"Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire"....
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"Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire"....
livre de Job (chapitre 8, versets 20-21) :"Vois, Dieu ne mÈéprise pas l'homme intègre, ni ne prête main-forte aux malfaiteurs. Il va remplir ta bouche de rires et tes lèvres de hourras."
"Dans les délices du péché, (les pécheurs) rient" , (Siracide chapitre 27, verset 14)
L'ambivalence du rire tantôt tintement de joie tantôt ami du vice...
"Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire" (Psaume 34, verset 15)
La fameuse question " Pourquoi rit - on lorsque quelqu'un tombe?" est elle révélatrice de la mauvaise nature humaine?
Tout le monde ne rit pas, cela dépend de la matière grave de la chute et aussi de la personne en elle - même ( personne agée...) mais il faut bien avouer que cela fait rire...Pourquoi?
On peut rire sans se moquer, non?
http://www.publibook.com/librairie/images/1791PREV.pdf
orchidz- Avec le Pape François
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Re: "Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire"....
Qu'en pense Bergson?
http://sergecar.perso.neuf.fr/oeuvre/Bergson_le_rire.htm
http://sergecar.perso.neuf.fr/oeuvre/Bergson_le_rire.htm
Par comique d’action, nous pouvons entendre ce qui dans le déroulement d’une scène devient un enchaînement machinal qui prête à rire. Le principe, Bergson le découvre dans la comédie qui fait que les personnages ressemblent à des pantins tirés par des ficelles. « La comédie est un jeu, un jeu qui imite la vie ». Le comique apparaît justement quand l’agencement mécanique devient net et que l’illusion de la vie y apparaît nettement. Le type premier que prend Bergson, c’est le jeu d’enfant du diable à ressort. On ferme la boîte en serrant le ressort, on l’ouvre brusquement et hop, le diable jaillit et cet inattendu fait rire l’enfant. Même procédé avec Guignol et la succession des coups de bâtons, sur « le rythme uniforme d’un ressort qui se tend et se détend ».
On appelle comique de situation, celui qui est généré par la convergence d’événements qui vont se croiser donnant lieu à une situation d’expérience improbable, inédite qui est un imbroglio impossible pour le personnage qui s’y trouve coincé. C’est le schéma dont se sert constamment le vaudeville. Dans une pièce de Sacha Guitry, le médecin est attendu chez lui par sa femme et ses amis et il se fait tard. Sa femme s’inquiète. Un homme rapport son veston laissé chez un patient, mais dans la poche elle trouve un testament qui n’aurait jamais dû tomber dans ses mains, testament dans lequel elle apprend qu’il veut léguer de l’argent à une ancienne maîtresse dont il aurait eu une fille. Et cette fille est peut être… Voilà le médecin qui rentre, alors que l’on a lu le testament à haute voix et que prestement, on doit le cacher. La situation va se compliquer encore plus quand on va comprendre que tout ce beau monde a beaucoup de choses à cacher alors que maladroitement, le placard à balais est ouvert, faisant de tous les protagonistes très gênés, qui sont placés dans une sorte de piège invraisemblable et comique.
A y regarder de près, nous y retrouvons encore le jeu du mécanique plaqué sur le vivant. Chacun des protagoniste est devenu une sorte de pantin, tiré par des ficelles, une caricature typique : il y a la femme légère, le mari trompé, le séducteur ridicule etc. Bergson montre ainsi, qu’après le type du diable à ressort, le type du pantin à ficelle, on en vient naturellement ainsi à un autre pur mécanisme comique, l’effet boule de neige. Dans une pièce, cet effet ressemble aux jeux de domino dont l’un entraîne la chute de l’autre et ainsi de suite jusqu’à la complète catastrophe. La situation s’aggrave irrésistiblement, soit directement avec des objets, de conséquence en conséquence, soit avec une enchaînement d’erreurs qui mène à une situations impossible, mais qui va nous faire rire du fait même de son accroissement mécanique. Dans Don Quichotte, il y a une scène à l’hôtellerie que reprend Bergson. Nous seulement la succession linéaire nous fait rire, mais Bergson ajoute que le summum du comique, c’est de revenir au point de départ de manière circulaire. Thème courant dans le théâtre de Labiche. Faire tellement d’effort pour conjurer une situation et finalement, en revenir au point de départ, c’est arriver à un résultat nul, très risible. En riant, nous prenons une distance devant ce qui est mécanique. Subitement, nous prenons conscience du décalage entre un enchaînement très mécanique et la fluidité de ce qui est vivant. Nous prenons conscience d’une sorte d’imperfection dans la vie humaine et le rire en fait tout de suite la correction. Si une personne est devenue une sorte de pantin risible, c’est par défaut d’attention, par défaut de conscience. Bergson dit par distraction. Le rire rappelle l’attention. Conséquence intéressante : « le rire est un certain geste social, qui souligne et réprime une certaine distraction spéciale des hommes et des événements ».
On appelle comique de situation, celui qui est généré par la convergence d’événements qui vont se croiser donnant lieu à une situation d’expérience improbable, inédite qui est un imbroglio impossible pour le personnage qui s’y trouve coincé. C’est le schéma dont se sert constamment le vaudeville. Dans une pièce de Sacha Guitry, le médecin est attendu chez lui par sa femme et ses amis et il se fait tard. Sa femme s’inquiète. Un homme rapport son veston laissé chez un patient, mais dans la poche elle trouve un testament qui n’aurait jamais dû tomber dans ses mains, testament dans lequel elle apprend qu’il veut léguer de l’argent à une ancienne maîtresse dont il aurait eu une fille. Et cette fille est peut être… Voilà le médecin qui rentre, alors que l’on a lu le testament à haute voix et que prestement, on doit le cacher. La situation va se compliquer encore plus quand on va comprendre que tout ce beau monde a beaucoup de choses à cacher alors que maladroitement, le placard à balais est ouvert, faisant de tous les protagonistes très gênés, qui sont placés dans une sorte de piège invraisemblable et comique.
A y regarder de près, nous y retrouvons encore le jeu du mécanique plaqué sur le vivant. Chacun des protagoniste est devenu une sorte de pantin, tiré par des ficelles, une caricature typique : il y a la femme légère, le mari trompé, le séducteur ridicule etc. Bergson montre ainsi, qu’après le type du diable à ressort, le type du pantin à ficelle, on en vient naturellement ainsi à un autre pur mécanisme comique, l’effet boule de neige. Dans une pièce, cet effet ressemble aux jeux de domino dont l’un entraîne la chute de l’autre et ainsi de suite jusqu’à la complète catastrophe. La situation s’aggrave irrésistiblement, soit directement avec des objets, de conséquence en conséquence, soit avec une enchaînement d’erreurs qui mène à une situations impossible, mais qui va nous faire rire du fait même de son accroissement mécanique. Dans Don Quichotte, il y a une scène à l’hôtellerie que reprend Bergson. Nous seulement la succession linéaire nous fait rire, mais Bergson ajoute que le summum du comique, c’est de revenir au point de départ de manière circulaire. Thème courant dans le théâtre de Labiche. Faire tellement d’effort pour conjurer une situation et finalement, en revenir au point de départ, c’est arriver à un résultat nul, très risible. En riant, nous prenons une distance devant ce qui est mécanique. Subitement, nous prenons conscience du décalage entre un enchaînement très mécanique et la fluidité de ce qui est vivant. Nous prenons conscience d’une sorte d’imperfection dans la vie humaine et le rire en fait tout de suite la correction. Si une personne est devenue une sorte de pantin risible, c’est par défaut d’attention, par défaut de conscience. Bergson dit par distraction. Le rire rappelle l’attention. Conséquence intéressante : « le rire est un certain geste social, qui souligne et réprime une certaine distraction spéciale des hommes et des événements ».
orchidz- Avec le Pape François
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Inscription : 21/01/2011
Re: "Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire"....
Intéressante cette étude du rire.
Lorsqu'il est ami du vice, je l’appellerai plutôt " ricanement ".
Il faut donc veiller pour ne pas laisser le mâlin venir ricaner en nous.
Dis moi Orchidz, serais-tu en train d'étudier Bergson en ce moment ?
Sais-tu que celui ci a été un éveilleur d'âme pour Maritain ?
Bien à toi,
Michel
Lorsqu'il est ami du vice, je l’appellerai plutôt " ricanement ".
Il faut donc veiller pour ne pas laisser le mâlin venir ricaner en nous.
Dis moi Orchidz, serais-tu en train d'étudier Bergson en ce moment ?
Sais-tu que celui ci a été un éveilleur d'âme pour Maritain ?
Bien à toi,
Michel
P4572- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2007
Re: "Et quand j'ai trébuché, ils se sont attroupés pour en rire"....
Jacques Maritain :
Né à Paris, fils de l'avocat Paul Maritain et de Geneviève Favre, la fille de Jules Favre, il fut élevé dans un milieu républicain et anticlérical. Élève au lycée Henri-IV, il étudia par la suite la chimie, la biologie et la physique à la Sorbonne. Il y rencontra Raïssa Oumançoff (orthographié aussi Oumansoff), immigrée juive d'origine russe, ukrainienne, qu'il devait épouser en 1904. Elle fut toujours associée à sa recherche passionnée de vérité.
Le scientisme alors en vogue à la Sorbonne le déçut assez rapidement ; il ne le considérait pas comme étant capable de répondre à des questions existentielles d'ordre vital. Sur le conseil de Charles Péguy, il suivit avec son épouse les cours d'Henri Bergson au Collège de France. Parallèlement à sa déconstruction du scientisme, Bergson leur communiqua le « sens de l'absolu ». Par la suite, grâce notamment à l'influence de Léon Bloy (qui devient leur parrain de baptême), ils se convertirent tous deux à la foi catholique en 1906.
extrait " Wikipédia "
Né à Paris, fils de l'avocat Paul Maritain et de Geneviève Favre, la fille de Jules Favre, il fut élevé dans un milieu républicain et anticlérical. Élève au lycée Henri-IV, il étudia par la suite la chimie, la biologie et la physique à la Sorbonne. Il y rencontra Raïssa Oumançoff (orthographié aussi Oumansoff), immigrée juive d'origine russe, ukrainienne, qu'il devait épouser en 1904. Elle fut toujours associée à sa recherche passionnée de vérité.
Le scientisme alors en vogue à la Sorbonne le déçut assez rapidement ; il ne le considérait pas comme étant capable de répondre à des questions existentielles d'ordre vital. Sur le conseil de Charles Péguy, il suivit avec son épouse les cours d'Henri Bergson au Collège de France. Parallèlement à sa déconstruction du scientisme, Bergson leur communiqua le « sens de l'absolu ». Par la suite, grâce notamment à l'influence de Léon Bloy (qui devient leur parrain de baptême), ils se convertirent tous deux à la foi catholique en 1906.
extrait " Wikipédia "
P4572- Dans la prière
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