Dans la communion des saints : Béatification de Paul VI
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Dans la communion des saints : Béatification de Paul VI
Dans la communion des saints En concluant la troisième assemblée extraordinaire du Synode des évêques le Pape béatifie Giovanni Battista Montini
Bienheureux Paul VI
2014-10-18 L’Osservatore Romano
Au cours des derniers mois, Paul VI est enfin revenu au centre d’études, de réflexions, de commentaires: presque toute cette abondante production se concentre toutefois sur les années du pontificat, et surtout sur son rôle dans le Concile. On ne peut pas bien sûr diminuer l’importance décisive du Pape Montini et la nécessité de ce travail de recherche et d’interprétation historique, mais le risque est que passent au second plan l’envergure spirituelle et la capacité de réflexion d’un homme qui fut également un véritable écrivain.
Un petit livre qui rassemble ses Ecrits spirituels (Studium) nous restitue en revanche, en quelques pages intenses, la dimension intérieure d’un chrétien qui a su réfléchir et nous observer dès les années de sa jeunesse, et qui a consacré son attention et son amour à l’époque à laquelle il a vécu. Son regard sur la modernité, en effet, est toujours profond, et jamais négatif. S’il constate une imperfection dans son temps – « nous modernes avons perdu la vertu de la contemplation. Nous sommes doués pour lire, penser, parler; mais nous ne savons pas le faire sans adhérer lourdement aux images sensibles » – il essaie immédiatement de trouver une façon de renverser cette imperfection elle-même: « Mais si je pouvais interpréter avec mes yeux myopes de moderne, avec mes yeux avides de moderne, l’alphabet matériel de l’esprit immatériel, la joie reviendrait, la confiance ».
Montini reconnaît dans l’égocentrisme, fruit d’un individualisme sans limite, le plus grave problème de son temps: la tendance à faire de la religion une pure expérience spirituelle. De cette façon – écrit-il – chacun tend à se construire une religion individuelle, en opposition à celle de l’Eglise et, « au lieu de l’infaillibilité du Pape », proclame « celle de sa propre capacité émotive ». Cet état diffus d’excitation fait réapparaître et redevenir « à la mode » un antique péché, « si antique que personne non seulement ne savait plus commettre, mais ne savait pas non plus s’expliquer », c’est-à-dire « l'idolâtrie » enracinée « aujourd’hui dans des sentiments propres, à travers une appropriation indue de l’absolu ».
Son idée de foi est moderne et dynamique: « Ce que tu es, je le sais dans le mouvement: au fur et à mesure que l’esprit pense à la nature de Dieu, il ne peut plus s’arrêter » parce que « Dieu peut se connaître mais il est ineffable ». Montini est toutefois bien conscient que dans la culture moderne s’est imposée l’idée que seul le doute est source de mouvement, tandis que « c’est la certitude qui fait avancer et féconde l’esprit ».
Si la voie facile de l’émotion, du sentiment, est fermée au chrétien, Montini sait toutefois combien cette rigueur est difficile: « Mais que le Dieu en moi, le Dieu de la Révélation et de la Grâce reste encore caché, cela est pour moi dur à comprendre ». Il s’agit d’une souffrance qui doit être acceptée, parce que la loi suprême de tout le royaume de Dieu « est de chercher Dieu, et pas nous; et même de le chercher en nous mortifiant ».
Riche de conseils pour croître dans la vie spirituelle à partir de sa propre expérience, Montini arrive à synthétiser en quelques paroles le devoir d’un véritable chrétien: « Il faut être très fidèles et très indifférents à ses propres préoccupations ». car l’homme spirituel doit vivre consciemment dans son temps: « Il faut avoir l’intelligence des choses, des hommes, des faits; il faut savoir lire dans les signes des temps; il faut passer du livre à la vie sans perdre l’exercice de la pensée ».
Dans l’amour intelligent pour son temps, dans l’accomplissement rigoureux et attentif de sa mission, il trace le modèle qu’il suivra ensuite durant son pontificat, et qui apparaîtra clairement dans toute sa splendeur dans ses derniers écrits, lorsque Paul VI réfléchit avec des paroles profondes et nouvelles sur la mort. Là, en passant d’une méditation valable pour tous les êtres humains à une méditation spécifique sur son rôle de Pape, il révèle en quelques phrases profondes quel immense amour pour l’Eglise, sous tous ses aspects, a guidé son œuvre.
« Je prie donc le Seigneur qu’il me donne la grâce de faire de ma mort prochain un don d’amour à l’Eglise (…) Je voudrais enfin la comprendre dans toute son histoire, dans son dessein divin, dans son destin final, dans sa composition complexe, totale et unitaire, dans sa consistance humaine et imparfaite, dans ses malheurs et ses souffrances, dans les faiblesses et dans les misères de tant de ses fils, dans ses aspects moins sympathiques, et dans son effort éternel de fidélité, d’amour, de perfection et de charité. Corps mystique du Christ. Je voudrais l’embrasser, la saluer, l’aimer, dans tout être qui la compose, dans tout évêque et prêtre qui l’assiste et la guide, dans toute âme qui la vit et l’illustre; la bénir.
Aussi parce que je ne la quitte pas (…) la mort est un progrès dans la communion des saints ».
http://www.news.va/fr/news/dans-la-communion-des-saints-en-concluant-la-trois
Bienheureux Paul VI
2014-10-18 L’Osservatore Romano
Au cours des derniers mois, Paul VI est enfin revenu au centre d’études, de réflexions, de commentaires: presque toute cette abondante production se concentre toutefois sur les années du pontificat, et surtout sur son rôle dans le Concile. On ne peut pas bien sûr diminuer l’importance décisive du Pape Montini et la nécessité de ce travail de recherche et d’interprétation historique, mais le risque est que passent au second plan l’envergure spirituelle et la capacité de réflexion d’un homme qui fut également un véritable écrivain.
Un petit livre qui rassemble ses Ecrits spirituels (Studium) nous restitue en revanche, en quelques pages intenses, la dimension intérieure d’un chrétien qui a su réfléchir et nous observer dès les années de sa jeunesse, et qui a consacré son attention et son amour à l’époque à laquelle il a vécu. Son regard sur la modernité, en effet, est toujours profond, et jamais négatif. S’il constate une imperfection dans son temps – « nous modernes avons perdu la vertu de la contemplation. Nous sommes doués pour lire, penser, parler; mais nous ne savons pas le faire sans adhérer lourdement aux images sensibles » – il essaie immédiatement de trouver une façon de renverser cette imperfection elle-même: « Mais si je pouvais interpréter avec mes yeux myopes de moderne, avec mes yeux avides de moderne, l’alphabet matériel de l’esprit immatériel, la joie reviendrait, la confiance ».
Montini reconnaît dans l’égocentrisme, fruit d’un individualisme sans limite, le plus grave problème de son temps: la tendance à faire de la religion une pure expérience spirituelle. De cette façon – écrit-il – chacun tend à se construire une religion individuelle, en opposition à celle de l’Eglise et, « au lieu de l’infaillibilité du Pape », proclame « celle de sa propre capacité émotive ». Cet état diffus d’excitation fait réapparaître et redevenir « à la mode » un antique péché, « si antique que personne non seulement ne savait plus commettre, mais ne savait pas non plus s’expliquer », c’est-à-dire « l'idolâtrie » enracinée « aujourd’hui dans des sentiments propres, à travers une appropriation indue de l’absolu ».
Son idée de foi est moderne et dynamique: « Ce que tu es, je le sais dans le mouvement: au fur et à mesure que l’esprit pense à la nature de Dieu, il ne peut plus s’arrêter » parce que « Dieu peut se connaître mais il est ineffable ». Montini est toutefois bien conscient que dans la culture moderne s’est imposée l’idée que seul le doute est source de mouvement, tandis que « c’est la certitude qui fait avancer et féconde l’esprit ».
Si la voie facile de l’émotion, du sentiment, est fermée au chrétien, Montini sait toutefois combien cette rigueur est difficile: « Mais que le Dieu en moi, le Dieu de la Révélation et de la Grâce reste encore caché, cela est pour moi dur à comprendre ». Il s’agit d’une souffrance qui doit être acceptée, parce que la loi suprême de tout le royaume de Dieu « est de chercher Dieu, et pas nous; et même de le chercher en nous mortifiant ».
Riche de conseils pour croître dans la vie spirituelle à partir de sa propre expérience, Montini arrive à synthétiser en quelques paroles le devoir d’un véritable chrétien: « Il faut être très fidèles et très indifférents à ses propres préoccupations ». car l’homme spirituel doit vivre consciemment dans son temps: « Il faut avoir l’intelligence des choses, des hommes, des faits; il faut savoir lire dans les signes des temps; il faut passer du livre à la vie sans perdre l’exercice de la pensée ».
Dans l’amour intelligent pour son temps, dans l’accomplissement rigoureux et attentif de sa mission, il trace le modèle qu’il suivra ensuite durant son pontificat, et qui apparaîtra clairement dans toute sa splendeur dans ses derniers écrits, lorsque Paul VI réfléchit avec des paroles profondes et nouvelles sur la mort. Là, en passant d’une méditation valable pour tous les êtres humains à une méditation spécifique sur son rôle de Pape, il révèle en quelques phrases profondes quel immense amour pour l’Eglise, sous tous ses aspects, a guidé son œuvre.
« Je prie donc le Seigneur qu’il me donne la grâce de faire de ma mort prochain un don d’amour à l’Eglise (…) Je voudrais enfin la comprendre dans toute son histoire, dans son dessein divin, dans son destin final, dans sa composition complexe, totale et unitaire, dans sa consistance humaine et imparfaite, dans ses malheurs et ses souffrances, dans les faiblesses et dans les misères de tant de ses fils, dans ses aspects moins sympathiques, et dans son effort éternel de fidélité, d’amour, de perfection et de charité. Corps mystique du Christ. Je voudrais l’embrasser, la saluer, l’aimer, dans tout être qui la compose, dans tout évêque et prêtre qui l’assiste et la guide, dans toute âme qui la vit et l’illustre; la bénir.
Aussi parce que je ne la quitte pas (…) la mort est un progrès dans la communion des saints ».
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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