Chaque année, les marins de Galice célèbrent la Vierge du Carmen

par **sylvia** Dim 12 Aoû 2012 - 16:15

La Vierge des pêcheurs

Chaque année, à la mi-juillet, les marins de Galice célèbrent leur sainte patronne, la Vierge du Carmen. Balade en mer au son des cornemuses.

La musique retentit, au timbre des binious, gagne le pont du sardinier sur lequel sont regroupés de nombreux marins. Un prêtre en robe blanche vient de donner sa bénédiction, on largue les amarres. En famille, entre amis, seul, de tous les âges, les marins de Cangas, petite ville du sud-ouest de la Galice, ont rendu le 16 juillet dernier hommage à leur sainte patronne : la Vierge du Carmen, dont une effigie trône à l'avant du galion.

Aux pieds de la Madone, les matelots ont déposé des couronnes de fleurs et des bouquets. Derrière le sardinier, tout autour, une centaine d'embarcations, escortes de toutes tailles, font retentir leurs sirènes. Toutes ont été décorées pour l'occasion, et des centaines de drapeaux multicolores s'étirent dans le vent. Direction la plage de Santa Marta, un village abritant une chapelle dédiée à la Vierge du Carmen. La traversée dure près d'une demi-heure. Puis sirènes et cornemuses se taisent. Le prêtre retourne au micro, livre une oraison pour les marins disparus. Emotion.

Les vieux loups de mer se recueillent, les plus jeunes aussi. « Christ prend pitié », répètent-ils ensemble. Le père bénit les couronnes de fleurs et l'on jette les offrandes par-dessus bord. « Par gros temps, nous prions la Vierge, explique Agustin, un homme au regard bleu sombre et à la peau tannée, elle nous accompagne lorsque nous sommes en mer. Et l'on dit qu'elle a accompli quelques miracles. » Une poignée de minutes encore suspendues, puis le sardinier amorce un virage. Demi-tour, suivi de sa cohorte. Bientôt, les familles rejoindront le port. Elles auront vécu un important moment collectif, réunies, toutes générations confondues. Ce soir, sans doute feront-elles griller des sardines dans les rues autour de l'église, priant pour que la Vierge du Carmen protège les leurs, une année de plus.