Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Bannie10

Bienvenue sur le Forum catholique Le Peuple de la Paix!
Les sujets de ce forum sont: La Foi, la vie spirituelle, la théologie, la prière, les pèlerinages, la Fin des temps, le Nouvel ordre mondial, la puce électronique (implants sur l`homme), les sociétés secrètes, et bien d'autres thèmes...

Pour pouvoir écrire sur le forum, vous devez:
1- Être un membre enregistré
2- Posséder le droit d`écriture

Pour vous connecter ou vous enregistrer, cliquez sur «Connexion» ou «S`enregistrer» ci-dessous.

Pour obtenir le droit d`écriture, présentez-vous en cliquant sur un des liens "droit d`écriture" apparaissant sur le portail, sur l'index du forum ou encore sur la barre de navigation visible au haut du forum. Notre mail : moderateurlepeupledelapaix@yahoo.com

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Bannie10

Bienvenue sur le Forum catholique Le Peuple de la Paix!
Les sujets de ce forum sont: La Foi, la vie spirituelle, la théologie, la prière, les pèlerinages, la Fin des temps, le Nouvel ordre mondial, la puce électronique (implants sur l`homme), les sociétés secrètes, et bien d'autres thèmes...

Pour pouvoir écrire sur le forum, vous devez:
1- Être un membre enregistré
2- Posséder le droit d`écriture

Pour vous connecter ou vous enregistrer, cliquez sur «Connexion» ou «S`enregistrer» ci-dessous.

Pour obtenir le droit d`écriture, présentez-vous en cliquant sur un des liens "droit d`écriture" apparaissant sur le portail, sur l'index du forum ou encore sur la barre de navigation visible au haut du forum. Notre mail : moderateurlepeupledelapaix@yahoo.com
Forum catholique LE PEUPLE DE LA PAIX
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

2 participants

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:49

159) 4) Cette dévotion à la Très Sainte Vierge est un chemin assuré pour aller à Jésus-Christ et acquérir la perfection
en nous unissant à lui :
1) Parce que cette pratique que j'enseigne n'est pas nouvelle ; elle est si ancienne qu'on ne peut, comme dit Mr. Boudon,
mort depuis peu en odeur de sainteté, dans un livre qu'il a fait de cette dévotion, en marquer précisément les commencements
; il est cependant certain que, depuis plus de sept cents ans, on en trouve des marques dans l'Église.
Saint Odilon, abbé de Cluny, qui vivait environ l'an 1040, a été un des premiers qui l'a pratiquée publiquement en
France, comme il est marqué dans sa vie.
21
Le cardinal Pierre Damien rapporte que, l'an 1076, le bienheureux Marin, son frère, se fit esclave de la Très Sainte
Vierge, en présence de son directeur, d'une manière bien édifiante : car il se mit la corde au col, et prit la discipline, et mit
sur l'autel une somme d'argent pour marquer son dévouement et consécration à la Sainte Vierge, ce qu'il continua si fidèlement
toute sa vie qu'il mérita à sa mort d'être visité et consolé par sa bonne Maîtresse, et de recevoir de sa bouche les
promesses du paradis pour récompense de ses services.
Cesarius Bollandus fait mention d'un illustre chevalier, Vautier de Birbak, proche parent des ducs de Louvain, qui, environ
l'an 1300, fit cette consécration de soi-même à la Sainte Vierge.
Cette dévotion a été pratiquée par plusieurs particuliers jusqu'au XVII siècle, où elle est devenue publique.
160) Le P. Simon de Rojas, de l'Ordre de la Trinité, dit de la rédemption des captifs, prédicateur du roi Philippe III, mit
en vogue cette dévotion par toute l'Espagne et l'Allemagne ; et obtint, à l'instance de Philippe III, de Grégoire XV, de
grandes indulgences à ceux qui la pratiqueraient.
Le R.P. de Los Rios, de l'Ordre de Saint-Augustin, s'appliqua avec son intime ami, le Père de Rojas, à étendre cette
dévotion par ses paroles et ses écrits dans l'Espagne et l'Allemagne ; il composa un gros volume intitulé : Hierarchia Mariana,
dans lequel il traite, avec autant de piété que d'érudition, de l'antiquité, de l'excellence et de la solidité de cette dévotion.
Les R. Pères Théatins, au siècle dernier, établirent cette dévotion dans l'Italie, la Sicile et la Savoie.
161) Le R. Père Stanislas Phalacius, de la Compagnie de Jésus, avança merveilleusement cette dévotion en Pologne.
Le Père de Los Rios, dans son livre cité ci-dessus, rapporte les noms des princes, princesses, évêques et cardinaux
de différents royaumes qui ont embrassé cette dévotion.
Le R. Père Cornelius a Lapide, aussi recommandable pour sa piété que pour sa science profonde, ayant reçu commission
de plusieurs évêques et théologiens d'examiner cette dévotion, après l'avoir examinée mûrement, lui donna des
louanges dignes de sa piété, et plusieurs autres grands personnages suivirent son exemple.
Les R. Pères Jésuites, toujours zélés au service de la Très Sainte Vierge, présentèrent au nom des congréganistes de
Cologne, un petit traité de cette dévotion au duc Ferdinand de Bavière, pour lors archevêque de Cologne, qui lui donna
son approbation et la permission de le faire imprimer, exhortant tous les curés et religieux de son diocèse d'avancer autant
qu'ils pourraient cette solide dévotion.
162) Le cardinal de Bérulle, dont la mémoire est en bénédiction par toute la France, fut un des plus zélés à étendre en
France cette dévotion, malgré toutes les calomnies et persécutions que lui firent les critiques et les libertins. Ils l'accusèrent
de nouveauté et de superstition ; ils écrivirent et publièrent contre lui un écrit diffamatoire, et ils se servirent, ou plutôt
le démon par leur ministère, de mille ruses pour l'empêcher d'étendre cette dévotion en France. Mais ce grand et saint
homme ne répondit à leur calomnie que par sa patience, et à leurs objections contenues dans leur libelle par un petit écrit
où il les réfute puissamment, en leur montrant que cette dévotion est fondée sur l'exemple de Jésus-Christ, sur les obligations
que nous lui avons, et sur les voeux que nous avons faits au saint baptême ; et c'est particulièrement par cette dernière
raison qu'il ferme la bouche à ses adversaires, leur faisant voir que cette consécration à la Très Sainte Vierge, et à
Jésus-Christ par ses mains, n'est autre qu'une parfaite rénovation des voeux ou promesses du baptême. Il dit plusieurs
belles choses sur cette pratique, qu'on peut lire en ses ouvrages.
163) On peut lire dans le livre de Mr. Boudon les différents papes qui ont approuvé cette dévotion, les théologiens qui
l'ont examinée, et les persécutions qu'elle a eues et vaincues, et les milliers de personnes qui l'ont embrassée, sans que
jamais aucun pape l'ait condamnée ; et on ne le pourrait pas faire sans renverser les fondements du christianisme.
Il reste donc constant que cette dévotion n'est point nouvelle, et que si elle n'est pas commune, c'est qu'elle est trop
précieuse pour être goûtée et pratiquée de tout le monde.
164) 2) Cette dévotion est un moyen assuré pour aller à Jésus-Christ, parce que le propre de la Sainte Vierge est de
nous conduire sûrement à Jésus-Christ, comme le propre de Jésus-Christ est de nous conduire sûrement au Père éternel.
Et que les spirituels ne croient pas faussement que Marie leur soit un empêchement pour arriver à l'union divine. Car,
serait-il possible que celle qui a trouvé grâce devant Dieu pour tout le monde en général et pour chacun en particulier, fût
un empêchement à une âme pour trouver la grande grâce de l'union avec lui ? Serait-il possible que celle qui a été toute
pleine et surabondante de grâces, si unie et transformée en Dieu, qu'il a fallu qu'il se soit incarné en elle, empêchât
qu'une âme ne fût parfaitement unie à Dieu ?
Il est bien vrai que la vue des autres créatures, quoique saintes, pourrait peut-être, en de certains temps, retarder
l'union divine ; mais non pas Marie comme j'ai dit et dirai toujours sans me lasser. Une raison pourquoi si peu d'âmes arrivent
à la plénitude de l'âge de Jésus-Christ, c'est que Marie, qui est, autant que jamais, la Mère de Jésus-Christ et
l'Épouse féconde du Saint-Esprit, n'est pas assez formée dans leurs coeurs. Qui veut avoir le fruit bien mûr et bien formé
doit avoir l'arbre qui le produit ; qui veut avoir le fruit de vie, Jésus-Christ, doit avoir l'arbre de vie, qui est Marie. Qui veut
avoir en soi l'opération du Saint-Esprit, doit avoir son Épouse fidèle et indissoluble, la divine Marie, qui le rend fertile et
fécond, comme nous avons dit ailleurs.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:49

165) Soyez donc persuadé que plus vous regarderez Marie en vos oraisons, contemplations, actions et souffrances,
sinon d'une vue distincte et aperçue, du moins d'une vue générale et imperceptible, et plus parfaitement vous trouverez
Jésus-Christ qui est toujours avec Marie, grand, puissant, opérant et incompréhensible, et plus que dans le ciel et en aucune
créature de l'univers. Ainsi, bien loin que la divine Marie, toute perdue en Dieu, devienne un obstacle aux parfaits
pour arriver à l'union avec Dieu, il n'y a point eu jusqu'ici et il n'y aura jamais de créature qui nous aidera plus efficacement
à ce grand ouvrage, soit par les grâces qu'elle nous communiquera à cet effet, personne n'étant rempli de la pensée
de Dieu que par elle, dit un saint : Nemo cogitatione Dei repletur nisi per te ; soit par les illusions et tromperies du
malin esprit dont elle vous garantira.
166) Là où est Marie, là l'esprit malin n'est point ; et une des plus infaillibles marques qu'on est conduit par le bon esprit,
c'est quand on est bien dévot à Marie, qu'on pense souvent à elle, et qu'on en parle souvent. C'est la pensée d'un
22
saint qui ajoute que, comme la respiration est une marque certaine que le corps n'est pas mort, la fréquente pensée et
invocation amoureuse de Marie est une marque certaine que l'âme n'est pas morte par le péché.
167) Comme c'est Marie seule, dit l'Église et le Saint-Esprit qui la conduit, qui a seule fait périr toutes les hérésies :
Sola cunctas haereses interemisti in universo mundo ; quoique les critiques en grondent, jamais un fidèle dévot de Marie
ne tombera dans l'hérésie ou l'illusion du moins formelle ; il pourra bien errer matériellement, prendre le mensonge pour
la vérité, et le malin esprit pur le bon, quoique plus difficilement qu'un autre ; mais il connaîtra tôt ou tard sa faute et son
erreur matérielle ; et quand il la connaîtra, il ne s'opiniâtrera en aucune manière à croire et à soutenir ce qu'il avait cru véritable.
168) Quiconque donc, sans crainte d'illusion, qui est ordinaire aux personnes d'oraison, veut avancer dans la voie de
la perfection et trouver sûrement et parfaitement Jésus-Christ, qu'il embrasse avec grand coeur, corde magno et animo
volenti, cette dévotion à la Très Sainte Vierge, qu'il n'avait peut-être pas encore connue. Qu'il entre dans le chemin excellent
qui lui était inconnu et que je lui montre : Excellentiorem viam vobis demonstro (I Cor. 12, 31).
C'est un chemin frayé par Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, notre unique chef, le membre en y passant ne peut se
tromper. C'est un chemin aisé, à cause de la plénitude de la grâce et de l'onction du Saint-Esprit qui le remplit ; on ne se
lasse point ni on ne recule point en y marchant. C'est un chemin court, qui, en peu de temps, nous mène à Jésus-Christ.
C'est un chemin parfait, où il n'y a aucune boue, aucune poussière, ni la moindre ordure du péché. C'est enfin un chemin
assuré, qui nous conduit à Jésus-Christ et à la vie éternelle d'une manière droite et assurée, sans détourner ni à droite, ni
à gauche.
Entrons donc dans ce chemin, et marchons-y jour et nuit, jusqu'à la plénitude de l'âge de Jésus-Christ.
169) Sixième motif. - Cette pratique de dévotion donne une grande liberté intérieure, qui est la liberté des enfants de
Dieu, aux personnes qui la pratiquent fidèlement. Car, comme par cette dévotion on se rend esclave de Jésus-Christ, en
se consacrant tout à lui en cette qualité, ce bon Maître, pour récompense de la captivité amoureuse où on se met : 1) ôte
tout scrupule et crainte servile de l'âme qui n'est capable que de l'étrécir et captiver et embrouiller ; 2) il élargit le coeur
par une sainte confiance en Dieu, le faisant regarder comme son père ; 3) il lui inspire un amour tendre et filial.
170) Sans m'arrêter à prouver cette vérité par des raisons, je me contente de rapporter un trait d'histoire que j'ai lu
dans la Vie de la Mère Agnès de Jésus, religieuse Jacobine, du couvent de Langeac, en Auvergne, et qui mourut en
odeur de sainteté au même lieu, l'an 1634. N'ayant encore que sept ans et souffrant de grandes peines d'esprit, elle entendit
une voix qui lui dit que, si elle voulait être délivrée de toutes ses peines et protégée contre tous ses ennemis, elle
se fît au plus tôt l'esclave de Jésus et de sa sainte Mère. Elle ne fut pas plus tôt de retour à la maison qu'elle se donna
tout entière à Jésus et à sa sainte Mère en cette qualité, quoiqu'elle ne sût pas auparavant ce que c'était que cette dévotion
; et, ayant trouvé une chaîne de fer, elle se la mit sur ses reins et la porta jusqu'à la mort. Et après cette action, toutes
ses peines et scrupules cessèrent, et elle se trouva dans une grande paix et dilatation de coeur, ce qui l'engagea à
enseigner cette dévotion à plusieurs autres qui y ont fait de grands progrès, entre autres à Mr Olier, instituteur du Séminaire
de Saint-Sulpice, et à plusieurs prêtres et ecclésiastiques du même séminaire... Un jour, la Sainte Vierge lui apparut
et lui mit au col une chaîne d'or pour lui témoigner la joie qu'elle avait qu'elle se fût faite l'esclave de son Fils et la sienne :
et sainte Cécile, qui accompagnait la Sainte Vierge, lui dit : Heureux ceux qui sont les fidèles esclaves de la Reine du
ciel, car il jouiront de la véritable liberté : Tibi servire libertas.
171) Septième motif. - Ce qui peut encore nous engager à embrasser cette pratique, ce sont les grands biens qu'en
recevra notre prochain, car par cette pratique on exerce envers lui la charité d'une manière éminente, puisqu'on lui
donne, par les mains de Marie, tout ce qu'on a de plus cher, qui est la valeur satisfactoire et impétratoire de toutes ses
bonnes oeuvres, sans excepter la moindre bonne pensée et la moindre petite souffrance ; on consent que tout ce qu'on a
acquis, et ce qu'on acquerra, jusqu'à la mort, de satisfactions soit, selon la volonté de la Sainte Vierge, employé ou à la
conversion des pécheurs ou à la délivrance des âmes du purgatoire.
N'est-ce pas là aimer son prochain parfaitement ? N'est-ce pas là être le véritable disciple de Jésus-Christ, qu'on reconnaît
par la charité ? N'est-ce pas là le moyen de convertir les pécheurs, sans crainte de la vanité, et de délivrer les
âmes du purgatoire, sans presque faire rien autre que ce que chacun est obligé de faire dans son état ?
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:50

172) Pour connaître l'excellence de ce motif, il faudrait connaître quel bien c'est que de convertir un pécheur ou délivrer
une âme du purgatoire : bien infini, qui est plus grand que de créer le ciel et la terre, puisqu'on donne à une âme la
possession de Dieu. Quand, par cette pratique, on ne délivrerait qu'une âme du purgatoire en toute sa vie, ou qu'on ne
convertirait qu'un pécheur, n'en serait-ce pas assez pour engager tout homme vraiment charitable à l'embrasser ?
Mais il faut remarquer que nos bonnes oeuvres, passant par les mains de Marie, reçoivent une augmentation de pureté,
et par conséquent de mérite et de valeur satisfactoire et impétratoire : c'est pourquoi elles deviennent beaucoup plus
capables de soulager les âmes du purgatoire et de convertir les pécheurs que si elles ne passaient pas par les mains virginales
et libérales de Marie. Le peu qu'on donne par la Sainte Vierge, sans propre volonté, et par une charité très désintéressée,
en vérité devient bien puissant pour fléchir la colère de Dieu et pour attirer sa miséricorde ; et il se trouvera
peut-être à la mort qu'une personne bien fidèle à cette pratique aura, par ce moyen, délivré plusieurs âmes du purgatoire
et converti plusieurs pécheurs, quoiqu'elle n'ait fait que des actions de son état assez ordinaires. Quelle joie à son jugement
! Quelle gloire dans l'éternité !
173) Huitième motif. - Enfin, ce qui nous engage plus puissamment, en quelque manière, à cette dévotion à la Très
Sainte Vierge, c'est que c'est un moyen admirable pour persévérer dans la vertu et être fidèle. Car d'où vient est-ce que
la plupart des conversions des pécheurs ne sont pas durables ? D'où vient est-ce qu'on retombe si aisément dans le péché
? D'où vient est-ce que la plupart des justes, au lieu d'avancer de vertu en vertu et acquérir de nouvelles grâces, perdent
souvent le peu de vertus et de grâces qu'ils ont ? Ce malheur vient, comme j'ai montré ci-devant, de ce que
l'homme, étant si corrompu, si faible et si inconstant, se fie à lui-même, s'appuie sur ses propres forces et se croit capable
de garder le trésor de ses grâces, de ses vertus et mérites.
23
Par cette dévotion, on confie à la Sainte Vierge, qui est fidèle, tout ce qu'on possède ; on la prend pour la dépositaire
universelle de tous ses biens de nature et de grâce. C'est à sa fidélité que l'on se fie, c'est sur sa puissance que l'on
s'appuie, c'est sur sa miséricorde et sa charité que l'on se fonde, afin qu'elle conserve et augmente nos vertus et mérites,
malgré le diable, le monde et la chair, qui font leurs efforts pour nous les enlever. On lui dit, comme un bon enfant à sa
mère, et un fidèle serviteur à sa maîtresse : Depositum custodi (I Tim 6, 20) : Ma bonne Mère et Maîtresse, je reconnais
que j'ai jusqu'ici plus reçu de grâces de Dieu par votre intercession que je ne mérite, et que ma funeste expérience m'apprend
que je porte ce trésor en un vaisseau très fragile et que je suis trop faible et trop misérable pour les conserver en
moi-même : adolescentulus sum ego et contemptus (Ps 119, 141) ; de grâce, recevez en dépôt tout ce que je possède,
et me le conservez par votre fidélité et votre puissance. Si vous me gardez, je ne perdrai rien ; si vous me soutenez, je ne
tomberai point ; si vous me protégez, je suis à couvert de mes ennemis.
174) C'est ce que dit saint Bernard en termes formels, pour nous inspirer cette pratique : Lorsqu'elle vous soutient,
vous ne tombez point ; lorsqu'elle vous protège, vous ne craignez point ; lorsqu'elle vous conduit, vous ne vous fatiguez
point ; lorsqu'elle vous est favorable, vous arrivez au port du salut : Ipsa tenente, non corruis ; ipsa protegente, non metuis
; ipsa duce, non fatigaris ; ipsa propitia, pervenis. Saint Bonaventure semble encore dire la même chose en des termes
plus formels : La Sainte Vierge, dit-il, n'est pas seulement retenue dans la plénitude des saints ; mais elle retient encore
et garde les saints dans leur plénitude, afin qu'elle ne diminue point ; elle empêche que leurs vertus ne se dissipent,
que leurs mérites ne périssent, que leurs grâces ne se perdent, que les démons ne leur nuisent ; enfin, elle empêche que
Notre-Seigneur ne les châtie quand ils pêchent : Virgo non solum in plenitudine sanctorum detinetur, sed etiam in plenitudine
sanctos detinet, ne plenitudo minuatur ; detinet virtutes ne fugiant ; detinet merita ne pereant ; detinet gratias ne effluant
; detinet daemones ne noceant ; detinet Filium ne peccatores percutiat.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:51

175) La Très Sainte Vierge est la Vierge fidèle qui, par sa fidélité à Dieu, répare les pertes qu'a faites Ève l'infidèle par
son infidélité, et qui obtient la fidélité à Dieu et la persévérance à ceux et celles qui s'attachent à elle. C'est pourquoi un
saint la compare à une ancre ferme, qui les retient et les empêche de faire naufrage dans la mer agitée de ce monde où
tant de personnes périssent faute de s'attacher à cette ancre ferme : Nous attachons, dit-il, les âmes à votre espérance
comme à une ancre ferme : Animas ad spem tuam sicut ad firmam anchoram alligamus. C'est à elle que les saints qui se
sont sauvés se sont le plus attachés et ont attaché les autres, afin de persévérer dans la vertu. Heureux donc et mille fois
heureux les chrétiens qui, maintenant, s'attachent fidèlement et entièrement à elle comme à une ancre ferme. Les effets
de l'orage de ce monde ne les feront point submerger, ni perdre leurs trésors célestes. Heureux ceux et celles qui entrent
dans elle comme dans l'arche de Noé ! Les eaux du déluge de péchés, qui noient tant de monde, ne leur nuiront point,
car : Qui operantur in me non peccabunt (Eccl 24, 30) : Ceux qui sont en moi pour travailler à leur salut ne pécheront
point, dit-elle avec la Sagesse. Heureux les enfants infidèles de la malheureuse Ève qui s'attachent à la Mère et Vierge
fidèle, qui demeure toujours fidèle et ne se dément jamais : Fidelis permanet, se ipsam negare non potest (II Tim 2, 13),
et qui aime toujours ceux qui l'aiment : Ego diligentes me diligo (Pr 8, 17), non seulement d'un amour affectif, mais d'un
amour effectif et efficace, en les empêchant, par une grande abondance de grâces, de reculer dans la vertu ou de tomber
dans le chemin en perdant la grâce de son Fils.
176) Cette bonne Mère reçoit toujours, par pure charité, tout ce qu'on lui donne en dépôt ; et, quand elle l'a une fois
reçu en qualité de dépositaire, elle est obligée par justice, en vertu du contrat de dépôt, de nous le garder ; tout comme
une personne à qui j'aurais confié mille écus en dépôt serait obligée de me les garder, en sorte que si, par sa négligence,
mes mille écus venaient à être perdus, elle en serait responsable en bonne justice. Mais non, jamais la fidèle Marie ne
laissera perdre par sa négligence ce qu'on lui aura confié : le ciel et la terre passeraient plutôt qu'elle fût négligente et infidèle
envers ceux qui se fient en elle.
177) Pauvres enfants de Marie, votre faiblesse est extrême, votre inconstance est grande, votre fond est bien gâté. Je
l'avoue, vous êtes tirés de la même masse corrompue des enfants d'Adam et d'Ève ; mais ne vous découragez pas pour
cela ; mais consolez-vous ; mais réjouissez-vous : voici le secret que je vous apprends, secret inconnu de presque tous
les chrétiens même les plus dévots.
Ne laissez pas votre or et votre argent dans vos coffres, qui ont déjà été enfoncés par l'esprit malin qui vous a volés,
et qui sont trop petits, trop faibles et trop vieux pour contenir un trésor si grand et si précieux. Ne mettez pas l'eau pure et
claire de la fontaine dans vos vaisseaux tout gâtés et infectés par le péché ; si le péché n'y est plus, son odeur y est encore;
l'eau en sera gâtée. Ne mettez pas vos vins exquis dans vos anciens tonneaux qui ont été remplis de mauvais vins:
ils en seraient gâtés et en danger d'être répandus.
178) Quoique vous m'entendiez, âmes prédestinées, je parle plus ouvertement. Ne confiez pas l'or de votre charité,
l'argent de votre pureté, les eaux des grâces célestes, ni les vins de vos mérites et vertus à un sac percé, à un coffre
vieux et brisé, à un vaisseau gâté et corrompu comme vous êtes ; autrement vous serez pillés par les voleurs, c'est-à-dire
les démons qui cherchent et épient, nuit et jour, le temps propre pour le faire ; autrement, vous gâterez, par votre mauvaise
odeur d'amour de vous-même, de confiance en vous-même et de propre volonté, tout ce que Dieu vous donne de
plus pur.
Mettez, versez dans le sein et le coeur de Marie tous vos trésors, toutes vos grâces et vertus : c'est un vaisseau d'esprit,
c'est un vaisseau d'honneur, c'est un vaisseau insigne de dévotion : Vas spirituale, vas honorabile, vas insigne devotionis.
Depuis que Dieu même en personne s'est enfermé avec toutes ses perfections dans ce vaisseau, il est devenu
tout spirituel et la demeure spirituelle des âmes les plus spirituelles ; il est devenu honorable, et le trône d'honneur des
plus grands princes de l'éternité ; il est devenu insigne en dévotion, et le séjour des plus illustres en douceur, en grâces
et en vertus ; il est enfin devenu riche comme une maison d'or, fort comme une tour de David et pur comme une tour
d'ivoire.
179) Oh ! qu'un homme qui a tout donné à Marie, qui se confie et perd en tout et pour tout en Marie, est heureux ! Il
est tout à Marie, et Marie est tout à lui. Il peut dire hardiment avec David : Haec facta est mihi (Ps 119, 56) : Marie est
24
faite pour moi ; ou, avec le Disciple bien-aimé : Accepi eam in mea (Jean 19, 27). Je l'ai prise pour tout mon bien, ou,
avec Jésus-Christ : Omnia mea tua sunt, et omnia tua mea sunt (Jean 17, 10) : Tout ce que j'ai est à vous, et tout ce que
vous avez est à moi.
180) Si quelque critique, qui lira ceci, s'imagine que je parle ici par exagération et par une dévotion outrée, hélas ! il ne
m'entend pas, soit parce qu'il est un homme charnel, qui ne goûte point les choses de l'esprit, soit parce qu'il est du
monde, qui ne peut recevoir le Saint-Esprit, soit parce qu'il est orgueilleux et critique, qui condamne et méprise tout ce
qu'il n'entend pas. Mais les âmes qui ne sont pas nées du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme,
mais de Dieu et de Marie, me comprennent et me goûtent ; et c'est pour elles aussi que j'écris ceci.
181) Cependant je dis pour les uns et les autres, en reprenant ma matière interrompue, que la divine Marie, étant la
plus honnête et la plus libérale de toutes les pures créatures, elle ne se laisse jamais vaincre en amour et en libéralité ; et
pour un oeuf, dit un saint homme, elle donne un boeuf ; c'est-à-dire, pour peu qu'on lui donne, elle donne beaucoup de ce
qu'elle a reçu de Dieu ; et, par conséquent, si une âme se donne à elle sans réserve, elle se donne à cette âme sans réserve,
si on met toute sa confiance en elle sans présomption, travaillant de son côté à acquérir les vertus et à dompter
ses passions.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:52

182) Que les fidèles serviteurs de la Sainte Vierge disent donc hardiment avec saint Jean Damascène : "Ayant confiance
en vous, ô Mère de Dieu, je serai sauvé ; ayant votre protection, je ne craindrai rien ; avec votre secours, je combattrai
et mettrai en fuite mes ennemis: car votre dévotion est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu'il veut sauver:
Spem tuam habens, o Deipara, servabor ; defensionem tuam possidens, non timebo ; persequar inimicos meos et in fugam
vertam, habens protectionem tuam et auxilium tuum ; nam tibi devotum esse est arma quaedam salutis quae Deus
his dat quos vult salvos fieri."
Chapitre 6 : Figure biblique de cette parfaite dévotion : Rébecca et Jacob.
183) De toutes les vérités que je viens de décrire par rapport à la Très Sainte Vierge et à ses enfants et serviteurs, le
Saint-Esprit nous donne, dans l'Écriture Sainte, une figure admirable dans l'histoire de Jacob, qui reçut la bénédiction de
son père Isaac par les soins et l'industrie de Rébécca sa mère.
La voici comme le Saint-Esprit la rapporte. Ensuite j'y ajouterai son explication.
184) Ésaü ayant vendu à Jacob son droit d'aînesse, Rébécca, mère des deux frères, qui aimait tendrement Jacob, lui
assura cet avantage, plusieurs années après, par une adresse toute sainte et toute pleine de mystères. Car Isaac, se
sentant fort vieux et voulant bénir ses enfants avant de mourir, appela son fils Ésaü qu'il aimait, lui commanda d'aller à la
chasse pour avoir de quoi manger, afin qu'il le bénît ensuite. Rébécca avertit promptement Jacob de ce qui se passait et
lui commanda d'aller prendre deux chevreaux dans le troupeau. Lorsqu'il les eut donné à sa mère, elle en prépara à
Isaac, ce qu'elle savait qu'il aimait ; elle revêtit Jacob des habits d'Ésaü, qu'elle gardait, et couvrit ses mains et son cou
de la peau des chevreaux, afin que son père, qui ne voyait plus, pût, en entendant la parole de Jacob, croire au moins,
par le poil de ses mains, que c'était Ésaü son frère. Isaac, en effet, ayant été surpris de sa voix, qu'il croyait être la voix
de Jacob, le fit approcher de lui, et ayant touché le poil des peaux dont il s'était couvert les mains, il dit que la voix, à la
vérité, était la voix de Jacob, mais que les mains étaient les mains d'Ésaü. Après qu'il eut mangé et qu'il eut senti, en baisant
Jacob, l'odeur de ses habits parfumés, il le bénit et lui souhaita la rosée du ciel et la fécondité de la terre ; il l'établit
le maître de tous ses frères, et finit sa bénédiction par ces paroles : "Que celui qui vous maudira soit maudit lui-même, et
que celui qui vous bénira soit comblé de bénédictions."
A peine Isaac avait achevé ces paroles qu'Ésaü entre et apporte à manger ce qu'il avait pris à la chasse, afin que son
père le bénît ensuite. Ce saint patriarche fut surpris d'un étonnement incroyable lorsqu'il reconnut ce qui venait de se
passer ; mais bien loin de rétracter ce qu'il avait fait, il le confirma, au contraire, parce qu'il voyait trop sensiblement le
doigt de Dieu en cette conduite. Ésaü alors jeta des rugissements, comme marque l'Écriture Sainte, et, accusant hautement
la tromperie de son frère, il demanda à son père s'il n'avait qu'une seule bénédiction : étant en ce point, comme le
remarquent les saint Pères, l'image de ceux qui, étant bien aises d'allier Dieu avec le monde, veulent jouir tout ensemble
des consolations du ciel et de celles de la terre. Isaac, touché des cris d'Ésaü, le bénit enfin, mais d'une bénédiction de la
terre, et en l'assujetissant à son frère : ce qui lui fit concevoir une haine si envenimée contre Jacob, qu'il n'attendait plus
que la mort de son père pour le tuer et Jacob n'aurait pu éviter la mort si sa chère mère Rébécca ne l'en eût garanti par
ses industries et les bons conseils qu'elle lui donna et qu'il suivit.
185) Auparavant d'expliquer cette histoire, qui est si belle, il faut remarquer que, selon tous les saints Pères et les interprètes
de l'Écriture Sainte, Jacob est la figure de Jésus-Christ et des prédestinés, et Ésaü celle des réprouvés. Il ne
faut qu'examiner les actions et la conduite de l'un et de l'autre pour en juger.
1) Ésaü, l'aîné, était fort et robuste de corps, adroit et industrieux à tirer de l'arc et à prendre beaucoup de gibier à la
chasse.
2) Il ne restait quasi point à la maison, et, ne mettant sa confiance qu'en sa force et son adresse, il ne travaillait qu'au
dehors.
3) Il ne se mettait pas beaucoup en peine de plaire à sa mère Rébécca, et il ne faisait rien pour cela.
4) Il était si gourmand, et aimait tant sa bouche, qu'il vendit son droit d'aînesse pour un plat de lentilles.
5) Il était, comme Caïn, plein d'envie contre son frère Jacob et il le persécutait à outrance.
186) Voilà la conduite que gardent les réprouvés tous les jours.
1) Ils se fient en leur force et leurs industries pour les affaires temporelles ; ils sont très forts, très habiles et très éclairés
pour les choses de la terre, mais très faibles et très ignorants dans les choses du ciel : In terrenis fortes, in coelestibus
debiles. C'est pourquoi :
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:53

187) 2) Ils ne demeurent point ou très peu chez eux, dans leur maison propre, c'est-à-dire dans leur intérieur, qui est
la maison intérieure et essentielle que Dieu a donnée à chaque homme pour y demeurer, à son exemple : car Dieu de25
meure toujours chez soi. Les réprouvés n'aiment point la retraite, ni la spiritualité, ni la dévotion intérieure, et ils traitent de
petits esprits, de bigots et de sauvages ceux qui sont intérieurs et retirés du monde, et qui travaillent plus au dedans
qu'au dehors.
188) 3) Les réprouvés ne se soucient guère de la dévotion à la Sainte Vierge, la Mère des prédestinés ; il est vrai
qu'ils ne la haïssent pas formellement, ils lui donnent quelquefois des louanges, ils disent qu'ils l'aiment et ils pratiquent
même quelque dévotion en son honneur ; mais, au reste, ils ne sauraient souffrir qu'on l'aime tendrement, parce qu'ils
n'ont point pour elle les tendresses de Jacob ; ils trouvent à redire aux pratiques de dévotion auxquelles ses bons enfants
et serviteurs se rendent fidèles pour gagner son affection, parce qu'ils ne croient pas que cette dévotion leur soit nécessaire
au salut, et que, pourvu qu'ils ne haïssent pas formellement la Sainte Vierge, ou qu'ils ne méprisent pas ouvertement
sa dévotion, c'en est assez, et ils ont gagné les bonnes grâces de la Sainte Vierge, ils sont ses serviteurs, en récitant
et marmottant quelques oraisons en son honneur, sans tendresse pour elle ni amendement pour eux-mêmes.
189) 4) Les réprouvés vendent leur droit d'aînesse, c'est-à-dire les plaisirs du paradis pour un plat de lentilles, c'est-àdire
pour les plaisirs de la terre. Ils rient, ils boivent, ils mangent, ils se divertissent, ils jouent, ils dansent, etc., sans se
mettre en peine, comme Ésaü, de se rendre dignes de la bénédiction du Père céleste. En trois mots, ils ne pensent qu'à
la terre, ils n'aiment que la terre, ils ne parlent et n'agissent que pour la terre et ses plaisirs, vendant pour un petit moment
de plaisir, pour une vaine fumée d'honneur, et pour un morceau de terre dure, jaune ou blanche, la grâce baptismale, leur
robe d'innocence, leur héritage céleste.
190) 5) Enfin, les réprouvés haïssent et persécutent tous les jours les prédestinés, ouvertement ou secrètement ; ils
leur sont à charge, ils les méprisent, ils les critiquent, ils les contrefont, ils les injurient, ils les volent, ils les trompent, ils
les appauvrissent, ils les chassent, ils les réduisent dans la poussière ; tandis qu'ils font fortune, qu'ils prennent leurs plaisirs,
qu'ils sont en belle passe, qu'ils s'enrichissent, qu'ils s'agrandissent et vivent à leur aise.
191) 1) Jacob, le cadet, était d'une faible complexion, doux et paisible, et demeurait ordinairement à la maison pour
gagner les bonnes grâces de sa mère Rébécca, qu'il aimait tendrement ; s'il sortait dehors, ce n'était pas par sa propre
volonté, ni par la confiance qu'il eût en son industrie, mais pour obéir à sa mère.
192) 2) Il aimait et honorait sa mère : c'est pourquoi il se tenait à la maison auprès d'elle ; il n'était pas plus content
que lorsqu'il la voyait ; il évitait tout ce qui pouvait lui déplaire, et il faisait tout ce qu'il croyait lui plaire : ce qui augmentait
en Rébécca l'amour qu'elle lui portait.
193) 3) Il était soumis en toutes choses à sa chère mère, il lui obéissait entièrement en toutes choses, promptement
sans tarder, et amoureusement sans se plaindre ; au moindre signe de sa volonté, le petit Jacob courait et travaillait. Il
croyait tout ce qu'elle lui disait, sans raisonner : par exemple, quand elle lui dit qu'il allât chercher deux chevreaux, et qu'il
les lui apportât pour apprêter à manger à son père Isaac, Jacob ne lui répliqua point qu'il y en avait assez d'un pour apprêter
une fois à manger à un seul homme ; mais, sans raisonner, il fit ce qu'elle lui avait dit.
194) 4) Il avait une grande confiance en sa chère mère ; comme il ne s'appuyait point du tout sur son savoir-faire, il
s'appuyait uniquement sur les soins et la protection de sa mère ; il la réclamait en tous ses besoins, et il la consultait en
tous ses doutes : par exemple, quand il lui demanda si, au lieu de la bénédiction, il ne recevrait point la malédiction de
son père, il la crut et se confia en elle, quand elle lui dit qu'elle prenait sur elle cette malédiction.
195) 5) Enfin, il imitait selon sa portée les vertus qu'il voyait en sa mère ; et il semble qu'une des raisons pourquoi il
demeurait sédentaire à la maison, c'était pour imiter sa chère mère, qui était si vertueuse, et pour s'éloigner des mauvaises
compagnies, qui corrompent les moeurs. Par ce moyen, il se rendit digne de recevoir la double bénédiction de son
père.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:54

196) Voilà aussi la conduite que gardent tous les jours les prédestinés :
1) Ils sont sédentaires à la maison avec leur mère, c'est-à-dire, ils aiment la retraite, ils sont intérieurs, ils s'appliquent
à l'oraison, mais à l'exemple et dans la compagnie de leur Mère, la Sainte Vierge, dont toute la gloire est au dedans, et
qui, pendant toute sa vie, a tant aimé la retraite et l'oraison. Il est vrai qu'ils paraissent quelquefois au dehors dans le
monde ; mais c'est par obéissance à la volonté de Dieu et à celle de leur chère Mère, pour remplir les devoirs de leur
état. Quelques grandes choses en apparence qu'ils fassent au dehors, ils estiment encore beaucoup plus celles qu'ils
font au dedans d'eux-mêmes, dans leur intérieur, en compagnie de la Très Sainte Vierge, parce qu'ils y font le grand ouvrage
de leur perfection, auprès duquel tous les autres ouvrages ne sont que des jeux d'enfants. C'est pourquoi, tandis
quelquefois que leurs frères et soeurs travaillent pour le dehors avec beaucoup de force, d'industrie et de succès, dans la
louange et approbation du monde, ils connaissent, par la lumière du Saint-Esprit, qu'il y a beaucoup plus de gloire, de
bien et de plaisir à demeurer caché dans la retraite avec Jésus-Christ, leur modèle, dans une entière et parfaite soumission
à leur Mère, que de faire par soi-même des merveilles de nature et de grâce dans le monde, comme tant d'Ésaü et
de réprouvés. Gloria et divitiae in domo ejus (Ps 112, 3) : la gloire pour Dieu et les richesses pour l'homme se trouvent
dans la maison de Marie.
Seigneur Jésus, que vos tabernacles sont aimables ! Le passereau a trouvé une maison pour se loger et la tourterelle
un nid pour mettre ses petits. Oh ! qu'heureux est l'homme qui demeure dans la maison de Marie, où vous avez le premier
fait votre demeure ! C'est en cette maison des prédestinés qu'il reçoit son secours de vous seul, et qu'il a disposé
des montées et des degrés de toutes les vertus dans son coeur, pour s'élever à la perfection dans cette vallée de larmes !
Quam dilecta tabernacula (Ps 84, 2), etc.
197) 2) Ils aiment tendrement et honorent véritablement la Très Sainte Vierge comme leur bonne Mère et Maîtresse.
Ils l'aiment non seulement de bouche, mais en vérité ; ils l'honorent non seulement à l'extérieur, mais dans le fond du
coeur ; ils évitent, comme Jacob, tout ce qui lui peut déplaire, et pratiquent avec ferveur tout ce qu'ils croient pouvoir leur
acquérir sa bienveillance. Ils lui apportent et lui donnent, non deux chevreaux, comme Jacob à Rébécca, mais leur corps
et leur âme, avec tout ce qui en dépend, figurés par les deux chevreaux de Jacob, afin : 1) qu'elle les reçoive comme une
chose qui lui appartient ; 2) afin qu'elle les tue et les fasse mourir au péché et à eux-mêmes, en les écorchant et dépouil26
lant de leur propre peau et de leur amour-propre, et, par ce moyen, pour plaire à Jésus, son Fils, qui ne veut pour ses
amis et disciples que des morts à eux-mêmes ; 3) afin qu'elle les apprête au goût du Père céleste, et à sa plus grande
gloire, qu'elle connaît mieux qu'aucune créature ; 4) afin que, par ses soins et ses intercessions, ce corps et cette âme,
bien purifiés de toute tache, bien morts, bien dépouillés et bien apprêtés, soient un mets délicat, digne de la bouche et de
la bénédiction du Père céleste. N'est-ce pas ce que feront les personnes prédestinées, qui goûteront et pratiqueront la
consécration parfaite à Jésus-Christ par les mains de Marie, que nous leur enseignons, pour témoigner à Jésus et à Marie
un amour effectif et courageux ?
Les réprouvés disent assez qu'ils aiment Jésus, qu'ils aiment et qu'ils honorent Marie, mais non pas de leur substance,
mais non pas jusqu'à leur sacrifier leurs corps avec ses sens et leur âme avec ses passions, comme les prédestinés.
198) 3) Ils sont soumis et obéissants à la Sainte Vierge, comme à leur bonne Mère à l'exemple de Jésus-Christ, qui,
de trente et trois ans qu'il a vécu sur la terre, en a employé trente à glorifier Dieu son Père, par une parfaite et entière
soumission à sa sainte Mère. Ils lui obéissent en suivant exactement ses conseils, comme le petit Jacob ceux de Rébécca,
à qui elle dit : Acquiesce consiliis meis. Mon fils suivez mes conseils ; ou comme les conviés des noces de Cana,
auxquels la Sainte Vierge dit : Quodcumque dixerit vobis facite (Jean 2, 5) : Faites tout ce que mon Fils vous dira. Jacob,
pour avoir obéi à sa mère, reçut la bénédiction comme par miracle, quoique naturellement il ne dût pas l'avoir ; les conviés
aux noces de Cana, pour avoir suivi le conseil de la Sainte Vierge, furent honorés du premier miracle de Jésus-
Christ, qui y convertit l'eau en vin, à la prière de sa sainte Mère. De même, tous ceux qui, jusqu'à la fin des siècles, recevront
la bénédiction du Père céleste et seront honorés des merveilles de Dieu, ne recevront ces grâces qu'en conséquence
de leur parfaite obéissance à Marie. Les Ésaü, au contraire, perdent leur bénédiction, faute de soumission à la
Sainte Vierge.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:56

199) 4) Ils ont une grande confiance dans la bonté et la puissance de la Très Sainte Vierge, leur bonne Mère ; ils réclament
sans cesse son secours ; ils la regardent comme leur étoile polaire, pour arriver à bon port ; ils lui découvrent
leurs peines et leurs besoins avec beaucoup d'ouverture de coeur ; ils s'attachent à ses mamelles de miséricorde et de
douceur, pour avoir le pardon de leurs péchés par son intercession ou pour goûter ses douceurs maternelles dans leurs
peines et leurs ennuis. Ils se jettent même, se cachent et se perdent d'une manière admirable dans son sein amoureux et
virginal, pour y être embrasés du pur amour, pour y être purifiés des moindres taches et pour y trouver pleinement Jésus,
qui y réside comme dans son plus glorieux trône. Oh ! quel bonheur ! Ne croyez pas, dit l'abbé Guerric, qu'il y ait plus de
bonheur d'habiter dans le sein d'Abraham que dans le sein de Marie, puisque le Seigneur y a placé son trône : Ne credideris
majoris esse felicitatis habitare in sinu Abrahae quam in sinu Mariae, cum in eo Dominus posuerit thronum suum.
Les réprouvés, au contraire, mettant tout leur confiance en eux-mêmes, ne mangeant, avec l'enfant prodigue, que ce
que mangent les cochons, ne se nourrissant avec les crapauds que de la terre et n'aimant que les choses visibles et extérieures,
avec les mondains, ils ne goûtent point les douceurs du sein et des mamelles de Marie ; ils ne sentent point un
certain appui et une certaine confiance que les prédestinés sentent pour la Sainte Vierge, leur bonne Mère. Ils aiment misérablement
leur faim au dehors, comme dit saint Grégoire, parce qu'ils ne veulent pas goûter la douceur qui est toute
préparée au dedans d'eux-mêmes et au dedans de Jésus et de Marie.
200) 5) Enfin, les prédestinés gardent les voies de la Sainte Vierge, leur bonne Mère, c'est-à-dire : ils l'imitent, et c'est
en cela qu'ils sont vraiment heureux et dévots, et qu'ils portent la marque infaillible de leur prédestination, comme leur dit
cette bonne Mère : Beati qui custodiunt vias meas (Pr 8, 32) : c'est-à-dire, bienheureux ceux qui pratiquent mes vertus et
qui marchent sur les traces de ma vie, avec le secours de la divine grâce. Ils sont heureux dans ce monde, pendant leur
vie, par l'abondance des grâces et des douceurs que je leur communique de ma plénitude, et plus abondamment qu'aux
autres qui ne m'imitent pas de si près ; ils sont heureux dans leur mort, qui est douce et tranquille, et à laquelle j'assiste
ordinairement, pour les conduire moi-même dans les joies de l'éternité ; enfin, ils seront heureux dans l'éternité, parce
que jamais aucun de mes bons serviteurs, qui a imité mes vertus pendant sa vie, n'a été perdu.
Les réprouvés, au contraire, sont malheureux pendant leur vie, à leur mort et dans l'éternité, parce qu'ils n'imitent point
la Très Sainte Vierge dans ses vertus, se contentant de se mettre quelquefois de ses confréries, de réciter quelques prières
en son honneur ou de faire quelque autre dévotion extérieure.
O Sainte Vierge, ma bonne Mère, qu'heureux sont ceux, je le répète avec les transports de mon coeur, qu'heureux
sont ceux et celles qui, ne se laissant point séduire par une fausse dévotion envers vous, gardent fidèlement vos voies,
vos conseils et vos ordres ! Mais que malheureux et maudits sont ceux qui, abusant de votre dévotion, ne gardent pas les
commandements de votre Fils : Maledicti omnes qui declinant a mandatis tuis (Ps 119, 21).
201) Voici présentement les devoirs charitables que la Sainte Vierge, comme la meilleure de toutes les mères, rend à
ces fidèles serviteurs, qui se sont donnés à elle de la manière que j'ai dit, et selon la figure de Jacob.
1) Ego diligentes me diligo (Pr 8, 17) : J'aime ceux qui m'aiment. Elle les aime : 1) parce qu'elle est leur Mère véritable
: or, une mère aime toujours son enfant, le fruit de ses entrailles ; 2) elle les aime par reconnaissance, parce qu'effectivement
ils l'aiment comme leur bonne Mère ; 3) elle les aime parce qu'étant prédestinés, Dieu les aime : Jacob dilexi,
Esau autem odio habui (Rom 9, 13), 4) elle les aime parce qu'ils se sont tout consacrés à elle, et qu'ils sont sa portion et
son héritage : In Israel hereditare (Eccl 24, 13).
202) Elle les aime tendrement, et plus tendrement que toutes les mères ensemble. Mettez, si vous pouvez, tout
l'amour naturel que les mères de tout le monde ont pour leurs enfants, dans un même coeur d'une mère pour un enfant
unique : certainement cette mère aimera beaucoup cet enfant ; cependant, il est vrai que Marie aime encore plus tendrement
ses enfants que cette mère n'aimerait le sien.
Elle ne les aime pas seulement avec affection, mais avec efficace. Son amour pour eux est actif et effectif, comme celui
et plus que celui de Rébécca pour Jacob. Voici ce que cette bonne Mère, dont Rébécca n'était que la figure, fait pour
obtenir à ses enfants la bénédiction du Père céleste :
27
203) 1) Elle épie, comme Rébécca, les occasions favorables de leur faire du bien, de les agrandir et enrichir. Comme
elle voit clairement en Dieu tous les biens et tous les maux, les bonnes et les mauvaises fortunes, les bénédictions et les
malédictions de Dieu, elle dispose de loin les choses pour exempter de toutes sortes de maux ses serviteurs et les combler
de toutes sortes de biens ; en sorte que, s'il y a une bonne fortune à faire en Dieu, par la fidélité d'une créature à
quelque haut emploi, il est sûr que Marie procurera cette bonne fortune à quelqu'un de ses bons enfants et serviteurs, et
leur donnera la grâce pour en venir à bout avec fidélité : Ipsa procurat negotia nostra, dit un saint.
204) 2) Elle leur donne de bons conseils, comme Rébécca à Jacob : Fili mi, acquiesce consiliis meis : Mon fils, suis
mes conseils. Et, entre autres conseils, elle leur inspire de lui apporter deux chevreaux, c'est-à-dire leur corps et leur
âme, de les lui consacrer pour en faire un ragoût qui soit agréable à Dieu, et de faire tout ce que Jésus-Christ, son Fils, a
enseigné par ses paroles et ses exemples. Si ce n'est pas par elle-même qu'elle leur donne ces conseils, c'est par le ministère
des anges, qui n'ont pas de plus grand honneur et plaisir que d'obéir à quelqu'un de ses commandements pour
descendre sur terre et secourir quelqu'un de ses serviteurs.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:57

205) 3) Quand on lui a apporté et consacré son corps et son âme et tout ce qui en dépend, sans rien excepter, que
fait cette bonne Mère ? Ce que fit autrefois Rébécca aux deux chevreaux que lui apporta Jacob : 1) elle les tue et fait
mourir à la vie du vieil Adam ; 2) elle les écorche et dépouille de leur peau naturelle, de leurs inclinations naturelles, de
leur amour propre et propre volonté et de toute attache à la créature ; 3) elle les purifie de leurs taches et ordures et péchés
; 4) elle les apprête au goût de Dieu et à sa plus grande gloire. Comme il n'y a qu'elle qui sait parfaitement ce goût
divin et cette plus grande gloire du Très-Haut, il n'y a qu'elle qui, sans se tromper, peut accommoder et apprêter notre
corps et notre âme à ce goût infiniment relevé et à cette gloire infiniment cachée.
206) 4) Cette bonne Mère, ayant reçu l'offrande parfaite que nous lui avons faite de nous-mêmes et de nos propres
mérites et satisfactions, par la dévotion dont j'ai parlé, et nous ayant dépouillés de nos vieux habits, elle nous approprie et
nous rend dignes de paraître devant notre Père céleste. 1) Elle nous revêt des habits propres, neufs, précieux et parfumés
d'Ésaü l'aîné, c'est-à-dire de Jésus-Christ, son Fils, qu'elle garde dans sa maison, c'est-à-dire qu'elle a dans sa
puissance, étant la trésorière et la dispensatrice universelle et éternelle des mérites et des vertus de son Fils, Jésus-
Christ, qu'elle donne et communique à qui elle veut, quand elle veut, comme elle veut et autant qu'elle veut, comme nous
avons vu ci-devant. 2) Elle entoure le cou et les mains de ses serviteurs des peaux de chevreaux tués et écorchés ; c'està-
dire, elle les orne des mérites et de la valeur de leurs propres actions. Elle tue et mortifie, à la vérité, tout ce qu'il y a
d'impur et d'imparfait en leurs personnes ; mais elle ne perd et ne dissipe pas tout le bien que la grâce y a fait ; elle le
garde et l'augmente pour en faire l'ornement et la force de leur cou et de leurs mains ; c'est-à-dire pour les fortifier à porter
le joug du Seigneur, qui se porte sur le cou, et opérer de grandes choses pour la gloire de Dieu et le salut de leurs
pauvres frères. 3) Elle donne un nouveau parfum et une nouvelle grâce à ces habits et ornements en leur communiquant
ses propres habits ; ses mérites et ses vertus, qu'elle leur a légués en mourant, par testament, comme dit une sainte religieuse
du siècle dernier, morte en odeur de sainteté, et qui l'a su par révélation ; en sorte que tous ses domestiques, ses
fidèles serviteurs et esclaves sont doublement vêtus, des habits de son Fils et des siens propres : Omnes domestici ejus
vestiti sunt duplicibus (Pr 31, 21) : c'est pourquoi ils n'ont rien à craindre du froid de Jésus-Christ, blanc, comme la neige,
que les réprouvés tout nus et dépouillés des mérites de Jésus-Christ et de la Sainte Vierge ne pourront soutenir.
207) 5) Elle leur fait enfin obtenir la bénédiction du Père céleste, quoique, n'étant que les puînés et les enfants adoptifs,
ils ne dussent pas naturellement l'avoir. Avec ces habits tout neufs, très précieux et de très bonne odeur, et avec leur
corps et leur âme bien préparés et apprêtés, ils s'approchent en confiance du lit de repos de leur Père céleste. Il entend
et distingue leur voix, qui est celle du pécheur ; il touche leurs mains couvertes de peaux ; il sent la bonne odeur de leurs
habits ; il mange avec joie de ce que Marie, leur Mère, lui a apprêté ; et reconnaissant en eux les mérites et la bonne
odeur de son Fils et de sa sainte Mère :
1) il leur donne sa double bénédiction ; bénédiction de la rosée du ciel : De rore coelesti (Gn 27, 28), c'est-à-dire de la
grâce divine qui est la semence de la gloire : Benedixit nos omni benedictione spirituali in Christo Jesu (Eph1, 3) ; bénédiction
de la graisse de la terre : De pinguedine terrae (Gn 27, 28), c'est-à-dire que ce bon Père leur donne leur pain quotidien
et une suffisante abondance des biens de ce monde ;
2) il les rend maîtres de leurs autres frères, les réprouvés : non pas que cette primauté paraisse toujours dans ce
monde qui passe en un instant, où souvent les réprouvés dominent : Peccatores effabuntur et gloriabuntur (Ps 94, 4). Vidi
impium superexaltatum et elevatum (Ps 37, 35) ; mais elle est pourtant véritable, et elle paraîtra manifestement dans
l'autre monde, à toute éternité, où les justes, comme dit le Saint-Esprit, domineront et commanderont aux nations : Dominabuntur
populis (Sg 3, Cool.
3) Sa Majesté, non contente de les bénir en leurs personnes et en leurs biens, bénit encore tous ceux qui les béniront,
et maudit tout ceux qui les maudiront et persécuteront.
208) 2) Le second devoir de charité que la Sainte Vierge exerce envers ses fidèles serviteurs, c'est qu'elle les entretient
de tout pour le corps et pour l'âme. Elle leur donne des habits doublés, comme nous venons de voir ; elle leur donne
à manger les mets les plus exquis de la table de Dieu ; elle leur donne à manger le pain de vie, qu'elle a formé ; A generationibus
meis implemini (Eccl 24, 26) : mes chers enfants, leur dit-elle, sous le nom de la Sagesse, remplissez-vous de
mes générations, c'est-à-dire de Jésus, le fruit de vie, que j'ai mis au monde pour vous. - Venite, comedite panem meum
et bibite vinum quod miscui vobis (Pr 9, (); comedite, et bibite, et inebriamini, carissimi (Cant 5, 1) : Venez, leur répète-telle
en un autre endroit, mangez mon pain, qui est Jésus, et buvez le vin de son amour, que je vous ai mêlé avec le lait
de mes mamelles. Comme c'est elle qui est la trésorière et la dispensatrice des dons et des grâces du Très-Haut, elle en
donne une bonne portion, et la meilleure, pour nourrir et entretenir ses enfants et serviteurs. Ils sont engraissés du pain
vivant, ils sont enivrés du vin qui germe les vierges. Ils sont portés à la mamelle : Ad ubera portabimini (Is 66, 12). Ils ont
tant de facilité à porter le joug de Jésus-Christ qu'ils n'en sentent pas la pesanteur, à cause de l'huile de la dévotion dont
elle le fait pourrir : Jugum eorum putrescere faciet a facie olei (Is 10, 27).
28
209) 3) Le troisième bien que la Sainte Vierge fait à ses fidèles serviteurs, c'est qu'elle les conduit et dirige selon la volonté
de son Fils. Rébécca conduisait son petit Jacob et lui donnait de temps en temps de bons avis, soit pour attirer sur
lui la bénédiction de son père, soit pour éviter la haine et la persécution de son frère Ésaü. Marie, qui est l'étoile de la
mer, conduit tous ses fidèles serviteurs à bon port ; elle leur montre les chemins de la vie éternelle ; elle leur fait éviter les
pas dangereux ; elle les conduit par la main dans les sentiers de la justice ; elle les soutient quand ils sont prêts de tomber
; elle les relève quand ils sont tombés ; elle les reprend, en mère charitable, quand ils manquent ; et quelquefois
même, elle les châtie amoureusement. Un enfant obéissant à Marie, sa mère nourrice et sa directrice éclairée, peut-il
s'égarer dans les chemins de l'éternité ? Ipsam sequens, non devias. En la suivant, dit saint Bernard, vous ne vous égarez
point. Ne craignez pas qu'un véritable enfant de Marie soit trompé par le malin et tombe en quelque hérésie formelle.
Là où est la conduite de Marie, là ni le malin esprit avec ses illusions, ni les hérétiques avec leurs finesses ne se trouvent:
Ipsa tenente, non corruis
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:57

210) 4) Le quatrième bon office que la Sainte Vierge rend à ses enfants et fidèles serviteurs, c'est qu'elle les défend et
protège contre leurs ennemis. Rébécca, par ses soins et ses industries, délivra Jacob de tous les dangers où il se trouva,
et particulièrement de la mort que son frère Ésaü lui aurait apparemment donnée par la haine et l'envie qu'il lui portait,
comme autrefois Caïn à son frère Abel. Marie, la bonne Mère des prédestinés, les cache sous les ailes de sa protection,
comme une poule ses poussins ; elle parle, elle s'abaisse à eux, elle condescend à toutes leurs faiblesses ; pour les garantir
de l'épervier et du vautour, elle se met autour d'eux et les accompagne comme une armée rangée en bataille : ut
castrorum acies ordinata (Cant 6, 4). Un homme entouré d'une armée bien rangée de cent mille hommes, peut-il craindre
ses ennemis ? Un fidèle serviteur de Marie, entouré de sa protection et de sa puissance impériale, a encore moins à
craindre. Cette bonne Mère et Princesse puissante des cieux dépêcherait plutôt des bataillons de millions d'anges pour
secourir un de ses serviteurs qu'il fût jamais dit qu'un fidèle serviteur de Marie, qui s'est confié en elle, a succombé à la
malice, au nombre et à la force de ses ennemis.
211) 5) Enfin, le cinquième et le plus grand bien que l'aimable Marie procure à ses fidèles dévots, c'est qu'elle intercède
pour eux auprès de son Fils, et l'apaise par ses prières, et elle les unit à lui d'un lien très intime et les y conserve.
Rébécca fit approcher Jacob du lit de son père ; et le bon homme le toucha, l'embrassa, et le baisa même avec joie,
étant content et rassasié des viandes bien apprêtées qu'il lui avait apportées ; et ayant senti avec beaucoup de contentement
les parfums exquis de ses vêtements, il s'écria : Ecce odor filii mei sicut odor agri pleni, cui benedixit Dominus (Gn
27, 27) : Voici l'odeur de mon fils, qui est comme l'odeur d'un champ plein, que le Seigneur a béni. Ce champ plein, dont
l'odeur charma le coeur du père, n'est autre que l'odeur des vertus et des mérites de Marie, qui est un champ plein de
grâce, où Dieu le Père a semé, comme un grain de froment des élus, son Fils unique.
Oh ! qu'un enfant parfumé de la bonne odeur de Marie est bienvenu auprès de Jésus-Christ, qui est le Père du siècle
à venir ! Oh ! qu'il lui est promptement et parfaitement uni ! Nous l'avons montré plus au long ci-devant.
212) De plus, après qu'elle a comblé ses enfants et fidèles serviteurs de ses faveurs, qu'elle leur a obtenu la bénédiction
du Père céleste et l'union avec Jésus-Christ, elle les conserve en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en eux ; elle les garde
et elle les veille toujours, de peur qu'ils ne perdent la grâce de Dieu et ne tombent dans les pièges de leurs ennemis : In
plenitudine sanctos detinet : Elle retient les saints dans leur plénitude, et les y fait persévérer jusqu'à la fin, comme nous
avons vu.
Voilà l'explication de cette grande et ancienne figure de la prédestination et réprobation, si inconnue et si pleine de
mystères.
Chapitre 7 : Les effets merveilleux que cette dévotion produit dans une âme qui y est fidèle.
213) Mon cher frère, soyez persuadé que si vous vous rendez fidèle aux pratiques intérieures et extérieures de cette
dévotion, que je vous marquerai ci-après :
1) Par la lumière que le Saint-Esprit vous donnera par Marie, sa chère Épouse, vous connaîtrez votre mauvais fonds,
votre corruption et votre incapacité à tout bien, si Dieu n'en est le principe comme auteur de la nature ou de la grâce, et,
en suite de cette connaissance, vous vous mépriserez, vous ne penserez à vous qu'avec horreur. Vous vous regarderez
comme un limaçon qui gâte tout de sa bave, ou comme un crapaud qui empoisonne tout de son venin, ou comme un
serpent malicieux qui ne cherche qu'à tromper. Enfin l'humble Marie vous fera part de sa profonde humilité, qui fera que
vous vous mépriserez, vous ne mépriserez personne et vous aimerez le mépris.
214) 2) La Sainte Vierge vous donnera part à sa foi, qui a été plus grande sur la terre que la foi de tous les patriarches,
les prophètes, les apôtres et tous les saints. Présentement qu'elle est régnante dans les cieux, elle n'a plus cette
foi, parce qu'elle voit clairement toutes choses en Dieu, par la lumière de la gloire ; mais cependant, avec l'agrément du
Très-Haut, elle ne l'a pas perdue en entrant dans la gloire ; elle l'a gardée pour la garder dans l'Église militante à ses plus
fidèles serviteurs et servantes. Plus donc vous gagnerez la bienveillance de cette auguste Princesse et Vierge fidèle, plus
vous aurez de pure foi dans toute votre conduite : une foi pure, qui fera que vous ne vous soucierez guère du sensible et
de l'extraordinaire ; une foi vive et animée par la charité, qui fera que vous ne ferez vos actions que par le motif du pur
amour ; une foi ferme et inébranlable comme un rocher, qui fera que vous demeurerez ferme et constant au milieu des
orages et des tourmentes ; une foi agissante et perçante, qui, comme un mystérieux passe-partout, vous donnera entrée
dans tous les mystères de Jésus-Christ, dans les fins dernières de l'homme et dans le coeur de Dieu même ; une foi courageuse,
qui vous fera entreprendre et venir à bout de grandes choses pour Dieu et le salut des âmes, sans hésiter ; enfin,
une foi qui sera votre flambeau enflammé, votre vie divine, votre trésor caché de la divine Sagesse, et votre arme
toute-puissante dont vous vous servirez pour éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et l'ombre de la mort, pour embraser
ceux qui sont tièdes et qui ont besoin de l'or embrasé de la charité, pour donner vie à ceux qui sont morts par le péché,
pour toucher et renverser, par vos paroles douces et puissantes, les coeurs de marbre et les cèdres du Liban, et enfin
pour résister au diable et à tous les ennemis du salut.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:58

215) 3) Cette Mère de la belle dilection ôtera de votre coeur tout scrupule et toute crainte servile déréglée : elle l'ouvrira
et l'élargira pour courir dans les commandements de son Fils, avec la sainte liberté des enfants de Dieu, et pour y introduire
le pur amour, dont elle a le trésor ; en sorte que vous ne vous conduirez plus, tant que vous avez fait, par crainte
à l'égard de Dieu charité, mais par le pur amour. Vous le regarderez comme votre bon Père, auquel vous tâcherez de
plaire incessamment, avec qui vous converserez confidemment, comme un enfant avec son bon père. Si vous venez, par
malheur, à l'offenser, vous vous en humilierez aussitôt devant lui, vous lui en demanderez pardon humblement, vous lui
tendrez la main simplement et vous vous en relèverez amoureusement, sans trouble ni inquiétude, et continuerez à marcher
vers lui sans découragement.
216) 4) La Sainte Vierge vous remplira d'une grande confiance en Dieu et en elle-même : 1) parce que vous n'approcherez
plus de Jésus-Christ par vous-même, mais toujours par cette bonne Mère ; 2) parce que, lui ayant donné tous vos
mérites, grâces et satisfactions, pour en disposer à sa volonté, elle vous communiquera ses vertus et elle vous revêtira
de ses mérites, en sorte que vous pourrez dire à Dieu avec confiance : Voici Marie votre servante : qu'il me soit fait selon
votre parole : Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum (Luc 1, 38) ; 3) parce que, vous étant donné à elle
tout entier, corps et âme, elle qui est libérale avec les libéraux et plus libérale que les libéraux mêmes, se donnera à vous
par retour d'une manière merveilleuse, mais véritable ; en sorte que vous pourrez lui dire hardiment : Tuus sum ego, salvum
me fac (Ps 119, 94) : Je suis à vous, Sainte Vierge, sauvez-moi ; ou comme j'ai déjà dit, avec le Disciple bien-aimé :
Accepi te in mea (Jean 19, 27) : Je vous ai prise, sainte Mère, pour tous mes biens. Vous pourrez encore dire, avec saint
Bonaventure : Ecce Domina salvatrix mea, fiducialiter agam, et non timebo, quia fortitudo mea, et laus mea in Domino es
tu... ; et en un autre endroit : Tuus totus ego sum, et omnia mea tua sunt, o Virgo gloriosa, super omnia benedicta ; ponam
te ut signaculum super cor meum, quia fortis est ut mors dilectio tua. Ma chère Maîtresse et salvatrice, j'agirai avec
confiance et je ne craindrai point, parce que vous êtes ma force et ma louange dans le Seigneur... Je suis tout vôtre, et
tout ce que j'ai vous appartient ; ô glorieuse Vierge, bénite par-dessus toutes choses créées, que je vous mette comme
un cachet sur mon coeur, parce que votre dilection est forte comme la mort ! Vous pourrez dire à Dieu dans les sentiments
du Prophète : Domine, non est exaltatum cor meum, neque elati sunt oculi mei ; neque ambulavi in magnis, neque
in mirabilibus super me ; si non humiliter sentiebam, sed exaltavi animam ; sicut ablactatus super matre sua, ita retributio
in anima mea (Ps 131, 1-2) : Seigneur, ni mon coeur, ni mes yeux n'ont aucun sujet de s'élever et de s'enorgueillir, ni de
rechercher les choses grandes et merveilleuses ; et, avec cela, je ne suis pas encore humble, mais j'ai relevé et encouragé
mon âme par la confiance ; je suis comme un enfant sevré des plaisirs de la terre et appuyé sur le sein de ma mère
; et c'est sur ce sein que l'on me comble de biens. 4) Ce qui augmentera encore votre confiance en elle, c'est que, lui
ayant donné en dépôt tout ce que vous avez de bon pour le donner ou le garder, vous aurez moins de confiance en vous
et beaucoup plus en elle, qui est votre trésor. Oh ! quelle confiance et quelle consolation pour une âme qui peut dire que
le trésor de Dieu, où il a mis tout ce qu'il a de plus précieux, est le sien aussi ! Ipsa est thesaurus Domini : Elle est, dit un
saint, le trésor du Seigneur.
217) 5) L'âme de la Sainte Vierge se communiquera à vous pour glorifier le Seigneur ; son esprit entrera en la place
du vôtre pour se réjouir en Dieu, son salutaire, pourvu que vous vous rendiez fidèle aux pratiques de cette dévotion. Sit in
singulis anima Mariae ut magnificet Dominum ; sit in singulis spiritus Mariae ut exultet in Deo : Que l'âme de Marie soit en
chacun pour y glorifier le Seigneur ; que l'esprit de Marie soit en chacun, pour s'y réjouir en Dieu. Ah ! quand viendra cet
heureux temps, dit un saint homme de nos jours qui était tout perdu en Marie, ah ! quand viendra cet heureux temps où
la divine Marie sera établie maîtresse et souveraine dans les coeurs, pour les soumettre pleinement à l'empire de son
grand et unique Jésus ? Quand est-ce que les âmes respireront autant Marie que les corps respirent l'air ? Pour lors, des
choses merveilleuses arriveront dans ces bas lieux, où le Saint-Esprit, trouvant sa chère Épouse comme reproduite dans
les âmes, y surviendra abondamment et les remplira de ses dons, et particulièrement du don de sa sagesse, pour opérer
des merveilles de grâce. Mon cher frère, quand viendra ce temps heureux et ce siècle de Marie, où plusieurs âmes choisies
et obtenues du Très-Haut par Marie, se perdant elles-mêmes dans l'abîme de son intérieur, deviendront des copies
vivantes de Marie, pour aimer et glorifier Jésus-Christ ? Ce temps ne viendra que quand on connaîtra et on pratiquera la
dévotion que j'enseigne : Ut adveniat regnum tuum, adveniat regnum Mariae.
218) 6) Si Marie, qui est l'arbre de vie, est bien cultivée en votre âme par la fidélité aux pratiques de cette dévotion,
elle portera son fruit en son temps ; et ce fruit n'est autre que Jésus-Christ. Je vois tant de dévots et dévotes qui cherchent
Jésus-Christ, les uns par une voie et une pratique, les autres par l'autre ; et souvent après qu'ils ont beaucoup travaillé
pendant la nuit, ils peuvent dire : Per totam noctem laborantes, nihil cepimus (Luc, 5, 5) : Quoique nous ayons travaillé
pendant toute la nuit, nous n'avons rien pris. Et on peut leur dire : Laborastis multum, et intulistis parum (Agg, 1,6) :
Vous avez beaucoup travaillé, et vous avez peu gagné. Jésus-Christ est encore bien faible chez vous. Mais par la voie
immaculée de Marie et cette pratique divine que j'enseigne, on travaille pendant le jour, on travaille dans un lieu saint, on
travaille peu. Il n'y a point de nuit en Marie, puisqu'il n'y a point eu de péché ni même la moindre ombre. Marie est un lieu
saint, et le Saint des saints, où les saints sont formés et moulés.
219) Remarquez, s'il vous plaît, que je dis que les saints sont moulés en Marie. Il y a une grande différence entre faire
une figure en relief, à coups de marteau et de ciseau, et faire une figure en la jetant en moule : les sculpteurs et statuaires
travaillent beaucoup à faire les figures dans la première manière, et il leur faut beaucoup de temps ; mais à les faire
dans la seconde manière, ils travaillent peu et les font en fort peu de temps. Saint Augustin appelle la Sainte Vierge forma
Dei : le moule de Dieu : Si formam Dei te appellem, digna existis : le moule propre à former et mouler des dieux. Celui
qui est jeté dans ce moule divin est bientôt formé et moulé en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en lui : à peu de frais et en
peu de temps, il deviendra dieu, puisqu'il est jeté dans le même moule qui a formé un Dieu.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:59


220) Il me semble que je puis fort bien comparer des directeurs et personnes dévotes qui veulent former Jésus-Christ
en soi ou dans les autres par d'autres pratiques que celle-ci, à des sculpteurs qui, mettant leur confiance dans leur savoir-
faire, leurs industries et leur art, donnent une infinité de coups de marteau et de ciseau à une pierre dure, ou une
30
pièce de bois mal polie, pour en faire l'image de Jésus-Christ ; et quelquefois ils ne réussissent pas à exprimer Jésus-
Christ au naturel, soit faute de connaissance et d'expérience de la personne de Jésus-Christ, soit à cause de quelque
coup mal donné, qui a gâté l'ouvrage. Mais, pour ceux qui embrassent ce secret de la grâce que je leur présente, je les
compare avec raison à des fondeurs et mouleurs qui, ayant trouvé le beau moule de Marie, où Jésus-Christ a été naturellement
et divinement formé, sans se fier à leur propre industrie, mais uniquement à la bonté du moule, se jettent et se
perdent en Marie pour devenir le portrait au naturel de Jésus-Christ.
221) O la belle et véritable comparaison ! Mais qui la comprendra ? Je désire que ce soit vous, mon cher frère. Mais
souvenez-vous qu'on ne jette en moule que ce qui est fondu et liquide : c'est-à-dire qu'il faut détruire et fondre en vous le
vieil Adam, pour devenir le nouveau en Marie.
222) 7) Par cette pratique, bien fidèlement observée, vous donnerez à Jésus-Christ plus de gloire en un mois de
temps que par aucune autre, quoique plus difficile, en plusieurs années. - Voici les raisons de ce que j'avance :
1) Parce que, faisant vos actions par la Sainte Vierge, comme cette pratique enseigne, vous quittez vos propres intentions
et opérations, quoique bonnes et connues, pour vous perdre, pour ainsi dire, dans celles de la Très Sainte Vierge,
quoiqu'elles vous soient inconnues ; et, par là, vous entrez en participation de la sublimité de ses intentions, qui ont été si
pures, qu'elle a plus donné de gloire à Dieu par la moindre de ses actions, par exemple en filant sa quenouille, en faisant
un point d'aiguille, qu'un saint Laurent sur son gril par son cruel martyre, et même que tous les saints par leurs actions les
plus héroïques : ce qui fait que, pendant son séjour ici-bas, elle a acquis un comble si ineffable de grâces et de mérites,
qu'on compterait plutôt les étoiles du firmament, les gouttes d'eau de la mer et les sables du rivage, que ses mérites et
ses grâces, et qu'elle a donné plus de gloire à Dieu que tous les anges et les saints ne lui ont donné ni ne lui en donneront.
O prodige de Marie ! vous n'êtes capable que de faire des prodiges de grâces dans les âmes qui veulent bien se
perdre en vous.
223) 2) Parce qu'une âme, par cette pratique, ne comptant pour rien tout ce qu'elle pense ou fait d'elle-même, et ne
mettant son appui et sa complaisance que dans les dispositions de Marie, pour approcher de Jésus-Christ, et même pour
lui parler, elle pratique beaucoup plus l'humilité que les âmes qui agissent par elles-mêmes, et qui ont un appui et une
complaisance imperceptible dans leurs dispositions ; et, par conséquent, elle glorifie plus hautement Dieu, qui n'est parfaitement
glorifié que par les humbles et les petits de coeur.
224) 3) Parce que la Sainte Vierge, voulant bien, par une grande charité, recevoir en ses mains virginales le présent
de nos actions, elle leur donne une beauté et un éclat admirable ; elle les offre elle-même à Jésus-Christ, et sans difficulté,
que Notre-Seigneur en est plus glorifié que si nous les offrions par nos mains criminelles.
225) 4) Enfin, parce que vous ne pensez jamais à Marie, que Marie, en votre place, ne pense à Dieu ; vous ne louez
ni n'honorez jamais Marie, que Marie avec vous ne loue et n'honore Dieu. Marie est toute relative à Dieu, et je l'appellerais
fort bien la relation de Dieu, qui n'est que par rapport à Dieu, ou l'écho de Dieu, qui ne dit et ne répète que Dieu. Si
vous dites Marie, elle dit Dieu. Sainte Élisabeth loua Marie et l'appela bienheureuse de ce qu'elle avait cru ; Marie, l'écho
fidèle de Dieu, entonna : Magnificat anima mea Dominum (Luc, 1, 46) : Mon âme glorifie le Seigneur. Ce que Marie a fait
en cette occasion, elle le fait tous les jours ; quand on la loue, on l'aime, on l'honore ou on lui donne, Dieu est loué, Dieu
est aimé, Dieu est honoré, on donne à Dieu par Marie et en Marie.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 21:59

Chapitre 8 : Pratiques particulières de cette dévotion.
226) Quoique l'essentiel de cette dévotion consiste dans l'intérieur, elle ne laisse pas d'avoir plusieurs pratiques extérieures
qu'il ne faut pas négliger : Haec oportuit facere et illa non omittere (Matth 23, 23), soit parce que les pratiques extérieures
bien faites aident les intérieures, soit parce qu'elles font ressouvenir l'homme, qui se conduit toujours par les
sens, de ce qu'il a fait ou doit faire ; soit parce qu'elles sont propres à édifier le prochain qui les voit, ce que ne font pas
celles qui sont purement intérieures. Qu'aucun mondain donc, ni critique, ne mette ici le nez pour dire que la vraie dévotion
est dans le coeur, qu'il faut éviter ce qui est extérieur, qu'il peut y avoir de la vanité, qu'il faut cacher sa dévotion, etc.
Je leur réponds avec mon Maître : Que les hommes voient vos bonnes oeuvres, afin qu'ils glorifient votre Père qui est
dans les cieux (Matth 5, 16) ; non pas, dit saint Grégoire, qu'on doive faire ses actions et dévotions extérieures pour
plaire aux hommes et en tirer quelque louange, ce serait vanité ; mais on les fait quelquefois devant les hommes, dans la
vue de plaire à Dieu et de le faire glorifier par là, sans se soucier des mépris ou des louanges des hommes.
Je ne rapporterai qu'en abrégé quelques pratiques extérieures, que je n'appelle pas extérieures parce qu'on les fait
sans intérieur, mais parce qu'elles ont quelque chose d'extérieur, pour les distinguer de celles qui sont purement intérieures.
227) Première pratique. - Ceux et celles qui voudront entrer en cette dévotion particulière, qui n'est point érigée en
confrérie, quoiqu'il le fût à souhaiter, après avoir, comme j'ai dit dans la première partie de cette préparation au Règne de
Jésus-Christ, employé douze jours au moins à se vider de l'esprit du monde contraire à celui de Jésus-Christ, emploieront
trois semaines à se remplir de Jésus-Christ par la Très Sainte Vierge. Voici l'ordre qu'ils pourront garder :
228) Pendant la première semaine, ils emploieront toutes leurs oraisons et actions de piété à demander la connaissance
d'eux-mêmes et la contrition de leurs péchés : et ils feront tout en esprit d'humilité. Pour cela, ils pourront, s'ils veulent,
méditer ce que j'ai dit de notre mauvais fond et ne se regarder, les six jours de cette semaine, que comme des escargots,
limaçons, crapauds, cochons et serpents et boucs ; ou bien ces trois paroles de saint Bernard : Cogita quid fueris,
semen putridum ; quid sis, vas stercorum ; quid futurus sis, esca vermium. Ils prieront Notre-Seigneur et son Saint-
Esprit de les éclairer, par ces paroles : Domine, ut videam ; ou Noverim me ; ou Veni, Sancte Spiritus, et diront tous les
jours les litanies du Saint-Esprit et l'oraison qui suit, marquées dans la première partie de cet ouvrage. Ils auront recours
à la Très Sainte Vierge, et lui demanderont cette grande grâce qui doit être le fondement des autres, et pour cela ils diront
tous les jours, l'Ave maris stella, et ses litanies.
31
229) Pendant la seconde semaine, ils s'appliqueront, dans toutes leurs oraisons et oeuvres de chaque journée, à
connaître la Très Sainte Vierge. Ils demanderont cette connaissance au Saint-Esprit. Ils pourront lire et méditer ce que
nous en avons dit. Ils réciteront, comme la première semaine, les litanies du Saint-Esprit et l'Ave maris Stella, et, de plus,
un rosaire tous les jours, ou du moins un chapelet, à cette intention.
230) Ils emploieront la troisième semaine à connaître Jésus-Christ. Ils pourront lire et méditer ce que nous en avons
dit, et dire l'oraison de saint Augustin, qui est mise vers le commencement de cette seconde partie (n° 67). Ils pourront,
avec le même saint, dire et répéter cent et cent fois par jour : Noverim te : Seigneur, que je vous connaisse ! ou bien,
Domine, ut videam (Luc 18, 41) : Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Ils réciteront, comme aux autres semaines précédentes,
les litanies du Saint-Esprit et l'Ave maris Stella, et ajouteront tous les jours les litanies du Saint Nom de Jésus.
231) Au bout de ces trois semaines, ils se confesseront et communieront à l'intention de se donner à Jésus-Christ, en
qualité d'esclaves d'amour, par les mains de Marie. Et, après la communion, qu'ils tâcheront de faire selon la méthode qui
est ci-après, ils réciteront la formule de leur consécration, qu'ils trouveront aussi ci-après ; il faudra qu'ils l'écrivent ou la
fassent écrire, si elle n'est imprimée, et qu'ils la signent le même jour qu'ils l'auront faite.
232) Il sera bon que, ce jour, ils payent quelque tribut à Jésus-Christ et à sa sainte Mère, soit pour pénitence de leur
infidélité passée aux voeux de leur baptême, soit pour protester de leur dépendance du domaine de Jésus et de Marie.
Or, ce tribut sera selon la dévotion et la capacité d'un chacun : comme un jeûne, une mortification, une aumône, un
cierge ; quand ils ne donneraient qu'une épingle en hommage, avec un bon coeur, c'en est assez pour Jésus, qui ne regarde
que la bonne volonté.
233) Tous les ans au moins, le même jour, ils renouvelleront la même consécration, observant les mêmes pratiques
pendant trois semaines.
Ils pourront même, tous les mois et tous les jours, renouveler tout ce qu'ils ont fait, par ce peu de paroles : Tuus totus
ego sum, et omnia mea tua sunt : Je suis tout à vous, et tout ce que j'ai vous appartient, ô mon aimable Jésus, par Marie,
votre sainte Mère.
234) Deuxième pratique. - Ils réciteront tous les jours de leur vie, sans pourtant aucune gêne, la petite couronne de la
Très Sainte Vierge, composée de trois Pater et douze Ave, en l'honneur des douze privilèges et grandeurs de la Très
Sainte Vierge. Cette pratique est fort ancienne et elle a son fondement dans l'Écriture Sainte. Saint Jean vit une femme
couronnée de douze étoiles, revêtue du soleil, et tenant la lune sous ses pieds, laquelle femme, selon les interprètes, est
la Très Sainte Vierge.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:00


235) Il y a plusieurs manières de la bien dire qu'il serait trop long de rapporter : le Saint-Esprit les apprendra à ceux et
celles qui seront les plus fidèles à cette dévotion. Cependant, pour la dire tout simplement, il faut d'abord dire : Dignare
me laudare te, Virgo sacrata ; da mihi virtutem contra hostes tuos ; ensuite on dira le Credo, puis un Pater, puis quatre
Ave Maria et un Gloria Patri ; encore un Pater, quatre Ave, un Gloria Patri ; ainsi du reste. A la fin, on dit : Sub tuum
praesidium.
236) Troisième pratique. - Il est très louable, et très glorieux et très utile à ceux et celles qui se seront ainsi faits les
esclaves de Jésus en Marie, qu'ils portent pour marque de leur esclavage amoureux de petites chaînes de fer bénites
d'une bénédiction propre qui est ci-après.
Ces marques extérieures, à la vérité, ne sont pas essentielles, et une personne peut fort bien s'en passer, quoiqu'elle
ait embrassé cette dévotion ; cependant, je ne puis m'empêcher de louer beaucoup ceux et celles qui, après avoir secoué
les chaînes honteuses de l'esclavage du diable, où le péché originel et peut-être les péchés actuels les avaient engagés,
se sont volontairement mis sous le glorieux esclavage de Jésus-Christ, et se glorifient, avec saint Paul, d'être dans les
chaînes pour Jésus-Christ, chaînes mille fois plus glorieuses et précieuses, quoique de fer et sans éclat, que tous les colliers
d'or des empereurs.
237) Quoique autrefois il n'y eût rien de plus infâme que la croix, à présent ce bois ne laisse pas d'être la chose la plus
glorieuse du christianisme. Disons le même des fers de l'esclavage. Il n'y avait rien de plus ignominieux parmi les anciens,
et même encore à présent parmi les païens ; mais, parmi les chrétiens, il n'y a rien de plus illustre que les chaînes
de Jésus-Christ, parce qu'elles nous délivrent et préservent des liens infâmes du péché et du démon ; parce qu'elles mettent
en liberté, et nous lient à Jésus-Christ et à Marie, non pas par contrainte et par force, comme des forçats, mais par
charité et amour, comme des enfants : Traham eos in vinculis charitatis (Os 11, 4) : je les attirerai à moi, dit Dieu par la
bouche d'un prophète, par des chaînes de charité, qui, par conséquent, sont fortes comme la mort, et, en quelque sorte,
plus fortes, en ceux qui seront fidèles à porter jusqu'à la mort ces marques glorieuses. Car, quoique la mort détruise leur
corps en les réduisant en pourriture, elle ne détruira point les liens de leur esclavage, qui, étant de fer, ne se corrompent
pas aisément ; et peut-être qu'au jour de la résurrection des corps, au grand jugement dernier, ces chaînes, qui lieront
encore leurs os, feront une partie de leur gloire, et seront changées en chaînes de lumière et de gloire. Heureux donc
mille fois les esclaves illustres de Jésus en Marie, qui porteront leurs chaînes jusqu'au tombeau !
238) Voici les raisons pourquoi on porte ces chaînettes :
Premièrement, c'est pour faire ressouvenir le chrétien des voeux et engagements de son baptême, de la rénovation
parfaite qu'il en a faite par cette dévotion, et de l'étroite obligation où il est de s'y rendre fidèle. Comme l'homme, qui se
conduit souvent plus par les sens que par la pure foi, s'oublie facilement de ses obligations envers Dieu, s'il n'a quelque
chose extérieure qui les lui remette en mémoire, ces petites chaînes servent merveilleusement au chrétien pour le faire
ressouvenir des chaînes du péché et de l'esclavage du démon, dont le saint baptême l'a délivré, et de la dépendance de
Jésus-Christ qu'il lui a vouée dans le saint baptême, et de la ratification qu'il en a faite par rénovation de ses voeux ; et
une des raisons pourquoi si peu de chrétiens pensent à leurs voeux du saint baptême, et vivent avec autant de libertinage
que s'ils n'avaient rien promis à Dieu, comme les païens, c'est qu'ils ne portent aucune marque extérieure qui les en
fasse ressouvenir.
32
239) Secondement, c'est pour montrer qu'on ne rougit point de l'esclavage et servitude de Jésus-Christ, et qu'on renonce
à l'esclavage funeste du monde, du péché et du démon.
Troisièmement, c'est pour se garantir et préserver des chaînes du péché et du démon. Car, ou il faut que nous portions
des chaînes d'iniquité, ou des chaînes de charité et de salut : Vincula peccatorum ; in vinculis charitatis.
240) Ah, mon cher frère, brisons les chaînes des péchés et des pécheurs, du monde et des mondains, du diable et de
ses suppôts, et rejetons loin de nous leur joug funeste : Dirumpamus vincula eorum et projiciamus a nobis jugum ipsorum
(Ps 2, 3). Mettons nos pieds, pour me servir des termes du Saint-Esprit, dans ses fers glorieux, et notre cou dans ses colliers
: Injice pedem tuum in compedes illius, et in torques illius collum tuum (Eccl 6, 25). Soumettons nos épaules, et portons
la Sagesse, qui est Jésus-Christ, et ne nous ennuyons point de ses chaînes : Subjice humerum tuum et porta illam,
et ne acedieris vinculis ejus (Eccl 6, 26). Vous noterez que le Saint-Esprit, avant de dire ces paroles, y prépare l'âme, afin
qu'elle ne rejette pas son conseil important. Voici ses paroles : Audi, fili, et accipe consilium intellectus, et ne abjicias
consilium meum (Eccl 6, 24) : Ecoute mon fils, et reçois un conseil d'entendement, et ne rejette pas mon conseil.
241) Vous voulez bien, mon très cher ami, que je m'unisse au Saint-Esprit, pour vous donner le même conseil : Vincula
illius alligatura salutis (Eccl 6, 31) : ses chaînes sont des chaînes de salut. Comme Jésus-Christ en croix doit tout attirer
à lui, bon gré mal gré, il attirera les réprouvés par les chaînes de leurs péchés, pour les enchaîner comme des forçats
et des diables à son ire éternelle et à sa justice vengeresse ; mais il attirera, particulièrement en ces derniers temps, les
prédestinés par des chaînes de charité : Omnia traham ad meipsum (Jean 12, 32). Traham eos in vinculis charitatis (Os
11, 4).
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:01

242) Ces esclaves amoureux de Jésus-Christ ou enchaînés de Jésus-Christ, vincti Christi, peuvent porter leurs chaînes,
ou à leur cou, ou à leurs bras, ou autour de leurs reins, ou à leurs pieds. Le Père Vincent Caraffa, septième général
de la Compagnie de Jésus, qui mourut en odeur de sainteté l'an 1643, portait, pour marque de sa servitude, un cercle de
fer aux pieds, et disait que sa douleur était qu'il n'en pouvait pas traîner publiquement la chaîne. La Mère Agnès de Jésus,
dont nous avons parlé, portait une chaîne de fer autour de ses reins. Quelques autres l'ont portée au cou, pour pénitence
des colliers de perles qu'elles avaient portés dans le monde. Quelques-uns l'ont portée à leur bras, pour se faire
souvenir, dans les travaux de leurs mains, qu'ils sont esclaves de Jésus-Christ.
243) Quatrième pratique. - Ils auront une singulière dévotion pour le grand mystère de l'Incarnation du Verbe, le 25 de
mars, qui est le propre mystère de cette dévotion, parce que cette dévotion a été inspirée du Saint-Esprit : 1) pour honorer
et imiter la dépendance ineffable que Dieu le Fils a voulu avoir de Marie, pour la gloire de Dieu son Père et pour notre
salut, laquelle dépendance paraît particulièrement dans ce mystère où Jésus-Christ est captif et esclave dans le sein de
la divine Marie, et où il dépend d'elle pour toutes choses ; 2) pour remercier Dieu des grâces incomparables qu'il a faites
à Marie et particulièrement de l'avoir choisie pour sa très digne Mère, lequel choix a été fait dans ce mystère : ce sont là
les deux principales fins de l'esclavage de Jésus-Christ en Marie.
244) Remarquez, s'il vous plaît, que je dis ordinairement : l'esclave de Jésus en Marie, l'esclavage de Jésus en Marie.
On peut, à la vérité, comme plusieurs ont fait jusqu'ici, dire l'esclave de Marie, l'esclavage de la Sainte Vierge ; mais je
crois qu'il vaut mieux qu'on se dise l'esclave de Jésus en Marie, comme le conseilla Monsieur Tronson, supérieur général
du Séminaire de Saint-Sulpice, renommé pour sa rare prudence et sa piété consommée, à un ecclésiastique qui le consultait
sur ce sujet : En voici les raisons :
245) 1) Comme nous sommes dans un siècle orgueilleux, où il y a un grand nombre de savants enflés, d'esprits forts
et critiques, qui trouvent à redire dans les pratiques de piété les mieux établies et les plus solides, pour ne pas leur donner
une occasion de critique sans nécessité, il vaut mieux dire l'esclavage de Jésus-Christ en Marie, et se dire l'esclave
de Jésus-Christ que l'esclave de Marie ; prenant la dénomination de cette dévotion, plutôt de sa fin dernière, qui est Jésus-
Christ, que du chemin et du moyen pour arriver à cette fin, qui est Marie ; quoiqu'on puisse, dans la vérité, faire l'un
et l'autre sans scrupule, ainsi que je fais. Par exemple, un homme qui va d'Orléans à Tours, par le chemin d'Amboise,
peut fort bien dire qu'il va à Amboise et qu'il va à Tours ; qu'il est voyageur d'Amboise et voyageur de Tours ; avec cette
différence, cependant, qu'Amboise n'est que sa route droite pour aller à Tours, et que Tours seul est sa fin dernière et
terme de son voyage.
246) 2) Comme le principal mystère qu'on célèbre et qu'on honore en cette dévotion est le mystère de l'Incarnation, où
on ne peut voir Jésus-Christ qu'en Marie, et incarné dans son sein, il est plus à propos de dire l'esclavage de Jésus en
Marie, de Jésus résidant et régnant en Marie, selon cette belle prière de tant de grands hommes : O Jésus, vivant en Marie,
venez et vivez en nous, en votre esprit de sainteté, etc.
247) 3) Cette manière de parler montre davantage l'union intime qu'il y a entre Jésus et Marie. Ils sont unis si intimement,
que l'un est tout dans l'autre : Jésus est tout en Marie, et Marie toute en Jésus ; ou plutôt, elle n'est plus, mais Jésus
tout seul en elle ; et on séparerait plutôt la lumière du soleil, que Marie de Jésus. En sorte qu'on peut nommer Notre-
Seigneur Jésus de Marie, et la Sainte Vierge Marie de Jésus.
248) Le temps ne me permettant pas de m'arrêter ici pour expliquer les excellences et les grandeurs du mystère de
Jésus vivant et régnant en Marie, ou de l'Incarnation du Verbe, je me contenterai de dire en trois mots que c'est ici le
premier mystère de Jésus-Christ, le plus caché, le plus relevé et le moins connu ; que c'est en ce mystère que Jésus, de
concert avec Marie, dans son sein, qui est pour cela appelé des saints aula sacramentorum, la salle des secrets de Dieu,
a choisi tous les élus ; que c'est en ce mystère qu'il a opéré tous les mystères de sa vie qui ont suivi, par l'acceptation
qu'il en fit : Jesus ingrediens mundum dicit : Ecce venio ut faciam, voluntatem tuam etc. (Heb 10, 5-7) ; et, par conséquent,
que ce mystère est un abrégé de tous les mystères, qui renferme la volonté et la grâce de tous ; enfin, que ce
mystère est le trône de la miséricorde, de la libéralité et de la gloire de Dieu. Le trône de sa miséricorde pour nous, parce
que, comme on ne peut approcher de Jésus que par Marie, on ne peut voir Jésus ni lui parler que par l'entremise de Marie.
Jésus, qui exauce toujours sa chère Mère, y accorde toujours sa grâce et sa miséricorde aux pauvres pécheurs :
Adeamus ergo cum fiducia ad thronum gratiae (Heb 4, 16). C'est le trône de sa libéralité pour Marie, parce que, tandis
33
que ce nouvel Adam a demeuré dans ce vrai paradis terrestre, il y a opéré tant de merveilles en cachette que ni les anges,
ni les hommes ne les comprennent point ; c'est pourquoi les saints appellent Marie la magnificence de Dieu : Magnificentia
Dei, comme si Dieu n'était magnifique qu'en Marie : Solummodo ibi magnificus Dominus (Is 33, 21). C'est le trône
de sa gloire pour son Père, parce que c'est en Marie que Jésus-Christ a parfaitement calmé son Père, irrité contre les
hommes ; qu'il a parfaitement réparé la gloire que le péché lui avait ravie, et que, par le sacrifice qu'il y a fait de sa volonté
et de lui-même, il lui a donné plus de gloire que jamais ne lui avaient donné tous les sacrifices de l'ancienne loi, et enfin
qu'il lui a donné une gloire infinie, que jamais il n'avait encore reçue de l'homme.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:02

249) Cinquième pratique. - Ils auront une grande dévotion à dire l'Ave Maria, ou la Salutation angélique, dont peu de
chrétiens, quoique éclairés, connaissent le prix, le mérite, l'excellence et la nécessité. Il a fallu que la Sainte Vierge ait
apparu plusieurs fois à de grands saints fort éclairés pour leur en montrer le mérite, comme à saint Dominique, à saint
Jean de Capistran, au bienheureux Alain de la Roche. Ils ont composé des livres entiers des merveilles et de l'efficace de
cette prière pour convertir les âmes ; ils ont publié hautement, ils ont prêché publiquement que le salut du monde ayant
commencé par l'Ave Maria, le salut de chacun en particulier était attaché à cette prière ; que c'est cette prière qui a fait
porter à la terre sèche et stérile le fruit de vie, et que c'est cette même prière, bien dite, qui doit faire germer en nos âmes
la parole de Dieu et porter le fruit de vie, Jésus-Christ ; que l'Ave Maria est une rosée céleste qui arrose la terre, c'est-àdire
l'âme pour la faire porter son fruit en son temps ; et qu'une âme qui n'est pas arrosée par cette prière ou rosée céleste
ne porte point de fruit et ne donne que des ronces et des épines, et est prête d'être maudite.
250) Voici ce que la Très Sainte Vierge révéla au bienheureux Alain de la Roche, comme il est marqué dans son livre
De dignitate Rosarii, et depuis par Cartagena : Sache, mon fils, et fais-le connaître à tous, qu'un signe probable et prochain
de la damnation éternelle est d'avoir de l'aversion, de la tiédeur et de la négligence à dire la Salutation angélique,
qui a réparé tout le monde : Scias enim et secure intelligas et inde late omnibus patefacias, quod videlicet signum probabile
est et propinquum aeternae damnationis horrere et attediari ac negligere Salutationem angelicam, totius mundi reparativam.
Voilà des paroles bien consolantes et bien terribles, qu'on aurait peine à croire si nous n'en avions pour garants
ce saint homme et saint Dominique devant lui, et depuis plusieurs grands personnages, avec l'expérience de plusieurs
siècles. Car on a toujours remarqué que ceux qui portent la marque de la réprobation, comme tous les hérétiques et impies,
orgueilleux et mondains, haïssent ou méprisent l'Ave Maria et le chapelet. Les hérétiques apprennent et récitent encore
le Pater, mais non pas l'Ave Maria, ni le chapelet ; c'est leur horreur : ils porteraient plutôt un serpent sur eux qu'un
chapelet. Les orgueilleux aussi, quoique catholiques, comme ayant les mêmes inclinations que leur père Lucifer, méprisent
ou n'ont que de l'indifférence pour l'Ave Maria, et regardent le chapelet comme un dévotion de femmelette qui n'est
bonne que pour les ignorants et ceux qui ne savent point lire. Au contraire, on a vu, par expérience, que ceux et celles
qui ont d'ailleurs de grandes marques de prédestination aiment, goûtent et récitent avec plaisir l'Ave Maria ; et que plus ils
sont à Dieu, et plus ils aiment cette prière. C'est ce que la Sainte Vierge dit aussi au bienheureux Alain, en suite des paroles
que je viens de citer.
251) Je ne sais pas comment cela se fait ni pourquoi, mais cela est pourtant vrai ; et je n'ai pas un meilleur secret,
pour connaître si une personne est de Dieu, que d'examiner si elle aime à dire l'Ave Maria et le chapelet. Je dis : elle
aime ; car il peut arriver qu'une [personne] soit dans l'impossibilité naturelle ou même surnaturelle de le dire, mais elle
l'aime toujours et elle l'inspire aux autres.
252) AMES PRÉDESTINÉES, ESCLAVES DE JÉSUS EN MARIE, apprenez que l'Ave Maria est la plus belle de toutes
les prières après le Pater ; c'est le plus parfait compliment que vous puissiez faire à Marie, puisque c'est le compliment
que le Très-Haut lui envoya faire par un archange pour gagner son coeur ; et il fut si puissant sur son coeur, par les
charmes secrets dont il est plein, que Marie donna son consentement à l'Incarnation du Verbe, malgré sa profonde humilité.
C'est par ce compliment aussi que vous gagnerez infailliblement son coeur, si vous le dites comme il faut.
253) L'Ave Maria bien dit, c'est-à-dire avec attention, dévotion et modestie, est, selon les saints, l'ennemi du diable,
qui le met en fuite, et le marteau qui l'écrase, la sanctification de l'âme, la joie des anges, la mélodie des prédestinés, le
cantique du Nouveau Testament, le plaisir de Marie et la gloire de la Très Sainte Trinité. L'Ave Maria est une rosée céleste
qui rend l'âme féconde ; c'est un baiser chaste et amoureux qu'on donne à Marie, c'est une rose vermeille qu'on lui
présente, c'est une perle précieuse qu'on lui offre, c'est un coup d'ambroisie et de nectar divin qu'on lui donne. Toutes
ces comparaisons sont des saints.
254) Je vous prie donc instamment, par l'amour que je vous porte en Jésus et en Marie, de ne vous pas contenter de
réciter la petite couronne de la Sainte Vierge, mais encore votre chapelet, et même, si vous en avez le temps, votre rosaire,
tous les jours, et vous bénirez, à l'heure de votre mort, le jour et l'heure que vous m'avez cru ; et, après avoir semé
dans les bénédictions de Jésus et de Marie, vous recueillerez des bénédictions éternelles dans le ciel : Qui seminat in
benedictionibus, in benedictionibus et metet (II Cor 9, 6).
255) Sixième pratique. - Pour remercier Dieu des grâces qu'il a faites à la Très Sainte Vierge, ils diront souvent le Magnificat,
à l'exemple de la bienheureuse Marie d'Oignies et de plusieurs autres saints. C'est la seule prière et le seul ouvrage
que la Sainte Vierge ait composé, ou plutôt que Jésus a fait en elle, car il parlait par sa bouche. C'est le plus grand
sacrifice de louange que Dieu ait reçu dans la loi de grâce. C'est d'un côté le plus humble et le plus reconnaissant, et de
l'autre le plus sublime et le plus relevé de tous les cantiques : il y a dans ce cantique des mystères si grands et si cachés,
que les anges en ignorent. Gerson, qui a été un docteur si pieux et si savant, après avoir employé une grande partie de
sa vie à composer des traités si pleins d'érudition et de piété sur les matières les plus difficiles, n'entreprit qu'en tremblant,
vers la fin de sa vie, d'expliquer le Magnificat, afin d'en couronner tous ses ouvrages. Il nous rapporte, dans un volume
in-folio qu'il en a composé, plusieurs choses admirables du beau et divin cantique. Entre autres choses, il dit que la
Très Sainte Vierge le récitait souvent elle-même, et particulièrement après la Sainte Communion, pour action de grâces.
Le savant Benzonius, en expliquant le même Magnificat, rapporte plusieurs miracles opérés par sa vertu, et il dit que les
34
diables tremblent et s'enfuient quand ils entendent ces paroles du Magnificat : Fecit potentiam in brachio suo, dispersit
superbos mente cordis sui (Luc 1, 51).
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:02

256) Septième pratique. - Les fidèles serviteurs de Marie doivent beaucoup mépriser, haïr et fuir le monde corrompu,
et se servir des pratiques de mépris du monde que nous avons données dans la première partie.
257) Outre les pratiques extérieures de la dévotion qu'on vient de rapporter, lesquelles il ne faut pas omettre par négligence
ni mépris, autant que l'état et condition de chacun le permet, voici des pratiques intérieures bien sanctifiantes
pour ceux que le Saint-Esprit appelle à une haute perfection.
C'est en quatre mots, de faire toutes ses actions PAR MARIE, AVEC MARIE, EN MARIE et POUR MARIE, afin de les
faire plus parfaitement par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus et pour Jésus.
258) 1) Il faut faire ses actions par Marie, c'est-à-dire qu'ils faut qu'ils obéissent en toutes choses à la Très Sainte
Vierge, et qu'ils se conduisent en toutes choses par son esprit, qui est le Saint-Esprit de Dieu. Ceux qui sont conduits de
l'esprit de Dieu sont enfants de Dieu : Qui spiritu Dei aguntur, ii sunt filii Dei (Rom 8, 14). Ceux qui sont conduits par l'esprit
de Marie sont enfants de Marie, et, par conséquent, enfants de Dieu, comme nous avons montré, et parmi tant de
dévots à la Sainte Vierge, il n'y a de vrais et fidèles dévots que ceux qui se conduisent par son esprit. J'ai dit que l'esprit
de Marie était l'esprit de Dieu, parce qu'elle ne s'est jamais conduite par son propre esprit, mais toujours par l'esprit de
Dieu, qui s'en est tellement rendu le maître qu'il est devenu son propre esprit. C'est pourquoi saint Ambroise dit : Sit in
singulis, etc. : Que l'âme de Marie soit en chacun pour glorifier le Seigneur ; que l'esprit de Marie soit en chacun pour se
réjouir en Dieu. Qu'une âme est heureuse quand, à l'exemple d'un bon frère Jésuite, nommé Rodriguez, mort en odeur
de sainteté, elle est toute possédée et gouvernée par l'esprit de Marie, qui est un esprit doux et fort, zélé et prudent,
humble et courageux, pur et fécond !
259) Afin que l'âme se laisse conduire par cet esprit de Marie, il faut : 1) Renoncer à son propre esprit, à ses propres
lumières et volontés avant de faire quelque chose : par exemple, avant de faire oraison, dire ou entendre la sainte
Messe, communier, etc. ; parce que les ténèbres de notre propre esprit et la malice de notre propre volonté et opération,
si nous les suivons, quoiqu'elles nous paraissent bonnes, mettraient obstacle à l'esprit de Marie. 2) Il faut se livrer à l'esprit
de Marie pour en être mus et conduits de la manière qu'elle voudra. Il faut se mettre et se laisser entre ses mains virginales,
comme un instrument entre les mains de l'ouvrier, comme un luth entre les mains d'un bon joueur. Il faut se perdre
et s'abandonner en elle, comme un pierre qu'on jette dans la mer : ce qui se fait simplement et en un instant, par une
seule oeillade de l'esprit, par un petit mouvement de la volonté, ou verbalement, en disant, par exemple : Je renonce à
moi, je me donne à vous, ma chère Mère. Et quoiqu'on ne sente aucune douceur sensible dans cet acte d'union, il ne
laisse pas d'être véritable : tout comme si on disait ce qu'à Dieu ne plaise : Je me donne au diable, avec autant de sincérité,
quoiqu'on le dît sans aucun changement sensible, on n'en serait pas moins véritablement au diable. 3) Il faut, de
temps en temps, pendant son action et après l'action, renouveler le même acte d'offrande et d'union ; plus on le fera, et
plus tôt on se sanctifiera, et plus tôt on arrivera à l'union à Jésus-Christ, qui suit toujours nécessairement l'union à Marie,
puisque l'esprit de Marie est l'esprit de Jésus.
260) 2) Il faut faire ses actions avec Marie : c'est-à-dire qu'il faut, dans ses actions, regarder Marie comme un modèle
accompli de toute vertu et perfection que le Saint-Esprit a formé dans un pure créature, pour imiter selon notre petite portée.
Il faut donc qu'en chaque action nous regardions comme Marie l'a faite ou la ferait, si elle était en notre place. Nous
devons pour cela examiner et méditer les grandes vertus qu'elle a pratiquées pendant sa vie, particulièrement : 1) sa foi
vive, par laquelle elle a cru sans hésiter la parole de l'ange ; elle a cru fidèlement et constamment jusqu'au pied de la
croix sur le Calvaire ; 2) son humilité profonde, qui l'a fait se cacher, se taire, se soumettre à tout et se mettre la dernière ;
3) sa pureté toute divine, qui n'a jamais ni n'aura jamais sa pareille sous le ciel, et enfin toutes ses autres vertus.
Qu'on se souvienne, je le répète une deuxième fois, que Marie est le grand et l'unique moule de Dieu, propre à faire
des images vivantes de Dieu, à peu de frais et en peu de temps ; et qu'une âme qui a trouvé ce moule, et qui s'y perd, est
bientôt changée en Jésus-Christ, que ce moule représente au naturel.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:03

261) 3) Il faut faire ses actions en Marie. Pour bien comprendre cette pratique il faut savoir : 1) Que la Très Sainte
Vierge est le vrai paradis terrestre du nouvel Adam, et que l'ancien paradis terrestre n'en était que la figure. Il y a donc,
dans ce paradis terrestre, des richesses, des beautés, des raretés et des douceurs inexplicables, que le nouvel Adam,
Jésus-Christ, y a laissées. C'est en ce paradis qu'il a pris ses complaisances pendant neuf mois, qu'il a opéré ses merveilles
et qu'il a étalé ses richesses avec la magnificence d'un Dieu. Ce très saint lieu n'est composé que d'une terre
vierge et immaculée, dont a été formé et nourri le nouvel Adam, sans aucune tache ni souillure, par l'opération du Saint-
Esprit, qui y habite. C'est en ce paradis terrestre où est véritablement l'arbre de vie qui a porté Jésus-Christ, le fruit de vie
; l'arbre de science du bien et du mal qui a donné la lumière au monde. Il y a, en ce lieu divin, des arbres plantés de la
main de Dieu et arrosés de son onction divine, qui ont porté et portent tous les jours des fruits d'un goût divin ; il y a des
parterres émaillés de belles et différentes fleurs des vertus, qui jettent une odeur qui embaume même les anges. Il y a
dans ce lieu des prairies vertes d'espérance, des tours imprenables de force, des maisons charmantes de confiance, etc.
Il n'y a que le Saint-Esprit qui puisse faire connaître la vérité cachée sous ces figures de choses matérielles. Il y a en ce
lieu un air pur, sans infection, de pureté ; un beau jour, sans nuit, de l'humanité sainte ; un beau soleil, sans ombre, de la
Divinité ; une fournaise ardente et continuelle de charité, où tout le fer qui y est mis est embrasé et changé en or ; il y a
un fleuve d'humilité qui sourd de la terre et qui, se divisant en quatre branches, arrose tout ce lieu enchanté ; ce sont les
quatre vertus cardinales.
262) 2) Le Saint-Esprit, par la bouche des saints Pères, appelle aussi la Sainte Vierge : 1) la porte orientale, par où le
grand prêtre Jésus-Christ entre et sort dans le monde ; il y est entré la première fois par elle, et il y viendra la seconde ;
2) le sanctuaire de la Divinité, le repos de la très Sainte Trinité, le trône de Dieu, la cité de Dieu, l'autel de Dieu, le temple
de Dieu, le monde de Dieu. Toutes ces différentes épithètes et louanges sont très véritables, par rapport aux différentes
35
merveilles et grâces que le Très-Haut a faites en Marie. Oh ! quelles richesses ! Oh ! quelle gloire ! Oh ! quel plaisir ! Oh !
quel bonheur de pouvoir entrer et demeurer en Marie, où le Très-Haut a mis le trône de sa gloire suprême !
263) Mais qu'il est difficile à des pécheurs comme nous sommes d'avoir la permission et la capacité et la lumière pour
entrer dans un lieu si haut et si saint, qui est gardé non par un chérubin, comme l'ancien paradis terrestre, mais par le
Saint-Esprit même qui s'en est rendu le maître absolu, de laquelle il dit : Hortus conclusus soror mea sponsa, hortus conclusus,
fons signatus (Cant 4, 12). Marie est fermée ; Marie est scellée ; les misérables enfants d'Adam et d'Ève, chassés
du paradis terrestre, ne peuvent entrer à celui-ci que par une grâce particulière du Saint-Esprit, qu'ils doivent mériter.
264) Après que, par sa fidélité, on a obtenu cette insigne grâce, il faut demeurer dans le bel intérieur de Marie avec
complaisance, s'y reposer en paix, s'y appuyer avec confiance, s'y cacher avec assurance et s'y perdre sans réserve, afin
que dans ce sein virginal : 1) l'âme y soit nourrie du lait de sa grâce et de sa miséricorde maternelle ; 2) y soit délivrée de
ses troubles, craintes et scrupules ; 3) y soit en sûreté contre tous ses ennemis, le démon, le monde et le péché, qui n'y
ont jamais eu entrée : c'est pourquoi elle dit que ceux qui opèrent en elle ne pêcheront point : Qui operantur in me, non
peccabunt (Eccl 24, 30), c'est-à-dire ceux qui demeurent en la Sainte Vierge en esprit ne feront point de péché considérable
; 4) afin qu'elle soit formée en Jésus-Christ et que Jésus-Christ soit formé en elle : parce que son sein est, comme
disent les Pères, la salle des sacrements divins, où Jésus-Christ et tous les élus ont été formés : Homo et homo natus est
in ea (Ps 87, 5).
265) 4) Enfin il faut faire toutes ses actions pour Marie. Car, comme on s'est tout livré à son service, il est juste qu'on
fasse tout pour elle comme un valet, un serviteur et un esclave ; non pas qu'on la prenne pour la dernière fin de ses services,
qui est Jésus-Christ seul, mais pour sa fin prochaine et son milieu mystérieux, et son moyen aisé pour aller à lui.
Ainsi qu'un bon serviteur et esclave, il ne faut pas demeurer oisif ; mais il faut, appuyé de sa protection, entreprendre et
faire de grandes choses pour cette auguste Souveraine. Il faut défendre ses privilèges quand on les lui dispute ; il faut
soutenir sa gloire quand on l'attaque ; il faut attirer tout le monde, si on peut, à son service et à cette vraie et solide dévotion
; il faut parler et crier contre ceux qui abusent de sa dévotion pour outrager son Fils, et en même temps établir cette
véritable dévotion ; il ne faut prétendre d'elle, pour récompense de ses petits services, que l'honneur d'appartenir à une si
aimable Princesse, et le bonheur d'être par elle uni à Jésus, son Fils, d'un lien indissoluble dans le temps et l'éternité.
GLOIRE A JÉSUS EN MARIE !
GLOIRE A MARIE EN JÉSUS !
GLOIRE A DIEU SEUL !
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:05

Supplément : Manière de pratiquer cette dévotion dans la sainte communion.

Avant la communion.
266) 1) Vous vous humilierez profondément devant Dieu.
2) Vous renoncerez à votre fond tout corrompu et à vos dispositions, quelques bonnes que votre amour-propre vous les fasse voir.
3) Vous renouvellerez votre consécration en disant : Tuus totus ego sum, et omnia mea tua sunt : Je suis tout à vous ma chère Maîtresse,
avec tout ce que j'ai.
4) Vous supplierez cette bonne Mère de vous prêter son coeur, pour y recevoir son Fils dans ses mêmes dispositions. Vous lui représenterez
qu'il y va de la gloire de son Fils de n'être pas mis dans un coeur aussi souillé que le vôtre et aussi inconstant, qui ne manquerait
pas de lui ôter de sa gloire ou de le perdre ; mais que si elle veut venir habiter chez vous pour recevoir son Fils, elle le peut par
le domaine qu'elle a sur les coeurs ; et que son Fils sera par elle bien reçu sans souillure et sans danger d'être outragé ni perdu : Deus in
medio ejus non commovebitur (Ps 46, 6). Vous lui direz confidemment que tout ce que vous lui avez donné de votre bien est peu de
chose pour l'honorer, mais que, par la sainte communion, vous voulez lui faire le même présent que le Père éternel lui a fait, et qu'elle
en sera plus honorée que si vous lui donniez tous les biens du monde ; et qu'enfin Jésus, qui l'aime uniquement, désire encore prendre
en elle sa complaisance et son repos, quoique dans votre âme plus sale et plus pauvre que l'étable, où Jésus ne fit pas difficulté de venir
parce qu'elle y était. Vous lui demanderez son coeur par ces tendres paroles : Accipio te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, o
Maria !
Dans la communion.
267) Prêt de recevoir Jésus-Christ, après le Pater, vous lui direz trois fois : Domine, non sum dignus, etc., comme si vous disiez, la
première fois, au Père éternel, que vous n'êtes pas digne, à cause de vos mauvaises pensées et ingratitudes à l'égard d'un si bon Père,
de recevoir son Fils unique, mais que voici Marie, sa servante : Ecce ancilla Domini, qui fait pour vous, et qui vous donne une confiance
et espérance singulière auprès de sa Majesté : Quoniam singulariter in spe constituisti me (Ps 4, 9).
268) Vous direz au Fils : Domine, non sum dignus, etc., que vous n'êtes pas digne de le recevoir à cause de vos paroles inutiles et
mauvaises et votre infidélité en son service ; mais cependant que vous le priez d'avoir pitié de vous parce que vous l'introduirez dans
la maison de sa propre Mère et de la vôtre, et que vous ne le laisserez point aller qu'il ne soit venu loger chez elle : Tenui eum, nec dimittam,
donec introducam illum in domum matris meae, et in cubiculum genitricis meae (Cant 3, 4). Vous le prierez de se lever et de
venir dans le lieu de son repos et dans l'arche de sa sanctification : Surge, Domine, in requiem tuam, tu et arca santificationis tuae (Ps
132, Cool. Vous lui direz que vous ne mettez aucunement votre confiance dans vos mérites, votre force et vos préparations, comme
Ésaü, mais dans celles de Marie, votre chère Mère, comme le petit Jacob dans les soins de Rébécca ; que, tout pécheur et Ésaü que
vous êtes, vous osez vous approcher de sa sainteté, appuyé et orné des mérites et vertus de sa sainte Mère.
269) Vous direz au Saint-Esprit : Domine, non sum dignus, que vous n'êtes pas digne de recevoir le chef-d'oeuvre de sa charité, à
cause de la tiédeur et iniquité de vos actions et de vos résistances à ses inspirations, mais que toute votre confiance est Marie, sa fidèle
Épouse ; et direz avec saint Bernard : Haec maxima mea fiducia ; haec tota ratio spei meae. Vous pourrez même le prier de survenir
encore en Marie, son Épouse indissoluble ; que son sein est aussi pur et son coeur aussi embrasé que jamais ; et que sans sa descente
dans votre âme, ni Jésus ni Marie n'y seront point formés, ni dignement logés.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:05

Après la communion
270) Après la sainte communion, étant intérieurement recueilli, et les yeux fermés, vous introduirez Jésus-Christ dans le coeur de
Marie. Vous le donnerez à sa Mère, qui le recevra amoureusement, le placera honorablement, l'adorera profondément, l'aimera parfaitement,
l'embrassera étroitement, et lui rendra, en esprit et en vérité, plusieurs devoirs qui nous sont inconnus dans nos ténèbres épaisses.
271) Ou bien vous vous tiendrez profondément humilié dans votre coeur, en la présence de Jésus résidant en Marie. Ou vous vous
tiendrez comme un esclave à la porte du palais du Roi, où il est à parler à la Reine ; et tandis qu'ils se parlent l'un à l'autre, sans avoir
besoin de vous, vous irez en esprit au ciel et par toute la terre, prier les créatures de remercier, adorer et aimer Jésus et Marie en votre
place : Venite, adoremus, venite, etc.
272) Ou bien, vous demanderez vous-même à Jésus en union de Marie, l'avènement de son règne sur la terre par sa sainte Mère,
ou la divine sagesse, ou l'amour divin, ou le pardon de vos péchés, ou quelque autre grâce, mais toujours par Marie et en Marie ; disant
en vous regardant de travers : Ne respicias, Domine, peccata mea. Seigneur, ne regardez pas mes péchés ; sed oculi tui videant
aequitates Mariae : mais que vos yeux ne regardent en moi que les vertus et mérites de Marie. Et en vous souvenant de vos péchés,
vous ajouterez : Inimicus homo hoc fecit (Matth 13, 28) : C'est moi, qui suis le plus grand ennemi que j'ai sur les bras, qui ai fait ces
péchés ; ou bien : Ab homine iniquo et doloso erue me (Ps 43, 1), ou bien : Te oportet crescere, me autem minui (Jean 3, 30) : Mon Jésus,
il faut que vous croissiez dans mon âme et que je décroisse. Marie, il faut que vous croissiez chez moi, et que je sois moins que je
n'ai été. Crescite et multiplicamini : O Jésus et Marie, croissez en moi, et multipliez-vous au dehors dans les autres.
273) Il y a une infinité d'autres pensées que le Saint-Esprit fournit, et vous fournira si vous êtes bien intérieur, mortifié et fidèle à
cette grande et sublime dévotion que je viens de vous enseigner. Mais souvenez-vous que plus vous laisserez agir Marie dans votre
communion, et plus Jésus sera glorifié ; et vous laisserez d'autant plus agir Marie pour Jésus, et Jésus en Marie, que vous vous humilierez
plus profondément et vous les écouterez avec paix et silence, sans vous mettre en peine de voir, goûter, ni sentir ; car le juste vit
partout de la foi, et particulièrement dans la sainte communion, qui est une action de foi : Justus meus ex fide vivit (Rom 1, 17).
Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, par les mains de Marie.
(L'Amour de la Sagesse Éternelle, 223-227)
223) O Sagesse éternelle et incarnée ! ô très aimable et adorable Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Fils unique du Père éternel et de
Marie toujours vierge !
Je vous adore profondément dans le sein et les splendeurs de votre Père, pendant l'éternité, et dans le sein virginal de Marie, votre
très digne Mère, dans le temps de votre incarnation.
Je vous rends grâce de ce que vous vous êtes anéanti vous-même, en prenant la forme d'un esclave, pour me tirer du cruel esclavage
du démon.
Je vous loue et glorifie de ce que vous avez bien voulu vous soumettre à Marie votre sainte Mère en toutes choses, afin de me rendre
par elle votre fidèle esclave.
Mais, hélas ! ingrat et infidèle que je suis, je ne vous ai pas gardé les voeux et les promesses que je vous ai si solennellement faits
dans mon baptême : je n'ai point rempli mes obligations ; je ne mérite pas d'être appelé votre enfant ni votre esclave ; et, comme il n'y
a rien en moi qui ne mérite vos rebuts et votre colère, je n'ose plus par moi-même approcher de votre sainte et auguste Majesté.
C'est pourquoi j'ai recours à l'intercession et à la miséricorde de votre très sainte Mère, que vous m'avez donnée pour médiatrice
auprès de vous ; et c'est par son moyen que j'espère obtenir de vous la contrition et le pardon de mes péchés, l'acquisition et la conservation
de la Sagesse.
224) Je vous salue donc, ô Marie immaculée, tabernacle vivant de la Divinité, où la Sagesse éternelle cachée veut être adorée des
anges et des hommes.
Je vous salue, ô Reine du ciel et de la terre, à l'empire de qui tout est soumis, tout ce qui est au-dessous de Dieu.
Je vous salue, ô Refuge assuré des pécheurs, dont la miséricorde n'a manqué à personne ; exaucez les désirs que j'ai de la divine
Sagesse, et recevez pour cela les voeux et les offres que ma bassesse vous présente.
225) Moi, N..., pécheur infidèle, je renouvelle et ratifie aujourd'hui entre vos mains les voeux de mon baptême : je renonce pour
jamais à Satan, à ses pompes et à ses oeuvres, et je me donne tout entier à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, pour porter ma croix à sa
suite tous les jours de ma vie, et afin que je lui sois plus fidèle que je n'ai été jusqu'ici.
Je vous choisis aujourd'hui, en présence de toute la cour céleste, pour ma Mère et Maîtresse. Je vous livre et consacre, en qualité
d'esclave, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures,
vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m'appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à
la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l'éternité.
226) Recevez, ô Vierge bénigne, cette petite offrande de mon esclavage, en l'honneur et union de la soumission que la Sagesse
éternelle a bien voulu avoir de votre maternité ; en hommage de la puissance que vous avez tous deux sur ce petit vermisseau et ce
misérable pécheur, et en action de grâce des privilèges dont la Sainte-Trinité vous a favorisée.
Je proteste que je veux désormais, comme votre véritable esclave, chercher votre honneur et vous obéir en toutes choses.
O Mère admirable ! présentez-moi à votre cher Fils, en qualité d'esclave éternel, afin que, m'ayant racheté par vous, il me reçoive
par vous.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par FilledeMarie Dim 14 Avr 2013 - 22:07


227) O Mère de miséricorde ! faites-moi la grâce d'obtenir la vraie sagesse de Dieu et de me mettre pour cela au nombre de ceux
que vous aimez, que vous enseignez, que vous conduisez, que vous nourrissez et protégez comme vos enfants et vos esclaves.
O Vierge fidèle, rendez-moi en toutes choses un si parfait disciple, imitateur et esclave de la Sagesse incarnée, Jésus-Christ, votre
Fils, que j'arrive, par votre intercession, à votre exemple, à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans les cieux. Ainsi soitil.
FilledeMarie
FilledeMarie
Aime le chapelet

Féminin Messages : 431
Age : 40
Inscription : 18/04/2012

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par C34523 Dim 14 Avr 2013 - 22:35

Merci beaucoup pour tous ceux qui souhaitaient lire St Louis Marie !!!
Que Dieu Vous Garde Smile

C34523
Aime la Bible

Masculin Messages : 13
Inscription : 12/04/2013

Revenir en haut Aller en bas

Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort - Page 2 Empty Re: Prier Sainte Marie avec ST Louis-Marie Grignion de Montfort

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum