[b]Un fléau de plus: une tuberculose résistance[/b]
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[b]Un fléau de plus: une tuberculose résistance[/b]
La tuberculose résistante L'épidémie cachée
Depuis une quinzaine d'années, de nouvelles formes de tuberculose résistantes aux médicaments sont apparues. Elles forcent la communauté internationale à s'intéresser à l'une des premières causes de mortalité dans les pays en développement.
Pas le temps d'attendre », titrait le dernier colloque sur la tuberculose de Médecin sans frontière (MSF), en janvier dernier à New York. L'organisation ne cesse de tirer la sonnette d'alarme depuis des années… sans succès. La tuberculose n'intéresse pas les grands laboratoires : trop peu rentable. Dans les pays riches, la maladie semble vaincue donc oubliée. Pourtant, elle poursuit plus que jamais ses ravages. Deux millions de morts chaque année, première maladie opportuniste et première cause de mortalité des personnes séropositives, le bacille de la tuberculose est loin d'être enterré. Dans les pays en développement, les soignants et les ONG se battent contre la maladie avec des médicaments vieux de plus d'un demi-siècle et des outils de diagnostics obsolètes. Ils font face aujourd'hui à de nouvelles formes de tuberculose qui pourraient bien nous faire entendre la sonnette de MSF.
Incurable, la tuberculose ?
Depuis les années 1990, des formes de tuberculose résistantes à une, plusieurs voire à toutes les molécules disponibles sont apparues un peu partout dans le monde. Elles ont d'abord été repérées dans les pays de l'ex-URSS. Foyer d'une vaste épidémie de tuberculose, la Russie compte chaque année, selon les données officielles, 30 000 morts de cette maladie. Le manque chronique de médicaments, leur mauvaise qualité et l'interruption des soins expliquent l'apparition de résistances. Des bacilles résistants qui ensuite se transmettent avec leur mutation d'une personne à l'autre. La tuberculose, en première intention, est soignée par quatre molécules (1). Lorsque le bacille résiste à l'une de ces molécules, il est qualifié de mono-résistant. Une résistance à plusieurs molécules classe la tuberculose en poly-résistante (PDR). Dans cette catégorie, la résistance à deux molécules – la rifampicine et l'isoniazide – la définisse comme multi-résistante (MDR), car elle rend cette tuberculose particulièrement difficile à traiter. Il faut alors utiliser des molécules de deuxième intention. Si, à la tuberculose multi-résistante, s'ajoutent de nouvelles résistances aux médicaments de seconde intention (2), la tuberculose est alors qualifiée d'ultra-résistante (XDR). En l'absence d'études épidémiologiques, très peu de données existent sur l'étendue de ce phénomène dans le monde. En septembre dernier, une étude du Centers for Disease Control and Prevention et de l'OMS a révélé que sur 17 690 cas de tuberculose relevés dans 49 pays entre 2000 et 2004, 20 % étaient des tuberculoses multi-résistantes parmi lesquelles 10 % étaient ultra-résistantes (3).
L'étude choc
En Afrique du Sud, dans la province de KwaZulu-Natal, 544 patients admis à l'hôpital pour une tuberculose entre janvier 2005 et mars 2006 ont fait l'objet d'une étude. Parmi ces personnes, plus de la moitié, 323, présentaient une tuberculose classique sensible au traitement de première intention. Mais plus du tiers des patients (168) avaient une tuberculose multi-résistante et 53 présentaient une forme ultra-résistante (4). Dans le mois qui a suivi le prélèvement de leur crachat pour le diagnostic, 52 de ces patients sont morts. Parmi eux, 44 patients étaient séropositifs et quinze recevaient un traitement antirétroviral. Les autres n'ont pas été testés pour le VIH. Plus de la moitié de ces patients n'avaient jamais été traités auparavant pour une tuberculose, ce qui signifie qu'ils ont été directement infectés par une souche ultra-résistante. Ces résultats laissent augurer des conséquences de la circulation d'une souche ultra-résistante dans un pays marqué par une forte épidémie de VIH/sida. « Peut-être que si nous faisions la même étude dans d'autres pays africains, les résultats seraient les mêmes, s'interroge Cathy Hewison, de Médecins sans frontières. C'est probablement la raison pour laquelle certains de nos patients meurent en début de traitement pour la tuberculose : ils présentaient sans doute des résistances, mais nous n'avons pu les diagnostiquer. » La difficulté du diagnostic de ces formes de tuberculose est le premier de la longue série d'obstacles que rencontrent les soignants sur le terrain. Détecter une tuberculose simple est déjà complexe chez les personnes séropositives qui ont souvent des formes extra-pulmonaires et présentent des crachats négatifs. Lorsque le crachat est positif, savoir si le patient a une forme résistante est quasiment mission impossible faute de moyens et d'outils efficaces.
Encore un fléau de plus qui tombe sur notre société.
Depuis une quinzaine d'années, de nouvelles formes de tuberculose résistantes aux médicaments sont apparues. Elles forcent la communauté internationale à s'intéresser à l'une des premières causes de mortalité dans les pays en développement.
Pas le temps d'attendre », titrait le dernier colloque sur la tuberculose de Médecin sans frontière (MSF), en janvier dernier à New York. L'organisation ne cesse de tirer la sonnette d'alarme depuis des années… sans succès. La tuberculose n'intéresse pas les grands laboratoires : trop peu rentable. Dans les pays riches, la maladie semble vaincue donc oubliée. Pourtant, elle poursuit plus que jamais ses ravages. Deux millions de morts chaque année, première maladie opportuniste et première cause de mortalité des personnes séropositives, le bacille de la tuberculose est loin d'être enterré. Dans les pays en développement, les soignants et les ONG se battent contre la maladie avec des médicaments vieux de plus d'un demi-siècle et des outils de diagnostics obsolètes. Ils font face aujourd'hui à de nouvelles formes de tuberculose qui pourraient bien nous faire entendre la sonnette de MSF.
Incurable, la tuberculose ?
Depuis les années 1990, des formes de tuberculose résistantes à une, plusieurs voire à toutes les molécules disponibles sont apparues un peu partout dans le monde. Elles ont d'abord été repérées dans les pays de l'ex-URSS. Foyer d'une vaste épidémie de tuberculose, la Russie compte chaque année, selon les données officielles, 30 000 morts de cette maladie. Le manque chronique de médicaments, leur mauvaise qualité et l'interruption des soins expliquent l'apparition de résistances. Des bacilles résistants qui ensuite se transmettent avec leur mutation d'une personne à l'autre. La tuberculose, en première intention, est soignée par quatre molécules (1). Lorsque le bacille résiste à l'une de ces molécules, il est qualifié de mono-résistant. Une résistance à plusieurs molécules classe la tuberculose en poly-résistante (PDR). Dans cette catégorie, la résistance à deux molécules – la rifampicine et l'isoniazide – la définisse comme multi-résistante (MDR), car elle rend cette tuberculose particulièrement difficile à traiter. Il faut alors utiliser des molécules de deuxième intention. Si, à la tuberculose multi-résistante, s'ajoutent de nouvelles résistances aux médicaments de seconde intention (2), la tuberculose est alors qualifiée d'ultra-résistante (XDR). En l'absence d'études épidémiologiques, très peu de données existent sur l'étendue de ce phénomène dans le monde. En septembre dernier, une étude du Centers for Disease Control and Prevention et de l'OMS a révélé que sur 17 690 cas de tuberculose relevés dans 49 pays entre 2000 et 2004, 20 % étaient des tuberculoses multi-résistantes parmi lesquelles 10 % étaient ultra-résistantes (3).
L'étude choc
En Afrique du Sud, dans la province de KwaZulu-Natal, 544 patients admis à l'hôpital pour une tuberculose entre janvier 2005 et mars 2006 ont fait l'objet d'une étude. Parmi ces personnes, plus de la moitié, 323, présentaient une tuberculose classique sensible au traitement de première intention. Mais plus du tiers des patients (168) avaient une tuberculose multi-résistante et 53 présentaient une forme ultra-résistante (4). Dans le mois qui a suivi le prélèvement de leur crachat pour le diagnostic, 52 de ces patients sont morts. Parmi eux, 44 patients étaient séropositifs et quinze recevaient un traitement antirétroviral. Les autres n'ont pas été testés pour le VIH. Plus de la moitié de ces patients n'avaient jamais été traités auparavant pour une tuberculose, ce qui signifie qu'ils ont été directement infectés par une souche ultra-résistante. Ces résultats laissent augurer des conséquences de la circulation d'une souche ultra-résistante dans un pays marqué par une forte épidémie de VIH/sida. « Peut-être que si nous faisions la même étude dans d'autres pays africains, les résultats seraient les mêmes, s'interroge Cathy Hewison, de Médecins sans frontières. C'est probablement la raison pour laquelle certains de nos patients meurent en début de traitement pour la tuberculose : ils présentaient sans doute des résistances, mais nous n'avons pu les diagnostiquer. » La difficulté du diagnostic de ces formes de tuberculose est le premier de la longue série d'obstacles que rencontrent les soignants sur le terrain. Détecter une tuberculose simple est déjà complexe chez les personnes séropositives qui ont souvent des formes extra-pulmonaires et présentent des crachats négatifs. Lorsque le crachat est positif, savoir si le patient a une forme résistante est quasiment mission impossible faute de moyens et d'outils efficaces.
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DA SILVA- J'adore l'Eucharistie
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