Ce que mariage veut dire….
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Ce que mariage veut dire….
Ce que mariage veut dire….
10 septembre 2012
Si les mots ont un sens, le mariage, tel qu’il sera désormais défini après la loi sur « le mariage pour tous », ( « le mariage peut être contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe ») n’aura plus grand-chose à voir avec le mariage catholique, qui célèbre l’union entre un homme et une femme: un seul terme, donc, mais deux définitions radicalement différentes. La nouvelle loi viendrait ainsi terminer un processus de sécularisation progressif commencé en 1792, avec l’institution d’un mariage par l’officier d’état civil remplaçant les registres paroissiaux.
Quoi de plus normal, dira-t-on? La société s’autonomise du religieux, et désormais les deux sphères, la religieuse et la civile, fonctionnent de manière totalement distincte, voire indifférente l’une à l’autre. Les catholiques peuvent bien continuer à célébrer leurs mariages, avec la signification qu’ils y apportent, et les maires le leur, sans que personne ne se gêne…
Pas de mariage à l’église sans passer par la mairie
Sauf que de cette racine commune, il restait encore un signe dans le droit français: l’obligation, pour l’Eglise, comme pour toute religion d’ailleurs, en France, de se marier à la mairie avant de se marier religieusement. On l’ignore souvent, mais le non-respect de cette règle est constitutive d’un délit : « tout ministre d’un culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil sera puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ». (code pénal art. 433.21).
A l’époque, il s’agissait d’en finir avec la mainmise de l’ Eglise sur la société, et obliger ainsi les catholiques non républicains à bien passer devant le maire… Ironie de l’histoire, non seulement l’Église a accepté cette situation, mais elle en a même fait un point fort de sa théologie du mariage, en inscrivant ainsi le mariage catholique dans une réalité sociale, ce qui permet de donner une dimension civile à ce sacrement.
L’État doit-il continuer à contrôler le mariage religieux?
Dès lors que l’on ne met plus les mêmes choses derrière le mot mariage, pourquoi donc garder ce lien, s’interrogent certains ? Des personnalités comme Guy Coq y voient un archaïsme, l’Etat n’ayant pas à contrôler le mariage religieux. D’autres catholiques, plus extrêmes, menacent de désormais boycotter le mariage civil, et donc passer outre cette obligation, une manière, pour eux, d’entrer en dissidence par rapport à la nouvelle loi… En bref, vous ne respectez pas notre conception, on ne respecte pas votre loi.
Sauf que l’on ne voit pas bien ce que l’Etat perdrait à ce changement, alors qu’il n’est pas certain que l’Eglise, elle, y gagnerait beaucoup. Sauf à accélérer encore un peu plus son exclusion totale de la société. Les rites font partie de la culture, et la fonction de la religion a toujours été de célébrer ces rites, marquant ainsi les rendez-vous importants de la société. Doit-elle y renoncer totalement ? Comme le notait Benoît XVI, dans Lumière du monde, « l’existence chrétienne ne doit pas devenir une sphère archaïque, que je maintiens d’une manière ou d’une autre et ou je vis en quelque sorte à côté de la modernité ». Évidemment, dans des sociétés non chrétiennes, la chose est peu aisée : comment la foi peut-elle s’approprier les formes de modernité sans se perdre ?
L’exemple des premiers chrétiens
Sans doute gagnerait-on à remonter encore plus en amont dans l’histoire du mariage. Avant d’être une institution gérée par l’Eglise, le mariage, dans les premiers siècles du christianisme, était imposé par le code romain. Que faisaient alors les chrétiens ? Et bien, ils se mariaient « comme tout le monde », selon les coutumes et les lois en vigueur. Pas tout à fait comme tout le monde cependant : ils refusaient les dispositions contraires à leur foi, comme par exemple l’exclusion des esclaves du mariage. Et les offrandes aux idoles étaient remplacées par leurs prières au Christ. Une disposition qui a permis l’entrée des prêtres dans les maisons. Et accéléré la christianisation du monde romain.
Lacroix
10 septembre 2012
Si les mots ont un sens, le mariage, tel qu’il sera désormais défini après la loi sur « le mariage pour tous », ( « le mariage peut être contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe ») n’aura plus grand-chose à voir avec le mariage catholique, qui célèbre l’union entre un homme et une femme: un seul terme, donc, mais deux définitions radicalement différentes. La nouvelle loi viendrait ainsi terminer un processus de sécularisation progressif commencé en 1792, avec l’institution d’un mariage par l’officier d’état civil remplaçant les registres paroissiaux.
Quoi de plus normal, dira-t-on? La société s’autonomise du religieux, et désormais les deux sphères, la religieuse et la civile, fonctionnent de manière totalement distincte, voire indifférente l’une à l’autre. Les catholiques peuvent bien continuer à célébrer leurs mariages, avec la signification qu’ils y apportent, et les maires le leur, sans que personne ne se gêne…
Pas de mariage à l’église sans passer par la mairie
Sauf que de cette racine commune, il restait encore un signe dans le droit français: l’obligation, pour l’Eglise, comme pour toute religion d’ailleurs, en France, de se marier à la mairie avant de se marier religieusement. On l’ignore souvent, mais le non-respect de cette règle est constitutive d’un délit : « tout ministre d’un culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil sera puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ». (code pénal art. 433.21).
A l’époque, il s’agissait d’en finir avec la mainmise de l’ Eglise sur la société, et obliger ainsi les catholiques non républicains à bien passer devant le maire… Ironie de l’histoire, non seulement l’Église a accepté cette situation, mais elle en a même fait un point fort de sa théologie du mariage, en inscrivant ainsi le mariage catholique dans une réalité sociale, ce qui permet de donner une dimension civile à ce sacrement.
L’État doit-il continuer à contrôler le mariage religieux?
Dès lors que l’on ne met plus les mêmes choses derrière le mot mariage, pourquoi donc garder ce lien, s’interrogent certains ? Des personnalités comme Guy Coq y voient un archaïsme, l’Etat n’ayant pas à contrôler le mariage religieux. D’autres catholiques, plus extrêmes, menacent de désormais boycotter le mariage civil, et donc passer outre cette obligation, une manière, pour eux, d’entrer en dissidence par rapport à la nouvelle loi… En bref, vous ne respectez pas notre conception, on ne respecte pas votre loi.
Sauf que l’on ne voit pas bien ce que l’Etat perdrait à ce changement, alors qu’il n’est pas certain que l’Eglise, elle, y gagnerait beaucoup. Sauf à accélérer encore un peu plus son exclusion totale de la société. Les rites font partie de la culture, et la fonction de la religion a toujours été de célébrer ces rites, marquant ainsi les rendez-vous importants de la société. Doit-elle y renoncer totalement ? Comme le notait Benoît XVI, dans Lumière du monde, « l’existence chrétienne ne doit pas devenir une sphère archaïque, que je maintiens d’une manière ou d’une autre et ou je vis en quelque sorte à côté de la modernité ». Évidemment, dans des sociétés non chrétiennes, la chose est peu aisée : comment la foi peut-elle s’approprier les formes de modernité sans se perdre ?
L’exemple des premiers chrétiens
Sans doute gagnerait-on à remonter encore plus en amont dans l’histoire du mariage. Avant d’être une institution gérée par l’Eglise, le mariage, dans les premiers siècles du christianisme, était imposé par le code romain. Que faisaient alors les chrétiens ? Et bien, ils se mariaient « comme tout le monde », selon les coutumes et les lois en vigueur. Pas tout à fait comme tout le monde cependant : ils refusaient les dispositions contraires à leur foi, comme par exemple l’exclusion des esclaves du mariage. Et les offrandes aux idoles étaient remplacées par leurs prières au Christ. Une disposition qui a permis l’entrée des prêtres dans les maisons. Et accéléré la christianisation du monde romain.
Lacroix
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