Visite surprise du Pape François aux enfants des rues de Manille
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Visite surprise du Pape François aux enfants des rues de Manille
PHILIPPINES
La visite surprise du pape aux enfants des rues
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/la-visite-surprise-du-pape-aux-enfants-des-rues-16-01-2015-59581_16.php
Juste après avoir célébré une messe en la cathédrale de Manille, le pape François est sorti de son programme pour aller visiter les enfants des rues d’une association dirigée par un prêtre français incardiné dans le diocèse de Manille, l’abbé Matthieu Dauchez. Il évoque les « leçons » de ces enfants des rues.
C’était une sortie de programme espérée par tous les enfants des rues de l’association Anak-tnk dirigée par l’abbé Matthieu Dauchez, prêtre français incardiné dans le diocèse de Manille. Il y a quelques mois, ils avaient réalisé une vidéo et avaient fait parvenir des lettres au pape pour l’inviter. L’opération s’était déroulée avec l’aide du cardinal archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle qui les avait transportées dans sa valise lors du synode sur la famille.
François a répondu à leur invitation juste après avoir célébré une messe pour les prêtres, les religieux et les religieuses en la cathédrale de Manille. Nous avions rencontré l’abbé Matthieu Dauchez il y a quelques jours et il évoquait les « leçons » de ces enfants qui ont rompu avec leur famille, victimes de violences ou de la drogue et qu’Anak-tnk recueille, scolarise et accompagne sur le long terme en menant avec eux un travail de réconciliation en profondeur.
Les enfants de la rue qui ont quitté leur foyer ont quitté ceux-là mêmes qui doivent leur montrer le plus grand amour : leurs parents. Alors, ils perdent l’estime d’eux-mêmes et se considèrent comme des objets, des objets bons à être jetés à la poubelle, des ordures. Des familles entières de chiffonniers vivent sur des ordures ! Ce n’est pas seulement un moyen de subsistance : ils se sentent tellement rejetés par la société qu’ils en viennent à se considérer comme une poubelle. Les cœurs de ces enfants s’arrêtent de battre. Leur vocation primordiale, qui est notre vocation commune d’« aimer et être aimés », se suspend tandis que leur cœur s’arrête et ils ont l’impression de n’être que des objets, parfois même des objets sexuels exposés aux prédateurs contre un peu d’argent.
Le déclic qui leur permet de s’en sortir est de réaliser qu’ils ne sont pas des objets mais bien des enfants, des enfants dans toute leur dignité d’être humain dont la vocation est d’aimer et d’être aimé. Quand un enfant réalise cela, son petit cœur se remet à battre. Alors, sa dignité d’enfant et d’être humain reprend complètement le dessus sur les blessures profondes. Ici, il y a un jeune garçon, Jérémie, qui est arrivé à la fondation il y a 11 ans. Quand les éducateurs l’ont repéré dans la rue, ils se sont aperçu que ses mains étaient complètement brûlées. Quand ils l’ont interrogé il a répondu : « C’est de ma faute. J’ai volé 50 pesos dans le portefeuille de ma maman et pour me punir, elle m’a trempé les mains dans l’eau bouillante ». Il est sorti de la maison en hurlant. Il ne hurlait pas simplement de douleur physique mais parce que son bourreau était celle qui devait lui montrer le plus grand amour. Il a été opéré deux fois des mains. Il est reparti à l’école et il est devenu le premier de sa classe. Au bout de deux ans, il s’est approché d’un éducateur et il lui a dit : « j’aimerais beaucoup revoir maman ». L’éducateur, stupéfait lui a demandé pourquoi et Jérémie lui a répondu : « Parce que je veux lui pardonner. » Avec les assistantes sociales nous avons organisé des rencontres en étant très vigilants. Jérémie a donné son pardon à sa maman qui a été bouleversée par son enfant, par la folie qu’elle avait eue. Elle a accepté de se faire suivre. Jérémie a demandé le baptême. Et bouleversée par le geste et le pardon de Jérémie, la maman à son tour a demandé le baptême…
Une des plus belles leçons qu’ils nous apprennent c’est le pardon. Souvent le problème de ces enfants vient de la famille : lorsqu’un enfant est capable de pardonner, il prouve au monde entier que son cœur bat. Alors, sa dignité d’enfant et d’être humain reprend complètement le dessus sur les blessures profondes.
L’autre leçon c’est la dignité humaine. Ils vivent un tel détachement de tous les aspects matériels qu’ils sont concentrés sur l’essentiel. Les enfants, de manière générale, s’ils ont gardé cette innocence, sont concentrés sur l’essentiel. Il y a aussi une leçon de vraie joie : depuis plusieurs années, nous allons sur Smoky Mountain, la décharge publique où sont jetées des milliers de familles. C’est un des pires endroits du monde : les familles vivent, dorment, se lavent, étudient dans une poubelle géante.
Malgré cela, vous êtes frappés par l’atmosphère de joie qui règne. Une joie authentique. Cela n’enlève en rien les tensions dans la communauté, les violences provoquées par la misère, les gangs, ce sont des lieux dangereux et pourtant il règne cette étonnante atmosphère de joie. Ils expriment une joie authentique car elle est complètement séparée de ses aspects uniquement matériels. Ils prennent le contrepied de nos sociétés contemporaines qui confondent joie et plaisir et pensent qu’elles pourront être comblées de joie si elles sont droguées de plaisir. »
La visite surprise du pape aux enfants des rues
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/la-visite-surprise-du-pape-aux-enfants-des-rues-16-01-2015-59581_16.php
Juste après avoir célébré une messe en la cathédrale de Manille, le pape François est sorti de son programme pour aller visiter les enfants des rues d’une association dirigée par un prêtre français incardiné dans le diocèse de Manille, l’abbé Matthieu Dauchez. Il évoque les « leçons » de ces enfants des rues.
C’était une sortie de programme espérée par tous les enfants des rues de l’association Anak-tnk dirigée par l’abbé Matthieu Dauchez, prêtre français incardiné dans le diocèse de Manille. Il y a quelques mois, ils avaient réalisé une vidéo et avaient fait parvenir des lettres au pape pour l’inviter. L’opération s’était déroulée avec l’aide du cardinal archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle qui les avait transportées dans sa valise lors du synode sur la famille.
François a répondu à leur invitation juste après avoir célébré une messe pour les prêtres, les religieux et les religieuses en la cathédrale de Manille. Nous avions rencontré l’abbé Matthieu Dauchez il y a quelques jours et il évoquait les « leçons » de ces enfants qui ont rompu avec leur famille, victimes de violences ou de la drogue et qu’Anak-tnk recueille, scolarise et accompagne sur le long terme en menant avec eux un travail de réconciliation en profondeur.
Les enfants de la rue qui ont quitté leur foyer ont quitté ceux-là mêmes qui doivent leur montrer le plus grand amour : leurs parents. Alors, ils perdent l’estime d’eux-mêmes et se considèrent comme des objets, des objets bons à être jetés à la poubelle, des ordures. Des familles entières de chiffonniers vivent sur des ordures ! Ce n’est pas seulement un moyen de subsistance : ils se sentent tellement rejetés par la société qu’ils en viennent à se considérer comme une poubelle. Les cœurs de ces enfants s’arrêtent de battre. Leur vocation primordiale, qui est notre vocation commune d’« aimer et être aimés », se suspend tandis que leur cœur s’arrête et ils ont l’impression de n’être que des objets, parfois même des objets sexuels exposés aux prédateurs contre un peu d’argent.
Le déclic qui leur permet de s’en sortir est de réaliser qu’ils ne sont pas des objets mais bien des enfants, des enfants dans toute leur dignité d’être humain dont la vocation est d’aimer et d’être aimé. Quand un enfant réalise cela, son petit cœur se remet à battre. Alors, sa dignité d’enfant et d’être humain reprend complètement le dessus sur les blessures profondes. Ici, il y a un jeune garçon, Jérémie, qui est arrivé à la fondation il y a 11 ans. Quand les éducateurs l’ont repéré dans la rue, ils se sont aperçu que ses mains étaient complètement brûlées. Quand ils l’ont interrogé il a répondu : « C’est de ma faute. J’ai volé 50 pesos dans le portefeuille de ma maman et pour me punir, elle m’a trempé les mains dans l’eau bouillante ». Il est sorti de la maison en hurlant. Il ne hurlait pas simplement de douleur physique mais parce que son bourreau était celle qui devait lui montrer le plus grand amour. Il a été opéré deux fois des mains. Il est reparti à l’école et il est devenu le premier de sa classe. Au bout de deux ans, il s’est approché d’un éducateur et il lui a dit : « j’aimerais beaucoup revoir maman ». L’éducateur, stupéfait lui a demandé pourquoi et Jérémie lui a répondu : « Parce que je veux lui pardonner. » Avec les assistantes sociales nous avons organisé des rencontres en étant très vigilants. Jérémie a donné son pardon à sa maman qui a été bouleversée par son enfant, par la folie qu’elle avait eue. Elle a accepté de se faire suivre. Jérémie a demandé le baptême. Et bouleversée par le geste et le pardon de Jérémie, la maman à son tour a demandé le baptême…
Une des plus belles leçons qu’ils nous apprennent c’est le pardon. Souvent le problème de ces enfants vient de la famille : lorsqu’un enfant est capable de pardonner, il prouve au monde entier que son cœur bat. Alors, sa dignité d’enfant et d’être humain reprend complètement le dessus sur les blessures profondes.
L’autre leçon c’est la dignité humaine. Ils vivent un tel détachement de tous les aspects matériels qu’ils sont concentrés sur l’essentiel. Les enfants, de manière générale, s’ils ont gardé cette innocence, sont concentrés sur l’essentiel. Il y a aussi une leçon de vraie joie : depuis plusieurs années, nous allons sur Smoky Mountain, la décharge publique où sont jetées des milliers de familles. C’est un des pires endroits du monde : les familles vivent, dorment, se lavent, étudient dans une poubelle géante.
Malgré cela, vous êtes frappés par l’atmosphère de joie qui règne. Une joie authentique. Cela n’enlève en rien les tensions dans la communauté, les violences provoquées par la misère, les gangs, ce sont des lieux dangereux et pourtant il règne cette étonnante atmosphère de joie. Ils expriment une joie authentique car elle est complètement séparée de ses aspects uniquement matériels. Ils prennent le contrepied de nos sociétés contemporaines qui confondent joie et plaisir et pensent qu’elles pourront être comblées de joie si elles sont droguées de plaisir. »
Invité- Invité
Re: Visite surprise du Pape François aux enfants des rues de Manille
Le Pape est tellement génial. Les enfants ont du être plus que content
Tibelle07- En adoration
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