Guerre en Afghanistan- base canadienne attaquée

Guerre en Afghanistan

Une attaque près de MacKay


Le compte-rendu de Frédéric NicoloffInternational

Des roquettes sont tombées sur la base militaire avancée Wilson des Forces canadiennes, dans la province de Kandahar du sud de l'Afghanistan, lundi, lors d'une visite du ministre de la Défense, Peter MacKay.

Les missiles sont tombés non loin des locaux où le ministre MacKay donnait des entrevues.

Le ministre s'en est tiré sain et sauf. Ses gardes de sécurité lui ont rapidement permis de se mettre à l'abri dans un véhicule blindé après la chute de la première roquette. Il a par la suite été évacué par hélicoptère.

Quinze minutes plus tard, une deuxième roquette est tombée à quelque 50 mètres de soldats et de journalistes. Cette seconde attaque a fait quatre blessés légers parmi les militaires.

Selon le colonel Stéphane Lefaut, les talibans réagiraient ainsi aux restrictions de mouvements que leur impose la coalition internationale.

Le ministre MacKay effectue sa première visite en Afghanistan depuis qu'il a été nommé ministre de la Défense, à la mi-août. Durant cette visite de quelques jours, il espère mettre l'accent sur les progrès réalisés dans le sud du pays, où l'insurrection talibane est toujours active.

« Je suis content d'avoir vécu cette expérience, parce que je suis encore plus convaincu de la compétence de nos soldats sur le terrain », a déclaré le ministre après l'attaque sur la base Wilson.


Des policiers afghans montent la garde dans la province de Ghazni.

Selon le dernier bilan du ministère afghan de l'Intérieur, un attentat-suicide survenu dans une usine du nord-est de l'Afghanistan a fait au moins 28 morts et 81 blessés, mardi.

Le kamikaze visait une délégation de parlementaires afghans en visite dans une raffinerie de sucre de la ville de Baghlan, à environ 150 kilomètres de Kaboul. Selon les autorités, 5 des 18 membres de cette délégation ont été tués. L'ancien ministre du Commerce, Mustapha Kazimi, est présumé mort.

On compte également une quarantaine d'enfants parmi les blessés. Ces élèves, qui étaient venus rencontrer les parlementaires, se trouvaient sur le bord de la rue au moment de la puissante décharge.

Des gains des talibans

Toujours mardi, les combattants talibans, désireux de poursuivre leur offensive le plus tard possible avant l'arrivée de l'hiver, ont réussi à réaliser d'autres gains face aux forces gouvernementales afghanes en s'emparant d'un troisième district en moins d'une semaine.

Selon Sultan Uruzgani, le gouverneur de la province de Daikundi, dans le centre du pays, un groupe d'une soixantaine d'insurgés islamistes a lancé la semaine dernière une offensive contre les forces policières qui contrôlaient le district isolé de Kirjan.

Après avoir pilonné le chef-lieu pendant plusieurs jours et avoir pris le contrôle de la principale route qui relie Kirjan au reste du pays, les talibans sont entrés en force dans la ville. Les policiers qui tenaient jusque-là la ville, ne recevant aucun support militaire de l'armée afghane ou des forces de l'OTAN, se sont, quant à eux, enfuis dans les montagnes environnantes.

La prise de Kirjan, si elle est décrite par l'OTAN comme « sans conséquence », contribue cependant à discréditer davantage des forces afghanes souvent démoralisées et mal équipées.

Au cours de la dernière semaine, les talibans se sont emparés de deux autres districts de l'ouest du pays, dans la province de Farah. Là aussi, les forces gouvernementales se sont enfuies avant l'arrivée des fondamentalistes.

Le gouvernement afghan et les dizaines de milliers de militaires occidentaux présents dans le pays n'ont pu juguler une vaste offensive des talibans qui s'étend maintenant à l'ensemble du pays.

Signe, d'ailleurs, de l'expansion du conflit, les forces norvégiennes ont annoncé, mardi, qu'elles allaient déployer une centaine de soldats supplémentaires dans le nord du pays. La Norvège contribue à la mission de l'OTAN en Afghanistan en lui fournissant près de 700 soldats, basés pour la plupart à Kaboul et dans le nord.