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Jésus-Christ, Fils de Dieu

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Jésus-Christ, Fils de Dieu Empty Jésus-Christ, Fils de Dieu

Message par saint-michel Dim 24 Avr 2016 - 8:55

Jésus-Christ, Fils de Dieu Jesus_10

Dans ces temps troublés, la foi en Jésus-Christ s’étiole. Le souvenir du Fils de Dieu se dilue sous les assauts de Ses innombrables ennemis. De nombreux chrétiens ne se souviennent plus de la réalité de Son existence. Nous trouvons à travers le témoignage de Sainte Cécile, grâce aux travaux du vénérable Dom Guéranger, des détails fondamentaux sur la personne de Notre Seigneur.



« sainte Cécile et la société Romaine ». Tome II. Page 132 à 141


« Alors Tiburce, s’adressant à Valérien : « Quel est l’homme vers lequel tu vas me conduire ?



  • Un grand personnage, reprend Valérien ; il se nomme Urbain, vieillard aux cheveux blancs, au visage angélique, aux discours véritables et remplis de sagesse.
  • Ne serait-ce pas, dit Tiburce, cet Urbain que les chrétiens appellent leur pape ? J’ai entendu dire qu’il a déjà été condamné deux fois, et qu’il est réduit à se tenir caché. S’il est découvert, il sera livré aux flammes ; et nous, si l’on nous trouve avec lui, nous partagerons son sort. Ainsi nous aurons voulu chercher une divinité qui se cache dans les cieux, et nous rencontrerons sur la terre un supplice cruel. »


Pour avoir appris à dédaigner les idoles, Tiburce n’en était pas encore à dédaigner les souffrances d’ici-bas ; Cécile vint à son secours. « En effet, lui dit-elle, si cette vie était la seule, s’il n’en était pas une autre, ce serait avec raison que nous craindrions de la perdre ; mais s’il est une autre vie qui ne finira jamais, faut-il donc tant redouter de perdre celle qui passe, quand, au prix de ce sacrifice, nous nous assurons celle qui durera toujours ?


Un tel langage était bien nouveau à un jeune homme élevé dans cette société romaine du deuxième siècle, où régnaient à la fois les plus humiliantes superstitions, la corruption des mœurs la plus éhontée, et toutes les aberrations d’une philosophie sceptique.
Il répondit donc à la vierge :


« Jamais je n’ai rien entendu de semblable ; y aurait-il donc une autre vie après celle-ci ?

  • Mais, reprit Cécile, peut-on même appeler vie celle que nous passons en ce monde ? Jouet de toutes les douleurs du corps et de l’âme, elle aboutit à la mort qui met fin aux plaisirs comme aux angoisses. Quand elle est terminée, on dirait qu’elle n’a pas même été ; car ce qui n’est plus est comme rien. Quant à cette autre vie qui succède à la première, elle a des joies sans fin pour les justes et des supplices éternels pour les pécheurs.
  • Mais, répliqua Tiburce, qui est allé dans cette vie ? Qui en est revenu pour nous apprendre ce qui s’y passe ? Sur quel témoignage pouvons-nous y croire ? »


Alors Cécile, se levant avec la majesté d’un apôtre, fit entendre ces imposantes paroles :


« Le Créateur du ciel, de la terre et des mers, l’auteur du genre humain et de tous les êtres que nous voyons, a engendré de sa propre substance un Fils, avant toute création, et il a produit par sa vertu divine l’Esprit-Saint ; le Fils par lequel il devait créer toutes choses, l’Esprit-Saint par lequel il les vivifie. Tout ce qui existe, le Fils de Dieu, engendré du Père, l’a créé ; tout ce qui est créé, l’Esprit-Saint, qui procède du Père, l’a animé.

  • Comment, s’écria Tiburce, tout à l’heure tu disais, ô Cécile, que l’on ne doit croire qu’un seul Dieu, qui est dans le ciel, et maintenant tu parles de trois !


  • Cécile répondit : il n’est qu’un seul Dieu dans sa majesté, et si tu veux concevoir comment ce Dieu existe dans une Trinité sainte, écoute cette comparaison. Un homme possède la sagesse ; par sagesse nous entendons le génie, la mémoire et l’intelligence. Le génie qui découvre les vérités, la mémoire qui les conserve, l’intelligence qui les explore. Reconnaîtrons-nous pour cela plusieurs sagesses dans le même homme ? Si donc un mortel possède trois facultés dans la seule sagesse, devrons-nous hésiter à reconnaître une Trinité majestueuse dans l’essence unique du Dieu tout-puissant ?
  • Tiburce, ébloui de l’éclat d’un si haut mystère, s’écria : ô Cécile ! La langue humaine ne saurait s’élever à de si lumineuses explications. C’est l’ange de Dieu qui parle par ta bouche ! Tant était vive la reconnaissance du jeune homme envers cette divine lumière dont les rayons commençaient à descendre jusqu’à lui.
  • Il n’osait plus s’adresser à la vierge, interprète du ciel ; mais se tournant vers son frère : Valérien, lui dit-il, je le confesse, le mystère d’un seul Dieu n’a plus rien qui m’arrête ; je ne désire qu’une chose, c’est d’entendre la suite du discours qui doit satisfaire à mes doutes.
  • C’est à moi, Tiburce, que tu dois t’adresser, reprit Cécile. Ton frère, encore revêtu de la robe blanche, n’est pas en mesure de répondre à toutes tes demandes ; mais moi, instruite dès le berceau dans la sagesse du Christ, tu me trouveras prête sur toute question qu’il te plaira de proposer.
  • Eh bien ! dit Tiburce, je demande quel est celui qui vous a fait connaître cette autre vie que vous m’annoncez l’un et l’autre ? »


La vierge, reprenant son discours avec un enthousiasme tout divin, continua ainsi :


« Le Père a envoyé des cieux sur la terre son propre Fils unique, et une vierge l’a conçu. Ce Fils de Dieu, debout sur la montagne sainte, a fait entendre à haute voix ces paroles : « Peuples, venez tous à moi. » Alors sont accourus vers lui tous les âges, les deux sexes, toutes les conditions. Il leur a dit à tous : « Faites pénitence pour l’ignorance dans laquelle vous êtes tombés ; car le royaume de Dieu, qui doit mettre fin au règne des hommes, est arrivé. Dieu veut faire part de son royaume à ceux qui croiront, et celui qui sera le plus saint y recevra le plus d’honneurs. Les pécheurs seront tourmentés par des supplices éternels, et des feux les dévoreront sans relâche. Quant aux justes, ils seront environnés d’une éternelle splendeur de gloire, et des délices sans fin seront leur partage. Ne cherchez donc plus, enfants des hommes, les joies fugitives de cette vie ; mais assurez-vous l’éternelle félicité de la vie à venir. La première est courte, la seconde dure toujours. »


Les peuples ne crurent pas d’abord à cet oracle, et ils dirent aussi : « Quel est celui qui est entré dans cette vie, et en est revenu pour nous certifier la vérité de ce que vous dites ? »


Le Fils de Dieu leur a répondu : « Si je vous fais voir des morts que vous-mêmes avez vu ensevelir, rendus à la vie, persévérerez-vous à ne pas croire la vérité ? Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez du moins à mes prodiges. »


Afin d’ôter tout prétexte au doute, il se rendait avec les peuples près des tombeaux, et il rappelait à la vie des morts ensevelis depuis trois et quatre jours, et exhalant déjà l’odeur des cadavres. Il marchait à pied sec sur les flots de la mer ; il commandait aux vents ; il apaisait les tempêtes. Aux aveugles il rendait la vue, aux muets la parole, l’ouïe aux sourds, l’usage de leurs membres aux boiteux et aux paralytiques ; il délivrait les possédés, il mettait en fuite les démons.


Mais les impies s’irritèrent de ces prodiges ; car les peuples les quittaient pour s’attacher à sa suite, et jetaient leurs vêtements sous ses pas, en criant : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »


Des hommes appelés pharisiens, jaloux de ses triomphes, le livrèrent au gouverneur Pilate, disant qu’il était un magicien et un homme couvert de crimes. Ils excitèrent une sédition tumultueuse, au milieu de laquelle ils le crucifièrent. Lui, connaissant que sa mort devait opérer le salut du monde, se laissa prendre, insulter, fouetter et mettre à mort. Il savait que sa Passion seule pouvait enchaîner le démon, et retenir dans les flammes de leurs supplices les esprits immondes.


Il fut donc chargé de chaînes, celui qui n’a point commis le péché, afin que le genre humain fût affranchi des liens du péché. Il fut maudit, celui qui est béni à jamais, afin que nous fussions arrachés à la malédiction. Il souffrit d’être le jouet des méchants, afin de nous enlever à l’illusion des démons dont nous étions le jouet nous-mêmes. Il reçut sur la tête une couronne d’épines, pour nous soustraire à la peine capitale que les épines de nos péchés avaient méritée. Il laissa porter le fiel à sa bouche, pour rétablir dans l’homme le sens du goût que le premier père avait faussé, au jour où la mort envahit le monde. Il fut abreuvé de vinaigre pour attirer en lui toute l’âcreté dont notre sang était brûlé, voulant boire lui-même le calice que nous avions mérité. Il fut dépouillé, pour couvrir d’un vêtement éclatant de blancheur la nudité produite chez nos premiers ancêtres, par leur docilité aux perfides conseils du serpent. Il fut suspendu au bois de sa Passion, pour enlever la prévarication qui était venue par le bois. Il laissa la mort approcher de lui, afin qu’elle fût renversée dans la lutte, et que celle qui avait régné par le serpent devînt la captive du Christ, ainsi que le serpent lui-même.


Enfin, lorsque les éléments contemplèrent leur créateur élevé sur la croix, un tremblement d’horreur les saisit : la terre s’ébranla, les rochers se fendirent, le soleil épouvanté s’obscurcit, et un voile lugubre couvrit le monde. Un nuage sanglant intercepta les pâles rayons de la lune, et les étoiles s’enfuirent du ciel. Gémissante comme d’un enfantement, la terre rendit les corps de plusieurs saints qui sortirent de leurs sépulcres, pour attester que le Sauveur était descendu aux enfers, qu’il avait arraché le sceptre au démon, et qu’en mourant il avait dompté la mort, désormais enchaînée et abattue sous les pieds de ceux qui croiraient en lui.


Voilà pourquoi nous nous réjouissons lorsque nous sommes maltraités pour son nom, pourquoi nous trouvons notre gloire dans les persécutions. Il en doit être ainsi, puisque nous savons que notre vie caduque et misérable fait place à cette vie éternelle que le Fils de Dieu, ressuscité d’entre les morts, a promise à ses apôtres qui l’ont vu monter au ciel. Le témoignage de trois personnes suffit pour asseoir la conviction d’un homme sage ; mais le Christ ressuscité ne s’est pas montré seulement à ses disciples qu’il avait choisis au nombre de douze, il s’est fait voir à plus de cinq cents personnes, et n’a pas voulu laisser le plus léger prétexte au doute sur un si étonnant prodige. Ses disciples, envoyés par lui pour prêcher toutes ces merveilles dans le monde entier, ont appuyé leur prédication sur les plus évidents miracles. Ils ont, en son nom, guéri toutes les maladies, mis en fuite tous les démons et rendu la vie aux morts.


Maintenant, ô Tiburce, je pense n’avoir rien omis pour satisfaire à ta demande. Vois s’il n’est pas juste de mépriser du fond de son cœur cette vie présente, et de rechercher avec ardeur et courage celle qui doit la suivre. Celui qui a la foi dans le Fils de Dieu et qui s’attache à ses commandements, ne sera pas même touché par la mort, quand il déposera ce corps périssable ; il sera reçu par les saints anges, et conduit dans l’heureuse région du paradis. Mais la mort s’unit au démon pour enchaîner les hommes par mille distractions, et préoccuper leur imprudence d’une foule de nécessités qu’elle leur suggère. Tantôt c’est un malheur à venir qui les intimide, tantôt un gain à saisir qui les captive ; c’est la beauté sensuelle qui les charme, c’est l’intempérance qui les entraîne ; enfin, par tous genres d’appâts, la mort fait en sorte que, pour leur malheur, ils ne songent qu’à la vie présente, afin que leurs âmes, à la sortie du corps, soient trouvées entièrement nues, et n’ayant sur elles que le poids de leurs péchés. Je le sens, ô Tiburce ! Je n’ai fait que toucher quelques points d’un si vaste sujet ; si tu veux m’entendre davantage, je suis prête. »


Ainsi parla la vierge. Cette sublime harangue, dans laquelle respire toute l’énergie de la foi et toute l’ardeur du zèle, nous révèle en entier l’âme de la fille chrétienne des Caecilii. À travers ces flots d’éloquence et de poésie, on suit le travail de la pensée chez la jeune vierge qui, dès ses premières années, a jugé toutes choses à la lumière du saint Evangile, s’assurant en même temps de la certitude de sa croyance et de la réalité des devoirs qu’impose la foi du Christ. On retrouve dans son langage la trace des impressions que devait déposer dès l’enfance dans l’âme des chrétiens le langage muet et expressif des peintures murales des catacombes. Ainsi préparée, Cécile devait vaincre, et son discours rapide avait renouvelé l’âme de Tiburce. Les larmes du jeune païen coulaient avec abondance, et il éclatait en sanglots. Son âme encore neuve n’avait point cette écorce impénétrable que le vice forme et entretient chez les hommes blasés par les plaisirs ou par la cupidité.


« Oh ! Si jamais, s’écria-t-il, en se jetant aux pieds de Cécile, mon cœur et ma pensée s’attachent à la vie présente, je consens à ne pas jouir de celle qui doit lui succéder. Que les insensés recueillent, s’il leur convient, les avantages du temps qui passe ; moi, qui jusqu’à cette heure ai vécu sans but, je ne veux plus qu’il en soit ainsi. »


Après cette promesse faite entre les mains de la vierge dont le cœur d’apôtre tressaillait de bonheur, Tiburce se tourna vers Valérien : « Frère chéri, lui dit-il, prends pitié de moi. Point de délai : tout retard m’effraye, et je ne puis plus supporter le poids qui m’accable. Conduis-moi tout de suite à l’homme de Dieu, je t’en supplie, afin qu’il me purifie, et me rende participant de cette vie dont le désir me consume. » »


Spoiler:
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