Le Mois du Très Saint Sacrement
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Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Venez, Esprit Saint
Vous qu'on nomme le Consolateur,
Le don du Dieu très-Haut,
La source vivante, le Feu, la Charité,
L'Onction spirituelle.
Je Vous salue Marie...
Écoutons le Saint Concile de Trente : « Parce que sous l'Ancien Testament, selon le témoignage de l'Apôtre Saint Paul, il n'y avait rien de parfait à cause de la faiblesse du sacerdoce lévitique, il a fallu, Dieu le Père des Miséricordes l'ordonnant ainsi, qu'il se soit levé un autre Prêtre selon l'ordre de Melchisedech, notre Seigneur Jésus-Christ, qui pût consommer et mener à perfection tout ce qui devait être sanctifié. Or, quoique notre Seigneur Dieu dût une fois s'offrir Lui-même à Dieu Son Père, en mourant sur l'autel de la Croix, pour y opérer une rédemption éternelle, néanmoins, parce que Son Sacerdoce ne devait point être éteint par sa mort : pour laisser à l'Eglise, sa chère Epouse, un sacrifice visible, tel que la nature des hommes le demande ; sacrifice qui représentât le sacrifice sanglant qui devait s'accomplir une fois sur la Croix, qui en conservât la mémoire jusqu'à la fin du monde, et qui en appliquât la vertu salutaire pour la a rémission des péchés que nous commettons tous les jours ; dans la dernière Cène, la nuit même qu'Il fût a livré, montrant qu'Il était établi Prêtre pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédech, il offrit à Dieu le Père Son Corps et Son Sang sous les espèces du pain et du vin, et sous les mêmes symboles les donna à prendre à Ses Apôtres, qu'Il établissait alors prêtres du Nouveau Testament. et par paroles, [i]« Faites ceci en mémoire de Moi », leur ordonna à eux et à leurs successeurs dans le Sacerdoce de les offrir, comme l'Eglise Catholique l'a toujours entendu et enseigné. Car, après avoir célébré l'ancienne Pâque, que les enfants d'Israël immolaient en mémoire de la sortie d'Egypte, Il établit la Pâque nouvelle, se donnant Lui-même pour être immolé par les prêtres au nom de l'Eglise sous des signes visibles, en mémoire de Son passage de ce monde à Son Père, lorsque, nous ayant racheté par l'effusion de Son Sang, Il nous arracha de la puissance des ténèbres, et nous transféra dans Son Royaume. C'est cette offrande pure, qui ne peut être souillée par l'indignité ni par la malice de ceux qui l'offrent, que le Seigneur a prédit par Malachie devoir être en tout lieu offerte à Son Nom, qui serait grand parmi les Nations. C'est la même que l'Apôtre Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, a marqué assez clairement quand il a dit : « Que ceux qui sont souillés par la participation de la table des démons, ne peuvent être participants de la table du Seigneur : entendant en l'un et en l'autre lieu par la table, l'autel. C'est elle en fin qui au temps de la nature et de la loi était figurée par diverses similitudes de sacrifices, comme renfermant tous les biens qui n'étaient que signifiés par les autres, dont elle était la consommation et la perfection ».
Il est donc certain, comme le dit le Catéchisme du Concile de Trente « Que « l'Eucharistie a été instituée non seulement afin qu'elle servit à l'âme de nourriture spirituelle pour soutenir et conserver en elle la vie de la grâce, mais encore afin que l'Eglise eût un sacrifice perpétuel pour l'expiation de nos péchés, et par le moyen duquel elle pût ramener à la Miséricorde et à la clémence, la justice et la colère de Dieu irrité par nos crimes. Nous avons une figure sensible de cette vérité dans l'Agneau Pascal, que les Israélites avaient coutume d'offrir comme sacrifice et de manger comme Sacrement. Et notre Seigneur ne pouvait pas donner une marque plus éclatante de son infinie bonté envers nous, que de nous laisser ce sacrifice visible, pour renouveler ce sacrifice sanglant qu'il était près d'offrir sur la Croix, pour en conserver la mémoire jusqu'à la fin des siècles, et pour en répandre les fruits infinis dans tout l'univers, par le moyen de son Eglise. La Divine Eucharistie n'est donc pas seulement un trésor de richesses spirituelles, où nous puisons la grâce et l'amitié de Dieu, quand nous en usons saintement ; elle a encore une vertu particulière qui fait que nous pouvons l'employer pour reconnaître les bienfaits infinis que nous avons reçus de Dieu. Or, pour comprendre combien ce sacrifice lui est agréable lorsqu'on l'offre de la manière convenable, il suffit de se rappeler les sacrifices de l'ancienne loi. Il a été dit de ceux ci : « Vous n'avez point voulu de sacrifices ni d'offrandes. Si vous aimiez les sacrifices, je vous en offrirais ; mais les holocaustes ne Vous sont point agréables. Et cependant le Seigneur les agréait, puisque l'Ecriture atteste qu'Il les a reçus en odeur de suavité, c'est-à-dire, qu'ils lui ont été réellement agréables. A combien plus forte raison ne devons-nous pas penser que Dieu aura pour agréable le sacrifice où l'on immole pour victime celui dont une voix céleste a dit deux fois : « Celui-ci est Mon Fils Bien-aimé, en qui J'ai mis Mes complaisances ? » Il faut donc que tous les fidèles soient parfaitement instruits de la vérité, afin que, lorsqu'ils assisteront au Saint Sacrifice, ils puissent méditer avec attention et avec piété les Mystères qui s'y opèrent.
« Le sacrifice qu'on offre à la messe est donc réellement le même sacrifice que celui qui a été offert sur la Croix, et c'est la même Victime, Jésus-Christ notre Seigneur, qui s'est offert une fois sur la Croix d'une manière sanglante. Car la Victime qui s'immole à la Messe ne diffère pas de celle qui fut immolée sur le Calvaire, quoique l'une soit sanglante et l'autre non sanglante. C'est donc toujours le même sacrifice, dont l'immolation se renouvelle tous les jours dans l'Eglise, depuis que notre Seigneur a dit : « Faites ceci en mémoire de Moi ». « Il n'y a non plus qu'un seul et même Prêtre dans ce sacrifice, c'est Jésus-Christ : car les ministres qui l'offrent n'agissent pas en leur propre nom. Ils représentent la personne de Jésus-Christ, lorsqu'ils consacrent Son Corps et Son Sang, comme on le voit par les paroles mêmes de la consécration, puisqu'ils ne disent pas : « Ceci est le Corps de Jésus-Christ » ; mais, « Ceci est Mon Corps » ; se mettant ainsi à la place de Jésus-Christ pour convertir la substance du pain et du vin en la substance de Son Corps et de Son Sang.
« De là il suit nécessairement, comme l'enseigne le Saint Concile de Trente, que le Sacrifice de la Messe n'est pas seulement un sacrifice de louanges et d'actions de grâces, mais encore un vrai sacrifice de propitiation, qui apaise Dieu et nous le rend favorable. Ainsi ceux qui l'offrent avec un cœur pur, pleins d'une Foi vive et d'une douleur profonde de leurs péchés, obtiendront infailliblement de Dieu, grâce et Miséricorde, et Son secours dans leurs besoins. L'odeur de cette victime Lui est si agréable, qu'Il nous accordera la grâce du repentir et le pardon de nos péchés. De là vient que l'Eglise dit dans une de ses prières solennelles que, toutes les fois qu'on célèbre la commémoration de ce sacrifice, on opère en même temps l'œuvre de notre salut ; parce que les fruits abondants du sacrifice sanglant de la Croix découlent sur nous par le sacrifice non sanglant de l'autel. Enfin la vertu de ce sacrifice ne le rend pas profitable à ceux-là seulement qui l'offrent ou qui y participent. Il est utile à tous les fidèles, soit à ceux qui vivent avec nous sur la terre, soit à ceux qui déjà sont morts dans le Seigneur, mais sans avoir suffisamment expié leurs fautes. Une tradition constante des Apôtres, nous apprend que les fruits n'en sont pas moins applicables aux morts qu'aux vivants, pour la satisfaction de leurs péchés et des peines qu'ils ont méritées, et, en général, pour l'éloignement de toutes sortes de calamités et d'afflictions. D'où il suit clairement que toutes les messes sont communes ou générales, puisqu'elles s'appliquent au bien général et au salut commun des tous les fidèles ».
Qui dira la vertu du Saint sacrifice de la Messe ? Son prix est infini, infini par le caractère du véritable Prêtre qui est Jésus-Christ ; infini par le caractère et les qualités de la Victime ; car cette Victime c'est encore Jésus. Le Saint Sacrifice de la Messe est donc la continuation, et l'extension à tous les temps et à tous les lieux du Sacrifice de la Croix, dont il ne diffère que par la seule manière d'offrir. On pourrait dire, en quelque sorte, que le Calvaire est dans tous les lieux où Jésus-Christ continue à s'offrir, puisque, suivant le langage de l'Eglise, à chaque Messe qui se célèbre, c'est l'œuvre de notre rédemption qui se renouvelle. Où est le Chrétien assez indifférent pour négliger d'assister, s'il le peut, tous les jours, à cet adorable sacrifice afin de participer à ses fruits abondants ? Ne l'oublions pas ; le Saint Sacrifice de la Messe occupe parmi toutes les œuvres de piété la place que le soleil occupe parmi tous les astres. Ô homme ! Si tu connaissais le don de Dieu !...
Premier point
La Messe est un Sacrifice de louanges et d'actions de grâces
La Messe est un Sacrifice de louanges et d'actions de grâces
Le Sauveur Jésus a rendu, pendant Sa vie et par Sa mort, une gloire infinie à Son Père. Il a voulu que jusqu'à la fin du monde l'homme put aussi adorer et louer Dieu d'une manière digne de Lui et proportionnée à Ses bienfaits. Comment, par sa seule vertu, l'homme pourrait-il s'élever jusqu'à Dieu, le bénir et lui rendre grâces ? Hélas ! La distance qui sépare la Souveraine Majesté de l'infinie bassesse, qui pourra la franchir ? Jésus-Christ seul, médiateur de Dieu et des hommes, peut combler ce vide immense et rapprocher le pécheur de celui qui est Saint par excellence. Eh bien ! Tous les jours, à chaque instant, quand le Prêtre monte à l'autel, la Victime Sainte est immolée en l'honneur de Dieu. Et ici je dois bien comprendre une chose qui est essentielle pour moi. C'est qu'en offrant avec l'Eglise cet adorable Sacrifice, je rends à Dieu une gloire infinie, puisque celui qui offre à l'autel est un Dieu, et que ce qui est offert c'est la Chair et le Sang d'un Dieu !... Quel bonheur inappréciable ! Je suis en possession d'un si grand bien qu'en l'offrant à Dieu, je le glorifie d'une manière digne de Lui, et quand pour reconnaître Son Amour, pour exalter Sa Bonté à mon égard, je Lui présente cette oblation sainte, je rends à la Souveraine Bonté des actions de grâces qui sont toujours en proportion avec Ses bienfaits ; je la remercie dignement, je m'acquitte dans toute la rigueur envers ce Dieu infiniment bon, et je n'ai pas à regretter de ne pouvoir offrir davantage ! Ô froideur criminelle ! Ô insensibilité coupable ! Ô négligence qui révolte ! Quoi ! Je manque la Messe par ma faute ! Ou bien j'y assiste sans Foi et sans piété, moi tout couvert et comme accablé des bienfaits de Dieu !...
Deuxième point
La Messe est un Sacrifice propitiatoire
La Messe est un Sacrifice propitiatoire
C'est une vérité de la foi. L'Eglise l'enseigne. Elle dit anathème à celui qui ne confesse pas que l'Adorable Sacrifice de nos Autels, est un sacrifice de propitiation. Écoutons le Disciple bien-aimé : Si quelqu'un pèche, nous avons pour Avocat auprès de Dieu le Père, Jésus-Christ qui est Juste ; c'est Lui qui est la Victime de propitiation pour nos péchés ; et non-seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde » Le même Apôtre nous dit encore : « Dieu a fait paraître Son Amour envers nous en envoyant Son Fils comme la Victime de propitiation pour nos péchés ». Venez donc à l'Eglise ; c'est la Maison de la propitiation. C'est là que le Dieu Miséricordieux et clément adresse tous les jours à son peuple ces paroles consolantes : « Que Mon peuple sur qui Mon Nom a été invoqué se convertisse, Je lui pardonnera ses péchés, et Je purifiera la terre où Il fait Sa demeure ». Combien d'âmes coupables devant le Seigneur ! Pourquoi oublieraient-elles cette parole consolante : « Vous Trouverez la grâce en présence de Dieu ». « A Notre Dieu Appartient La Miséricorde et la Propitiation ». Où est donc la Miséricorde et la propitiation ? Dans Jésus-Christ notre Dieu et notre Sauveur, notre Prêtre et notre Victime. Le fidèle qui entend la Messe, quelque coupable qu'il soit, n'a qu'à regarder l'Autel avec confiance. S'il adore la Sainte Victime, s'il crie comme autrefois le Prophète : « Seigneur, j'ai espéré en vous, parce que Vous êtes plein de Miséricorde. Oui, la Miséricorde c'est dans Dieu qu'on la trouve, on trouve en Lui une Rédemption abondante ; la Miséricorde se répand sur Lui comme un doux parfum. Que dis-je ! Le Sang de l'Homme-Dieu lave ses iniquités. c'est le Sang de l'Agneau sans tache immolé dès l'origine du monde. Non, en présence de l'Autel où s'immole l'Adorable Victime, le découragement n'est jamais permis; le désespoir est un crime !... Le pécheur vient avec confiance, il se plonge dans le Sang de l'Agneau, son âme devient blanche comme la neige.
O mon Dieu ! Les dettes que j'ai contractées en vers Votre Justice infinie épouvantent mon imagination. Je ne vois qu'une effroyable impossibilité de m'acquitter envers Vous !... Mais, non, c'est une erreur ! J'irai me présenter au pied du Saint Autel ; je prendrai le Calice du Salut, j'invoquerai Votre Nom, et vous rejetterez loin de moi cet amas d'iniquité, et vous l'éloignerez de moi comme le Ciel est éloigné de la terre. Je n'oublierai jamais ces paroles consolantes de l'Apôtre/ « Vous êtes maintenant en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés de Dieu, vous vous en êtes approchés en vertu du Sang de Jésus-Christ ».
Troisième point
La Messe est un Sacrifice d'impétration
La Messe est un Sacrifice d'impétration
Quand Saint Paul disait: « Par Jésus-Christ Notre Seigneur, nous nous glorifions dans l'espérance de la Gloire des enfants de Dieu et cette espérance n'est point trompeuse ». « Par Jésus-Christ Notre Seigneur, nous avons la liberté et la confiance de nous approcher de Dieu ; c'est pourquoi je vous prie de ne point perdre courage ». Quand le même Apôtre écrivait aux Ephésiens : « Mes frères, vous n'êtes plus des étrangers qui se trouvent hors de leur maison, mais vous êtes citoyens de la même cité que les Saints, et domestiques de la Maison de Dieu », pouvait-il proclamer une vérité plus consolante pour nous ? Jésus s'étant donné à nous par la Divine Eucharistie, et étant devenu notre Prêtre et notre Victime, il est certain que, par ce Sacrifice adorable, nous trouvons un accès facile auprès de Dieu, et que pouvant l'appeler notre Père, devenus membres de Sa famille, nous acquérons un droit incontestable à tous Ses biens. Ce droit nous ne pourrions l'avoir par nous-mêmes, puisque enfants de colère nous ne méritons que la malédiction. Mais par notre Prêtre et notre Victime, nous pouvons aller sans crainte, avec confiance, jusqu'au pied du Trône de la Miséricorde, et là demander, au nom de Jésus, par les mérites infinis de Son Sacrifice, tous les biens qui nous sont nécessaires.
Qui racontera les Miséricordes du Seigneur ! Qui dira les merveilles qui s'opèrent continuellement dans les âmes par la vertu du Sacrifice Eucharistique ? Que le Ciel s'ouvre, à la voix du prêtre, que des torrents de bénédictions tombent du sein de l'Amour infini sur les pauvres habitants de cette vallée de larmes, toutes les fois que les Saints Mystères sont célébrés, c'est ce dont il sera toujours impossible de douter. Si donc une âme demeure dans sa pauvreté et dans son indigence, si elle est toujours sans vertu, sans courage ; si ses ennemis demeurent toujours les maîtres et paralysent les timides efforts qu'elle tente pour revenir sincèrement à Dieu, n'en doutons pas, cette âme néglige l'assistance au saint Sacrifice ; elle ne vient pas demander par Jésus-Christ, au nom de Jésus-Christ. Le jour où tous les fidèles comprendront la vertu du Saint Sacrifice, les cataractes du Ciel seront ouvertes, un déluge de grâces inondera le monde et tous les peuples réunis comme en un seul troupeau, autour de l'Adorable Victime, entonneront le cantique de leur délivrance !
Autel saint, tu seras désormais mon unique refuge. La Messe fera mes délices. Je m'approcherai, avec confiance et avec amour, de ce Dieu qui fera descendre dans mon cœur tous les biens qu'Il m'a promis dans Sa Miséricorde.
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Venez Esprit Saint,
Faites briller en nous ta lumière,
Répandez l'amour dans nos cœurs,
Que sous Votre prévenante conduite,
nous évitions tout mal et toute erreur.
Je Vous salue Marie....
On trouve chez tous les peuples une religion, un culte extérieur et public, des temples, des autels, des prêtres et des victimes. Un usage constant et qu'on rencontre partout dans l'antiquité fut de manger en commun la chair des victimes qui avaient été immolées. Dès les premiers temps, le père de famille présidait à la cérémonie. On le voyait rassembler ses enfants, ses domestiques, souvent même les étrangers pour prendre part à ce repas fraternel. Les païens se flattaient, dans cette circonstance, de manger avec les Dieux. Les adorateurs du vrai Dieu, plus sensés, se regardaient comme assis à la table du père commun de toutes les créatures. Jésus-Christ a consacré cet antique usage qui était pour ainsi dire une ombre du festin Eucharistique. Il a dressé un autel dont les autels anciens n'étaient que la figure. Il a voulu des prêtres pour immoler en l'honneur du Maître de l'univers, et la Victime qu'Il a désignée, toujours la même parce quelle est parfaite, doit venir, à la voix du Prêtre, se placer sur l'Autel et s'offrir elle-même, pour le Salut de la grande famille humaine. Le Sacrifice de la Nouvelle Alliance, figuré par ceux de l'ancienne Loi, doit aussi se terminer par la distribution de la Chair immolée, présentée en nourriture à toute la famille chrétienne. Il serait bien difficile de concevoir le sacrifice de la nouvelle loi séparé de la manducation de la victime. Jésus-Christ est donc sur l'Autel, non-seulement comme une Victime immolée pour le Salut du monde ; mais encore comme une viande destinée à nourrir nos âmes. C'est le Sauveur qui l'a dit, en nous adressant cette parole solennelle : « Ma Chair est véritablement une nourriture ».
Maintenant si nous cherchons le principe et la cause de cette conduite que Jésus-Christ tient à l'égard de ses Disciples, en leur livrant Son Corps Adorable et Son Sang Précieux qui furent le prix de notre Rédemption ; si nous demandons au Sauveur pourquoi Il a inventé cette merveille, pourquoi Il a établi ce Mystère incompréhensible que nous appelons la Communion, il nous répondra par cette parole d'une éloquence et d'une profondeur que rien n'égale : « Il aima les siens jusqu'à la fin », c'est-à-dire, « Il porta l'Amour qu'Il avait pour eux jusqu'aux dernières limites où Il semble que l'Amour d'un Dieu puisse atteindre ». Parmi tous les signes extérieurs inventés par les hommes pour marquer l'amour qui les unit entre eux, l'un des plus universellement reconnu, n'est-ce pas la participation à la même nourriture ? Ta table, disait un ancien, est l'entremetteuse de l'amitié. Aussi point de traité, point de fêtes, point de cérémonies d'aucune espèce sans repas. Non, jamais les hommes n'ont trouvé un signe d'union plus expressif que celui de se rapprocher pour participer en commun à la même nourriture. Jésus-Christ a voulu contracter une union intime avec ses enfants, et c'est la raison pour laquelle Il les invite à Sa table. Mais ici l'union va s'exalter jusqu'à l'amour le plus vif. Manger à la même table avec un Dieu, certes, c'est déjà un grand honneur. Eh bien ! Ce n'est pas assez pour ce Cœur brûlant d'Amour qui palpite dans la poitrine de Jésus-Christ. Il inventera quelque chose de bien plus surprenant. « Voila Ma Chair, prenez et mangez ; prenez et buvez : Voila Mon Sang ». Telle est l'invitation qu'Il nous adresse. Il se donne Lui-même, et de ses propres mains, Il veut que nous soyons nourris de sa propre substance.
Qui dira maintenant les effets merveilleux de la sainte Communion ! « Ce que le pain et le vin produisent pour le corps, nous dit le Catéchisme du Concile de Trente, l'Eucharistie le produit, mais d'une manière infiniment plus parfaite pour le Salut et pour le bien de l'âme. Ici ce n'est pas le Sacrement qui se change en notre substance, comme le pain elle vin se changent en la substance du corps. c'est nous-mêmes au contraire qui sommes changés en la nature du Sacrement. En sorte que l'on peut très bien appliquer ici ces paroles que Saint Augustin met dans la bouche de Notre Seigneur : « Je suis la nourriture des hommes faits ; croissez et vous Me mangerez ensuite. Et vous ne Me changerez point en vous, comme il arrive à la nourriture de votre corps ; mais c'est vous qui vous changerez en moi. Que si la grâce et la vérité ont été apportées par Jésus-Christ, il faut nécessairement qu'elles se répandent dans l'âme de celui qui reçoit ce Sacrement avec un cœur pur et innocent, car Notre Seigneur a dit : « Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang, demeure en Moi et Moi en lui ». Quiconque participe à l'Eucharistie avec Foi et avec piété, en recevant en lui le Fils de Dieu, se trouve uni à Son Corps comme membre vivant. « Celui qui Me Mange, dit le Sauveur, vivra aussi pour Moi. Le Pain que Je donnerai c'est Ma Chair pour la vie du monde. Sur quoi Saint Cyrille a fait cette remarque : « Le Verbe de Dieu, en s'unissant à sa propre chair, l'a rendue vivifiante. Il était donc convenable qu'il s'unît à nos corps d'une manière admirable, par sa Chair Sacrée et par Son Sang précieux qu'Il nous donne sous les espèces du Pain et du Vin, pour nous sanctifier et nous donner la vie ».
Quand le Prophète s'écriait : « J'ai dit, vous êtes des dieux et les enfants du Très-haut », ne semble-t-il pas qu'il ait vu les hommes assis à la table de Jésus-Christ, s'engraissant de sa divine substance et participant, par la Sainte Communion, à la Nature Divine ! La Sainte Communion a toujours fait les délices des âmes pieuses. Malheur au Chrétien qui n'a que du dégoût pour cette nourriture divine ! Il refuse le plus grand honneur que l'homme puisse recevoir sur la terre, il s'éloigne de Celui qui seul peut le rendre fort contre ses nombreux ennemis. la source des jouissances les plus pures est tarie pour lui.
Premier point
La Sainte Communion est pour nous un principe d'honneur
La Sainte Communion est pour nous un principe d'honneur
Lorsque Jésus-Christ disait : « Si quelqu'un M'aime, Mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous établirons dans lui notre demeure ». Ne semble-t-il pas qu'il ait voulu parler de la Sainte Communion ? C'est Lui-même qui a dit : « Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang demeure en Moi et Moi en lui ». Or, est-il possible à Dieu même d'élever plus haut la créature ! On consacre les Eglises par beaucoup de cérémonies, de prières et d'exorcismes. On consacre les Autels sur lesquels le Saint Sacrifice doit être offert, les vases d'or et d'argent où l'on doit renfermer la Sainte Eucharistie. Rien n'est plus raisonnable, et c'est un sacrilège de profaner les temples et les vases sacrés. Mais par la Sainte Communion, nous devenons bien autre chose qu'un temple, un autel, un calice, un ciboire. Tous ces objets sont matériels. et Jésus-Christ ne contracte aucune sorte d'union avec eux. Il n'en est pas ainsi de notre corps et de notre âme. Jésus-Christ venant dans nous, les sanctifie réellement par l'union étroite qu'il contracte avec notre personne. Notre poitrine devient Son Tabernacle, notre cœur Son Trône, notre âme Son épouse. Il est tout en nous, et Son Esprit, Sa Divinité même se livrent entièrement à nous pour nous faire vivre de Sa propre vie. C'est alors que nous pouvons dire en toute vérité : « Ce n'est pas moi qui vit, mais Jésus-Christ qui vit en moi ».
Ici c'est bien plus qu'une visite, c'est une union, et l'union la plus intime que l'on puisse imaginer, celle qui résulte de la nourriture avec la personne qui mange. Notre âme se mêle en quelque sorte à la substance même de Jésus-Christ, de sorte que cette parole du Divin Sauveur : « Moi et Mon Père nous ne sommes qu'un », le fidèle peut la prononcer et s'écrier, au moment de la Sainte Communion, « moi et Jésus-Christ nous ne faisons qu'un » !... Le Sauveur a dit : « Je vis a cause de Mon Père, et celui qui Me mange vivra à cause de Moi ». De même que le Fils a reçu du Père l'essence, la vie, toutes les perfections, de telle sorte qu'Il est un seul et même Dieu avec le Père ; qu'Il vit, pense, veut, agit toujours avec le Père et comme le Père; de même, par la communion, le fidèle participe à la vie et aux perfections du Fils. La nourriture s'unit à celui qui la reçoit, elle devient sa substance. Par elle, le corps vit et augmente. Par la Divine Eucharistie, notre âme se mêle avec le Corps de Jésus-Christ. Ainsi le Père engendrant son Fils de toute éternité, lui communique sa propre vie. Le Fils communique cette vie divine à son humanité sainte dans l'Incarnation. Par la Communion, chaque fidèle reçoit de l'humanité sainte de Jésus-Christ cette même vie. Ô vie divine de l'âme chrétienne ! Elle a sa première origine dans le sein de Dieu le Père vivant par Lui-même et communiquant la vie à son Fils, et, par son Fils, à la chair et au sang qu'il s'est unis, et par cette chair et ce sang adorables, à la chair et au sang de ses membres, pour passer, par ce canal, jusque dans leurs cœurs.
Ô mon Dieu ! D'où me vient cet honneur ? Non, Seigneur, je ne suis pas digne !... Ô prodige d'amour ! Ô miracle de la grâce ! Le serviteur pauvre et méprisable mange la chair de son Dieu !...
Deuxième point
La Sainte Communion est pour nous un principe de force
La Sainte Communion est pour nous un principe de force
« Celui qui Me mange demeure en Moi et Moi en lui ». Je demande ce que devient l'homme ainsi uni à un Dieu !.... Sa faiblesse naturelle n'est-elle pas changée en une force divine ! Force contre le Démon. Si l'Ange exterminateur s'arrêta devant les portes teintes du Sang de l'agneau, que ne doit pas éprouver le Démon quand il nous voit couverts du Corps et du Sang de Jésus-Christ, enveloppés en quelque sorte de cette divine substance ? Ah ! je le sais, « le Démon, comme un lion rugissant, tourne sans cesse autour de nous, cherchant à nous dévorer » Mais ce que nous savons aussi, c'est qu'il a poussé un grand cri pour confesser que la présence de l'Homme-Dieu le tourmentait. Saint Jean Chrysostôme dit : « Le Démon rugit et prend la fuite, quand il voit un Chrétien dont les lèvres sont rougies par le Sang de Jésus-Christ ». Force contre le monde. La vie est semée d'écueils. Le monde en offre à chaque pas ; la contagion du mauvais exemple, les effets pernicieux de toutes ces doctrines opposées à l'Evangile, les conseils perfides, les railleries continuelles contre les gens de bien. O mon Dieu, que d'âmes faibles succombent à chaque instant !
Où les martyrs des premiers siècles de l'Eglise allaient-ils puiser cette force étonnante qui leur faisait braver les menaces des tyrans et des persécuteurs ? C'était à la table Eucharistique. La faiblesse de l'âge, la délicatesse du sexe ne les empochait pas de devenir des héros. En revenant de la table sacrée, ils couraient au martyre. Aujourd'hui encore, d'où vient aux âmes pures et ferventes, ce courage invincible qui les rends supérieures à toute la malice et à la corruption effrayante du monde ? Il est facile de s'en convaincre. La Sainte Communion, voilà leur force ! La Sainte Communion est la lumière de l'âme. Par elle, les yeux de notre intelligence sont ouverts, nous connaissons la grandeur de Dieu et l'excellence des biens éternels ; nous connaissons le monde, la perversité de ses doctrines, les dangers qu'il nous offre et l'abîme dans lequel il pourrait nous entraîner. Alors plus de faiblesse, ni de respect humain. Comme les Disciples d'Emmaüs, le fidèle connaît Jésus, lorsque assis à sa table, il reçoit de ses mains divines, le pain descendu du Ciel. La Sainte Communion enflamme la volonté et lui communique les plus saints désirs. Jésus-Christ parle sur la roule pénible de cette vie. L'âme qui a le bonheur de l'entendre, s'écrie comme les deux Disciples : « Notre cœur n'était-il pas embrasé au dedans de nous-mêmes, tandis qu'Il nous parlait ». La Sainte Eucharistie est comme un feu qui embrase l'âme qui s'en nourrit; elle entretient et augmente l'amour.
Une âme ainsi éclairée, échauffée, a-t-elle quelque chose à craindre du monde et de ses doctrines ? Non, elle est forte comme la mort. Elle donnerait mille vies plutôt que d'abandonner Dieu ! Force contre notre propre nature. Elle est si fragile ! Hélas ! C'est bien notre cœur qui a été, suivant l'expression du Concile de Trente, brisé et affaibli. La Chair Convoite contre L'esprit, s'écrie le grand Apôtre, et l'esprit convoite contre la chair. Nous connaissons cette loi des membres qui combat contre la loi de l'esprit, pour nous rendre captifs sous la loi du péché. Hélas ! Nous pouvons bien nous écrier comme le grand Apôtre : « Malheureux homme que je suis, qui me délivrera de de corps de mort ? Ce sera la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ », qui est communiquée à notre âme par la manducation de sa Chair infiniment sainte.
O mon Dieu ! Comme il est fragile ce vase dans lequel je porte ma vertu ! Mais combien de Saints qui avaient les mêmes tentations, dont les passions étaient vives, et qui ont conservé leur âme innocente et leur cœur exempt de souillure! Où puisaient-ils cette énergie et ce courage nécessaires pour dompter la chair et la réduire en servitude? Dans la Sainte Communion. O doux Jésus ! Vous avez dit : « Le Pain que Je donnerai, c'est Ma Chair pour la vie du monde ». Donnez-le Moi ce pain ; j'ai besoin de m'en nourrir continuellement pour ne jamais perdre la vie de la grâce.
Troisième point
La Sainte Communion est pour nous un principe de joie
La Sainte Communion est pour nous un principe de joie
La vie chrétienne a ses tristesses. Le Sauveur l'a dit : « Le monde se réjouira, vous, vous serez dans la tristesse ». Et, cependant, le cœur du véritable fidèle devient comme une fête continuelle. C'est qu'il y a, au milieu des tristesses inséparables de notre condition présente, un bonheur, une paix, une joie que le monde ne saurait donner, et qu'il ne connaît même pas. Quelle est la source de ce bonheur ? N'est-ce pas, pour le cœur qui est tout à Dieu, n'est-ce pas la Sainte Communion ? L'âme a des désirs, les créatures ne sauraient les rassasier ; mais voilà Jésus-Christ qui m'appelle et qui remplit mon désir en me comblant de biens ». L'âme se sent pauvre et dénuée de biens, elle entend une voix qui sort du Tabernacle : « Les Pauvres mangeront et ils seront rassasiés ; et ceux qui cherchent le Seigneur le trouveront : leurs cœurs vivront éternellement ». Que de Saints ont trouvé des torrents de consolations dans la Sainte Communion ! On les a vus éprouver les effets de cette promesse de Jésus-Christ : « Des fleuves d'Eau Vive sortiront de son coeur ». Comme ils étaient pleins de Dieu !... L'eau puisée à cette Source Divine n'est point une eau dormante, mais une eau qui coule toujours. Voilà pourquoi, de la part des Justes, ce langage expressif, cette ardeur pour le bien, ces paroles de feu qui embrasent les cœurs !
Ah ! je comprends ce cri d'amour : « Qu'ils sont aimés, grand Dieu, Vos Tabernacles, qu'ils sont aimés et chéris de mon cœur ». Mais pour que la Sainte Eucharistie produise ces heureux effets, il faut que ceux qui doivent manger à la Table du Seigneur, et être rassasiés de Sa Chair divine, soient véritablement pauvres, et du nombre de ces personnes affamées, dont parle la Sainte Vierge, qui méritent que Dieu les remplisse de Ses Biens, en même temps qu'Il renvoie vides ceux qui sont riches. Ces pauvres sont ceux qui sentent leur vide et qui Cherchent Dieu avec ardeur pour être remplis, parce que Lui seul est capable de les rassasier. Ceux là le louent véritablement, parce qu'ils sentent le besoin qu'ils ont de cette viande divine, qui est proprement la nourriture et comme la vie de leurs cœurs, mais une vie qui doit s'étendre dans tous les siècles.
Panis angelicus
Fit panis hominum ;
Dat panis caelicus
Figuris terminum:
O res mirabilis !
Manducat Dominum
Pauper, servus, et humilis.
Le Pain des anges
Devient le pain des hommes ;
Le pain du ciel met
Un terme aux symboles.
Ô chose admirable !
Il mange son Seigneur
Le pauvre, le serviteur, le petit.
Dernière édition par Lumen le Lun 17 Juin 2013 - 23:02, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Merci Lumen, c'est vraiment très très beau! Gloire à Dieu!! Puisse l'Esprit Saint nous faire toujours plus pénétrer le Mystère et la Beauté du Sacrement Béni de l'Eucharistie!
Audifax- Combat avec l'Archange Michel
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Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Cher Audifax. C'est notre première rencontre sur le forum.?
Que Dieu en soit loué, mon ami, car c'est à la lueur de sa Présence réelle !
C'est important de rappeler à tout le monde,
que le Seigneur est là avec nous toujours, comme Il l'a promis.
Fraternellement.
"Quand je dis Dieu, c'est un poème,
c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines,
un grand soleil pour aujourd'hui ! "
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Dix-neuvième jour
Le Vendredi de la troisième semaine après l'octave de Pentecôte
Venez, Esprit-Saint, En nos cœurs,
et envoyez du haut du Ciel
un rayon de Votre Lumière.
Je Vous salue Marie...
Nous lisons dans l'Apocalypse ces paroles qui renferment une promesse des plus consolantes pour nous: J'entendis une grande voix sortir du trône, disant : « Voici le Tabernacle de Dieu avec les hommes ; et Il demeurera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu au milieu d'eux sera leur Dieu ». Tout ce qu'on pourrait dire pour faire comprendre l'éminente dignité de nos Eglises, ne serait qu'un pâle commentaire de ces admirables paroles : « Le Tabernacle de Dieu avec les Hommes , Il demeurera avec eux ! » Lorsque le saint Patriarche Jacob s'écriait : « O que ce lieu est Terrible ! C'est véritablement la Maison de Dieu et la Porte du Ciel ! » Le Saint Esprit lui communiquait, selon la pensée de Saint Augustin, la Foi Chrétienne ; il croyait comme futures les vérités que nous croyons accomplies. Voilà pourquoi l'Eglise Catholique emploie les mêmes expressions pour imprimer dans notre cœur le respect sincère et la vénération profonde qui est due à nos temples.
Dieu voulut, dans l'ancienne Loi, un temple unique bâti à Jérusalem, et destiné à la prière et aux sacrifices. L'Ecriture nous raconte tout ce que fit le Seigneur pour donner aux Israélites une haute idée de la sainteté et de la majesté de ce lieu. Nous savons avec quel soin ce Temple appelé la Maison De Dieu, fut construit par le plus sage des rois de Juda. La richesse et la beauté de cet édifice surpassèrent tout ce qu'on avait vu jusqu'alors parmi les nations. Les enfants d'Israël en approchaient avec un profond sentiment de respect. Il était écrit : « Tremblez Devant Mon Sanctuaire, Je suis le Seigneur ». Dieu daignait y rendre sa présence sensible ; Il y faisait entendre Ses oracles, et une nuée mystérieuse était le signe de la Majesté du Seigneur qui se révélait à son peuple. Mais, comme tout ce que renfermait l'ancien Testament, ce temple n'était qu'une figure. Un honneur et un privilège bien plus grand était réservé aux hommes. C'était l'Eglise Catholique qui devait, par un vif sentiment de reconnaissance, s'écrier un jour avec vérité : « Il n'y a point d'autre nation, quelque puissante qu'elle soit, qui ait des dieux aussi proches d'elle, comme notre Dieu est proche de nous ! » « Est-il donc croyable que Dieu habite avec les hommes sur la terre ? »
Je dis l'Eglise Catholique. Hélas ! Pourquoi ne pouvons-nous pas attribuer cet honneur à tous les peuples régénérés en Jésus-Christ par le baptême ? L'hérésie en rejetant le dogme de la présence réelle, et en niant le sacrifice de la nouvelle alliance, qu'a-t-elle fait de nos temples, et que sont à nos yeux ceux qu'elle a édifiés elle-même ? Qui pourrait s'empêcher de porter un regard plein de compassion et de tristesse sur nos pauvres frères égarés ! Ils se révoltent contre l'incompréhensibilité de nos Mystères, et dès lors, que peuvent-ils opposer à la dignité et à la grandeur de nos Eglises ? Que peuvent-ils comparer aux consolations ineffables qu'elles nous procurent ? Non, ils n'ont pas un temple comme le nôtre.
Passez devant ces élégants portiques et ces colonnes taillées avec art: vous pourrez bien admirer le génie d'un architecte ou le talent d'un sculpteur ; mais vous n'éprouverez aucun sentiment. Les portes mêmes de ces édifices semblent refuser de s'ouvrir pour vous permettre d'épancher votre âme en la présence de Dieu. Si vous en demandez la cause, on vous répond que ces portes sont ouvertes quand il se trouve quelqu'un dans le temple. Il n'y a donc habituellement personne dans ces demeures, quand les hommes se retirent. Oh ! Non, il n'y a personne ; et voilà pourquoi tout est froid, muet, insensible comme la pierre dont l'édifice est construit. Il en est bien autrement chez nous. Les portes de nos temples sont toujours ouvertes. Venez, pauvres, orphelins, hommes délaissés par le monde. Il y a quelqu'un ici qui vous appelle. Quand vos yeux ne rencontreront aucun de vos frères dans cette enceinte, ne la regardez pas comme une solitude ; si c'en est une, vous y trouverez toujours Celui qui s'est rendu solitaire pour l'amour de vous. N'avez-vous pas aperçu à l'entrée du sanctuaire cette lumière qui ne s'éteint jamais ? C'est le symbole de cet Amour qui veille toujours pour recevoir à chaque instant les soupirs des malheureux. Avancez sans crainte. Seul avec votre Dieu, votre âme peut répandre ses douleurs à ses pieds. Confiez à Jésus les secrets que lui seul est capable d'entendre. Pleurez, Jésus verra vos larmes, Il en sera touché, vous sortirez consolé.
Premier point
Nous devons respecter les églises
L'Eglise est le Tabernacle de Dieu. Pourquoi ? parce que Jésus-Christ est réellement dans la Sainte Eucharistie. En entrant dans l'église, le fidèle qui a véritablement la Foi, se dit à lui-même : « C'est vraiment ici La Maison de Dieu et la porte du Ciel. Si j'avais eu le bonheur de pénétrer dans l'étable de Bethléem, si Marie m'eût accordé l'honneur insigne de m'admettre dans la maison de Nazareth, et que j'eusse pu converser pendant quelques heures avec Jésus-Christ, avec quel respect profond je me serais approché de ce lieu sacré, plein de la majesté et de la sainteté d'un Dieu ! Eh bien ! Ici je trouve mon Dieu ! Il est chez lui, il me reçoit dans sa maison. Ce temple est sa propre demeure, Il a ordonné d'en ouvrir la porte, afin que je pusse y entrer. Là se trouvent en adoration une multitude d'Anges qui habitent le lieu saint, pour honorer le souverain Roi de l'univers, et former sa cour. Une voix me crie: Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas ! Ah ! Si vous le connaissiez, vous approcheriez de sa demeure avec une sainte frayeur ! Isaïe vit la majesté de Dieu, et des millions d'Anges, qui, par respect, se couvraient de leurs ailes, ne pouvant soutenir l'éclat de sa gloire ».
Mon Dieu ! Comme on y pense peu ! Oh ! Combien de Catholiques devraient s'écrier : « Ce lieu est véritablement saint, et je ne le savais pas ! » Disons plutôt que la plupart d'entre eux refusent d'y penser. On ne voit que trop souvent, s'écrie Saint Bernard, ce qu'on ne devrait voir qu'en versant des larmes amères; c'est que les Saints de l'ancien Testament ont honoré la seule figure de nos Mystères, bien plus que nous n'honorons les Mystères eux-mêmes. Car, tandis que Jacob étant au milieu d'un champ, se considéra dans Le lieu du monde le plus saint et le plus terrible ; on est souvent, au contraire, dans une église avec la même irrévérence et les mêmes égarements d'esprit, que si l'on était au milieu d'un champ. Le Dieu dont la majesté remplit nos temples, est un Dieu Caché, comme l'appelle l'Écriture ; mais pour être caché en est-Il moins avec nous ? Sa présence est-elle moins certaine !... Non, sur la terre, il n'y a rien de Saint comme nos églises. Mais alors le recueillement, le respect le plus profond, ne sont-ils pas absolument nécessaires ?
Ce respect doit être intérieur, vrai, sincère. Il se manifeste par tout l'extérieur, l'attitude la plus grave, la plus décente; une modestie, un recueillement parfait, est-ce trop pour la sainteté de nos temples ? Hélas ! que voyons-nous ! Mon Dieu, que de profanateurs dans votre maison ! Conversations, plaisanteries, occupations toutes profanes... Arrêtons-nous !... Anges de paix, vous pleurez amèrement sur l'indigne conduite d'un grand nombre d'hommes, dans le temple de notre Dieu. N'ai-je pas mille fois fait couler vos larmes ? Oh ! Comme ma conduite sera différente ! Je veux, dans votre maison, ô mon Dieu, ne voir que vous, ne penser qu'à vous, ne m'occuper que de vous !...
Deuxième point
Nous devons fréquenter les églises
Si l'Eglise est le Tabernacle de Dieu, c'est pour que les hommes soient admis en Sa présence, qu'ils puissent venir l'adorer et recevoir en même temps les plus abondantes bénédictions. Voila le Tabernacle de Dieu avec les hommes. « Ils seront son peuple, dit le Saint Esprit, et Dieu au milieu d'eux sera leur Dieu ». C'est donc dans l'église qu'il faut chercher Dieu. Sans doute la Divinité est partout ; mais de même qu'elle se manifeste aux Élus dans le Ciel, pour les faire participer à sa gloire ; sur la terre, Dieu a choisi nos temples, pour manifester aux hommes son amour, et les combler de biens. Hélas ! Il y a bien peu d'hommes qui méditent ces vérités ! On parle d'une Église pour louer ses formes élégantes, pour faire admirer les divers ouvrages d'art qu'elle renferme, et après un long entretien, on n'a rien dit qui rappelle le Maître de la maison dont on a fait l'éloge. Ô insensibilité du cœur humain ! Que d'Eglises désertes pendant des jours entiers ! Alors même que Dieu ouvre en faveur des hommes le trésor de ses miséricordes, par la prédication de la Divine Parole, par la célébration de nos augustes Mystères ; lorsque le Saint Sacrement est exposé solennellement à l'adoration des fidèles, les Eglises ne sont-elles pas abandonnées par le plus grand nombre des hommes ? La Foi est si faible dans la plupart des âmes, qu'on verra des personnes de piété, réciter de longues prières, faire de pieuses lectures, méditer la loi de Dieu, dans une sacristie, au milieu des conversations, ou dans tout autre lieu, à quelques pas du sanctuaire, sans penser que Jésus-Christ a dit : « Ma Maison est une maison de prière ».
O Jésus ! On Vous laisse solitaire dans Votre maison ! On ne traite pas de la sorte les grands et les riches de la terre ! On est jaloux d'un regard, d'un signe, de la part de ceux qui disposent des biens périssables de ce monde ; un regard, un signe de votre part, ce n'est rien ; on n'y pense pas !... Si l'Église est devenue une solitude, j'irai souvent y goûter le repos et la paix en présence du Divin Solitaire qu'on y trouve toujours. Je veux être le compagnon fidèle de Sa retraite. Toutes les fois que je pourrai faire à l'Eglise mes exercices de piété, ce sera pour moi la plus douce consolation. Ai-je à perdre quelque chose en les faisant sous les yeux de Jésus ? Je les ferai en union avec Lui ; je le prierai de se joindre à moi, de lire, de méditer, de prier avec moi ! Oui, je veux être là, parce que j'y suis bien !
Troisième point
Nous devons orner les églises
David avait amassé de grandes richesses, pour la construction et l'ornement du temple qu'il voulait élever au Seigneur. Salomon fut choisi pour ce grand œuvre si cher au Cœur de Dieu. Les bois les plus précieux, les étoffes les plus riches, les ornements et les vases sacrés en or et en argent, tout fut employé pour décorer avec magnificence la maison de Dieu. Dès que l'Eglise Catholique fut libre, et que la fin des persécutions lui permit de sortir des catacombes, elle se hâta d'élever au Seigneur des temples magnifiques. Toujours conduite par le Saint Esprit, elle enseigna à ses enfants que tous les biens et toutes les richesses de la terre appartenant à Dieu, ils devaient regarder comme un très grand honneur, de pouvoir Lui en faire hommage. De là ces prodiges de libéralité que nous admirons dans les siècles passés, libéralité à laquelle toutes les classes de la société voulurent participer. La beauté de nos temples chrétiens, les trésors qu'ils renfermèrent, attestent la vivacité de la Foi, et la piété tendre de nos pères.
Les années de la pauvreté volontaire de Jésus-Christ sont passées. Aujourd'hui le Sauveur est dans la gloire, et Il abandonne à notre piété, le soin d'orner Sa Maison, et de décorer Ses Autels. Tous les Saints ont eu un grand zèle pour l'ornement et la décoration de nos temples, et l'Eglise, par ses lois et par sa liturgie, confond les sophismes, qu'une avarice honteuse a inventés pour jeter le blâme et le ridicule sur le zèle qui a pour objet la décoration et l'ornement de la maison de Dieu. Si je comprends bien ces choses, je me réjouirai de voir une église remarquable par son élégance, par sa propreté, puisque c'est un moyen qui dispose au respect et à la dévotion. Je me réjouirai de voir l'or et l'argent couvrir l'Autel du Sacrifice, et le Sang de Jésus-Christ contenu dans de magnifiques calices. A ce sentiment de véritable bonheur, je joindrai le désir de contribuer, autant qu'il est en moi, à la décoration de l'Église et du Sanctuaire.
Ah ! Si du moins je pouvais donner mes soins au pavé de l'Eglise ! Quoi, Seigneur, balayer Votre Maison, secouer la poussière qui couvre l'escabeau de Vos pieds, serait-ce une fonction que je pourrais mépriser ! Autrefois il fallait appartenir à l'état ecclésiastique pour avoir un pareil honneur ! Et maintenant, il n'y a plus que l'appât du gain qui détermine quelques hommes à entreprendre ce travail ! O mon divin Sauveur, dites, que voulez-Vous que je fasse, chez Vous, et pour Vous !... Mon choix est fait, comme celui du Prophète, je préfère la dernière place dans Votre Maison à tout ce qu'il y a de plus brillant sous la tente des pécheurs.
Dernière édition par Lumen le Lun 17 Juin 2013 - 23:06, édité 2 fois (Raison : Réduire l'espace entre 2 paragraphes)
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Vingtième jour
Le Samedi de la troisième semaine après l'Octave de Pentecôte
Venez, Esprit Saint,
Faites briller en nous Votre Lumière,
Répandez l'amour dans nos cœurs,
Soutenez la faiblesse de nos corps
Par Votre éternelle vigueur !
Je Vous salue Marie...
Eh bien ! Les rapports qui existent entre Jésus-Christ et Son Père, le Sauveur nous apprend qu'ils devront exister entre l'âme fidèle qui se nourrit de Sa Chair, et Sa propre personne. « De même que Je vis par Mon Père, celui qui Me mange vivra par Moi ». D'où il suit que l'union qui existe entre Jésus-Christ et Son Père est le modèle de l'union qui devra exister entre Jésus-Christ et nous. Si le Verbe, dit Saint Hilaire, s'est fait chair véritablement, et si nous recevons vraiment dans l'Eucharistie le Verbe fait chair, pourquoi ne croirons-nous pas qu'Il demeure réellement en nous ? Lui qui, en se faisant homme, s'est uni d'une manière inséparable la nature de notre chair, et qui a joint cette même nature humaine à Sa Nature Divine dans le Sacrement où Il nous communique sa chair adorable ! Et c'est ainsi que nous ne sommes qu'un tous ensemble, le Père étant dans Jésus-Christ, et Jésus-Christ étant dans nous. C'est donc un grand Mystère d'unité qui s'opère tous les jours par la Divine Eucharistie. Jésus-Christ avait dit à son Père : « Mon Père faites qu'ils soient un, comme nous sommes un ». Il avait dit encore à ses Disciples : Je suis la Vigne, vous êtes les Sarments ».
Eh bien, en instituant le Divin Sacrement de l'autel, le Sauveur donne à l'homme le moyen infaillible de réaliser cette union. Dès lors le fidèle qui se nourrit de la Chair et du Sang de Jésus-Christ, ne fait qu'une seule chose avec Jésus-Christ et avec tous ses frères unis au même chef. Il est attaché à Jésus-Christ comme le sarment à la vigne ; il reçoit le suc, la sève qui lui fait porter des fruits de bénédiction, il est vivifié par cette union. S'il en est ainsi, et personne ne sera tenté d'en douter, l'âme qui se nourrit de Jésus-Christ par Son Divin Sacrement, pourrait-elle ne pas vivre uniquement par Jésus-Christ, pour Jésus-Christ et en Jésus-Christ ! Ô vie toute céleste qui glorifiera Dieu comme la vie de Jésus-Christ sur la terre l'a glorifié pendant trente-trois ans ! On pourra dire du fidèle ce que le prêtre dit à l'autel en tenant dans ses mains le Corps de Jésus-Christ : par Lui, en Lui et avec Lui, Dieu est glorifié !
Premier point
Celui qui mange la Chair de Jésus-Christ, vivra par Jésus-Christ
Ah ! je comprends cette exclamation du grand Pape Saint Grégoire : « ô Chrétien, comprends ta dignité ! » Je puis donc vivre par Jésus-Christ, comme Jésus-Christ vit par son Père. Que dis-je ? Je le dois ; Jésus-Christ le veut, Il l'exige. Mais qu'est-ce que vivre par Jésus-Christ ? C'est penser, vouloir et agir suivant l'impulsion que donne Jésus-Christ. L'âme qui vit de cette vie divine, confond ses pensées et ses jugements avec les pensées et les jugements de Jésus-Christ ; elle veut, elle désire, elle craint, elle espère, elle aime, et tous ces divers mouvements de son cœur ne sont que la répétition, si je puis m'exprimer de la sorte, des mouvements du Cœur de Jésus-Christ. Cette âme agit au dehors, en dirigeant le corps sur lequel elle exerce un souverain empire ; mais toutes ces actions extérieures commandées, dirigées par l'âme fidèle, sont des actions conformes à celles que Jésus-Christ a faites ou qu'Il aurait faites dans les circonstances où nous nous trouvons placés. Voilà comment on vit par Jésus-Christ, et tel doit être le fruit de nos communions. Suis-je du nombre de ces Saints qui peuvent dire : « Depuis que je communie, je sens que ma vie est changée en celle de Jésus-Christ, je ne vis que par Lui. Il me semble que je pense par Son esprit, que j'aime par Son cœur, que j'entends par Ses oreilles, que je vois par Ses yeux, que je parle par Sa langue, que je travaille par Ses mains ! » O Jésus ! Soutenez mon courage. Je me vois encore si éloigné de cette perfection chrétienne à laquelle m'oblige la fréquentation des Sacrements ! Oh ! que je me sens humilié !
Deuxième point
Celui qui mange la Chair de Jésus Christ, vivra pour Jésus-Christ
Vivre pour quelqu'un c'est lui rapporter tout ce que l'on fait. Un père, une mère vivent pour leurs enfants, un serviteur pour son maître, lorsque toute leur ambition est de procurer le bonheur, ceux-ci de leurs enfants, celui-là de son maître. Jésus-Christ n'a vécu que pour son Père. « Il est écrit de moi que je devais faire Votre Volonté ; c'est aussi, mon Dieu, ce que l'ai voulu, et Votre Loi est gravée au fond de mon cœur ». C'est donc en rapportant toute Sa Vie à la Gloire de Son Père, que Jésus-Christ a réparé l'injure faite par le péché à la souveraine Majesté de Dieu. Or, le Chrétien ne doit vivre que pour Jésus-Christ, pour Ses intérêts, pour Sa gloire. La gloire de Jésus-Christ consiste en ce que tous les membres de Son Corps Mystique qui est l'Eglise, lui rapportent toutes leurs actions, toute leur vie. C'est ce que les premiers Disciples de l'Evangile avaient parfaitement compris. Ils étaient ravis de joie, au milieu des opprobres, parce qu'on les jugeait dignes de souffrir pour le Nom de Jésus.
La sainteté n'est pas autre chose qu'une vie toute consacrée à la gloire de Jésus-Christ. Le désir de cette gloire a toujours été le caractère distinctif des vrais Disciples de l'Homme-Dieu. L'Eglise n'a été fondée que pour étendre le règne de Jésus et procurer sa gloire. Voilà pourquoi elle chante continuellement : « Vous êtes le Roi de Gloire, ô Christ ! Vous êtes le seul Dieu, Vous êtes les seul Très-Haut, Jésus-Christ, nous vous rendons grâce pour Votre immense Gloire ! » Or, la Sainte Eucharistie nous est donnée comme un moyen efficace de procurer la gloire de Jésus-Christ, en ne vivant plus que pour Lui. Saint Augustin en expliquant ces paroles du Sauveur : « Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang demeure en Moi et Moi en lui », nous dit : c'est la participation du Corps et du Sang de Jésus-Christ qui fait que celui qui mange sa chair vit pour Lui, c'est-à-dire Lui rapporte comme à son Chef la vie qu'il mène comme un de ses membres.
Il y a bien loin de cette vie divine à la vie que mènent la plupart des Chrétiens. Hélas ! Que sont aujourd'hui, pour un grand nombre de ceux qui communient, les intérêts de Jésus-Christ ! Ce qui le glorifie devient-il leur propre gloire et l'objet de leurs plus ardents désirs ? Ce qui est opposé à cette gloire, les outrages qu'Il reçoit, les humiliations dont Il est saturé dans la personne de son Eglise, tout cela occupe-t-il un grand nombre de ceux que l'on voit à la table sainte se nourrir de la chair du Sauveur ? Les tristesses de Jésus-Christ et de son Eglise pèsent-elles sur leur cœur ? Ô douleur ! On mange la chair de Jésus-Christ, on boit Son Sang, et l'on ne vit que pour soi, pour le monde, pour les créatures ! C'est ici que je dois examiner sérieusement si la communion produit en moi son effet naturel, celui de me faire vivre pour Jésus-Christ !
Troisième point
"Celui qui Me mange vivra avec Moi"
Voici ce que dit un grand Saint sur ces paroles que nous avons déjà rapportées : « Celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang demeure en Moi et Moi en Lui : De même que si l'on joint de la cire avec d'autre cire, l'une et l'autre n'en font plus qu'une, de même aussi celui qui reçoit la Chair de Jésus-Christ, et qui boit Son Sang, n'est plus qu'un avec Lui ; parce qu'il est comme incorporé en Lui par cette divine Communion à Son Corps ; en sorte qu'il est lui-même dans Jésus-Christ, comme Jésus-Christ est dans lui. Saint Augustin ajoute : Nous mangeons cette viande, et nous buvons ce divin breuvage, lorsque nous demeurons en Jésus-Christ et que Jésus-Christ demeure en nous. Celui donc qui ne demeure point en Jésus-Christ et en qui Jésus-Christ ne demeure point, ne mange point spirituellement Sa Chair, ni ne boit point spirituellement Son Sang, quoiqu'il mange visiblement le Sacrement de Son Corps et de Son Sang ; mais il le mange au contraire pour son jugement et pour sa condamnation. N'est-ce pas ce qu'a voulu nous enseigner le Sauveur par ces paroles : C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Non, la chair divine de Jésus-Christ ne sert de rien au malheureux qui communie en refusant de vivre de la vie de Jésus-Christ.
Mais qu'est-ce que vivre avec Jésus-Christ ? Nous demeurons en Lui, répond toujours le même Père, lorsque nous sommes ses membres ; et Il demeure Lui-même en nous lorsque nous sommes Son temple. C'est l'unité qui nous lie avec notre chef, et la charité est le principe de cette union. Quand le Sauveur a dit : « Moi et Mon Père nous ne sommes qu'un », Il a voulu que nous disions la même chose : « moi et Jésus-Christ, Jésus-Christ et moi nous ne faisons ensemble qu'une même chose ». Admirable idée que nous trouvons dans la matière même du Sacrement. Plusieurs grains de froment mêlés et confondus ensemble font un seul pain; plusieurs grains de raisin ne font dans le pressoir qu'un même vin. Ainsi Jésus-Christ devenu mon pain, ne doit faire avec moi qu'une même chose.
Lui en moi ! Moi en Lui ! ô Mystère ineffable ! Union délicieuse qui a fait le bonheur des Saints, au milieu des plus terribles épreuves de cette vie ! Union qui sera perfectionnée et consommée dans le Ciel, lorsque Dieu sera tout en tous, et toutes choses pour tous !... Ah ! Je comprends maintenant mieux que jamais tout ce qu'il y a de suave dans cette parole : « Votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ ». Non, les consolations et les douceurs de la vie chrétienne, ce sont des trésors qui ne paraissent pas ; le mondain, l'âme sensuelle n'en ont aucune idée; tout est caché en Dieu avec Jésus-Christ. Heureuse l'âme qui vit de cette vie d'union ! Pourquoi refuserais-je ce bonheur ? Il m'est offert par Jésus-Christ, courage, mon âme, romps avec le monde, avec la vanité, avec les plaisirs. Viens, jette-toi dans Jésus-Christ, plonge-toi dans cet abîme d'amour ; commence dès cette vie ce que tu es destinée à faire pendant l'éternelle durée des siècles !...
O memoriale mortis Domini !
Panis vivus, vitam praestans homini !
Praesta meae menti de te vivere
Et te illi semper dulce sapere.
O mémorial de la mort du Seigneur !
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Venez Esprit Saint,
Venez, père des pauvres,
Venez, dispensateur des dons,
Venez, lumière de nos cœurs.
Je Vous salue Marie.
Jésus-Christ est notre modèle. Pendant les années qu'Il a passées sur la terre Il nous a donné l'exemple de toutes les vertus qu'Il demande de nous. Aussi avant de quitter le monde Il a dit à Ses Apôtres : « Je vous ai donné l'exemple afin que vous fassiez comme Moi J'ai fait ». Nous savons par le témoignage de Saint Paul que les Élus parmi nous sont ceux que Dieu a prévu de toute éternité devoir être semblables à l'image de Jésus-Christ, Son Fils. Tout ce que l'amour-propre et l'amour du monde peuvent inventer pour détruire ou du moins affaiblir ces principes éternels de la morale évangélique, ne saurait prévaloir contre une vérité aussi clairement révélée ; le Ciel n'est que pour ceux qui auront travaillé à devenir les images vivantes du Sauveur. Il n'y a dans le Ciel que des portraits de Jésus-Christ. La vie chrétienne consiste donc à imiter Jésus-Christ. Mais il ne faut pas croire que ce Divin Maître se soit borné à nous instruire pendant Sa vie mortelle; nous le savons, tout est lumière, tout est enseignement dans l'Homme-Dieu. Or, Jésus-Christ doit être considéré dans Sa Vie Eucharistique. Là Il continue à être notre modèle et à nous prêcher les vertus qu'Il exige de Ses enfants et de Ses Disciples. C'est un Mystère auquel la plupart des Chrétiens pensent bien peu. Le Mystère de la Vie Eucharistique de Jésus-Christ, la vie du Sauveur dans le Saint-Sacrement. Si Jésus-Christ, comme la Foi nous l'enseigne, est vivant dans le Saint-Sacrement, je dois m'occuper de cette Vie Divine. Elle doit être pour l'âme fidèle l'objet d'une étude sérieuse et d'une contemplation habituelle. Cette vie Eucharistique du Sauveur deviendra pour le juste une source abondante de lumière. Puisque c'est toujours la vie du Verbe fait chair qui habite parmi nous plein de grâce et de vérité ».
Ce n'est pas une méditation, mais un livre entier qu'il faudrait consacrer au développement de ces vérités importantes. Comment, en effet, parviendra-t-on à dire en peu de mots tout ce que la Vie Eucharistique de Jésus-Christ nous apprend, touchant les vertus sublimes qui font toute la perfection du véritable chrétien ! Le seul acte de la Consécration, en changeant le pain et le vin au Corps et au Sang de Jésus-Christ, en détruisant la substance du pain et du vin pour ne laisser subsister que les espèces ou apparences, ne nous dit-il pas éloquemment que la conversion est un vrai miracle de la grâce, qu'elle change l'homme en détruisant le vieil Adam, pour former dans nous l'homme nouveau créé dans la justice et dans la sainteté ! Que la Sainte Communion, en faisant passer dans nous toute la substance de Jésus-Christ, nous oblige, en quelque sorte, à nous transubstantier en Lui, afin de pouvoir dire avec Saint Paul : « Ce n'est pas moi qui vis, mais Jésus-Christ qui vit en moi ». La présence de Jésus-Christ qui renferme dans la Sainte Hostie non seulement Son Corps et Son Sang, mais encore Son Ame avec tous les trésors de Sainteté qu'Elle possède, Sa Divinité avec Ses infinies perfections ; la générosité avec laquelle le Sauveur donne, par le Saint-Sacrement, tous Ses biens à l'homme, sans aucune réserve ; ne nous dit elle pas éloquemment que Dieu nous veut entièrement à Lui ; que Celui dont nous tenons tout exige que tout lui soit offert et consacré ?
L'état glorieux du Corps de Jésus-Christ dans Sa Vie Eucharistique possédant les qualités inhérentes aux corps ressuscités ; la clarté, l'agilité, la spiritualité, l'impassibilité ; cet état qui fait que les espèces venant à se corrompre, le Corps du Sauveur n'est jamais atteint par la corruption, et que ceux qui reçoivent le Divin Sacrement, reçoivent Jésus-Christ revêtu de splendeur et de gloire ; cette condition de la vie Eucharistique ne nous apprend-elle pas que nous sommes enfants de lumière et que nous devons rejeter loin de nous les œuvres de ténèbres ? Que sans une grande pureté, un vrai désir de nous dégager toujours davantage des liens du péché et de nous avancer dans les voies du Divin Amour, nous ne devons pas approcher de la table des Saints ?
Ah ! Qu'on me laisse dire, en parlant de l'adorable Sacrement de l'Autel : « Approchez-vous, et vous serez éclairés ». Le voilà ce Soleil De Justice, comme l'appelle le prophète Malachie. Le Tabernacle, le Sanctuaire, l'Église, c'est La Cité du Soleil. Une âme qui voudra s'adonner à la contemplation du ce Mystère ineffable de l'Eucharistie trouvera toutes les vérités comme réunies sur un seul point, la Sainte Hostie ! Oui, là est un foyer de lumière d'où sont partis tous les rayons qui ont illuminé l'esprit des plus grands Saints. Ne disons plus qu'ici bas nous sommes plonges dans d'épaisses ténèbres ; ces ténèbres n'existent que pour les âmes qui ne cherchent pas la lumière. Allons au Sanctuaire, regardons l'Autel, le Tabernacle, l'Hostie, et nous serons inondés de clarté.
Premier point
Jésus-Christ modèle d'humilité dans Sa Vie Eucharistique
Jésus-Christ modèle d'humilité dans Sa Vie Eucharistique
Jésus-Christ nous a prêché l'humilité comme une vertu essentielle au Christianisme, indispensable pour le Salut. Aussi toute Sa vie peut être présentée comme un exemple frappant de l'Humilité la plus profonde. Mais dans Sa Vie Eucharistique. le Sauveur continue à s'anéantir comme Il l'a fait dans Son Incarnation, suivant l'énergique expression de l'Apôtre. Si je cherche Jésus-Christ dans le Saint Sacrement, je le trouve renfermé dans un espace bien plus resserré que ne l'était le Sein de Marie, la Crèche, la maison de Nazareth. Je le vois plus petit que dans son berceau, puisqu'Il est renfermé sous la moindre partie de l'espèce consacrée. Jésus-Christ a mené une vie obscure et cachée dans la boutique d'un artisan ; c'est un prodige d'humilité qui ravit les âmes pieuses. Mais dans Sa Vie Eucharistique, Jésus-Christ n'est-Il pas dans l'obscurité, et trouvera-t-on un Mystère où Il se cache davantage et avec plus de soin, dérobant à nos yeux, non plus seulement Sa Divinité, comme pendant Sa Vie mortelle, mais encore Son Humanité sainte. Tout ce qu'il y a de plus grand, de plus parfait, de plus beau dans le Ciel se trouve renfermé dans la Sainte Eucharistie, et cependant nos yeux n'y découvrent rien que de très commun, un peu de pain !
Si Jésus-Christ nous a enseigné l'humilité en consentant à être délaissé, abandonné des créatures ; s'Il a permis que ses adorables perfections fussent cachées pour un grand nombre d'hommes ; dans Sa Vie Eucharistique, n'est-Il pas encore tous les jours au Saint Tabernacle, seul, inconnu du plus grand nombre des hommes, délaissé pendant des jours, des mois, et des années entières, comme cela arrive dans un grand nombre d'églises ? Pendant qu'il était sur la terre, Jésus-Christ a enduré, sans se plaindre et avec une patience inaltérable, tous les mépris, toutes les insultes, tous les outrages que ses ennemis Lui ont prodigués ; dans Sa Vie Eucharistique ne supporte-t-Il pas encore tous les jours les mêmes indignités ! Que fait-il pour s'en venger ? D'un mot Il pourrait terrasser ses ennemis ; ce mot Il ne le dit jamais ! Ô patience admirable ! Ô humilité incompréhensible ! Eh bien ! Voilà mon modèle. Mais comment se fait-il qu'après un si grand nombre de communions, après tant de visites au Saint-Sacrement, je conserve encore un si grand désir de paraître, d'être regardé comme quelque chose ! Comment se fait-il que je repousse avec tant de force la plus légère humiliation, et que la moindre apparence de mépris m'irrite !
Ô Jésus ! Anéanti sous les espèces du Divin Sacrement, je Vous adore avec un respect profond, et je dépose à Vos pieds toute ma fierté, tout mon orgueil ; hélas ! Il est si grand ! Jésus, doux et humble de cœur, ayez pitié de nous !
Deuxième point
Jésus-Christ modèle de pauvreté et d'obéissance dans Sa Vie Eucharistique
Jésus-Christ modèle de pauvreté et d'obéissance dans Sa Vie Eucharistique
La pauvreté et l'obéissance sont les filles chéries de l'humilité. Elles naissent de l'humilité qui ne peut pas exister sans les enfanter. Aussi l'accompagnent-elles partout, et quand on les aperçoit, on juge de la présence de l'humilité, malgré tous les artifices que celle-ci emploie pour demeurer cachée. Jésus-Christ a été pauvre. Qui le fut jamais plus que Lui ! Pauvre dans Ses parents, pauvre dans le lieu de Sa Naissance, pauvre dans Ses occupations, pauvre pendant Sa Vie Apostolique, ne possédant rien, recevant l'aumône des saintes femmes, comme le dit saint Luc. Il a été obéissant. Saint Paul renferme tout dans ce mot sublime : « Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort de la Croix ». Ces exemples de pauvreté et d'obéissance, Jésus-Christ nous les donne encore dans Sa Vie Eucharistique. Là Il est pauvre. N'avoir rien à soi, ne vivre que des offrandes volontaires des hommes, dépendre de leur générosité pour le logement et tout ce qui est nécessaire a la vie ; n'avoir pas même une retraite assurée, et se voir exposé à être chassé à tous les instants du lieu que l'on habite ; n'est-ce pas le sublime de la pauvreté ?
Eh bien ! Voyez Jésus-Christ dans Sa Vie Eucharistique. Il est logé où nous voulons, et mille fois les demeures qu'on Lui avait offertes, on les Lui enlève pour le transporter ailleurs. Les vases sacrés où notre piété renferme Son Corps et Son Sang, Lui appartiennent si peu que tous les jours on en dispose, on les change pour les faire passer à un autre usage. Qui sait si cette pièce d'argent que je tiens dans ma main n'a pas été, il y a quelques années, une coupe de calice, un ciboire ! Encore si Jésus-Christ ne se livrait qu'à des hommes pleins de foi et brûlant d'amour pour Lui ! Mais hélas ! Que d'églises abandonnées, que d'autels vermoulus, sales et couverts de poussière, que de Tabernacles sans ornements ; que d'objets employés à la célébration des plus augustes Mystères, tellement pauvres, que personne ne consentirait à les placer sur sa table ! Ô mon Dieu ! Ce sont là des vérités certaines, des faits dont il est facile d'être témoin. Et Jésus consent à cette pauvreté pour ne pas me priver du bienfait de son adorable présence !...
Cependant j'aime le superflu, j'aime ce qui est beau, riche, élégant ! Mes meubles et mes vêtements, ma table surtout annoncent que j'ai horreur de la pauvreté ! Que dirai-je maintenant de l'obéissance de Jésus-Christ dans Sa Vie Eucharistique ? Il s'est livré à sa créature dont la volonté a sur lui un souverain empire. Oui, Jésus-Christ dans Sa Vie Eucharistique enchaîne Sa Volonté, Sa Liberté à la volonté du prêtre. Le prêtre parle et Jésus-Christ est dans la Sainte Hostie ; le prêtre parle et Jésus-Christ va d'un lieu à un autre ; le prêtre parle et Jésus-Christ habite cette Église ; il parle et Jésus-Christ va dans une autre ; le prêtre parle et Jésus-Christ se donne à cent personnes ; il parle et Jésus-Christ ne se donne pas. Ô prodige d'amour ! Ô Mystère incompréhensible ! Un Dieu renonce à sa liberté pour se mettre à la libre disposition d'un homme, et quelquefois cet homme est un grand coupable !
C'est assez, ô mon Sauveur, c'est assez. Laissez-moi m'anéantir devant vous. Vile poussière toujours révoltée contre Votre Majesté Souveraine, j'ose encore lever mes yeux vers l'adorable Eucharistie ! Ah ! Seigneur ! Je suis confondu ! Mais vous avez encore pour moi des Miséricordes. Non, Vous ne m'abandonnerez pas !...
Troisième point
Jésus-Christ modèle de pureté dans Sa Vie Eucharistique
Jésus-Christ modèle de pureté dans Sa Vie Eucharistique
C'est une remarque déjà faite depuis longtemps, Jésus-Christ a souffert qu'on le calomniât en attaquant Sa Doctrine, Son obéissance aux Lois, Son respect même pour Dieu ; mais Il n'a pas voulu permettre que la calomnie pût arriver jusqu'à Sa pureté infinie. Roi des Vierges et de toutes les âmes pures, Il a voulu naître d'une Vierge ; s'Il a eu de la préférence pour l'un de Ses Apôtres, cette préférence a eu pour objet celui qui était vierge. Aussi tous les Saints l'ont reconnu, pour plaire à Jésus-Christ il faut aimer la pureté. Dans Sa Vie Eucharistique, le Divin Sauveur nous inspire le plus grand mépris et la plus grande aversion pour nos sens. En effet, Il est dans le Saint Sacrement avec tous Ses sens, et néanmoins il refuse de s'en servir ; avec la faculté de voir, d'ouïr, de parler, de goûter, de se mouvoir, Il n'en fait aucun usage. Il impose à Ses sens la privation de toutes les opérations qui leur sont naturelles. C'est ce qui résulte de la manière d'être de Jésus-Christ dans le divin Sacrement.
Or, n'est-il pas évident que le Sauveur veut m'apprendre la mortification de mes sens, qu'il désire que je devienne comme insensible aux objets extérieurs, pour n'être pas séduit par leur attrait et corrompu par leurs charmes. Ô Vie angélique produite par la Sainte Eucharistie ! Elle rend le fidèle une image vivante du Corps de Jésus-Christ caché sous les espèces sacramentelles. L'âme qui parvient à cette pureté entre dans la vie spirituelle qui la rend digne de contracter cette alliance mystérieuse par laquelle Jésus-Christ devient véritablement son Époux. « Vous êtes Ma sœur, Mon épouse ». Cette alliance que Jésus-Christ a contractée avec Son Eglise, suivant les paroles de Saint Paul, Il la contracte en particulier, par la Sainte Eucharistie, avec toutes les âmes qui veulent vivre de Sa Vie Divine, et ne faire plus qu'une seule chose avec Lui. Ô Divine Eucharistie ! Mariage sacré ! Chaste union de l'homme avec Dieu ! Qui dira tes délices ! Un seul esprit, un seul cœur, ou plutôt deux esprits et deux cœurs, l'esprit de Jésus-Christ et l'esprit de l'homme, le cœur de Jésus-Christ et le cœur de l'homme ! Ô embrassement divin qui fait couler dans l'âme pure, l'âme, l'esprit, le cœur, la vie de Jésus !...
Mais pour mériter ces faveurs, pour être introduit dans ce Cellier Mystique où le Divin Époux enivre d'un vin délicieux l'âme dont Il fait Son épouse, il faut un grand éloignement de tout ce qui est impur ; il faut que les sens soient tenus captifs par la mortification ; il faut pouvoir s'écrier dans un saint transport : « De même que mon Bien-aimé est tout à moi, moi je suis tout à Lui ». Oh ! Comme je vais travailler à devenir pur, chaste, mortifié. Divine modestie, venez orner mon front, gardez mes yeux, ma langue, mes oreilles; gardez mon cœur !...
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Vingt-deuxième jour
Le Lundi de la quatrième semaine après l'Octave de Pentecôte
Venez Esprit Saint,
O Lumière Bienheureuse,
Venez remplir jusqu'à l'intime
le cœur de tous Vos fidèles.
Je Vous salue Marie...
Quelqu'un pourrait-il trouver étonnant l'usage de l'Eglise qui consiste à faire brûler constamment au moins une lampe devant le Saint Tabernacle ? Cet usage dont l'origine remonte aux temps les plus reculés, l'Eglise l'a converti en loi, et aujourd'hui il faut une impossibilité manifeste ou une dispense formelle pour laisser le Très Saint Sacrement dans une paroisse ou une chapelle, sans allumer une lampe qui doit brûler la nuit comme le jour. Lorsqu'on entre dans une Eglise, cette lampe est le signe de la présence réelle, et on croit lire à sa clarté cette parole consolante : « Le Maître est là ». On voit dans plusieurs pays, notamment en Italie, sept lampes qui brûlent toujours devant le Saint-Sacrement. Ce nombre est mystérieux. Il est facile d'y voir les sept dons du Saint-Esprit, les sept Sacrements, les sept demandes de l'Oraison Dominicale, etc... David dit dans un Psaume : « Sept fois par jour j'ai chanté vos louanges ». Mais cherchons l'esprit et la signification de cet usage qui consiste à allumer des lampes devant le Très Saint Sacrement.
Notre Seigneur Jésus-Christ, en parlant de Saint Jean-Baptiste, disait aux Juifs : « Il était une lampe ardente et luisante ». Nous lisons encore dans l'Apocalypse : « Mes deux témoins sont deux chandeliers debout devant le Seigneur de la terre ». Or, n'est-il pas évident, après ces témoignages divins, que les lampes représentent les âmes justes, et que les justes sont appelés à venir devant l'adorable Eucharistie, pour y brûler continuellement du feu du divin amour ? Jean-Baptiste était une lampe ardente et luisante ; ardente par le feu de la Charité qui brûlait son cœur, luisante par la lumière de la vérité qui l'éclairait. Telle est une âme dont le Saint Esprit s'est emparé. Il la rend, comme le Saint précurseur, une lampe luisante, en la pénétrant des plus vives lumières de la Foi. Il en fait une lampe ardente, parce qu'Il répand dans elle cette vive flamme de la Charité dont Il est le principe et la source. Placez cette âme devant les sacrés Tabernacles, voilà la vraie lampe que Jésus-Christ demande. Elle brillera du plus vif éclat. Sa modestie, son recueillement, sa ferveur la rendront propre à éclairer par sa lumière, et à échauffer par son feu tous ceux qui la verront. Ces Justes ne se contentent pas de porter une lumière dans leurs mains pour éclairer ceux qui sont dans la maison, ils deviennent des lampes vivantes qui brûlent et se consument pour l'amour de Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement.
Qui n'aspirerait pas à cet honneur ! Ah ! Venez, vierges sages, préparez vos lampes, ou plutôt préparez-vous à la faveur insigne que le Divin Époux veut bien vous accorder. Il vous choisit, âmes pures, âmes de Foi, pour faire de vous les lampes de Son Sanctuaire. Soyez des candélabres d'or, vous le pouvez par la pureté de vos mœurs et la sainteté de voire vie. Demandez au Saint Esprit de garnir souvent votre lampe de l'huile mystérieuse de sa grâce, et puis, venez, le Seigneur vous attend ; et quand vous brûlerez devant le Saint Tabernacle, les fidèles en entrant dans l'Eglise s'écrieront: « Jésus est là, voyez la lampe qui brûle !... »
Premier point
L'Adoration perpétuelle
L'Adoration perpétuelle
Les Eglises les plus pauvres ont au moins une lampe qui est toujours allumée à côté de l'autel où se trouve le Saint Sacrement. C'est bien peu que cette lampe, et néanmoins elle suffit ; les lois qui règlent tout ce qui a rapport au culte divin n'en exigent pas davantage. Mais y a-t-il également dans toutes les Églises, à toute heure du jour et de la nuit, une âme qui veille devant le Saint des Saints ? Cette lampe vivante ne fait elle pas défaut ? Hélas ! Laissons, pendant les longues heures de la nuit, laissons aux Anges le soin de garder le Saint Tabernacle, puisque, dans l'état actuel de la société chrétienne, il est impossible de faire autrement ; mais pendant le jour, depuis que la porte de l'église s'ouvre, dès la première heure, jusqu'au soir où elle doit être fermée, pourquoi laissons-nous aux Anges le soin d'adorer Jésus-Christ ; est-ce donc pour les Anges que Jésus-Christ réside dans le Saint-Sacrement ? Oh ! Non, mille fois non, c'est pour les hommes. Quand le prêtre a prononcé les paroles de la Consécration, c'est pour nous que le Sauveur est descendu des Cieux ; « Pour nous les hommes et pour notre Salut, il descendit du Ciel ».
Quelle honte pour une paroisse où l'on ne peut parvenir à établir l'adoration perpétuelle ! Un saint prêtre s'écriait un jour : « Je désirerais être de la nature de l'huile, pour pouvoir toujours me consumer devant le Très Saint Sacrement. Je me souviens que lorsque j'arrivais tard à Paris, et que j'allais, selon ma coutume, saluer Notre Seigneur à Notre-Dame, trouvant les portes fermées, au moins je me consolais en regardant au-dedans, au travers des fentes des portes ; et voyant des lampes allumées, je disais : « Hélas ! Que vous êtes heureuses de vous consumer toutes à la gloire de Dieu et de brûler perpétuellement ». Quelle consolation d'être le représentant de tout un peuple aux pieds de Jésus-Christ ! Quel honneur insigne, et l'on n'y pense pas !...
Il faut que je mette sérieusement la main à l'œuvre. J'ai à examiner ce que le Sauveur peut exiger de moi dans l'état, dans la condition où sa Providence m'a placé. Que puis-je faire, que dois je faire pour procurer au Saint-Sacrement une lampe vivante qui brûle toujours devant la porte du Tabernacle ? Que puis-je faire pour l'adoration perpétuelle ? Suis-je membre de cette association ? Ai-je une heure désignée pour chaque semaine ou au moins pour chaque mois ? Suis-je fidèle à l'appel, et le moindre prétexte ne me fait-il pas négliger ce devoir sacré ? Cette heure d'adoration n'est-elle pas un fardeau insupportable dont je voudrais me décharger ?.... Où est mon zèle pour la propagation de cette œuvre ! N'ai-je rien à me reprocher ? Jésus-Christ n'a-t-Il aucune plainte à m'adresser ?...
O mon Sauveur, ayez pitié de moi ! Je le confesse pour ma propre confusion, j'ai préféré jusqu'ici toutes les dévotions à celle qui a pour objet la Divine Eucharistie. Pour celle-ci je n'ai eu que de l'indifférence et du dégoût. Ah ! comme je dois reconnaître que le Saint Esprit n'a pas été mon maître ; mais bien mon imagination, mon goût naturel, mes préjugés, et mille autres principes qui n'étaient pas Dieu !...
Deuxième point
La visite de chaque jour
C'est surtout vers le soir, à l'entrée de la nuit, que l'on aime à voir cette lumière qui brille dans le Sanctuaire et qui indique la présence du divin Maître. Quel moment favorable, après les travaux, et les fatigues de la journée, après les soins donnés aux affaires, après mille agitations inséparables de la vie que l'homme mène ici-bas, quel moment favorable pour venir passer au moins un quart d'heure devant l'auguste Sacrement de nos autels ! C'est un tableau bien touchant et qu'il est encore permis de contempler dans un certain nombre de paroisses où la Foi s'est conservée plus vive et l'amour plus ardent, que celui d'un grand nombre de fidèles qui dans toutes les saisons, une heure avant que l'on ferme l'église, viennent adorer Jésus-Christ dans le Sacrement de Son Amour ! De même qu'on allume les lampes dans une maison quand la nuit approche, on voit le Sanctuaire du Dieu vivant entouré de lampes ardentes qui brûlent en l'honneur de Jésus-Christ. Les unes jettent une lumière plus vive ; celles-ci répandent plus de chaleur, suivant que l'huile dé la charité leur a été communiquée avec plus d'abondance ; mais toutes sont allumées, et la divine solitude est devenue comme la salle du trône du roi Jésus où l'on voit une multitude de lumières qui brillent en son honneur.
Suis-je une de ces lampes qui brûlent devant le trône de l'Agneau sans tache. Vous les soirs, au moins pendant un quart d'heure ? Hélas ! Que de prétextes pour me dispenser de ce devoir sacré ! Les soins donnés aux choses temporelles ne permettent pas d'aller à l'Église. Cependant, pour le mondain, c'est l'heure des plaisirs. Les enfants du siècle se préparant pour le mal, et moi je n'ai pas un quart d'heure pour l'offrir à Jésus-Christ ! Mais, ô mon Dieu, combien de fois ai-je voulu contracter cette pieuse coutume, et je suis obligé d'y renoncer parce que l'ennui s'empare de moi ; un quart d'heure, c'est un siècle ! Je ne sais ce que je dois vous dire. Ne serait-ce pas parce que ma lampe manque d'huile ? Si je ne la garnis jamais, dois-je donc être étonné de la voir éteinte ? « La Lampe de l'impie s'éteindra, dit le Seigneur ». Et ailleurs : « La lampe du juste ne s'éteindra pas même dans la Nuit ». « Une lampe qui brille sur un chandelier d'or, telle est la beauté dans la jeunesse ».
Donnez-moi Seigneur, cette beauté, afin que je devienne un ornement de Votre Temple ; oui, je veux avoir en horreur les doctrines de l'impie, je veux marcher dans les sentiers de la Justice, afin que même au milieu des tentations qui répandent le trouble et l'obscurité dans mon âme, je sois toujours devant vous une lampe qui brille sur un chandelier d'or.
Troisième point
Adoration Solennelle
L'Eglise, dans les grandes solennités, multiplie le nombre des lumières qui brillent ordinairement dans nos temples. C'est principalement lorsque le Saint Sacrement est exposé avec une grande pompe à la vénération des fidèles. On peut dire qu'il n'y a rien de touchant, rien qui porte davantage à la dévotion et à la ferveur que ces grandes fêtes en l'honneur de la Divine Eucharistie. Quand on entre dans l'Église et qu'on aperçoit sur un trône resplendissant de lumière, Jésus-Christ dans l'auguste Mystère de l'Autel, environné de fleurs, caché dans les nuages d'encens que les lévites brûlent à ses pieds, on est saisi, presque malgré soi, d'un sentiment de crainte et de respect dont il est comme impossible de se défendre. Cette exposition solennelle est quelquefois pour un seul jour, d'autres fois elle a lieu pendant plusieurs jours consécutifs. Alors il n'y a rien que ne fasse l'Eglise pour inspirer un profond respect et une dévotion sincère à l'égard de la Divine Eucharistie ; la décoration du temple, le chant des Cantiques divins, la majesté des cérémonies, tout élève l'âme et l'oblige, en quelque sorte, à s'occuper de Dieu. Mais ne faut-il pas l'avouer ? Bien souvent, si l'on excepte certaines heures du jour, l'Église est à peu près déserte, et le pasteur d'une paroisse pourrait s'écrier comme le Prophète Jérémie : Les rues de Sion versent des larmes, parce qu'elles ne voient personne qui accourt à la solennité ».
Oui, même aux offices solennels, si l'exposition du Très Saint Sacrement a lieu tout autre jour qu'un dimanche, les ministres des Autels se trouvent presque seuls, et le chant sacré de nos hymnes est répété par l'écho des voûtes d'une Eglise déserte. Hélas ! Combien de fois, principalement aux jours des quarante heures qui précèdent le Carême, jours d'expiation et de larmes pour les véritables amis de Dieu, combien de fois n'a-t-on pas vu de vastes Églises entièrement abandonnées pendant de longues heures, sans que les paroissiens aient eu seulement la pensée d'aller rendre leurs hommages à Jésus-Christ dans le Sacrement de son amour ! Et dans ces mémos heures, que d'apprêts pour les repas, pour les divertissements, bien souvent pour le crime !
O mon Dieu, on se plaint des calamités qui affligent les peuples. Si quelque chose devrait étonner, ce serait bien plutôt votre patience ! L'ingratitude du plus grand nombre des Chrétiens est à son comble, et les jours de fêtes sont changés, suivant l'expression d'un Prophète, en des jours d'amertume et de deuil. Ne suis-je pas un de ces chrétiens coupables ? Quelle a été ma conduite lorsque le Saint Sacrement a été exposé solennellement dans les Eglises ? Ai-je voulu, par mon empressement et mon zèle, offrir au divin Sauveur un dédommagement pour tant d'outrages qui lui sont faits ? Et maintenant qu'est-ce que je promets Jésus-Christ, pour le Jeudi-Saint, les Quarante-Heures, l'Octave du Saint Sacrement ? Seigneur, je veux être aussi longtemps que mes devoirs le permettront , je veux être à vos pieds comme une lampe ardente et luisante !...
Bone pastor, Panis vere,
Jesu, nostri miserere,
Tu nos pasce, nos tuere,
Tu nos bona fac videre
in terra viventium.
Jesu, nostri miserere,
Tu nos pasce, nos tuere,
Tu nos bona fac videre
in terra viventium.
Ô bon Pasteur, notre vrai Pain,
Jésus, ayez pitié de nous.
Nourris-nous, protège-nous,
faites-nous voir le bonheur
dans la terre des vivants.
Jésus, ayez pitié de nous.
Nourris-nous, protège-nous,
faites-nous voir le bonheur
dans la terre des vivants.
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Venez Esprit Saint,
Repoussez bien loin l'ennemi
Et donnez-nous vite la paix :
Qu'ainsi, sous Votre conduite,
Nous évitions tout mal.
Je Vous salue Marie...
Nous lisons au chapitre 7 de la 13e session du saint Concile de Trente : « Pour ce qui est de porter la Sainte Eucharistie aux malades, outre que c'est parfaitement conforme à la raison et à l'équité, on le trouve prescrit par plusieurs Conciles, et observé très anciennement dans l'Église Catholique. C'est pourquoi le Saint Concile a ordonne qu'il faut absolument retenir cette coutume si salutaire et si nécessaire. Si quelqu'un dit qu'il n'est pas permis de conserver la Sainte Eucharistie dans un lieu sacré, ou qu'il n'est pas permis de la porter avec honneur aux malades ; qu'il soit anathème ». La Divine Eucharistie portée aux malades qui sont en danger de mort prend le nom de Saint Viatique. Voilà pourquoi le prêtre qui donne la communion au malade prononce ces paroles : « Recevez le Viatique du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ ». Or, le mot « Viatique » signifie provision pour le voyage. Celui qui part et qui a l'intention de marcher longtemps serait regardé comme un insensé, s'il oubliait de faire des provisions pour son voyage. Un navire qui va traverser l'Océan ne quitte jamais le port sans être pourvu abondamment de tout ce qui est nécessaire pour la nourriture de l'équipage et des passagers. Un homme qui se propose de monter sur le sommet d'une haute montagne qui paraît presque inaccessible, s'il a tant soit peu de prévoyance, ne manque pas de prendre avec lui du pain et du vin pour soutenir ses forces. S'il agissait différemment, il s'exposerait à périr de lassitude et de faiblesse.
Nous avons tous un grand voyage à faire, c'est celui du temps à l'éternité. Tant que nous sommes dans notre corps, dit Saint Paul, nous voyageons loin de Dieu. Mais le moment arrive, l'heure va sonner, où cette âme doit briser les liens qui la retenaient captive ici-bas; il faut gravir la montagne, traverser un fleuve aux eaux écumantes et rapides, il faut s'élancer dans les profondeurs de l'éternité, paraître au pied du tribunal redoutable, devant la majesté de celui qui jugera avec équité les vivants et les morts. Certes, si jamais le courage et la force furent nécessaires, c'est bien dans ce moment suprême ! Le Prophète Elie après avoir marché pendant toute la journée, s'arrêta accablé de lassitude sous un térébinthe. Il demanda à Dieu de le faire mourir, tant il était triste, tant la vie lui paraissait amère ! Tout-à-coup il s'endormit. Pendant son sommeil, un Ange le loucha et lui dit : « Levez-vous, et mangez, car il a vous reste un grand chemin à faire ». Elie s'étant levé, vit auprès de lui un pain cuit sous la cendre et un vase d'eau; il mangea et but, et fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits, jusqu'au pied d'Horeb, la montagne de Dieu. L'âme chrétienne serait tentée de s'abandonner au découragement, lorsqu'elle considère la grandeur et la majesté infinie de celui qui va la juger. Le Démon redouble en ce moment ses efforts pour la perdre. La nature est faible, le danger est grand. Tout à coup, le Sauveur sort de Son Tabernacle ; il vient visiter Lui-même son enfant, il lui apporte avec Son Corps et Son Sang, le pain qui fortifie et qui devient son Viatique pour le dernier des combats, pour le voyage de la terre au Ciel. Gage de la bienheureuse immortalité, la Sainte Eucharistie donnée au chrétien mourant, est comme le sceau divin imprimé sur son front, le signe des Élus ; c'est l'armure la plus puissante contre les derniers traits de l'ennemi. Oh ! Qui dira la générosité de Jésus-Christ ? Qui dira le bonheur d'une âme qui reçoit avec foi et amour le Saint Viatique ?
Premier point
L'Amour de Jésus-Christ se donnant en Viatique
L'Amour de Jésus-Christ se donnant en Viatique
Quand le Disciple bien-aimé a écrit cette grande parole : « Il les aima jusqu'à la fin », ne dirait-on pas qu'il désignait ce grand acte d'amour par lequel Jésus-Christ consomme toute choses en faveur de ses amis, en venant à eux pour être lui-même leur Viatique, dans ce douloureux passage du temps à l'éternité ? Il savait, cet adorable Maître, toutes les angoisses de l'agonie, toutes les amertumes de la mort, toutes les horreurs du tombeau. Notre cœur lui était connu. Comment alors eût-il pu l'abandonner à sa faiblesse dans ce moment solennel de la mort? Non, il nous aimait trop pour cela.
Vous êtes malade, privé de la consolation d'aller avec vos frères, vous asseoir à la table sainte, attendez et ne craignez rien ; voici l'Époux, allez au devant de Lui par vos soupirs, et attirez-le chez vous par la vivacité de votre amour. Il vient. Pour vous procurer les consolations dont votre âme sera inondée, il s'expose à des outrages, à des mépris Sans nombre. Il sera insulté dans les rues qu'il lui faudra parcourir pour arriver chez vous. N'importe, il a dit à ses ministres : « Notre ami est malade, allons, nous, pour le visiter ». Encore si le Sauveur n'allait que chez ses fidèles amis ! Mais voici le sublime de l'amour. Cet impie, ce blasphémateur, cette femme scandaleuse, se trouvent au lit de la mort. La grâce a remué fortement une conscience chargée de crimes. Le prêtre a prié, il a consulté Dieu. « Oui, J'irai, dit Jésus-Christ, et Je guérirai cette âme. Déjà Ma grâce est descendue sur elle avec l'absolution. Il faut nourrir, fortifier ce pauvre cœur. O pécheur ! Tu mangeras la chair du Fils de l'Homme, tu boiras Son Sang, et tu auras la vie éternelle !... O amour incompréhensible ! ô Jésus, qui pense à cet amour ! Qui s'en occupe ! Moi, Seigneur ; oui, je Vous loue, je Vous bénis, je Vous rends grâces, je vous aime !...
Deuxième point
Bonheur de l'âme qui reçoit le Saint Viatique
Bonheur de l'âme qui reçoit le Saint Viatique
Il est certains Mystères que l'on ne peut sonder, ce sont les opérations de la grâce dans quelques âmes d'élite qui ont depuis longtemps consacré à Jésus-Christ toute leur existence. Pour ces âmes, dire ce qu'elles éprouvent lorsque la voix de l'Eglise vient se faire entendre : « Partez, âme chrétienne, au Nom du Père qui vous a créée ; au Nom du Fils qui vous a rachetée ; au Nom du Saint Esprit qui vous a sanctifiée » ; c'est une chose qu'il ne faut pas tenter. Le prêtre, qui plusieurs fois dans sa vie a été chargé de porter le Saint Viatique à des âmes pures, aimantes, détachées de tout ce qui est périssable, unies à Jésus-Christ par la plus parfaite conformité de toutes les pensées et de tous les sentiments, pourrait à peine soulever un coin du voile qui cache des choses si ineffables !
Ô Jésus, ce que vous dites à cette âme lorsque Vous la visitez en ce monde pour la dernière fois ! Ce qu'elle éprouve en vous voyant entrer dans sa propre demeure où vous venez la chercher ! Qui me le fera comprendre ? C'est bien alors, que le juste s'écrie : « Vous avez consolé mon âme à proportion des tristesses de mon cœur ». Le voilà, mon Rédempteur. Un voile le cache, mais ce voile va tomber ! Venez, Jésus, encore quelques instants, et je Vous verrai face à face, et je serai rassasié de Votre Gloire. Je me représente Saint Thomas d'Aquin lorsqu'il aperçut de son lit de mort la Divine Eucharistie, et qu'il s'écria dans l'extase de son amour reconnaissant : « Jésus, que j'aperçois à travers le voile du Sacrement, accordez-moi ce que je désire avec une si grande ardeur ; faites que je Vous contemple face à face, et a que je sois éternellement heureux par la vue de votre gloire ».
On comprend alors cette parole dite par plusieurs Saints : « Je ne croyais pas qu'il fût si doux de mourir !... » Tel est donc l'effet du Saint Viatique du corps et du sang de Jésus-Christ. Il rend la mort douce, calme, heureuse ! Mon Dieu, aurai-je ce bonheur ? Peut-être non, parce qu'il peut m'arriver de mourir subitement. Eh bien ! Je vais m'occuper du Saint-Viatique. Tous les mois je consacrerai un jour pour me préparer à la mort. Ce jour là, je me représenterai ma dernière heure et Jésus-Christ venant à moi comme mon Viatique ! Je le recevrai avec les dispositions et les sentiments que je voudrais avoir au moment de mourir. Ô Jésus, mettez le comble à toutes Vos grâces, en m'accordant encore celle que je Vous demande aujourd'hui. Que je meure fortifié par cette divine nourriture qui me rendra capable de m'élever jusqu'à la montagne de Dieu !...
Troisième point
Accompagner le Saint Viatique
Accompagner le Saint Viatique
Quand le Sauveur était sur la terre, Il parcourait les villes et les bourgades de la Judée accompagné de Ses plus fidèles amis. On voyait, après les Apôtres, de saintes et pieuses femmes qui ne le quittaient jamais. Leur dévouement était pour le Cœur de Jésus une consolation bien douce, au milieu de l'indifférence des uns et de la malice des autres. L'Eglise veut que Jésus-Christ allant visiter ses enfants malades et les nourrir de son propre corps, reçoive les hommages et les adorations des fidèles. C'est la raison pour laquelle, le son des cloches donne le signal de cette auguste visite. La Sainte Eucharistie est portée sous un dais ; des cierges allumés, symbole de Foi et d'amour, doivent précéder le prêtre chargé de cette fonction divine. On récite des Psaumes et des Hymnes pour adorer le Dieu fait Homme caché sous le voile du Sacrement, et le son d'une clochette annonce à tous ceux qui passent, le grand Mystère de l'amour d'un Dieu.
Ici je dois examiner ma conduite passée, et voir en même temps ce que je dois promettre à mon adorable Sauveur pour l'avenir. Quel a été mon empressement et mon zèle pour accompagner Jésus-Christ porté aux malades ? Ai-je obéi à l'Eglise qui m'invitait à cet honneur par le son de la cloche ? Le respect humain, la paresse, l'indifférence ne m'ont-ils pas retenu souvent ? Hélas ! Le respect humain ! Grand Dieu, où est ma foi ? J'ai donc rougi de suivre Jésus-Christ ? Cet honneur ne l'ai-je pas abandonné à quelques pauvres enfants sans instruction et sans piété, dont la présence est devenue un objet de raillerie pour le mondain ?
Ô Jésus, qui sait s'il ne faut pas attribuer à ce respect humain, à cette indifférence, les morts subites qui privent un si grand nombre d'âmes du Saint Viatique ? Mais il en est temps encore. Je puis réparer mes négligences coupables, et par mon zèle ardent, contribuer à la gloire que l'Eglise désire Vous rendre, quand elle Vous porte chez les malades. Je Vous suivrai, Seigneur, partout où Vous irez. Le réduit obscur où se trouve le pauvre, la mansarde étroite et sale où Vous ne dédaignez pas d'entrer Vous-même, j'y entrerai avec Vous. Hélas ! Vous êtes bien souvent reçu dans ces pauvres demeures, avec une Foi plus vive, et un amour plus ardent, que celui que Vous rencontrez dans les appartements somptueux des riches du siècle !
Se nascens dedit socium,
convéscens in edulium,
Se móriens in prétium,
se regnans dat in præmium.
Enfant, Il se fait notre compagnon,
À la Cène, notre nourriture,
Au Calvaire, notre rançon,
Aux cieux, notre récompense.
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Vingt-quatrième jour
Le Mercredi de la quatrième semaine après l'Octave de Pentecôte
Venez Esprit Saint,
O Lumière Bienheureuse,
Venez remplir jusqu'à l'intime
le cœur de tous Vos fidèles.
Je Vous salue Marie...
Nous lisons dans l'Ecriture Sainte ces paroles consolantes : « La Bénédiction de Dieu est comme un fleuve qui se déborde ». Il y a peu d'expressions qui soient plus souvent employées dans les Livres Saints que celles de Bénédiction, Bénir, Béni. Et dans l'Eglise rien aussi de plus usité que l'action de bénir. Voyez les Sacrements, que de bénédictions les accompagnent ! A la Messe, la bénédiction par le Signe de la Croix est répétée continuellement. L'Eglise bénit toutes choses. Enfin les fidèles sont bénis avec la Sainte Eucharistie. N'est-il pas très raisonnable de chercher la signification de ces mots : « Bénir, bénédiction ? » Il y a deux manières d'employer cette expression. Tantôt c'est l'homme qui bénit Dieu, tantôt Dieu qui bénit l'homme. Dans le premier sens dont nous n'avons pas à nous occuper ici, ce mot signifie que la créature loue Dieu, le remercie, et désire sa gloire, c'est-à-dire, que cette gloire soit connue et se propage dans le monde entier. Mais si c'est Dieu qui bénit l'homme, que faut-il entendre par les expressions déjà citées ? Ouvrons les livres saints ; l'Esprit de Dieu sera notre guide.
Nous devons estimer la Bénédiction du Saint Sacrement
Il est certain que si nous avions vu Jésus-Christ de nos yeux, si nous l'avions entendu de nos oreilles et touché de nos mains, comme s'exprime le Disciple bien-aimé, nous aurions regardé comme un grand honneur de pouvoir nous prosterner aux pieds de cet Homme-Dieu, pour Lui demander Sa bénédiction. Tous les jours, nous demandons aux Prêtres et aux Religieux, mais surtout aux Évêques de nous bénir. Nous regardons comme un grand bonheur de voir le Souverain Pontife, et d'être béni par le vicaire de Jésus-Christ. Mais les Prêtres, les Évêques, le Pape lui-même, que font-ils lorsqu'ils nous bénissent ? Ils agissent comme ministres de Jésus-Christ, ils demandent à Dieu de nous bénir Lui-même. Voilà pourquoi ces formules consacrées par la Liturgie : « Que le Dieu Tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint Esprit, vous Bénisse », ou bien : « Que la Bénédiction du Dieu Tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint Esprit descende sur vous ». C'est un vœu formé en notre faveur, c'est une prière qui monte au Ciel et qui attire toujours sur nous quelque grâce spéciale.
Mais la Bénédiction du Très Saint Sacrement est quelque chose de bien plus grand et que nous devons estimer davantage. Ici c'est Jésus-Christ Lui-même qui nous bénit. C'est la raison pour laquelle le prêtre, suivant les prescriptions de l'Eglise, ne doit prononcer aucune parole, lorsqu'il bénit les fidèles avec le Corps de Jésus-Christ. Après le Saint sacrifice de la Messe et la Communion, peut-on concevoir quelque chose de plus grand, une cérémonie plus auguste, que la Bénédiction du Saint Sacrement ? Quand le prophète Isaïe a vu de loin une Bénédiction au milieu de la terre, ne pourrions-nous pas dire qu'il a annoncé ce grand acte par lequel le Sauveur, dans le monde entier, bénit tous ses enfants ? Quand le grand Prêtre Melchisedech, offrant le pain et le vin, bénit le Saint Patriarche Abraham, ne Figurait-il pas le Sauveur caché sous les espèces Eucharistiques, et bénissant les fidèles qui sont les vrais enfants d'Abraham ?
Mais n'allons pas chercher des figures. Ces enfants que le Sauveur caressait en les bénissant; ces malades qu'Il bénissait, en imposant Ses mains divines sur leur tête accablée de douleur; ces saintes femmes qui tombèrent à ses pieds après la Résurrection, et voulurent être bénies ; les Apôtres et tous les Disciples, sur lesquels il éleva ses mains pour les bénir, avant de quitter la terre, ont-ils été plus honorés que nous ? Et si nous le voulons, les faveurs qui leur furent accordées, ne les recevrons-nous pas nous-mêmes ? Ah ! Si la grâce est comme un Paradis de délices dans les bénédictions. Si saint Paul nous annonce une moisson abondante dans les bénédictions. S'il est écrit que le juste sera plein des bénédictions du Seigneur, qui pourra dire ce qui est donné à l'âme fidèle quand elle est bénie par la Sainte Eucharistie ? Comment concevoir l'effet de cette parole du Sauveur quand il nous bénit : « Croissez, c'est Moi qui le veux, croissez en mérites, en vertus, en richesses spirituelles. Montez, élevez-vous, vers les collines éternelles ; multipliez vos fruits, que votre moisson soit abondante ; c'est Moi qui vous le dis, en vous bénissant. Cet accroissement, cette multiplication de tous les biens, c'est Ma bénédiction qui les donne !...
O Ciel ! je n'ai jamais bien pensé à ce trésor inépuisable de grâces et de sainteté, la Bénédiction du Très Saint Sacrement ! Désormais je l'estimerai davantage, et ma conduite prouvera que je regarde comme un très grand honneur de recevoir souvent cette bénédiction.
Plus un bien est grand, plus il est estimable, plus aussi on doit le désirer. Ce désir se manifeste par les moyens que l'on emploie et les efforts que l'on fait pour arriver à une pleine possession. Un Chrétien qui estime et qui regarde comme un grand bonheur la Bénédiction du Saint Sacrement, ne néglige rien pour la recevoir souvent. Il saisit, avec un saint empressement, toutes les occasions qui se présentent d'être béni par Jésus-Christ. L'Eglise qui connaît notre profonde misère a voulu multiplier en notre faveur les Bénédictions du Saint Sacrement. Elle nous invite à ne pas négliger ce moyen de sanctification et de Salut. Elle veut que nous soyons bénis souvent par Jésus-Christ ; et comme le Divin Sauveur a laissé à son Épouse la libre disposition de Son Corps et de Son Sang, dans le Sacrement de l'Eucharistie ; cette mère tendre et toujours riche en amour à l'égard de ses enfants, les appelle fréquemment au pied des Saints Autels, pour prier son Céleste Époux de les bénir. Tantôt c'est un office solennel qui se termine par la Bénédiction du Très Saint Sacrement ; tantôt cette Bénédiction nous est donnée en récompense de notre zèle et de notre empressement à accompagner le Saint Viatique; d'autres fois ce sont des faveurs encore plus signalées. Il nous est permis d'élever des autels sur les places publiques, dans nos rues et contre les murs de notre propre maison ; Jésus-Christ vient, Il se repose un instant sur ces autels si bien nommés, « les reposoirs », et de là le Divin Maître bénit tout un peuple, Il bénit notre famille, nos enfants !.... O amour de Jésus !...
Mais tous les hommes correspondent-ils à cet amour ! Oh ! non. On en voit un grand nombre qui sont appelés et qui ne viennent pas. L'Eglise les invite et ils refusent de se rendre aux pieds de l'adorable Sauveur. Malheureux ! il est écrit : « Il n'a pas voulu la bénédiction, elle s'éloignera de lui ». La Bénédiction de Jésus aurait ouvert le sein de la Divine Miséricorde : elle a été refusée, la Miséricorde s'éloigne. Pour moi, Seigneur Jésus, il n'en sera plus ainsi. Partout où je serai appelé pour être béni par vous, on me verra accourir avec un saint empressement. Mille fois plus heureux de recevoir, ne fût-ce que sur votre passage, la Bénédiction que Vous donnez à Vos enfants, mille fois plus heureux que si le monde ouvrait devant moi ses trésors. Bénissez-moi, Divin Sauveur, afin que j'éprouve ce que dit le Prophète : « Vous l'avez prévenu de la douceur de Vos bénédictions ». Je prends en particulier la résolution de ne jamais passer devant une Eglise sans y entrer pour Vous demander de me bénir ; et quand je quitterai le Lieu Saint, ce sera encore après Vous avoir prié de me donner Votre bénédiction, que je recevrai en esprit, et avec un vif sentiment de reconnaissance. Seigneur, je ne Vous quitte point sans que Vous m'ayez béni !
Qui dira les sentiments de Foi, de dévotion, de confiance et d'amour dont l'âme de Marie était pénétrée lorsqu'elle demandait à son Divin Fils de la bénir, et que Jésus plein de Tendresse pour Sa Sainte Mère, plaçait ses mains divines sur le front de cette Auguste Vierge !... Qui dira le respect profond et tous les sentiments de piété tendre, affectueuse dont furent inondés les cœurs des pasteurs de Bethléem, des mages venus de l'Orient, lorsque prosternés devant le berceau de l'Enfant-Dieu, Marie plaça les mains de Jésus sur leur front ? Je sais que l'Évangile ne raconte pas ces choses, mais est-ce une illusion de ma piété de me les représenter ! Pourquoi donc recourir à des suppositions ? Madeleine est venue chez le Pharisien, où Jésus se trouvait ; elle est tombée aux pieds du Sauveur ; Jésus l'a bénie par ces paroles : « Vos Péchés vous sont remis, votre Foi vous a sauvée ; allez en paix ». Or, pénétrons, si la chose est possible, dans l'âme sublime de Madeleine, et imaginons la joie, la reconnaissance, la dévotion de cette illustre pénitente, demandant à l'Homme-Dieu de la bénir !...
Le juste et le pécheur doivent être avides des Bénédictions de Jésus-Christ ; l'un et l'autre doivent y apporter des dispositions relatives à l'état de leur âme. Il me semble voir Jacob béni par Isaac et recevant la promesse de tous les biens que le Seigneur avait montrés de loin à Abraham. Esaü apprend cette préférence donnée à son frère. Quel désespoir ! Quelle désolation ! Mais Isaac est toujours son père; il tombe à ses pieds : « Mon Père, n'avez-vous pas réservé pour moi une bénédiction ? » et son Père le bénit. Le pécheur viendra comme Esaü, il dira à Jésus-Christ : « Seigneur, toutes Vos grâces sont-elles pour les justes ? Je m'étais éloigné de Vous, c'est vrai, mais n'avez-Vous pas réservé pour moi une bénédiction ? » Le Cœur de Jésus sera touché, et le pécheur sera béni, et il entendra dans le fond de son âme, cette parole délicieuse : « Va, Mon fils, et ne pèche plus ». Le juste vient avec une Foi vive, il se prosterne, il demande au Sauveur d'étendre Sa main, et de le toucher, et Jésus lui répond : « Mon fils, sois béni !... »
O Jésus, je préparerai mon âme, j'irai à Vous avec une vraie dévotion ; Vous me bénirez. Vous direz sur moi : « Que la rosée du Ciel inonde ton âme ; que le froment préparé pour Mes élus, que le vin délicieux dont j'enivre les vierges, Mes épouses chéries, te soient donnés avec abondance ». Et votre bénédiction deviendra la source de toutes les grâces qui devront me conduire au Salut. Amen.
Dieu est arrivé au cinquième jour de la création et Il n'a encore rien béni de tout ce qu'Il a fait. Ce jour là, le cinquième, Il fait des êtres vivants, les animaux, Il les bénit. Le lendemain, le sixième jour, Il fait l'homme à son image et à sa ressemblance. Or, l'Ecriture dit : Il fit l'homme et la femme, et Il les bénit ». Voilà une première remarque bien importante et qui jette un grand jour sur cette question : Que fait Dieu quand Il bénit ? Or, si Dieu parle en bénissant, et surtout la première fois qu'il bénit, il est évident, qu'il doit dire ce que c'est que bénir. Eh bien! Dieu parle réellement. Voici les paroles de l'historien sacré : « Il les bénit et Il dit : « Croissez et multipliez-vous ». Donc, pour Dieu, bénir c'est donner un principe d'accroissement et de multiplication. La bénédiction est donc la communication de la vertu de fécondité. Quand Noé sort de l'arche, après le déluge, Dieu le bénit avec toute sa famille, et Il leur dit : « Croissez et Multipliez-vous ». C'est surtout dans l'histoire d'Abraham que nous découvrons toute la pensée de Dieu quand Il bénit. Si nous cherchons l'effet, le fruit de cette bénédiction que Dieu donne si souvent au Saint Patriarche, nous les trouverons dans cette magnifique promesse : « J'augmenterai et Je multiplierais ta race comme les étoiles du Ciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer ». La bénédiction d'Isaac, de Jacob, de Joseph, de tous les Patriarches, renferme toujours une promesse d'accroissement. Quand le Seigneur, après avoir mis à l'épreuve la fidélité de Job, voulut le récompenser, Il Le Bénit et aussitôt ses enfants et ses troupeaux se multiplièrent.
Si de l'Ancien Testament nous passons au Nouveau, il nous sera facile de prouver que ces mots « Bénir, Bénédiction », quand c'est Dieu qui bénit Sa créature, ont toujours le même sens. Avant de le prouver, faisons une remarque. Dans l'ancien Testament, la terre était la figure du Ciel, les biens temporels la figure des biens spirituels. La bénédiction de Dieu promettait l'abondance des moissons, la multiplication des troupeaux. Depuis Jésus-Christ, il s'agit d'accroissement, de multiplication dans un ordre bien plus élevé, l'ordre surnaturel, les biens de la grâce, les richesses de l'âme. Voilà pourquoi Saint Paul ne parle pas comme Abraham, Isaac, Jacob, Moïse ; mais il dit la réalité dont les Saints Patriarches exprimaient la figure. Écoutons le grand Apôtre : « Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a comblés en Jésus-Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles pour le Ciel ».
Nous concluons de ces paroles de Saint Paul, que la Bénédiction, sous la Loi nouvelle, produit les mêmes effets que dans l'ancien Testament, mais dans un ordre de choses bien supérieur. Sainte Elisabeth dit à Marie : « Vous êtes bénie parmi toutes les femmes ». Cette bénédiction, tout le monde la comprend. C'est un accroissement, une abondance, une multiplication que l'Ange Gabriel avait déjà annoncée ; car après avoir dit : « Vous êtes bénie parmi toutes les femmes », il ajoute : « Vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans Votre Sein, et Vous enfanterez un Fils, a qui Vous donnerez le Nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-haut. Le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son Père : Il Régnera éternellement sur la Maison de Jacob, et Son Règne n'aura pas point de fin ».
Voilà donc ce fils d'Abraham, le vrai Isaac par qui tous les peuples de la terre seront comblés de bénédictions. Il vient avec la bénédiction de Dieu Son Père ; quel Royaume ! Quel empire va devenir le sien !... Si Jésus-Christ multiplie les pains dans le désert, c'est en les bénissant. Au moment d'instituer la Divine Eucharistie, Il bénit le pain, et Saint Marc nous dit que ce fut en le bénissant qu'Il le distribua à Ses Disciples, et qu'Il prononça ces sublimes paroles : « Ceci est Mon Corps ». Avant de monter au Ciel, Jésus-Christ bénit solennellement ses Apôtres et tous ses Disciples. Nous connaissons les suites et les conséquences de cette bénédiction. Elle signifiait : « Croissez et multipliez-vous ». On sait aujourd'hui si le genre humain l'a reçue.
Si de l'Ancien Testament nous passons au Nouveau, il nous sera facile de prouver que ces mots « Bénir, Bénédiction », quand c'est Dieu qui bénit Sa créature, ont toujours le même sens. Avant de le prouver, faisons une remarque. Dans l'ancien Testament, la terre était la figure du Ciel, les biens temporels la figure des biens spirituels. La bénédiction de Dieu promettait l'abondance des moissons, la multiplication des troupeaux. Depuis Jésus-Christ, il s'agit d'accroissement, de multiplication dans un ordre bien plus élevé, l'ordre surnaturel, les biens de la grâce, les richesses de l'âme. Voilà pourquoi Saint Paul ne parle pas comme Abraham, Isaac, Jacob, Moïse ; mais il dit la réalité dont les Saints Patriarches exprimaient la figure. Écoutons le grand Apôtre : « Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a comblés en Jésus-Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles pour le Ciel ».
Nous concluons de ces paroles de Saint Paul, que la Bénédiction, sous la Loi nouvelle, produit les mêmes effets que dans l'ancien Testament, mais dans un ordre de choses bien supérieur. Sainte Elisabeth dit à Marie : « Vous êtes bénie parmi toutes les femmes ». Cette bénédiction, tout le monde la comprend. C'est un accroissement, une abondance, une multiplication que l'Ange Gabriel avait déjà annoncée ; car après avoir dit : « Vous êtes bénie parmi toutes les femmes », il ajoute : « Vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans Votre Sein, et Vous enfanterez un Fils, a qui Vous donnerez le Nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-haut. Le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son Père : Il Régnera éternellement sur la Maison de Jacob, et Son Règne n'aura pas point de fin ».
Voilà donc ce fils d'Abraham, le vrai Isaac par qui tous les peuples de la terre seront comblés de bénédictions. Il vient avec la bénédiction de Dieu Son Père ; quel Royaume ! Quel empire va devenir le sien !... Si Jésus-Christ multiplie les pains dans le désert, c'est en les bénissant. Au moment d'instituer la Divine Eucharistie, Il bénit le pain, et Saint Marc nous dit que ce fut en le bénissant qu'Il le distribua à Ses Disciples, et qu'Il prononça ces sublimes paroles : « Ceci est Mon Corps ». Avant de monter au Ciel, Jésus-Christ bénit solennellement ses Apôtres et tous ses Disciples. Nous connaissons les suites et les conséquences de cette bénédiction. Elle signifiait : « Croissez et multipliez-vous ». On sait aujourd'hui si le genre humain l'a reçue.
Premier point
Nous devons estimer la Bénédiction du Saint Sacrement
Il est certain que si nous avions vu Jésus-Christ de nos yeux, si nous l'avions entendu de nos oreilles et touché de nos mains, comme s'exprime le Disciple bien-aimé, nous aurions regardé comme un grand honneur de pouvoir nous prosterner aux pieds de cet Homme-Dieu, pour Lui demander Sa bénédiction. Tous les jours, nous demandons aux Prêtres et aux Religieux, mais surtout aux Évêques de nous bénir. Nous regardons comme un grand bonheur de voir le Souverain Pontife, et d'être béni par le vicaire de Jésus-Christ. Mais les Prêtres, les Évêques, le Pape lui-même, que font-ils lorsqu'ils nous bénissent ? Ils agissent comme ministres de Jésus-Christ, ils demandent à Dieu de nous bénir Lui-même. Voilà pourquoi ces formules consacrées par la Liturgie : « Que le Dieu Tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint Esprit, vous Bénisse », ou bien : « Que la Bénédiction du Dieu Tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint Esprit descende sur vous ». C'est un vœu formé en notre faveur, c'est une prière qui monte au Ciel et qui attire toujours sur nous quelque grâce spéciale.
Mais la Bénédiction du Très Saint Sacrement est quelque chose de bien plus grand et que nous devons estimer davantage. Ici c'est Jésus-Christ Lui-même qui nous bénit. C'est la raison pour laquelle le prêtre, suivant les prescriptions de l'Eglise, ne doit prononcer aucune parole, lorsqu'il bénit les fidèles avec le Corps de Jésus-Christ. Après le Saint sacrifice de la Messe et la Communion, peut-on concevoir quelque chose de plus grand, une cérémonie plus auguste, que la Bénédiction du Saint Sacrement ? Quand le prophète Isaïe a vu de loin une Bénédiction au milieu de la terre, ne pourrions-nous pas dire qu'il a annoncé ce grand acte par lequel le Sauveur, dans le monde entier, bénit tous ses enfants ? Quand le grand Prêtre Melchisedech, offrant le pain et le vin, bénit le Saint Patriarche Abraham, ne Figurait-il pas le Sauveur caché sous les espèces Eucharistiques, et bénissant les fidèles qui sont les vrais enfants d'Abraham ?
Mais n'allons pas chercher des figures. Ces enfants que le Sauveur caressait en les bénissant; ces malades qu'Il bénissait, en imposant Ses mains divines sur leur tête accablée de douleur; ces saintes femmes qui tombèrent à ses pieds après la Résurrection, et voulurent être bénies ; les Apôtres et tous les Disciples, sur lesquels il éleva ses mains pour les bénir, avant de quitter la terre, ont-ils été plus honorés que nous ? Et si nous le voulons, les faveurs qui leur furent accordées, ne les recevrons-nous pas nous-mêmes ? Ah ! Si la grâce est comme un Paradis de délices dans les bénédictions. Si saint Paul nous annonce une moisson abondante dans les bénédictions. S'il est écrit que le juste sera plein des bénédictions du Seigneur, qui pourra dire ce qui est donné à l'âme fidèle quand elle est bénie par la Sainte Eucharistie ? Comment concevoir l'effet de cette parole du Sauveur quand il nous bénit : « Croissez, c'est Moi qui le veux, croissez en mérites, en vertus, en richesses spirituelles. Montez, élevez-vous, vers les collines éternelles ; multipliez vos fruits, que votre moisson soit abondante ; c'est Moi qui vous le dis, en vous bénissant. Cet accroissement, cette multiplication de tous les biens, c'est Ma bénédiction qui les donne !...
O Ciel ! je n'ai jamais bien pensé à ce trésor inépuisable de grâces et de sainteté, la Bénédiction du Très Saint Sacrement ! Désormais je l'estimerai davantage, et ma conduite prouvera que je regarde comme un très grand honneur de recevoir souvent cette bénédiction.
Deuxième point
Nous devons désirer la Bénédiction du Saint Sacrement
Nous devons désirer la Bénédiction du Saint Sacrement
Plus un bien est grand, plus il est estimable, plus aussi on doit le désirer. Ce désir se manifeste par les moyens que l'on emploie et les efforts que l'on fait pour arriver à une pleine possession. Un Chrétien qui estime et qui regarde comme un grand bonheur la Bénédiction du Saint Sacrement, ne néglige rien pour la recevoir souvent. Il saisit, avec un saint empressement, toutes les occasions qui se présentent d'être béni par Jésus-Christ. L'Eglise qui connaît notre profonde misère a voulu multiplier en notre faveur les Bénédictions du Saint Sacrement. Elle nous invite à ne pas négliger ce moyen de sanctification et de Salut. Elle veut que nous soyons bénis souvent par Jésus-Christ ; et comme le Divin Sauveur a laissé à son Épouse la libre disposition de Son Corps et de Son Sang, dans le Sacrement de l'Eucharistie ; cette mère tendre et toujours riche en amour à l'égard de ses enfants, les appelle fréquemment au pied des Saints Autels, pour prier son Céleste Époux de les bénir. Tantôt c'est un office solennel qui se termine par la Bénédiction du Très Saint Sacrement ; tantôt cette Bénédiction nous est donnée en récompense de notre zèle et de notre empressement à accompagner le Saint Viatique; d'autres fois ce sont des faveurs encore plus signalées. Il nous est permis d'élever des autels sur les places publiques, dans nos rues et contre les murs de notre propre maison ; Jésus-Christ vient, Il se repose un instant sur ces autels si bien nommés, « les reposoirs », et de là le Divin Maître bénit tout un peuple, Il bénit notre famille, nos enfants !.... O amour de Jésus !...
Mais tous les hommes correspondent-ils à cet amour ! Oh ! non. On en voit un grand nombre qui sont appelés et qui ne viennent pas. L'Eglise les invite et ils refusent de se rendre aux pieds de l'adorable Sauveur. Malheureux ! il est écrit : « Il n'a pas voulu la bénédiction, elle s'éloignera de lui ». La Bénédiction de Jésus aurait ouvert le sein de la Divine Miséricorde : elle a été refusée, la Miséricorde s'éloigne. Pour moi, Seigneur Jésus, il n'en sera plus ainsi. Partout où je serai appelé pour être béni par vous, on me verra accourir avec un saint empressement. Mille fois plus heureux de recevoir, ne fût-ce que sur votre passage, la Bénédiction que Vous donnez à Vos enfants, mille fois plus heureux que si le monde ouvrait devant moi ses trésors. Bénissez-moi, Divin Sauveur, afin que j'éprouve ce que dit le Prophète : « Vous l'avez prévenu de la douceur de Vos bénédictions ». Je prends en particulier la résolution de ne jamais passer devant une Eglise sans y entrer pour Vous demander de me bénir ; et quand je quitterai le Lieu Saint, ce sera encore après Vous avoir prié de me donner Votre bénédiction, que je recevrai en esprit, et avec un vif sentiment de reconnaissance. Seigneur, je ne Vous quitte point sans que Vous m'ayez béni !
Troisième point
Dispositions pour recevoir la Bénédiction du Saint Sacrement
Dispositions pour recevoir la Bénédiction du Saint Sacrement
Qui dira les sentiments de Foi, de dévotion, de confiance et d'amour dont l'âme de Marie était pénétrée lorsqu'elle demandait à son Divin Fils de la bénir, et que Jésus plein de Tendresse pour Sa Sainte Mère, plaçait ses mains divines sur le front de cette Auguste Vierge !... Qui dira le respect profond et tous les sentiments de piété tendre, affectueuse dont furent inondés les cœurs des pasteurs de Bethléem, des mages venus de l'Orient, lorsque prosternés devant le berceau de l'Enfant-Dieu, Marie plaça les mains de Jésus sur leur front ? Je sais que l'Évangile ne raconte pas ces choses, mais est-ce une illusion de ma piété de me les représenter ! Pourquoi donc recourir à des suppositions ? Madeleine est venue chez le Pharisien, où Jésus se trouvait ; elle est tombée aux pieds du Sauveur ; Jésus l'a bénie par ces paroles : « Vos Péchés vous sont remis, votre Foi vous a sauvée ; allez en paix ». Or, pénétrons, si la chose est possible, dans l'âme sublime de Madeleine, et imaginons la joie, la reconnaissance, la dévotion de cette illustre pénitente, demandant à l'Homme-Dieu de la bénir !...
Le juste et le pécheur doivent être avides des Bénédictions de Jésus-Christ ; l'un et l'autre doivent y apporter des dispositions relatives à l'état de leur âme. Il me semble voir Jacob béni par Isaac et recevant la promesse de tous les biens que le Seigneur avait montrés de loin à Abraham. Esaü apprend cette préférence donnée à son frère. Quel désespoir ! Quelle désolation ! Mais Isaac est toujours son père; il tombe à ses pieds : « Mon Père, n'avez-vous pas réservé pour moi une bénédiction ? » et son Père le bénit. Le pécheur viendra comme Esaü, il dira à Jésus-Christ : « Seigneur, toutes Vos grâces sont-elles pour les justes ? Je m'étais éloigné de Vous, c'est vrai, mais n'avez-Vous pas réservé pour moi une bénédiction ? » Le Cœur de Jésus sera touché, et le pécheur sera béni, et il entendra dans le fond de son âme, cette parole délicieuse : « Va, Mon fils, et ne pèche plus ». Le juste vient avec une Foi vive, il se prosterne, il demande au Sauveur d'étendre Sa main, et de le toucher, et Jésus lui répond : « Mon fils, sois béni !... »
O Jésus, je préparerai mon âme, j'irai à Vous avec une vraie dévotion ; Vous me bénirez. Vous direz sur moi : « Que la rosée du Ciel inonde ton âme ; que le froment préparé pour Mes élus, que le vin délicieux dont j'enivre les vierges, Mes épouses chéries, te soient donnés avec abondance ». Et votre bénédiction deviendra la source de toutes les grâces qui devront me conduire au Salut. Amen.
Invité- Invité
Re: Le Mois du Très Saint Sacrement
Exercice pour le Jeudi de la quatrième semaine après
l'Octave de Pentecôte
Actions de grâces
Allez entendre la Sainte Messe. Offrez l'adorable sacrifice et la sainte Communion, dans l'intention particulière de remercier Dieu, pour toutes les grâces qu'il vous a accordées pendant le mois du Saint Sacrement. Avant ou après la Messe, lisez attentivement les réflexions qui suivent. Enfin, terminez cet exercice par la récitation du Te Deum.
« J'ai demandé au Seigneur une seule chose, et je la rechercherai uniquement, c'est d'habiter dans la Maison de mon Dieu tous les jours de ma vie afin que je contemple les délices du Seigneur ».
Elle est bien triste cette vie qu'il faut employer entièrement à combattre. Heureuse l'âme qui connaît la Maison du Seigneur, et qui trouve ses plus chères délices dans le Sanctuaire où Jésus a fixé Sa demeure. J'ai compris cette vérité, et le Divin Sauveur m'a inondé de lumières pendant ces jours précieux consacrés à honorer la Divine Eucharistie ! Maintenant qu'il me soit permis de faire monter vers le trône de Votre Miséricorde, ô Jésus, qui êtes ma Lumière, ma Force et ma Vie, les sentiments de reconnaissance dont mon âme est pénétrée à la vue de vos bienfaits. Si le Roi-Prophète s'écriait autrefois dans l'ivresse de son amour : « Que Rendrai-je au Seigneur pour tous les biens dont Il m'a comblé », quels seront les transports de mon âme, à la pensée des jours pleins de délices que j'ai passés dans la méditation du grand et ineffable Mystère de nos Autels ? J'ai trouvé cette Montagne fertile, cette Montagne de Dieu où il a plu à mon Sauveur de fixer Sa Demeure. J'emprunterai à la colombe ses ailes pour m'élever, et je trouverai le lieu de mon repos, en fuyant loin du tumulte des hommes, jusqu'à la solitude du Sanctuaire.
Telle est ma résolution inébranlable. La reconnaissance me conduira devant le Dieu du Tabernacle. Aucun jour de ma vie ne s'écoulera, sans que je visite son Temple. Ma dévotion la plus chère aura pour objet la Divine Eucharistie. Je veux ce signe, ce caractère particulier des Élus et des amis de Dieu. Mon plus beau titre sera celui de serviteur dévoué du Très-Saint-Sacrement.
Ô Marie, Vierge immaculée, présentez Vous même à Votre Divin Fils ces résolutions que sa grâce m'a inspirées, ces sentiments qu'Il a gravés Lui-même dans mon cœur ; demandez-Lui qu'Il les bénisse. Bénissez-les Vous-même, et daignez m'obtenir, par Votre protection toute-puissante, la grâce de ne jamais les oublier. Amen ! Amen ! Amen !...
Te Deum
Te Deum laudámus,
Te Dóminum confitémur.
Te ætérnum Patrem,
Omnis terra venerátur.
Tibi omnes ángeli,
Tibi cæli et univérsæ potestátes:
Tibi chérubim et séraphim
Incessábili voce proclámant:
Sanctus, Sanctus, Sanctus,
Dóminus Deus Sábaoth.
Pleni sunt cæli et terra
Maiestátis glóriæ tuæ.
Te gloriósus apostolórum chorus,
Te prophetárum laudábilis númerus,
Te mártyrum candidátus
Laudat exércitus.
Te per orbem terrárum
Sancta confitétur Ecclésia,
Patrem imménsæ maiestátis;
Venerándum tuum verum et únicum Fílium;
Sanctum quoque Paráclitum Spíritum.
Tu rex glóriæ, Christe.
Tu Patris sempitérnus es Fílius.
Tu, ad liberándum susceptúrus hóminem,
Non horruísti Vírginis úterum.
Tu, devícto mortis acúleo,
Aperuísti credéntibus regna cælórum.
Tu ad déxteram Dei sedes, in glória Patris.
Iudex créderis esse ventúrus.
Te ergo quæ´sumus, tuis fámulis súbveni,
Quos pretióso sánguine redemísti.
Ætérna fac cum sanctis tuis in glória numerári.
Salvum fac pópulum tuum, Dómine,
Et bénedic hereditáti tuæ.
Et rege eos,
Et extólle illos usque in ætérnum.
Per síngulos dies benedícimus te;
Et laudámus nomen tuum
In sæ´culum, et in sæ´culum sæ´ culi.
Dignáre, Dómine,
Die isto sine peccáto nos custodíre.
Miserére nostri, Dómine,
Miserére nostri.
Fiat misericórdia tua,
Dómine, super nos,
Quemádmodum sperávimus in te.
In te, Dómine, sperávi:
Non confúndar in ætérnum.
Nous Vous louons, ô Dieu !
Nous Vous bénissons, Seigneur.
Toute la terre Vous adore,
O Père Eternel !
Tous les Anges,
Les Cieux et toutes les Puissances.
Les Chérubins et les Séraphins
S’écrient sans cesse devant Vous :
Saint, Saint, Saint est le Seigneur,
Le Dieu des armées.
Les cieux et la terre,
Sont plein de la majesté de votre gloire.
L’illustre chœur des Apôtres,
La vénérable multitude des Prophètes,
L’éclatante armée des Martyrs,
Célèbrent Vos louanges.
L’Église sainte publie Vos grandeurs,
Dans toute l’étendue de l’univers,
Ô Père dont la majesté est infinie !
Elle adore également Votre Fils unique et véritable ;
Et le Saint-Esprit consolateur.
Ô Christ ! Vous êtes le Roi de Gloire.
Vous êtes le Fils éternel du Père.
Pour sauver les hommes et revêtir notre nature,
Vous n’avez pas dédaigné le sein d’une Vierge.
Vous avez brisé l’aiguillon de la mort,
vous avez ouvert aux fidèles le royaume des cieux.
Vous êtes assis à la droite de Dieu
Dans la gloire du Père.
Nous croyons que Vous viendrez juger le monde.
Nous Vous supplions donc de secourir vos serviteurs,
Rachetés de Votre Sang précieux.
Mettez-nous au nombre de Vos Saints,
Pour jouir avec eux de la Gloire éternelle.
Sauvez Votre peuple, Seigneur,
Et versez Vos bénédictions sur votre héritage.
Conduisez Vos enfants
Et élevez-les jusque dans l’éternité bienheureuse.
Chaque jour nous Vous bénissons ;
Nous louons Votre Nom à jamais,
Et nous le louerons dans les siècles des siècles.
Daignez, Seigneur, en ce jour,
Nous préserver du péché.
Ayez pitié de nous, Seigneur,
Ayez pitié de nous.
Que Votre Miséricorde, Seigneur, se répande sur nous,
Selon l’espérance que nous avons mise en Vous.
C’est en Vous, Seigneur, que j’ai espéré,
Je ne serai pas confondu à jamais.
Invité- Invité
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