Un mois avec le père Antoine Chevrier, ami de saint François d'Assise
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Un mois avec le père Antoine Chevrier, ami de saint François d'Assise
Un prêtre blessé par le peu d'accueil reçu par les pauvres dans sa paroisse
Un mois avec le père Antoine Chevrier, ami de saint François d'Assise
Rome, 31 janvier 2014 (Zenit.org) Mgr Olivier de Berranger
Tout au long du mois de février 2014, Zenit propose à ses lecteurs de découvrir chaque jour une petite phrase du bienheureux Antoine Chevrier, un ami de saint François d'Assise, fondateur de l'Oeuvre du Prado, que Mgr Olivier de Berranger, évêque émérite de Saint-Denis, et membre du Prado, a préparées, ainsi que cette présentation du fondateur. Une petite bibliographie permettra de continuer le chemin: bonne route avec le Père Antoine Chevrier !
Antoine Chevrier (1826-1879)
Antoine Chevrier est un prêtre du diocèse de Lyon. Né entre Saône et Rhône de parents vivant honnêtement de leur travail, il est fils unique et aurait pu être confiné à un milieu assez étroit, originaire du Dauphiné. Mais, ordonné en 1850, il fut aussitôt nommé à la paroisse St André de La Guillotière, au sud de Lyon, alors commune suburbaine où échouaient les familles issues de l’exode rural sévissant à cette époque d’industrialisation naissante. Tout en se livrant généreusement à son ministère, l’abbé Chevrier, qui, à l’école des sulpiciens du Séminaire St Irénée, avait connu la sortie du jansénisme et du gallicanisme, découvre François d’Assise, grâce à la célèbre Vie du Poverello par Candide Chalippe.
Chevrier se sentait blessé par la manière « bourgeoise » de vivre des prêtres et le peu d’accueil reçu par les pauvres dans sa paroisse. C’est alors qu’à Noël, I856, il fera une expérience spirituelle profonde du mystère de l’Incarnation et connut ce qu’il appellera sa « conversion » : un appel à « suivre Jésus Christ de plus près » et à entraîner d’autres prêtres à vivre pauvres parmi les pauvres.
Il obtient alors de son évêque de devenir en 1857 aumônier de la « Cité de l’Enfant Jésus », dirigée par Camille Rambaud, au service des sinistrés des graves inondations du Rhône de mai 1856. C’est là qu’on prit l’habitude de l’appeler « le père Chevrier ». Il devait y donner le meilleur de son temps à la catéchèse des enfants délaissés et eut une pastorale inventive en direction des familles ouvrières. Mais le compagnonnage avec Rambaud devait assez vite mettre en lumière le contraste entre la vocation de ce dernier, typique du christianisme social lyonnais, et celle de Chevrier, plus mystique et tournée vers la formation de « prêtres pauvres pour les paroisses ». On se sépare donc.
Le 10 décembre 1860, Chevrier, soutenu par une poignée de jeunes laïcs, emménage dans le local d’un bal de mauvaise réputation appelé « Prado ». Il y restera jusqu’à sa mort, à la tête d’une communauté de deux cents personnes pour l’accueil et la formation d’enfants pauvres. Son but reste de préparer quelques-uns au sacerdoce en leur évitant de prendre les mœurs cléricales de l’époque. En 1867, il obtient d’être nommé curé d’une paroisse nouvelle du diocèse de Grenoble : le Moulin à Vent, proche de Saint-Fons où il a tracé sur les murs d’une maisonnette son idéal : « le prêtre est un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé ». Il y expérimente cette vie de proximité dans l’évangélisation dont il rêve depuis St André. Mais son refus du casuel – chacun donne ce qu’il peut – le fait dénoncer par ses confrères. Il est chassé quatre ans plus tard : « la plus grosse épreuve de sa vie », dira l’une des sœurs catéchistes qui lui était proche.
Chevrier obtient de l’archevêque de Lyon de pouvoir donner à quatre séminaristes une formation évangélique spéciale. C’est pour eux d’abord qu’il rédige son seul ouvrage, Le Prêtre selon l’Evangile, ou le Véritable disciple de Notre Seigneur Jésus Christ. Leur année diaconale se passe à Rome, en maisonnée, où Chevrier, malade, les rejoint en mars 1877. Ils seront ordonnés prêtres le 26 mai. Ce seront les premiers « pradosiens ». Malgré la tentation du Père Chevrier d’obtenir auprès de Pie IX un statut semi-religieux, proche des capucins, c’est encore à l’archevêque de Lyon que l’on doit d’avoir gardé les prêtres du Prado dans le clergé diocésain. Chevrier meurt épuisé le 2 octobre 1879. Il a été déclaré Bienheureux à Lyon par Jean-Paul II le 4 octobre 1986, en la fête de Saint François d’Assise.
+Olivier de Berranger
Evêque émérite de Saint-Denis-en-France
Petite bibliographie:
Un pauvre parmi nous, Henriette Waltz, Cerf, 1986.
Petite vie du père Chevrier, Richard Holterbach, D.D.B., 2011.
Antoine Chevrier, dis-nous ton secret, Olivier de Berranger, Parole et Silence, 2012.
http://www.zenit.org/fr/articles/un-pretre-blesse-par-le-peu-d-accueil-recu-par-les-pauvres-dans-sa-paroisse
Un mois avec le père Antoine Chevrier, ami de saint François d'Assise
Rome, 31 janvier 2014 (Zenit.org) Mgr Olivier de Berranger
Tout au long du mois de février 2014, Zenit propose à ses lecteurs de découvrir chaque jour une petite phrase du bienheureux Antoine Chevrier, un ami de saint François d'Assise, fondateur de l'Oeuvre du Prado, que Mgr Olivier de Berranger, évêque émérite de Saint-Denis, et membre du Prado, a préparées, ainsi que cette présentation du fondateur. Une petite bibliographie permettra de continuer le chemin: bonne route avec le Père Antoine Chevrier !
Antoine Chevrier (1826-1879)
Antoine Chevrier est un prêtre du diocèse de Lyon. Né entre Saône et Rhône de parents vivant honnêtement de leur travail, il est fils unique et aurait pu être confiné à un milieu assez étroit, originaire du Dauphiné. Mais, ordonné en 1850, il fut aussitôt nommé à la paroisse St André de La Guillotière, au sud de Lyon, alors commune suburbaine où échouaient les familles issues de l’exode rural sévissant à cette époque d’industrialisation naissante. Tout en se livrant généreusement à son ministère, l’abbé Chevrier, qui, à l’école des sulpiciens du Séminaire St Irénée, avait connu la sortie du jansénisme et du gallicanisme, découvre François d’Assise, grâce à la célèbre Vie du Poverello par Candide Chalippe.
Chevrier se sentait blessé par la manière « bourgeoise » de vivre des prêtres et le peu d’accueil reçu par les pauvres dans sa paroisse. C’est alors qu’à Noël, I856, il fera une expérience spirituelle profonde du mystère de l’Incarnation et connut ce qu’il appellera sa « conversion » : un appel à « suivre Jésus Christ de plus près » et à entraîner d’autres prêtres à vivre pauvres parmi les pauvres.
Il obtient alors de son évêque de devenir en 1857 aumônier de la « Cité de l’Enfant Jésus », dirigée par Camille Rambaud, au service des sinistrés des graves inondations du Rhône de mai 1856. C’est là qu’on prit l’habitude de l’appeler « le père Chevrier ». Il devait y donner le meilleur de son temps à la catéchèse des enfants délaissés et eut une pastorale inventive en direction des familles ouvrières. Mais le compagnonnage avec Rambaud devait assez vite mettre en lumière le contraste entre la vocation de ce dernier, typique du christianisme social lyonnais, et celle de Chevrier, plus mystique et tournée vers la formation de « prêtres pauvres pour les paroisses ». On se sépare donc.
Le 10 décembre 1860, Chevrier, soutenu par une poignée de jeunes laïcs, emménage dans le local d’un bal de mauvaise réputation appelé « Prado ». Il y restera jusqu’à sa mort, à la tête d’une communauté de deux cents personnes pour l’accueil et la formation d’enfants pauvres. Son but reste de préparer quelques-uns au sacerdoce en leur évitant de prendre les mœurs cléricales de l’époque. En 1867, il obtient d’être nommé curé d’une paroisse nouvelle du diocèse de Grenoble : le Moulin à Vent, proche de Saint-Fons où il a tracé sur les murs d’une maisonnette son idéal : « le prêtre est un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé ». Il y expérimente cette vie de proximité dans l’évangélisation dont il rêve depuis St André. Mais son refus du casuel – chacun donne ce qu’il peut – le fait dénoncer par ses confrères. Il est chassé quatre ans plus tard : « la plus grosse épreuve de sa vie », dira l’une des sœurs catéchistes qui lui était proche.
Chevrier obtient de l’archevêque de Lyon de pouvoir donner à quatre séminaristes une formation évangélique spéciale. C’est pour eux d’abord qu’il rédige son seul ouvrage, Le Prêtre selon l’Evangile, ou le Véritable disciple de Notre Seigneur Jésus Christ. Leur année diaconale se passe à Rome, en maisonnée, où Chevrier, malade, les rejoint en mars 1877. Ils seront ordonnés prêtres le 26 mai. Ce seront les premiers « pradosiens ». Malgré la tentation du Père Chevrier d’obtenir auprès de Pie IX un statut semi-religieux, proche des capucins, c’est encore à l’archevêque de Lyon que l’on doit d’avoir gardé les prêtres du Prado dans le clergé diocésain. Chevrier meurt épuisé le 2 octobre 1879. Il a été déclaré Bienheureux à Lyon par Jean-Paul II le 4 octobre 1986, en la fête de Saint François d’Assise.
+Olivier de Berranger
Evêque émérite de Saint-Denis-en-France
Petite bibliographie:
Un pauvre parmi nous, Henriette Waltz, Cerf, 1986.
Petite vie du père Chevrier, Richard Holterbach, D.D.B., 2011.
Antoine Chevrier, dis-nous ton secret, Olivier de Berranger, Parole et Silence, 2012.
http://www.zenit.org/fr/articles/un-pretre-blesse-par-le-peu-d-accueil-recu-par-les-pauvres-dans-sa-paroisse
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