je ne crois pas que Gemma ait pu se donner elle-même ces coups... Je considère comme absolument certain qu’ils ont une origine surnaturelle...”
Cecilia écrit au Père Germain: “Elle a souffert comme d’habitude et même davantage. Comme à l’ordinaire, c’est la flagellation. Si vous aviez vu les jambes, les genoux, en un mot toute la personne. On peut dire qu’elle n’était plus qu’une plaie, et ruisselante de sang. Tout cela a duré jusqu’au vendredi trois heures.” Euphémia Giannini constate “que les jambes, jusqu’aux genoux, étaient entièrement recouvertes de grandes raies rouges, larges de deux centimètres et longues de cinq à vingt centimètres.’
Gemma vécut la Passion de Jésus avec Lui. Pendant certaines extases, Gemma contemplait Jésus, le condamné du Calvaire comme celui qui avait été transpercé à cause de nos fautes, broyé par nos péchés, mais qui, par ses blessures, nous apporte la guérison. Écoutons Gemma: ”Jésus me fait voir ses plaies, ses mains ruisselantes du sang de la Rédemption, ainsi que son Cœur embrasé du feu de la charité, et ses bras ouverts pour nous étreindre. Alors il me dit qu’il est totalement victime de son immense amour pour nous.”
3-3-Le couronnement d’épines
C’est Gemma qui écrit: “Comme les autres fois, au recueillement a succédé l’extase, et je me suis retrouvée avec Jésus qui endurait des souffrances terribles... J’éprouvai alors un intense désir de souffrir... Jésus me contenta aussitôt et il fit comme il faisait les autres fois: il s’est approché de moi, il a retiré de sa tête la couronne d’épines et l’a posée sur la mienne... de ses mains il me l’enfonça dans les tempes.”
Tante Cecilia raconte: “Jeudi soir, Jésus lui a donné la couronne d’épines, et, en l’enfonçant un peu, le sang a jailli comme une fontaine. Il s’est répandu sur tout le visage, tachant l’oreiller. elle a souffert ainsi pendant une heure; ensuite, Jésus l’a bénie.” Les douleurs sont si fortes que durant tout le temps de l’extase, Gemma laisse échapper des plaintes déchirantes.
Ceux qui assistaient à ces scènes ne pouvaient plus douter. Joseph Giannini écrit: “Durant une extase, le Vendredi-Saint, me semble-t-il, je l’ai vue avec le sang qui, de toutes parts, lui coulait du front. Au front, elle avait des marques plutôt longues d’où se répandait le sang. Je compris bien que tout cela ne venait pas d’elle... Au matin, toutes ces marques avaient disparu sans laisser de cicatrice.”
3-4-Les plaintes de Gemma portant la couronne d’épines[1]
Ô Jésus, apaise un peu la douleur de ma tête... Apaise-la, Jésus. Jésus... Jésus, bénis-moi encore une fois. Ta bénédiction me fait tant de bien. C’est trop fort, Jésus... Jésus... Oui, je souffre tant... J’ai souffert toute la journée... Aujourd’hui, Jésus, j’ai peur. Jésus... Ma tête! C’est trop fort... Je n’en peux plus, je n’en peux plus, Jésus... Aide-moi, Jésus... Jésus, que personne ne s’aperçoive de rien... Mon Dieu ! Ô Jésus, ma tête !... Ô Jésus !
C’est cela souffrir... Jésus, je suis si heureuse... Je t’en supplie, soulage-moi un peu: je ne peux plus... Je ne veux pas que quelqu’un s’en aperçoive. Je me trouve mal. Jésus, que ce soit entre toi et moi seulement...
Ô Jésus, toutes ces peines je les souffre bien volontiers... Mais celle de la tête, si tu ne m’aides pas, m’est un supplice.
Aujourd’hui j’ai pensé aux douleurs de ma tête. Je te le dis franchement: j’y pense tellement quand ce jour arrive. L’esprit est prompt, c’est mon corps qui se plaint. Oui, mon esprit est prompt, mais mon corps est épuisé.
Ô Jésus !... Ô mon Jésus !... Jésus, toi seul peux comprendre cette peine... Ô Dieu!... Oui, Jésus, toi seul... Toi seul, Jésus... Ô Dieu !... Jésus, ma tête !... Jésus, pardonne à tous ceux qui t’ont couronné... Ô Dieu !... Jé...sus... Jésus, je meurs... Jésus, je meurs... Mon Dieu !...
Mais souffrance et amour sont inséparables. Le vendredi 17 août 1900, Gemma, stigmatisée, écrit dans son journal: “Il est absolument impossible, oui, impossible de ne pas aimer Jésus... Mon Dieu, comment faire pour me rendre digne de tant de grâces? Si je n’y parviens pas, mon cher ange gardien y suppléera...”
Gemma souffre beaucoup, mais Jésus est auprès d’elle. Il vient de retirer la couronne d’épines qui était sur la tête de Gemma. Elle raconte: “Jésus la tenait (la couronne) dans ses mains; toutes ses plaies étaient ouvertes, mais ne saignaient pas comme à l’accoutumée; elles étaient belles.... Il a levé sa main droite, et alors, de cette main, j’ai vu sortir une lumière beaucoup plus forte que la lumière d’une lampe... J’aurais aimé savoir ce que signifiait cette lumière qui provenait des plaies, particulièrement de la main droite qui m’avait bénie. Mon ange gardien me dit:’ Ma fille, en ce jour, la bénédiction de Jésus a répandu sur toi une abondance de grâces.’”
3-5-Pourquoi la Croix ?
Gemma pensait: “Oh ! Mon Jésus, je voudrais tant vous aimer, mais je ne sais pas !” La voix habituelle lui répondit : “Tu veux aimer Jésus toujours ? N’arrête pas un instant de souffrir pour lui. La croix est le trône des vrais amants de Jésus. La croix est l’héritage des élus en cette vie.”
Gemma confia un jour au Père Germano: “La Croix de Jésus est l’arbre de l’amour qu’il a planté dans mon cœur.” Les profondeurs de l’Amour divin sont joie et douleur. Tous les grands mystiques l’ont dit.
Germma écrit aussi : Jésus m’a dit ensuite: “Sais-tu, ma fille, pourquoi je me plais à envoyer des croix aux âmes qui me sont chères ? Je désire posséder leur âme, mais entièrement. C’est pourquoi je les entoure de croix et les enveloppe de tribulations afin qu’elles ne m’échappent pas. C’est pour cela que je sème leur route d’épines afin qu’elles ne s’attachent à personne et ne trouvent toute leur satisfaction qu’en moi. Ma fille, me disait Jésus, si tu ne sentais pas la croix, on ne pourrait pas l’appeler une croix. Sois donc sûre que sous la croix, tu ne saurais te perdre. Le démon n’a aucun pouvoir contre les âmes qui, pour mon amour, gémissent sous la croix. Ô ma fille, combien m’auraient abandonné, si je ne les avais crucifiés! La croix est un don très précieux, c’est l’école de bien des vertus. (Lettre à Mg Volpi, du 12 septembre 1899)
J’ai déclaré à Jésus que je voulais l’aimer beaucoup, mais que j’avais le cœur trop petit et ne savais comment faire. Alors, il s’est montré à moi tout couvert de plaies en disant: “Regarde-moi, ma fille, et apprends comment l’on aime: ne sais-tu pas que moi, c’est l’amour qui m’a tué? Tu vois ces plaies, ce sang, ces contusions, cette croix, tout cela est l’œuvre de l’amour. Regarde-moi, ma fille, et apprends comment l’on aime... Le signe le plus évident qu’il puisse donner à une âme qui lui est chère, c’est de la faire souffrir et marcher sur le chemin du Calvaire... La croix est l’échelle du paradis, elle est l’héritage de tous les élus en cette vie. (Lettre à Mg Volpi, d’octobre 1899)
3-6-La Croix et l’amour[2]
“C’est bien l’amour qui t’a tué! Jésus, moi aussi fais-moi mourir d’amour... La vie est une torture: personne au monde que toi ne peut satisfaire mon amour. Les épines, la croix, les clous, tout est œuvre d’amour.
La croix, Jésus, tu la donnes à celui que tu aimes. Tu me traites comme le Père t’a traité. Jésus, fais-moi boire ta Passion jusqu’à la dernière goutte
Oui, Jésus, tu sais à quel point l’on souffre lorsque l’on aime quelqu’un et qu’on ne peut rester toujours ensemble. Là où je souffre le plus, c’est lorsque tu es loin de moi. Mais, m’aimes-tu réellement, Jésus? J’ai tellement péché, j’ai tant de défauts: dis-moi si je ne fais pas pitié.
Oh ! Oui, Jésus ! Celui qui aime vraiment souffre de bon cœur.
3-7-Réponse de Gemma à la Croix et à l’amour
Pour le salut des pécheurs
Voici quelques paroles de Gemme, relevées pendant ses extases :
Jésus n’abandonne jamais les pauvres pécheurs... Ils sont tous tes fils. S’ils sont tous tes fils, ne les abandonne pas. Moi, Jésus, je veux les sauver tous. Si toi, Jésus, tu les abandonnes, alors il n’y a plus d’espérance. Je veillerai jusqu’à ce que tu m’aies dit que tu veux les sauver tous... N’est-ce pas moi qui dois souffrir pour eux ? Donc, prends-t-en à moi. Des pécheurs, tu en as beaucoup, mais des victimes, bien peu. Des victimes, tu les veux innocentes, et moi je ne le suis pas du tout. Sauve-les, Jésus, sauve-les !
Moi, Jésus, je veux être victime pour tous ces pécheurs.
Ô sainte Croix, avec toi je veux vivre, et avec toi je veux mourir. Oui, j’aime la croix, parce que je sais que c’est Jésus qui la porte.
Ta croix, Jésus, oui je la veux... Bien sûr que je la veux, Jésus... Oui Jésus, je te l’ai dit que désormais tout mon amour est pour ta croix. Je l’aime parce que je sais que tu l’as aimée le premier.
Un acte d’offrande sans cesse renouvelé
Alors, Jésus, voici de nouveau mes mains et mes pieds: tout ce que voudra mon confesseur... Fais donc ce que tu veux, Jésus: je suis toute à toi. Pour toi, Jésus, je sacrifie tout... Je te donne tout, ô Jésus... mon âme, mon corps, mon esprit, tout... Jésus, je te donne mon cœur avec toutes ses affections... Jésus, je te donne mon corps avec toute sa faiblesse... Je te donne mon âme, mais comment ?... Elle n’est plus à moi, elle est à toi.
Elle écrira au Père Germano: ...Ce que je désire, ce que je veux, je ne le sais pas moi-même... Je cherche et ne trouve pas, mais je ne sais pas ce que je cherche... J’aime Jésus, je voudrais aimer beaucoup plus mon...[3] Je sens que j’aime, mais celui que j’aime, je ne le comprends pas et ne le saisis pas... Malgré ma grande ignorance, je sens que c’est un Bien immense, un grand Bien, c’est Jésus... Je ne sais rien lui dire, ni lui donner, mais puisque je ne sais rien faire, aujourd’hui même je me consacre à lui telle que je suis, sans réserve aucune. (Lettre au Père Germano du 22 mai 1901)
A suivre...
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Re: Sainte Gemma GALGANI
LES RELATIONS PRIVILÉGIÉES DE GEMMA AVEC JÉSUS
4-1-Comment Gemma voit et entend Jésus
Méditons ce que Gemma écrit à son Père spirituel: “Je vois Jésus non point avec les yeux du corps, mais je le connais clairement parce qu’il me fait tomber en un doux abandon et je le reconnais dans cet abandon. Sa voix se fait entendre si fort que, plusieurs fois, j’ai dit que la voix de Jésus me blesse plus qu’une épée à plusieurs tranchants, tant elle me pénètre l’âme: ses paroles sont paroles de vie éternelle.
Lorsque je vois Jésus, lorsque je l’entends, il ne me semble pas voir la beauté du corps, ni du visage, ni entendre un doux son, un chant suave. Mais lorsque je vois Jésus et que je l’entends, je vois (jamais avec les yeux) une lumière, un bien immense, une lumière infinie qu’aucun regard mortel ne saurait voir, une voix que personne en saurait entendre; ce n’est pas une voix articulée, mais mon esprit l’entend mieux et plus fort que si l’on prononçait des paroles.”
4-2-Ce que Gemma ressent lorsqu’elle est avec Jésus.
Gemma continue sa relation au Père Germano: “Je me sens comme hors de moi, je ne distingue pas où je me trouve, si je suis hors de mes sens ou bien... dans une paix, un calme que je n’ai encore jamais connus. Je me sens comme attirée par une force; non pas une force fatigante, mais douce. Puis, lorsque je me trouve dans la plénitude de la douceur de posséder Jésus, j’oublie complètement le monde; je sens mon esprit comblé, il ne peut rien désirer, mon cœur ne cherche plus rien, il y a en lui un bien immense, un bien infini, incomparable, sans mesure, parfait. C’est Jésus qui m’emplit. Ni avant, ni après, je ne saurais volontairement rechercher ou désirer quoi que ce soit, si grande est la douceur que Jésus me fait goûter dans sa bonté et sa charité infinies. Mais il ne s’agit pas toujours d’un amour de douceur: je suis parfois saisie d’une telle douleur de mes péchés qu’il me semble que je vais en mourir.”
Il y a une chose dont je ne sais que penser: samedi, je me trouvais à l’église devant le Saint Sacrement exposé. J’ai voulu m’en approcher le plus possible, Papa[1], mais si je ne m’étais vivement échappée, je serais... Je me suis sentie brûler entièrement, jusqu’à la tête, c’est-à-dire au visage... Papa, je ne comprends pas comment tous ceux qui s’approchent de Jésus ne sont pas réduits en cendres. Moi, j’ai l’impression que si je restais, ne serait-ce qu’un quart d’heure, je ne serais plus qu’un tas de cendres. (10 mai 1991)
4-3-Demandes de Jésus après la communion
“Viens pauvre petite fille... Cela fait si longtemps que j’attendais, j’ai été si patient, j’ai tant souffert pour toi. Tu revenue, cela suffit. Comme je suis heureux! Je te retrouve après si longtemps, mais désormais je deviens le Maître absolu de ton cœur. Je veux moi-même en faire ce qu’il me plaira, ne me résiste pas comme par le passé, sinon je t’en ferai repentir. Sois mienne. Moi seul veux être le Maître de ton cœur et de ses affections. J’aime ton cœur, le sais-tu ? Je l’ai toujours aimé, je l’ai désiré, mais toi ? Mais je te pardonne parce que tu ne me connaissais pas.”
4-4-Les exigences de Jésus
Le Cœur de Jésus veut tout, ou rien [2]
Un jour, après l’Heure Sainte du jeudi, Gemma entend la voix familière lui dire : “Dis-moi de quoi as-tu peur pour refuser le sacrifice de ton cœur à Jésus? N’est-ce donc pas Jésus lui-même qui le veut ? Allez, courage, oublie tout, abandonne-toi à lui sans réserve. Aime beaucoup Jésus. N’oppose jamais aucun obstacle à ses desseins et tu verras bientôt quel chemin il t’aura fait parcourir sans que tu t‘en aperçoives. Ne crains rien, car le Cœur de Jésus est le trône de la miséricorde où les misérables sont les mieux accueillis, pourvu que par amour, ils se présentent dans l’abîme de leurs misères.
Mais souviens-toi que Jésus veut l’amour pur et que l’amour pur veut tout ou rien. Ton cœur est si petit qu’il ne pourrait contenir deux amours. Or comme il n’est fait que pour l’amour divin, il n’aura pas de repos tant qu’un autre amour y est mêlé.”
Comme à Thérèse d’Avila, Jésus reproche à Gemma ses bavardages. Elle raconte: Un jour que je bavardais à la maison avec les autres... j’entendis la voix habituelle: “Plus tu t’entretiens avec les tiens et plus Jésus s’éloigne de toi avec ses anges.”
Un autre jour, j’avais beaucoup de peine. Je disais à Jésus que j’aurais voulu beaucoup l’aimer, mais la voix dit: “Tu es une de ces âmes qui aiment Jésus tant qu’il leur apporte des consolations. Mais lorsqu’elles rencontrent au contraire l’adversité, elles ont vite fait de s’attrister! Toi, une chose t’est nécessaire: tu dois écarter complètement l’amour-propre de ton cœur, parce que tu empêches Jésus de venir y habiter.
Vaincs-toi toi-même et deviens chaque jour plus forte.” (Ecrit par Gemma entre mars et décembre 1899)
4-5-L’union à Dieu dans la communion
L’union à Dieu dans la communion[3]
Ce matin, j’ai reçu Jésus, et maintenant je le possède tout-à-fait dans mon âme misérable. À ces moments-là, mon cœur et celui de Jésus ne font qu’un. Oh ! Si je pouvais l’y garder toujours ! Il faudrait que je ne commette plus de péché. Oh ! Combien ils sont précieux ces moments de communion ! Il me semble que la communion est un bonheur qui ne peut être comparé qu’à la béatitude des saints et des anges. Ils contemplent Jésus face à face, certains de ne pas pécher et de ne plus le perdre. (22 avril 1901)
Jésus est un amant bien-aimé auquel on ne peut résister !... Sa miséricorde me ravit entièrement! Comment ne pas aimer Jésus de toute mon âme, de tout mon cœur ? Comment ne pas désirer me laisser absorber totalement par lui et consumer au feu de son saint amour ? (4 juillet 1901)
Laissez-moi vous parler de la communion... Y aurait-il des âmes qui ne comprennent pas ce qu’est l’Eucharistie ? Il est absolument impossible qu’il se trouve des âmes insensibles aux étreintes divines, à la mystérieuse et ardente effusion du Cœur Sacré de mon Jésus ! Ô Jésus ! Comment ne pas vous consacrer tous les battements de nos cœurs, tout le sang de nos veines ? Cœur de Jésus, Cœur d’Amour ! (18 juillet 1901)
Grandeur de Jésus
Je voudrais vous dire tant de choses sur Jésus. Je voudrais vous parler de sa bonté si grande qui chaque jour m’invite à la fête de l’Amour et nourrit de sa chair très sainte la vile créature que je suis... Je voudrais dire qu’il est si bon, si affectueux, si aimable, si délicat qu’un seul mot de lui nous fait éclater le cœur, une parole de lui suffit à captiver notre amour, un regard de lui met la douceur en notre âme. (Lettre du 5 octobre 1901, à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur)
[1] C’est ainsi que Gemma appelle son directeur, le Père Germano.
[2] Tous les textes écrits en italique, sont extraits, soit de l’Autobiographie, soit des lettres de Gemma. Il y a aussi quelques paroles de Gemma qui ont été relevées par des proches pendant les nombreuses extases de Gemma.
[3] Lettres au Père Germano.
4-1-Comment Gemma voit et entend Jésus
Méditons ce que Gemma écrit à son Père spirituel: “Je vois Jésus non point avec les yeux du corps, mais je le connais clairement parce qu’il me fait tomber en un doux abandon et je le reconnais dans cet abandon. Sa voix se fait entendre si fort que, plusieurs fois, j’ai dit que la voix de Jésus me blesse plus qu’une épée à plusieurs tranchants, tant elle me pénètre l’âme: ses paroles sont paroles de vie éternelle.
Lorsque je vois Jésus, lorsque je l’entends, il ne me semble pas voir la beauté du corps, ni du visage, ni entendre un doux son, un chant suave. Mais lorsque je vois Jésus et que je l’entends, je vois (jamais avec les yeux) une lumière, un bien immense, une lumière infinie qu’aucun regard mortel ne saurait voir, une voix que personne en saurait entendre; ce n’est pas une voix articulée, mais mon esprit l’entend mieux et plus fort que si l’on prononçait des paroles.”
4-2-Ce que Gemma ressent lorsqu’elle est avec Jésus.
Gemma continue sa relation au Père Germano: “Je me sens comme hors de moi, je ne distingue pas où je me trouve, si je suis hors de mes sens ou bien... dans une paix, un calme que je n’ai encore jamais connus. Je me sens comme attirée par une force; non pas une force fatigante, mais douce. Puis, lorsque je me trouve dans la plénitude de la douceur de posséder Jésus, j’oublie complètement le monde; je sens mon esprit comblé, il ne peut rien désirer, mon cœur ne cherche plus rien, il y a en lui un bien immense, un bien infini, incomparable, sans mesure, parfait. C’est Jésus qui m’emplit. Ni avant, ni après, je ne saurais volontairement rechercher ou désirer quoi que ce soit, si grande est la douceur que Jésus me fait goûter dans sa bonté et sa charité infinies. Mais il ne s’agit pas toujours d’un amour de douceur: je suis parfois saisie d’une telle douleur de mes péchés qu’il me semble que je vais en mourir.”
Il y a une chose dont je ne sais que penser: samedi, je me trouvais à l’église devant le Saint Sacrement exposé. J’ai voulu m’en approcher le plus possible, Papa[1], mais si je ne m’étais vivement échappée, je serais... Je me suis sentie brûler entièrement, jusqu’à la tête, c’est-à-dire au visage... Papa, je ne comprends pas comment tous ceux qui s’approchent de Jésus ne sont pas réduits en cendres. Moi, j’ai l’impression que si je restais, ne serait-ce qu’un quart d’heure, je ne serais plus qu’un tas de cendres. (10 mai 1991)
4-3-Demandes de Jésus après la communion
“Viens pauvre petite fille... Cela fait si longtemps que j’attendais, j’ai été si patient, j’ai tant souffert pour toi. Tu revenue, cela suffit. Comme je suis heureux! Je te retrouve après si longtemps, mais désormais je deviens le Maître absolu de ton cœur. Je veux moi-même en faire ce qu’il me plaira, ne me résiste pas comme par le passé, sinon je t’en ferai repentir. Sois mienne. Moi seul veux être le Maître de ton cœur et de ses affections. J’aime ton cœur, le sais-tu ? Je l’ai toujours aimé, je l’ai désiré, mais toi ? Mais je te pardonne parce que tu ne me connaissais pas.”
4-4-Les exigences de Jésus
Le Cœur de Jésus veut tout, ou rien [2]
Un jour, après l’Heure Sainte du jeudi, Gemma entend la voix familière lui dire : “Dis-moi de quoi as-tu peur pour refuser le sacrifice de ton cœur à Jésus? N’est-ce donc pas Jésus lui-même qui le veut ? Allez, courage, oublie tout, abandonne-toi à lui sans réserve. Aime beaucoup Jésus. N’oppose jamais aucun obstacle à ses desseins et tu verras bientôt quel chemin il t’aura fait parcourir sans que tu t‘en aperçoives. Ne crains rien, car le Cœur de Jésus est le trône de la miséricorde où les misérables sont les mieux accueillis, pourvu que par amour, ils se présentent dans l’abîme de leurs misères.
Mais souviens-toi que Jésus veut l’amour pur et que l’amour pur veut tout ou rien. Ton cœur est si petit qu’il ne pourrait contenir deux amours. Or comme il n’est fait que pour l’amour divin, il n’aura pas de repos tant qu’un autre amour y est mêlé.”
Comme à Thérèse d’Avila, Jésus reproche à Gemma ses bavardages. Elle raconte: Un jour que je bavardais à la maison avec les autres... j’entendis la voix habituelle: “Plus tu t’entretiens avec les tiens et plus Jésus s’éloigne de toi avec ses anges.”
Un autre jour, j’avais beaucoup de peine. Je disais à Jésus que j’aurais voulu beaucoup l’aimer, mais la voix dit: “Tu es une de ces âmes qui aiment Jésus tant qu’il leur apporte des consolations. Mais lorsqu’elles rencontrent au contraire l’adversité, elles ont vite fait de s’attrister! Toi, une chose t’est nécessaire: tu dois écarter complètement l’amour-propre de ton cœur, parce que tu empêches Jésus de venir y habiter.
Vaincs-toi toi-même et deviens chaque jour plus forte.” (Ecrit par Gemma entre mars et décembre 1899)
4-5-L’union à Dieu dans la communion
L’union à Dieu dans la communion[3]
Ce matin, j’ai reçu Jésus, et maintenant je le possède tout-à-fait dans mon âme misérable. À ces moments-là, mon cœur et celui de Jésus ne font qu’un. Oh ! Si je pouvais l’y garder toujours ! Il faudrait que je ne commette plus de péché. Oh ! Combien ils sont précieux ces moments de communion ! Il me semble que la communion est un bonheur qui ne peut être comparé qu’à la béatitude des saints et des anges. Ils contemplent Jésus face à face, certains de ne pas pécher et de ne plus le perdre. (22 avril 1901)
Jésus est un amant bien-aimé auquel on ne peut résister !... Sa miséricorde me ravit entièrement! Comment ne pas aimer Jésus de toute mon âme, de tout mon cœur ? Comment ne pas désirer me laisser absorber totalement par lui et consumer au feu de son saint amour ? (4 juillet 1901)
Laissez-moi vous parler de la communion... Y aurait-il des âmes qui ne comprennent pas ce qu’est l’Eucharistie ? Il est absolument impossible qu’il se trouve des âmes insensibles aux étreintes divines, à la mystérieuse et ardente effusion du Cœur Sacré de mon Jésus ! Ô Jésus ! Comment ne pas vous consacrer tous les battements de nos cœurs, tout le sang de nos veines ? Cœur de Jésus, Cœur d’Amour ! (18 juillet 1901)
Grandeur de Jésus
Je voudrais vous dire tant de choses sur Jésus. Je voudrais vous parler de sa bonté si grande qui chaque jour m’invite à la fête de l’Amour et nourrit de sa chair très sainte la vile créature que je suis... Je voudrais dire qu’il est si bon, si affectueux, si aimable, si délicat qu’un seul mot de lui nous fait éclater le cœur, une parole de lui suffit à captiver notre amour, un regard de lui met la douceur en notre âme. (Lettre du 5 octobre 1901, à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur)
[1] C’est ainsi que Gemma appelle son directeur, le Père Germano.
[2] Tous les textes écrits en italique, sont extraits, soit de l’Autobiographie, soit des lettres de Gemma. Il y a aussi quelques paroles de Gemma qui ont été relevées par des proches pendant les nombreuses extases de Gemma.
[3] Lettres au Père Germano.
LA PRIÈRE DE GEMMA
5-1-Comment médite Gemma
Gemma continue à répondre aux questions du Père Germano : “Me mettre à méditer ne me demande aucun effort : mon âme se sent immédiatement plongée dans les immenses bienfaits de Dieu. Tantôt elle se perd en l’un, tantôt en l’autre, mais je commence à représenter à mon âme, qu’étant faite à l’image et à la ressemblance de son Dieu, lui seul doit en être sa fin. À ces moments-là, il me semble que mon âme s’envole avec Dieu, que mon corps perd sa pesanteur, et que, me trouvant devant Jésus, je me perds toute en lui. Je me sens aimer le céleste amoureux des créatures. Plus je pense à lui, plus je le connais doux et aimable. Comme Jésus se montre envers moi, ainsi dois-je me montrer envers lui, humble, douce... Parfois il me semble voir en Jésus une lumière divine, un Soleil d’éternelle clarté. Un grand Dieu auquel il n’est rien sur la terre et au ciel qui ne lui soit soumis. Un dieu dont la puissance réside dans sa volonté. Quoi qu’il en soit, il m’est toujours doux de me souvenir de Jésus...”
À une amie, Gemma ne put cacher l’amour qui emplissait son cœur :
Je voudrais que mon cœur ne palpite, ne vive, ne soupire que pour Jésus. Je voudrais que ma langue ne sache proférer que le nom de Jésus, que mes yeux n’aient de regards que pour lui, que ma plume ne sache écrire que Jésus, que mes pensées enfin ne s’envolent que vers lui... (Lettre du 8 août 1899 à Annetta Giannini)
5-2-Quelques oraisons jaculatoires
Gemma priait tout au long de la journée. Ne pouvant être constamment recueillie, en raison de ses occupations, elle exprimait, souvent, par des phrases courtes, toutes les préoccupations de son cœur. En voici quelques-unes, choisies au hasard :
Deux choses, ô Jésus, désire mon cœur: vivre mourante, puis mourir d’amour.
Si tous les hommes s’efforçaient d’aimer et de connaître le vrai Dieu, ce monde serait changé en paradis.
Que toujours, ô Jésus, me guide votre main, pour que jamais je ne me trouve loin.
Ô Jésus, faites que je donne si bien l’exemple que les bons deviennent meilleurs, et que les impies se convertissent.
Faites, ô Jésus, que devant Vous je m’incline avec l’humble ferveur des séraphins.
Ô Jésus bénissez mon âme: qu’elle soit constante en amour.
À vous seul mon Dieu, en toute action je porte mon attention.
Lorsque j’éprouve peine et douleur, je souffre tout pour vous, Seigneur.
De vous avoir offensé, ô Dieu, à tout moment, non par crainte, mais par amour, je me repens.
Jésus, que le flambeau de votre foi resplendisse toujours en moi.
Sur votre sein, ô mon Jésus, je me repose. Ah ! Réveillez-moi plus fervente envers vous. Je veux que tout mouvement de mon cœur soit un soupir pour vous, Jésus et Marie.
Adorons et prions Jésus... Adorons et prions le Dieu immense et immortel, infini. Adorons l’infinie majesté de notre Dieu. Louange à toi, ô Père qui nous as sauvés; à toi, le Fils, qui nous as rachetés; à toi, ô Esprit-Saint, qui nous as sanctifiés...
5-3-Les plaintes de Gemma[1]
Jésus, pense à ma pauvre âme, viens à mon aide dans les moments d’épreuve. Mon Jésus, tu vois à quel point je suis pauvre en vertus... Je voudrais mourir d’amour ici et que personne ne le sache... Jésus, tu résistes encore en voyant mon cœur qui désire tant... et ne peut se satisfaire. Jésus, sur la terre tout m’ennuie. Je ne désire qu’une chose, Jésus, t’aimer... cesse de me faire soupirer : je veux mourir d’amour et m’en aller avec toi.
J’ai toujours envie de pleurer et j’ignore pourquoi...
Jésus, ne me fais pas de reproches: je suis ta victime sur la croix et sur l’autel... Jésus, ne vois-tu pas que, même dans les moments les plus douloureux, Jésus, je vis avec toi ? Ou bien, est-ce toi qui vis avec moi ?
Ô Jésus, serait-il possible que l’on pût dire un jour que ton amour m’a consumée? Sais-tu ce que je voudrais être, Jésus ? La victime de ton amour.
5-4-Les supplications de Gemma
Gemma fut souvent obsédée par son passé et ses “innombrables” péchés. Elle supplie le Seigneur de l’aider: “De grâce! Jetez un regard sur vos souffrances, voyez le prix de sang qui coule de vos veines. Mon Dieu, en cet instant, fermez les yeux sur mon indignité et ouvrez-les sur vos mérites infinis. Et puisqu’il vous a plu de mourir pour mes péchés, pardonnez-les moi tous, afin que je n’en sente plus jamais le poids. Oh! Jésus, ce poids m’oppresse trop fort.
Mon Jésus, aidez-moi: je désire à tout prix devenir meilleure. Ôtez, détruisez, anéantissez tout ce qui en moi n’est pas conforme à votre volonté. Je vous prie aussi, Jésus, de m’éclairer, afin que je puisse marcher dans votre sainte lumière.”
“Tu sais, mon Dieu, ce qui peut décourager une âme amoureuse? C’est de ne pouvoir T’aimer suffisamment.
Mon Dieu, je t’adore, je meurs d’amour pour vous; votre nom si doux, je l’aurai sans cesse à l’esprit, dans mon cœur, sur mes lèvres. Jésus, Jésus, maintenant et toujours! Jésus, ma lumière, mon cœur et mon âme! Jésus! Jésus!... (26 janvier 1901)
La mort
Oh ! Comme je serais contente si ma vie s’achevait un jour en totale union à la volonté de Dieu! Un jour que je nourrissais cette pensée, Jésus me dit : “Ce ne serait pas mourir, ce serait vivre éternellement.” (12 juin 1901)
5-5-Prière au Saint-Esprit
Gemma écrit à une amie : Nous voici enfin arrivés à la belle fête du Saint-Esprit ! Dieu fasse que ce divin feu nous consume toutes deux ensemble. Que cette pure flamme nous rendrait heureuses ! Ô flammes bien-aimées qui béatifiez les âmes que vous embrasez, venez donc en nos cœurs aujourd’hui, rendez-les dignes de vous, enflammez-nous, brûlez-nous, consumez-nous !... Que l’Esprit-Saint, véritable lumière de tous les esprits, daigne nous communiquer ses divines ardeurs. Qu’il consume en moi toute affection blâmable et rende mon pauvre cœur semblable au sien. (Lettre du 21 mai 1901, à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur).
[1] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
5-1-Comment médite Gemma
Gemma continue à répondre aux questions du Père Germano : “Me mettre à méditer ne me demande aucun effort : mon âme se sent immédiatement plongée dans les immenses bienfaits de Dieu. Tantôt elle se perd en l’un, tantôt en l’autre, mais je commence à représenter à mon âme, qu’étant faite à l’image et à la ressemblance de son Dieu, lui seul doit en être sa fin. À ces moments-là, il me semble que mon âme s’envole avec Dieu, que mon corps perd sa pesanteur, et que, me trouvant devant Jésus, je me perds toute en lui. Je me sens aimer le céleste amoureux des créatures. Plus je pense à lui, plus je le connais doux et aimable. Comme Jésus se montre envers moi, ainsi dois-je me montrer envers lui, humble, douce... Parfois il me semble voir en Jésus une lumière divine, un Soleil d’éternelle clarté. Un grand Dieu auquel il n’est rien sur la terre et au ciel qui ne lui soit soumis. Un dieu dont la puissance réside dans sa volonté. Quoi qu’il en soit, il m’est toujours doux de me souvenir de Jésus...”
À une amie, Gemma ne put cacher l’amour qui emplissait son cœur :
Je voudrais que mon cœur ne palpite, ne vive, ne soupire que pour Jésus. Je voudrais que ma langue ne sache proférer que le nom de Jésus, que mes yeux n’aient de regards que pour lui, que ma plume ne sache écrire que Jésus, que mes pensées enfin ne s’envolent que vers lui... (Lettre du 8 août 1899 à Annetta Giannini)
5-2-Quelques oraisons jaculatoires
Gemma priait tout au long de la journée. Ne pouvant être constamment recueillie, en raison de ses occupations, elle exprimait, souvent, par des phrases courtes, toutes les préoccupations de son cœur. En voici quelques-unes, choisies au hasard :
Deux choses, ô Jésus, désire mon cœur: vivre mourante, puis mourir d’amour.
Si tous les hommes s’efforçaient d’aimer et de connaître le vrai Dieu, ce monde serait changé en paradis.
Que toujours, ô Jésus, me guide votre main, pour que jamais je ne me trouve loin.
Ô Jésus, faites que je donne si bien l’exemple que les bons deviennent meilleurs, et que les impies se convertissent.
Faites, ô Jésus, que devant Vous je m’incline avec l’humble ferveur des séraphins.
Ô Jésus bénissez mon âme: qu’elle soit constante en amour.
À vous seul mon Dieu, en toute action je porte mon attention.
Lorsque j’éprouve peine et douleur, je souffre tout pour vous, Seigneur.
De vous avoir offensé, ô Dieu, à tout moment, non par crainte, mais par amour, je me repens.
Jésus, que le flambeau de votre foi resplendisse toujours en moi.
Sur votre sein, ô mon Jésus, je me repose. Ah ! Réveillez-moi plus fervente envers vous. Je veux que tout mouvement de mon cœur soit un soupir pour vous, Jésus et Marie.
Adorons et prions Jésus... Adorons et prions le Dieu immense et immortel, infini. Adorons l’infinie majesté de notre Dieu. Louange à toi, ô Père qui nous as sauvés; à toi, le Fils, qui nous as rachetés; à toi, ô Esprit-Saint, qui nous as sanctifiés...
5-3-Les plaintes de Gemma[1]
Jésus, pense à ma pauvre âme, viens à mon aide dans les moments d’épreuve. Mon Jésus, tu vois à quel point je suis pauvre en vertus... Je voudrais mourir d’amour ici et que personne ne le sache... Jésus, tu résistes encore en voyant mon cœur qui désire tant... et ne peut se satisfaire. Jésus, sur la terre tout m’ennuie. Je ne désire qu’une chose, Jésus, t’aimer... cesse de me faire soupirer : je veux mourir d’amour et m’en aller avec toi.
J’ai toujours envie de pleurer et j’ignore pourquoi...
Jésus, ne me fais pas de reproches: je suis ta victime sur la croix et sur l’autel... Jésus, ne vois-tu pas que, même dans les moments les plus douloureux, Jésus, je vis avec toi ? Ou bien, est-ce toi qui vis avec moi ?
Ô Jésus, serait-il possible que l’on pût dire un jour que ton amour m’a consumée? Sais-tu ce que je voudrais être, Jésus ? La victime de ton amour.
5-4-Les supplications de Gemma
Gemma fut souvent obsédée par son passé et ses “innombrables” péchés. Elle supplie le Seigneur de l’aider: “De grâce! Jetez un regard sur vos souffrances, voyez le prix de sang qui coule de vos veines. Mon Dieu, en cet instant, fermez les yeux sur mon indignité et ouvrez-les sur vos mérites infinis. Et puisqu’il vous a plu de mourir pour mes péchés, pardonnez-les moi tous, afin que je n’en sente plus jamais le poids. Oh! Jésus, ce poids m’oppresse trop fort.
Mon Jésus, aidez-moi: je désire à tout prix devenir meilleure. Ôtez, détruisez, anéantissez tout ce qui en moi n’est pas conforme à votre volonté. Je vous prie aussi, Jésus, de m’éclairer, afin que je puisse marcher dans votre sainte lumière.”
“Tu sais, mon Dieu, ce qui peut décourager une âme amoureuse? C’est de ne pouvoir T’aimer suffisamment.
Mon Dieu, je t’adore, je meurs d’amour pour vous; votre nom si doux, je l’aurai sans cesse à l’esprit, dans mon cœur, sur mes lèvres. Jésus, Jésus, maintenant et toujours! Jésus, ma lumière, mon cœur et mon âme! Jésus! Jésus!... (26 janvier 1901)
La mort
Oh ! Comme je serais contente si ma vie s’achevait un jour en totale union à la volonté de Dieu! Un jour que je nourrissais cette pensée, Jésus me dit : “Ce ne serait pas mourir, ce serait vivre éternellement.” (12 juin 1901)
5-5-Prière au Saint-Esprit
Gemma écrit à une amie : Nous voici enfin arrivés à la belle fête du Saint-Esprit ! Dieu fasse que ce divin feu nous consume toutes deux ensemble. Que cette pure flamme nous rendrait heureuses ! Ô flammes bien-aimées qui béatifiez les âmes que vous embrasez, venez donc en nos cœurs aujourd’hui, rendez-les dignes de vous, enflammez-nous, brûlez-nous, consumez-nous !... Que l’Esprit-Saint, véritable lumière de tous les esprits, daigne nous communiquer ses divines ardeurs. Qu’il consume en moi toute affection blâmable et rende mon pauvre cœur semblable au sien. (Lettre du 21 mai 1901, à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur).
[1] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
L’HEURE DES TÉNÈBRES
Comme tous les grands saints, Gemma connut les heures douloureuses de l’apparente absence de Dieu, les heures de doute, les heures de l’incompréhension des proches. Ainsi, pendant longtemps même son confesseur douta de la réalité des stigmates. Durant une extase Gemma laissa son cœur parler : elle-même en était arrivée à douter de la réalité des faits extraordinaires qui survenaient en elle :
6-1-Quand tout le monde doute d’elle
Ô Jésus, je n’en puis plus. Ô Maman, Maman! J’ai envie de dire: Y crois-tu Jésus ? Eux n’y croient pas. (On la croyait hystérique) Jésus, dis-moi exactement ce qu’il en est. Oui, Jésus... Va lui dire, toi! Pas moi: mon confesseur ne me croit pas.
6-2-Silence de Dieu et nuit de l’esprit
Extrait d’une lettre de Gemma au Père Germano :
Je me suis bien persuadée que seul Dieu peut me satisfaire et j’ai mis en lui toutes mes espérances. Que Jésus ne veuille plus de moi, qu’il me repousse, moi, je le chercherai toujours. (12 novembre 1900)
À une amie, Gemma écrit : Je m’ennuie à vivre encore ici-bas, c’est là pour moi une torture si amère de vivre et de rester en ce monde, séparée de Jésus, que je n’en peux vraiment plus. Et puis quelle est mon anxiété à la pensée qu’à tout moment je puis perdre Jésus, je ne saurais le dire. Celui-là seul le comprend qui l’aime éperdument. Souvent, lorsque je me sens auprès de lui, je lui redis: Jésus, après toi seul je soupire, tu peux me donner tout ce que tu veux, alors donne-moi le paradis... J’ai peur, ma vie passée me fait trembler... (Lettre du 21 mai 1901 à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur)
Le silence de Dieu, Gemma l’exprime même pendant ses extases. Voici quelques-unes de ses plaintes à Jésus :
Ô Jésus, je te cherche toujours. Je cherche à promouvoir sans cesse ta gloire, à n’aimer rien d’autre que ton amour. Mais Jésus, réponds-moi : pourquoi ce silence ?... Pourquoi ne réponds-tu pas? Dis-moi quelque chose. Si tu désires que je corresponde à tes dons, dispense-les moi en douceur et non point avec tant de hâte.
Ô Jésus, ô Lumière, où es-tu ?... Illumine mes yeux. Ô mon Dieu, ne me laisse pas vivre dans les ténèbres... Ô Jésus, quand donc te reverrai-je ? Mais peut-être m’as-tu dit que je ne te reverrai plus ? Je ne me rappelle pas si tu me l’as dit... Mais je ne te vois pas... pas du tout... Lorsque j’étais petite, on me disait que tu étais toujours là. Mais je ne te vois pas... Où es-tu ?... Où es-tu parti ?... Sans même me dire adieu !...
Mon Dieu, mon secours... ma force... mon soutien... ma lumière ! Éclaire mes pas... Où es-tu parti, mon amour ?... Où t’es-tu caché ?... Pourquoi ne te montres-tu plus ?... Mon Jésus, où es-tu parti ? Infinie Beauté, où t’es-tu cachée. Ô Jésus, où dois-je te chercher. Montre-toi au moins une fois...
Ô saint amour, embrase-moi ! Ô Jésus, tout m’ennuie, tout m’est pénible. Il n’est en ce monde pas une seule chose que je désire: je n’aspire qu’après l’Amour céleste, lui seul je l’aime et n’aime que lui... Ô Saint Amour, embrase-moi! Je ne désire que toi. Puis, lorsque je serai morte, je voudrais que tout le monde dise : “Gemma a été victime d’amour, elle est morte uniquement victime d’amour.” Cela, afin que tout le monde aime Jésus...
Regarde, Jésus : tu es un Roi puissant et généreux qui suscite des batailles, mais qui veut toujours la victoire. Accorde-moi la grâce de céder à tous tes appels et de t’aimer avec tendresse.
Jésus, je t’aime. Supplée toi-même à ce qui manque à mon amour. Bon Jésus, je te bénis ; mais supplée toi-même à ce qui manque. Bon Jésus, je te loue pour aujourd’hui et pour demain. Supplée toi-même à ce qui manque à ma louange.
Sois béni, Jésus, d’avoir pour ainsi dire ordonné aux créatures de m’abandonner, afin que je te sois toujours plus proche. Ah ! toi, tu consoles, toi seul consoles. Jésus, que m’importe de ne pas trouver de consolation dans le monde ? Toi seul me suffis. Que m’importerait d’être méprisée ? C’est toi qui consoles. Si tu m’avais fait comprendre cela plus tôt, je me serais abandonnée entre tes bras. Et si c’est ainsi que tu traites une pécheresse, qu’en est-il des âmes pures et saintes qui sont tiennes ?
Ô Seigneur, si j’avais du moins quelque certitude d’être en état de grâce...
6-3-Jésus s’explique
Avant de partir, Jésus m’avait consolée en disant : “Ne t’afflige pas si je fais semblant de t’abandonner. Ne crois pas qu’il s’agisse d’une punition, c’est une invention de ma part pour te détacher entièrement des créatures et t’unir à moi. Quand tu auras le sentiment que je te repousse, c’est que je t’attire encore plus fortement à moi. Lorsque je te paraîtrai loin, c’est alors que je serai le plus près... Ma fille, la fidélité et l’amour te sont nécessaires. Aussi, prends donc patience si je te laisse seule. Souffre, résigne-toi, console-toi. N’imite pas certaines âmes attachées aux consolations et joies spirituelles et qui aiment peu la croix. Dans l’aridité spirituelle, elles abrègent peu à peu leurs prières parce qu’elles n’y trouvent plus les consolations qu’elles y éprouvaient auparavant. Toi, au contraire, agis de la sorte: unis tes peines aux miennes, considère comme un grand bienfait ce dont je t’ai privée, embrasse joyeusement cette croix, si tu veux m’être agréable...” Après ces paroles, Jésus m’a chargée de vous rappeler ceci : “Lorsqu’il désire élever une âme, il commence par beaucoup l’humilier...”” (Lettre à Mg Volpi, de mai 1901)
6-4-Les attaques du démon
Gemma eut souvent à faire avec le démon. Son Ange, pour lui rappeler que l’obéissance est le plus sûr moyen de pouvoir résister au démon, lui donna le conseil suivant : “Ma fille, souviens-toi que lorsque tu manques à l’obéissance, quelle qu’elle soit, tu commets toujours un péché. Pourquoi donc es-tu toujours aussi rétive pour obéir à ton confesseur ? Rappelle-toi aussi qu’il n’y a pas de chemin plus court et plus vrai que celui de l’obéissance.”
Après une terrible attaque du démon, Gemma écrit : “L’assaut a été violent, je dirais même terrible. Aucune bénédiction, aucun scapulaire n’ont suffi à modérer la tentation la plus laide qu’on puisse imaginer. Le démon était si affreux que j’ai fermé les yeux et ne les ai rouverts qu’une fois complètement délivrée. Mon Dieu, si je suis sans péché aucun, c’est à Toi seul que je le dois. Sois-en remercié. Que dire en de pareils moments ? Chercher Jésus sans le trouver est une souffrance plus grande que la tentation elle-même...”
Comme Gemma se plaignait douloureusement à Jésus, elle obtint la réponse suivante :
... Quant à toi, sois heureuse de ce que je te conduise comme je le préfère, par des voies âpres et douloureuses. Tu as l’impression que la terre se dérobe sous tes pieds et le ciel à tes yeux, mais toi, ne manque pas de foi, ni d’amour, ni d’espérance. Ne cherche qu’à gagner des mérites en pratiquant les vertus, méprise les propos du monde, et, en dépit de tes ennemis, cours dans les voies de ma volonté divine. Tiens-toi étroitement unie à Jésus, humilie-toi en s présence, aie recours en tout à son infinie bonté, sache tirer parti de ce que le démon utilise pour te perdre. Ma fille, a-t-il ajouté, si vraiment tu m’aimes, aime-moi aussi dans les ténèbres. Le Seigneur prend plaisir à jouer avec les âmes qui lui sont les plus chères, c’est par amour qu’il joue: tantôt il les console et les met en honneur auprès des hommes, tantôt il permet qu’elles deviennent la risée du monde.” (Lettre à Mg Volpi, de mars 1900)
Mgr Giovanni Volpi
A suivre...
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Re: Sainte Gemma GALGANI
CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
7-1-Gemma et l’Eucharistie
L’Eucharistie est pour Gemma la rencontre quotidienne de son cœur avec le Cœur de Jésus présent dans l’Hostie consacrée. Les paroles qu’elle exprima au cours de ses nombreuses extases révèlent parfaitement les aspirations de son cœur : Mon Dieu, ouvre-moi ton cœur. Ô Jésus, ouvre-moi ton Cœur Eucharistique: je veux y déposer toutes mes affections. Ô Jésus, toi, ne m’as-tu pas souvent dit que tu m’accueillerais généreusement: n’est-ce pas, mon Jésus?
Mon Dieu ! Ô Jésus, mon amour, Bien incréé ! O Jésus que serais-je devenue si ta sollicitude ne m’avait conduite à toi?... Jésus, ouvre-moi ton Cœur, ouvre-moi ton Cœur Eucharistique... Je t’ouvre le mien... Ô feu divin, pénètre-le... Brûle-moi, ô Jésus, consume-moi... Ô Jésus, je sens en moi un feu... Ô Jésus, s’il te plaît que j’en sois toute embrasée!...
Mon Jésus, je me consume... je meurs... je meurs pour toi... Ô Jésus, j’ai soif de toi. Ne vois-tu pas combien je souffre le matin avant de me nourrir de toi?... Fais qu’après t’avoir reçu, je sois au moins rassasiée!...
C’est quasiment pour moi un bel héritage que d’être née pécheresse, puisque les veines de mon Seigneur restent à jamais ouvertes et remplies de ce sang eucharistique.
Ô Jésus, ô Jésus, Jésus, mon Bien !... Je suis affamée de ton pain de vie, je suis assoiffée de ton sang eucharistique.
Ô Seigneur pourquoi me fais-tu entièrement brûler de ton feu divin, le feu de ton amour ? Je voudrais enflammer toutes les créatures...
Si le paradis était une académie, on ne devrait y enseigner que l’amour. Le Cénacle en serait l’école, Jésus le Maître, sa chair et son sang, la doctrine enseignée.
Je me rends compte que tu ne m’as pas dotée de richesses temporelles et périssables; mais tu m’as donné la véritable richesse : tu m’as nourrie de ton Verbe Eucharistique. Que deviendrais-je si je n’avais pas voué toutes mes tendresses à la Sainte Hostie ?...
Tu es une flamme, Jésus, et je désire que mon cœur se change en flamme.
Courons à Jésus, ce Cœur d’amour, ce Cœur plein de tendresse.
Car Jésus ne demande que de l’amour.
Jésus ne me demande que de l’amour. À tous il ne demande que de l’amour. Aimons-le donc beaucoup, d’un amour infini. Rappelons-nous toujours combien il a souffert pour nous, alors nous n’oublierons jamais de l’aimer... (9 février 1901)
7-2-Jésus révèle son Cœur Eucharistique
Souffrance et solitude de Jésus
Père, si vous saviez à quel point Jésus est affligé par moments, certaines fois! Jésus se trouve pour ainsi dire toujours seul. Vous savez, c’est si douloureux de voir Jésus en proie à la souffrance. (9 juillet 1900)
Oh! Papa, comme elles sont nombreuses ces créatures privilégiées qui, après avoir reçu de Jésus tant de grâces, sont peu à peu devenues indifférentes! Et Jésus pleure en voyant ces âmes. (26 janvier 1901)
Lorsque je vois Jésus pleurer, mon cœur est littéralement transpercé. Je songe... Je songe que mes péchés ont augmenté l’angoisse qui l’a submergé durant sa prière au Jardin... Alors, Jésus a vu tous mes péchés, tous mes manquements et en même temps la place que j’aurais occupée en enfer si le Cœur de Jésus ne m’avait obtenu le pardon... (22 avril 1901)
Les plaintes de Jésus Eucharistie[1]
Jésus soupirait : “Ma fille, que d’ingratitude et de malice dans le monde! Les pécheurs continuent à vivre opiniâtrement obstinés au péché! Mon Père ne veut plus les supporter. Les âmes avilies et amollies ne font aucun effort pour réprimer la chair. Les âmes affligées tombent dans l’effroi et le désespoir. Les âmes ferventes s’attiédissent peu à peu. Les ministres de mon sanctuaire...” Là, Jésus se tut et, un moment après, il reprit: “Eux que j’ai chargés de continuer la belle œuvre de la Rédemption...” Jésus se tut de nouveau... puis, il continua: “Et eux, en retour... Eux que j’ai toujours regardés avec prédilection. Eux que j’ai toujours considérés comme la pupille de mes yeux...” Jésus se tut en soupirant. Et enfin: “Des créatures, je ne reçois continuellement qu’ingratitude et oubli. L’indifférence croît de jour en jour, et personne en se repent...”
Ô Jésus !... s’exclame Gemma qui poursuit sa relation des paroles de Jésus: “Personne ne se soucie plus de mon amour, on oublie mon Cœur, c’est comme si je ne les avais jamais aimés, comme si je n’avais rien offert pour eux, comme si j’étais méconnu de tous. Mon Cœur est continuellement attristé. Je reste presque toujours seul dans les églises, et si beaucoup s’y rassemblent, c’est pour bien d’autres motifs, et je dois souffrir de voir mon église transformée en théâtre de divertissements. J’en vois beaucoup qui, sous d’hypocrites apparences, me trahissent par des communions sacrilèges...” Jésus s’interrompit, puis reprit doucement: “Ma fille, j’ai besoin d’âmes qui m’apportent autant de consolation que de nombreuses autres me causent de souffrances. J’ai besoin de victimes et de victimes fortes. Pour calmer la juste et divine colère de mon Père céleste, il me faut des âmes qui, par leurs souffrances, leurs tribulations et leurs privations, suppléent aux pécheurs et aux ingrats. Oh! Si je pouvais faire comprendre à tous à quel point mon Père est indigné contre le monde !... “ (13 octobre 1901)
Si Jésus est la douceur même, c’est surtout par le Saint-Sacrement qu’il la répand.(27 juillet 1902)
7-3-La réponse de Gemma[2]
Seul Jésus peut nous permettre de répondre à l’Amour de son Cœur. Nous ne pouvons lui rendre que l’Amour qu’Il nous a d’abord donné. Cela, Gemma l’a bien compris : Je voudrais te recevoir, je voudrais te voir... Non, je voudrais te posséder pour l’éternité. Ô mon Dieu, je voudrais tant de grâces... Je voudrais ton amour. Tu réclames mon amour, mais moi je ne puis te le donner, si tu ne me le donnes pas.
Fais que je t’aime, Jésus, que je t’aime toujours, que je t’aime toujours davantage... Quelle consolation pour moi si j’étais la flamme de ton pur amour !
Ah! Jésus !... Pourquoi ne suis-je pas toute embrasée d’amour pour toi ? Pourquoi mon cœur ne se consume-t-il pas en flammes amoureuses ? Pourquoi n’est-ce pas mon amour qui répond à ta charité ? Ô Jésus, que de temps j’ai perdu ! Tant d’années où j’aurais pu beaucoup t’aimer et où je n’ai fait que te mépriser ! Grâce à ta bonté, cependant, j’espère pouvoir rattraper le temps perdu.
Jésus sur la terre, Jésus dans ma vie, Jésus au ciel: voilà tout mon soutien. Ô Jésus, qui saurait dire ce qui se passe dans un cœur tout embrasé d’amour ?... Ô Jésus, savoir que je te possède m’est une telle consolation !...
Mon cœur, oh! mon cœur, pourquoi n’es-tu pas tout de feu, pourquoi ne te consumes-tu pas dans les flammes de Jésus ? Je t’aime tant, Jésus, et désire t’aimer toujours. Sais-tu pourquoi, Jésus ?... Dans le monde je n’ai jamais trouvé un amour sincère comme le tien, parce que ton amour est immense. Par amour pour toi, Jésus, il me plaît de n’aimer personne d’autre.
Me voici, me voici à toi. Oui, Jésus, donne-moi des ailes, des ailes... la force et le repos. Toi seul peux me rendre heureuse en m’attirant à toi. Ô Jésus, quelle joie lorsque je ne m’appartiendrai plus et que je serai toute à toi!
Lumière de la Lumière, le Soleil de Justice, celui qui éclaire le paradis. C’est son Cœur immaculé qui te donnera la clarté du soleil... parce que la consolation consiste précisément dans la contemplation de Dieu, le Rois des rois qui demeure au centre du paradis. Ô bonheur!... Mon Dieu!... Laisse-moi m’enfoncer dans la charité de ton amour...
Pourquoi être ainsi affligée, mon âme ?... Tu offenses ton Amour si Tu n’embrasses pas la croix de bon cœur.
Mais Gemma ne comprend pas toujours le langage de Jésus. Aussi s’adresse-t-elle à son Père spirituel : Ce matin, Jésus m’a répété, par deux fois: “L’Amour réclame l’Amour, le feu réclame le feu.” Que signifient ces paroles ? Ce Jésus béni ne se fait jamais comprendre de moi. (20 janvier 1901)
[1] Extraits des lettres au Père Germano.
[2] Parole dite pendant une extase
7-1-Gemma et l’Eucharistie
L’Eucharistie est pour Gemma la rencontre quotidienne de son cœur avec le Cœur de Jésus présent dans l’Hostie consacrée. Les paroles qu’elle exprima au cours de ses nombreuses extases révèlent parfaitement les aspirations de son cœur : Mon Dieu, ouvre-moi ton cœur. Ô Jésus, ouvre-moi ton Cœur Eucharistique: je veux y déposer toutes mes affections. Ô Jésus, toi, ne m’as-tu pas souvent dit que tu m’accueillerais généreusement: n’est-ce pas, mon Jésus?
Mon Dieu ! Ô Jésus, mon amour, Bien incréé ! O Jésus que serais-je devenue si ta sollicitude ne m’avait conduite à toi?... Jésus, ouvre-moi ton Cœur, ouvre-moi ton Cœur Eucharistique... Je t’ouvre le mien... Ô feu divin, pénètre-le... Brûle-moi, ô Jésus, consume-moi... Ô Jésus, je sens en moi un feu... Ô Jésus, s’il te plaît que j’en sois toute embrasée!...
Mon Jésus, je me consume... je meurs... je meurs pour toi... Ô Jésus, j’ai soif de toi. Ne vois-tu pas combien je souffre le matin avant de me nourrir de toi?... Fais qu’après t’avoir reçu, je sois au moins rassasiée!...
C’est quasiment pour moi un bel héritage que d’être née pécheresse, puisque les veines de mon Seigneur restent à jamais ouvertes et remplies de ce sang eucharistique.
Ô Jésus, ô Jésus, Jésus, mon Bien !... Je suis affamée de ton pain de vie, je suis assoiffée de ton sang eucharistique.
Ô Seigneur pourquoi me fais-tu entièrement brûler de ton feu divin, le feu de ton amour ? Je voudrais enflammer toutes les créatures...
Si le paradis était une académie, on ne devrait y enseigner que l’amour. Le Cénacle en serait l’école, Jésus le Maître, sa chair et son sang, la doctrine enseignée.
Je me rends compte que tu ne m’as pas dotée de richesses temporelles et périssables; mais tu m’as donné la véritable richesse : tu m’as nourrie de ton Verbe Eucharistique. Que deviendrais-je si je n’avais pas voué toutes mes tendresses à la Sainte Hostie ?...
Tu es une flamme, Jésus, et je désire que mon cœur se change en flamme.
Courons à Jésus, ce Cœur d’amour, ce Cœur plein de tendresse.
Car Jésus ne demande que de l’amour.
Jésus ne me demande que de l’amour. À tous il ne demande que de l’amour. Aimons-le donc beaucoup, d’un amour infini. Rappelons-nous toujours combien il a souffert pour nous, alors nous n’oublierons jamais de l’aimer... (9 février 1901)
7-2-Jésus révèle son Cœur Eucharistique
Souffrance et solitude de Jésus
Père, si vous saviez à quel point Jésus est affligé par moments, certaines fois! Jésus se trouve pour ainsi dire toujours seul. Vous savez, c’est si douloureux de voir Jésus en proie à la souffrance. (9 juillet 1900)
Oh! Papa, comme elles sont nombreuses ces créatures privilégiées qui, après avoir reçu de Jésus tant de grâces, sont peu à peu devenues indifférentes! Et Jésus pleure en voyant ces âmes. (26 janvier 1901)
Lorsque je vois Jésus pleurer, mon cœur est littéralement transpercé. Je songe... Je songe que mes péchés ont augmenté l’angoisse qui l’a submergé durant sa prière au Jardin... Alors, Jésus a vu tous mes péchés, tous mes manquements et en même temps la place que j’aurais occupée en enfer si le Cœur de Jésus ne m’avait obtenu le pardon... (22 avril 1901)
Les plaintes de Jésus Eucharistie[1]
Jésus soupirait : “Ma fille, que d’ingratitude et de malice dans le monde! Les pécheurs continuent à vivre opiniâtrement obstinés au péché! Mon Père ne veut plus les supporter. Les âmes avilies et amollies ne font aucun effort pour réprimer la chair. Les âmes affligées tombent dans l’effroi et le désespoir. Les âmes ferventes s’attiédissent peu à peu. Les ministres de mon sanctuaire...” Là, Jésus se tut et, un moment après, il reprit: “Eux que j’ai chargés de continuer la belle œuvre de la Rédemption...” Jésus se tut de nouveau... puis, il continua: “Et eux, en retour... Eux que j’ai toujours regardés avec prédilection. Eux que j’ai toujours considérés comme la pupille de mes yeux...” Jésus se tut en soupirant. Et enfin: “Des créatures, je ne reçois continuellement qu’ingratitude et oubli. L’indifférence croît de jour en jour, et personne en se repent...”
Ô Jésus !... s’exclame Gemma qui poursuit sa relation des paroles de Jésus: “Personne ne se soucie plus de mon amour, on oublie mon Cœur, c’est comme si je ne les avais jamais aimés, comme si je n’avais rien offert pour eux, comme si j’étais méconnu de tous. Mon Cœur est continuellement attristé. Je reste presque toujours seul dans les églises, et si beaucoup s’y rassemblent, c’est pour bien d’autres motifs, et je dois souffrir de voir mon église transformée en théâtre de divertissements. J’en vois beaucoup qui, sous d’hypocrites apparences, me trahissent par des communions sacrilèges...” Jésus s’interrompit, puis reprit doucement: “Ma fille, j’ai besoin d’âmes qui m’apportent autant de consolation que de nombreuses autres me causent de souffrances. J’ai besoin de victimes et de victimes fortes. Pour calmer la juste et divine colère de mon Père céleste, il me faut des âmes qui, par leurs souffrances, leurs tribulations et leurs privations, suppléent aux pécheurs et aux ingrats. Oh! Si je pouvais faire comprendre à tous à quel point mon Père est indigné contre le monde !... “ (13 octobre 1901)
Si Jésus est la douceur même, c’est surtout par le Saint-Sacrement qu’il la répand.(27 juillet 1902)
7-3-La réponse de Gemma[2]
Seul Jésus peut nous permettre de répondre à l’Amour de son Cœur. Nous ne pouvons lui rendre que l’Amour qu’Il nous a d’abord donné. Cela, Gemma l’a bien compris : Je voudrais te recevoir, je voudrais te voir... Non, je voudrais te posséder pour l’éternité. Ô mon Dieu, je voudrais tant de grâces... Je voudrais ton amour. Tu réclames mon amour, mais moi je ne puis te le donner, si tu ne me le donnes pas.
Fais que je t’aime, Jésus, que je t’aime toujours, que je t’aime toujours davantage... Quelle consolation pour moi si j’étais la flamme de ton pur amour !
Ah! Jésus !... Pourquoi ne suis-je pas toute embrasée d’amour pour toi ? Pourquoi mon cœur ne se consume-t-il pas en flammes amoureuses ? Pourquoi n’est-ce pas mon amour qui répond à ta charité ? Ô Jésus, que de temps j’ai perdu ! Tant d’années où j’aurais pu beaucoup t’aimer et où je n’ai fait que te mépriser ! Grâce à ta bonté, cependant, j’espère pouvoir rattraper le temps perdu.
Jésus sur la terre, Jésus dans ma vie, Jésus au ciel: voilà tout mon soutien. Ô Jésus, qui saurait dire ce qui se passe dans un cœur tout embrasé d’amour ?... Ô Jésus, savoir que je te possède m’est une telle consolation !...
Mon cœur, oh! mon cœur, pourquoi n’es-tu pas tout de feu, pourquoi ne te consumes-tu pas dans les flammes de Jésus ? Je t’aime tant, Jésus, et désire t’aimer toujours. Sais-tu pourquoi, Jésus ?... Dans le monde je n’ai jamais trouvé un amour sincère comme le tien, parce que ton amour est immense. Par amour pour toi, Jésus, il me plaît de n’aimer personne d’autre.
Me voici, me voici à toi. Oui, Jésus, donne-moi des ailes, des ailes... la force et le repos. Toi seul peux me rendre heureuse en m’attirant à toi. Ô Jésus, quelle joie lorsque je ne m’appartiendrai plus et que je serai toute à toi!
Lumière de la Lumière, le Soleil de Justice, celui qui éclaire le paradis. C’est son Cœur immaculé qui te donnera la clarté du soleil... parce que la consolation consiste précisément dans la contemplation de Dieu, le Rois des rois qui demeure au centre du paradis. Ô bonheur!... Mon Dieu!... Laisse-moi m’enfoncer dans la charité de ton amour...
Pourquoi être ainsi affligée, mon âme ?... Tu offenses ton Amour si Tu n’embrasses pas la croix de bon cœur.
Mais Gemma ne comprend pas toujours le langage de Jésus. Aussi s’adresse-t-elle à son Père spirituel : Ce matin, Jésus m’a répété, par deux fois: “L’Amour réclame l’Amour, le feu réclame le feu.” Que signifient ces paroles ? Ce Jésus béni ne se fait jamais comprendre de moi. (20 janvier 1901)
[1] Extraits des lettres au Père Germano.
[2] Parole dite pendant une extase
MARIE
On se doute bien que Gemma bénéficia également de la présence fréquente de la Vierge Marie qu’elle appelle Maman. Voici quelques phrases relevées par des personnes ayant pu assister aux extases de Gemma. On notera la tendresse et la confiance de Gemma pour sa Maman du Ciel.
Qu’y a-t-il aujourd’hui, Maman ? Oh! Où suis-je ?... Ô Maman !... Oh! Que tu es belle !... Ô Maman, mais qu’y a-t-il aujourd’hui ?
Oh! Maintenant... Ô Maman... Maman, je n’ai plus... je n’ai plus rien à désirer... Maintenant, je suis... je suis heureuse, ô Maman... Maman! Maman, laisse-moi te dire une chose: j’en ai tant à te dire!... Oh! Comme il fait bon reposer auprès de toi!...
Je ne trouve rien à te dire : je suis trop heureuse !... Ô maman, mon cœur ne te parle-t-il pas suffisamment ?... Maman... Maman... Pense à cette dame que tu aimes tant... et pense à sauver son âme...
Ô Maman, ma mère, tu es la fleur pure qui a donné naissance au lys d’une blancheur éclatante. Reine du Ciel... toi qui prends aux créatures la plus noble partie de leur amour, à moi aussi tu me l’as prise.
Au Père Germano, Gemma confie : Ma Maman du Ciel m’a prise dans ses bras... Elle m’a trouvée tellement, mais tellement pauvre et m’a incitée à pratiquer les vertus, surtout l’humilité et l’obéissance. (Lettre au Père Germano, du 12 septembre 1902)
ANNEXE 1
LE MYSTÈRE DE L’INCARNATION
Le 25 mars 1901, l’Ange gardien de Gemma vint lui parler de l’Incarnation: “Sache, ma fille, que je te parlerai de la Très Sainte Vierge Marie, petite jeune fille si humble aux yeux du monde, mais d’une grandeur infinie devant Dieu. Je te parlerai de la plus belle, de la plus sainte de toutes les créatures, de la fille de prédilection du Très-Haut, de celle qui était appelée à l’incomparable dignité de Mère de Dieu.... La Très Sainte Vierge devait, par le fruit de son sein, apporter à tous les hommes la libération et le salut.
Ma fille, à peine Dieu le Père eut-il décrété d’envoyer à l’humble Marie sa grandiose ambassade qu’il dut choisir aussi le porteur d’une telle annonce. C’est pourquoi fut choisi celui qui se tenait le plus près du trône du Très-Haut, c’est-à-dire l’Archange Gabriel (qui signifie Force de Dieu). Marie devait donc devenir la Femme forte, la Femme terrible aux puissances des ténèbres. Oh! comme l’Archange devait être heureux d’avoir été choisi pour un mystère aussi sublime et de se présenter comme le messager d’une si heureuse annonce à la Vierge qui, plus tard, serait saluée comme Reine du paradis!
La nuit était déjà avancée, la Très Sainte Vierge était seule dans sa chambre: elle priait toute ravie en Dieu. Soudain, dans cette pauvre petite chambre, se fait une grande lumière: l’Archange, ayant pris une apparence humaine et entouré d’une multitude d’anges, s’approche de Marie avec révérence et majesté tout à la fois. Elle, elle s’incline comme femme; lui, sourit comme messager d’une heureuse nouvelle et lui adresse ces douces paroles: “Salut, ô Marie, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie entre toutes les femmes.” Oh! belle, oh! grande, oh! sublime salutation, jamais encore entendue sur la terre et que la terre n’entendra plus jamais! Seul un archange, annonçant à la plus élevée des créatures la sublimité d’un si grand mystère, pouvait être digne de proférer un éloge aussi splendide et des paroles aussi sublimes. Et seule l’auguste Mère du Fils de Dieu était digne d’être saluée de si sublimes et surhumains accents.
Après que l’Archange céleste eût prononcé ces paroles, il se tut, comme s’il attendait d’elle un signe pour lui expliquer sa divine ambassade.
Cependant, surprise par cette salutation, Marie se troubla; elle se taisait et réfléchissait... Elle se trouble parce qu’elle se croit indigne de la salutation angélique...
Marie n’avait donné aucune réponse à l’ange. Afin qu’elle n’ait plus peur, l’ange lui dit alors: “Ne crains pas, Marie, tu es l’unique à avoir trouvé grâce devant le Très-Haut. Tu vas concevoir en ton sein un fils, tu lui donneras le nom de Jésus, il sera appelé par tous le Fils du Très-Haut. On lui donnera le trône de David, il régnera pour l’éternité et son règne n’aura pas de fin.” C’est par ces paroles sublimes que l’Archange expliquait entièrement sa mission à Marie. Crions hourra! Désormais Marie est déclarée Mère du Libérateur promis, du Rédempteur du monde, du Fils de Dieu. Oui, Marie fut la grande Vierge attendue depuis si longtemps. Ce fils devait être grand, donc la mère sublime. Ce fils devait être le Fils du Très-Haut, c’est pourquoi Marie devait être élevée à la plus intime relation avec la Très Sainte Trinité...”
L’Ange continue sa relation à Gemma. Le mystère est expliqué et “Marie finit par donner le grand consentement au messager divin, en répondant: “Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.” Le grand assentiment est prononcé, Marie est la Mère du Fils du Dieu Très-Haut. À ces paroles, le ciel exulte, le monde entier est consolé. L’ange s’incline respectueusement devant sa Maîtresse, puis il prend son vol et s’en retourne au Paradis.”
Gemma poursuit : “Marie prononça ces paroles et Dieu ajouta: “Qu’il en soit ainsi.” De même que cette parole avait tiré du néant toutes les œuvres de la création et leur avait donné l’existence, de même, à peine Marie eut-elle prononcé le FIAT, que commença l’œuvre admirable de la Rédemption du monde... À l’instant même, l’Esprit divin forma en son sein, de sa très pure substance virginale, un tout petit corps tendre et parfait, auquel il donna une âme humaine, et à l’un et à l’autre, il unit la personne divine du Verbe en une étroite union hypostatique...
Une joie ineffable inonda Marie lorsqu’elle se fixa dans la lumière infinie et put admirer les splendeurs cachées de la divinité.”
On se doute bien que Gemma bénéficia également de la présence fréquente de la Vierge Marie qu’elle appelle Maman. Voici quelques phrases relevées par des personnes ayant pu assister aux extases de Gemma. On notera la tendresse et la confiance de Gemma pour sa Maman du Ciel.
Qu’y a-t-il aujourd’hui, Maman ? Oh! Où suis-je ?... Ô Maman !... Oh! Que tu es belle !... Ô Maman, mais qu’y a-t-il aujourd’hui ?
Oh! Maintenant... Ô Maman... Maman, je n’ai plus... je n’ai plus rien à désirer... Maintenant, je suis... je suis heureuse, ô Maman... Maman! Maman, laisse-moi te dire une chose: j’en ai tant à te dire!... Oh! Comme il fait bon reposer auprès de toi!...
Je ne trouve rien à te dire : je suis trop heureuse !... Ô maman, mon cœur ne te parle-t-il pas suffisamment ?... Maman... Maman... Pense à cette dame que tu aimes tant... et pense à sauver son âme...
Ô Maman, ma mère, tu es la fleur pure qui a donné naissance au lys d’une blancheur éclatante. Reine du Ciel... toi qui prends aux créatures la plus noble partie de leur amour, à moi aussi tu me l’as prise.
Au Père Germano, Gemma confie : Ma Maman du Ciel m’a prise dans ses bras... Elle m’a trouvée tellement, mais tellement pauvre et m’a incitée à pratiquer les vertus, surtout l’humilité et l’obéissance. (Lettre au Père Germano, du 12 septembre 1902)
ANNEXE 1
LE MYSTÈRE DE L’INCARNATION
Le 25 mars 1901, l’Ange gardien de Gemma vint lui parler de l’Incarnation: “Sache, ma fille, que je te parlerai de la Très Sainte Vierge Marie, petite jeune fille si humble aux yeux du monde, mais d’une grandeur infinie devant Dieu. Je te parlerai de la plus belle, de la plus sainte de toutes les créatures, de la fille de prédilection du Très-Haut, de celle qui était appelée à l’incomparable dignité de Mère de Dieu.... La Très Sainte Vierge devait, par le fruit de son sein, apporter à tous les hommes la libération et le salut.
Ma fille, à peine Dieu le Père eut-il décrété d’envoyer à l’humble Marie sa grandiose ambassade qu’il dut choisir aussi le porteur d’une telle annonce. C’est pourquoi fut choisi celui qui se tenait le plus près du trône du Très-Haut, c’est-à-dire l’Archange Gabriel (qui signifie Force de Dieu). Marie devait donc devenir la Femme forte, la Femme terrible aux puissances des ténèbres. Oh! comme l’Archange devait être heureux d’avoir été choisi pour un mystère aussi sublime et de se présenter comme le messager d’une si heureuse annonce à la Vierge qui, plus tard, serait saluée comme Reine du paradis!
La nuit était déjà avancée, la Très Sainte Vierge était seule dans sa chambre: elle priait toute ravie en Dieu. Soudain, dans cette pauvre petite chambre, se fait une grande lumière: l’Archange, ayant pris une apparence humaine et entouré d’une multitude d’anges, s’approche de Marie avec révérence et majesté tout à la fois. Elle, elle s’incline comme femme; lui, sourit comme messager d’une heureuse nouvelle et lui adresse ces douces paroles: “Salut, ô Marie, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie entre toutes les femmes.” Oh! belle, oh! grande, oh! sublime salutation, jamais encore entendue sur la terre et que la terre n’entendra plus jamais! Seul un archange, annonçant à la plus élevée des créatures la sublimité d’un si grand mystère, pouvait être digne de proférer un éloge aussi splendide et des paroles aussi sublimes. Et seule l’auguste Mère du Fils de Dieu était digne d’être saluée de si sublimes et surhumains accents.
Après que l’Archange céleste eût prononcé ces paroles, il se tut, comme s’il attendait d’elle un signe pour lui expliquer sa divine ambassade.
Cependant, surprise par cette salutation, Marie se troubla; elle se taisait et réfléchissait... Elle se trouble parce qu’elle se croit indigne de la salutation angélique...
Marie n’avait donné aucune réponse à l’ange. Afin qu’elle n’ait plus peur, l’ange lui dit alors: “Ne crains pas, Marie, tu es l’unique à avoir trouvé grâce devant le Très-Haut. Tu vas concevoir en ton sein un fils, tu lui donneras le nom de Jésus, il sera appelé par tous le Fils du Très-Haut. On lui donnera le trône de David, il régnera pour l’éternité et son règne n’aura pas de fin.” C’est par ces paroles sublimes que l’Archange expliquait entièrement sa mission à Marie. Crions hourra! Désormais Marie est déclarée Mère du Libérateur promis, du Rédempteur du monde, du Fils de Dieu. Oui, Marie fut la grande Vierge attendue depuis si longtemps. Ce fils devait être grand, donc la mère sublime. Ce fils devait être le Fils du Très-Haut, c’est pourquoi Marie devait être élevée à la plus intime relation avec la Très Sainte Trinité...”
L’Ange continue sa relation à Gemma. Le mystère est expliqué et “Marie finit par donner le grand consentement au messager divin, en répondant: “Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.” Le grand assentiment est prononcé, Marie est la Mère du Fils du Dieu Très-Haut. À ces paroles, le ciel exulte, le monde entier est consolé. L’ange s’incline respectueusement devant sa Maîtresse, puis il prend son vol et s’en retourne au Paradis.”
Gemma poursuit : “Marie prononça ces paroles et Dieu ajouta: “Qu’il en soit ainsi.” De même que cette parole avait tiré du néant toutes les œuvres de la création et leur avait donné l’existence, de même, à peine Marie eut-elle prononcé le FIAT, que commença l’œuvre admirable de la Rédemption du monde... À l’instant même, l’Esprit divin forma en son sein, de sa très pure substance virginale, un tout petit corps tendre et parfait, auquel il donna une âme humaine, et à l’un et à l’autre, il unit la personne divine du Verbe en une étroite union hypostatique...
Une joie ineffable inonda Marie lorsqu’elle se fixa dans la lumière infinie et put admirer les splendeurs cachées de la divinité.”
A suivre...
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Re: Sainte Gemma GALGANI
ANNEXE 2
LES ÉVÉNEMENTS PRODIGIEUX DANS LA VIE DE GEMMA
Les événements prodigieux ne font pas la sainteté, mais lorsqu’ils confirment la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, on ne peut pas les passer tous sous silence. Ainsi Gemma mit un jour sa “tante” (Mme Cecilia) au courant d’un fait peu commun: un matin de bonne heure, à Lucques qu’elle ne quittait jamais, Gemme se retrouve en train de communier au calice du Père Germano tandis qu’il célébrait la messe, à Rome. Cecilia Giannini écrivit au Père Germain: “C’est dimanche, et je voudrais savoir deux choses de vous, mais rapidement: l’heure précise à laquelle vous avez dit la messe; et si, en ce dimanche, vous avez ressenti assez fortement la présence de Gemma, et à quelle heure?” [1]
Le Père Germano répondit : “Samedi, j’ai dit la messe après dix heures, et le dimanche vers cinq heures, et j’ai donné à Gemma le calice pour qu’elle boive, et elle y a approché ses lèvres. Oui, j’ai senti sa présence... Pauvre philosophie! Et vive Jésus présent dans l’Eucharistie! Oh! Jésus Eucharistique n’est pas connu, n’est pas honoré, ni aimé non plus. C’est à nous de le faire.” [2]
Ce phénomène se renouvela plusieurs fois. Une autre fois Gemma s’inquiéta auprès de son Directeur: “Est-ce vous qui m’avez donné beaucoup de sang à boire le matin? Après la communion, j’ai senti ma bouche remplie de sang...” (3 février 1901)
[1] Lettre de Cecilia Giannini au Père Germain, du 17/2/1901.
[2] Lettre de février 1901, du Père Germain à Cecilia Giannini.
LES ÉVÉNEMENTS PRODIGIEUX DANS LA VIE DE GEMMA
Les événements prodigieux ne font pas la sainteté, mais lorsqu’ils confirment la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, on ne peut pas les passer tous sous silence. Ainsi Gemma mit un jour sa “tante” (Mme Cecilia) au courant d’un fait peu commun: un matin de bonne heure, à Lucques qu’elle ne quittait jamais, Gemme se retrouve en train de communier au calice du Père Germano tandis qu’il célébrait la messe, à Rome. Cecilia Giannini écrivit au Père Germain: “C’est dimanche, et je voudrais savoir deux choses de vous, mais rapidement: l’heure précise à laquelle vous avez dit la messe; et si, en ce dimanche, vous avez ressenti assez fortement la présence de Gemma, et à quelle heure?” [1]
Le Père Germano répondit : “Samedi, j’ai dit la messe après dix heures, et le dimanche vers cinq heures, et j’ai donné à Gemma le calice pour qu’elle boive, et elle y a approché ses lèvres. Oui, j’ai senti sa présence... Pauvre philosophie! Et vive Jésus présent dans l’Eucharistie! Oh! Jésus Eucharistique n’est pas connu, n’est pas honoré, ni aimé non plus. C’est à nous de le faire.” [2]
Ce phénomène se renouvela plusieurs fois. Une autre fois Gemma s’inquiéta auprès de son Directeur: “Est-ce vous qui m’avez donné beaucoup de sang à boire le matin? Après la communion, j’ai senti ma bouche remplie de sang...” (3 février 1901)
[1] Lettre de Cecilia Giannini au Père Germain, du 17/2/1901.
[2] Lettre de février 1901, du Père Germain à Cecilia Giannini.
ANNEXE 3
GEMMA ET LES ÂMES DU PURGATOIRE
Un jour l’Ange gardien de Gemma lui reprocha de ne pas prier assez pour les âmes du Purgatoire. Elle raconte, dans son autobiographie: Mes prières terminées, j’allai au lit. Lorsqu’il eut obtenu de Jésus la permission de venir, mon Ange revint et me demanda: “Combien de temps cela fait-il que tu n’as pas prié pour les âmes du Purgatoire? Oh! Ma fille, tu y penses si peu! Sais-tu? Mère Maria Teresa[1] souffre toujours.” Je n’avais pas prié pour elle depuis le matin. Il me dit que cela lui ferait plaisir si j’offrais pour les âmes du Purgatoire les moindres petites choses que je souffrais. “Toute petite peine les soulage, même celles d’hier et d’aujourd’hui, si tu les avais offertes pour elles.” Un peu étonnée je répliquai: Les douleurs physiques soulagent donc les âmes du Purgatoire? “Oui me dit-t-il, oui, ma fille, la moindre souffrance les soulage.”
[1] Une religieuse décédée depuis peu.
GEMMA ET LES ÂMES DU PURGATOIRE
Un jour l’Ange gardien de Gemma lui reprocha de ne pas prier assez pour les âmes du Purgatoire. Elle raconte, dans son autobiographie: Mes prières terminées, j’allai au lit. Lorsqu’il eut obtenu de Jésus la permission de venir, mon Ange revint et me demanda: “Combien de temps cela fait-il que tu n’as pas prié pour les âmes du Purgatoire? Oh! Ma fille, tu y penses si peu! Sais-tu? Mère Maria Teresa[1] souffre toujours.” Je n’avais pas prié pour elle depuis le matin. Il me dit que cela lui ferait plaisir si j’offrais pour les âmes du Purgatoire les moindres petites choses que je souffrais. “Toute petite peine les soulage, même celles d’hier et d’aujourd’hui, si tu les avais offertes pour elles.” Un peu étonnée je répliquai: Les douleurs physiques soulagent donc les âmes du Purgatoire? “Oui me dit-t-il, oui, ma fille, la moindre souffrance les soulage.”
[1] Une religieuse décédée depuis peu.
A de suite pour la suite et la fin
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Re: Sainte Gemma GALGANI
ANNEXE 4
HUMILITÉ DE GEMMA[1]
Pendant que Gemma écrivait, son ange se tenait auprès d’elle. Un jour il lui dit: “Ma fille, je te conseille de toujours obéir en tout. Dis tout à ton confesseur. Dis-lui de ne pas te négliger, mais de te garder cachée.” Puis il ajouta : “Dis-lui que Jésus veut qu’il prenne toujours plus soin de toi, qu’il se soucie davantage de toi, car tu es trop inexpérimentée.”
À son Père spirituel, elle demande : Veuillez me recommander à Jésus, afin qu’il m’accorde la grâce de connaître mes péchés et d’en avoir une vraie douleur. À tout instant, je me découvre un défaut.
Comme je m’ennuie dans le monde! Il est bien vrai qu’il n’y a pas de bonheur sur cette terre! Pour moi, si par la miséricorde de Dieu, je connais des moments heureux, c’est lorsque je me vois méprisée et humiliée. À vrai dire, les occasions ne manquent pas et même Jésus les multiplie chaque jour. Oh! Comme il est bon! (Juillet-août 1900)
Ce n’est pas le poids de la croix qui fait tant souffrir Jésus, mais c’est le poids de mes péchés ; Ô Papa[2], c’est une grande grâce que je ne sois pas encore en enfer. Oh! Si les années de ma vie passée revenaient, je voudrais... Mais elles ne reviendront pas. Mais s’il me reste encore un peu de temps, que vais-je faire? Je me souviens fort bien que Jésus a dit qu’il ne méprise jamais un cœur repentant. Je courrai donc à lui et l’aimerai de toute la force de mon faible cœur. Je l’aimerai même, s’il le faut, en donnant pour lui mon sang et ma vie. Mais quel rapport entre mon sang et le sang d’un Dieu, Entre une vie remplie de péchés comme la mienne et la vie d’une Majesté infinie ? (septembre 1900)
Jésus, ne me quitte pas encore, j’ai quelque chose à te dire... Ô Jésus... j’ai si peur d’être trompée... Je ne désire pas ces choses, je ne désire rien, Jésus. La seule chose que je veux, c’est que tu m’inspires une très grande douleur de mes péchés. Je ne veux rien d’autre: Jésus, j’ai peur de me tromper.[3]
Jésus, est-il possible que la vaine gloire puisse avoir prise sur mon âme, alors que j’ai péché et que je suis si dénuée de vertus? Mais qu’en sera-t-il de moi qui allie une telle pauvreté en vertus à de si hautes prétentions ? [4]
[1] Extraits des Lettres au Père Germano.
[2] Gemma appelle ainsi son Père spirituel.
[3] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
[4] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
HUMILITÉ DE GEMMA[1]
Pendant que Gemma écrivait, son ange se tenait auprès d’elle. Un jour il lui dit: “Ma fille, je te conseille de toujours obéir en tout. Dis tout à ton confesseur. Dis-lui de ne pas te négliger, mais de te garder cachée.” Puis il ajouta : “Dis-lui que Jésus veut qu’il prenne toujours plus soin de toi, qu’il se soucie davantage de toi, car tu es trop inexpérimentée.”
À son Père spirituel, elle demande : Veuillez me recommander à Jésus, afin qu’il m’accorde la grâce de connaître mes péchés et d’en avoir une vraie douleur. À tout instant, je me découvre un défaut.
Comme je m’ennuie dans le monde! Il est bien vrai qu’il n’y a pas de bonheur sur cette terre! Pour moi, si par la miséricorde de Dieu, je connais des moments heureux, c’est lorsque je me vois méprisée et humiliée. À vrai dire, les occasions ne manquent pas et même Jésus les multiplie chaque jour. Oh! Comme il est bon! (Juillet-août 1900)
Ce n’est pas le poids de la croix qui fait tant souffrir Jésus, mais c’est le poids de mes péchés ; Ô Papa[2], c’est une grande grâce que je ne sois pas encore en enfer. Oh! Si les années de ma vie passée revenaient, je voudrais... Mais elles ne reviendront pas. Mais s’il me reste encore un peu de temps, que vais-je faire? Je me souviens fort bien que Jésus a dit qu’il ne méprise jamais un cœur repentant. Je courrai donc à lui et l’aimerai de toute la force de mon faible cœur. Je l’aimerai même, s’il le faut, en donnant pour lui mon sang et ma vie. Mais quel rapport entre mon sang et le sang d’un Dieu, Entre une vie remplie de péchés comme la mienne et la vie d’une Majesté infinie ? (septembre 1900)
Jésus, ne me quitte pas encore, j’ai quelque chose à te dire... Ô Jésus... j’ai si peur d’être trompée... Je ne désire pas ces choses, je ne désire rien, Jésus. La seule chose que je veux, c’est que tu m’inspires une très grande douleur de mes péchés. Je ne veux rien d’autre: Jésus, j’ai peur de me tromper.[3]
Jésus, est-il possible que la vaine gloire puisse avoir prise sur mon âme, alors que j’ai péché et que je suis si dénuée de vertus? Mais qu’en sera-t-il de moi qui allie une telle pauvreté en vertus à de si hautes prétentions ? [4]
[1] Extraits des Lettres au Père Germano.
[2] Gemma appelle ainsi son Père spirituel.
[3] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
[4] Phrases relevées pendant les extases de Gemma.
SAINTE
GEMMA GALGANI
vierge, passioniste, stigmatisée
(1878-1903)
GEMMA GALGANI
vierge, passioniste, stigmatisée
(1878-1903)
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