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La naissance de l'Église

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La naissance de l'Église Empty La naissance de l'Église

Message par saint-michel Dim 20 Mar 2016 - 8:20

La naissance de l'Église La_nai10

Beaucoup de mensonges ont été dit sur l’Église. On entend de ci ou de là qu’elle serait née sur les ruines de l’empire romain. Il n’y a là rien de plus faux. Le polythéisme est décédé d’une mort bien méritée. Cette ancestrale hérésie n’avait aucun point commun avec l’Église du Christ puisque l’empereur polythéiste utilisait la force et la terreur pour régner sur les populations, tandis que le christianisme invitait ses brebis à progresser vers la sainteté. L’Église est comparable à l’aube qui se lève sur un monde plongé dans les ténèbres. La lumière de Notre Seigneur a définitivement transcendé les âmes. Laissons-nous conter la mort de Rome et la naissance de l’Église à travers la belle écriture de l’abbé de Solesmes.


« sainte Cécile et la société Romaine ». Tome I. Page 298


« L’instinct de Rome païenne, qui ne sentait pas encore à quel point le Christ l’avait blessée, mais qui se débattait cependant sous son étreinte, conduisit Hadrien à l’odieuse idée d’élever un temple à Jupiter Capitolin sur l’emplacement même où Salomon avait bâti le temple de Jéhovah. Il alla plus loin, et, provoquant le Christ en personne, il chercha, dans la ville renouvelée, ses traces divines pour les profaner, bien qu’il fût notoire que les chrétiens avaient refusé de prendre part à l’insurrection. Par ordre impérial, la statue de Vénus fut établie sur la colline du Calvaire ; celle d’Adonis, sur la grotte de Bethléem, et celle de Jupiter, au mont des Oliviers, sur le lieu de l’Ascension. Mais tel est l’aveuglement des impies, qu’ils servent, sans le vouloir, aux desseins de Dieu. Ces monuments de l’idolâtrie marquèrent les lieux saints d’une manière ineffaçable, et, à la paix de l’Église, il ne fut besoin que de faire disparaître ces impures idoles, pour relever la gloire du Fils de Dieu, en ces lieux que les chrétiens d’Aelia Capitolina pouvaient d’autant moins oublier qu’on avait voulu les en repousser. »


« sainte Cécile et la société Romaine ». Tome I. Page 305 à 318


« Antonin a mérité la reconnaissance de l’Église. Peu de princes, dans l’histoire, apparaissent aussi équitables, aussi remarquables par la bonté, et ont su unir avec une si haute puissance une telle modération et une telle possession de soi-même. Sa tolérance envers les chrétiens ne peut être comparée qu’à celle que fit paraître Alexandre Sévère au siècle suivant. Les progrès de l’Église, sous ce règne, durent être considérables dans Rome, grâce à une liberté dont on n’avait pas encore joui jusqu’alors. Hygin en profita pour régler les charges ecclésiastiques dans son clergé.


Les quelques mots que nous fournit le Liber pontificalis doivent s’entendre d’un complément d’organisation. Nous avons déjà vu saint Clément créer sept notaires, et saint Evariste attribuer un prêtre spécial à chacun des vingt-cinq titres de la ville. Restait à instituer des officiers pour d’autres emplois rendus nécessaires par le développement de la chrétienté urbaine. La richesse temporelle s’était accrue d’une manière considérable ; on ne tardera pas à en voir la preuve sous le pontificat de Soter. Une administration en règle était donc devenue nécessaire. C’est aux diacres qu’elle était confiée ; mais la part principale fut dévolue de bonne heure à celui d’entre eux qui portait le titre d’archidiacre. La garde des archives, la rédaction des correspondances avec toutes les églises, l’expédition des lettres formées, toutes les branches de service d’un si vaste corps, exigeaient des clercs spécialement députés à leurs offices. Le soin des cimetières dont le nombre s’accroissait de jour en jour, la sépulture des martyrs, réclamaient aussi des hommes fidèles, dont le zèle fût à la hauteur de ces importantes fonctions. Hygin s’occupa de satisfaire à tous ces besoins, et le gouvernement de l’église romaine fut mis sur un pied respectable, comme il convenait à l’église principale.


Au milieu de tant de soins, le pieux pontife eut à subir une dure épreuve : ce fut, dans Rome, l’invasion des hérésies orientales. Depuis la défaite de Simon le Mage, la chrétienté romaine avait joui d’une paix profonde relativement à la doctrine. Les hérésies judaïsantes avaient fini par s’épuiser, même en Orient ; mais le père du mensonge ne renonçait pas à séduire les âmes, en propageant des systèmes hostiles à la foi. L’Orient lui tenait en réserve, pour attaquer le symbole chrétien, d’un côté le panthéisme qui faisait le fond des théogonies égyptiennes ; de l’autre le dualisme qui, de la Perse, infectait une partie de l’Asie. Simon avait, du premier coup, essayé une synthèse de ces erreurs diverses ; mais il s’était éteint rapidement, et son hérésie multiple allait être reprise en sous-œuvre. L’explosion eut lieu en Orient cette fois encore. Au même moment où un sectaire nommé Saturnin émettait son enseignement fondé sur le dualisme, Basilide produisait la théorie panthéiste de l’émanation sous des obscurités calculées qui devaient en voiler les conséquences aux âmes honnêtes. Son disciple Carpocrate eut moins de pudeur, et dans cette branche de la secte se produisirent bientôt les plus infâmes pratiques. Ce furent ces horreurs qui, ayant été constatées malgré le mystère dont les carpocratiens les entouraient, donnèrent lieu aux atroces calomnies que juifs et païens firent planer, durant plus d’un siècle, sur les chrétiens et sur leurs assemblées. Incestes, promiscuité, anthropophagie, rien n’était mieux démontré que ces crimes, par les découvertes que fit la police de l’Empire dans ces bas-fonds de l’hérésie. Les carpocratiens se vantant d’appartenir au christianisme, il fut aisé aux ennemis de la nouvelle religion, en s’adressant à la crédulité populaire, de répéter et de faire croire en tous lieux que telles étaient les mœurs des sectateurs du Christ.


Un autre rameau du panthéisme, à l’état d’hérésie chrétienne, fut le système de Valentin qui prétendait posséder la gnose supérieure. Un amas de rêveries d’où sortaient ces « interminables généalogies » que saint Paul avait signalées d’avance (I Tim., 1), formait le caractère de cette secte qui s’étendit et séduisit beaucoup d’imaginations, jusqu’à ce qu’épuisée par les divisions et subdivisions qu’elle enfantait, elle s’affaissât sur elle-même. Valentin, philosophe égyptien, puis chrétien, avait aspiré à la dignité épiscopale. On le trouva suspect, et son ambition déçue l’entraîna dans la voie de la perdition. Après avoir tenté quelques essais en Orient, il eut l’idée de se montrer à Rome. La vigilance d’Hygin ne tarda pas à démasquer ses mauvais desseins. Par trois fois, il fut condamné et signalé aux fidèles comme un docteur d’impiété, et, ne trouvant pas de crédit pour sa secte, il quitta Rome et s’en alla en Chypre, où il donna pleine carrière à son dogmatisme insensé.


À peine Valentin avait-il délivré l’église romaine de sa présence, qu’un autre sectaire oriental venait à son tour y chercher fortune. C’était Cerdon, disciple de Saturnin, et, comme lui, apôtre du dualisme. Il fut aisé à Hygin de démêler le loup sous ses peaux de brebis. En face de la majesté du siège de Pierre, Cerdon ne put tenir longtemps. Il abjura son erreur ; mais le sectaire ne pouvait mourir en lui. Il revint à son vomissement, et Hygin se vit contraint de le dénoncer et de l’expulser de l’Église. Ce fut au milieu de ces labeurs que le zélé pontife quitta ce monde, pour aller recevoir la récompense de sa fidélité dans la garde du dépôt de la foi. Il mourut en l’année 142, et son corps fut déposé, près de ceux de ses prédécesseurs, à l’ombre de la crypte Vaticane.



Pie Ier fut élu à la papauté en remplacement d’Hygin. II était d’Aquilée, et avait un frère, nommé Pastor, qui servait l’église romaine en qualité de prêtre. Il est probable que le nom sous lequel ils sont connus l’un et l’autre n’était que leur cognomen. Quoi qu’il en soit, on trouve sur les fastes, à l’année 163, un consul du nom de Pastor.


Les premiers jours du pontificat de Pie furent troublés par l’arrivée d’un nouveau sectaire que l’Orient dirigeait encore sur Rome. C’était Marcion, né à Sinope en Paphlagonie. Excommunié pour un crime par son évêque qui était aussi son père, il venait demander sa réhabilitation à l’église romaine. On lui répondit que cette faveur pourrait lui être accordée, lorsque son évêque aurait levé la sentence portée contre lui. Marcion, dans sa colère, réplique que, puisque l’église romaine lui déniait sa communion, il allait désormais tout mettre en jeu pour la déchirer. Il alla donc trouver l’hérétique Cerdon, qu’il dépassa bientôt en audace, et scandalisa la chrétienté de Rome, en dogmatisant avec fureur, non seulement sous le pontificat de Pie, mais jusque sous Eleuthère. Prenant aussi pour base la doctrine des deux principes, il jugea à propos de simplifier les systèmes orientaux, afin d’arriver à un enseignement plus acceptable aux imaginations moins fantastiques de l’Occident.


Ces efforts de l’hérésie pour s’implanter dans Rome devaient être vains. Quelques chrétiens sans doute pouvaient être séduits et payer cher leur imprudence ou leur vanité ; mais rien n’était capable de porter atteinte à la pureté de l’église mère. Sa foi, maintenue indéfectible par la prière du Christ, la rendait semblable au rocher, sur lequel le serpent ne saurait laisser sa trace. (Origène, In Matth., sect. XII.) Pour l’hérétique et pour l’hérésie, elle n’avait que des anathèmes ; mais durant plusieurs siècles il lui faudra vivre ayant, non dans son sein, mais près d’elle, de dangereux et obstinés sectaires. Ses vrais enfants ne seront pas trompés ; ils savent tenir à leur place ces prédicants de l’erreur.


« Il est en effet, écrivait saint Justin à l’époque où nous sommes parvenus, il est des hommes qui se professent chrétiens et qui ne tiennent pas la doctrine de Jésus-Christ. Nous, ses disciples, nous n’en sommes que plus fermes dans la foi ; car il nous avait annoncé leur venue. En dépit de leur prétention de se couvrir du nom de Jésus, nous ne les désignons pas autrement que par le nom de l’auteur de leur secte. Nous ne communiquons avec aucun d’eux, sachant que, dans leur impiété, ils ne sont pas les adorateurs de Jésus, et ne le confessent que de bouche. Semblables aux gentils, qui appellent Dieu l’ouvrage de leurs mains, c’est eux-mêmes et eux seuls qui s’imposent le nom de chrétiens, et ils participent à des sacrifices qui ne sont que crime et impiété. » (Dialog. cont. Tryph., cap. XXXV.)

Cependant un bruit de persécution s’était fait entendre sous le bienveillant Antonin. Le péril des chrétiens ne venait pas de quelque nouvel édit, mais de l’aveuglement du peuple qui s’en prenait à eux et réclamait leur supplice, lorsque quelque calamité venait à tomber sur une ville ou sur une province. Le règne d’Antonin ne fut pas exempt de ces secousses qui agitaient les populations, et tenaient en éveil leurs mauvais instincts. Des tremblements de terre dans l’Asie Mineure et dans l’île de Rhodes, l’inondation du Tibre, la peste et la famine, de fréquents incendies à Antioche, à Carthage, à Narbonne, à Rome même, où le feu dévora trois cent quarante maisons ; c’était plus qu’il n’en fallait pour surexciter les fureurs de la multitude contre les chrétiens. Il dut y avoir et il y eut en effet çà et là quelques martyrs, et on avait lieu de craindre que la persécution ne vînt à s’étendre. Antonin, par son caractère personnel, ne causait aucune inquiétude à l’Église ; mais son futur successeur, Marc-Aurèle, qui affectait des tendances vers la philosophie, ne préparait-il pas aux chrétiens des épreuves sur lesquelles la prudence les obligeait de compter ? Il était notoire que la philosophie ne dédaignait pas seulement le christianisme, mais qu’elle le jalousait et le haïssait. Le rhéteur Fronton, précepteur du jeune prince, était soupçonné d’être ennemi des chrétiens, et il se montra tel dans la suite. Lucien poursuivait de ses sarcasmes leur religion dans ses Dialogues, et l’épicurien Celse venait de publier un livre contre le christianisme, sous le titre ambitieux de Discours ami de la Vérité. L’auteur s’était donné la peine de lire les livres des chrétiens, et l’attaque était conduite avec habileté et malice, comme à l’égard d’un adversaire plus redouté encore que méprisé.


Entre les systèmes de la philosophie, c’était la nuance stoïcienne qu’avait adoptée le jeune Marc-Aurèle, et il s’en donna les airs toute sa vie. Ce genre de sagesse avait cela de commode que ses sectateurs pouvaient emprunter au christianisme, en fait de morale, tout ce que bon leur semblait, et s’en parer comme d’un produit de leur école. Epictète avait été un grand maître dans ce système d’assimilation, et l’on ne peut disconvenir que beaucoup de traits de sa morale ont été délicatement choisis dans celle des chrétiens. Quant à Celse, il ne se faisait pas faute d’être épicurien ; mais les deux tendances s’unissaient en parfaite alliance pour faire la guerre au christianisme, qui réprouvait à la fois l’orgueil du stoïcien et les honteux abaissements du sensualisme. Quant aux rites païens, ils faisaient partie de la constitution de l’Empire ; les uns et les autres les pratiquaient extérieurement sans y attacher d’importance, à moins qu’il ne s’agît d’y soumettre les chrétiens par la violence et par les supplices.


Dans cette situation, il pouvait être avantageux de tenter auprès d’Antonin ce qui avait réussi jusqu’à un certain point à Quadrat et à Aristide auprès d’Hadrien. Une nouvelle apologie du christianisme, déposée aux mains des maîtres du monde, aurait l’avantage d’être un appel à l’opinion publique, en même temps qu’à la conscience probe d’Antonin. La disposition peu bienveillante de la philosophie envers le christianisme, à la veille d’un règne comme celui qui se préparait, semblait aussi demander que l’apologiste lui-même ne fût pas étranger à la philosophie.


À ce moment l’église romaine possédait dans son sein un homme arrivé à la foi chrétienne, après avoir fréquenté les diverses écoles de la sagesse mondaine. Tour à tour disciple de Zenon, d’Aristote, de Pythagore et de Platon, il avait frappé à toutes les portes, hors à celle d’Epicure, cherchant la vérité ; mais il ne l’avait rencontrée qu’à l’école du Christ, où s’étaient enfin fixés son intelligence et son coeur. Il était né sous Trajan à Flavia Neapolis, ville samaritaine transformée par Vespasien en colonie romaine, et sortait d’une famille grecque. Le désir de puiser à la source apostolique une plus parfaite intelligence de la doctrine divine à laquelle il avait désormais voué sa vie, l’amena à Rome, où il changea son nom grec Symmetrius en celui de Justin qui en était la traduction latine. L’église romaine ne tarda pas à apprécier le mérite de ce philosophe que la foi chrétienne avait conquis pour toujours, et il fut élevé à l’ordre de prêtrise. Une candeur et une générosité d’âme, telles que les païens n’en auraient pu même concevoir l’idée, formaient son caractère, et il était véritablement digne de servir d’organe aux remontrances de l’Église, en cette solennelle occasion.


Avant l’année 15o, l’apologie de Justin fut déposée entre les mains d’Antonin à qui l’auteur l’adressait, ainsi qu’à Marc-Aurèle et à Lucius Verus, qui y sont qualifiés l’un et l’autre de philosophes. Le ton de ce mémoire est d’une fermeté et d’un désintéressement de la vie, qui durent étrangement étonner ces gentils. Justin se plaint des violences dont les chrétiens vont devenir de nouveau les victimes. Il les montre résolus à tout braver, plutôt que de renoncer à leur foi ; mais en même temps il s’applique à faire voir que c’est cette foi même qui les attache à la vertu, dont la pratique est si favorable à la société et au pouvoir qui la régit. Il établit que les chrétiens sont sujets fidèles par motif de conscience, et que César n’a pas plus à craindre d’eux qu’ils n’ont eux-mêmes peur de César. Après avoir réfuté l’absurde accusation d’athéisme dont on les chargeait, il aborde les dogmes qui sont l’objet de leur croyance, et il en montre le fondement et la beauté. Il n’est pas jusqu’à la croix elle-même, si odieuse aux païens, qu’il ne confesse et ne relève comme un trophée glorieux. Mais il importait aussi de dissoudre les calomnies atroces lancées de toutes parts contre les chrétiens, à la suite des découvertes que la police romaine avait faites sur les mœurs des carpocratiens. Justin se trouve donc amené à dévoiler tous les mystères de l’initiation chrétienne, le baptême avec ses rites et ses engagements à la vertu, le sacrifice avec la transformation du pain et du vin en le corps et le sang de Jésus, n’omettant rien de ce qui se passait dans les assemblées des fidèles. Pour découvrir ainsi à des païens jusqu’aux mystères que la discipline de l’Église ne permettait de confier aux catéchumènes qu’à la veille de leur baptême, il avait fallu la dernière extrémité ; et l’avocat du christianisme fut, sans doute, autorisé par le pouvoir compétent à déroger pour cette circonstance à la loi de l’arcane, que l’on sait avoir été fidèlement maintenue dans l’Église avant et après l’apologie de saint Justin.


À la fin de ce mémoire éloquent dans sa simplicité, Justin formule l’unique demande des chrétiens à César. Elle consiste à réclamer l’application des mesures prescrites par Hadrien au proconsul d’Asie Minucius Fundanus. Si un chrétien est dénoncé, que l’accusateur fasse contre lui la preuve d’un autre délit que du délit du christianisme ; autrement, que l’accusé soit renvoyé de la plainte.


Les espérances furent dépassées. Le vieil empereur termina la question en adressant, vers l’an 152, un rescrit à l’assemblée des villes d’Asie. C’était en cette contrée que le soulèvement contre les chrétiens s’était produit avec plus de violence, à l’occasion des tremblements de terre. Antonin rappelle dans ce rescrit la décision donnée autrefois par Hadrien, et, enchérissant sur ce que cette décision avait déjà de favorable, il statue que si l’accusation de christianisme est encore portée contre un particulier, le dénonciateur, lors même qu’il ferait la preuve de son accusation, sera puni lui-même comme coupable d’un délit. Cette disposition fut aussitôt mise en pratique dans l’Empire, et Justin lui-même nous l’apprend indirectement, lorsque, s’adressant aux juifs, dans son Dialogue avec Tryphon, il leur dit : « Vous ne pouvez plus aujourd’hui nous maltraiter, parce que ceux qui ont empire sur vous, vous le défendent ; mais dans le passé, toutes les fois qu’il vous a été possible, vous l’avez fait. » (Cap. XVI.) »

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