Avis aux frileux! (Brrr)

J'ai remarqué que beaucoup de gens s'inscrivent sur le forum, mais que peu nombreux sont ceux qui participent réellement aux échanges.


C'est dommage!


Aussi, à tous ceux qui ne participent pas, non pas parce qu'ils n'en ont pas envie, mais parce qu'ils n'osent pas ou qu'ils ont peur de dire des bêtises, ainsi que, de manière plus générale, à tous ceux qui hésitent à faire des choses pour le royaume de Dieu, par crainte du Seigneur ou par crainte de mal faire, je souhaiterais rappeler ceci: "la parabole des talents".



Matthieu 25


14 Car il en est comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens.
15 A l'un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre un, à chacun selon sa capacité, et il partit en voyage. Aussitôt,
16 celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire valoir, et il en gagna cinq autres.
17 De la même manière, celui qui (avait reçu) les deux, en gagna lui aussi deux autres.
18 Mais celui qui en avait reçu un s'en alla faire un trou en terre, et il y cacha l'argent de son maître.
19 Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient et leur fait rendre compte.
20 S'avançant, celui qui avait reçu les cinq talents en présenta cinq autres, en disant: " Maître, vous m'aviez remis cinq talents; voici cinq autres talents que j'ai gagnés. "
21 Son maître lui dit: " Bien, serviteur bon et fidèle; en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup; entre dans la joie de ton maître. "
22 S'avançant aussi, celui qui (avait reçu) les deux talents dit: " Maître, vous m'aviez remis deux talents; voici deux autres talents que j'ai gagnés. "
23 Son maître lui dit: " Bien, serviteur bon et fidèle, en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup; entre dans la joie de ton maître. "
24 S'avançant aussi, celui qui avait reçu un talent dit: " Maître, j'ai connu que vous êtes un homme dur, qui moissonnez où vous n'avez pas semé, et recueillez où vous n'avez pas répandu.
25 J'ai eu peur, et je suis allé cacher votre talent dans la terre; le voici, vous avec ce qui est à vous. "
26 Son maître lui répondit: " Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je recueille où je n'ai pas répandu;
27 il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais repris ce qui est mien avec un intérêt.
28 Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
29 Car on donnera à celui qui a, quel qu'il soit, et il y aura (pour lui) surabondance; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a.
30 Et ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures: là il y aura les pleurs et le grincement de dents.



Comment comprendre cette parabole? Il existe plusieurs interprétations possibles, la parole de Dieu étant extrêmement riche. Voici toutefois une explication possible, qui est à prendre pour ce qu'elle vaut:


Le maître n'a pas distribué la même somme à tout le monde.
Est-ce grave? Non. Le maître (Dieu) est libre de décider, après tout! Il fait ce qu'il estime être bon.


Ainsi, Dieu distribue à chacun des "dons", comme il l'entend.


Saint Paul disait ceci:


1 Corinthiens 12


4 Il y a pourtant diversité de dons, mais c'est le même Esprit;
5 diversité de ministères, mais c'est le même Seigneur;
6 diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous.
7 A chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune.
8 En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse, à l'autre une parole de connaissance, selon le même Esprit;
9 à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, le don des guérisons, par ce seul et même Esprit;
10 à un autre, la puissance d'opérer des miracles; à un autre la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre la diversité des langues; à un autre le don de les interpréter.
11 Mais c'est le seul et même Esprit qui produit tous ces dons, les distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît.[/i]


Dieu décide quels dons il nous octroie et combien il nous en octroie.


Dans cette parabole, on a tendance à prendre en pitié le pauvre serviteur qui n'a reçu qu'un seul talent.


En effet, non seulement il n'en a reçu qu'un seul, mais en plus on peut comprendre qu'il ait peur de le perdre: si les autres prennent des risques et perdent de l'argent, ce n'est pas grave. Il leur restera toujours de l'argent pour "se refaire".


Mais si le serviteur qui n'a reçu qu'un seul talent perd son unique talent... il est fichu! Il ne pourra pas le récupérer, il ne pourra pas regagner de l'argent.


Le maître serait-il injuste?


Quand on regarde de près la parabole, on voit que le serviteur dit, au sujet du maître: "Maître, j'ai connu que vous êtes un homme dur, qui moissonnez où vous n'avez pas semé, et recueillez où vous n'avez pas répandu"


Mais le maître est-il si "dur" que ça? Est-il si exigeant que le pense le serviteur?


Eh bien... non!


On voit que, loin d'être exigeant, le maître se serait contenté de bien peu.


Il ne demandait pas au serviteur de doubler ses gains, comme l'ont fait les autres. Loin de là! Il se serait contenté des quelques intérêts qu'aurait rapporté le talent, une fois mis à la banque.


De plus, le serviteur n'aurait pas couru de grand risque, en mettant son talent à la banque. ça ne lui aurait pas demandé beaucoup d'efforts et c'était peu - voire pas - risqué.


On voit donc que le maître est loin d'être si exigeant qu'on le penserait. On le voit bien aussi avec le deuxième serviteur, qui est tout autant félicité que le premier, même s'il n'a rapporté que 5 talents, alors que le premier en a rapporté 10.



Ainsi, le serviteur mauvais a commis deux fautes:


- d'une part, il n'a pas fait beaucoup d'efforts. Il s'est réfugié derrière l'excuse simpliste: "Ah non! Moi, je n'ai pas reçu grand chose, je n'ai pas reçu autant que les autres, il ne faut pas trop en attendre de moi!" Il n'a pas vraiment cherché de solution.


- d'autre part, il s'est permis de juger son maître; et de mal le juger, en plus! Du coup, le maître lui a répondu: "Ah, je suis un homme dur? Très bien, je vais te prendre au mot, mon ami! Tu sais que ton maître est "dur" et tu te permets de ne rien faire et de le décevoir? Tu vas voir ce que tu vas voir!


Dieu est comme le maître, dans cette parabole.


Comme le serviteur mauvais, nous craignons parfois de mal faire, de commettre des erreurs et nous avons peur de la réaction de Dieu, si nous venions à commettre un faux pas.


Mais nous ne devons pas oublier que Dieu est miséricordieux. Ne rien faire, par crainte de représailles, c'est mettre des bornes à la miséricorde de Dieu et c'est se permettre de juger Dieu comme étant "sévère", "dur".


Bien sûr, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi! Il faut bien peser le poids de ses actions et demander conseil au Saint Esprit. Mais il ne faudrait pas, non plus, être paralysé par la peur! Ne soyons pas trop frileux.


Prudence ne veut pas dire inaction.


En mettant son unique talent à la banque, le serviteur aurait bien agi, tout en se montrant prudent. Il aurait opté pour la solution la plus prudente et en même temps, il n'aurait pas enfoui son talent dans la terre.


Dieu est miséricordieux. Si nous commettons un faux pas, mais sans avoir, pour autant, agi complètement à la légère, il nous pardonnera toujours.


Ce que Dieu n'aime pas, en revanche, c'est l'inaction. S'il nous donne des dons, des talents (elle est pratique, la langue française, pour le coup!) ce n'est pas pour qu'ils soient gaspillés, à cause de la peur ou de la paresse.


Certes, d'autres reçoivent plus de talents que nous: quand on voit Saint Paul, par exemple, qui prophétisait, qui parlait en langues, qui guérissait les malades... On se dit qu'on a reçu bien peu, à côté!


Mais ce n'est pas une raison pour s'abriter derrière une excuse, du type: "Oh, moi je ne suis pas un Saint, de toute façon. Il n'y a pas une auréole au dessus de ma tête. Je ne suis qu'un chrétien normal, moi! Je me contente de vivre ma vie décemment, sans faire de mal aux gens et c'est déjà bien."


Qu'importe ce que l'on a reçu! Nous avons tous reçu quelque chose. Dieu attend de nous que nous l'utilisions pour Le servir et pour servir notre prochain.


Il ne nous demande pas la lune, heureusement! Il est conscient de nos moyens limités.


Comme pour le serviteur mauvais, pour lequel il se serait contenté des intérêts, Dieu se contentera de peu. Il se contentera d'une récolte à la mesure de nos faibles moyens.


Mais il exige néanmoins que nous produisions des fruits, même s'ils sont peu nombreux. Ce qu'il n'aime pas, ce sont les figuiers stériles.


Si un figuier ne produit qu'un seul fruit, une seule fois l'an, mais que son fruit est délicieux... c'est déjà ça!


"A qui il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé". Aux autres, moins. Mais à chacun, il demandera des comptes.


Saint Paul nous explique que tous les dons sont utiles et même nécessaires au corps du Christ, même s'ils sont différents. Nous avons tous un rôle crucial à jouer, chaque don est indispensable, chaque chrétien est indispensable au corps du Christ.


1 Corinthiens 3

8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux; et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu.
10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai, comme un sage architecte, posé le fondement, et un autre bâtit dessus. Seulement que chacun prenne garde comment il bâtit dessus.


Chacun recevra sa propre récompense, selon son travail et tous sont égaux. Comme les deux premiers bons serviteurs, qui, bien qu'ayant reçu des dons différents et bien que s'étant présentés avec des résultats différents, ont reçu leur récompense.


On voit aussi que Paul reconnait que son don à lui, sa mission, c'est de poser le fondement. Chacun son rôle, en fonction de ses dons.


Imaginez un corps dont le doigt décide de ne plus fonctionner, parce qu'il s'estime moins important que la jambe ou parce qu'il a peur de bouger, qu'il est comme gelé: on ne s'en sort plus!



1 Corinthiens 12


12 Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il du Christ.
13 Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit.
14 Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs.
15 Si le pied disait: " Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, " en serait-il moins du corps pour cela?
16 Et si l'oreille disait: " Puisque je ne suis pas oeil, je ne suis pas du corps, " en serait-elle moins du corps pour cela?
17 Si tout le corps était oeil, où serait l'ouïe? S'il était tout entier ouïe, où serait l'odorat?
18 Mais Dieu a placé chacun des membres dans le corps, comme il l'a voulu.
19 Si tous étaient un seul et même membre, où serait le corps?
20 Il y a donc plusieurs membres et un seul corps.
21 L'oeil ne peut pas dire à la main: " Je n'ai pas besoin de toi; " ni la tête dire aux pieds: " Je n'ai pas besoin de vous. "
22 Au contraire, les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont plus nécessaires;
23 et ceux que nous tenons pour les moins honorables du corps, sont ceux que nous entourons de plus d'honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes, nous les traitons avec plus de décence,
24 tandis que nos parties honnêtes n'en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus de respect à ce qui est moins digne,
25 afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres.
26 Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres s'en réjouissent avec lui.
27 Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.


Alors, ne nous laissons pas paralyser par la peur, par la timidité ou autre. Ne soyons pas trop frileux. Soyons prudent, pour ne pas faire n'importe quoi. Sachons demander conseil à Dieu. Mais n'enfouissons pas notre talent dans la terre.


Ce n'est pas pas parce qu'on n'est ni saint, ni religieux que l'on ne doit pas agir!


(Et cela vaut aussi pour moi, bien sûr!)


Par ailleurs, Jésus nous dit: "Car on donnera à celui qui a, quel qu'il soit, et il y aura (pour lui) surabondance; mais à celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a".


Là encore, on retrouve le fameux figuier stérile, que Dieu coupe s'il ne produit aucun fruit.


Par ailleurs, la "récompense" ne viendra pas nécessairement que dans l'autre monde.


On peut aussi recevoir une récompense, sous forme de dons supplémentaires, dès ici-bas.


On peut, en effet, aussi comprendre cette parabole ainsi: celui qui use de ses talents et rapporte de l'argent recevra davantage de talents.


De la même manière, celui qui use de ses dons et rapporte des fruits recevra davantage de dons.



Saint Paul nous recommandait de viser les meilleurs dons, les "meilleurs" charismes:


1 Corinthiens 12

29 Tous sont-ils apôtres? Tous prophètes? Tous docteurs?
30 Tous thaumaturges? Tous ont-ils les grâces de guérison? Tous parlent-ils des langues? Tous interprètent-ils?
31 Aspirez aux dons supérieurs. Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes.



Ce qui laisse entendre que, quelque part, on peut recevoir de nouveaux dons, qu'on n'avait pas avant. En quelque sorte, on peut "monter en grade" (mais toujours dans le but de servir Dieu et son prochain!) ou progresser en sainteté.


Ainsi, le bon serviteur, qui use correctement des dons que Dieu lui a fait - ou au moins, qui en use! - pourra se voir récompensé en recevant davantage de dons, davantage de charismes. Comme un bon employé qui a bien fait son travail et qui reçoit une promotion.


"Bien, serviteur bon et fidèle, en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup".


C'est le cas, dans la parabole, de celui qui avait dix talents et qui en reçoit un onzième.


En revanche, si on gaspille les dons que Dieu nous a octroyés, en ne les utilisant pas, il est certain que Dieu ne va pas nous en donner davantage. Il se pourrait même que notre don s'éteigne, se perde. Bref, on se fera enlever même ce qu'on avait. Quel dommage!



"Qui est fidèle dans les petites choses est fidèle aussi dans les grandes, et qui est malhonnête dans les petites choses est malhonnête aussi dans les grandes" (Luc 16.10)


A celui qui est fidèle et digne de confiance, Dieu donne. Et il pardonne.


Tachons de ne pas l'oublier et de ne pas se laisser paralyser par la crainte de Dieu ou par la peur de mal agir.


Un enfant qui craint de faire un pas par peur de tomber n'apprendra jamais à marcher. Et il ne risque pas d'aller de l'avant!


Et n'optons pas, non plus, pour la solution de facilité: enfouir son talent dans la terre, par paresse de chercher une solution acceptable.




Aussi, il y a trois choses à retenir:


- Ne pas juger Dieu, ni mettre de bornes à sa miséricorde. Ne jugez pas (ni le prochain, ni Dieu) si vous ne voulez pas être jugé.

- Ne pas se réfugier derrière une excuse facile, du type: "Je ne suis pas un padre Pio ni une mère Teresa, il ne faut pas trop m'en demander. Il faut tout simplement faire ce que l'on peut, à la mesure de ses moyens, sans être paralysé par la peur... ni la paresse.

- Etre prudent et faire confiance à Dieu pour nous faire progresser en sainteté, si on désire réellement le servir et que l'on s'active en ce sens.



A bon entendeur... Ou, pour paraphraser le Seigneur: "Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende!"



Sur ce, je m'en vais me déboucher les oreilles... et enfiler une petite laine, parce qu'il fait froid! (Je dois être un peu frileuse, en même temps! Brrr).

---> []



Amitiés