Irak, Syrie, Liban: mèche des guerres sectaires en chaine est allumée
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Irak, Syrie, Liban: mèche des guerres sectaires en chaine est allumée
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
L’Irak, la Syrie, le Liban: la mèche des guerres sectaires en chaine est allumée
La grande guerre sectaire entre chiites et sunnites est en train de gagner tout le Moyen-Orient. Des centaines de personnes y sont tuées chaque semaine simplement parce qu’elles vénèrent Allah et son prophète d’une façon différente que ceux qui les exécutent. Quant aux chrétiens de la région, pris entre deux feux, ils sont menacés de disparition.
Les bains de sang lundi dans les villes irakiennes ont fait au moins 77 morts et plus de 248 blessées, poussant le nombre de tués au cours des derniers jours à plus de 200. Le nombre de morts du conflit en Syrie est encore plus élevé alors que les affrontements sectaires se propagent aussi au Liban.
En Irak, on a atteint le point où les dirigeants sunnites se préparent ouvertement à une confrontation armée. L'influent cheikh Abd al-Malik al-Saadi a lancé une fatwa déclarant légitime et même un devoir de s’opposer aux forces du gouvernement central. Les provinces sunnites du centre et de l’ouest se constituent présentement en «milices des tribus» pour protéger le «peuple sunnite».
Depuis qu’ils ont pris le contrôle de l’État central avec l’aide des Américains, les chiites marginalisent les sunnites, les écartant des fonctions gouvernementales et militaires importantes. Le conflit sectaire, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts en Irak, s’était relativement apaisé avec le retrait des forces américaines du pays. Le régime baasiste du défunt dictateur était essentiellement basé sur les sunnites qui ne constituent que 20% de la population.
Le premier ministre Nouri al-Maliki dirige maintenant un régime chiite majoritaire, mais il manifeste les mêmes tendances despotiques que Saddam. Maliki est ministre de l'Intérieur, ministre de la Sécurité nationale, ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées. Il considère que la monopolisation des décisions entre ses mains est la seule façon de maintenir l’unité du pays.
Maliki est dans la position incroyable d’être, à la fois, un allié de l’Iran et des États-Unis qui, il faut le dire, se méfient de plus en plus de lui. Ils savent qu’il aide en sous-main le dictateur syrien Bachar al-Assad à se maintenir au pouvoir en facilitant le transit d’armes iraniennes à travers l’Irak.
En Syrie, les sunnites constituent l’élément central de la rébellion contre le régime Assad dominé par les alaouites, une secte chiite. Les sunnites syriens se considèrent comme des alliés de leurs coreligionnaires irakiens dans leur lutte contre Maliki.
Les Kurdes irakiens sont aussi engagés sur une voie divergente. L’automne dernier, ils ont rompu le dialogue avec le gouvernement de Bagdad. L’armée irakienne s’est déployée en vue d’une confrontation avec les forces kurdes. Mais la tension s’est apaisée sur ce front à mesure que le conflit interarabe entre sunnites et chiites prenait de l’ampleur.
Les Kurdes, les sunnites et les chiites ne vivront jamais dans une démocratie ethno confessionnelle comme celle que Washington voulait installer en Irak. D’ailleurs, il est difficile de voir comment l’Irak, dans sa forme actuelle, va survivre à sa «démocratisation forcée» par Bush.
L’Empire ottoman était une mosaïque d’ethnies, de religions, de sectes et de sous-sectes disparates qui se détestaient depuis des millénaires, mais qui s’enduraient tant bien que mal. Les régimes coloniaux et les dictatures subséquentes avaient réussi à imposer un minimum de concorde. Le renversement de Saddam par les Américains a attisé toutes ces haines et ces récriminations et leur a permis de se manifester en Irak et partout ailleurs de la région.
Comme je l’ai déjà dit, l’invasion de l’Irak par George W. Bush a été une des grandes folies militaires de l’Histoire. Elle va déstabiliser le Moyen-Orient pour une bonne partie du siècle et fragiliser la paix mondiale.
Par Normand Lester - Chroniqueur national et international
L’Irak, la Syrie, le Liban: la mèche des guerres sectaires en chaine est allumée
La grande guerre sectaire entre chiites et sunnites est en train de gagner tout le Moyen-Orient. Des centaines de personnes y sont tuées chaque semaine simplement parce qu’elles vénèrent Allah et son prophète d’une façon différente que ceux qui les exécutent. Quant aux chrétiens de la région, pris entre deux feux, ils sont menacés de disparition.
Les bains de sang lundi dans les villes irakiennes ont fait au moins 77 morts et plus de 248 blessées, poussant le nombre de tués au cours des derniers jours à plus de 200. Le nombre de morts du conflit en Syrie est encore plus élevé alors que les affrontements sectaires se propagent aussi au Liban.
En Irak, on a atteint le point où les dirigeants sunnites se préparent ouvertement à une confrontation armée. L'influent cheikh Abd al-Malik al-Saadi a lancé une fatwa déclarant légitime et même un devoir de s’opposer aux forces du gouvernement central. Les provinces sunnites du centre et de l’ouest se constituent présentement en «milices des tribus» pour protéger le «peuple sunnite».
Depuis qu’ils ont pris le contrôle de l’État central avec l’aide des Américains, les chiites marginalisent les sunnites, les écartant des fonctions gouvernementales et militaires importantes. Le conflit sectaire, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts en Irak, s’était relativement apaisé avec le retrait des forces américaines du pays. Le régime baasiste du défunt dictateur était essentiellement basé sur les sunnites qui ne constituent que 20% de la population.
Le premier ministre Nouri al-Maliki dirige maintenant un régime chiite majoritaire, mais il manifeste les mêmes tendances despotiques que Saddam. Maliki est ministre de l'Intérieur, ministre de la Sécurité nationale, ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées. Il considère que la monopolisation des décisions entre ses mains est la seule façon de maintenir l’unité du pays.
Maliki est dans la position incroyable d’être, à la fois, un allié de l’Iran et des États-Unis qui, il faut le dire, se méfient de plus en plus de lui. Ils savent qu’il aide en sous-main le dictateur syrien Bachar al-Assad à se maintenir au pouvoir en facilitant le transit d’armes iraniennes à travers l’Irak.
En Syrie, les sunnites constituent l’élément central de la rébellion contre le régime Assad dominé par les alaouites, une secte chiite. Les sunnites syriens se considèrent comme des alliés de leurs coreligionnaires irakiens dans leur lutte contre Maliki.
Les Kurdes irakiens sont aussi engagés sur une voie divergente. L’automne dernier, ils ont rompu le dialogue avec le gouvernement de Bagdad. L’armée irakienne s’est déployée en vue d’une confrontation avec les forces kurdes. Mais la tension s’est apaisée sur ce front à mesure que le conflit interarabe entre sunnites et chiites prenait de l’ampleur.
Les Kurdes, les sunnites et les chiites ne vivront jamais dans une démocratie ethno confessionnelle comme celle que Washington voulait installer en Irak. D’ailleurs, il est difficile de voir comment l’Irak, dans sa forme actuelle, va survivre à sa «démocratisation forcée» par Bush.
L’Empire ottoman était une mosaïque d’ethnies, de religions, de sectes et de sous-sectes disparates qui se détestaient depuis des millénaires, mais qui s’enduraient tant bien que mal. Les régimes coloniaux et les dictatures subséquentes avaient réussi à imposer un minimum de concorde. Le renversement de Saddam par les Américains a attisé toutes ces haines et ces récriminations et leur a permis de se manifester en Irak et partout ailleurs de la région.
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Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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