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UNE SAINTE MODELE:CONJOINTE ET MERE

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Message par p13843 Lun 16 Juil 2007 - 2:06

UNE SAINTE MODELE:CONJOINTE ET MERE Sm_400_anna_maria





Il est des femmes mystiques de toutes catégories: célibataires, religieuses, épouses et mères. C’est parmi ce dernier groupe que se place l’Italienne Anna Maria Taïgi, une des plus grandes mystiques de la chrétienté, qui a vécu à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, et fut proclamée bienheureuse en 1920.
Fille Giannetti, épouse Taïgi


Anna Maria Giannetti naît à Sienne, la cité de la grande Catherine, au centre de l’Italie, en 1769. Fille unique de commerçants qui avaient connu l’aisance autrefois, mais l’avaient perdue.
Pour se refaire une existence, la famille se transporte à Rome où elle s’était déjà rendue à l’occasion du Jubilé de 1775. Les Giannetti sont gens de foi, et Anna grandit, belle, gentille, travailleuse, dévouée à ses parents. Mais, à cette époque, Rome traversait une crise économique, si bien que le père d’Anna Maria ne fit pas fortune comme il l’espérait. Les parents décidèrent donc de placer leur fille, alors âgée de treize ans, auprès d’une riche dame de la noblesse: Maria Serra Marini. La fillette, grâce à ses manières aimables et à ses dons, conquit rapidement l’affection et l’estime de sa patronne. Elle restera dans cette maison jusqu’à l’âge de vingt ans, en 1790, date à laquelle elle se marie. Elle épouse un majordome, Domenico Taïgi, de huit ans son aîné. D’après les témoignages, c’est un homme grand, robuste, bien planté, de caractère jovial, sympathique, mais aussi un peu fruste, têtu et impulsif. Quel contraste avec Anna Maria, fine, délicate, sensible! Il était cependant pratiquant, de bonnes mœurs, et grand travailleur. Malgré les différences marquées entre les deux époux, le mariage d’Anna Maria et de Domenico Taïgi fut profondément serein, grâce à la douceur et à la compréhension de l’épouse, qui savait apaiser les sautes d’humeur et les emportements de son mari et apprécier ses qualités. Domenico lui-même affirmait qu’il régnait constamment chez eux «une paix de paradis».
L’employeur de Domenico, le prince Chigi, appréciait le jeune homme et lui voulait du bien; il donna donc un petit appartement aux jeunes époux. C’est là que naquirent les enfants et que commença le merveilleux colloque d’Anna Maria avec le Seigneur.
Les premiers temps du mariage sont heureux et sans souci. Anna Maria a laissé son travail et se consacre entièrement à sa nouvelle maison et à son mari. C’est une jeune épouse, comme tant d’autres, d’une grande foi, certes, mais très gaie, se passionnant pour les beaux vêtements, les saines distractions comme la musique, le théâtre, les promenades.
Une élection divine impérative: Je t’ai destinée à convertir et à consoler


Mais survient bientôt le grand changement. Un jour de janvier 1791, Anna Maria se rend à la basilique St-Pierre en compagnie de son mari. En entrant, son regard croise celui d’un prêtre: elle éprouve alors un bouleversement intérieur imprévu, le désir de changer de vie et de se consacrer à Dieu. Le prêtre, de son côté, entend une voix intérieure lui demandant de regarder la jeune femme: «Observe cette jeune femme; un jour, elle s’adressera à toi; tu dois la convertir, ce sera une sainte, car tel est mon choix.» Le prêtre, Angelo Verardi, est vicaire à l’église San Marcello de Bologne, où le mariage d’Anna Maria a été célébré. Il a la réputation de mener «une vie de sainteté». Après cette rencontre, Anna Maria ressent plus vivement encore le désir de changer de vie. Quelques mois plus tard, ne parvenant pas à trouver la paix, Anna Maria décide de se confesser pour voir clair en elle, et se rend à l’église de San Marcello. Et là, elle trouve Padre Angelo, qui l’accueille avec ces paroles: «Enfin! Te voilà!»
Commence alors une sainte amitié: Anna Maria ouvre son cœur au prêtre qu’elle verra souvent désormais. Grâce à son aide, elle prend de plus en plus conscience de sa propre vocation et de sa destinée dans le plan de Dieu. Le changement est radical et rapide: finis, riches vêtements et bijoux; terminés théâtre, promenades et divertissements. Dorénavant, son habillement sera des plus simples; elle va mener une vie austère, en renonçant au monde. Communion quotidienne, lecture de l’Evangile et prière, voilà tous les désirs d’Anna Maria. Et commence cette vie mystique hors du commun, un colloque avec le Seigneur qui durera jusqu’à sa mort. «Je t’ai destinée à convertir les âmes, et à consoler les personnes de toute condition», lui déclare le Seigneur.
Anna Maria demande le consentement de son mari pour un tel changement de vie; Domenico l’accorde. Du moment que la vie conjugale et familiale se poursuivait normalement, il ne fit jamais obstacle aux désirs de sa femme. Maria vit l’intervention divine dans cette prompte acceptation. D’ailleurs, elle ne se soustraira jamais aux devoirs qui incombent à l’épouse et à la mère de nombreux enfants, sachant toujours concilier les exigences personnelles de recueillement intérieur avec le dévouement à sa famille et au prochain en général. C’est pourquoi le Cardinal pourra dire qu’«elle est une des figures les plus attachantes parmi les saintes des temps modernes».
Le don du «soleil»


La vie d’Anna Maria comme la vie des saints et des mystiques est constellée à la fois de lourdes croix et de joies indescriptibles. Ce qui fait d’elle une exception et la place parmi les mystiques les plus comblées de la chrétienté, est un don qu’elle a reçu, le don du «soleil»: Un soir, au début de l’année 1791, aux premiers temps de son expérience mystique, alors qu’elle se trouvait seule dans sa chambre, recueillie dans la prière, Anna Maria vit devant elle une grande lumière resplendissante, comme un soleil à peine voilé de légers nuages. La jeune femme crut tout d’abord à une attaque diabolique. Elle se déplaça et se frotta les yeux, mais en vain; le soleil était toujours là, même les jours suivants, si bien qu’elle s’habitua à sa présence. Ce soleil mystérieux, qui se tenait toujours à une distance de «douze pieds» environ, trois pieds au-dessus de sa tête, devait accompagner Anna Maria, où qu’elle aille, de nuit comme de jour, jusqu’à la fin de sa vie. Pendant quarante-sept ans le cercle lumineux fut une source intarissable d’informations surnaturelles concernant aussi bien le passé, le présent et l’avenir. Avec le temps, le soleil se fit toujours plus lumineux, jusqu’à atteindre le resplendissement de «sept soleils réunis». «C’est un miroir que je te montre, pour que tu comprennes le bien et le mal», lui déclara le Seigneur. Anna Maria précisa aussi que «dans le disque, il y avait une figure assise, d’une infinie dignité et majesté, dont la tête était tournée vers le ciel, comme dans l’immobilité de l’extase; de son front sortaient deux rayons lumineux verticaux.» Cette figure symbolisait évidemment la sagesse. Il y avait aussi dans le «soleil», l’image d’une couronne d’épines, et d’une croix, signifiant l’incarnation de Jésus. En soi, le soleil symbolise le divin, c’est-à-dire, la Trinité. «En ce soleil, défilaient des images, comme on peut en voir dans une lanterne magique», explique encore Anna Maria. Toujours très équilibrée, et pleine de bon sens, Anna Maria accepta cette manifestation surnaturelle avec humilité, et s’en servit exclusivement pour le prochain. Pendant pratiquement un demi-siècle, Anna Maria Taïgi vit se dérouler, dans son soleil, les événements sociaux et politiques de toute l’Europe, particulièrement en relation avec les vicissitudes de l’Eglise.
Le Cardinal Pedicini témoigne: «Il ne fait aucun doute que là, résidait d’une manière spéciale la divinité. En effet, grâce à ce don extraordinaire et encore inconnu, la Servante de Dieu jouissait de la connaissance scientifique de Dieu de toute chose pour autant qu’une âme transmetteuse puisse la posséder. Don de Paradis, don que seuls ont les bienheureux là où ils sont, d’une manière béatifique plus absolue. Il est sûr que Dieu avait établi son siège dans le cœur de sa servante, Il lui confiait ses plus grands secrets.»
Des annonces prophétiques précises à profusions


Les images qu’elle percevait ne sont pas fruits de l’illusion ou de l’imagination. Elle dépeint avec une rigoureuse exactitude des lieux qu’elle n’a jamais visités, en Italie ou en d’autres pays; elle fait le portrait de personnes qu’elle n’a jamais rencontrées; elle prophétise même des événements qui se réaliseront comme elle l’avait annoncé. Parmi les nombreux événements historiques, citons seulement la défaite de l’armée napoléonienne en Russie, la conquête de l’Algérie par la France, la guerre de Grèce, la révolution de 1830 à Paris, la libération des esclaves dans les Amériques, la destinée de mainte monarchie européenne, la fin de diverses nations et la naissance de certaines autres, les catastrophes naturelles et les épidémies. Citons aussi le pontificat de Giovanni Mastai Ferretti, qui n’était pas encore cardinal quand Anna Maria mourut, en 1837. Elle prophétisa, non seulement son pontificat, qui devait débuter neuf ans après la mort de notre bienheureuse, mais aussi les points fondamentaux, tant sur le plan théologique que sur le plan historique, qui le caractérisèrent, à une époque où ils étaient loin d’être prévisibles. Par exemple, la tension entre le gouvernement italien et les Etats Pontificaux, qui aboutit à la suppression du pouvoir temporel, les mouvements révolutionnaires qui accompagnèrent son long pontificat dont elle donna la durée exacte, à savoir, trente-deux ans, ses rapports avec les différents souverains d’Europe et leur évolution dans leur complexité. Elle annonça aussi les tribulations que connaîtraient Pie IX et l’Eglise à cause de forces politiques hostiles, les réformes voulues par lui (par exemple l’ouverture aux laïcs dans le domaine administratif), l’affection que le peuple ne cesserait de lui témoigner, et pour conclure, une mort paisible, dans son lit.
Quant à Napoléon, elle suivit non seulement les divers événements de sa vie, mais elle prophétisa aussi sa mort à Sainte-Hélène, et décrivit ses obsèques, comme si elle y était présente.
Parmi les milliers d’événements historiques prophétisés par Anna Maria, citons seulement la mort prématurée, inattendue, à l’âge de quarante-huit ans, de l’empereur de Russie, Alexandre, survenue le 1er décembre 1825 en Crimée. Elle en fut informée bien avant, sans que survienne quoi que ce soit d’extraordinaire pour elle qui était habituée à prophétiser des décennies et des décennies avant toute éventuelle vérification. Le fait fut rapporté par le général Alessandro Micheaud, aide de camp de l’empereur, à l’évêque d’Acqui Modesto Contratto; ce dernier en rendit témoignage sous serment.
Citons encore le meurtre du Père général de l’ordre de la Sainte Trinité et de son secrétaire alors qu’ils se trouvaient en Espagne dans la province de Castille, au temps de l’invasion du pays par les Français, événement dramatique également «vu» par Anna Maria. Notre mystique en fit une description détaillée à son confesseur, le Père Ferdinand. Celui-ci, à son tour, le relata à toute sa communauté, qui en fut consternée. Anna Maria jouissait d’une telle estime auprès des membres de cet ordre et dans toute la ville de Rome, que personne ne mit en doute ce qu’elle avait révélé à son confesseur. La confirmation arriva un mois plus tard, par l’intermédiaire d’une lettre d’Espagne, qui décrivait les faits en des termes identiques à ceux employés par Anna Maria.
Aucun des événements prédits par Anna Maria selon ce qu’elle «voyait» dans son miroir, ne s’est trouvé démenti. Les relations qu’elle fit sur la vie de nombreuses personnes, aussi bien que sur des faits historiques, sont incalculables; c’est ce qui résulte, d’ailleurs, de la Positio super virtutibus relative au procès canonique qui devait aboutir à la béatification d’Anna Maria. La Positio contient une infinité de témoignages sur ce sujet.
Bien qu’Anna Maria ne fasse jamais étalage de son don extraordinaire de prophétie et n’en parle exclusivement que sur la demande de son confesseur ou d’autres prêtres, elle ne put le cacher. Un grand nombre de personnes s’adressaient à elle, pour être éclairées, conseillées et réconfortées. Elle apportait son secours de toutes les façons, partout où c’était possible, soit en donnant des détails précis sur une maladie, les remèdes et les résultats envisageables, soit en prévoyant des situations à venir en cernant les états d’âme de vivants ou de défunts. Elle intercédait toujours par la prière et exhortait ses visiteurs à faire de même. En fait, ce «soleil» révélait à Anna Maria, l’âme des êtres humains dans ses plus profonds secrets. Elle se servit tant et tant de fois de cette faculté pour conduire ou reconduire ces âmes à Dieu. En fait, nombreux furent ceux qui, ayant constaté que rien ne lui était caché, se fièrent à elle comme guide de leur vie spirituelle. Ce fut le cas de Don Raffaele Natali, prêtre qui fut très lié à Anna Maria. Grâce à elle, à ses indications d’une précieuse exactitude, il sut corriger ses défauts.

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Message par p13843 Lun 16 Juil 2007 - 2:08

Epouse mystique et mère de famille


Une autre caractéristique à côté de ce soleil qui ne la quittait jamais, fut ses mystérieux colloques avec le Seigneur auxquels Maria était conviée, dans les moments les plus imprévisibles et les occasions les plus diverses: tout à coup, quelles que fussent ses occupations, elle était ravie au monde matériel et transportée dans les sphères spirituelles ineffables, devenant insensible à tout ce qui l’entourait. Ces extases étaient si fréquentes qu’Anna Maria, très consciente de ses devoirs d’épouse et de mère, se trouvait parfois contrainte — comme le relate son confesseur — à contester amoureusement la volonté de son Epoux dans une intimité très libre: «Seigneur, laissez-moi en paix; je suis mère de famille…» Ces abandons divins («saints voyages» comme les définissait son confesseur) formaient le lieu privilégié pour les révélations, au cours desquelles «lui étaient communiqués les arcanes les plus secrets de l’Eglise, ou de l’intention pour laquelle elle priait». En fait, au sortir de chaque extase, Anna Maria recevait les réponses demandées et se trouvait ainsi informée sur des événements dont elle n’aurait normalement rien pu savoir. Outre les images qu’elle voyait dans le soleil, ses sources d’information surgissaient de ses colloques directs avec son céleste Epoux.
Anna Maria réussit à concilier pleinement une vie mystique intense avec les obligations d’une vie conjugale et familiale: elle eut sept enfants, et, compte tenu de leurs modestes ressources, elle dut travailler sans relâche. Elle avait, en outre, un mari très exigeant qui, chez lui, requérait toutes les attentions de sa femme, ne tolérant ni retard, ni négligence dans la vie domestique. «Elle ne se querellait jamais, je le déclare à la gloire de Dieu, moi qui ai passé quarante-huit ans avec cette âme bénie. Nous avons vécu dans une paix continuelle, dans un paradis.» Telle fut la déclaration de Domenico Taïgi au procès de béatification. Ce n’est pas par hasard qu’Anna Maria, «mère de famille», toujours disponible pour qui avait besoin d’elle, soit encore l’objet d’une dévotion populaire instinctive très intense, particulièrement de la part des épouses et des mères. Elle s’occupa personnellement de la formation spirituelle et religieuse de ses enfants, insistant sur l’importance du travail, l’oisiveté étant pour elle la mère de tous les vices. De plus, elle les habitua à l’accompagner dans ses fréquentes visites auprès des pauvres et des malades. Anna Maria avait de nombreuses relations parmi les gens haut placés et riches, qui avaient recours à elle pour une aide, des conseils, des prières. Elle aurait pu obtenir très facilement des avantages pour ses enfants, mais elle ne voulut jamais le faire. Elle ne se préoccupait aucunement de leur faire gravir l’échelle sociale; elle voulait seulement qu’ils fussent de bons chrétiens, généreux, honnêtes et travailleurs.
Il nous faut signaler que les problèmes et les souffrances ne manquèrent pas au foyer des Taïgi: ils connurent une très grande pauvreté selon les circonstances politiques et sociales, la maladie …; trois enfants moururent en bas âge. Autant de croix qu’Anna Maria accepta d’un cœur joyeux pour les faire accepter par son mari et ses enfants. Au cours de sa journée chargée de travail, elle trouvait du temps pour tout et pour tous: son mari et ses enfants, les vieux parents, les malades, les nécessiteux, la prière, les lectures, les tâches domestiques, les travaux de couture pris sur son temps de sommeil afin d’équilibrer le budget.
Anna Maria était pleine de zèle, toujours prête à prier et à faire des cadeaux à ceux qui se montraient méchants envers elle ou médisants. Certains faisaient courir le bruit qu’elle était une espèce d’exaltée ou de sorcière. En pareils cas, elle devait souvent calmer la colère de son mari, qui avait l’habitude de se déchaîner, tout au moins en paroles, quand il entendait dire du mal de sa femme. Une fois même, Anna Maria dut se démener pour obtenir la libération d’une voisine que son mari avait fait emprisonner pour diffamation envers sa femme.
Lorsque la République fut proclamée à Rome en 1798, le Pape dut partir en exil et ce fut le début d’une période très difficile; en effet, la famine sévit dans les Etats pontificaux. Anna Maria dut faire la queue chaque jour, parmi d’innombrables indigents, pour procurer du travail à sa famille. Elle-même s’activait encore plus que d’habitude, confectionnant chaussures, vêtements de femme, corsets. Cependant, on ne l’entendit jamais se plaindre.
Grâce à ses travaux, Anna Maria fit la connaissance de Maria Luisa, reine d’Etrurie; grâce à ses prières, cette dernière fut guérie de son épilepsie. La reine l’avait en si haute estime qu’elle devint une fidèle amie et l’invita avec insistance à venir s’installer dans son palais avec toute sa famille. Anna Maria refusa catégoriquement, comme en mainte occasion, ainsi que le déclare, dans le procès de béatification, don Raffaele Natali: «Je déclare que nombreux furent ceux qui, ayant reçu des grâces notoires par son intercession, voulurent la récompenser généreusement. Anna Maria refusa toujours, même lorsqu’elle se trouva, à plusieurs reprises, dans la plus grande misère. Elle agit ainsi pour deux raisons: tout d’abord, pour ne pas mélanger les œuvres de Dieu avec des intérêts; ensuite, pour ne pas s’éloigner de la voie la plus sûre qu’est la pauvreté, bien que son confesseur lui ait dit, dans divers cas, qu’elle pouvait accepter une aide discrète.»
Elle refusa ainsi l’offre d’hospitalité pour elle et toute sa famille, faite par le cardinal Carlo Maria Pedicini qui fut pour elle un ami et confident pendant plus de vingt ans. Elle fut bien des fois secourue par la Providence envers laquelle elle avait une confiance absolue et à laquelle elle s’abandonnait dans la plus grande sérénité, même aux moments les plus difficiles. Les personnes qui lui étaient redevables de bienfaits se sentaient poussées à soutenir Anna Maria et sa famille par des offrandes, à des moments particuliers, sans qu’elle ait rien demandé. D’ailleurs, Anna Maria ne retenait pour elle que l’indispensable, distribuant le surplus à plus pauvre qu’elle

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