L’Église face à la pénurie des prêtres
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L’Église face à la pénurie des prêtres
L’Église face à la pénurie des prêtres
1 juillet 2012
Si le Vatican n’a plus personne pour assurer la sous-traitance divine, où allons-nous! Si au moins le Vatican pouvait être délocaliser pour être ré-installé dans un continent plus enclin à recevoir le don de la foi qu’ils proposent vendent à chaque instant… Mais même pas! Plusieurs possibilités: le sacerdoce ne fait plus rêver, ou alors une vie de célibat est devenue inenvisageable pour les plus croyants, peut être que le salaire finalement ne convient pas tant que cela… Bref, quelles qu’en soient les raisons, même dans la religion, c’est la crise actuellement.
INFOGRAPHIE – L’Église de France, qui avait cessé depuis quatre décennies d’appeler au sacerdoce, revoit sa stratégie.
«Stable dans le trop peu», confie le père Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France. Il commente, sur fond de «manque chronique de prêtres», le cru 2012 des ordinations de prêtres catholiques.
Ce week-end ou au cours de cette année, ils seront en effet 96 séminaristes à devenir prêtres. Il y en avait 112 en 2011. Soit une moyenne en France d’une centaine d’ordinations par an depuis une dizaine d’années. Ou un prêtre par diocèse, même si certains n’ont pas eu d’ordination depuis plus de dix ans. Les disparités sont énormes, notamment entre diocèses ruraux et diocèses urbains. Le diocèse de Saint-Flour, dans le Cantal, n’avait pas eu d’ordinations depuis 2004, il aura un nouveau prêtre cette année.
À cette centaine d’ordinations, il faut ajouter une cinquantaine d’ordinations de prêtre, religieux, appartenant à des congrégations - comme les dominicains, trois cette année - ou à des «communautés nouvelles», comme «l’Emmanuel», d’inspiration charismatique, qui compte cinq nouveaux prêtres.
Pour l’avenir, on sait déjà que l’année 2013 ne sera pas bonne puisque seulement 76 séminaristes diocésains sont ordonnés diacres en 2012. Le diaconat est la dernière étape avant l’ordination sacerdotale qui intervient un an plus tard.
La «stabilité» est donc avérée pour les années passées, mais elle n’est pas garantie pour l’avenir. D’autant que la stabilité acquise avant 2000 (autour de 120 ordinations par an) est passée au milieu de la dernière décennie à une centaine. Elle pourrait donc encore franchir un nouveau palier dans la décennie qui vient.
Sur le terrain, cette pénurie, compensée, ici et là, par d’heureux exemples, est une vraie crise. L’âge médian des 14.000 prêtres français est en effet supérieur à 75 ans. Ce qui signifie concrètement, pour le clergé français, qu’il y a autant de prêtres plus âgés de 75 ans, que de prêtres âgés de moins de 75 ans… Sans cynisme - mais contraint par le réalisme que les évêques connaissent bien pour présider régulièrement des obsèques de prêtres -, le père Podvin conclut: «On compte aujourd’hui huit décès de prêtres pour une ordination.»
«Le mot “vocation” n’est plus un tabou»
Il y a encore une dizaine d’années, cette tendance n’inquiétait pas certains évêques. Ils estimaient que «les laïcs allaient prendre le relais» autour de quelques prêtres. Mais il apparaît aujourd’hui, dans les rangs épiscopaux, que «l’on ne se résout plus à ce qu’il n’y ait plus de prêtres», confie un expert du dossier. «Il y a encore quelques résistances, mais le mot “vocation” n’est plus un tabou. On ne peut plus se contenter de rester les bras ballants, il faut maintenant oser proposer aux jeunes ce chemin du sacerdoce», reconnaît-il en demandant de ne pas être cité tant le sujet est douloureux dans les rangs épiscopaux. Plusieurs visions de l’Église s’affrontent sur l’identité du prêtre et sur son rôle.
Ainsi, ce prélat d’une très importante ville du sud-est de la France qui a refusé, il y a peu, une petite dizaine de candidats qui souhaitaient devenir prêtres. Sans doute ces jeunes, à l’aise avec le col romain et la soutane, ne cadraient pas vraiment avec la «bonne» vision ecclésiale. Le cas n’est pas isolé.
Car «il ne faut pas se leurrer, continue ce spécialiste, même si aucun évêque n’a de recette miracle, les vocations naissent et se développent essentiellement dans des familles catholiques pratiquantes». Ajoutant que «les entrées au séminaire sont directement corrélées au nombre de pratiquants: sans pratique religieuse vivante, pas de vocation».
Dernier axiome: «Moins il y a de jeunes… moins il y a de jeunes!», explique cet expert. Il pointe telle communauté, très en vogue il y a encore quinze ans qui l’est moins aujourd’hui. Et telle autre, alors modeste, qui a actuellement le vent en poupe. Ainsi la communauté Saint-Martin: de facture très classique, elle attire beaucoup.
Source: Lefigaro.fr
http://lesmoutonsenrages.fr/2012/07/01/leglise-face-a-la-penurie-des-pretres/
1 juillet 2012
Si le Vatican n’a plus personne pour assurer la sous-traitance divine, où allons-nous! Si au moins le Vatican pouvait être délocaliser pour être ré-installé dans un continent plus enclin à recevoir le don de la foi qu’ils proposent vendent à chaque instant… Mais même pas! Plusieurs possibilités: le sacerdoce ne fait plus rêver, ou alors une vie de célibat est devenue inenvisageable pour les plus croyants, peut être que le salaire finalement ne convient pas tant que cela… Bref, quelles qu’en soient les raisons, même dans la religion, c’est la crise actuellement.
INFOGRAPHIE – L’Église de France, qui avait cessé depuis quatre décennies d’appeler au sacerdoce, revoit sa stratégie.
«Stable dans le trop peu», confie le père Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France. Il commente, sur fond de «manque chronique de prêtres», le cru 2012 des ordinations de prêtres catholiques.
Ce week-end ou au cours de cette année, ils seront en effet 96 séminaristes à devenir prêtres. Il y en avait 112 en 2011. Soit une moyenne en France d’une centaine d’ordinations par an depuis une dizaine d’années. Ou un prêtre par diocèse, même si certains n’ont pas eu d’ordination depuis plus de dix ans. Les disparités sont énormes, notamment entre diocèses ruraux et diocèses urbains. Le diocèse de Saint-Flour, dans le Cantal, n’avait pas eu d’ordinations depuis 2004, il aura un nouveau prêtre cette année.
À cette centaine d’ordinations, il faut ajouter une cinquantaine d’ordinations de prêtre, religieux, appartenant à des congrégations - comme les dominicains, trois cette année - ou à des «communautés nouvelles», comme «l’Emmanuel», d’inspiration charismatique, qui compte cinq nouveaux prêtres.
Pour l’avenir, on sait déjà que l’année 2013 ne sera pas bonne puisque seulement 76 séminaristes diocésains sont ordonnés diacres en 2012. Le diaconat est la dernière étape avant l’ordination sacerdotale qui intervient un an plus tard.
La «stabilité» est donc avérée pour les années passées, mais elle n’est pas garantie pour l’avenir. D’autant que la stabilité acquise avant 2000 (autour de 120 ordinations par an) est passée au milieu de la dernière décennie à une centaine. Elle pourrait donc encore franchir un nouveau palier dans la décennie qui vient.
Sur le terrain, cette pénurie, compensée, ici et là, par d’heureux exemples, est une vraie crise. L’âge médian des 14.000 prêtres français est en effet supérieur à 75 ans. Ce qui signifie concrètement, pour le clergé français, qu’il y a autant de prêtres plus âgés de 75 ans, que de prêtres âgés de moins de 75 ans… Sans cynisme - mais contraint par le réalisme que les évêques connaissent bien pour présider régulièrement des obsèques de prêtres -, le père Podvin conclut: «On compte aujourd’hui huit décès de prêtres pour une ordination.»
«Le mot “vocation” n’est plus un tabou»
Il y a encore une dizaine d’années, cette tendance n’inquiétait pas certains évêques. Ils estimaient que «les laïcs allaient prendre le relais» autour de quelques prêtres. Mais il apparaît aujourd’hui, dans les rangs épiscopaux, que «l’on ne se résout plus à ce qu’il n’y ait plus de prêtres», confie un expert du dossier. «Il y a encore quelques résistances, mais le mot “vocation” n’est plus un tabou. On ne peut plus se contenter de rester les bras ballants, il faut maintenant oser proposer aux jeunes ce chemin du sacerdoce», reconnaît-il en demandant de ne pas être cité tant le sujet est douloureux dans les rangs épiscopaux. Plusieurs visions de l’Église s’affrontent sur l’identité du prêtre et sur son rôle.
Ainsi, ce prélat d’une très importante ville du sud-est de la France qui a refusé, il y a peu, une petite dizaine de candidats qui souhaitaient devenir prêtres. Sans doute ces jeunes, à l’aise avec le col romain et la soutane, ne cadraient pas vraiment avec la «bonne» vision ecclésiale. Le cas n’est pas isolé.
Car «il ne faut pas se leurrer, continue ce spécialiste, même si aucun évêque n’a de recette miracle, les vocations naissent et se développent essentiellement dans des familles catholiques pratiquantes». Ajoutant que «les entrées au séminaire sont directement corrélées au nombre de pratiquants: sans pratique religieuse vivante, pas de vocation».
Dernier axiome: «Moins il y a de jeunes… moins il y a de jeunes!», explique cet expert. Il pointe telle communauté, très en vogue il y a encore quinze ans qui l’est moins aujourd’hui. Et telle autre, alors modeste, qui a actuellement le vent en poupe. Ainsi la communauté Saint-Martin: de facture très classique, elle attire beaucoup.
Source: Lefigaro.fr
http://lesmoutonsenrages.fr/2012/07/01/leglise-face-a-la-penurie-des-pretres/
sylvia- Avec les anges
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