Le double atout de Bergoglio: un pape bien vu par juifs et musulmans
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Le double atout de Bergoglio: un pape bien vu par juifs et musulmans
20 mai 2014
Le double atout de Bergoglio: un pape bien vu par juifs et musulmans
Proche des juifs en Argentine, le pape François a réussi aussi à réchauffer les relations avec les musulmans, qui ont bien accueilli son élection, après des relations plus tendues avec Benoît XVI.
"C'est avec François le dialogue de l'amitié, après le dialogue pour la paix de Jean Paul II et le dialogue de la charité dans la vérité de Benoît XVI", a synthétisé le cardinal français Jean-Louis Tauran, qui célébrait lundi les 50 ans du Conseil pour le dialogue interreligieux qu'il dirige.
A l'exception des ultra-orthodoxes juifs et des islamistes radicaux, juifs et musulmans attendent à Amman, Bethléem et Jérusalem le pape argentin avec un préjugé très favorable. Dans un symbole fort, il se fait accompagner d'un rabbin, Abraham Skorka, et d'un professeur musulman, Omar Abboud, vieux amis de Buenos Aires.
Son amitié pour le peuple juif n'est plus à démontrer. Son livre à quatre mains, "Sur la terre comme au ciel" avec le rabbin Skorka en témoigne, tout comme ses messages chaleureux à différentes communautés juives.
- Honorer le fondateur du sionisme -
Même si Jean Paul II et Benoît XVI se sont montrés profondément attachés à la réconciliation avec les juifs, Jorge Bergoglio a sur eux l'avantage de n'être ni Polonais, ni Allemand, donc aucunement lié à la mémoire douloureuse de la Shoah.
Jorge Bergoglio a évité d'évoquer, comme l'avait fait Benoît XVI, des sujets aussi délicats que la cause d'une éventuelle béatification du pape Pie XII, accusé de ne pas avoir élevé la voix pour défendre les juifs d'Europe pendant la deuxième guerre mondiale. La Knesset vient d'ailleurs de rendre hommage à Jean XXIII, pape italien canonisé et préféré de François, pour son rôle passé pour les juifs quand il était nonce en Turquie.
François aura à évoquer à Bethléem des sujets qui fâchent. Les dirigeants israéliens se demandent s'il utilisera l'expression "Etat de Palestine" (que le Saint-Siège a reconnu en 2012) et en quels termes il parlera du mur de séparation, des colonies de peuplement en Cisjordanie, des réfugiés palestiniens. Sa venue directement en hélicoptère d'Amman dans la ville de naissance de Jésus, sans passer par Tel Aviv, peut être mal perçue.
Mais, pour les juifs, un geste positif de François sera, en plus des étapes au Mur des lamentations et au Mémorial du Yad Vashem --que Jean Paul II et Benoît XVI avaient honorés-- un arrêt inédit sur la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme. Ils le verront comme une marque de respect pour les colons fondateurs de l'Etat hébreu.
- Dégel avec les musulmans -
Les musulmans ont envoyé pour leur part des signes clairs qu'avec François, la période de froid du pontificat de Benoît XVI était passée.
Après la polémique de Ratisbonne, quand en 2006, le pape allemand avait semblé assimiler islam et violence dans une conférence, les musulmans s'étaient insurgés. Le dialogue avait été ensuite péniblement rétabli. Mais une des principales autorités musulmanes, l'université sunnite Al-Azhar du Caire, l'avait rompu début 2011, après que Benoît XVI eut exprimé sa solidarité aux victimes chrétiennes d'un attentat à Alexandrie.
Après l'élection de 2013 et l'envoi par François d'un texte signé de sa main pour la fin du Ramadan, Al-Azhar a donné le signal du dégel. L'université a reçu le bras droit du cardinal Tauran, Mgr Angel Ayuso Guixot, et a envoyé en mars un représentant au Vatican pour une initiative intereligieuse contre l'esclavage moderne.
François n'a cependant pas hésité à "implorer humblement" les pays musulmans d'assurer la liberté religieuse aux chrétiens, "prenant en compte la liberté dont les croyants de l'islam jouissent dans les pays occidentaux".
Comme pour répondre à la plainte du Vatican sur l'absence de liberté religieuse, notamment dans le Golfe, l'émir de Bahreïn, Hamed ben Issa al-Khalifa, a offert lundi au pape la maquette d'une future immense église pour les catholiques d?Arabie septentrionale...
Le pape multiplie des déclarations chaleureuses, invitant à éviter "d'odieuses généralisations", "parce que le véritable islam s'oppose à toute violence", et affirmé que christianisme et islam "doivent éviter la culture injustifiée ou diffamatoire de l'autre".
Inquiet de la menace de l'islamisme radical, le pape renvoie les fondamentalismes chrétiens, juifs, musulmans dos à dos, pour encourager les modérés à se rejoindre.
Par Jean-Louis DE LA VAISSIERE
Le double atout de Bergoglio: un pape bien vu par juifs et musulmans
Proche des juifs en Argentine, le pape François a réussi aussi à réchauffer les relations avec les musulmans, qui ont bien accueilli son élection, après des relations plus tendues avec Benoît XVI.
"C'est avec François le dialogue de l'amitié, après le dialogue pour la paix de Jean Paul II et le dialogue de la charité dans la vérité de Benoît XVI", a synthétisé le cardinal français Jean-Louis Tauran, qui célébrait lundi les 50 ans du Conseil pour le dialogue interreligieux qu'il dirige.
A l'exception des ultra-orthodoxes juifs et des islamistes radicaux, juifs et musulmans attendent à Amman, Bethléem et Jérusalem le pape argentin avec un préjugé très favorable. Dans un symbole fort, il se fait accompagner d'un rabbin, Abraham Skorka, et d'un professeur musulman, Omar Abboud, vieux amis de Buenos Aires.
Son amitié pour le peuple juif n'est plus à démontrer. Son livre à quatre mains, "Sur la terre comme au ciel" avec le rabbin Skorka en témoigne, tout comme ses messages chaleureux à différentes communautés juives.
- Honorer le fondateur du sionisme -
Même si Jean Paul II et Benoît XVI se sont montrés profondément attachés à la réconciliation avec les juifs, Jorge Bergoglio a sur eux l'avantage de n'être ni Polonais, ni Allemand, donc aucunement lié à la mémoire douloureuse de la Shoah.
Jorge Bergoglio a évité d'évoquer, comme l'avait fait Benoît XVI, des sujets aussi délicats que la cause d'une éventuelle béatification du pape Pie XII, accusé de ne pas avoir élevé la voix pour défendre les juifs d'Europe pendant la deuxième guerre mondiale. La Knesset vient d'ailleurs de rendre hommage à Jean XXIII, pape italien canonisé et préféré de François, pour son rôle passé pour les juifs quand il était nonce en Turquie.
François aura à évoquer à Bethléem des sujets qui fâchent. Les dirigeants israéliens se demandent s'il utilisera l'expression "Etat de Palestine" (que le Saint-Siège a reconnu en 2012) et en quels termes il parlera du mur de séparation, des colonies de peuplement en Cisjordanie, des réfugiés palestiniens. Sa venue directement en hélicoptère d'Amman dans la ville de naissance de Jésus, sans passer par Tel Aviv, peut être mal perçue.
Mais, pour les juifs, un geste positif de François sera, en plus des étapes au Mur des lamentations et au Mémorial du Yad Vashem --que Jean Paul II et Benoît XVI avaient honorés-- un arrêt inédit sur la tombe de Theodor Herzl, fondateur du sionisme. Ils le verront comme une marque de respect pour les colons fondateurs de l'Etat hébreu.
- Dégel avec les musulmans -
Les musulmans ont envoyé pour leur part des signes clairs qu'avec François, la période de froid du pontificat de Benoît XVI était passée.
Après la polémique de Ratisbonne, quand en 2006, le pape allemand avait semblé assimiler islam et violence dans une conférence, les musulmans s'étaient insurgés. Le dialogue avait été ensuite péniblement rétabli. Mais une des principales autorités musulmanes, l'université sunnite Al-Azhar du Caire, l'avait rompu début 2011, après que Benoît XVI eut exprimé sa solidarité aux victimes chrétiennes d'un attentat à Alexandrie.
Après l'élection de 2013 et l'envoi par François d'un texte signé de sa main pour la fin du Ramadan, Al-Azhar a donné le signal du dégel. L'université a reçu le bras droit du cardinal Tauran, Mgr Angel Ayuso Guixot, et a envoyé en mars un représentant au Vatican pour une initiative intereligieuse contre l'esclavage moderne.
François n'a cependant pas hésité à "implorer humblement" les pays musulmans d'assurer la liberté religieuse aux chrétiens, "prenant en compte la liberté dont les croyants de l'islam jouissent dans les pays occidentaux".
Comme pour répondre à la plainte du Vatican sur l'absence de liberté religieuse, notamment dans le Golfe, l'émir de Bahreïn, Hamed ben Issa al-Khalifa, a offert lundi au pape la maquette d'une future immense église pour les catholiques d?Arabie septentrionale...
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Par Jean-Louis DE LA VAISSIERE
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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