Heureux les doux, ils hériteront la terre. A Théo, mon doux ami...
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Heureux les doux, ils hériteront la terre. A Théo, mon doux ami...
HEUREUX LES DOUX (1).
A toi Théo, je dédicace ce fil. Tu es pour moi le poteau
indicateur vers la douceur et l'humilité du Coeur
de Jésus et je rends grâce à Dieu pour le cadeau que Dieu nous fait.
Alors ne change pas ta route en enfourchant un cheval de bataille même si elle
peut être justifiable.
Nous perdons alors douceur et paix, cela devient un paradoxe. Pour être artisan de paix,
nous devons commencer à faire la paix en nous et demander à Dieu le secours de son Esprit
pour demeurer dans la paix.
Tu aimes tout le monde sur ce forum, continue à les aimer, et fais confiance à Dieu et à tes
prières pour le reste, mon doux ami. J'ai compris hier dans mes prières,
que pour être paix, je dois imiter Jésus chez Ponce Pilate.
Je dois apprendre à me taire lorsque l'on m'accuse et prier dans mon coeur pour celui ou celle
qui me calomnie.
En sachant que les prises de positions quelles qui soient de certaines personnes, sont jouées
d'avance et que je ne peux rien y changer. La peur de perdre tous mes amis, me motivaient
jusqu'à ce jour. Plus maintenant.
J'ai compris que cet épreuve que Dieu permet va révéler à la lumière qui sont vraiment mes amis.
Que Dieu nous bénisse et nous donne la grâce de demeurer dans la Paix et la Douceur de Jésus
par son Esprit. Merci Théo de continuer à être artisan de Paix et de Douceur. Lumen
Nous allons poursuivre aujourd’hui notre étude des Béatitudes, cette partie de l’enseignement du Christ qui traite de la joie spirituelle du chrétien. La 3è Béatitude que nous rapporte Mat 5.5. Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre!
Ils sont heureux ceux qui sont doux. Bienheureux est l’homme doux. Dieu l’a béni car il aura la terre en héritage.
Comment décrire le portrait de l’homme doux ? À quoi ressemble-t-il ? Qu’est-ce qui le caractérise ?
C’est ce que nous tenterons d’expliquer.
Une qualité spirituelle
La notion de douceur dans ce passage n’a rien à avoir avec la faiblesse de caractère, ou la nonchalance d’un esprit insouciant, ou encore la mollesse d’une personne. Il ne s’agit pas d’une caractéristique naturelle de la personnalité mais plutôt d’une qualité spirituelle. Elle est mentionnée par l’apôtre Paul en Gal 5.23 comme étant un fruit de l’Esprit ("Mais le fruit de l’Esprit est … douceur"). Certaines Bibles utilisent le mot ‘débonnaire’, une traduction plutôt faible si vous voulez mon avis. ‘Heureux les débonnaires.’ Cette traduction donne l’impression qu’il s’agit d’individus inoffensifs et bonasses qui ont peur des conflits. Or je ne crois pas que Jésus parlait de ce type de personnes.
On a souvent mentionné que la douceur, la pauvreté d’esprit et l’humilité correspondent à une seule et même chose. Et je suis de ceux qui partagent cette opinion. Être doux, c’est aussi être pauvre en esprit, et c’est aussi être humble. C’est pourquoi la Bible Édition de Genève a la traduction, Heureux les humbles de cœur, car ils hériteront la terre ! Tout ce que nous avons déjà dit sur la pauvreté en esprit et l’humilité s’applique également à la douceur. En étudiant le sujet de la douceur chrétienne aujourd’hui, nous aurons l’occasion d’approfondir davantage cette importante qualité spirituelle.
Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! Comment comprendre cette Béatitude? Comme cela arrive souvent, ces mots trouvent leur origine dans le texte de l’AT. En effet, le livre des Psaumes contient un verset presque identique à Mat 5.5. Il s’agit plus exactement du Ps 37.11. Pour comprendre cette Béatitude de l’év. de Matthieu, je vous recommande de lire attentivement le Ps 37, et plus particulièrement le v 11.
Ps 37.11. Les humbles posséderont le pays et feront leurs délices d’une paix complète.
La similarité entre ce verset des Psaumes et celui des Béatitudes peut se voir ainsi : Comme on l’a mentionné plus tôt, les humbles sont les doux. On parle des mêmes personnes. Le privilège de ‘posséder le pays’ dans le livre des Psaumes est synonyme de l’expression ‘hériter la terre’ dans les Béatitudes. Le mot hébreu yarash, traduit ici par ‘posséder’, comporte 2 aspects principaux dans l’AT :
- Dans le contexte militaire, il correspond à l’action de prendre possession d’un territoire et d’en contrôler les activités.
- Dans le contexte civil, il s’agit de prendre possession dans le sens d’un héritage. C’est pourquoi on peut dire que ‘posséder le pays’ a la même signification que ‘hériter la terre’.
Le verbe ‘posséder’ apparaît 5 fois dans le Ps 37. C’est un mot important pour notre étude car il va nous aider à définir clairement le caractère de l’homme doux ou humble. En mettant en parallèle les 5 versets où l’expression ‘posséder la terre’ est utilisée, nous serons en mesure de dresser le portrait de celui qui possédera ou héritera la terre (le doux). Ainsi, la définition du mot ‘doux’ se dessinera progressivement. Nous y reviendrons dans un instant.
Pour le moment, je vous invite à ouvrir votre Bible et à lire lentement le Ps 37. Nous allons nous servir de ce Ps pour déterminer les caractéristiques de ceux que la Bible appelle les doux. À cet égard, je vais citer plusieurs versets tirés de ce Psaume. Je n’aurai pas le temps de le lire dans son entier mais je vous suggère de prêter une attention particulière aux passages qui seront utilisés dans notre étude.
3 caractéristiques s’appliquent au doux :
Les doux sont les justes
Ps 37.11. Les humbles posséderont le pays et feront leurs délices d’une paix complète.
Cette relation devient encore plus évidente lorsque nous regardons le verset parallèle : v 29 (prenez note de l’analogie).
Ps 37.29. Les justes posséderont le pays, et ils y demeureront à jamais.
Voyez-vous le parallèle? Les humbles, ceux que les Béatitudes appellent les doux, sont les justes. Ils sont ceux qui posséderont le pays. Ils sont ceux qui hériteront de la terre et qui l’habiteront pour toujours. Voilà donc mon 1er point. Dans la pensée biblique, on ne peut pas être doux sans être juste. Les doux sont les justes. Et les justes sont les doux. Dieu a fait la promesse qu’il donnera la terre en héritage aux doux, aux justes. Ce sont eux qui posséderont la terre.
Petite parenthèse concernant la justice chrétienne. En 1Jean 3.7, nous lisons, … Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même (le Seigneur) est juste. L’apôtre Jean déclare que le juste est celui qui pratique la justice. Il faut donc rappeler que tenir des propos soulignant l’importance de la droiture dans la foi chrétienne c'est bien, mais cela ne suffit pas. Il faut pratiquer. Le discours du chrétien doit toujours s’accompagner d’un comportement qui supporte ses paroles. C’est pourquoi dans le Ps 37, on utilise le terme ‘saints’ pour désigner les justes. Lisons le v 28.
Ps 37.28. Car l’Éternel aime la droiture, et il n’abandonnera pas ses saints (ceux qui marchent dans la droiture) …
J’aime bien cette traduction de la Bible Darby qui utilise ici le mot ‘saints’ dans le même sens que les justes (ceux qui vivent dans la justice et la piété). Pourquoi sont-ils appelés des ‘saints’ dans le Ps 37 ? Le v 31 nous en donne la raison : car la loi de Dieu est gravée dans leurs cœurs. La loi de son Dieu est dans son cœur (v 31)… Lorsque la Bible affirme que la loi de Dieu réside dans leurs cœurs, elle parle de toute évidence de ceux qui pratiquent la juste loi de Dieu. Il en est de même pour les doux puisqu’ils sont les justes. Les doux sont les justes et les justes sont les doux. Ils mettent en pratique la justice.
Les doux attendent le Seigneur
Le 2è trait distinctif qui caractérise le doux est le suivant : le doux est celui qui sait attendre le Seigneur. Il est patient et compte sur l’Éternel.
Ps 37.9. Car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le Seigneur posséderont le pays.
La structure de cette phrase ressemble à celle d’un verset que nous avons cité. Encore une fois, nous reconnaissons les mots ‘posséder le pays’. Nous avons vu précédemment que les doux posséderont le pays. Les justes posséderont le pays. Nous lisons maintenant que ce sont ceux qui attendent le Seigneur qui posséderont le pays. Comment pourrait-on définir cette caractéristique, ‘attendre le Seigneur’? L’expression ‘attendre le Seigneur’ désigne une certaine tranquillité d’esprit, une certaine quiétude.
Au v. 7, il est écrit, Garde le silence devant l’Éternel, et attends-toi à lui. Le psalmiste nous exhorte à attendre le Seigneur et il nous dit dans ce même verset en quoi cela consiste. Ne t’irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, contre l’homme qui accomplit de mauvais desseins. Celui qui attend le Seigneur ne s’irrite pas contre l’homme qui réussit. Le mot hébreu traduit ici par le verbe ‘irriter’ contient la notion de chaleur, de feu. On s’irrite dans le sens de s’enflammer, de brûler de colère, de s’échauffer sous la frustration.
‘Ne vous mettez pas en colère contre celui qui prospère,’ nous dit le psalmiste. La colère est dirigée contre l’homme mauvais qui vit dans la voie du succès. Cela nous offusque. Nous sentons une colère ardente nous monter au visage lorsque nous voyons les méchants prospérer alors que les justes se font bafouer. Nous connaissons tous des gens qui trichent le gouvernement en ne déclarant qu’une portion de leurs revenus et qui vivent sur un grand pied. D’un autre côté, nous connaissons aussi des gens honnêtes qui se font un devoir de payer tous leurs impôts malgré des revenus qui permettent à peine de suffire à leurs besoins essentiels. Cette injustice apparente nous révolte.
Écoutez maintenant le verset suivant. Laisse la colère, abandonne la fureur; ne t’irrite pas, ce serait mal faire (Ps 37.8.). Ne te laisse par entraîner par la colère car cela ne mènerait qu’au mal. Pourtant, tout bas dans votre cœur, vous vous dites, ‘Pourquoi ne devrais-je pas être furieux? Cette inégalité justifie ma colère. N’ai-je pas raison?’ La réponse du psalmiste montre une toute autre façon de voir les choses. Retournons au v. 9. ‘Ne vous abandonnez pas à la colère. Ne vous irritez point.’ Pourquoi ? Car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le Seigneur posséderont le pays. ‘Nous n’avons rien à craindre. Dieu s’occupera personnellement de cette injustice. Notre Dieu est un Dieu juste. Quiconque commet le mal ne pourra échapper au juste jugement de Dieu. Tôt ou tard, la justice de Dieu se fera sentir. Dieu défend le juste et condamne le méchant.’
La notion d’un Dieu protecteur, prenant la défense de ceux qui sont injustement traités, resurgit de nouveau dans le Sermon sur la Montagne lorsque Jésus dit, Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre (Mat 5.39). Ce verset ne fait pas l’éloge de l’être passif qui se laisse abuser sans opposition. Il souligne plutôt la nécessité d’accepter les injustices de notre monde sans user de représailles. La Bible nous demande de rester en silence devant le Seigneur, de l’attendre, et de compter sur lui pour que la justice se rétablisse. Si on porte atteinte à votre personne, ne ripostez pas avec un esprit de vengeance. Laissez Dieu prendre votre défense. Ce principe spirituel apparaît tant dans le livre des Psaumes que dans le Sermon sur la Montagne.
Vous savez, il y a dans notre monde une loi qui semble expliquer le rôle de l’agressivité dans le comportement humain. Il s’agit de la loi du plus fort. Les plus forts et les plus habiles sont ceux qui parviennent à imposer leur volonté. Ils ont appris à se battre pour survivre dans un monde dur. Il faut savoir se défendre, se dit-on, sinon on risque de se faire piétiner par les plus malins. Si on ne se protège pas, qui va venir à notre secours ? Personne !... Vraiment ? Il semble logique de raisonner de cette façon, du moins pour l’homme naturel. Mais dans le monde spirituel, ce raisonnement devient invalide. Nous devons changer notre manière de penser. Dans le monde spirituel, notre force ne provient pas de notre personne. La source de la puissance spirituelle se trouve en Dieu. Regardez le v. 34.
Ps 37.34. Attends-toi à l’Éternel, et garde sa voie ; et il t’élèvera afin que tu possèdes le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras.
Ce verset nous informe que Dieu élèvera ceux qui auront attendu le Seigneur. Humilie-toi devant l’Éternel. Espère en Dieu. Et il t’exaltera. Il t’élèvera et tu posséderas le pays. Les doux sont ceux que Dieu exaltera par sa puissance.
Il y a ici un principe de puissance spirituelle qu’il faut savoir appliquer adéquatement. Dieu est incontestablement à l’œuvre pour protéger notre condition spirituelle. La puissance de Dieu se manifestera dans nos vies à condition de ne pas résister à l’œuvre du Saint Esprit en nous. Ainsi la force d’une personne dans le monde spirituel est une question de puissance, de puissance spirituelle. Cette puissance qui vient d’en haut est attribuée à ceux qui attendent patiemment le Seigneur.
Les doux sont généreux
La 3è caractéristique du doux porte sur sa générosité. Écoutez le v. 22 et observez à nouveau la répétition de la même expression.
Ps 37.22. Car ceux que bénit l’Éternel possèdent le pays, et ceux qu’il maudit sont retranchés.
Qui sont ceux qui possèderont le pays ? Ceux que Dieu bénit. Et qui sont ceux que l’Éternel bénit ? Pour répondre à cette question, il faut lire le v 21, où il est écrit que le juste est compatissant et qu’il donne généreusement. Dieu bénit ceux qui partagent leurs avoirs. Il est si généreux qu’en donnant, il fait montre de compassion. Regardez bien le v 26 : Toujours il est compatissant, et il prête ; et sa postérité est bénie. Le doux est une personne généreuse. Il donne et donne et prête sans cesse, démontrant un cœur compatissant.
Prenez note de cette intéressante observation concernant le doux et la générosité qui le distingue. Voici ce que le psalmiste nous dit au v 25.
Ps 37.25. J’ai été jeune, j’ai vieilli; et je n’ai pas vu le juste abandonné, ni sa descendance mendiant son pain.
‘J’ai vécu bien des années et me voilà vieux,’ nous raconte le psalmiste. Mais je n’ai jamais vu le juste ou le doux abandonné par le Seigneur. Je n’ai pas vu non plus leurs descendants mendier leur pain.’ C’est pourquoi il fait confiance en l’Éternel. Les doux ne seront jamais abandonnés. On ne verra pas leurs enfants errer dans la rue, réduits à mendier leur nourriture, car Dieu pourvoira aux besoins de ses fidèles.
Est-ce que cela vous rappelle un enseignement du NT? Il s’agit encore une fois de l’enseignement donné par Jésus dans son Sermon sur la Montagne. Essayez de vous souvenir de ses paroles au ch 6 de Matt. ‘Faites confiance à Dieu et il subviendra à tous vos besoins. Cherchez d’abord le royaume des cieux et tout le reste vous sera donné par surcroît. Car si Dieu s’occupe des oiseaux du ciel et des fleurs des champs, à plus forte raison il prendra soin de vous. Vous pouvez en être assurés.’ Cette conviction encourage le doux à se montrer des plus généreux. Il fait grâce et donne sans chercher à se faire rembourser.
Nous commençons maintenant à avoir une compréhension plus précise de ceux que Jésus appelle les doux dans les Béatitudes. Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! Il s’agit d’une qualité spirituelle présentant plusieurs aspects. Ainsi nous avons vu que les doux marchent dans la droiture. Les doux attendent patiemment le Seigneur. Et finalement, les doux font preuve d’une grande générosité envers leurs prochains.
Un exemple de douceur
Il y a dans la Bible un personnage dont on dit qu’il était rempli de douceur. En fait, les Écritures affirment qu’il était le plus doux de tous les hommes. Personne ne pouvait se mesurer à lui quand il s’agissait d’être doux.
Nomb 12.3. Et cet homme, Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre.
Moïse était cet homme. Il était très doux. Certaines traductions utilisent le mot ‘humble’. Or, Moïse était un homme très humble… (La Colombe). Dans la version des Septante (la traduction grecque de l’AT), nous retrouvons le mot praus. Il s’agit du même mot grec utilisé en Mat 5.5 et qu’on a traduit par le mot ‘doux’. Dans le texte hébreu de l’AT, le mot traduit par ‘doux’ ou ‘humble’ est également utilisé pour signifier la pauvreté, qu’elle soit matérielle ou en esprit. C’est pourquoi je vous ai fait remarquer au début de cette leçon que la douceur, l’humilité, et la pauvreté en esprit ont pour sens la même qualité spirituelle. Ce sont des termes équivalents. Être doux, c’est être pauvre en esprit, c’est être humble.
Donc Moïse était un homme très humble, plus doux qu’aucun autre être humain sur terre. Mais comment la Bible peut-elle faire une telle déclaration ? Dans quel sens Moïse était-il si doux ? Regardons l’incident qui se produit au ch 12 du livre des Nombres.
Cette histoire implique le frère et la sœur de Moïse. Miryam et Aaron avaient visiblement de la rancune contre Moïse. Ils tirèrent avantage de leurs liens fraternels pour critiquer ouvertement leur jeune frère. En effet, Moïse avait épousé une femme kouchite ou éthiopienne, et ce mariage était au cœur de leur litige. Miryam et Aaron ne pouvaient pas approuver une telle union. Un Hébreu a le devoir de marier une personne de sa race. Il n’a pas à chercher ailleurs. Ils étaient scandalisés de voir Moïse prendre pour épouse une femme qui n’avait aucune association ancestrale avec le peuple hébreu.
Nomb 12.1. Miryam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme kouchite qu’il avait prise, car il avait pris une femme kouchite.
Leurs reproches ne s’arrêtaient pas là. Ils avaient d’autres choses à dire à Moïse.
Nomb 12.2. Ils dirent: Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? Et l’Éternel l’entendit.
En d’autres mots, ils se plaignaient d’avoir bien peu de place sous le leadership de Moïse. ‘Es-tu le seul à être un prophète ici, Moïse ? Qu’en est-il de nous ?’ Il y avait au cœur de leur dispute une jalousie cachée. Dieu avait fait de Moïse le chef du peuple choisi, le principal prophète de la nation juive. Myriam et Aaron commençaient à envier la position de leur frère. Cette jalousie les poussa finalement à parler contre Moïse au sujet de son mariage et de son leadership.
C’est ici que Moïse montre toute son humilité, toute sa douceur. On ne le voit pas dire, ‘Pourquoi m’attaquez-vous de la sorte ? Vous ne dites que des sottises. C’est moi que Dieu a choisi pour diriger la nation. Vous n’avez pas à me critiquer ainsi.’ Il semble que Moïse ait choisi de ne pas s’engager dans un affrontement contre ses agresseurs. Il n’a pas dit un seul mot en guise de riposte. Au lieu de rendre la pareille avec sa bouche, je suis convaincu que Moïse a gardé le silence devant l’Éternel. Il l’a attendu. Et c’est justement pour souligner cette attitude que nous avons au v3 la déclaration selon laquelle Moïse était un homme exceptionnellement doux. S’il en était autrement, on aurait pu ignorer ce verset, passant immédiatement du v 2 au v 4, et rien n’aurait changé quant à la signification du reste du passage.
Rempli de douceur et de compassion
Dieu a puni Myriam pour avoir tenu des propos insultants à l’égard de son frère. Le v.10 nous informe qu’elle fut frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Voyant ce qui arrivait à Myriam, Aaron se devait de réagir. Il implora Moïse de prier Dieu pour qu’elle soit guérie. Et quelle fut la réponse de Moïse ? ‘Tant pis pour elle. Elle a ce quelle mérite.’ Pas du tout. Remarquez sa réaction au v 13.
Nomb 12.13. Moïse cria à l’Éternel, en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la !
‘Je t’en supplie Seigneur, guéris ma sœur de sa maladie.’ On ne perçoit aucune trace de vengeance. Malgré les mauvaises paroles de Myriam, il n’y avait que de la compassion pour celle-ci. Quelle générosité de cœur ! On comprend pourquoi la Bible dit de Moïse qu’il était plus doux que tout autre homme sur la terre.
Nous saisissons maintenant le sens des paroles de Jésus quand il dit, Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre. Ils sont heureux, ceux qui sont doux, tout comme Moïse était doux, car ils posséderont le pays. Car ils recevront la terre en partage. Dieu désire que les chrétiens marchent dans la douceur, à l’exemple de Moïse. Par sa grâce, nous pouvons y parvenir.
Dans la prochaine leçon, nous nous pencherons sur la deuxième partie de cette Béatitude. Nous étudierons la signification d’avoir la terre en héritage en relation avec l’enseignement du Christ concernant le salut.
Récapitulons : ‘Qui sont les doux dont il est question dans cette Béatitude ?’ Les doux sont ceux qui mènent une vie juste. On ne peut pas être un doux sans également pratiquer la justice. Nous avons aussi observé que les doux sont ceux qui savent attendre le Seigneur. Au lieu de demander vengeance dans une cause inéquitable, ils s’en remettent à Dieu pour que la justice se rétablisse. Et finalement, nous avons vu que les doux se distinguent par leur générosité. Ils donnent avec libéralité. On se souviendra que toutes ces observations ont été tirées de l’AT, et plus spécifiquement du Ps 37.
Aujourd’hui, nous allons compléter notre étude de cette 3è Béatitude en retournant au Ps 37. Ayant dressé le portrait de l’homme doux, nous voulons nous attaquer à la question suivante : Quels sont les bénéfices spirituels dont jouissent les doux ? Ou encore, En quoi cette qualité vient-elle enrichir la vie spirituelle du croyant ? Nous tenterons de répondre à cette question en 5 points. Et vous verrez qu’en présentant chacun de ces points, la notion de recevoir la terre en héritage deviendra de plus en plus compréhensible.
Le salut tout d’abord. La douceur se rattache directement au salut. Encore une fois, le Ps 37 va nous aider à voir cette relation. À la fin de ce ps, dans les 2 derniers versets, nous lisons que Dieu sauve ceux qu’il approuve.
Ps 37.39. Le salut des justes vient de l’Éternel, il est leur forteresse au temps de la détresse.
40 L’Éternel les secourt et les délivre; il les délivre des méchants et les sauve, parce qu’ils se réfugient en lui.
Le salut des justes vient de l’Éternel… Les justes sont les doux. Tout ce qui s’applique aux justes s’applique aussi aux doux. Les doux sont ceux à qui Dieu porte secours. Il les sauve. Nous verrons un peu plus loin dans cette leçon que le salut ne se résume pas à une question de doctrines ou de bonnes œuvres. Le salut appartient à un type particulier de personne. Il appartient aux doux, aux humbles, aux justes. Et on devient cette personne par la foi en Dieu.
La paix
Deuxièmement, le doux jouit d’une paix profonde. Lisons le v. 11.
Psaume 37.11. Mais les humbles posséderont le pays, ils jouiront d’une paix totale.
Nous avons vu dans la leçon précédente que les humbles correspondent aux doux. Les doux hériteront la terre et goûteront une grande paix dans leurs cœurs.
Le Seigneur Jésus affirme la même chose en Matthieu 11. Il nous dit, Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes (Matthieu 11.29).
Et vous trouverez du repos pour vos âmes. Lorsque nous répondons à l’appel du Christ et qu’il devient notre sauveur, nous trouvons du repos. Nous avons l’âme en paix. Vous savez, nous vivons dans une société qui semble exercer une pression constante sur nous. Dans les pays capitalistes, la productivité est un sujet quotidien de discussion. On cherche constamment à faire davantage mais avec moins de ressource. L’amélioration du rendement se fait souvent au détriment des travailleurs. Lorsque ceux-ci se sentent dépassés par les événements, ils vont souvent consulter le médecin en présentant des symptômes reliés au surmenage. Mais la paix intérieure promise par Jésus ne dépend pas des circonstances externes. Elle provient d’une relation harmonieuse avec un Dieu qui sait répondre aux plus profonds besoins de nos âmes.
L’orientation spirituelle
Donc, en premier lieu, il y a le salut. Deuxièmement, il y a la paix. Et troisièmement, il y a ce que j’appellerais l’orientation spirituelle. Les doux peuvent compter sur Dieu pour les guider à travers les choix de la vie. Regardez le v. 23 du Psaume 37.
Psaume 37.23. L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie.
Quand la vie d’un homme fait plaisir au Seigneur, Dieu l’aide à orienter ses pas. Les chrétiens s’interrogent souvent sur la volonté de Dieu. Comment peut-on la connaître? Il s’agit d’une question sur laquelle reposent la plupart de nos décisions. La recherche de la volonté du Seigneur ne relève pas d’une quelconque technique par laquelle on parvient à discerner ce que Dieu désire de nous. Elle dépend surtout de l’attitude du cœur du croyant.
Si vous avez le désir de connaître la volonté du Seigneur, sachez que votre discernement sera proportionnel à l’harmonie qui existe entre l’attitude de votre cœur et le cœur de Dieu. Si votre cœur se plaît à accueillir Dieu au centre de votre vie, la volonté du Seigneur se manifestera d’elle-même à vous. Le psalmiste l’exprime en ces termes au v. 4 : Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. Que ton cœur se réjouisse dans les choses qui plaisent à Dieu, et celui-ci transformera ton cœur afin que tu marches selon sa volonté.
Il est vrai qu’il faut être à l’affût des signes que Dieu pourrait nous donner. Mais ces signes ne peuvent être perçus ni interprétés adéquatement si votre cœur n’est pas en paix avec Dieu, si vous ne trouvez aucun plaisir auprès du Seigneur, ou encore si vous avez l’impression que Dieu représente un boulet attaché à votre pied. La recherche de la volonté de Dieu doit s’effectuer dans un état d’humilité et de réceptivité. ‘Seigneur, transforme mon cœur comme bon te semblera afin que je puisse accomplir ta volonté. Fais de moi une personne qui puisse entendre ta voix et percevoir tes desseins.’ Au fur et à mesure que Dieu vous transformera au niveau de vos pensées, de vos désirs, et de votre caractère, sa volonté se révélera à vous. Ainsi, le doux peut compter sur une assistance divine dans la direction de sa marche spirituelle.
La victoire
Quatrièmement, il y a l’assurance de la victoire. Le doux trouvera la victoire. Écoutez le Psaume 149.4.
Psaume 149.4. Car le Seigneur favorise son peuple; il pare de victoire les humbles.
Les doux sont ceux qui auront la victoire. Il y a une tendance naturelle à penser qu’il faut être durs et forts pour gagner dans ce monde. Dans la pensée chinoise, il existe un adage qui fait mention d’un homme fort et puissant en le décrivant comme ‘un homme qui marche à la manière d’un tigre.’ Le monde spirituel fonctionne selon un tout autre principe. Si on veut décrire une personne forte spirituellement, il faudrait plutôt parler d’un homme qui marche comme une brebis.
Le Seigneur Jésus a dit, Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (Matthieu 10.16). Les disciples sont comparés à des brebis, des animaux très vulnérables, il faut en convenir. Qui protégera ces animaux sans défense au milieu des loups? Nous lisons en Romains 8.36-37 cette belle promesse.
Romains 8.36. C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
‘On nous traite comme des brebis destinées à l’abattoir’, nous dit Paul, ‘mais à tous les jours, Dieu se porte à notre défense pour nous assurer la victoire.’ Ce sont les doux que Dieu pare ainsi de victoire.
Vous savez, en Matthieu 21.9, on retrouve cette description de Jésus, entrant humblement à Jérusalem, assis sur le dos d’une ânesse. Et la foule ne cessait de crier, Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! À quoi cet incident vous fait-il penser? Avez-vous saisi le sens de ce qui arrivait à ce moment-là? L’âne est un animal de paix, une bête de somme qui pouvait être utilisée par n’importe qui. Par comparaison à l’âne, le cheval était un animal de guerre, monté par des soldats à des fins militaires. Beaucoup de passages bibliques font mention de leur présence et de leur utilisation lors de combats. Ici, Jésus a choisi un âne plutôt qu’un cheval pour se montrer en public. Nous avons ainsi le contraste d’un Seigneur qui entre triomphalement à Jérusalem, mais assis humblement sur le dos d’un âne. Dieu donnera aux doux la victoire pour parure. Par la grâce de Dieu, les doux sont plus que vainqueurs.
L’héritage
Le cinquième et dernier point concerne l’héritage que recevra le doux. Les doux hériteront de la terre. Il s’agit ici d’une notion très importante. Qu’est-ce qu’on entend par l’expression ‘hériter la terre.’ Quelle est la nature exacte de ce don de Dieu?
Écoutez bien ce que je vais vous dire. Dans la première Béatitude, le Seigneur Jésus déclare que le royaume des cieux appartient aux pauvres en esprit. Ici, dans la troisième Béatitude, Jésus affirme que les doux hériteront de la terre. Nous sommes donc en présence de deux dons de Dieu : le royaume des cieux et la terre. S’agit-il de deux héritages différents? Est-ce qu’on hérite d’abord du royaume des cieux et ensuite on obtiendra la terre? Pas tout à fait. En réalité, il s’agit, dans un sens, de la même entité, d’un seul et même héritage. Car voyez-vous, le royaume des cieux sera établi sur la terre. Dieu a réservé un futur pour notre monde terrestre. Il veut que son gouvernement céleste soit institué sur la terre. C’est pourquoi dans la prière du ‘Notre Père’, en Matthieu 6.10, Jésus nous demande de prier, Que ton règne vienne. Que ton règne vienne où? Que ton règne vienne sur la terre! C’est d’ailleurs ce que dit le reste de la prière. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. C’est ici, sur cette terre, que la volonté de Dieu sera établie, comme elle l’est actuellement dans son royaume céleste.
Dieu n’a pas laissé la terre à elle-même. Certains chrétiens ont une opinion plutôt pessimiste de la terre et se disent tout bas, ‘Tant pis pour ce qui devient de la terre et tous ses problèmes. Je m’en vais au ciel, et c’est tout ce qui compte.’ Faisons attention à ce qu’une telle idée simpliste ne devienne la nôtre. Le doux héritera la terre. Dieu désire établir son royaume dans ce monde, sur cette terre. Le Christianisme ne s’évade pas des réalités de notre monde. Il ne refuse pas de faire face aux problèmes qui affectent la terre. Dieu se préoccupent des affaires de notre monde. Il a créé la terre avec la ferme intention d’y établir sa justice.
Donc, lorsque son règne viendra sur terre, sa volonté y sera parfaitement accomplie, comme c’est le cas maintenant au ciel. Arrivez-vous à discerner le royaume des cieux autour de vous, en ce moment même? Il est déjà là, à nos portes, sous une forme imparfaite. Tout sera achevé lors du retour de Jésus. La Bible nous révèle que les croyants auront un rôle important à jouer lorsque Dieu aura établi son gouvernement sur la terre. Les saints y régneront avec lui. Voyez-vous, l’héritage des doux implique une certaine responsabilité de leur part. Il ne s’agit pas d’un don que l’on reçoit passivement. Dieu nous donnera le privilège de régner avec lui. Il y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle, et les saints, i.e., les humbles, les doux, ceux-ci régneront avec Dieu. Apocalypse 5.10 traite justement du règne à venir des saints. Il est écrit que l’Agneau a fait d’eux (i.e., les saints, les croyants) un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Quel futur excitant! Rien qu’à y penser, j’en ai le cœur qui palpite.
Une nouvelle personne
Ceci m’amène à vous parler de l’enseignement du Christ concernant le salut car il existe un lien direct entre les Béatitudes et le plan du salut de Dieu. Tout d’abord, revoyons certaines notions de base du salut. Vous les connaissez sans doute. Jésus enseigne un salut qui ne repose pas sur l’adhésion à certaines doctrines. Même si ces doctrines sont justes et vraies, elles ne suffisent pas à elles seules à sauver les âmes. Par ailleurs, les bonnes œuvres ne forment pas non plus la base du salut des chrétiens, même si leur présence est nécessaire. Or, si on ne peut pas compter ni sur les doctrines ni sur les bonnes actions, comment parvient-on au salut tel que promis par Dieu? Par une foi sincère qui permet à la grâce et la puissance de Dieu de nous transformer en de nouvelles personnes. Nous sommes sauvés par le biais de la foi qui ouvre la porte à la grâce de Dieu et dont la puissance fait de nous de nouvelles créatures.
À quoi ressemblent ces nouvelles personnes que Dieu a transformées? Il en est justement question dans les Béatitudes. Les Béatitudes décrivent les caractéristiques de ces hommes et de ces femmes au cœur renouvelé. Dieu bénit l’homme qui possède la qualité d’être pauvre en esprit. Celui-ci jouit de l’approbation du Seigneur car il pleure sur le péché. Il est appelé ‘bienheureux’ par Dieu à cause de sa douceur.
J’aimerais vous expliquer ce lien merveilleux entre l’évangile du royaume de Dieu et les problèmes de l’humanité. Nos problèmes sont nombreux et souvent fort complexes. Les solutions, quand elles existent, ne semblent rien régler de façon définitive. Lorsqu’un conflit prend fin, un autre éclate ailleurs. L’évangile de Christ possède cette caractéristique unique : elle s’attaque à la source de nos problèmes. Et quelle est la racine de nos maux? Le cœur de l’homme. Si on veut vraiment trouver des solutions efficaces pour les maux qui affligent notre société, il faut pouvoir toucher le cœur de l’homme afin de le rendre pur et intègre.
On ne trouvera rien de plus efficace. Vous pouvez tenter de changer la condition économique de l’homme. Vous pouvez investir dans son éducation. Vous pouvez essayer d’améliorer son état de santé. Mais si vous ne faites rien pour réformer son cœur, l’homme demeurera la même personne au caractère égocentrique. Et les mêmes problèmes qui font obstacle à la paix dans le monde depuis le début vont continuer à se perpétuer.
À chaque année, un certain nombre de personnes sont tuées par des armes à feu. Qu’il s’agisse d’accidents ou d’actes criminels, il y a eu assez de victimes dans notre pays pour susciter un débat autour de la question du contrôle des armes à feu. Dans le but de diminuer les chances qu’un fusil soit utilisé à des fins criminelles, le gouvernement a passé une loi controversée obligeant tous les propriétaires d’armes à feu à s’enregistrer. Certains ont félicité le gouvernement pour avoir pris l’initiative d’une telle mesure. D’autres l’ont critiqué à cause de toutes les contraintes et des coûts prohibitifs que cela occasionne. On se demande si cette loi sauvera vraiment des vies. Et si oui, à quel prix?
Je suis loin d’être sûr que cette politique d’enregistrement diminuera le nombre total de crime dans notre pays. Car les armes à feu ne constituent pas le problème primaire. Ce sont ceux qui manipulent les armes qui présentent un problème. Fondamentalement, le problème réside dans le cœur de l’homme, un cœur enclin à faire le mal. Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas soigné son cœur, sa malice va continuer à faire des ravages. Indépendamment de l’arme utilisée, il y a aura toujours des meurtres. J’ai eu l’occasion à quelques reprises de soigner des patients dont le corps était criblé de balles. Le drame venait tout juste de se produire, avec le sang qui s’écoulait encore des blessures. Et je peux vous affirmer que si un criminel est déterminé à commettre un meurtre, il le fera peu importe l’arme qui tombera sous sa main. Sa haine et sa colère ne disparaîtront pas parce qu’il n’a pas d’armes à feu à sa disposition.
Alors si on veut vraiment s’occuper de cette question ou de toute autre question, il faut aller au fond du problème. Il faut changer le cœur de l’homme. Il n’y a pas d’autre moyen. On ne parviendra pas à améliorer ce monde de façon déterminante sans toucher le cœur de chaque individu. Et pour que cela se produise, Dieu doit intervenir. Il doit transformer le cœur des hommes.
Il y a un dicton chinois qui illustre bien cette vérité. Certains aiment afficher ces mots remplis de sagesse dans leur maison. Voici ce que le dicton affirme.
‘Si la justice réside dans le cœur, il y aura de la beauté dans le caractère.
S’il y a de la beauté dans le caractère, il y aura de l’harmonie dans la maison.
S’il y a de l’harmonie dans la maison, il y aura de l’ordre dans la nation.
Et s’il y a de l’ordre dans la nation, il y aura de la paix sur la terre.’
Ces mots ne proviennent pas d’un chrétien même s’ils font mention d’une justice habitant le cœur de l’être humain. Mais ils montrent de belle façon la vérité biblique selon laquelle il faut d’abord s’occuper du cœur malade de l’homme avant d’aspirer à autres choses. Lorsqu’on parvient à toucher le cœur de l’homme et à le délivrer de ses tendances malicieuses, on pourra alors hériter d’une terre où la justice de Dieu régnera. Une société nouvelle prendra forme, une société dans laquelle chaque individu prendra soin de son prochain plutôt que de chercher à l’exploiter. Que diriez-vous d’une communauté où chacun, dans un esprit d’humilité et de douceur, considère l’autre comme meilleur que lui-même?
Les Béatitudes dans le plan de Dieu
Commencez-vous à percevoir le plan de Dieu pour les hommes? Les Béatitudes occupent une place primordiale dans ce plan car elles décrivent le caractère des habitants de cette nouvelle communauté spirituelle. Cette description est tout à fait claire et simple.
Vous savez, Dieu est à l’œuvre à tout instant dans notre monde. Il parcoure la terre entière, cherchant des hommes et des femmes selon son cœur, des hommes et des femmes qui répondront par la foi à son invitation. Je peux imaginer notre Dieu parcourir du regard toute la terre pour affermir les pas de ceux dont le cœur est tourné vers lui. Ceux-ci règneront avec lui. Ils joueront un rôle-clé dans la construction de cette nouvelle terre.
Dieu est en train de fonder une nouvelle société sur la terre, une société qui sera à l’image du royaume des cieux et dans laquelle sa justice régnera. Cette société sera composée d’êtres humains au cœur transformé par l’Esprit Saint à l’image du Christ. Ils régneront avec Dieu dans son royaume. C’est d’ailleurs ce que Jésus a proclamé durant son ministère terrestre. Dès les premiers instants, il a souligné l’arrivée imminente du royaume de Dieu en disant, Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Matthieu 4.17). Le règne de Dieu est près de nous. Il sera bientôt établi sur la terre. Toute autorité sur terre devra céder sa place au gouvernement de Dieu. Le royaume de Dieu sera composé de personnes qui auront pleuré sur leurs péchés, exprimant à Dieu un douloureux et sincère repentir de leurs fautes. On reconnaît ce type d’individu par leur pauvreté en esprit, par leur douceur.
Aucun changement ne pourrait se produire dans le cœur de l’homme sans l’assistance de l’Esprit Saint. C’est pourquoi la douceur est considérée comme étant un fruit de l’Esprit en Galates 5.23. Livrés à nous-mêmes, nous n’avons aucun moyen d’améliorer notre condition spirituelle. Nous avons besoin de l’aide surnaturelle du Seigneur pour y parvenir.
Lorsque nous écoutons Jésus prononcer son Sermon sur la Montagne, il faut savoir comprendre son enseignement dans le contexte du plan global de Dieu pour son royaume. Dieu a prévu un plan très spécifique pour le salut de ce monde. Il nous dit, ‘Les Béatitudes, de même que l’ensemble du Sermon sur la Montagne, font partie d’un plan magnifique que j’ai conçu pour sauver les hommes. La méchanceté disparaîtra du cœur des hommes. Ceux qui resteront avec moi régneront sur la terre. On les reconnaît par le caractère qu’il dégage et dont les qualités sont décrites dans les Béatitudes. Je me chargerai de faire le nécessaire pour que cette transformation se réalise chez ceux qui auront la foi en moi. Mon royaume se composera d’hommes et de femmes qui auront connu une nouvelle naissance par laquelle ils deviennent de nouvelles créatures en Christ.’
Prions Dieu qu’il réalise son plan en chacun de nous. Prions Dieu que nous ayons un cœur réceptif à sa grâce et sa puissance, éléments essentiels de la nouvelle naissance. Prions Dieu qu’il nous accorde une place dans son merveilleux royaume.
Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.
http://www.entretienschretiens.com/012%20Heureux%20les%20doux%20(1)%20-%20Mt%205(5).htm
A toi Théo, je dédicace ce fil. Tu es pour moi le poteau
indicateur vers la douceur et l'humilité du Coeur
de Jésus et je rends grâce à Dieu pour le cadeau que Dieu nous fait.
Alors ne change pas ta route en enfourchant un cheval de bataille même si elle
peut être justifiable.
Nous perdons alors douceur et paix, cela devient un paradoxe. Pour être artisan de paix,
nous devons commencer à faire la paix en nous et demander à Dieu le secours de son Esprit
pour demeurer dans la paix.
Tu aimes tout le monde sur ce forum, continue à les aimer, et fais confiance à Dieu et à tes
prières pour le reste, mon doux ami. J'ai compris hier dans mes prières,
que pour être paix, je dois imiter Jésus chez Ponce Pilate.
Je dois apprendre à me taire lorsque l'on m'accuse et prier dans mon coeur pour celui ou celle
qui me calomnie.
En sachant que les prises de positions quelles qui soient de certaines personnes, sont jouées
d'avance et que je ne peux rien y changer. La peur de perdre tous mes amis, me motivaient
jusqu'à ce jour. Plus maintenant.
J'ai compris que cet épreuve que Dieu permet va révéler à la lumière qui sont vraiment mes amis.
Que Dieu nous bénisse et nous donne la grâce de demeurer dans la Paix et la Douceur de Jésus
par son Esprit. Merci Théo de continuer à être artisan de Paix et de Douceur. Lumen
Nous allons poursuivre aujourd’hui notre étude des Béatitudes, cette partie de l’enseignement du Christ qui traite de la joie spirituelle du chrétien. La 3è Béatitude que nous rapporte Mat 5.5. Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre!
Ils sont heureux ceux qui sont doux. Bienheureux est l’homme doux. Dieu l’a béni car il aura la terre en héritage.
Comment décrire le portrait de l’homme doux ? À quoi ressemble-t-il ? Qu’est-ce qui le caractérise ?
C’est ce que nous tenterons d’expliquer.
Une qualité spirituelle
La notion de douceur dans ce passage n’a rien à avoir avec la faiblesse de caractère, ou la nonchalance d’un esprit insouciant, ou encore la mollesse d’une personne. Il ne s’agit pas d’une caractéristique naturelle de la personnalité mais plutôt d’une qualité spirituelle. Elle est mentionnée par l’apôtre Paul en Gal 5.23 comme étant un fruit de l’Esprit ("Mais le fruit de l’Esprit est … douceur"). Certaines Bibles utilisent le mot ‘débonnaire’, une traduction plutôt faible si vous voulez mon avis. ‘Heureux les débonnaires.’ Cette traduction donne l’impression qu’il s’agit d’individus inoffensifs et bonasses qui ont peur des conflits. Or je ne crois pas que Jésus parlait de ce type de personnes.
On a souvent mentionné que la douceur, la pauvreté d’esprit et l’humilité correspondent à une seule et même chose. Et je suis de ceux qui partagent cette opinion. Être doux, c’est aussi être pauvre en esprit, et c’est aussi être humble. C’est pourquoi la Bible Édition de Genève a la traduction, Heureux les humbles de cœur, car ils hériteront la terre ! Tout ce que nous avons déjà dit sur la pauvreté en esprit et l’humilité s’applique également à la douceur. En étudiant le sujet de la douceur chrétienne aujourd’hui, nous aurons l’occasion d’approfondir davantage cette importante qualité spirituelle.
Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! Comment comprendre cette Béatitude? Comme cela arrive souvent, ces mots trouvent leur origine dans le texte de l’AT. En effet, le livre des Psaumes contient un verset presque identique à Mat 5.5. Il s’agit plus exactement du Ps 37.11. Pour comprendre cette Béatitude de l’év. de Matthieu, je vous recommande de lire attentivement le Ps 37, et plus particulièrement le v 11.
Ps 37.11. Les humbles posséderont le pays et feront leurs délices d’une paix complète.
La similarité entre ce verset des Psaumes et celui des Béatitudes peut se voir ainsi : Comme on l’a mentionné plus tôt, les humbles sont les doux. On parle des mêmes personnes. Le privilège de ‘posséder le pays’ dans le livre des Psaumes est synonyme de l’expression ‘hériter la terre’ dans les Béatitudes. Le mot hébreu yarash, traduit ici par ‘posséder’, comporte 2 aspects principaux dans l’AT :
- Dans le contexte militaire, il correspond à l’action de prendre possession d’un territoire et d’en contrôler les activités.
- Dans le contexte civil, il s’agit de prendre possession dans le sens d’un héritage. C’est pourquoi on peut dire que ‘posséder le pays’ a la même signification que ‘hériter la terre’.
Le verbe ‘posséder’ apparaît 5 fois dans le Ps 37. C’est un mot important pour notre étude car il va nous aider à définir clairement le caractère de l’homme doux ou humble. En mettant en parallèle les 5 versets où l’expression ‘posséder la terre’ est utilisée, nous serons en mesure de dresser le portrait de celui qui possédera ou héritera la terre (le doux). Ainsi, la définition du mot ‘doux’ se dessinera progressivement. Nous y reviendrons dans un instant.
Pour le moment, je vous invite à ouvrir votre Bible et à lire lentement le Ps 37. Nous allons nous servir de ce Ps pour déterminer les caractéristiques de ceux que la Bible appelle les doux. À cet égard, je vais citer plusieurs versets tirés de ce Psaume. Je n’aurai pas le temps de le lire dans son entier mais je vous suggère de prêter une attention particulière aux passages qui seront utilisés dans notre étude.
3 caractéristiques s’appliquent au doux :
Les doux sont les justes
Ps 37.11. Les humbles posséderont le pays et feront leurs délices d’une paix complète.
Cette relation devient encore plus évidente lorsque nous regardons le verset parallèle : v 29 (prenez note de l’analogie).
Ps 37.29. Les justes posséderont le pays, et ils y demeureront à jamais.
Voyez-vous le parallèle? Les humbles, ceux que les Béatitudes appellent les doux, sont les justes. Ils sont ceux qui posséderont le pays. Ils sont ceux qui hériteront de la terre et qui l’habiteront pour toujours. Voilà donc mon 1er point. Dans la pensée biblique, on ne peut pas être doux sans être juste. Les doux sont les justes. Et les justes sont les doux. Dieu a fait la promesse qu’il donnera la terre en héritage aux doux, aux justes. Ce sont eux qui posséderont la terre.
Petite parenthèse concernant la justice chrétienne. En 1Jean 3.7, nous lisons, … Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même (le Seigneur) est juste. L’apôtre Jean déclare que le juste est celui qui pratique la justice. Il faut donc rappeler que tenir des propos soulignant l’importance de la droiture dans la foi chrétienne c'est bien, mais cela ne suffit pas. Il faut pratiquer. Le discours du chrétien doit toujours s’accompagner d’un comportement qui supporte ses paroles. C’est pourquoi dans le Ps 37, on utilise le terme ‘saints’ pour désigner les justes. Lisons le v 28.
Ps 37.28. Car l’Éternel aime la droiture, et il n’abandonnera pas ses saints (ceux qui marchent dans la droiture) …
J’aime bien cette traduction de la Bible Darby qui utilise ici le mot ‘saints’ dans le même sens que les justes (ceux qui vivent dans la justice et la piété). Pourquoi sont-ils appelés des ‘saints’ dans le Ps 37 ? Le v 31 nous en donne la raison : car la loi de Dieu est gravée dans leurs cœurs. La loi de son Dieu est dans son cœur (v 31)… Lorsque la Bible affirme que la loi de Dieu réside dans leurs cœurs, elle parle de toute évidence de ceux qui pratiquent la juste loi de Dieu. Il en est de même pour les doux puisqu’ils sont les justes. Les doux sont les justes et les justes sont les doux. Ils mettent en pratique la justice.
Les doux attendent le Seigneur
Le 2è trait distinctif qui caractérise le doux est le suivant : le doux est celui qui sait attendre le Seigneur. Il est patient et compte sur l’Éternel.
Ps 37.9. Car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le Seigneur posséderont le pays.
La structure de cette phrase ressemble à celle d’un verset que nous avons cité. Encore une fois, nous reconnaissons les mots ‘posséder le pays’. Nous avons vu précédemment que les doux posséderont le pays. Les justes posséderont le pays. Nous lisons maintenant que ce sont ceux qui attendent le Seigneur qui posséderont le pays. Comment pourrait-on définir cette caractéristique, ‘attendre le Seigneur’? L’expression ‘attendre le Seigneur’ désigne une certaine tranquillité d’esprit, une certaine quiétude.
Au v. 7, il est écrit, Garde le silence devant l’Éternel, et attends-toi à lui. Le psalmiste nous exhorte à attendre le Seigneur et il nous dit dans ce même verset en quoi cela consiste. Ne t’irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, contre l’homme qui accomplit de mauvais desseins. Celui qui attend le Seigneur ne s’irrite pas contre l’homme qui réussit. Le mot hébreu traduit ici par le verbe ‘irriter’ contient la notion de chaleur, de feu. On s’irrite dans le sens de s’enflammer, de brûler de colère, de s’échauffer sous la frustration.
‘Ne vous mettez pas en colère contre celui qui prospère,’ nous dit le psalmiste. La colère est dirigée contre l’homme mauvais qui vit dans la voie du succès. Cela nous offusque. Nous sentons une colère ardente nous monter au visage lorsque nous voyons les méchants prospérer alors que les justes se font bafouer. Nous connaissons tous des gens qui trichent le gouvernement en ne déclarant qu’une portion de leurs revenus et qui vivent sur un grand pied. D’un autre côté, nous connaissons aussi des gens honnêtes qui se font un devoir de payer tous leurs impôts malgré des revenus qui permettent à peine de suffire à leurs besoins essentiels. Cette injustice apparente nous révolte.
Écoutez maintenant le verset suivant. Laisse la colère, abandonne la fureur; ne t’irrite pas, ce serait mal faire (Ps 37.8.). Ne te laisse par entraîner par la colère car cela ne mènerait qu’au mal. Pourtant, tout bas dans votre cœur, vous vous dites, ‘Pourquoi ne devrais-je pas être furieux? Cette inégalité justifie ma colère. N’ai-je pas raison?’ La réponse du psalmiste montre une toute autre façon de voir les choses. Retournons au v. 9. ‘Ne vous abandonnez pas à la colère. Ne vous irritez point.’ Pourquoi ? Car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le Seigneur posséderont le pays. ‘Nous n’avons rien à craindre. Dieu s’occupera personnellement de cette injustice. Notre Dieu est un Dieu juste. Quiconque commet le mal ne pourra échapper au juste jugement de Dieu. Tôt ou tard, la justice de Dieu se fera sentir. Dieu défend le juste et condamne le méchant.’
La notion d’un Dieu protecteur, prenant la défense de ceux qui sont injustement traités, resurgit de nouveau dans le Sermon sur la Montagne lorsque Jésus dit, Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre (Mat 5.39). Ce verset ne fait pas l’éloge de l’être passif qui se laisse abuser sans opposition. Il souligne plutôt la nécessité d’accepter les injustices de notre monde sans user de représailles. La Bible nous demande de rester en silence devant le Seigneur, de l’attendre, et de compter sur lui pour que la justice se rétablisse. Si on porte atteinte à votre personne, ne ripostez pas avec un esprit de vengeance. Laissez Dieu prendre votre défense. Ce principe spirituel apparaît tant dans le livre des Psaumes que dans le Sermon sur la Montagne.
Vous savez, il y a dans notre monde une loi qui semble expliquer le rôle de l’agressivité dans le comportement humain. Il s’agit de la loi du plus fort. Les plus forts et les plus habiles sont ceux qui parviennent à imposer leur volonté. Ils ont appris à se battre pour survivre dans un monde dur. Il faut savoir se défendre, se dit-on, sinon on risque de se faire piétiner par les plus malins. Si on ne se protège pas, qui va venir à notre secours ? Personne !... Vraiment ? Il semble logique de raisonner de cette façon, du moins pour l’homme naturel. Mais dans le monde spirituel, ce raisonnement devient invalide. Nous devons changer notre manière de penser. Dans le monde spirituel, notre force ne provient pas de notre personne. La source de la puissance spirituelle se trouve en Dieu. Regardez le v. 34.
Ps 37.34. Attends-toi à l’Éternel, et garde sa voie ; et il t’élèvera afin que tu possèdes le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras.
Ce verset nous informe que Dieu élèvera ceux qui auront attendu le Seigneur. Humilie-toi devant l’Éternel. Espère en Dieu. Et il t’exaltera. Il t’élèvera et tu posséderas le pays. Les doux sont ceux que Dieu exaltera par sa puissance.
Il y a ici un principe de puissance spirituelle qu’il faut savoir appliquer adéquatement. Dieu est incontestablement à l’œuvre pour protéger notre condition spirituelle. La puissance de Dieu se manifestera dans nos vies à condition de ne pas résister à l’œuvre du Saint Esprit en nous. Ainsi la force d’une personne dans le monde spirituel est une question de puissance, de puissance spirituelle. Cette puissance qui vient d’en haut est attribuée à ceux qui attendent patiemment le Seigneur.
Les doux sont généreux
La 3è caractéristique du doux porte sur sa générosité. Écoutez le v. 22 et observez à nouveau la répétition de la même expression.
Ps 37.22. Car ceux que bénit l’Éternel possèdent le pays, et ceux qu’il maudit sont retranchés.
Qui sont ceux qui possèderont le pays ? Ceux que Dieu bénit. Et qui sont ceux que l’Éternel bénit ? Pour répondre à cette question, il faut lire le v 21, où il est écrit que le juste est compatissant et qu’il donne généreusement. Dieu bénit ceux qui partagent leurs avoirs. Il est si généreux qu’en donnant, il fait montre de compassion. Regardez bien le v 26 : Toujours il est compatissant, et il prête ; et sa postérité est bénie. Le doux est une personne généreuse. Il donne et donne et prête sans cesse, démontrant un cœur compatissant.
Prenez note de cette intéressante observation concernant le doux et la générosité qui le distingue. Voici ce que le psalmiste nous dit au v 25.
Ps 37.25. J’ai été jeune, j’ai vieilli; et je n’ai pas vu le juste abandonné, ni sa descendance mendiant son pain.
‘J’ai vécu bien des années et me voilà vieux,’ nous raconte le psalmiste. Mais je n’ai jamais vu le juste ou le doux abandonné par le Seigneur. Je n’ai pas vu non plus leurs descendants mendier leur pain.’ C’est pourquoi il fait confiance en l’Éternel. Les doux ne seront jamais abandonnés. On ne verra pas leurs enfants errer dans la rue, réduits à mendier leur nourriture, car Dieu pourvoira aux besoins de ses fidèles.
Est-ce que cela vous rappelle un enseignement du NT? Il s’agit encore une fois de l’enseignement donné par Jésus dans son Sermon sur la Montagne. Essayez de vous souvenir de ses paroles au ch 6 de Matt. ‘Faites confiance à Dieu et il subviendra à tous vos besoins. Cherchez d’abord le royaume des cieux et tout le reste vous sera donné par surcroît. Car si Dieu s’occupe des oiseaux du ciel et des fleurs des champs, à plus forte raison il prendra soin de vous. Vous pouvez en être assurés.’ Cette conviction encourage le doux à se montrer des plus généreux. Il fait grâce et donne sans chercher à se faire rembourser.
Nous commençons maintenant à avoir une compréhension plus précise de ceux que Jésus appelle les doux dans les Béatitudes. Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! Il s’agit d’une qualité spirituelle présentant plusieurs aspects. Ainsi nous avons vu que les doux marchent dans la droiture. Les doux attendent patiemment le Seigneur. Et finalement, les doux font preuve d’une grande générosité envers leurs prochains.
Un exemple de douceur
Il y a dans la Bible un personnage dont on dit qu’il était rempli de douceur. En fait, les Écritures affirment qu’il était le plus doux de tous les hommes. Personne ne pouvait se mesurer à lui quand il s’agissait d’être doux.
Nomb 12.3. Et cet homme, Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre.
Moïse était cet homme. Il était très doux. Certaines traductions utilisent le mot ‘humble’. Or, Moïse était un homme très humble… (La Colombe). Dans la version des Septante (la traduction grecque de l’AT), nous retrouvons le mot praus. Il s’agit du même mot grec utilisé en Mat 5.5 et qu’on a traduit par le mot ‘doux’. Dans le texte hébreu de l’AT, le mot traduit par ‘doux’ ou ‘humble’ est également utilisé pour signifier la pauvreté, qu’elle soit matérielle ou en esprit. C’est pourquoi je vous ai fait remarquer au début de cette leçon que la douceur, l’humilité, et la pauvreté en esprit ont pour sens la même qualité spirituelle. Ce sont des termes équivalents. Être doux, c’est être pauvre en esprit, c’est être humble.
Donc Moïse était un homme très humble, plus doux qu’aucun autre être humain sur terre. Mais comment la Bible peut-elle faire une telle déclaration ? Dans quel sens Moïse était-il si doux ? Regardons l’incident qui se produit au ch 12 du livre des Nombres.
Cette histoire implique le frère et la sœur de Moïse. Miryam et Aaron avaient visiblement de la rancune contre Moïse. Ils tirèrent avantage de leurs liens fraternels pour critiquer ouvertement leur jeune frère. En effet, Moïse avait épousé une femme kouchite ou éthiopienne, et ce mariage était au cœur de leur litige. Miryam et Aaron ne pouvaient pas approuver une telle union. Un Hébreu a le devoir de marier une personne de sa race. Il n’a pas à chercher ailleurs. Ils étaient scandalisés de voir Moïse prendre pour épouse une femme qui n’avait aucune association ancestrale avec le peuple hébreu.
Nomb 12.1. Miryam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme kouchite qu’il avait prise, car il avait pris une femme kouchite.
Leurs reproches ne s’arrêtaient pas là. Ils avaient d’autres choses à dire à Moïse.
Nomb 12.2. Ils dirent: Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? Et l’Éternel l’entendit.
En d’autres mots, ils se plaignaient d’avoir bien peu de place sous le leadership de Moïse. ‘Es-tu le seul à être un prophète ici, Moïse ? Qu’en est-il de nous ?’ Il y avait au cœur de leur dispute une jalousie cachée. Dieu avait fait de Moïse le chef du peuple choisi, le principal prophète de la nation juive. Myriam et Aaron commençaient à envier la position de leur frère. Cette jalousie les poussa finalement à parler contre Moïse au sujet de son mariage et de son leadership.
C’est ici que Moïse montre toute son humilité, toute sa douceur. On ne le voit pas dire, ‘Pourquoi m’attaquez-vous de la sorte ? Vous ne dites que des sottises. C’est moi que Dieu a choisi pour diriger la nation. Vous n’avez pas à me critiquer ainsi.’ Il semble que Moïse ait choisi de ne pas s’engager dans un affrontement contre ses agresseurs. Il n’a pas dit un seul mot en guise de riposte. Au lieu de rendre la pareille avec sa bouche, je suis convaincu que Moïse a gardé le silence devant l’Éternel. Il l’a attendu. Et c’est justement pour souligner cette attitude que nous avons au v3 la déclaration selon laquelle Moïse était un homme exceptionnellement doux. S’il en était autrement, on aurait pu ignorer ce verset, passant immédiatement du v 2 au v 4, et rien n’aurait changé quant à la signification du reste du passage.
Rempli de douceur et de compassion
Dieu a puni Myriam pour avoir tenu des propos insultants à l’égard de son frère. Le v.10 nous informe qu’elle fut frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Voyant ce qui arrivait à Myriam, Aaron se devait de réagir. Il implora Moïse de prier Dieu pour qu’elle soit guérie. Et quelle fut la réponse de Moïse ? ‘Tant pis pour elle. Elle a ce quelle mérite.’ Pas du tout. Remarquez sa réaction au v 13.
Nomb 12.13. Moïse cria à l’Éternel, en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la !
‘Je t’en supplie Seigneur, guéris ma sœur de sa maladie.’ On ne perçoit aucune trace de vengeance. Malgré les mauvaises paroles de Myriam, il n’y avait que de la compassion pour celle-ci. Quelle générosité de cœur ! On comprend pourquoi la Bible dit de Moïse qu’il était plus doux que tout autre homme sur la terre.
Nous saisissons maintenant le sens des paroles de Jésus quand il dit, Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre. Ils sont heureux, ceux qui sont doux, tout comme Moïse était doux, car ils posséderont le pays. Car ils recevront la terre en partage. Dieu désire que les chrétiens marchent dans la douceur, à l’exemple de Moïse. Par sa grâce, nous pouvons y parvenir.
Dans la prochaine leçon, nous nous pencherons sur la deuxième partie de cette Béatitude. Nous étudierons la signification d’avoir la terre en héritage en relation avec l’enseignement du Christ concernant le salut.
Récapitulons : ‘Qui sont les doux dont il est question dans cette Béatitude ?’ Les doux sont ceux qui mènent une vie juste. On ne peut pas être un doux sans également pratiquer la justice. Nous avons aussi observé que les doux sont ceux qui savent attendre le Seigneur. Au lieu de demander vengeance dans une cause inéquitable, ils s’en remettent à Dieu pour que la justice se rétablisse. Et finalement, nous avons vu que les doux se distinguent par leur générosité. Ils donnent avec libéralité. On se souviendra que toutes ces observations ont été tirées de l’AT, et plus spécifiquement du Ps 37.
Aujourd’hui, nous allons compléter notre étude de cette 3è Béatitude en retournant au Ps 37. Ayant dressé le portrait de l’homme doux, nous voulons nous attaquer à la question suivante : Quels sont les bénéfices spirituels dont jouissent les doux ? Ou encore, En quoi cette qualité vient-elle enrichir la vie spirituelle du croyant ? Nous tenterons de répondre à cette question en 5 points. Et vous verrez qu’en présentant chacun de ces points, la notion de recevoir la terre en héritage deviendra de plus en plus compréhensible.
Le salut tout d’abord. La douceur se rattache directement au salut. Encore une fois, le Ps 37 va nous aider à voir cette relation. À la fin de ce ps, dans les 2 derniers versets, nous lisons que Dieu sauve ceux qu’il approuve.
Ps 37.39. Le salut des justes vient de l’Éternel, il est leur forteresse au temps de la détresse.
40 L’Éternel les secourt et les délivre; il les délivre des méchants et les sauve, parce qu’ils se réfugient en lui.
Le salut des justes vient de l’Éternel… Les justes sont les doux. Tout ce qui s’applique aux justes s’applique aussi aux doux. Les doux sont ceux à qui Dieu porte secours. Il les sauve. Nous verrons un peu plus loin dans cette leçon que le salut ne se résume pas à une question de doctrines ou de bonnes œuvres. Le salut appartient à un type particulier de personne. Il appartient aux doux, aux humbles, aux justes. Et on devient cette personne par la foi en Dieu.
La paix
Deuxièmement, le doux jouit d’une paix profonde. Lisons le v. 11.
Psaume 37.11. Mais les humbles posséderont le pays, ils jouiront d’une paix totale.
Nous avons vu dans la leçon précédente que les humbles correspondent aux doux. Les doux hériteront la terre et goûteront une grande paix dans leurs cœurs.
Le Seigneur Jésus affirme la même chose en Matthieu 11. Il nous dit, Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes (Matthieu 11.29).
Et vous trouverez du repos pour vos âmes. Lorsque nous répondons à l’appel du Christ et qu’il devient notre sauveur, nous trouvons du repos. Nous avons l’âme en paix. Vous savez, nous vivons dans une société qui semble exercer une pression constante sur nous. Dans les pays capitalistes, la productivité est un sujet quotidien de discussion. On cherche constamment à faire davantage mais avec moins de ressource. L’amélioration du rendement se fait souvent au détriment des travailleurs. Lorsque ceux-ci se sentent dépassés par les événements, ils vont souvent consulter le médecin en présentant des symptômes reliés au surmenage. Mais la paix intérieure promise par Jésus ne dépend pas des circonstances externes. Elle provient d’une relation harmonieuse avec un Dieu qui sait répondre aux plus profonds besoins de nos âmes.
L’orientation spirituelle
Donc, en premier lieu, il y a le salut. Deuxièmement, il y a la paix. Et troisièmement, il y a ce que j’appellerais l’orientation spirituelle. Les doux peuvent compter sur Dieu pour les guider à travers les choix de la vie. Regardez le v. 23 du Psaume 37.
Psaume 37.23. L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie.
Quand la vie d’un homme fait plaisir au Seigneur, Dieu l’aide à orienter ses pas. Les chrétiens s’interrogent souvent sur la volonté de Dieu. Comment peut-on la connaître? Il s’agit d’une question sur laquelle reposent la plupart de nos décisions. La recherche de la volonté du Seigneur ne relève pas d’une quelconque technique par laquelle on parvient à discerner ce que Dieu désire de nous. Elle dépend surtout de l’attitude du cœur du croyant.
Si vous avez le désir de connaître la volonté du Seigneur, sachez que votre discernement sera proportionnel à l’harmonie qui existe entre l’attitude de votre cœur et le cœur de Dieu. Si votre cœur se plaît à accueillir Dieu au centre de votre vie, la volonté du Seigneur se manifestera d’elle-même à vous. Le psalmiste l’exprime en ces termes au v. 4 : Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. Que ton cœur se réjouisse dans les choses qui plaisent à Dieu, et celui-ci transformera ton cœur afin que tu marches selon sa volonté.
Il est vrai qu’il faut être à l’affût des signes que Dieu pourrait nous donner. Mais ces signes ne peuvent être perçus ni interprétés adéquatement si votre cœur n’est pas en paix avec Dieu, si vous ne trouvez aucun plaisir auprès du Seigneur, ou encore si vous avez l’impression que Dieu représente un boulet attaché à votre pied. La recherche de la volonté de Dieu doit s’effectuer dans un état d’humilité et de réceptivité. ‘Seigneur, transforme mon cœur comme bon te semblera afin que je puisse accomplir ta volonté. Fais de moi une personne qui puisse entendre ta voix et percevoir tes desseins.’ Au fur et à mesure que Dieu vous transformera au niveau de vos pensées, de vos désirs, et de votre caractère, sa volonté se révélera à vous. Ainsi, le doux peut compter sur une assistance divine dans la direction de sa marche spirituelle.
La victoire
Quatrièmement, il y a l’assurance de la victoire. Le doux trouvera la victoire. Écoutez le Psaume 149.4.
Psaume 149.4. Car le Seigneur favorise son peuple; il pare de victoire les humbles.
Les doux sont ceux qui auront la victoire. Il y a une tendance naturelle à penser qu’il faut être durs et forts pour gagner dans ce monde. Dans la pensée chinoise, il existe un adage qui fait mention d’un homme fort et puissant en le décrivant comme ‘un homme qui marche à la manière d’un tigre.’ Le monde spirituel fonctionne selon un tout autre principe. Si on veut décrire une personne forte spirituellement, il faudrait plutôt parler d’un homme qui marche comme une brebis.
Le Seigneur Jésus a dit, Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (Matthieu 10.16). Les disciples sont comparés à des brebis, des animaux très vulnérables, il faut en convenir. Qui protégera ces animaux sans défense au milieu des loups? Nous lisons en Romains 8.36-37 cette belle promesse.
Romains 8.36. C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
‘On nous traite comme des brebis destinées à l’abattoir’, nous dit Paul, ‘mais à tous les jours, Dieu se porte à notre défense pour nous assurer la victoire.’ Ce sont les doux que Dieu pare ainsi de victoire.
Vous savez, en Matthieu 21.9, on retrouve cette description de Jésus, entrant humblement à Jérusalem, assis sur le dos d’une ânesse. Et la foule ne cessait de crier, Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! À quoi cet incident vous fait-il penser? Avez-vous saisi le sens de ce qui arrivait à ce moment-là? L’âne est un animal de paix, une bête de somme qui pouvait être utilisée par n’importe qui. Par comparaison à l’âne, le cheval était un animal de guerre, monté par des soldats à des fins militaires. Beaucoup de passages bibliques font mention de leur présence et de leur utilisation lors de combats. Ici, Jésus a choisi un âne plutôt qu’un cheval pour se montrer en public. Nous avons ainsi le contraste d’un Seigneur qui entre triomphalement à Jérusalem, mais assis humblement sur le dos d’un âne. Dieu donnera aux doux la victoire pour parure. Par la grâce de Dieu, les doux sont plus que vainqueurs.
L’héritage
Le cinquième et dernier point concerne l’héritage que recevra le doux. Les doux hériteront de la terre. Il s’agit ici d’une notion très importante. Qu’est-ce qu’on entend par l’expression ‘hériter la terre.’ Quelle est la nature exacte de ce don de Dieu?
Écoutez bien ce que je vais vous dire. Dans la première Béatitude, le Seigneur Jésus déclare que le royaume des cieux appartient aux pauvres en esprit. Ici, dans la troisième Béatitude, Jésus affirme que les doux hériteront de la terre. Nous sommes donc en présence de deux dons de Dieu : le royaume des cieux et la terre. S’agit-il de deux héritages différents? Est-ce qu’on hérite d’abord du royaume des cieux et ensuite on obtiendra la terre? Pas tout à fait. En réalité, il s’agit, dans un sens, de la même entité, d’un seul et même héritage. Car voyez-vous, le royaume des cieux sera établi sur la terre. Dieu a réservé un futur pour notre monde terrestre. Il veut que son gouvernement céleste soit institué sur la terre. C’est pourquoi dans la prière du ‘Notre Père’, en Matthieu 6.10, Jésus nous demande de prier, Que ton règne vienne. Que ton règne vienne où? Que ton règne vienne sur la terre! C’est d’ailleurs ce que dit le reste de la prière. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. C’est ici, sur cette terre, que la volonté de Dieu sera établie, comme elle l’est actuellement dans son royaume céleste.
Dieu n’a pas laissé la terre à elle-même. Certains chrétiens ont une opinion plutôt pessimiste de la terre et se disent tout bas, ‘Tant pis pour ce qui devient de la terre et tous ses problèmes. Je m’en vais au ciel, et c’est tout ce qui compte.’ Faisons attention à ce qu’une telle idée simpliste ne devienne la nôtre. Le doux héritera la terre. Dieu désire établir son royaume dans ce monde, sur cette terre. Le Christianisme ne s’évade pas des réalités de notre monde. Il ne refuse pas de faire face aux problèmes qui affectent la terre. Dieu se préoccupent des affaires de notre monde. Il a créé la terre avec la ferme intention d’y établir sa justice.
Donc, lorsque son règne viendra sur terre, sa volonté y sera parfaitement accomplie, comme c’est le cas maintenant au ciel. Arrivez-vous à discerner le royaume des cieux autour de vous, en ce moment même? Il est déjà là, à nos portes, sous une forme imparfaite. Tout sera achevé lors du retour de Jésus. La Bible nous révèle que les croyants auront un rôle important à jouer lorsque Dieu aura établi son gouvernement sur la terre. Les saints y régneront avec lui. Voyez-vous, l’héritage des doux implique une certaine responsabilité de leur part. Il ne s’agit pas d’un don que l’on reçoit passivement. Dieu nous donnera le privilège de régner avec lui. Il y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle, et les saints, i.e., les humbles, les doux, ceux-ci régneront avec Dieu. Apocalypse 5.10 traite justement du règne à venir des saints. Il est écrit que l’Agneau a fait d’eux (i.e., les saints, les croyants) un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Quel futur excitant! Rien qu’à y penser, j’en ai le cœur qui palpite.
Une nouvelle personne
Ceci m’amène à vous parler de l’enseignement du Christ concernant le salut car il existe un lien direct entre les Béatitudes et le plan du salut de Dieu. Tout d’abord, revoyons certaines notions de base du salut. Vous les connaissez sans doute. Jésus enseigne un salut qui ne repose pas sur l’adhésion à certaines doctrines. Même si ces doctrines sont justes et vraies, elles ne suffisent pas à elles seules à sauver les âmes. Par ailleurs, les bonnes œuvres ne forment pas non plus la base du salut des chrétiens, même si leur présence est nécessaire. Or, si on ne peut pas compter ni sur les doctrines ni sur les bonnes actions, comment parvient-on au salut tel que promis par Dieu? Par une foi sincère qui permet à la grâce et la puissance de Dieu de nous transformer en de nouvelles personnes. Nous sommes sauvés par le biais de la foi qui ouvre la porte à la grâce de Dieu et dont la puissance fait de nous de nouvelles créatures.
À quoi ressemblent ces nouvelles personnes que Dieu a transformées? Il en est justement question dans les Béatitudes. Les Béatitudes décrivent les caractéristiques de ces hommes et de ces femmes au cœur renouvelé. Dieu bénit l’homme qui possède la qualité d’être pauvre en esprit. Celui-ci jouit de l’approbation du Seigneur car il pleure sur le péché. Il est appelé ‘bienheureux’ par Dieu à cause de sa douceur.
J’aimerais vous expliquer ce lien merveilleux entre l’évangile du royaume de Dieu et les problèmes de l’humanité. Nos problèmes sont nombreux et souvent fort complexes. Les solutions, quand elles existent, ne semblent rien régler de façon définitive. Lorsqu’un conflit prend fin, un autre éclate ailleurs. L’évangile de Christ possède cette caractéristique unique : elle s’attaque à la source de nos problèmes. Et quelle est la racine de nos maux? Le cœur de l’homme. Si on veut vraiment trouver des solutions efficaces pour les maux qui affligent notre société, il faut pouvoir toucher le cœur de l’homme afin de le rendre pur et intègre.
On ne trouvera rien de plus efficace. Vous pouvez tenter de changer la condition économique de l’homme. Vous pouvez investir dans son éducation. Vous pouvez essayer d’améliorer son état de santé. Mais si vous ne faites rien pour réformer son cœur, l’homme demeurera la même personne au caractère égocentrique. Et les mêmes problèmes qui font obstacle à la paix dans le monde depuis le début vont continuer à se perpétuer.
À chaque année, un certain nombre de personnes sont tuées par des armes à feu. Qu’il s’agisse d’accidents ou d’actes criminels, il y a eu assez de victimes dans notre pays pour susciter un débat autour de la question du contrôle des armes à feu. Dans le but de diminuer les chances qu’un fusil soit utilisé à des fins criminelles, le gouvernement a passé une loi controversée obligeant tous les propriétaires d’armes à feu à s’enregistrer. Certains ont félicité le gouvernement pour avoir pris l’initiative d’une telle mesure. D’autres l’ont critiqué à cause de toutes les contraintes et des coûts prohibitifs que cela occasionne. On se demande si cette loi sauvera vraiment des vies. Et si oui, à quel prix?
Je suis loin d’être sûr que cette politique d’enregistrement diminuera le nombre total de crime dans notre pays. Car les armes à feu ne constituent pas le problème primaire. Ce sont ceux qui manipulent les armes qui présentent un problème. Fondamentalement, le problème réside dans le cœur de l’homme, un cœur enclin à faire le mal. Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas soigné son cœur, sa malice va continuer à faire des ravages. Indépendamment de l’arme utilisée, il y a aura toujours des meurtres. J’ai eu l’occasion à quelques reprises de soigner des patients dont le corps était criblé de balles. Le drame venait tout juste de se produire, avec le sang qui s’écoulait encore des blessures. Et je peux vous affirmer que si un criminel est déterminé à commettre un meurtre, il le fera peu importe l’arme qui tombera sous sa main. Sa haine et sa colère ne disparaîtront pas parce qu’il n’a pas d’armes à feu à sa disposition.
Alors si on veut vraiment s’occuper de cette question ou de toute autre question, il faut aller au fond du problème. Il faut changer le cœur de l’homme. Il n’y a pas d’autre moyen. On ne parviendra pas à améliorer ce monde de façon déterminante sans toucher le cœur de chaque individu. Et pour que cela se produise, Dieu doit intervenir. Il doit transformer le cœur des hommes.
Il y a un dicton chinois qui illustre bien cette vérité. Certains aiment afficher ces mots remplis de sagesse dans leur maison. Voici ce que le dicton affirme.
‘Si la justice réside dans le cœur, il y aura de la beauté dans le caractère.
S’il y a de la beauté dans le caractère, il y aura de l’harmonie dans la maison.
S’il y a de l’harmonie dans la maison, il y aura de l’ordre dans la nation.
Et s’il y a de l’ordre dans la nation, il y aura de la paix sur la terre.’
Ces mots ne proviennent pas d’un chrétien même s’ils font mention d’une justice habitant le cœur de l’être humain. Mais ils montrent de belle façon la vérité biblique selon laquelle il faut d’abord s’occuper du cœur malade de l’homme avant d’aspirer à autres choses. Lorsqu’on parvient à toucher le cœur de l’homme et à le délivrer de ses tendances malicieuses, on pourra alors hériter d’une terre où la justice de Dieu régnera. Une société nouvelle prendra forme, une société dans laquelle chaque individu prendra soin de son prochain plutôt que de chercher à l’exploiter. Que diriez-vous d’une communauté où chacun, dans un esprit d’humilité et de douceur, considère l’autre comme meilleur que lui-même?
Les Béatitudes dans le plan de Dieu
Commencez-vous à percevoir le plan de Dieu pour les hommes? Les Béatitudes occupent une place primordiale dans ce plan car elles décrivent le caractère des habitants de cette nouvelle communauté spirituelle. Cette description est tout à fait claire et simple.
Vous savez, Dieu est à l’œuvre à tout instant dans notre monde. Il parcoure la terre entière, cherchant des hommes et des femmes selon son cœur, des hommes et des femmes qui répondront par la foi à son invitation. Je peux imaginer notre Dieu parcourir du regard toute la terre pour affermir les pas de ceux dont le cœur est tourné vers lui. Ceux-ci règneront avec lui. Ils joueront un rôle-clé dans la construction de cette nouvelle terre.
Dieu est en train de fonder une nouvelle société sur la terre, une société qui sera à l’image du royaume des cieux et dans laquelle sa justice régnera. Cette société sera composée d’êtres humains au cœur transformé par l’Esprit Saint à l’image du Christ. Ils régneront avec Dieu dans son royaume. C’est d’ailleurs ce que Jésus a proclamé durant son ministère terrestre. Dès les premiers instants, il a souligné l’arrivée imminente du royaume de Dieu en disant, Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Matthieu 4.17). Le règne de Dieu est près de nous. Il sera bientôt établi sur la terre. Toute autorité sur terre devra céder sa place au gouvernement de Dieu. Le royaume de Dieu sera composé de personnes qui auront pleuré sur leurs péchés, exprimant à Dieu un douloureux et sincère repentir de leurs fautes. On reconnaît ce type d’individu par leur pauvreté en esprit, par leur douceur.
Aucun changement ne pourrait se produire dans le cœur de l’homme sans l’assistance de l’Esprit Saint. C’est pourquoi la douceur est considérée comme étant un fruit de l’Esprit en Galates 5.23. Livrés à nous-mêmes, nous n’avons aucun moyen d’améliorer notre condition spirituelle. Nous avons besoin de l’aide surnaturelle du Seigneur pour y parvenir.
Lorsque nous écoutons Jésus prononcer son Sermon sur la Montagne, il faut savoir comprendre son enseignement dans le contexte du plan global de Dieu pour son royaume. Dieu a prévu un plan très spécifique pour le salut de ce monde. Il nous dit, ‘Les Béatitudes, de même que l’ensemble du Sermon sur la Montagne, font partie d’un plan magnifique que j’ai conçu pour sauver les hommes. La méchanceté disparaîtra du cœur des hommes. Ceux qui resteront avec moi régneront sur la terre. On les reconnaît par le caractère qu’il dégage et dont les qualités sont décrites dans les Béatitudes. Je me chargerai de faire le nécessaire pour que cette transformation se réalise chez ceux qui auront la foi en moi. Mon royaume se composera d’hommes et de femmes qui auront connu une nouvelle naissance par laquelle ils deviennent de nouvelles créatures en Christ.’
Prions Dieu qu’il réalise son plan en chacun de nous. Prions Dieu que nous ayons un cœur réceptif à sa grâce et sa puissance, éléments essentiels de la nouvelle naissance. Prions Dieu qu’il nous accorde une place dans son merveilleux royaume.
Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.
http://www.entretienschretiens.com/012%20Heureux%20les%20doux%20(1)%20-%20Mt%205(5).htm
Dernière édition par Lumen le Mer 31 Juil 2013 - 11:37, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Heureux les doux, ils hériteront la terre. A Théo, mon doux ami...
HEUREUX LES DOUX (2)
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Matthieu 5.5
Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.
www.entretienschretiens.com
Dans notre leçon précédente, nous avons étudié la troisième Béatitude de notre Seigneur Jésus où il déclare, Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! Nous nous sommes surtout penchés sur la question de la douceur. Nous avons essayé de répondre à la question, ‘Qui sont les doux dont il est question dans cette Béatitude?’ Nous avons alors vu que les doux sont ceux qui mènent une vie juste. On ne peut pas être un doux sans également pratiquer la justice. Nous avons aussi observé que les doux sont ceux qui savent attendre le Seigneur. Au lieu de demander vengeance dans une cause inéquitable, ils s’en remettent à Dieu pour que la justice se rétablisse. Et finalement, nous avons vu que les doux se distinguent par leur générosité. Ils donnent avec libéralité. On se souviendra que toutes ces observations ont été tirées de l’AT, et plus spécifiquement du Psaume 37.
Aujourd’hui, nous allons compléter notre étude de cette troisième Béatitude en retournant au Psaume 37. Ayant dressé le portrait de l’homme doux, nous voulons nous attaquer à la question suivante : Quels sont les bénéfices spirituels dont jouissent les doux? Ou encore, En quoi cette qualité vient-elle enrichir la vie spirituelle du croyant? Nous tenterons de répondre à cette question en cinq points. Et vous verrez qu’en présentant chacun de ces points, la notion de recevoir la terre en héritage deviendra de plus en plus compréhensible.
Le salut
Tout d’abord, mentionnons que la douceur se rattache directement au salut. Encore une fois, le Psaume 37 va nous aider à voir cette relation. À la fin de ce psaume, dans les deux derniers versets, nous lisons que Dieu sauve ceux qu’il approuve. Écoutez ce passage. Psaume 37.39-40.
Psaume 37.39. Le salut des justes vient de l’Éternel, il est leur forteresse au temps de la détresse.
40 L’Éternel les secourt et les délivre; il les délivre des méchants et les sauve, parce qu’ils se réfugient en lui.
Le salut des justes vient de l’Éternel… Les justes sont les doux. Tout ce qui s’applique aux justes s’applique aussi aux doux. Les doux sont ceux à qui Dieu porte secours. Il les sauve. Nous verrons un peu plus loin dans cette leçon que le salut ne se résume pas à une question de doctrines ou de bonnes œuvres. Le salut appartient à un type particulier de personne. Il appartient aux doux, aux humbles, aux justes. Et on devient cette personne par la foi en Dieu.
La paix
Deuxièmement, le doux jouit d’une paix profonde. Lisons le v. 11.
Psaume 37.11. Mais les humbles posséderont le pays, ils jouiront d’une paix totale.
Nous avons vu dans la leçon précédente que les humbles correspondent aux doux. Les doux hériteront la terre et goûteront une grande paix dans leurs cœurs.
Le Seigneur Jésus affirme la même chose en Matthieu 11. Il nous dit, Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes (Matthieu 11.29).
Et vous trouverez du repos pour vos âmes. Lorsque nous répondons à l’appel du Christ et qu’il devient notre sauveur, nous trouvons du repos. Nous avons l’âme en paix. Vous savez, nous vivons dans une société qui semble exercer une pression constante sur nous. Dans les pays capitalistes, la productivité est un sujet quotidien de discussion. On cherche constamment à faire davantage mais avec moins de ressource. L’amélioration du rendement se fait souvent au détriment des travailleurs. Lorsque ceux-ci se sentent dépassés par les événements, ils vont souvent consulter le médecin en présentant des symptômes reliés au surmenage. Mais la paix intérieure promise par Jésus ne dépend pas des circonstances externes. Elle provient d’une relation harmonieuse avec un Dieu qui sait répondre aux plus profonds besoins de nos âmes.
L’orientation spirituelle
Donc, en premier lieu, il y a le salut. Deuxièmement, il y a la paix. Et troisièmement, il y a ce que j’appellerais l’orientation spirituelle. Les doux peuvent compter sur Dieu pour les guider à travers les choix de la vie. Regardez le v. 23 du Psaume 37.
Psaume 37.23. L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie.
Quand la vie d’un homme fait plaisir au Seigneur, Dieu l’aide à orienter ses pas. Les chrétiens s’interrogent souvent sur la volonté de Dieu. Comment peut-on la connaître? Il s’agit d’une question sur laquelle reposent la plupart de nos décisions. La recherche de la volonté du Seigneur ne relève pas d’une quelconque technique par laquelle on parvient à discerner ce que Dieu désire de nous. Elle dépend surtout de l’attitude du cœur du croyant.
Si vous avez le désir de connaître la volonté du Seigneur, sachez que votre discernement sera proportionnel à l’harmonie qui existe entre l’attitude de votre cœur et le cœur de Dieu. Si votre cœur se plaît à accueillir Dieu au centre de votre vie, la volonté du Seigneur se manifestera d’elle-même à vous. Le psalmiste l’exprime en ces termes au v. 4 : Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. Que ton cœur se réjouisse dans les choses qui plaisent à Dieu, et celui-ci transformera ton cœur afin que tu marches selon sa volonté.
Il est vrai qu’il faut être à l’affût des signes que Dieu pourrait nous donner. Mais ces signes ne peuvent être perçus ni interprétés adéquatement si votre cœur n’est pas en paix avec Dieu, si vous ne trouvez aucun plaisir auprès du Seigneur, ou encore si vous avez l’impression que Dieu représente un boulet attaché à votre pied. La recherche de la volonté de Dieu doit s’effectuer dans un état d’humilité et de réceptivité. ‘Seigneur, transforme mon cœur comme bon te semblera afin que je puisse accomplir ta volonté. Fais de moi une personne qui puisse entendre ta voix et percevoir tes desseins.’ Au fur et à mesure que Dieu vous transformera au niveau de vos pensées, de vos désirs, et de votre caractère, sa volonté se révélera à vous. Ainsi, le doux peut compter sur une assistance divine dans la direction de sa marche spirituelle.
La victoire
Quatrièmement, il y a l’assurance de la victoire. Le doux trouvera la victoire. Écoutez le Psaume 149.4.
Psaume 149.4. Car le Seigneur favorise son peuple; il pare de victoire les humbles.
Les doux sont ceux qui auront la victoire. Il y a une tendance naturelle à penser qu’il faut être durs et forts pour gagner dans ce monde. Dans la pensée chinoise, il existe un adage qui fait mention d’un homme fort et puissant en le décrivant comme ‘un homme qui marche à la manière d’un tigre.’ Le monde spirituel fonctionne selon un tout autre principe. Si on veut décrire une personne forte spirituellement, il faudrait plutôt parler d’un homme qui marche comme une brebis.
Le Seigneur Jésus a dit, Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (Matthieu 10.16). Les disciples sont comparés à des brebis, des animaux très vulnérables, il faut en convenir. Qui protégera ces animaux sans défense au milieu des loups? Nous lisons en Romains 8.36-37 cette belle promesse.
Romains 8.36. C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
‘On nous traite comme des brebis destinées à l’abattoir’, nous dit Paul, ‘mais à tous les jours, Dieu se porte à notre défense pour nous assurer la victoire.’ Ce sont les doux que Dieu pare ainsi de victoire.
Vous savez, en Matthieu 21.9, on retrouve cette description de Jésus, entrant humblement à Jérusalem, assis sur le dos d’une ânesse. Et la foule ne cessait de crier, Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! À quoi cet incident vous fait-il penser? Avez-vous saisi le sens de ce qui arrivait à ce moment-là? L’âne est un animal de paix, une bête de somme qui pouvait être utilisée par n’importe qui. Par comparaison à l’âne, le cheval était un animal de guerre, monté par des soldats à des fins militaires. Beaucoup de passages bibliques font mention de leur présence et de leur utilisation lors de combats. Ici, Jésus a choisi un âne plutôt qu’un cheval pour se montrer en public. Nous avons ainsi le contraste d’un Seigneur qui entre triomphalement à Jérusalem, mais assis humblement sur le dos d’un âne. Dieu donnera aux doux la victoire pour parure. Par la grâce de Dieu, les doux sont plus que vainqueurs.
L’héritage
Le cinquième et dernier point concerne l’héritage que recevra le doux. Les doux hériteront de la terre. Il s’agit ici d’une notion très importante. Qu’est-ce qu’on entend par l’expression ‘hériter la terre.’ Quelle est la nature exacte de ce don de Dieu?
Écoutez bien ce que je vais vous dire. Dans la première Béatitude, le Seigneur Jésus déclare que le royaume des cieux appartient aux pauvres en esprit. Ici, dans la troisième Béatitude, Jésus affirme que les doux hériteront de la terre. Nous sommes donc en présence de deux dons de Dieu : le royaume des cieux et la terre. S’agit-il de deux héritages différents? Est-ce qu’on hérite d’abord du royaume des cieux et ensuite on obtiendra la terre? Pas tout à fait. En réalité, il s’agit, dans un sens, de la même entité, d’un seul et même héritage. Car voyez-vous, le royaume des cieux sera établi sur la terre. Dieu a réservé un futur pour notre monde terrestre. Il veut que son gouvernement céleste soit institué sur la terre. C’est pourquoi dans la prière du ‘Notre Père’, en Matthieu 6.10, Jésus nous demande de prier, Que ton règne vienne. Que ton règne vienne où? Que ton règne vienne sur la terre! C’est d’ailleurs ce que dit le reste de la prière. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. C’est ici, sur cette terre, que la volonté de Dieu sera établie, comme elle l’est actuellement dans son royaume céleste.
Dieu n’a pas laissé la terre à elle-même. Certains chrétiens ont une opinion plutôt pessimiste de la terre et se disent tout bas, ‘Tant pis pour ce qui devient de la terre et tous ses problèmes. Je m’en vais au ciel, et c’est tout ce qui compte.’ Faisons attention à ce qu’une telle idée simpliste ne devienne la nôtre. Le doux héritera la terre. Dieu désire établir son royaume dans ce monde, sur cette terre. Le Christianisme ne s’évade pas des réalités de notre monde. Il ne refuse pas de faire face aux problèmes qui affectent la terre. Dieu se préoccupent des affaires de notre monde. Il a créé la terre avec la ferme intention d’y établir sa justice.
Donc, lorsque son règne viendra sur terre, sa volonté y sera parfaitement accomplie, comme c’est le cas maintenant au ciel. Arrivez-vous à discerner le royaume des cieux autour de vous, en ce moment même? Il est déjà là, à nos portes, sous une forme imparfaite. Tout sera achevé lors du retour de Jésus. La Bible nous révèle que les croyants auront un rôle important à jouer lorsque Dieu aura établi son gouvernement sur la terre. Les saints y régneront avec lui. Voyez-vous, l’héritage des doux implique une certaine responsabilité de leur part. Il ne s’agit pas d’un don que l’on reçoit passivement. Dieu nous donnera le privilège de régner avec lui. Il y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle, et les saints, i.e., les humbles, les doux, ceux-ci régneront avec Dieu. Apocalypse 5.10 traite justement du règne à venir des saints. Il est écrit que l’Agneau a fait d’eux (i.e., les saints, les croyants) un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Quel futur excitant! Rien qu’à y penser, j’en ai le cœur qui palpite.
Une nouvelle personne
Ceci m’amène à vous parler de l’enseignement du Christ concernant le salut car il existe un lien direct entre les Béatitudes et le plan du salut de Dieu. Tout d’abord, revoyons certaines notions de base du salut. Vous les connaissez sans doute. Jésus enseigne un salut qui ne repose pas sur l’adhésion à certaines doctrines. Même si ces doctrines sont justes et vraies, elles ne suffisent pas à elles seules à sauver les âmes. Par ailleurs, les bonnes œuvres ne forment pas non plus la base du salut des chrétiens, même si leur présence est nécessaire. Or, si on ne peut pas compter ni sur les doctrines ni sur les bonnes actions, comment parvient-on au salut tel que promis par Dieu? Par une foi sincère qui permet à la grâce et la puissance de Dieu de nous transformer en de nouvelles personnes. Nous sommes sauvés par le biais de la foi qui ouvre la porte à la grâce de Dieu et dont la puissance fait de nous de nouvelles créatures.
À quoi ressemblent ces nouvelles personnes que Dieu a transformées? Il en est justement question dans les Béatitudes. Les Béatitudes décrivent les caractéristiques de ces hommes et de ces femmes au cœur renouvelé. Dieu bénit l’homme qui possède la qualité d’être pauvre en esprit. Celui-ci jouit de l’approbation du Seigneur car il pleure sur le péché. Il est appelé ‘bienheureux’ par Dieu à cause de sa douceur.
J’aimerais vous expliquer ce lien merveilleux entre l’évangile du royaume de Dieu et les problèmes de l’humanité. Nos problèmes sont nombreux et souvent fort complexes. Les solutions, quand elles existent, ne semblent rien régler de façon définitive. Lorsqu’un conflit prend fin, un autre éclate ailleurs. L’évangile de Christ possède cette caractéristique unique : elle s’attaque à la source de nos problèmes. Et quelle est la racine de nos maux? Le cœur de l’homme. Si on veut vraiment trouver des solutions efficaces pour les maux qui affligent notre société, il faut pouvoir toucher le cœur de l’homme afin de le rendre pur et intègre.
On ne trouvera rien de plus efficace. Vous pouvez tenter de changer la condition économique de l’homme. Vous pouvez investir dans son éducation. Vous pouvez essayer d’améliorer son état de santé. Mais si vous ne faites rien pour réformer son cœur, l’homme demeurera la même personne au caractère égocentrique. Et les mêmes problèmes qui font obstacle à la paix dans le monde depuis le début vont continuer à se perpétuer.
À chaque année, un certain nombre de personnes sont tuées par des armes à feu. Qu’il s’agisse d’accidents ou d’actes criminels, il y a eu assez de victimes dans notre pays pour susciter un débat autour de la question du contrôle des armes à feu. Dans le but de diminuer les chances qu’un fusil soit utilisé à des fins criminelles, le gouvernement a passé une loi controversée obligeant tous les propriétaires d’armes à feu à s’enregistrer. Certains ont félicité le gouvernement pour avoir pris l’initiative d’une telle mesure. D’autres l’ont critiqué à cause de toutes les contraintes et des coûts prohibitifs que cela occasionne. On se demande si cette loi sauvera vraiment des vies. Et si oui, à quel prix?
Je suis loin d’être sûr que cette politique d’enregistrement diminuera le nombre total de crime dans notre pays. Car les armes à feu ne constituent pas le problème primaire. Ce sont ceux qui manipulent les armes qui présentent un problème. Fondamentalement, le problème réside dans le cœur de l’homme, un cœur enclin à faire le mal. Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas soigné son cœur, sa malice va continuer à faire des ravages. Indépendamment de l’arme utilisée, il y a aura toujours des meurtres. J’ai eu l’occasion à quelques reprises de soigner des patients dont le corps était criblé de balles. Le drame venait tout juste de se produire, avec le sang qui s’écoulait encore des blessures. Et je peux vous affirmer que si un criminel est déterminé à commettre un meurtre, il le fera peu importe l’arme qui tombera sous sa main. Sa haine et sa colère ne disparaîtront pas parce qu’il n’a pas d’armes à feu à sa disposition.
Alors si on veut vraiment s’occuper de cette question ou de toute autre question, il faut aller au fond du problème. Il faut changer le cœur de l’homme. Il n’y a pas d’autre moyen. On ne parviendra pas à améliorer ce monde de façon déterminante sans toucher le cœur de chaque individu. Et pour que cela se produise, Dieu doit intervenir. Il doit transformer le cœur des hommes.
Il y a un dicton chinois qui illustre bien cette vérité. Certains aiment afficher ces mots remplis de sagesse dans leur maison. Voici ce que le dicton affirme.
‘Si la justice réside dans le cœur, il y aura de la beauté dans le caractère.
S’il y a de la beauté dans le caractère, il y aura de l’harmonie dans la maison.
S’il y a de l’harmonie dans la maison, il y aura de l’ordre dans la nation.
Et s’il y a de l’ordre dans la nation, il y aura de la paix sur la terre.’
Ces mots ne proviennent pas d’un chrétien même s’ils font mention d’une justice habitant le cœur de l’être humain. Mais ils montrent de belle façon la vérité biblique selon laquelle il faut d’abord s’occuper du cœur malade de l’homme avant d’aspirer à autres choses. Lorsqu’on parvient à toucher le cœur de l’homme et à le délivrer de ses tendances malicieuses, on pourra alors hériter d’une terre où la justice de Dieu régnera. Une société nouvelle prendra forme, une société dans laquelle chaque individu prendra soin de son prochain plutôt que de chercher à l’exploiter. Que diriez-vous d’une communauté où chacun, dans un esprit d’humilité et de douceur, considère l’autre comme meilleur que lui-même?
Les Béatitudes dans le plan de Dieu
Commencez-vous à percevoir le plan de Dieu pour les hommes? Les Béatitudes occupent une place primordiale dans ce plan car elles décrivent le caractère des habitants de cette nouvelle communauté spirituelle. Cette description est tout à fait claire et simple.
Vous savez, Dieu est à l’œuvre à tout instant dans notre monde. Il parcoure la terre entière, cherchant des hommes et des femmes selon son cœur, des hommes et des femmes qui répondront par la foi à son invitation. Je peux imaginer notre Dieu parcourir du regard toute la terre pour affermir les pas de ceux dont le cœur est tourné vers lui. Ceux-ci règneront avec lui. Ils joueront un rôle-clé dans la construction de cette nouvelle terre.
Dieu est en train de fonder une nouvelle société sur la terre, une société qui sera à l’image du royaume des cieux et dans laquelle sa justice régnera. Cette société sera composée d’êtres humains au cœur transformé par l’Esprit Saint à l’image du Christ. Ils régneront avec Dieu dans son royaume. C’est d’ailleurs ce que Jésus a proclamé durant son ministère terrestre. Dès les premiers instants, il a souligné l’arrivée imminente du royaume de Dieu en disant, Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Matthieu 4.17). Le règne de Dieu est près de nous. Il sera bientôt établi sur la terre. Toute autorité sur terre devra céder sa place au gouvernement de Dieu. Le royaume de Dieu sera composé de personnes qui auront pleuré sur leurs péchés, exprimant à Dieu un douloureux et sincère repentir de leurs fautes. On reconnaît ce type d’individu par leur pauvreté en esprit, par leur douceur.
Aucun changement ne pourrait se produire dans le cœur de l’homme sans l’assistance de l’Esprit Saint. C’est pourquoi la douceur est considérée comme étant un fruit de l’Esprit en Galates 5.23. Livrés à nous-mêmes, nous n’avons aucun moyen d’améliorer notre condition spirituelle. Nous avons besoin de l’aide surnaturelle du Seigneur pour y parvenir.
Lorsque nous écoutons Jésus prononcer son Sermon sur la Montagne, il faut savoir comprendre son enseignement dans le contexte du plan global de Dieu pour son royaume. Dieu a prévu un plan très spécifique pour le salut de ce monde. Il nous dit, ‘Les Béatitudes, de même que l’ensemble du Sermon sur la Montagne, font partie d’un plan magnifique que j’ai conçu pour sauver les hommes. La méchanceté disparaîtra du cœur des hommes. Ceux qui resteront avec moi régneront sur la terre. On les reconnaît par le caractère qu’il dégage et dont les qualités sont décrites dans les Béatitudes. Je me chargerai de faire le nécessaire pour que cette transformation se réalise chez ceux qui auront la foi en moi. Mon royaume se composera d’hommes et de femmes qui auront connu une nouvelle naissance par laquelle ils deviennent de nouvelles créatures en Christ.’
Prions Dieu qu’il réalise son plan en chacun de nous. Prions Dieu que nous ayons un cœur réceptif à sa grâce et sa puissance, éléments essentiels de la nouvelle naissance. Prions Dieu qu’il nous accorde une place dans son merveilleux royaume.
_______________________________________________________________________________
Matthieu 5.5
Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.
www.entretienschretiens.com
Dans notre leçon précédente, nous avons étudié la troisième Béatitude de notre Seigneur Jésus où il déclare, Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! Nous nous sommes surtout penchés sur la question de la douceur. Nous avons essayé de répondre à la question, ‘Qui sont les doux dont il est question dans cette Béatitude?’ Nous avons alors vu que les doux sont ceux qui mènent une vie juste. On ne peut pas être un doux sans également pratiquer la justice. Nous avons aussi observé que les doux sont ceux qui savent attendre le Seigneur. Au lieu de demander vengeance dans une cause inéquitable, ils s’en remettent à Dieu pour que la justice se rétablisse. Et finalement, nous avons vu que les doux se distinguent par leur générosité. Ils donnent avec libéralité. On se souviendra que toutes ces observations ont été tirées de l’AT, et plus spécifiquement du Psaume 37.
Aujourd’hui, nous allons compléter notre étude de cette troisième Béatitude en retournant au Psaume 37. Ayant dressé le portrait de l’homme doux, nous voulons nous attaquer à la question suivante : Quels sont les bénéfices spirituels dont jouissent les doux? Ou encore, En quoi cette qualité vient-elle enrichir la vie spirituelle du croyant? Nous tenterons de répondre à cette question en cinq points. Et vous verrez qu’en présentant chacun de ces points, la notion de recevoir la terre en héritage deviendra de plus en plus compréhensible.
Le salut
Tout d’abord, mentionnons que la douceur se rattache directement au salut. Encore une fois, le Psaume 37 va nous aider à voir cette relation. À la fin de ce psaume, dans les deux derniers versets, nous lisons que Dieu sauve ceux qu’il approuve. Écoutez ce passage. Psaume 37.39-40.
Psaume 37.39. Le salut des justes vient de l’Éternel, il est leur forteresse au temps de la détresse.
40 L’Éternel les secourt et les délivre; il les délivre des méchants et les sauve, parce qu’ils se réfugient en lui.
Le salut des justes vient de l’Éternel… Les justes sont les doux. Tout ce qui s’applique aux justes s’applique aussi aux doux. Les doux sont ceux à qui Dieu porte secours. Il les sauve. Nous verrons un peu plus loin dans cette leçon que le salut ne se résume pas à une question de doctrines ou de bonnes œuvres. Le salut appartient à un type particulier de personne. Il appartient aux doux, aux humbles, aux justes. Et on devient cette personne par la foi en Dieu.
La paix
Deuxièmement, le doux jouit d’une paix profonde. Lisons le v. 11.
Psaume 37.11. Mais les humbles posséderont le pays, ils jouiront d’une paix totale.
Nous avons vu dans la leçon précédente que les humbles correspondent aux doux. Les doux hériteront la terre et goûteront une grande paix dans leurs cœurs.
Le Seigneur Jésus affirme la même chose en Matthieu 11. Il nous dit, Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes (Matthieu 11.29).
Et vous trouverez du repos pour vos âmes. Lorsque nous répondons à l’appel du Christ et qu’il devient notre sauveur, nous trouvons du repos. Nous avons l’âme en paix. Vous savez, nous vivons dans une société qui semble exercer une pression constante sur nous. Dans les pays capitalistes, la productivité est un sujet quotidien de discussion. On cherche constamment à faire davantage mais avec moins de ressource. L’amélioration du rendement se fait souvent au détriment des travailleurs. Lorsque ceux-ci se sentent dépassés par les événements, ils vont souvent consulter le médecin en présentant des symptômes reliés au surmenage. Mais la paix intérieure promise par Jésus ne dépend pas des circonstances externes. Elle provient d’une relation harmonieuse avec un Dieu qui sait répondre aux plus profonds besoins de nos âmes.
L’orientation spirituelle
Donc, en premier lieu, il y a le salut. Deuxièmement, il y a la paix. Et troisièmement, il y a ce que j’appellerais l’orientation spirituelle. Les doux peuvent compter sur Dieu pour les guider à travers les choix de la vie. Regardez le v. 23 du Psaume 37.
Psaume 37.23. L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie.
Quand la vie d’un homme fait plaisir au Seigneur, Dieu l’aide à orienter ses pas. Les chrétiens s’interrogent souvent sur la volonté de Dieu. Comment peut-on la connaître? Il s’agit d’une question sur laquelle reposent la plupart de nos décisions. La recherche de la volonté du Seigneur ne relève pas d’une quelconque technique par laquelle on parvient à discerner ce que Dieu désire de nous. Elle dépend surtout de l’attitude du cœur du croyant.
Si vous avez le désir de connaître la volonté du Seigneur, sachez que votre discernement sera proportionnel à l’harmonie qui existe entre l’attitude de votre cœur et le cœur de Dieu. Si votre cœur se plaît à accueillir Dieu au centre de votre vie, la volonté du Seigneur se manifestera d’elle-même à vous. Le psalmiste l’exprime en ces termes au v. 4 : Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. Que ton cœur se réjouisse dans les choses qui plaisent à Dieu, et celui-ci transformera ton cœur afin que tu marches selon sa volonté.
Il est vrai qu’il faut être à l’affût des signes que Dieu pourrait nous donner. Mais ces signes ne peuvent être perçus ni interprétés adéquatement si votre cœur n’est pas en paix avec Dieu, si vous ne trouvez aucun plaisir auprès du Seigneur, ou encore si vous avez l’impression que Dieu représente un boulet attaché à votre pied. La recherche de la volonté de Dieu doit s’effectuer dans un état d’humilité et de réceptivité. ‘Seigneur, transforme mon cœur comme bon te semblera afin que je puisse accomplir ta volonté. Fais de moi une personne qui puisse entendre ta voix et percevoir tes desseins.’ Au fur et à mesure que Dieu vous transformera au niveau de vos pensées, de vos désirs, et de votre caractère, sa volonté se révélera à vous. Ainsi, le doux peut compter sur une assistance divine dans la direction de sa marche spirituelle.
La victoire
Quatrièmement, il y a l’assurance de la victoire. Le doux trouvera la victoire. Écoutez le Psaume 149.4.
Psaume 149.4. Car le Seigneur favorise son peuple; il pare de victoire les humbles.
Les doux sont ceux qui auront la victoire. Il y a une tendance naturelle à penser qu’il faut être durs et forts pour gagner dans ce monde. Dans la pensée chinoise, il existe un adage qui fait mention d’un homme fort et puissant en le décrivant comme ‘un homme qui marche à la manière d’un tigre.’ Le monde spirituel fonctionne selon un tout autre principe. Si on veut décrire une personne forte spirituellement, il faudrait plutôt parler d’un homme qui marche comme une brebis.
Le Seigneur Jésus a dit, Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups (Matthieu 10.16). Les disciples sont comparés à des brebis, des animaux très vulnérables, il faut en convenir. Qui protégera ces animaux sans défense au milieu des loups? Nous lisons en Romains 8.36-37 cette belle promesse.
Romains 8.36. C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
‘On nous traite comme des brebis destinées à l’abattoir’, nous dit Paul, ‘mais à tous les jours, Dieu se porte à notre défense pour nous assurer la victoire.’ Ce sont les doux que Dieu pare ainsi de victoire.
Vous savez, en Matthieu 21.9, on retrouve cette description de Jésus, entrant humblement à Jérusalem, assis sur le dos d’une ânesse. Et la foule ne cessait de crier, Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! À quoi cet incident vous fait-il penser? Avez-vous saisi le sens de ce qui arrivait à ce moment-là? L’âne est un animal de paix, une bête de somme qui pouvait être utilisée par n’importe qui. Par comparaison à l’âne, le cheval était un animal de guerre, monté par des soldats à des fins militaires. Beaucoup de passages bibliques font mention de leur présence et de leur utilisation lors de combats. Ici, Jésus a choisi un âne plutôt qu’un cheval pour se montrer en public. Nous avons ainsi le contraste d’un Seigneur qui entre triomphalement à Jérusalem, mais assis humblement sur le dos d’un âne. Dieu donnera aux doux la victoire pour parure. Par la grâce de Dieu, les doux sont plus que vainqueurs.
L’héritage
Le cinquième et dernier point concerne l’héritage que recevra le doux. Les doux hériteront de la terre. Il s’agit ici d’une notion très importante. Qu’est-ce qu’on entend par l’expression ‘hériter la terre.’ Quelle est la nature exacte de ce don de Dieu?
Écoutez bien ce que je vais vous dire. Dans la première Béatitude, le Seigneur Jésus déclare que le royaume des cieux appartient aux pauvres en esprit. Ici, dans la troisième Béatitude, Jésus affirme que les doux hériteront de la terre. Nous sommes donc en présence de deux dons de Dieu : le royaume des cieux et la terre. S’agit-il de deux héritages différents? Est-ce qu’on hérite d’abord du royaume des cieux et ensuite on obtiendra la terre? Pas tout à fait. En réalité, il s’agit, dans un sens, de la même entité, d’un seul et même héritage. Car voyez-vous, le royaume des cieux sera établi sur la terre. Dieu a réservé un futur pour notre monde terrestre. Il veut que son gouvernement céleste soit institué sur la terre. C’est pourquoi dans la prière du ‘Notre Père’, en Matthieu 6.10, Jésus nous demande de prier, Que ton règne vienne. Que ton règne vienne où? Que ton règne vienne sur la terre! C’est d’ailleurs ce que dit le reste de la prière. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. C’est ici, sur cette terre, que la volonté de Dieu sera établie, comme elle l’est actuellement dans son royaume céleste.
Dieu n’a pas laissé la terre à elle-même. Certains chrétiens ont une opinion plutôt pessimiste de la terre et se disent tout bas, ‘Tant pis pour ce qui devient de la terre et tous ses problèmes. Je m’en vais au ciel, et c’est tout ce qui compte.’ Faisons attention à ce qu’une telle idée simpliste ne devienne la nôtre. Le doux héritera la terre. Dieu désire établir son royaume dans ce monde, sur cette terre. Le Christianisme ne s’évade pas des réalités de notre monde. Il ne refuse pas de faire face aux problèmes qui affectent la terre. Dieu se préoccupent des affaires de notre monde. Il a créé la terre avec la ferme intention d’y établir sa justice.
Donc, lorsque son règne viendra sur terre, sa volonté y sera parfaitement accomplie, comme c’est le cas maintenant au ciel. Arrivez-vous à discerner le royaume des cieux autour de vous, en ce moment même? Il est déjà là, à nos portes, sous une forme imparfaite. Tout sera achevé lors du retour de Jésus. La Bible nous révèle que les croyants auront un rôle important à jouer lorsque Dieu aura établi son gouvernement sur la terre. Les saints y régneront avec lui. Voyez-vous, l’héritage des doux implique une certaine responsabilité de leur part. Il ne s’agit pas d’un don que l’on reçoit passivement. Dieu nous donnera le privilège de régner avec lui. Il y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle, et les saints, i.e., les humbles, les doux, ceux-ci régneront avec Dieu. Apocalypse 5.10 traite justement du règne à venir des saints. Il est écrit que l’Agneau a fait d’eux (i.e., les saints, les croyants) un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Quel futur excitant! Rien qu’à y penser, j’en ai le cœur qui palpite.
Une nouvelle personne
Ceci m’amène à vous parler de l’enseignement du Christ concernant le salut car il existe un lien direct entre les Béatitudes et le plan du salut de Dieu. Tout d’abord, revoyons certaines notions de base du salut. Vous les connaissez sans doute. Jésus enseigne un salut qui ne repose pas sur l’adhésion à certaines doctrines. Même si ces doctrines sont justes et vraies, elles ne suffisent pas à elles seules à sauver les âmes. Par ailleurs, les bonnes œuvres ne forment pas non plus la base du salut des chrétiens, même si leur présence est nécessaire. Or, si on ne peut pas compter ni sur les doctrines ni sur les bonnes actions, comment parvient-on au salut tel que promis par Dieu? Par une foi sincère qui permet à la grâce et la puissance de Dieu de nous transformer en de nouvelles personnes. Nous sommes sauvés par le biais de la foi qui ouvre la porte à la grâce de Dieu et dont la puissance fait de nous de nouvelles créatures.
À quoi ressemblent ces nouvelles personnes que Dieu a transformées? Il en est justement question dans les Béatitudes. Les Béatitudes décrivent les caractéristiques de ces hommes et de ces femmes au cœur renouvelé. Dieu bénit l’homme qui possède la qualité d’être pauvre en esprit. Celui-ci jouit de l’approbation du Seigneur car il pleure sur le péché. Il est appelé ‘bienheureux’ par Dieu à cause de sa douceur.
J’aimerais vous expliquer ce lien merveilleux entre l’évangile du royaume de Dieu et les problèmes de l’humanité. Nos problèmes sont nombreux et souvent fort complexes. Les solutions, quand elles existent, ne semblent rien régler de façon définitive. Lorsqu’un conflit prend fin, un autre éclate ailleurs. L’évangile de Christ possède cette caractéristique unique : elle s’attaque à la source de nos problèmes. Et quelle est la racine de nos maux? Le cœur de l’homme. Si on veut vraiment trouver des solutions efficaces pour les maux qui affligent notre société, il faut pouvoir toucher le cœur de l’homme afin de le rendre pur et intègre.
On ne trouvera rien de plus efficace. Vous pouvez tenter de changer la condition économique de l’homme. Vous pouvez investir dans son éducation. Vous pouvez essayer d’améliorer son état de santé. Mais si vous ne faites rien pour réformer son cœur, l’homme demeurera la même personne au caractère égocentrique. Et les mêmes problèmes qui font obstacle à la paix dans le monde depuis le début vont continuer à se perpétuer.
À chaque année, un certain nombre de personnes sont tuées par des armes à feu. Qu’il s’agisse d’accidents ou d’actes criminels, il y a eu assez de victimes dans notre pays pour susciter un débat autour de la question du contrôle des armes à feu. Dans le but de diminuer les chances qu’un fusil soit utilisé à des fins criminelles, le gouvernement a passé une loi controversée obligeant tous les propriétaires d’armes à feu à s’enregistrer. Certains ont félicité le gouvernement pour avoir pris l’initiative d’une telle mesure. D’autres l’ont critiqué à cause de toutes les contraintes et des coûts prohibitifs que cela occasionne. On se demande si cette loi sauvera vraiment des vies. Et si oui, à quel prix?
Je suis loin d’être sûr que cette politique d’enregistrement diminuera le nombre total de crime dans notre pays. Car les armes à feu ne constituent pas le problème primaire. Ce sont ceux qui manipulent les armes qui présentent un problème. Fondamentalement, le problème réside dans le cœur de l’homme, un cœur enclin à faire le mal. Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas soigné son cœur, sa malice va continuer à faire des ravages. Indépendamment de l’arme utilisée, il y a aura toujours des meurtres. J’ai eu l’occasion à quelques reprises de soigner des patients dont le corps était criblé de balles. Le drame venait tout juste de se produire, avec le sang qui s’écoulait encore des blessures. Et je peux vous affirmer que si un criminel est déterminé à commettre un meurtre, il le fera peu importe l’arme qui tombera sous sa main. Sa haine et sa colère ne disparaîtront pas parce qu’il n’a pas d’armes à feu à sa disposition.
Alors si on veut vraiment s’occuper de cette question ou de toute autre question, il faut aller au fond du problème. Il faut changer le cœur de l’homme. Il n’y a pas d’autre moyen. On ne parviendra pas à améliorer ce monde de façon déterminante sans toucher le cœur de chaque individu. Et pour que cela se produise, Dieu doit intervenir. Il doit transformer le cœur des hommes.
Il y a un dicton chinois qui illustre bien cette vérité. Certains aiment afficher ces mots remplis de sagesse dans leur maison. Voici ce que le dicton affirme.
‘Si la justice réside dans le cœur, il y aura de la beauté dans le caractère.
S’il y a de la beauté dans le caractère, il y aura de l’harmonie dans la maison.
S’il y a de l’harmonie dans la maison, il y aura de l’ordre dans la nation.
Et s’il y a de l’ordre dans la nation, il y aura de la paix sur la terre.’
Ces mots ne proviennent pas d’un chrétien même s’ils font mention d’une justice habitant le cœur de l’être humain. Mais ils montrent de belle façon la vérité biblique selon laquelle il faut d’abord s’occuper du cœur malade de l’homme avant d’aspirer à autres choses. Lorsqu’on parvient à toucher le cœur de l’homme et à le délivrer de ses tendances malicieuses, on pourra alors hériter d’une terre où la justice de Dieu régnera. Une société nouvelle prendra forme, une société dans laquelle chaque individu prendra soin de son prochain plutôt que de chercher à l’exploiter. Que diriez-vous d’une communauté où chacun, dans un esprit d’humilité et de douceur, considère l’autre comme meilleur que lui-même?
Les Béatitudes dans le plan de Dieu
Commencez-vous à percevoir le plan de Dieu pour les hommes? Les Béatitudes occupent une place primordiale dans ce plan car elles décrivent le caractère des habitants de cette nouvelle communauté spirituelle. Cette description est tout à fait claire et simple.
Vous savez, Dieu est à l’œuvre à tout instant dans notre monde. Il parcoure la terre entière, cherchant des hommes et des femmes selon son cœur, des hommes et des femmes qui répondront par la foi à son invitation. Je peux imaginer notre Dieu parcourir du regard toute la terre pour affermir les pas de ceux dont le cœur est tourné vers lui. Ceux-ci règneront avec lui. Ils joueront un rôle-clé dans la construction de cette nouvelle terre.
Dieu est en train de fonder une nouvelle société sur la terre, une société qui sera à l’image du royaume des cieux et dans laquelle sa justice régnera. Cette société sera composée d’êtres humains au cœur transformé par l’Esprit Saint à l’image du Christ. Ils régneront avec Dieu dans son royaume. C’est d’ailleurs ce que Jésus a proclamé durant son ministère terrestre. Dès les premiers instants, il a souligné l’arrivée imminente du royaume de Dieu en disant, Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Matthieu 4.17). Le règne de Dieu est près de nous. Il sera bientôt établi sur la terre. Toute autorité sur terre devra céder sa place au gouvernement de Dieu. Le royaume de Dieu sera composé de personnes qui auront pleuré sur leurs péchés, exprimant à Dieu un douloureux et sincère repentir de leurs fautes. On reconnaît ce type d’individu par leur pauvreté en esprit, par leur douceur.
Aucun changement ne pourrait se produire dans le cœur de l’homme sans l’assistance de l’Esprit Saint. C’est pourquoi la douceur est considérée comme étant un fruit de l’Esprit en Galates 5.23. Livrés à nous-mêmes, nous n’avons aucun moyen d’améliorer notre condition spirituelle. Nous avons besoin de l’aide surnaturelle du Seigneur pour y parvenir.
Lorsque nous écoutons Jésus prononcer son Sermon sur la Montagne, il faut savoir comprendre son enseignement dans le contexte du plan global de Dieu pour son royaume. Dieu a prévu un plan très spécifique pour le salut de ce monde. Il nous dit, ‘Les Béatitudes, de même que l’ensemble du Sermon sur la Montagne, font partie d’un plan magnifique que j’ai conçu pour sauver les hommes. La méchanceté disparaîtra du cœur des hommes. Ceux qui resteront avec moi régneront sur la terre. On les reconnaît par le caractère qu’il dégage et dont les qualités sont décrites dans les Béatitudes. Je me chargerai de faire le nécessaire pour que cette transformation se réalise chez ceux qui auront la foi en moi. Mon royaume se composera d’hommes et de femmes qui auront connu une nouvelle naissance par laquelle ils deviennent de nouvelles créatures en Christ.’
Prions Dieu qu’il réalise son plan en chacun de nous. Prions Dieu que nous ayons un cœur réceptif à sa grâce et sa puissance, éléments essentiels de la nouvelle naissance. Prions Dieu qu’il nous accorde une place dans son merveilleux royaume.
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