Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
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Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
Mis à jour: 18/02/2013
Québec, nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage
Touchés de plein fouet par le chômage, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à vouloir s'exiler au Québec, rare pays qui ne connaît pas la crise, mais la "Belle Province" n'offre qu'un visa de 18 mois maximum que seuls 30% arrivent à prolonger.
Le Canada, qui propose chaque année 14 000 visas aux Français âgés de 18 à 35 ans, voit les demandes exploser pour le Québec. Mi-février, l'Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), qui fait le lien entre Paris et Québec, avait déjà accordé plus 10 000 permis de travail provisoire.
Si les étudiants sont toujours nombreux à se porter candidats pour poursuivre leurs études outre-atlantique, les demandeurs d'emploi sont venus grossir les rangs ces quatre dernières années, dans l'espoir de trouver là-bas ce qu'ils n'arrivent pas à trouver ici. Le Québec les accueille toutes branches confondues. Les jeunes titulaires d'un BAC +2, BAC +3, ou même apprentis sont les bienvenus.
Il faut dire que l'économie canadienne se porte plutôt bien: un taux de chômage de 7% en janvier dont 13,5% de jeunes, selon les chiffres de Statistique Canada, contre 10% en France dont près de 25% chez les jeunes.
De surcroît, les jeunes français sont appréciés par les Québécois. Question de langue, mais pas seulement. "Les Québécois considèrent que les Français sont bien formés par rapport aux ressortissants des autres pays", explique Frédéric Lefret, secrétaire général de l'OFQJ. Il estime qu'en moins d'un mois, un Français peut trouver "un boulot intéressant".
Certains partent avec une convention de stage, d'autres à l'aventure pour y chercher un job d'été. Mais "si on accepte de commencer avec un petit salaire, tout est possible", ajoute M. Lefret.
Des opportunités
Après un an au chômage, des centaines de CV envoyés sans succès, Mathieu, 28 ans, a décidé de tenter l'aventure: "Je suis allé plusieurs fois au Québec. Non seulement on y parle français mais en plus il y a de l'emploi partout. Un café sur deux cherche un serveur".
Sur une dizaine de demandes envoyées, ce diplômé en communication et en immobilier a décroché six mois de stage dans une entreprise de communication.
Mathieu ne sera pas payé par l'entreprise mais par Pôle emploi, le service public français de l'emploi. Un accord officialisé en 2012 entre Pôle Emploi et l'OFQJ permet en effet aux jeunes demandeurs d'emploi (jusqu'à 35 ans) de partir faire un stage au Québec sans perdre leurs indemnités chômage en France.
Clara Sanberro, 22 ans, Bac+2 en communication, est allée un mois sur place en repérage. Elle y retourne l'été prochain pour un CDD de deux mois dans le journalisme: "Si je devais rester en France, je reprendrais mes études. BAC+2, ça ne vaut rien ici. Au Québec, le fait que j'aie un diplôme français, c'est déjà ça".
La jeune femme espère évidemment y faire son trou. Mais rien de sûr. Au-delà du visa temporaire, seuls 30% des jeunes arrivent à rester plus longtemps.
Au Québec, la communauté française comprend 110 000 personnes parmi les 8 millions d'habitants.
"Naturellement, je serais plutôt aller vers l'Espagne", avoue Virginie Manus, 27 ans, qui part pour un an. "Je n'ai jamais mis les pieds au Québec, mais c'est là où se trouvent les opportunités". Au chômage depuis un an, elle a cherché en vain dans le secteur de la communication culturelle: "trouver un boulot en France, regrette-t-elle, sans piston, c'est juste impossible".
Si comme la grande majorité de jeunes partis, ne serait-ce qu'un an au Québec, Virginie Manus revient en France, elle aura au moins enrichi son CV d'une expérience de "mobilité internationale". Un atout supplémentaire dans sa recherche d'un emploi stable.
Par Emmanuelle Hausler/AFP
Québec, nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage
Touchés de plein fouet par le chômage, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à vouloir s'exiler au Québec, rare pays qui ne connaît pas la crise, mais la "Belle Province" n'offre qu'un visa de 18 mois maximum que seuls 30% arrivent à prolonger.
Le Canada, qui propose chaque année 14 000 visas aux Français âgés de 18 à 35 ans, voit les demandes exploser pour le Québec. Mi-février, l'Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), qui fait le lien entre Paris et Québec, avait déjà accordé plus 10 000 permis de travail provisoire.
Si les étudiants sont toujours nombreux à se porter candidats pour poursuivre leurs études outre-atlantique, les demandeurs d'emploi sont venus grossir les rangs ces quatre dernières années, dans l'espoir de trouver là-bas ce qu'ils n'arrivent pas à trouver ici. Le Québec les accueille toutes branches confondues. Les jeunes titulaires d'un BAC +2, BAC +3, ou même apprentis sont les bienvenus.
Il faut dire que l'économie canadienne se porte plutôt bien: un taux de chômage de 7% en janvier dont 13,5% de jeunes, selon les chiffres de Statistique Canada, contre 10% en France dont près de 25% chez les jeunes.
De surcroît, les jeunes français sont appréciés par les Québécois. Question de langue, mais pas seulement. "Les Québécois considèrent que les Français sont bien formés par rapport aux ressortissants des autres pays", explique Frédéric Lefret, secrétaire général de l'OFQJ. Il estime qu'en moins d'un mois, un Français peut trouver "un boulot intéressant".
Certains partent avec une convention de stage, d'autres à l'aventure pour y chercher un job d'été. Mais "si on accepte de commencer avec un petit salaire, tout est possible", ajoute M. Lefret.
Des opportunités
Après un an au chômage, des centaines de CV envoyés sans succès, Mathieu, 28 ans, a décidé de tenter l'aventure: "Je suis allé plusieurs fois au Québec. Non seulement on y parle français mais en plus il y a de l'emploi partout. Un café sur deux cherche un serveur".
Sur une dizaine de demandes envoyées, ce diplômé en communication et en immobilier a décroché six mois de stage dans une entreprise de communication.
Mathieu ne sera pas payé par l'entreprise mais par Pôle emploi, le service public français de l'emploi. Un accord officialisé en 2012 entre Pôle Emploi et l'OFQJ permet en effet aux jeunes demandeurs d'emploi (jusqu'à 35 ans) de partir faire un stage au Québec sans perdre leurs indemnités chômage en France.
Clara Sanberro, 22 ans, Bac+2 en communication, est allée un mois sur place en repérage. Elle y retourne l'été prochain pour un CDD de deux mois dans le journalisme: "Si je devais rester en France, je reprendrais mes études. BAC+2, ça ne vaut rien ici. Au Québec, le fait que j'aie un diplôme français, c'est déjà ça".
La jeune femme espère évidemment y faire son trou. Mais rien de sûr. Au-delà du visa temporaire, seuls 30% des jeunes arrivent à rester plus longtemps.
Au Québec, la communauté française comprend 110 000 personnes parmi les 8 millions d'habitants.
"Naturellement, je serais plutôt aller vers l'Espagne", avoue Virginie Manus, 27 ans, qui part pour un an. "Je n'ai jamais mis les pieds au Québec, mais c'est là où se trouvent les opportunités". Au chômage depuis un an, elle a cherché en vain dans le secteur de la communication culturelle: "trouver un boulot en France, regrette-t-elle, sans piston, c'est juste impossible".
Si comme la grande majorité de jeunes partis, ne serait-ce qu'un an au Québec, Virginie Manus revient en France, elle aura au moins enrichi son CV d'une expérience de "mobilité internationale". Un atout supplémentaire dans sa recherche d'un emploi stable.
Par Emmanuelle Hausler/AFP
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 25748
Localisation : Québec -Canada
Inscription : 25/03/2008
Re: Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
Bonjour Gilles, ma fille et son compagnon souhaiterait s'expatrier car ils ne trouvent pas de travail ici en Belgique. Y-a-t-il un organisme qui pourrait les aider?
En attendant, ils vont suivre prochainement des cours d'anglais afin de mettre toutes les chances de leur côté. La vie actuelle est vraiment dure pour des petits jeunes.
Merci pour tes infos.
Patricia
En attendant, ils vont suivre prochainement des cours d'anglais afin de mettre toutes les chances de leur côté. La vie actuelle est vraiment dure pour des petits jeunes.
Merci pour tes infos.
Patricia
Chaton8- Aime le Rosaire
- Messages : 797
Age : 61
Localisation : Belgique
Inscription : 18/02/2010
Re: Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
[quote="Chaton8" ]Bonjour Gilles, ma fille et son compagnon souhaiterait s'expatrier car ils ne trouvent pas de travail ici en Belgique. Y-a-t-il un organisme qui pourrait les aider?
En attendant, ils vont suivre prochainement des cours d'anglais afin de mettre toutes les chances de leur côté. La vie actuelle est vraiment dure pour des petits jeunes.
Merci pour tes infos.
Patricia [/quote]
Mise à jour il y a 47 minutes samedi 1er décembre 2012
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Les jeunes Français se ruent vers le Québec
Trois jours. C'est le temps qu'il a fallu pour que s'envolent les visas du Programme Vacances Travail (PVT) ouverts aux jeunes Français de 18 à 35 ans pour 2013.
Il s'agit d'un record. Quelque 30 000 personnes ont tenté de mettre la main sur les 6750 PVT sur le site de l'Ambassade du Canada à Paris au début du mois de novembre. Les médias français se font largement écho de cet engouement, la plupart du temps de façon dithyrambique.
Une fois arrivés, la réalité est toutefois plus contrastée, entre facilité déconcertante et embûches nombreuses.
Un emploi à la première candidature...
Pour Benoît Schmautz et sa conjointe Mathilde, l'immigration ressemble à un rêve éveillé. À leur arrivée, ils ont commencé par le côté vacances du permis en visitant les quatre coins du Québec, avant de passer au côté travail en cherchant un emploi à Montréal, un mois après leur arrivée.
Au premier curriculum vitae envoyé, elle a trouvé un emploi dans son domaine. Lui a pris son temps, afin de se réorienter vers la photographie plutôt que de continuer sa précédente carrière en relations publiques. Et il a réussi. « On m'a donné ma chance, alors que je n'ai pas vraiment d'expérience », relate-t-il au sujet de son emploi dans un magasin de photographie. « C'est un peu idyllique, mais non, il n'y a aucun problème », décrit-il, presque étonné.
« On s'était mis dans l'optique qu'on était immigrés et qu'on aurait à faire face à pas mal de problèmes. On s'était préparé à devoir se battre. » — Benoît Schmautz
Refus en série
Leslie Humblot Photo : Florent Daudens / Radio-Canada
Trouver un travail est toutefois loin d'être acquis, comme en témoigne Leslie Humblot. Arrivée en 2009 avec en poche sa maîtrise en lettres et plusieurs années d'expérience en tant que médiatrice culturelle dans un théâtre - ce qui l'a amené à travailler sur plusieurs auteurs québécois, dont Wajdi Mouawad -, elle pensait pouvoir oeuvrer dans son domaine.
Mais les refus se sont rapidement accumulés : « J'entendais toujours que je n'avais pas d'expérience au Québec. On me disait : "Votre CV est intéressant, mais on ne sait pas si vous allez vous habituer aux conditions de travail". ». Et d'ajouter : « Je comprends les craintes des employeurs, mais c'est comme avec n'importe qui. On parle la même langue et on est des êtres humains » qui peuvent communiquer si des ajustements sont nécessaires.
« Je me suis vite rendu compte que j'étais face à un mur, j'ai déchanté au bout de deux mois. » — Leslie Humblot
En voyant fondre ses économies, elle se rabat sur un boulot de serveuse au bout de quatre mois. Elle assure ainsi ses arrières, mais le temps qu'il lui reste au Québec s'étiole. Découragée, elle opte pour un style déjanté dans ses lettres de motivation. Avec une expérience québécoise en plus grâce à son emploi dans la restauration, les portes s'ouvrent. Elle décroche un poste d'adjointe administrative en avril, un mois avant la fin de son PVT.
La jeune immigrante ne cache rien à son employeur et l'informe tout de suite qu'elle doit demander un visa de perfectionnement après son PVT. Celui-ci accepte de la soutenir en lui accordant le contrat de travail nécessaire pour obtenir ce visa.
Les embûches administratives
Les choses se sont ensuite gâtées. Sa demande de résidence permanente ayant pris plus longtemps que les 18 mois de son nouveau visa, elle a dû en demander un autre, essuyer un refus, réhabiliter son statut grâce au visa de son conjoint, pour finalement décrocher le précieux papier. Et y laisser 7000 $ en frais de visa pour deux.
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Colas Wohlfahrt
Quant à Colas Wohlfahrt et Emmanuelle Etur, ils se sont vus accusés d'être restés illégalement au Canada, ont dû arrêter de travailler pendant deux mois et retirer leur fille de l'école. Et ce, parce que Citoyenneté et Immigration Canada s'est trompé d'adresse. Leur situation est aujourd'hui rétablie, non sans des pertes financières et une attente éprouvante.
Ceux qui ont eu des démêlés avec Immigration Canada soulignent l'importance de garder scrupuleusement trace de toutes leurs démarches auprès de l'immigration. Ainsi, si Colas Wohlfahrt n'avait pas gardé une copie de son dossier, il aurait été incapable de prouver que l'erreur d'adressage provenait du gouvernement.
Même son de cloche du côté de Leslie Humblot : « Il faut toujours prendre le numéro de l'agent à qui vous parlez et l'heure de l'appel. Ça permet de prouver que vous avez fait les démarches, et eux enregistrent tous les appels ».
Un bilan lucide
Problèmes ou pas, tous restent positifs face à leur expérience. « C'est beaucoup de coups sur la [figure], beaucoup de remises en question. Mais ça fait du bien, c'est le but de l'immigration », analyse Leslie Humblot. Elle évoque de « sacrés défis pour le couple » lors des moments de doute; défis relevés puisque leur union a tenu.
« Ça m'a fait grandir et prendre d'autres tournures professionnelles que je ne regrette pas forcément. » — Leslie Humblot
Benoît Schmautz estime de son côté qu'« il ne faut pas partir pour les mauvaises raisons ».
« On en voit beaucoup qui disent "Je pars parce que c'est la crise en Europe". Oui, le marché du travail est plus flexible, mais il ne faut pas s'attendre à l'eldorado non plus. C'est un projet qui doit se préparer. » — Benoît Schmautz
Il note que l'anglais se fait très présent à Montréal, « un facteur à prendre en compte si on veut immigrer » dans la métropole. Et aussi que la concurrence est rude, tant par rapport aux autres immigrants qu'aux étudiants qui travaillent à temps partiel. « On n'est pas plus attendus que les autres », note celui qui envisage de s'installer en région dans les prochains mois.
Tous louent leurs employeurs, qui les ont soutenus. « Ils ne s'arrêtent pas juste au diplôme. À l'image des Québécois, ils sont accueillants », estime Mme Humblot, qui répond d'un oui sans ambages lorsqu'on lui demande si elle veut faire sa vie ici.
Elle est aujourd'hui résidente permanente, et conseille aux nouveaux arrivants d'entamer les démarches pour le devenir dès le début. C'est d'ailleurs ce qu'a fait Benoît Schmautz avant de venir, tandis que Colas Wohlfahrt y songe. Trois couples qui ont choisi de rester, donc, même s'il n'y avait plus le mot « vacances » dans leur visa.
Pour joindre l'auteur : florent.daudens@radio-canada.ca
En attendant, ils vont suivre prochainement des cours d'anglais afin de mettre toutes les chances de leur côté. La vie actuelle est vraiment dure pour des petits jeunes.
Merci pour tes infos.
Patricia [/quote]
Mise à jour il y a 47 minutes samedi 1er décembre 2012
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Les jeunes Français se ruent vers le Québec
Trois jours. C'est le temps qu'il a fallu pour que s'envolent les visas du Programme Vacances Travail (PVT) ouverts aux jeunes Français de 18 à 35 ans pour 2013.
Il s'agit d'un record. Quelque 30 000 personnes ont tenté de mettre la main sur les 6750 PVT sur le site de l'Ambassade du Canada à Paris au début du mois de novembre. Les médias français se font largement écho de cet engouement, la plupart du temps de façon dithyrambique.
Une fois arrivés, la réalité est toutefois plus contrastée, entre facilité déconcertante et embûches nombreuses.
Un emploi à la première candidature...
Pour Benoît Schmautz et sa conjointe Mathilde, l'immigration ressemble à un rêve éveillé. À leur arrivée, ils ont commencé par le côté vacances du permis en visitant les quatre coins du Québec, avant de passer au côté travail en cherchant un emploi à Montréal, un mois après leur arrivée.
Au premier curriculum vitae envoyé, elle a trouvé un emploi dans son domaine. Lui a pris son temps, afin de se réorienter vers la photographie plutôt que de continuer sa précédente carrière en relations publiques. Et il a réussi. « On m'a donné ma chance, alors que je n'ai pas vraiment d'expérience », relate-t-il au sujet de son emploi dans un magasin de photographie. « C'est un peu idyllique, mais non, il n'y a aucun problème », décrit-il, presque étonné.
« On s'était mis dans l'optique qu'on était immigrés et qu'on aurait à faire face à pas mal de problèmes. On s'était préparé à devoir se battre. » — Benoît Schmautz
Refus en série
Leslie Humblot Photo : Florent Daudens / Radio-Canada
Trouver un travail est toutefois loin d'être acquis, comme en témoigne Leslie Humblot. Arrivée en 2009 avec en poche sa maîtrise en lettres et plusieurs années d'expérience en tant que médiatrice culturelle dans un théâtre - ce qui l'a amené à travailler sur plusieurs auteurs québécois, dont Wajdi Mouawad -, elle pensait pouvoir oeuvrer dans son domaine.
Mais les refus se sont rapidement accumulés : « J'entendais toujours que je n'avais pas d'expérience au Québec. On me disait : "Votre CV est intéressant, mais on ne sait pas si vous allez vous habituer aux conditions de travail". ». Et d'ajouter : « Je comprends les craintes des employeurs, mais c'est comme avec n'importe qui. On parle la même langue et on est des êtres humains » qui peuvent communiquer si des ajustements sont nécessaires.
« Je me suis vite rendu compte que j'étais face à un mur, j'ai déchanté au bout de deux mois. » — Leslie Humblot
En voyant fondre ses économies, elle se rabat sur un boulot de serveuse au bout de quatre mois. Elle assure ainsi ses arrières, mais le temps qu'il lui reste au Québec s'étiole. Découragée, elle opte pour un style déjanté dans ses lettres de motivation. Avec une expérience québécoise en plus grâce à son emploi dans la restauration, les portes s'ouvrent. Elle décroche un poste d'adjointe administrative en avril, un mois avant la fin de son PVT.
La jeune immigrante ne cache rien à son employeur et l'informe tout de suite qu'elle doit demander un visa de perfectionnement après son PVT. Celui-ci accepte de la soutenir en lui accordant le contrat de travail nécessaire pour obtenir ce visa.
Les embûches administratives
Les choses se sont ensuite gâtées. Sa demande de résidence permanente ayant pris plus longtemps que les 18 mois de son nouveau visa, elle a dû en demander un autre, essuyer un refus, réhabiliter son statut grâce au visa de son conjoint, pour finalement décrocher le précieux papier. Et y laisser 7000 $ en frais de visa pour deux.
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Colas Wohlfahrt
Quant à Colas Wohlfahrt et Emmanuelle Etur, ils se sont vus accusés d'être restés illégalement au Canada, ont dû arrêter de travailler pendant deux mois et retirer leur fille de l'école. Et ce, parce que Citoyenneté et Immigration Canada s'est trompé d'adresse. Leur situation est aujourd'hui rétablie, non sans des pertes financières et une attente éprouvante.
Ceux qui ont eu des démêlés avec Immigration Canada soulignent l'importance de garder scrupuleusement trace de toutes leurs démarches auprès de l'immigration. Ainsi, si Colas Wohlfahrt n'avait pas gardé une copie de son dossier, il aurait été incapable de prouver que l'erreur d'adressage provenait du gouvernement.
Même son de cloche du côté de Leslie Humblot : « Il faut toujours prendre le numéro de l'agent à qui vous parlez et l'heure de l'appel. Ça permet de prouver que vous avez fait les démarches, et eux enregistrent tous les appels ».
Un bilan lucide
Problèmes ou pas, tous restent positifs face à leur expérience. « C'est beaucoup de coups sur la [figure], beaucoup de remises en question. Mais ça fait du bien, c'est le but de l'immigration », analyse Leslie Humblot. Elle évoque de « sacrés défis pour le couple » lors des moments de doute; défis relevés puisque leur union a tenu.
« Ça m'a fait grandir et prendre d'autres tournures professionnelles que je ne regrette pas forcément. » — Leslie Humblot
Benoît Schmautz estime de son côté qu'« il ne faut pas partir pour les mauvaises raisons ».
« On en voit beaucoup qui disent "Je pars parce que c'est la crise en Europe". Oui, le marché du travail est plus flexible, mais il ne faut pas s'attendre à l'eldorado non plus. C'est un projet qui doit se préparer. » — Benoît Schmautz
Il note que l'anglais se fait très présent à Montréal, « un facteur à prendre en compte si on veut immigrer » dans la métropole. Et aussi que la concurrence est rude, tant par rapport aux autres immigrants qu'aux étudiants qui travaillent à temps partiel. « On n'est pas plus attendus que les autres », note celui qui envisage de s'installer en région dans les prochains mois.
Tous louent leurs employeurs, qui les ont soutenus. « Ils ne s'arrêtent pas juste au diplôme. À l'image des Québécois, ils sont accueillants », estime Mme Humblot, qui répond d'un oui sans ambages lorsqu'on lui demande si elle veut faire sa vie ici.
Elle est aujourd'hui résidente permanente, et conseille aux nouveaux arrivants d'entamer les démarches pour le devenir dès le début. C'est d'ailleurs ce qu'a fait Benoît Schmautz avant de venir, tandis que Colas Wohlfahrt y songe. Trois couples qui ont choisi de rester, donc, même s'il n'y avait plus le mot « vacances » dans leur visa.
Pour joindre l'auteur : florent.daudens@radio-canada.ca
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 25748
Localisation : Québec -Canada
Inscription : 25/03/2008
Re: Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
Merci Gilles pour tes infos, je vais les transférer à ma fille
Chaton8- Aime le Rosaire
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Age : 61
Localisation : Belgique
Inscription : 18/02/2010
Re: Québec : nouvel eldorado pour les jeunes Français au chômage...
Mis à jour le 02/01/2013
Les maisons historiques de la place de Paris et le château Frontenac en arrière-plan, dans le quartier du Petit-Champlain, à Québec. Crédits photo : Philippe Roy/Philippe Roy / Epicureans
Les Français s'exilent de plus en plus au Québec
La «Nouvelle-France» attire pour la facilité d'y trouver un emploi ou la qualité de ses universités.
«Au Québec, il n'y a pas de stress. En France, l'ambiance est lourde, l'actualité pesante. Ici, les nouvelles sont positives.» Cédric Marty, boulanger de 29 ans originaire de l'Aveyron, savoure son nouveau bonheur. Il vit à Montréal depuis six mois. Il travaille dans une chaîne de boulangeries où l'ambiance et les conditions de travail sont meilleures qu'en France. «J'ai un visa de travail de deux ans. Je ferai un bilan à la fin, mais je pense rester au Québec», lance-t-il, l'accent chantant.
Un avis que partage Gaëlle Mazé, une jeune Bretonne de Quimper, licenciée en biologie. «J'aime le pays. Le climat est chaleureux. Je me sens chez moi. J'ai envie de travailler au Musée d'histoire naturelle de Toronto», explique-t-elle. À l'instar de cette jeune femme de 23 ans, les Français sont «dingues du Québec», comme l'a titré récemment le Journal de Montréal. Ils partent pour la Nouvelle-France dans un exode sans précédent.
Chaque année, l'ambassade du Canada à Paris met 6750 permis vacances-travail (PVT, des visas temporaires d'un an) à la disposition des Français de 18 à 35 ans. À la mi-novembre 2012, ils se sont envolés en 48 heures. Du jamais-vu! En 2010, il avait fallu un mois et en 2006 près d'un semestre. «On note une forte augmentation du nombre d'immigrants du continent européen. Cette progression s'explique par un volume plus élevé de nouveaux arrivants (…) de France», souligne une toute récente note du ministère de l'Immigration du Québec.
Des «clandestins français»
Près de 4000 Français ont officiellement immigré au Québec pour les neuf premiers mois de 2012. Ils étaient 2400 pour la même période en 2011. S'y ajoutent les 6750 «PVTistes» et au moins autant d'expatriés avec d'autres types de visas temporaires, ainsi que 10.000 étudiants dans les universités québécoises (un chiffre en forte hausse). «Et c'est compter sans les clandestins français. J'en connais énormément», chuchote Gaëlle. «Mon visa est expiré, mais je ne veux pas retourner en France. Tout est plus simple ici pour trouver du travail», dit Romain, serveur sans papiers dans un restaurant montréalais.
Environ 150.000 de nos compatriotes vivent dans le pays. Le président de l'association Accueil français de Québec, Georges Mosser, confie: «Depuis un semestre, le nombre de demandes de renseignements de Français par courriel a doublé, avec une augmentation sensible des artisans ou des petits entrepreneurs, qui font un voyage d'étude avant de faire le grand saut.»
«Ah la french invasion! C'est une immigration audible», dit en riant le député néodémocrate Alexandre Boulerice. Les autorités québécoises veulent des Français jeunes et diplômés. Les Québécois, eux, n'apprécient pas forcément ces cousins à la grammaire «parfaite», qui agace.
L'immigration française est rarement fiscale; moins de 2% sont des investisseurs. Les raisons n'en sont pas moins essentiellement économiques, liées à l'emploi, même si une majorité, sans doute par fierté, s'en défend. Si le Canada attire, c'est parce que le taux de chômage n'y est que de 7,2%, un taux réel, sans traitement administratif. Les procédures d'embauche sont simples et dénicher une «jobine», un «petit boulot», est facile.
Pour les immigrants à la recherche d'un travail qualifié, et malgré un déficit de main-d'œuvre, l'ultraprotectionnisme des employeurs québécois impose vite des limites. Si «le Canada offre beaucoup d'opportunités professionnelles», relève Julie Meunier, administratrice du site pvtistes.net, elle met en garde contre l'eldorado présenté par certains médias.
Par Ludovic Hirtzmann
Les maisons historiques de la place de Paris et le château Frontenac en arrière-plan, dans le quartier du Petit-Champlain, à Québec. Crédits photo : Philippe Roy/Philippe Roy / Epicureans
Les Français s'exilent de plus en plus au Québec
La «Nouvelle-France» attire pour la facilité d'y trouver un emploi ou la qualité de ses universités.
«Au Québec, il n'y a pas de stress. En France, l'ambiance est lourde, l'actualité pesante. Ici, les nouvelles sont positives.» Cédric Marty, boulanger de 29 ans originaire de l'Aveyron, savoure son nouveau bonheur. Il vit à Montréal depuis six mois. Il travaille dans une chaîne de boulangeries où l'ambiance et les conditions de travail sont meilleures qu'en France. «J'ai un visa de travail de deux ans. Je ferai un bilan à la fin, mais je pense rester au Québec», lance-t-il, l'accent chantant.
Un avis que partage Gaëlle Mazé, une jeune Bretonne de Quimper, licenciée en biologie. «J'aime le pays. Le climat est chaleureux. Je me sens chez moi. J'ai envie de travailler au Musée d'histoire naturelle de Toronto», explique-t-elle. À l'instar de cette jeune femme de 23 ans, les Français sont «dingues du Québec», comme l'a titré récemment le Journal de Montréal. Ils partent pour la Nouvelle-France dans un exode sans précédent.
Chaque année, l'ambassade du Canada à Paris met 6750 permis vacances-travail (PVT, des visas temporaires d'un an) à la disposition des Français de 18 à 35 ans. À la mi-novembre 2012, ils se sont envolés en 48 heures. Du jamais-vu! En 2010, il avait fallu un mois et en 2006 près d'un semestre. «On note une forte augmentation du nombre d'immigrants du continent européen. Cette progression s'explique par un volume plus élevé de nouveaux arrivants (…) de France», souligne une toute récente note du ministère de l'Immigration du Québec.
Des «clandestins français»
Près de 4000 Français ont officiellement immigré au Québec pour les neuf premiers mois de 2012. Ils étaient 2400 pour la même période en 2011. S'y ajoutent les 6750 «PVTistes» et au moins autant d'expatriés avec d'autres types de visas temporaires, ainsi que 10.000 étudiants dans les universités québécoises (un chiffre en forte hausse). «Et c'est compter sans les clandestins français. J'en connais énormément», chuchote Gaëlle. «Mon visa est expiré, mais je ne veux pas retourner en France. Tout est plus simple ici pour trouver du travail», dit Romain, serveur sans papiers dans un restaurant montréalais.
Environ 150.000 de nos compatriotes vivent dans le pays. Le président de l'association Accueil français de Québec, Georges Mosser, confie: «Depuis un semestre, le nombre de demandes de renseignements de Français par courriel a doublé, avec une augmentation sensible des artisans ou des petits entrepreneurs, qui font un voyage d'étude avant de faire le grand saut.»
«Ah la french invasion! C'est une immigration audible», dit en riant le député néodémocrate Alexandre Boulerice. Les autorités québécoises veulent des Français jeunes et diplômés. Les Québécois, eux, n'apprécient pas forcément ces cousins à la grammaire «parfaite», qui agace.
L'immigration française est rarement fiscale; moins de 2% sont des investisseurs. Les raisons n'en sont pas moins essentiellement économiques, liées à l'emploi, même si une majorité, sans doute par fierté, s'en défend. Si le Canada attire, c'est parce que le taux de chômage n'y est que de 7,2%, un taux réel, sans traitement administratif. Les procédures d'embauche sont simples et dénicher une «jobine», un «petit boulot», est facile.
Pour les immigrants à la recherche d'un travail qualifié, et malgré un déficit de main-d'œuvre, l'ultraprotectionnisme des employeurs québécois impose vite des limites. Si «le Canada offre beaucoup d'opportunités professionnelles», relève Julie Meunier, administratrice du site pvtistes.net, elle met en garde contre l'eldorado présenté par certains médias.
Par Ludovic Hirtzmann
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
- Messages : 25748
Localisation : Québec -Canada
Inscription : 25/03/2008
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