Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
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Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
Voici le texte du mémoire présenté par le Cardinal Ouellet à la commission Bouchard-Taylor.
ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES ET LIBERTÉ RELIGIEUSE
AU QUÉBEC
Cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec et Primat du Canada
Le débat sur les accommodements raisonnables et ses répercussions
émotionnelles ont forcé la société québécoise à un exercice d’écoute, de réflexion et de dialogue au sujet de la place de la religion dans l’espace public. Il est heureux qu’un large forum présidé par deux personnalités reconnues nous permette de mener sereinement cette réflexion et ce dialogue sur le malaise actuel, sur ses causes, ses enjeux et ses voies de solution.
La société québécoise se trouve présentement devant un choix qui exige des individus et des instances institutionnelles de l’État, des Églises et des différents groupes religieux un examen sérieux de la situation et un dialogue vrai et sincère afin de décider sagement de la voie à suivre pour vivre ensemble harmonieusement dans les prochaines décennies.
OSER UN DIAGNOSTIC EN PROFONDEUR
D’entrée de jeu, je déclare ma conviction que la crise des valeurs et la quête de sens au Québec sont si profondes et urgentes qu’elles ont des répercussions graves sur la santé publique, ce qui engendre des coûts énormes pour le système de santé. La société québécoise repose depuis 400 ans sur deux piliers : la culture française et la religion catholique, qui forment l’armature de base ayant permis d’intégrer d’autres composantes de son identité pluraliste actuelle. Elle est cependant fragilisée par l’affaiblissement de l’identité religieuse de sa majorité francophone.
Le débat actuel touche directement la religion et les relations entre communautés culturelles, mais le vrai problème n’est pas celui de l’intégration des immigrants qui serait rendue plus difficile à cause de leurs demandes religieuses d’accommodement. Les statistiques révèlent que les demandes d’accommodements pour motifs religieux sont minimes, ce qui indique que la raison des tensions actuelles est ailleurs.
Qu’on ne fasse donc pas porter la responsabilité d’une crise profonde de la société québécoise à ceux et celles qui sont venus y chercher un
refuge ou une terre d’accueil ou à leur religion qu’on juge envahissante. Les réfugiés et les immigrants nous apportent souvent la richesse de leur témoignage et de leurs valeurs culturelles qui s’ajoute aux valeurs communes de la société québécoise. L’accueil, le partage et la solidarité doivent donc demeurer des attitudes de base à l’égard des immigrants et de leurs besoins humains et religieux.
Le vrai problème n’est pas non plus celui de « la place de la religion dans l’espace public », pour reprendre cette expression, vague à souhait, qui facilite la diffusion du slogan à la mode : « la religion dans le privé ou à l’église mais pas sur la place publique ». Qu’est-ce que l’espace public ? La rue, le parc, les ondes de diffusion, l’école, l’hôtel de ville, l’Assemblée nationale ? Faut-il faire disparaître de la place publique le monument dédié à Mgr François de Laval et celui dédié au cardinal Taschereau ? Faut-il bannir le souhait « Joyeux Noël » de l’enceinte parlementaire
et le remplacer par « Joyeuses Fêtes » pour être plus inclusif ?
Les symboles religieux caractéristiques de notre histoire et donc constitutifs de notre identité collective sont-ils devenus des nuisances et des mauvais souvenirs à remiser au placard ? Faut-il les éliminer de l’espace public pour satisfaire une minorité laïciste radicale qui est seule à s’en plaindre au nom de l’égalité absolue des citoyens et citoyennes ?
Les croyants et les incroyants emportent avec eux leur croyance ou leur incroyance dans tous les espaces qu’ils fréquentent. Ils sont appelés à vivre ensemble, à s’accepter et se respecter mutuellement, à ne pas imposer leur croyance ou leur incroyance, ni en privé ni en public. Enlever tout signe religieux d’une place publique culturellement identifiée selon une tradition bien définie avec sa dimension religieuse, n’équivaut-il pas à promouvoir l’incroyance comme l’unique valeur ayant droit de s’afficher ? La présence du crucifix à l’Assemblée nationale, à l’Hôtel de Ville et à la croisée des chemins n’est pas le signe d’une quelconque religion d’État. C’est un signe identitaire et culturel lié à l’histoire concrète d’une population réelle qui a droit à la continuité de ses institutions et de ses symboles.
Ce symbole n’est pas d’abord un signe confessionnel mais le témoin de l’héritage culturel de toute une société marquée par sa vocation historique de berceau de l’évangélisation en Amérique du Nord. L’enlever signifierait une rupture culturelle, un déni de ce que nous avons été et de ce que nous sommes appelés à être comme collectivité fondée historiquement sur les valeurs du christianisme.
à suivre...
ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES ET LIBERTÉ RELIGIEUSE
AU QUÉBEC
Cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec et Primat du Canada
Le débat sur les accommodements raisonnables et ses répercussions
émotionnelles ont forcé la société québécoise à un exercice d’écoute, de réflexion et de dialogue au sujet de la place de la religion dans l’espace public. Il est heureux qu’un large forum présidé par deux personnalités reconnues nous permette de mener sereinement cette réflexion et ce dialogue sur le malaise actuel, sur ses causes, ses enjeux et ses voies de solution.
La société québécoise se trouve présentement devant un choix qui exige des individus et des instances institutionnelles de l’État, des Églises et des différents groupes religieux un examen sérieux de la situation et un dialogue vrai et sincère afin de décider sagement de la voie à suivre pour vivre ensemble harmonieusement dans les prochaines décennies.
OSER UN DIAGNOSTIC EN PROFONDEUR
D’entrée de jeu, je déclare ma conviction que la crise des valeurs et la quête de sens au Québec sont si profondes et urgentes qu’elles ont des répercussions graves sur la santé publique, ce qui engendre des coûts énormes pour le système de santé. La société québécoise repose depuis 400 ans sur deux piliers : la culture française et la religion catholique, qui forment l’armature de base ayant permis d’intégrer d’autres composantes de son identité pluraliste actuelle. Elle est cependant fragilisée par l’affaiblissement de l’identité religieuse de sa majorité francophone.
Le débat actuel touche directement la religion et les relations entre communautés culturelles, mais le vrai problème n’est pas celui de l’intégration des immigrants qui serait rendue plus difficile à cause de leurs demandes religieuses d’accommodement. Les statistiques révèlent que les demandes d’accommodements pour motifs religieux sont minimes, ce qui indique que la raison des tensions actuelles est ailleurs.
Qu’on ne fasse donc pas porter la responsabilité d’une crise profonde de la société québécoise à ceux et celles qui sont venus y chercher un
refuge ou une terre d’accueil ou à leur religion qu’on juge envahissante. Les réfugiés et les immigrants nous apportent souvent la richesse de leur témoignage et de leurs valeurs culturelles qui s’ajoute aux valeurs communes de la société québécoise. L’accueil, le partage et la solidarité doivent donc demeurer des attitudes de base à l’égard des immigrants et de leurs besoins humains et religieux.
Le vrai problème n’est pas non plus celui de « la place de la religion dans l’espace public », pour reprendre cette expression, vague à souhait, qui facilite la diffusion du slogan à la mode : « la religion dans le privé ou à l’église mais pas sur la place publique ». Qu’est-ce que l’espace public ? La rue, le parc, les ondes de diffusion, l’école, l’hôtel de ville, l’Assemblée nationale ? Faut-il faire disparaître de la place publique le monument dédié à Mgr François de Laval et celui dédié au cardinal Taschereau ? Faut-il bannir le souhait « Joyeux Noël » de l’enceinte parlementaire
et le remplacer par « Joyeuses Fêtes » pour être plus inclusif ?
Les symboles religieux caractéristiques de notre histoire et donc constitutifs de notre identité collective sont-ils devenus des nuisances et des mauvais souvenirs à remiser au placard ? Faut-il les éliminer de l’espace public pour satisfaire une minorité laïciste radicale qui est seule à s’en plaindre au nom de l’égalité absolue des citoyens et citoyennes ?
Les croyants et les incroyants emportent avec eux leur croyance ou leur incroyance dans tous les espaces qu’ils fréquentent. Ils sont appelés à vivre ensemble, à s’accepter et se respecter mutuellement, à ne pas imposer leur croyance ou leur incroyance, ni en privé ni en public. Enlever tout signe religieux d’une place publique culturellement identifiée selon une tradition bien définie avec sa dimension religieuse, n’équivaut-il pas à promouvoir l’incroyance comme l’unique valeur ayant droit de s’afficher ? La présence du crucifix à l’Assemblée nationale, à l’Hôtel de Ville et à la croisée des chemins n’est pas le signe d’une quelconque religion d’État. C’est un signe identitaire et culturel lié à l’histoire concrète d’une population réelle qui a droit à la continuité de ses institutions et de ses symboles.
Ce symbole n’est pas d’abord un signe confessionnel mais le témoin de l’héritage culturel de toute une société marquée par sa vocation historique de berceau de l’évangélisation en Amérique du Nord. L’enlever signifierait une rupture culturelle, un déni de ce que nous avons été et de ce que nous sommes appelés à être comme collectivité fondée historiquement sur les valeurs du christianisme.
à suivre...
Danielle- Enfant de Dieu
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Age : 64
Localisation : Québec Canada
Inscription : 08/11/2006
Re: Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
LE VRAI PROBLÈME DE FOND
Le vrai problème du Québec n’est donc pas la présence de signes religieux ou l’apparition de nouveaux signes religieux envahissants dans l’espace public. Le vrai problème québécois est le vide spirituel créé par une rupture religieuse et culturelle, une perte substantielle de mémoire, entraînant une crise de la famille et de l’éducation, qui laisse les citoyens et citoyennes désorientés, démotivés, sujets à l’instabilité et rivés à des valeurs passagères et superficielles. Ce vide spirituel et symbolique mine de l’intérieur la culture québécoise, disperse ses énergies vitales et engendre l’insécurité, faute d’enracinement et de continuité avec les valeurs évangéliques et sacramentelles qui l’ont nourrie depuis ses origines.
Un peuple dont l’identité a été fortement configurée pendant des siècles par la foi catholique ne peut pas du jour au lendemain (quelques décennies sont brèves dans le vie d’un peuple) se vider de sa substance sans qu’il en résulte des conséquences graves à tous les niveaux. D’où le désarroi de la jeunesse, la chute vertigineuse des mariages, le taux infime de natalité et le nombre effarant d’avortements et de suicides pour ne nommer que quelques unes de ces conséquences qui s’ajoutent aux
conditions précaires des aînés et de la santé publique. Et pour comble, ce vide spirituel et culturel est entretenu par une rhétorique anticatholique farcie de clichés qui se retrouve malheureusement trop souvent dans les médias. Ce qui favorise une véritable culture du mépris et de la honte à l’égard de notre héritage religieux, qui détruit l’âme québécoise. Il est grand temps de se demander : Québec, qu’as-tu fait de ton baptême ?
Il est grand temps qu’on freine l’intégrisme laïciste, imposé à même les fonds publics, et qu’on retrouve un meilleur équilibre au Québec entre la
tradition et l’innovation créatrice au service du bien commun. On doit éapprendre le respect de la religion qui a façonné l’identité de la population et le respect de toutes les religions sans céder à la pression des intégristes laïcs qui réclament l’exclusion de la religion de l’espace public.
Le Québec est mûr pour une nouvelle évangélisation en profondeur qui se dessine en certains milieux par des initiatives catéchétiques importantes, de même que par des efforts communautaires de retour aux sources de notre histoire. Notre société a besoin d’un mouvement de conversion à ses valeurs spirituelles profondes et d’une nouvelle alliance entre sa foi devenue dormante ou passive et la culture commune en émergence qui cherche ses racines. Un renouveau spirituel et culturel est possible si le dialogue entre l’État, la Société et l’Église reprend son cours, constructif et respectueux de notre identité collective désormais pluraliste.
à suivre
Le vrai problème du Québec n’est donc pas la présence de signes religieux ou l’apparition de nouveaux signes religieux envahissants dans l’espace public. Le vrai problème québécois est le vide spirituel créé par une rupture religieuse et culturelle, une perte substantielle de mémoire, entraînant une crise de la famille et de l’éducation, qui laisse les citoyens et citoyennes désorientés, démotivés, sujets à l’instabilité et rivés à des valeurs passagères et superficielles. Ce vide spirituel et symbolique mine de l’intérieur la culture québécoise, disperse ses énergies vitales et engendre l’insécurité, faute d’enracinement et de continuité avec les valeurs évangéliques et sacramentelles qui l’ont nourrie depuis ses origines.
Un peuple dont l’identité a été fortement configurée pendant des siècles par la foi catholique ne peut pas du jour au lendemain (quelques décennies sont brèves dans le vie d’un peuple) se vider de sa substance sans qu’il en résulte des conséquences graves à tous les niveaux. D’où le désarroi de la jeunesse, la chute vertigineuse des mariages, le taux infime de natalité et le nombre effarant d’avortements et de suicides pour ne nommer que quelques unes de ces conséquences qui s’ajoutent aux
conditions précaires des aînés et de la santé publique. Et pour comble, ce vide spirituel et culturel est entretenu par une rhétorique anticatholique farcie de clichés qui se retrouve malheureusement trop souvent dans les médias. Ce qui favorise une véritable culture du mépris et de la honte à l’égard de notre héritage religieux, qui détruit l’âme québécoise. Il est grand temps de se demander : Québec, qu’as-tu fait de ton baptême ?
Il est grand temps qu’on freine l’intégrisme laïciste, imposé à même les fonds publics, et qu’on retrouve un meilleur équilibre au Québec entre la
tradition et l’innovation créatrice au service du bien commun. On doit éapprendre le respect de la religion qui a façonné l’identité de la population et le respect de toutes les religions sans céder à la pression des intégristes laïcs qui réclament l’exclusion de la religion de l’espace public.
Le Québec est mûr pour une nouvelle évangélisation en profondeur qui se dessine en certains milieux par des initiatives catéchétiques importantes, de même que par des efforts communautaires de retour aux sources de notre histoire. Notre société a besoin d’un mouvement de conversion à ses valeurs spirituelles profondes et d’une nouvelle alliance entre sa foi devenue dormante ou passive et la culture commune en émergence qui cherche ses racines. Un renouveau spirituel et culturel est possible si le dialogue entre l’État, la Société et l’Église reprend son cours, constructif et respectueux de notre identité collective désormais pluraliste.
à suivre
Danielle- Enfant de Dieu
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Localisation : Québec Canada
Inscription : 08/11/2006
Re: Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
LA LIBERTÉ RELIGIEUSE MENACÉE
Dans le cadre du débat sur les accommodements raisonnables, on ne peut ignorer le changement radical que l’État québécois vient d’introduire concernant la place de la religion à l’école. Ce changement provoque le désarroi et la colère de beaucoup de parents qui se voient privés de leurs droits acquis au nom d’une ultime réforme et modernisation du système scolaire québécois. Sans tenir compte de la primauté du droit des parents et de leur volonté clairement exprimée de maintenir la liberté de choix entre un enseignement confessionnel et un enseignement moral, l’État
supprime tout enseignement confessionnel et impose un cours d’éthique et de culture religieuse dans les écoles tant publiques que privées et ce, sans possibilité d’exemption. Aucune nation européenne n’a jamais adopté une orientation aussi radicale qui bouleverse les convictions et la liberté religieuse des citoyens.
D’où le malaise profond de beaucoup de familles, doublé d’un sentiment d’impuissance face à un État tout-puissant qui ne craint plus, semble-t-il, l’influence de l’Église et qui peut donc imposer sa loi sans contrainte majeure. Le plus scandaleux est le sort réservé aux écoles privées catholiques qui se voient contraintes par le jeu des subventions gouvernementales, de marginaliser leur propre enseignement confessionnel au profit du cours d’État imposé partout et à tous les niveaux.
L’opération de recadrage de la formation éthique et religieuse du citoyen au moyen de ce cours obligatoire va-t-il réussir à sauver un minimum de points de repère pour assurer un vivre ensemble harmonieux ? J’en doute et je suis même convaincu du contraire, car cette opération se fait au dépens de la liberté religieuse du citoyen, surtout celle de la majorité catholique. De plus elle est fondée exclusivement sur une « connaissance » des croyances et des rites de six ou sept religions. Je doute que des enseignants fort peu préparés à relever ce défi puissent enseigner en toute neutralité et de façon critique des notions qu’ils comprendront encore moins que leur propre religion. Il faut beaucoup de naïveté pour croire à ce miracle d’enseignement culturel des religions qui va fabriquer un nouveau petit québécois pluraliste expert en relations interreligieuses et critique envers tout credo même celui de ses propres parents. Le moins qu’on puisse dire est que la soif de valeurs spirituelles sera loin d’être assouvie et qu’une dictature du relativisme risque de rendre encore plus difficile la transmission de notre héritage religieux.
CONCLUSION
La culture rurale québécoise expose une croix un peu partout à la croisée des chemins. Cette « croix de chemin » invite à prier et à réfléchir sur le sens de la vie. Quel choix s’impose actuellement à notre société pour que l’État prenne des décisions éclairées et vraiment respectueuses de la conscience religieuse des individus, des groupes et des Églises ? Malgré certaines déviances dues à des poussées récurrentes mais limitées de fanatisme, la religion demeure une source d’inspiration et une force de paix dans le monde et dans notre société, pourvu qu’elle ne soit pas manipulée par des intérêts politiques ou brimées dans ses aspirations légitimes.
La réforme qu’impose la loi 95 soumet les religions au contrôle et aux intérêts de l’État, tout en mettant fin aux libertés religieuses acquises depuis des générations. Cette loi ne sert pas le bien commun et ne pourra pas être imposée sans être ressentie comme une violation de la liberté religieuse des citoyens et des citoyennes. Il ne serait pas raisonnable de la maintenir telle qu’elle est stipulée, car elle instaurerait ce juridisme laïciste étroit qui exclut la religion de l’espace public.
Les deux piliers de notre identité culturelle nationale, la langue et la religion, sont appelés historiquement et sociologiquement à s’épauler ou à crouler ensemble. Le moment n’est-il pas venu d’une nouvelle alliance de la foi catholique et de la culture émergente pour redonner à la société québécoise plus de sécurité et de confiance en l’avenir ?
Le Québec vit toujours de l’héritage d’une tradition religieuse forte et positive, exempte de conflits majeurs et caractérisée par le partage, l’accueil de l’étranger et la compassion envers les plus démunis. Il faut protéger et cultiver cet héritage religieux fondé sur l’amour qui est une force d’intégration sociale beaucoup plus efficace qu’une connaissance abstraite de quelques notions superficielles de six ou sept religions.
Il importe surtout à l’heure actuelle que la majorité catholique se réveille, qu’elle reconnaisse ses vrais besoins spirituels et qu’elle renoue avec ses
pratiques traditionnelles afin d’être à la hauteur de la mission qui lui incombe depuis ses origines.
Que la sagesse de Dieu inspire les recommandations des Commissaires afin que la liberté religieuse comme valeur primordiale et permanente fleurisse au Québec et lui redonne ses raisons de vivre.
Marc Cardinal Ouellet, Archevêque de Québec, Primat du Canada
_________________
Dans le cadre du débat sur les accommodements raisonnables, on ne peut ignorer le changement radical que l’État québécois vient d’introduire concernant la place de la religion à l’école. Ce changement provoque le désarroi et la colère de beaucoup de parents qui se voient privés de leurs droits acquis au nom d’une ultime réforme et modernisation du système scolaire québécois. Sans tenir compte de la primauté du droit des parents et de leur volonté clairement exprimée de maintenir la liberté de choix entre un enseignement confessionnel et un enseignement moral, l’État
supprime tout enseignement confessionnel et impose un cours d’éthique et de culture religieuse dans les écoles tant publiques que privées et ce, sans possibilité d’exemption. Aucune nation européenne n’a jamais adopté une orientation aussi radicale qui bouleverse les convictions et la liberté religieuse des citoyens.
D’où le malaise profond de beaucoup de familles, doublé d’un sentiment d’impuissance face à un État tout-puissant qui ne craint plus, semble-t-il, l’influence de l’Église et qui peut donc imposer sa loi sans contrainte majeure. Le plus scandaleux est le sort réservé aux écoles privées catholiques qui se voient contraintes par le jeu des subventions gouvernementales, de marginaliser leur propre enseignement confessionnel au profit du cours d’État imposé partout et à tous les niveaux.
L’opération de recadrage de la formation éthique et religieuse du citoyen au moyen de ce cours obligatoire va-t-il réussir à sauver un minimum de points de repère pour assurer un vivre ensemble harmonieux ? J’en doute et je suis même convaincu du contraire, car cette opération se fait au dépens de la liberté religieuse du citoyen, surtout celle de la majorité catholique. De plus elle est fondée exclusivement sur une « connaissance » des croyances et des rites de six ou sept religions. Je doute que des enseignants fort peu préparés à relever ce défi puissent enseigner en toute neutralité et de façon critique des notions qu’ils comprendront encore moins que leur propre religion. Il faut beaucoup de naïveté pour croire à ce miracle d’enseignement culturel des religions qui va fabriquer un nouveau petit québécois pluraliste expert en relations interreligieuses et critique envers tout credo même celui de ses propres parents. Le moins qu’on puisse dire est que la soif de valeurs spirituelles sera loin d’être assouvie et qu’une dictature du relativisme risque de rendre encore plus difficile la transmission de notre héritage religieux.
CONCLUSION
La culture rurale québécoise expose une croix un peu partout à la croisée des chemins. Cette « croix de chemin » invite à prier et à réfléchir sur le sens de la vie. Quel choix s’impose actuellement à notre société pour que l’État prenne des décisions éclairées et vraiment respectueuses de la conscience religieuse des individus, des groupes et des Églises ? Malgré certaines déviances dues à des poussées récurrentes mais limitées de fanatisme, la religion demeure une source d’inspiration et une force de paix dans le monde et dans notre société, pourvu qu’elle ne soit pas manipulée par des intérêts politiques ou brimées dans ses aspirations légitimes.
La réforme qu’impose la loi 95 soumet les religions au contrôle et aux intérêts de l’État, tout en mettant fin aux libertés religieuses acquises depuis des générations. Cette loi ne sert pas le bien commun et ne pourra pas être imposée sans être ressentie comme une violation de la liberté religieuse des citoyens et des citoyennes. Il ne serait pas raisonnable de la maintenir telle qu’elle est stipulée, car elle instaurerait ce juridisme laïciste étroit qui exclut la religion de l’espace public.
Les deux piliers de notre identité culturelle nationale, la langue et la religion, sont appelés historiquement et sociologiquement à s’épauler ou à crouler ensemble. Le moment n’est-il pas venu d’une nouvelle alliance de la foi catholique et de la culture émergente pour redonner à la société québécoise plus de sécurité et de confiance en l’avenir ?
Le Québec vit toujours de l’héritage d’une tradition religieuse forte et positive, exempte de conflits majeurs et caractérisée par le partage, l’accueil de l’étranger et la compassion envers les plus démunis. Il faut protéger et cultiver cet héritage religieux fondé sur l’amour qui est une force d’intégration sociale beaucoup plus efficace qu’une connaissance abstraite de quelques notions superficielles de six ou sept religions.
Il importe surtout à l’heure actuelle que la majorité catholique se réveille, qu’elle reconnaisse ses vrais besoins spirituels et qu’elle renoue avec ses
pratiques traditionnelles afin d’être à la hauteur de la mission qui lui incombe depuis ses origines.
Que la sagesse de Dieu inspire les recommandations des Commissaires afin que la liberté religieuse comme valeur primordiale et permanente fleurisse au Québec et lui redonne ses raisons de vivre.
Marc Cardinal Ouellet, Archevêque de Québec, Primat du Canada
_________________
Danielle- Enfant de Dieu
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Inscription : 08/11/2006
Re: Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
Bonjour le Québec,
Trouvé sur le web :
85 % des Québécois revendiquent leur appartenance au catholicisme
vendredi 13 avril 2007, par admin
Mario Girard - La Presse
08 avril 2007 - En 1960, plus de 80 % des Québécois catholiques se rendaient à l’église au moins une fois par semaine.
Même si les églises du Québec sont de plus en plus désertes, les Québécois revendiquent haut et fort leur appartenance au catholicisme. C’est ce qui ressort de l’une des plus importantes études jamais réalisées sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens.
Actuellement, un Québécois sur cinq se rend dans une église catholique au moins une fois par mois. Ces données, recueillies par le sociologue albertain Reginald Bibby, de l’Université de Lethbridge, tranchent nettement avec les statistiques des années 60. À l’époque, plus de 80 % des Québécois catholiques se rendaient à l’église au moins une fois par semaine. Le Québec, alors société la plus pratiquante en Amérique du Nord, est devenu la moins pratiquante.
Dans son étude The Bibby Report on Catholicism in Quebec, Réginald Bibby rassemble tous les sondages qu’il a menés entre 1975 et 2005 sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens. On y apprend que, selon un sondage réalisé en novembre 2005 auprès de 2400 Canadiens, dont 378 Québécois, le nombre de catholiques pratiquants continue de décroître au Québec. Il est maintenant de 22 %. En revanche, il a tendance à remonter légèrement ailleurs au Canada, où 37 % des gens, toutes religions confondues, continuent d’aller à l’église.
Selon M. Bibby, cela s’explique en partie par le vieillissement de la population. Avec les baby-boomers qui sont de plus en plus nombreux dans la tranche la plus âgée de la population, le nombre de catholiques pratiquants pourrait chuter encore et atteindre bientôt les 15 %.
Comparable à... 1961
Si les Québécois désertent leurs églises au point de les céder aux promoteurs immobiliers, ils n’abandonnent pas pour autant leur religion. Près de 85 % d’entre eux revendiquent leur appartenance au catholicisme. Étonnamment, ce chiffre est quasi similaire aux données de 1961, alors que 88 % des Québécois affirmaient appartenir à cette religion.
Reginald Bibby explique cet indéfectible lien par une façon de s’affirmer sur le plan identitaire. Le catholicisme continue, même en 2007, de distinguer les francophones du Québec par rapport au reste du Canada. C’est ce que le chercheur appelle le « catholicisme culturel ».
Malgré les résultats obtenus, M. Bibby refuse d’affirmer que la religion catholique agonise au Québec. Selon lui, les Québécois connaissent aujourd’hui un « catholicisme populaire » caractérisé par la multiplication des formes de spiritualité. Ce concept de « religion à la carte » avait été abordé par le chercheur dans le cadre d’une étude publiée en 2002.
L’éternel « fond judéo-chrétien » continue de nourrir la foi et l’imaginaire des Québécois puisque la grande majorité d’entre eux continue de croire en Dieu, à la divinité de Jésus et à la vie après la mort. De plus, trois Québécois sur quatre affirment prier à l’occasion en privé et deux Québécois sur quatre le font au moins une fois par semaine.
Les Québécois sont également plus critiques que les autres envers leur religion. Les deux tiers des catholiques pratiquants du Québec souhaiteraient que leur Église fasse preuve de plus d’ouverture d’esprit à l’égard de leurs besoins spirituels.
SOURCE / http://vitamivero.free.fr/spip/spip.php?article1363
Avec 85 % de personnes qui affichent leur appartenance au catholicisme il y a encore de l’espoir pour le Québec.
Mais il semble que le problème se situe plutôt au niveau de la pratique religieuse puisque dans les années 60, il y avait encore 80% de pratiquants réguliers contre 22% aujourd’hui (ce qui est toutefois moins pire qu’en France puisque chez nous la pratique religieuse serait de seulement 5 à 10% selon les régions).
Je pense donc qu’il s’agit moins d’un problème culturel que d’un problème spirituel et que c’est général : comment en effet peut on rester vraiment catholique sans vivre de la Présence réelle qui nous est donnée à la communion ?
Il me semble que c’est là la vraie question de fond que nous devrions tous nous poser…
En communion de prières, spécialement pour le Cardinal Ouellet, avec nos frères et soeurs du Québec qui auront l’an prochain le privilège d’accueillir le congrès eucharistique international.
Philippe
Trouvé sur le web :
85 % des Québécois revendiquent leur appartenance au catholicisme
vendredi 13 avril 2007, par admin
Mario Girard - La Presse
08 avril 2007 - En 1960, plus de 80 % des Québécois catholiques se rendaient à l’église au moins une fois par semaine.
Même si les églises du Québec sont de plus en plus désertes, les Québécois revendiquent haut et fort leur appartenance au catholicisme. C’est ce qui ressort de l’une des plus importantes études jamais réalisées sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens.
Actuellement, un Québécois sur cinq se rend dans une église catholique au moins une fois par mois. Ces données, recueillies par le sociologue albertain Reginald Bibby, de l’Université de Lethbridge, tranchent nettement avec les statistiques des années 60. À l’époque, plus de 80 % des Québécois catholiques se rendaient à l’église au moins une fois par semaine. Le Québec, alors société la plus pratiquante en Amérique du Nord, est devenu la moins pratiquante.
Dans son étude The Bibby Report on Catholicism in Quebec, Réginald Bibby rassemble tous les sondages qu’il a menés entre 1975 et 2005 sur la foi et les pratiques religieuses des Canadiens. On y apprend que, selon un sondage réalisé en novembre 2005 auprès de 2400 Canadiens, dont 378 Québécois, le nombre de catholiques pratiquants continue de décroître au Québec. Il est maintenant de 22 %. En revanche, il a tendance à remonter légèrement ailleurs au Canada, où 37 % des gens, toutes religions confondues, continuent d’aller à l’église.
Selon M. Bibby, cela s’explique en partie par le vieillissement de la population. Avec les baby-boomers qui sont de plus en plus nombreux dans la tranche la plus âgée de la population, le nombre de catholiques pratiquants pourrait chuter encore et atteindre bientôt les 15 %.
Comparable à... 1961
Si les Québécois désertent leurs églises au point de les céder aux promoteurs immobiliers, ils n’abandonnent pas pour autant leur religion. Près de 85 % d’entre eux revendiquent leur appartenance au catholicisme. Étonnamment, ce chiffre est quasi similaire aux données de 1961, alors que 88 % des Québécois affirmaient appartenir à cette religion.
Reginald Bibby explique cet indéfectible lien par une façon de s’affirmer sur le plan identitaire. Le catholicisme continue, même en 2007, de distinguer les francophones du Québec par rapport au reste du Canada. C’est ce que le chercheur appelle le « catholicisme culturel ».
Malgré les résultats obtenus, M. Bibby refuse d’affirmer que la religion catholique agonise au Québec. Selon lui, les Québécois connaissent aujourd’hui un « catholicisme populaire » caractérisé par la multiplication des formes de spiritualité. Ce concept de « religion à la carte » avait été abordé par le chercheur dans le cadre d’une étude publiée en 2002.
L’éternel « fond judéo-chrétien » continue de nourrir la foi et l’imaginaire des Québécois puisque la grande majorité d’entre eux continue de croire en Dieu, à la divinité de Jésus et à la vie après la mort. De plus, trois Québécois sur quatre affirment prier à l’occasion en privé et deux Québécois sur quatre le font au moins une fois par semaine.
Les Québécois sont également plus critiques que les autres envers leur religion. Les deux tiers des catholiques pratiquants du Québec souhaiteraient que leur Église fasse preuve de plus d’ouverture d’esprit à l’égard de leurs besoins spirituels.
SOURCE / http://vitamivero.free.fr/spip/spip.php?article1363
Avec 85 % de personnes qui affichent leur appartenance au catholicisme il y a encore de l’espoir pour le Québec.
Mais il semble que le problème se situe plutôt au niveau de la pratique religieuse puisque dans les années 60, il y avait encore 80% de pratiquants réguliers contre 22% aujourd’hui (ce qui est toutefois moins pire qu’en France puisque chez nous la pratique religieuse serait de seulement 5 à 10% selon les régions).
Je pense donc qu’il s’agit moins d’un problème culturel que d’un problème spirituel et que c’est général : comment en effet peut on rester vraiment catholique sans vivre de la Présence réelle qui nous est donnée à la communion ?
Il me semble que c’est là la vraie question de fond que nous devrions tous nous poser…
En communion de prières, spécialement pour le Cardinal Ouellet, avec nos frères et soeurs du Québec qui auront l’an prochain le privilège d’accueillir le congrès eucharistique international.
Philippe
Philippe-Antoine- Avec les anges
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Re: Texte du Mémoire de Mgr Ouellet à LIRE !
Il faut prier inlassablement pour que l'Esprit Saint souffle sur les cendres refroidies et que renaisse le Feu de l'Amour !
Union de prières !
Union de prières !
Danielle- Enfant de Dieu
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