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La Nuit Obscure de l'Âme...

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Manuela
Gilles
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Message par Gilles Jeu 30 Sep 2010 - 15:26

La Nuit Obscure de l'Âme... Homme_triste

La Nuit Obscure de l'Ame...

La nuit obscure de l’âme. Ce phénomène décrit un mal dont les plus grands chrétiens ont de temps à autre souffert. C’est le mal qui poussa David à inonder son oreiller de larmes. C’est le mal qui fit gagner à Jérémie le surnom de « Prophète pleureur ». C’est le mal qui affligea tellement Martin Luther que sa mélancolie menaça de le détruire. Ce n’est pas une dépression comme les autres, c’est une dépression qui est liée à une crise de foi, une crise qui se manifeste lorsqu’on a le sentiment que Dieu est absent ou lorsqu’on laisse naître un sentiment d’abandon de sa part.

La dépression spirituelle est réelle et peut être intense. On se demande comment une personne de foi peut expérimenter de tels bas spirituels ; mais quel que soit ce qui les provoque, cela n’en diminue pas leur réalité. Notre foi n’est pas une action constante. Elle est mobile. Elle vacille. Nous progressons de foi en foi et entre-temps nous pouvons avoir des périodes de doutes où nous nous écrions : « Seigneur, je crois, viens au secours de mon incrédulité ! »

Nous pouvons également penser que la nuit obscure de l’âme est une chose complètement incompatible avec le fruit de l’Esprit, non seulement celui de la foi mais aussi celui de la joie. Une fois que l’Esprit-Saint a inondé nos cœurs d’une joie indescriptible, comment peut-il encore y avoir de la place pour une telle obscurité ? Il est important pour nous de faire la distinction entre le fruit spirituel de la joie et le concept culturel du bonheur. Un chrétien peut avoir de la joie dans son cœur alors qu’il vit une dépression spirituelle dans sa tête. La joie que nous possédons nous soutient à travers ces nuits obscures et n’est pas étouffée par la dépression spirituelle. C’est la joie du chrétien qui survit à tous les moments bas de la vie.

En écrivant aux Corinthiens dans sa seconde lettre, Paul recommande à ses lecteurs l’importance de prêcher et communiquer l’Evangile aux gens. Mais au milieu de tout cela, il rappelle à l’Eglise que le trésor que nous avons reçu de Dieu est un trésor qui n’est pas contenu dans des vases d’or et d’argent, mais dans ce que l’apôtre appelle des « vases de terre ». C’est pour cette raison qu’il dit : « que cette puissance supérieure soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. » Immédiatement après ce rappel, l’apôtre ajoute : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non écrasés ; désemparés, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; nous portons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre corps. » (2 Cor.4:7-10).

Ce passage indique les limites de la dépression que nous expérimentons. La dépression peut être profonde, mais elle n’est pas permanente, ni fatale. Notez que l’apôtre Paul décrit notre condition de manières variées. Il dit que nous sommes « pressés, désemparés, persécutés et abattus ». Ce sont là des images fortes qui décrivent le conflit que les chrétiens doivent endurer ; mais partout où il décrit ce phénomène, il en décrit en même temps les limites. Pressés, mais non écrasés. Désemparés, mais non désespérés. Persécutés, mais non abandonnés. Abattus, mais non perdus.

Nous avons donc cette pression à supporter, mais la pression bien que sévère, ne nous écrase pas. Nous pouvons être confus et désemparés, mais le creux de vague dans lequel ce désarroi nous conduit ne résulte pas en un complet et total désespoir. Même au milieu de la persécution, aussi sérieuse soit-elle, nous ne sommes pas abandonnés. Nous pouvons être submergés et abattus tel que révélé avec Jérémie ; et pourtant nous avons de la place pour la joie. Pensons au prophète Habacuc qui dans sa misère, resta confiant dans ce que malgré les difficultés qu’il subissait, Dieu lui donnerait des pieds semblables à ceux d’une biche, des pieds qui le feraient marcher dans des lieux élevés.
Dans un autre passage, l’apôtre Paul en écrivant aux Philippiens, leur fait la recommandation de n’être « anxieux pour rien » leur disant que le remède à l’anxiété se trouve dans la supplication ; que c’est la paix de Dieu qui apaise notre esprit et fait disparaître l’anxiété. De nouveau, nous pouvons être anxieux, nerveux, inquiets sans finalement nous soumettre à un désespoir ultime.

Cette coexistence de la foi et de la dépression spirituelle est mise en parallèle dans d’autres faits bibliques de circonstances émotionnelles. Il nous est dit qu’il est parfaitement légitime pour les croyants d’avoir du chagrin. Notre Seigneur lui-même était un homme de douleur, il connaissait le chagrin. Mais bien que le chagrin puisse atteindre les racines de nos âmes, il ne doit pas conduire à de l’amertume. Le chagrin est une émotion légitime, parfois même une qualité, mais il ne doit y avoir aucune place dans l’âme pour l’amertume. De la même manière, nous voyons que c’est une bonne chose que d’aller dans la maison de deuil, mais même dans le deuil, ce profond sentiment ne doit donner aucune occasion à la haine. La présence de la foi ne donne aucune garantie d’absence de dépression spirituelle ; cependant, la nuit obscure de l’âme fait toujours place à l’éclat de la lumière du jour de la présence de Dieu.

(Par R.C. Sproul. Traduction par Natacha Moyikoua)

Source: fr.gospeltranslations.org

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Message par Manuela Ven 1 Oct 2010 - 5:57

Bonjour cher Gilles et merci pour cet article.
Beaucoup d`entre nous traverssent cette Nuit obscure de l`Âme et moi aussi.
Je traversse des moments ainsi et je porte la Croix mais j`ai la présence de Dieu et mon chagrin deviens plus léger mais je ne donne pas de place à l`amertume.
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Message par P4572 Ven 1 Oct 2010 - 9:42

Merci Gilles,

Cette réalité si chère à Saint Jean de la croix mérite toute notre attention.

Mais attention c'est de la haute voltige.

Avec nos pauvres ailes, nous ne pouvons voler si haut; à moins que le bon DIEU nous y invite , à moins d'une petite voie, celle d'une petite Thérèse...

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Message par jean-louis Ven 1 Oct 2010 - 10:04

Le traité de référence de ces questions de théologie ascétique et mystique est celui du Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus, "Je veux voir Dieu", éditions du Carmel.

Il s'agit d'une synthèse de la mystique du Carmel, à partir de Ste Thérèse d'Avila, St Jean de la Croix, Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, et Ste Elizabeth de la Trinité.

Parmi les sept demeures successives du chemin mystique, la nuit de l'esprit est la sixième demeure, la septième demeure est le mariage spirituel.

Référence : http://pme.notredamedevie.org/-Bibliographie-.html

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Message par Emmanuel Ven 1 Oct 2010 - 16:34

Bonjour,

Quelle bonne idée, que de parler de la Nuit de l'âme! C'est un sujet si important! Loin d'être effrayant, chaque chrétien devrait aspirer de toute son âme à entrer dans cette épreuve terrible, mais annonciatrice de Lumière merveilleuse.

Oui, la Nuit apporte la guérison de l'âme, elle transforme les âmes en copies vivantes de Jésus. Que de beautés célestes, que de joie, de l'autre côté. Tous les trésors du monde, et toutes les terribles épreuves traversées, paraissent comme un rien, lorsque l'âme se retrouve en présence de Dieu, de l'autre côté.

Oh, comme il nous paraît sôt, alors, ce monde. Comme sont bien peu de choses, ce qui nous préoccupais auparavant! Combien étions-nous étourdis, alors que la Lumière était là, pendant tout ce temps. Lumière bienfaitrice, Lumière comblante, libératrice. Quelle délivrance, que celle de l'oubli de soi, pour se perdre dans l'Amour.

Merci, Jean-Louis, de nous recommander ce beau livre, "Je veux voir Dieu", ainsi que les écrits des saints mystiques du Carmel.

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Message par Gilles Ven 1 Oct 2010 - 16:42

Merci à toutes et à tous d'intervenir sur ce fil de discussion si important. La Nuit Obscure de l'Âme... Thumbup_

Chère Manuela... Merci également pour cette belle image de Notre Seigneur en croix.

Oui la "Nuit de l'âme" est une véritable croix que nous devons tous porter un jour ou l'autre. Restons unis dans la prière.

Gilles. Ville de Québec - Canada cheers
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Message par jean-louis Ven 1 Oct 2010 - 21:42

Une excellente introduction au traité du Père Marie-Eugène, alliant à la fois la simplicité de lecture et des exemples abondants pris dans la vie des saints, c'est le livre un peu ancien (1988) du Frère Ephraïm, le fondateur des Béatitudes, « Le chemin des nuages ou la Folie de Dieu ».

S'agissant de la nuit de l'esprit, ou nuit obscure de l'âme, la sixième demeure, il faut clairement souligner qu'elle ne peut pas s'ouvrir si l'on ne passe pas par « l'union de volonté », qui est la cinquième demeure.

D'un autre côté, on ne peut pas confondre la nuit de l'esprit avec la « nuit des sens », qui porte sur les racines sensibles de l'homme (c'est par exemple la maladie, le deuil, le chômage, etc.) et non sur « les racines de l'âme ».

Dans la nuit des sens, l'objet qui meut l'âme est un objet extérieur, et en quelque sorte matériel, qui en principe est sous le contrôle de l'homme, mais là c'est cet objet lui-même qui prend le contrôle, et la vie sensible de l'homme lui échappe : c'est par exemple le travail que l'on perd, le corps qui se dérègle, un être cher qui disparaît...

Bien entendu tout le monde peut connaître ce genre expérience. Ce n'est une nuit des sens que si l'âme met cette expérience en rapport direct avec son cheminement spirituel. Ce à quoi nous sommes invités par les écritures -- mais évidemment chacun est libre de faire ce rapport. Celui qui ne le fait pas vit une souffrance qui pour lui ne peut avoir de sens.

Dans la nuit de l'esprit par contre, l'objet qui meut l'âme se révèle être Dieu lui-même.
Pourquoi ? Parce que dans la demeure précédente, qui s'interpose entre la nuit des sens et la nuit de l'esprit, la demeure de « l'union de volonté », l'âme à donné à Dieu sa volonté. Dieu s'en autorise pour s'emparer des commandes de l'âme.

Il y a là une véritable révolution psychologique, une mutation psychologique, qui désoriente complètement les facultés de l'âme, lesquelles échappent à son contrôle habituel. Ces facultés sont brutalement déréglées : la volonté bien sûr, mais aussi l'intelligence et la mémoire, et enfin l'imagination, ce dont profite le démon pour intervenir dans le jeu... L'âme est alors totalement dépouillée et nue... Et totalement misérable...

Ce qui va arriver dans l'Avertissement, c'est précisément une plongée de tous les hommes vivant sur terre dans une nuit de l'esprit absolument radicale et très largement impréparée par la plupart.


Dans sa bonté, Dieu est en train d'y préparer le petit reste.

Et je soutiens que le prophétisme actuel, le prophétisme contemporain de tous ces petits prophètes dont on dit trop facilement à mon sens ici que ce sont de « faux prophètes », expression à définir par ailleurs à partir des Écritures (et non à partir d'impressions personnelles), que le prophétisme actuel donc est une organisation parfaitement réfléchie et progressive du petit reste à cette terrible expérience.

Bien amicalement à tous,

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Message par Emmanuel Ven 1 Oct 2010 - 22:48

Merci Jean-Louis,

J'ai bien aimé lire ta belle méditation.

Union de prières,

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Message par Gilles Dim 3 Oct 2010 - 18:45

La Nuit Obscure de l'Âme... 1946389477_1

La déprime spirituelle...

Abbé Jean-Marie Salaün

L’homme blessé par le péché originel dans son intelligence, sa volonté et ses appétits, est un grand malade, même si le baptême lui a redonné une vie nouvelle et l’a guéri partiellement. Il possède encore en lui des penchants au mal, ce fomes peccati - foyer du péché - qu’il lui faut combattre.

Parmi les maladies de l’âme, les pères de l’Église en ont recensé sept, les sept péchés capitaux. Capitaux, car ils sont la tête de beaucoup d’autres péchés plus graves.

L’acédie ou paresse spirituelle
L’acédie est une paresse spirituelle, une dépression d’ordre spirituel qui s'exprime par le dégoût, l'abattement, le découragement, qui enlève à l'âme qui en souffre son élan, son enthousiasme et même son intérêt pour les choses spirituelles, c'est-à-dire pour les actes de la vertu de religion : la prière, la pénitence, la lecture spirituelle, l'étude des vérités religieuses, le culte divin en général. Les Anciens appelaient cette dépression spirituelle acédie.

Origine et nature de l’acédie
Ce sentiment d'ennui qui s'empare soudainement de l'âme et la plonge brusquement dans une tristesse accablante n’était pas inconnu de Cicéron et fut souvent décrit par les poètes romantiques comme Châteaubriand, Alfred de Vigny, et surtout par Baudelaire dans Les Fleurs du mal.

On comprend cependant que l’acédie ait trouvé un terrain d’élection dans les âmes éprises d’un idéal plus élevé. Cassien, Saint Jean Climaque, saint Jean Damascène, Isidore de Séville ont beaucoup étudié l’acédie, en raison de sa fréquence chez les solitaires et les moines.

Saint Thomas d’Aquin, qui a étudié l’acédie avec plus de rigueur que personne, la distingue nettement de la paresse, en lui donnant un sens très précis : la tristesse des biens spirituels, et souligne son effet, qui est d’enlever le goût de l’action.

Épreuve ou maladie spirituelle
L'ennui ou dégoût spirituel, qui prive l'âme de la joie de Dieu peut être soit une épreuve, habituellement passagère, soit une maladie spirituelle extrêmement dangereuse. Il importe donc de savoir discerner.

Comme épreuve dans une âme qui tend à progresser dans l'union avec Dieu, le dégoût des choses spirituelles correspond à ce que les maîtres spirituels appellent la désolation. Bien évidemment celle-ci n’est pas un péché.

Lorsque le dégoût spirituel est un état permanent de l'âme, soit en raison de la négligence à prendre les moyens pour la surmonter, soit en raison de la tiédeur dans laquelle elle s'est laissée tomber, et qui devient une véritable torpeur spirituelle qui la replie sur elle-même, la séparant de plus en plus de Dieu, on se trouve devant une maladie spirituelle extrêmement dangereuse.

Les six filles de l’acédie
L’acédie engendre, dans l'âme, selon saint Grégoire le Grand : la malice, la rancoeur, la pusillanimité, le désespoir, la torpeur vis-à-vis des commandements, le vagabondage de l’esprit autour des choses défendues.

Saint Thomas d’Aquin avec la rigueur d’esprit qui le caractérise explique pourquoi ces six filles ont pour mère l’acédie. S’appuyant sur Aristote qui affirme que personne ne peut rester longtemps sans plaisir, en compagnie de la tristesse, il s’ensuit que la tristesse a deux résultats : elle conduit l’homme à s’écarter de ce qui l’attriste ; et elle le fait passer à d’autres choses en lesquelles il trouve son plaisir. Ainsi ceux qui ne peuvent goûter les choses spirituelles se portent vers les choses corporelles. Dans ce mouvement de fuite par rapport à la tristesse se remarque le processus suivant : d’abord l’homme fuit les choses qui l’attristent ; puis il en vient à combattre les choses qui lui apportent de la tristesse. Or les bien spirituels dont s’attriste l’acédie regardent la fin et les moyens qui conduisent à la fin.

C’est par le désespoir que l’on fuit la fin ; c’est par la pusillanimité que l’on fuit les bien qui regardent la fin, s’il s’agit de biens difficiles, appartenant à la voie des conseils ; et par la torpeur vis-à-vis des commandements, s’il s’agit de biens qui appartiennent à la justice commune. Le combat contre les biens spirituels attristants est parfois mené contre les hommes qui les proposent, et c’est alors la rancoeur ; parfois le combat s’étend aux biens spirituels euxmêmes, ce qui conduit à les détester, et c’est alors la malice proprement dite. Enfin lorsqu’en raison de la tristesse due aux choses spirituelles, on se porte vers les choses extérieures qui procurent du plaisir, la fille de l’acédie est alors la course vagabonde autours des choses défendues.

Les remèdes

Que l’acédie soit une épreuve purificatrice ou une maladie de l'âme, les remèdes sont les mêmes :

1° - Ne pas fuir. C'est la première règle que donne Cassien au sujet de l'acédie : Il est prouvé par l'expérience qu'on ne combat pas l'acédie par la fuite ; mais qu'il faut lui résister pour la surmonter. Ce n’est donc pas en négligeant ses exercices spirituels : prière, examen de conscience, confession, communion et mortification que l’âme sort de cette situation, bien au contraire.

2° - La patience et la confiance. C’est le conseil de saint Bernard : Lors donc que vous vous sentez tombé dans la torpeur, l'acédie et le dégoût, n'entrez pas pour cela en défiance et ne quittez pas vos exercices spirituels ; mais cherchez la main de Celui qui peut vous assister.

3° - Se confier, faire prier pour soi. L'ennui spirituel, le dégoût des choses de Dieu, peut être si grand dans une âme qu'elle se sente incapable de prier, et violemment tentée, dans une sorte de révolte intérieure, de tourner définitivement le dos à Dieu.

Ainsi, on lit dans la vie de saint Bernard ce qui est arrivé à l'un de ses disciples, Geoffroy de Péronne, qui depuis peu de temps s'était consacré au service de Dieu. Envahi de ténèbres intérieures et aussi par le souvenir de ses amis jouissant des plaisirs du monde, de ses parents, de tous les biens qu'il venait d'abandonner, la tentation de découragement qu'il en éprouvait était si rude qu'il ne pouvait s'empêcher de le laisser paraître extérieurement, lui qui auparavant était si enthousiaste.

Un de ses amis s'apercevant de sa tristesse, lui dit : - Que veut dire ceci, Geoffroy ? - Ah! mon frère, lui répondit-il, ma peine est trop grande, j'ai perdu le goût de prier ; jamais plus de ma vie je n'aurai de joie. Voyant l'état déplorable de Geoffroy, son ami pensa recourir à la prière de saint Bernard. Peu de temps après, Geoffroy était tout pacifié, transformé ; la tempête était passée, et il pouvait dire à son ami : - maintenant je t'assure que jamais plus je ne serai triste.

Cette maladie spirituelle, ennemie de la persévérance, explique sans doute un grand nombre de défaillances dans la foi. Étant socialement contagieuse, en raison de la mentalité mondaine dans laquelle elle s'enracine, elle est en très grande part responsable du désintéressement collectif de la religion, qui s'exprime aujourd'hui par la diminution très sensible de la pratique religieuse. C'est donc une maladie spirituelle actuelle, bien qu'elle soit presqu'inconnue sous son ancienne appellation.

Abbé Jean-Marie Salaün

Extrait de La Voix des Clochers n° 16 de septembre-octobre 2010

Source: www.laportelatine.org

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Message par Lune Dim 3 Oct 2010 - 19:24

Je ne connaissais pas cette "nuit obscure de l'âme", disons le terme et ce qu'il en decoule plus profondément puisque de surface le sentiment d'être "abandonnée" par Dieu je l'ai déjà vécu , parfois on se sent bien seul(e)....

Une "dépression spirituelle", c'est quelque part bien trouvé!

C'est dans nos moments douloureux, difficiles, impossibles parfois, qu'on se sent abandonné, au contraire il faut se tourner davantage à Dieu plutôt que le fuir, le renier, lui en vouloir! J'ai fait le contraire fut un temps mais maintenant je m'en rapproche encore plus..

Les Saints nous apprennent tellement ... !

Quoi qu'il en soit là j'ai appris davantage là dessus grâce à vous aussi, merci....
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Message par Gilles Jeu 14 Oct 2010 - 16:02

La Nuit Obscure de l'Âme... Bn257118


La foi à l’épreuve du silence de Dieu...

La foi traverse des épreuves. Michel Souchon, jésuite, rédacteur à la revue Croire Aujourd'hui, nous l'explique

L'expérience du silence de Dieu est fondamentale et fondatrice

La Nuit Obscure de l'Âme... Logocroire_aujLe chemin de la foi traverse des épreuves. Ces épreuves peuvent aider au progrès et à l’approfondissement de la foi. Beaucoup de chrétiens disent que leur prière et leur foi se heurtent au silence de Dieu. Ils ont dit, comme le petit Samuel : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel, 3,10), et ils n’ont pas entendu de réponse.
Cette constatation à peine exprimée, les consolateurs accourent. Ils ressemblent aux amis de Job : Comment pouvez-vous dire que Dieu se tait et vous plaindre de son silence, alors qu’il parle continuellement. Par la magnificence de sa création. Par les événements de nos vies. Par toute personne rencontrée. Par les prophètes, enfin, et surtout par son Fils : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé autrefois aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils » (Hébreux 1,1-2).
Si justes, religieux et bibliques que soient les arguments des consolateurs, nous avons le droit de leur opposer l’entêtement de Job. Dieu parle peut-être à tout le monde, mais ce que j’attends, c’est qu’il me parle à moi. Est-ce trop demander ?
Non, il n’est pas prétentieux de demander une parole personnelle, car Dieu ne parle pas à tous indifféremment. S’il est beaucoup plus qu’une personne à la manière humaine, il n’est pas moins qu’une personne : il parle à chacun en particulier. Beaucoup s’épuisent à imiter, alors que Dieu veut qu’elles inventent leur vie avec lui sur un appel personnel. Dans l’Évangile, le « viens, suis-moi » est à la deuxième personne du singulier, l’appel est adressé à un seul. Ignace de Loyola rêve d’imiter Dominique ou François d’Assise, avant de découvrir sa voie propre, ayant entendu une parole personnelle.
Aussi avons-nous le droit de refuser les bonnes paroles des consolateurs. L’expérience du silence de Dieu est fondamentale et fondatrice. Julien Green note dans son Journal : « Je ne veux pas me parler à moi-même et croire que c’est Dieu qui me parle. Il y a d’abord le silence de Dieu. » Qui d’entre nous n’en a fait l’expérience?



La plainte des pauvres



Jésus, en tout cas, fait l’expérience de l’abandon du Père au cours de sa Passion et sur la croix. Il reprend la plaintes des pauvres qui, dans les psaumes, disent leur désarroi devant le silence de Dieu. Ils s’en plaignent souvent. Les psalmistes ne se résignent pas au silence de Dieu : leur plainte fait partie de leur prière. Exemples :
« Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! » (4,2)
« Mon Dieu, je t’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas. » (22,3)
« Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux. » (86,9)
« Vite, réponds-moi, Seigneur. Je suis à bout de souffle ! Ne me cache pas ton visage. » (143,7)
Ce que demandent les auteurs des psaumes, je crois, c’est moins une parole audible qu’une réponse visible, une intervention en faveur de celui qui le prie ou du peuple qui crie vers lui. À celui dont ils disent : « Il parle et cela est, il commande et cela existe » (Ps 33,9), ils demandent une parole « performative », comme disent les linguistes 1 : « Fais que j’entende au matin ton amour » (Ps 143,Cool. Telle est la parole que demandent les psaumes, active et efficace, cette parole dont le Seigneur dit: « Elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plaît et fait aboutir ce pour quoi je l’avais envoyée » (Isaïe 55,11).

La parole dite à Élie



La Bible ne contient pas seulement des paroles adressées à tous, mais aussi des paroles adressées à un seul. Des récits rapportent l’expérience de personnes qui ont entendu une parole personnelle. Ainsi Élie à l’Horeb (1 Rois 19,8-18).
Élie marche «quarante jours et quarante nuits». Il monte à l’Horeb, « la montagne de Dieu ». Il lui est dit : « Voici, le Seigneur va passer ». Ouragan, tremblement de terre et feu se succèdent : Dieu n’est pas dans l’ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans « le bruissement d’un souffle ténu ». Alors « une voix s’adressa à lui: ‘Pourquoi es-tu ici, Élie ?’ Il répondit : ‘Je suis passionné pour le Seigneur, le Dieu des puissances’ (…). Le Seigneur lui dit : ‘Va, reprends ton chemin en direction du désert de Damas. Quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël comme roi sur Aram. Et tu oindras Jéhu, fils de Nimshi, comme roi sur Israël…’. »
Ce récit comporte quatre moments. D’abord, une longue marche et la montée à l’Horeb. Il faut ensuite, pour ainsi dire, « laisser passer l’orage » et les autres voix puissantes des théophanies cosmiques : ne pas s’attendre donc à une voix forte, mais prêter attention à une parole discrète. Puis vient la question radicale: « Où en es-tu ? » Enfin une nouvelle parole donne mission.
Il y a d’abord la marche, un itinéraire. Se préparer à entendre une parole du Seigneur exige de la patience et du temps. Rien n’est impossible à Dieu, sans doute, mais il est bien rare qu’il parle aux gens pressés. Le goût retrouvé pour les pèlerinages manifeste que bien des chrétiens, et souvent des jeunes, sont prêts à entrer dans la patience et la longue préparation de la rencontre.
Le second enseignement du récit de la rencontre à l’Horeb, c’est la discrétion de Dieu. « Il faut parler haut pour qu’on vous entende. Il faut parler bas pour qu’on vous écoute », dit Claudel. Dieu parle bas. La discrétion est la marque de sa parole. Pour l’écouter, il faut tendre l’oreille. Écouter n’est pas facile. Comment s’étonner de ne pas entendre Dieu, puisque nous savons si mal écouter notre prochain?

« Où es-tu, Adam ? »



Le troisième moment de l’histoire d’Élie est la question fondamentale qui lui est posée : « Pourquoi es-tu ici ? » Où es-tu ? Où en es-tu ? Elle rappelle l’interrogation de Dieu dans le jardin : « Où es-tu, Adam ? » Martin Buber rapporte l’histoire d’un maître hassidique qui, incarcéré sur une dénonciation calomnieuse, reçoit la visite du capitaine de la gendarmerie. Celui-ci lui demande comment il est possible que Dieu l’Omniscient dise à Adam : « Où es-tu ? » Le Rabbi répond que, comme toute parole de la Bible, la question est adressée à tout homme : « En tout temps, Dieu interpelle chaque homme: ‘Où es-tu dans ton monde? De ceux qui te sont départis, tant de jours ont passé et tant d’années, jusqu’où es-tu arrivé entre-temps dans ton monde ?’ » 2.
Le quatrième moment de l’histoire d’Élie est la parole qui charge d’une responsabilité et envoie en mission. Il faut avoir le courage de répondre à la première parole, sans nous cacher (comme fait Adam), pour entendre la deuxième : « Va ». La première parole est interrogative, la seconde est impérative.
La rencontre de Pierre et de Jésus ressuscité comporte, elle aussi, ces quatre moments. La marche d’abord pour rejoindre le lieu de la rencontre indiqué par Jésus: « Allez dire à ses disciples et à Pierre : ‘Il vous précède en Galilée; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit’» (Marc 16,7). Puis une apparition discrète dans le silence matinal au bord du lac. La première parole est une question murmurée qui est interrogation sur l’essentiel: Après ma Passion et ton reniement, où en es-tu? «M’aimes-tu?» Et, pour finir, la seconde parole est, là aussi, envoi en mission: «Sois le berger de mes brebis» (Jean 21,1-19).

L’attention à la parole intérieure



Dieu emprunte souvent les mêmes voies pour s’adresser à nous. Longtemps, il est vrai, nous n’éprouvons que le silence de Dieu et nous cheminons dans la patience. Notre prière traverse la sécheresse des déserts. Toute épreuve nous paraît insensée. Nous lisons les Écritures et ce ne sont que paroles lointaines et impersonnelles. Cela ne nous dit rien, cela ne nous parle pas. Mais, si nous acceptons de durer dans la prière, en des instants de grâce, il nous est donné d’entendre une parole à un seul adressé. À l’appel de son nom, le cœur se met à battre et il fait l’expérience simple et forte qui lui permet de dire : « Elle est vivante, cette parole ! Elle est dite pour moi. Elle va changer ma vie. » François d’Assise entend lire dans une église le récit de l’envoi des disciples en mission, partant dans la pauvreté en messagers de paix. Il s’écrie : « Voilà ce que je veux ! » Ainsi commence la grande aventure franciscaine.
En de tels instants, c’est l’Esprit qui parle à notre esprit. Souvent par le rappel de paroles de Jésus, selon la promesse faite dans le discours après la Cène : « L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jean 14,26). Alors nous faisons l’expérience des disciples d’Emmaüs: la rencontre du Ressuscité sur la route, l’écoute d’une parole brûlante qui remet en question notre vie et l’oriente vers l’assemblée priante, le retour dans la communauté des croyants qui témoignent : « Oui, c’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon » (Luc 24,34).
Ce retour dans la communauté est nécessaire. La prière, le conseil et l’accompagnement en Église authentifient une parole entendue, qui peut n’être qu’autosuggestion. Mais rien ne remplace l’expérience spirituelle, l’attention patiente à la parole intérieure. Et les signes de l’Esprit sont les premiers moyens de discernement : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » (Galates 5,22-23). Si la parole apporte joie et paix, c’est qu’elle vient de l’Esprit : « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles » (Psaume 85,9).

Source: www.croire.com

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Message par Manuela Ven 15 Oct 2010 - 1:02



Merci cher Gilles pour tout ces beaux textes que l`ont peux lire et relire dans un moment où un autre.


Amitiés,

Manuela.
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Message par Gilles Sam 4 Juin 2011 - 18:19

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La nuit de l’âme...

Même chez les plus grands saints !

Quand l’hiver envahit notre espace intérieur,
qu’il fait nuit sur nos chemins,
que l’absence se fait silence
et le silence douleur…


Telle pourrait être en image la nuit de la foi dont parlent tous les saints. Tout près de nous dans le temps, Mère Teresa n’a t-elle pas écrit :
« Si un jour, je deviens une sainte, je serai sûrement celle des ténèbres. »
« Mon sourire est un grand manteau qui couvre une multitude de douleurs. »
En 1959, elle écrit encore : « j’appelle, je m’agrippe et il n’y a personne pour me répondre. Personne, non. Seule. J’éprouve que Dieu n’est pas Dieu, qu’il n’existe pas vraiment. C’est en moi de terribles ténèbres. Comme si tout était mort en moi, car tout est glacial. »
Mais pour toi, qu’est-ce que cette nuit ?


La nuit de la foi est souvent une étape inéluctable sur ton chemin chrétien.

Pourquoi ?

Avant cette épreuve, tu croyais que tu savais un tas de choses sur Dieu. Maintenant, tu t’aperçois que rien de tout cela ne correspond à la réalité. Dieu est totalement autre. Le Dieu que tu t’imaginais connaître était une projection : tu t’étais fabriqué un Dieu dans le prolongement de la bonté et de l’amour que tu avais rencontrés dans ta vie.
Mais le Dieu réel ne ressemble pas à ta projection . S’il est amour, il l’est d’une autre façon que les hommes. Si auparavant tu priais en disant : Bénis sois-tu Seigneur, que tu es bon ! maintenant tu pries en disant : « Dieu, qui es-tu ?

La nuit de l’esprit, dont parle Saint Jean de la Croix et ci-dessus, Mère Teresa, est le passage d’un Dieu-pour-toi, d’un Dieu qui était ta joie, ta consolation, ta béatitude à un Dieu transcendant, qui se retire et devient inaccessible. La face de Dieu n’est plus tournée vers toi, son regard ne repose plus sur toi. C’est du moins ce que tu crois sentir.
Dans la mesure où Dieu devient autre, ta foi aussi devient autre. Tu as l’impression que tu es en train de la perdre. Puisque Dieu en qui tu croyais a disparu, tu n’as plus rien où accrocher ta foi. Elle débouche dans le vide.
Cette nuit est incarnée parce que souvent liée, psychologiquement à des évènements qui nous brisent, à des épreuves : échec, humiliation, deuil, maladies, vieillesse, à des erreurs de choix, de décision.

La nuit appartient à la foi

La Bible, le psautier en particulier nous apprend que la foi est plus large et son horizon plus vaste qu’on ne le pense en général.
Les croyants du peuple d'Israël se plaignaient même d’avoir perdu Dieu.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?…(Parole reprise par le Christ sur la croix).
Mon Dieu, le jour j’appelle et tu ne réponds pas ;
la nuit point de silence pour moi
» (Ps 22, 2-3).
Leurs plaintes sont recueillies et inscrites au livre de prière d’Israël pour que tous comprennent que la foi n’exclut pas cela. Oui, même cela appartient à la foi.
Beaucoup de psaumes, notamment le psaume 22, ont appris au peuple d'Israël et maintenant à nous-mêmes que la foi est plus mystérieuse qu’on ne le pensait. La foi c’est croire en Dieu et non en ce que l’on sent de Dieu. L’obscurité de la foi nous apprend à quitter la sphère subjective pour nous ouvrir à la réalité objective.

Le but de la nuit : nous libérer de nous-même

Malgré tous nos efforts pour faire place à Dieu , il reste toujours en notre cœur comme une cachette que le moi se réserve et nous continuons à considérer Dieu comme celui qui doit répondre à notre attente.
Nous ne le laissons pas libre ; nous voulons toujours qu’il comble nos désirs. Il n’y a pas d’autre moyen pour Dieu de nous libérer de nous-mêmes que de refuser de répondre à nos exigences et nos attentes. Et c’est justement la déception de voir Dieu ne pas répondre à nos appels qui devient chemin de liberté. Cette déception acceptée, anéantit le dernier reste d’égoïsme. « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » .


Laisser le Christ revivre en nous tout son mystère, et rayonner son Amour, tel est le but de la vie chrétienne. C’est cela qui nous sauve et non pas nos œuvres, comme l’avait bien compris Mère Teresa.

(d'après Wilfried Stinissen – carme : La nuit comme le jour illumine (édition du Moustier – 1991)

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Message par Gilles Sam 18 Juin 2011 - 15:12

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Les sécheresses dans la prière...
La Nuit Obscure de l'Âme... Maroc6-2-35990 La sécheresse est une expérience normale qu’il faut discerner.

La terre a besoin d’eau et de soleil pour être féconde… Mais pas trop d’eau, pas trop de soleil non plus… Pour qu’il n’y ait ni inondation, ni sécheresse !

La terre de notre âme connaît des moments heureux où l’eau de la grâce semble la baigner et le soleil de Dieu l’illuminer. Il y a des moments moins heureux où tout paraît sec et assoiffé. Pourquoi y a-t-il donc de ces moments où aucun des moyens que l’on a l’habitude de prendre ne paraît « fonctionner ».

Quand cet état de sécheresse se met un peu à durer, cela peut avoir plusieurs raisons. Il faut donc essayer d’y voir de plus près sans trop s’inquiéter tout de même.

Est-ce que j’ai vraiment fait l’effort de penser à Dieu d’une manière ou d’une autre au cours de ma journée ? Ne me suis-je pas laissé aller dans le tourbillon de l’existence quotidienne, pris par « les multiples tâches du service » ?

Ce que je dois corriger est clair, alors : je dois me trouver des espaces de respiration, même très brefs (quelques secondes) pour “me souvenir de Dieu” dans le cours de ma journée.

Est-ce que dans ma vie, je m’efforce vraiment de me comporter selon l’Évangile ? Ou bien Dieu m’a fait signe, à plusieurs reprises peut-être, pour que je donne quelque chose ou que je m’engage dans une direction donnée, et comme Jonas, je prends de préférence la direction opposée.

Alors, la sécheresse est un signal qu’il faut que je change quelque chose dans ma vie, que je corrige mon orientation.

Peut-être, je vis dans ma vie un moment difficile et éprouvant, une difficulté dans mon développement psychologique ? Cela, bien sûr, ne joue pas sur la présence ou non de Dieu, mais simplement sur ma capacité psychique à goûter cette présence. Nous ne sommes pas faits une fois pour toutes, nous avons aussi une « histoire psychologique ». Mais il faut pouvoir distinguer une difficulté passagère d’une difficulté de fond.

Enfin, il se peut que je ne trouve aucune raison solide de mon côté pour expliquer cette sécheresse… Alors cela vient du côté de Dieu ? Pourquoi pas !

Mais alors, Dieu jouerait-il à cache-cache avec nous, avec une certaine cruauté ? Non, bien sûr…
Il faut bien comprendre d’abord que ce n’est pas parce que la prière est agréable qu’elle est de qualité ! Et ce n’est pas parce qu’elle est aride et laborieuse qu’elle a moins de prix aux yeux de Dieu ! Et si nous venons à la prière parce qu’elle est agréable, est-ce que nous y venons pour Dieu ou pour nous ?…

Il faut que notre amour pour Dieu grandisse et se fortifie ! Il faut que nous apprenions à aimer Dieu davantage pour lui-même et un peu moins pour les bienfaits qu’il nous procure, pour nous faire plaisir, en nous recherchant nous-même. La sécheresse peut relever ainsi de la pédagogie de Dieu : il faut apprendre la gratuité de l’amour.

Il faut apprendre aussi que nous ne sommes pas les possesseurs de notre prière : ce n’est pas toujours à nous de conduire le vaisseau !
Il faut apprendre enfin que sans Jésus nous ne pouvons rien faire… Car dans la sécheresse, nous sentons généralement davantage notre vulnérabilité et nous avons l’impression d’être moins doué que l’habitude pour vivre selon l’Évangile.

Ces périodes sont en réalité des temps de maturation où Dieu travaille en secret dans le fond de notre cœur pour que nous ressemblions davantage à l’Homme Nouveau, Jésus Christ, pour restaurer et embellir en nous l’image de Dieu.

Que devons-nous faire alors ? Eh bien ! S’exercer à rejoindre ce travail secret, non senti, non encore perçu - mais ça viendra sûrement ! - par un mouvement de foi et d’espérance, “de nuit”… Et consentir à ces temps, souvent âpres, où l’on ne peut pas faire grand chose sinon de manifester notre bonne volonté en ne désertant pas - ou le moins possible… - les moments de prière fixés en des temps plus idylliques… Déjà quelque chose de nouveau nous est peut-être donné auquel nous ne sommes pas encore accoutumé… Patience…

Source: www.carmel.asso.fr
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Message par Manuela Dim 19 Juin 2011 - 0:41

Merci cher Gilles pour ce texte que je prend le temps de lire attentivement.
Manuela
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Message par Gilles Dim 19 Juin 2011 - 22:58

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L'Ennui ou la dépression spirituelle (l'acédie)...

1. Sa nature
Il y a bien des formes d'ennui. Il y a l'ennui ressenti comme une mélancolie vague, passagère, sans cause apparente et caractérisée par le dégoût de toute chose. Ce sentiment d'ennui qui s'empare soudainement de l'âme et la plonge brusquement dans une tristesse accablante a été souvent décrit par les poètes romantiques comme Châteaubriand, Alfred de Vigny, et surtout par Baudelaire dans "Les fleurs du mal". En fait, une telle langueur morale ne peut être sans cause, mais elle n'est pas une maladie de l'âme dans la mesure où elle n'est que passagère. Il y a aussi l'ennui de personnes aimées dont l'absence nous fait souffrir. Le deuil d'êtres chers engendre cet ennui : on s'ennuie de nos parents, d'un époux, d'une épouse, d'amis intimes dont le souvenir hante notre mémoire. Cet ennui, qui est la tristesse d'un amour privé de son objet n'est pas, de soi, une maladie de l'âme. Si l'on considère le travail, les occupations, les activités culturelles, il s'y trouve de l'ennui, dans la mesure où il y a perte de goût ou d'intérêt. Parce que nous ne sommes pas faits pour rien faire, l'oisiveté est par-dessus tout une source d'ennui. C'est ainsi que beaucoup de personnes âgées, vivant repliées sur elles-mêmes, soit par incapacité de se livrer à des activités valorisantes, soit par ce qu'elles ne savent que faire, n'ayant plus de but ou d'intérêt particulier, s'enlisent dans l'ennui. À plus forte raison, les personnes plus jeunes qui voudraient travailler mais ne peuvent trouver de travail seront éprouvées par l'ennui. Toutes ces formes d'ennui ne sont pas, de soi, des maladies de l'âme; cependant elles peuvent conduire à la maladie spirituelle de l'ennui, si l'âme en prend occasion pour s'éloigner de Dieu.

L'ennui, maladie de l'âme, se rattachant au mal général de la tristesse, est en effet une sorte de dépression d'ordre spirituel, s'exprimant par le dégoût, l'abattement, le découragement, qui enlève à l'âme qui en souffre son élan, son enthousiasme et même son intérêt pour les choses spirituelles, c'est-à-dire pour les actes de la vertu de religion : la prière, la pénitence, la lecture spirituelle, l'étude des vérités religieuses, le culte divin en général. Les Anciens appelaient cette dépression spirituelle "acédie".

La personne déprimée spirituellement peut ne l'être en aucune manière aux plans physique et psychique. Car elle cherche ordinairement à compenser le vide spirituel qu'elle éprouve par de multiples occupations et distractions. Le travail, manuel ou autre avec, selon les personnes, un intérêt croissant pour les arts, les sciences, les loisirs, en viennent à canaliser toute l'attention et à réclamer toutes les énergies. Il n'y a plus de place pour Dieu. L'âme décentrée de son vrai centre, qui est Dieu, - puisqu'elle est faite à son image et ne peut trouver son repos qu'en Lui - ne peut en ressentir qu'un profond malaise, une tristesse, une morosité qui lui collent à la peau et qu'elle essaie d'oublier en fuyant dans les activités extérieures qu'elle se donne.

2. Les espèces d'ennui ou dégoût spirituel

L'ennui ou dégoût spirituel, qui prive l'âme de la joie de Dieu peut être soit une épreuve, habituellement passagère, soit une maladie spirituelle extrêmement dangereuse. Comme ces deux sortes d'ennui produisent les mêmes effets négatifs dans l'âme, les remèdes à l'un et à l'autre seront substantiellement les mêmes.

A) Comme épreuve, le dégoût des choses spirituelles correspond à ce que les maîtres spirituels appellent la désolation. Lorsqu'il définit la désolation, saint Ignace de Loyola décrit en fait ce qu'est l'épreuve de l'ennui ou acédie dans une âme qui tend à progresser dans l'union avec Dieu. L'âme désolée n'éprouve plus la consolation de Dieu, qui l'enflammait dans l'amour de son Créateur : elle ne sent plus l'allégresse intérieure qui l'appelait et l'attirait aux choses célestes et à son bien propre et qui la remplissait de paix. Au contraire, elle est envahie de ténèbres et de trouble intérieur. Elle se sent attirée vers ce qui est bas et terrestre, inquiète devant les diverses agitations et tentations. Elle est poussée à perdre confiance, à être sans espérance, sans amour. Elle se trouve alors toute paresseuse, tiède, triste et comme séparée de son Créateur et Seigneur. (E.S. nn. 316-317).

"L'épreuve du dégoût des exercices spirituels n'est pas une épreuve légère, affirme saint Augustin; si elle t'afflige, reconnais ta misère et crie vers le Seigneur pour qu'il t'en libère. Et lorsque tu en auras été délivré, chante vite ses miséricordes". Sur l'éventualité et même la nécessité de cette épreuve purificatrice, saint Bernard enseigne à ses disciples : "Sans doute, dans le commencement (de votre combat spirituel contre les affections charnelles) votre coeur sera rempli de tristesse ; mais cette tristesse fera bientôt place à la joie. En effet, vos affections seront purifiées, votre volonté sera renouvelée, ou plutôt il en sera créé une nouvelle en vous, en sorte que tout ce qui vous avait paru difficile, impossible même, vous paraîtra plein de douceur et vous l'embrasserez avec une sorte d'avidité". Ces paroles font écho à celles mêmes que Jésus donnait à ses apôtres après la dernière Cène, une heure avant d'entrer dans son affreuse agonie : "En vérité, en vérité, je vous dis que vous pleurerez et que vous vous lamenterez et le monde se réjouira. Vous serez, vous, attristés, mais votre tristesse se changera en joie" (Jean 16, 20).

Saint Augustin rappelle que dans son agonie, Notre-Seigneur Jésus a été accablé par la tristesse et l'abattement, disant: "Mon âme est triste à en mourir". Et cloué sur la croix, il soupirait: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"

"Bien que cet abattement, même grave, puisse être ressenti sans aucune faute, remarque-t-il, qu'il y ait toujours en toi la volonté d'agir ou de souffrir conformément à la volonté de Dieu, comme elle était en Jésus. Si tu reçois de la main de Dieu la peine de cette désolation, bientôt tu seras réconforté avec Jésus-Christ par la consolation d'un ange, mieux par celle de Dieu même".

B) Lorsque le dégoût spirituel est un état permanent de l'âme, soit en raison de la négligence à prendre les moyens pour la surmonter, soit en raison de la tiédeur dans laquelle elle s'est laissée tomber, et qui devient une véritable torpeur spirituelle qui la replie sur elle-même, la séparant de plus en plus de Dieu, on se trouve devant une maladie spirituelle extrêmement dangereuse. Car cette maladie engendre, dans l'âme, selon saint Grégoire le Grand, la malice, la rancoeur, la pusillanimité, le désespoir et la recherche des plaisirs illicites. Dans son dégoût de la piété et du culte divin, l'âme en arrive à se détourner de toute pratique religeuse et à n'avoir plus de désir que pour les choses du monde. Elle estime non seulement ne pas avoir besoin de la religion, mais ne comprenant plus rien à la sagesse et à la bonté de Dieu qui fait tourner tous les maux au bien de ceux qui l'aiment, elle devient, comme dit saint Jean Climaque, "une calomniatrice de Dieu qu'elle trouve sans coeur et sans bonté".

La dépression spirituelle ou acédie, comme forme de tristesse et d'ennui en face de tout ce qui est du domaine religieux, agit à la façon d'un cancer qui mine d'abord la vertu d'espérance et par conséquent enlève à l'âme son courage, sa force, son énergie, la jettant dans le découragement ou l'indifférence religieuse. Cette maladie spirituelle, ennemie de la persévérance, explique sans doute un grand nombre de défaillances dans la foi. Étant socialement contagieuse, en raison de la mentalité mondaine dans laquelle elle s'enracine, elle est en très grande part responsable du désintéressement collectif de la religion, qui s'exprime aujourd'hui par la diminution très sensible de la pratique religieuse. C'est donc une maladie spirituelle actuelle, bien qu'elle soit presqu'inconnue sous son ancienne appellation. Qu'on lui donne aujourd'hui des noms qui correspondent à ses effets, comme la morosité, l'ennui ou le dégoût de la religion, l'oubli de Dieu, elle n'en reste pas moins très dommageable à la santé des âmes.

3. Ses causes

A) À l'ennui, envisagé comme épreuve de désolation spirituelle permise par Dieu, saint Ignace de Loyola assigne trois raisons principales:
"la première : parce que nous sommes tièdes, paresseux ou négligents dans nos exercices spirituels; c'est alors à cause de nos fautes, que la consolation spirituelle s'est éloignée de nous.

"la seconde : pour éprouver ce que nous valons et jusqu'où nous pouvons aller dans le service de Dieu et sa louange, sans un tel salaire de consolations et d'immenses grâces.

"la troisième : pour nous donner d'apprendre et de connaître en vérité, afin de le sentir intérieurement, qu'il ne dépend pas de nous de faire naître ou de conserver une immense dévotion, un intense amour, des larmes, ni aucune autre consolation spirituelle, mais que tout est don et grâce de Dieu notre Seigneur : et pour que nous n'allions pas faire notre nid chez autrui et nous monter l'esprit jusqu'à l'orgueil et la vaine gloire, en nous attribuant la dévotion ou les autres effets de la consolation spirituelle". (E.S. n. 322)

B) Saint Jean Climaque pense que l'acédie ou ennui, comme mal de l'âme, est due surtout au relâchement spirituel, à la paresse, à un esprit d'insoumission. Il affirme que "l'homme soumis ne connaît pas ce défaut, les choses sensibles étant pour lui occasion de prospérer dans le domaine spirituel", plutôt que de l'inviter à la tiédeur. L'acédie sera alors une sanction dans l'âme de son manque de générosité. "Aussi, écrit-il, une âme généreuse ranime l'esprit quand il est mort mais l'acédie et la paresse dissipent tout le trésor des vertus".

C'est aussi le sentiment de Jean Mosch, de Thalassius et de saint Jean Damascène qui furent en leur temps de grands maîtres spirituels. Dans la Vie des Pères du désert, on lit ce fait :
" Le monastère de saint Gérasime, situé près du Jourdain, avait pour supérieur du temps de Jean Mosch (+ 619), un abbé de grand mérite nommé Alexandre. Un frère vint trouver l'abbé Alexandre et lui dit : "Abbé, je veux quitter l'endroit où je vis, parce que je souffre beaucoup de l'ennui (acédie)", L'abbé Alexandre lui répondit : "Mon fils, ceci est le signe naturel que tu ne penses ni au royaume des cieux ni au châtiment éternel ; car alors, tu ne souffrirais pas de l'acédie". En d'autres termes, si tu souffres de l'acédie ou ennui spirituel, c'est que ta pensée est toute tournée vers les choses de la terre et que tu oublies tes fins dernières.

Pour Thalassius, l'acédie a comme cause principale la négligence dans l'ordre spirituel, essentiellement reliée à la recherche des plaisirs. Il en va sûrement ainsi pour l'acédie actuelle de beaucoup de chrétiens qui désertent les églises, se détournent de Dieu et de Jésus-Christ et n'ont plus de goût, dit saint Paul, que pour les choses de la terre. On trouve la même doctrine chez saint Jean Damascène dans son traité "De la foi orthodoxe".

On peut donc dire que les causes les plus générales du dégoût spirituel qui conduit aujourd'hui un grand nombre d'âmes à se détourner de Dieu et à chercher leur bonheur dans le plaisir des sens est la diminution, quand ce n'en est pas le mépris complet, des vertus de foi, d'espérance et de charité.

La civilisation matérialiste dans laquelle nous vivons tend à saper les fondements divins de la vie religieuse. Il serait aujourd'hui insensé de croire et d'espérer en un Dieu qu'on ne voit pas ; la sagesse consisterait à construire soi-même son propre bonheur sur la base des biens de ce monde. La désorientation spirituelle des âmes au profit d'un attachement de plus en plus grand aux ressources du monde présent ne peut que les entraîner à sentir de plus en plus l'amertume du vide spirituel dans lequel elles sont plongées. L'absence de Dieu, surtout si elle est la conséquence d'un rejet volontaire, débouche sur l'immense tristesse de l'ennui et du dégoût spirituel.

4. Ses remèdes

Que l'ennui spirituel ou acédie soit considéré comme une épreuve purificatrice ou maladie de l'âme, les remèdes sont les mêmes:

1) D'abord ne pas fuir
C'est la première règle que donne Cassien au sujet de l'acédie dans ses Institutions monastiques, au livre X, ch. 25 : "Il est prouvé par l'expérience, affirme-t-il, qu'on ne combat pas l'acédie par la fuite; mais qu'il faut lui résister pour la surmonter".

Fuir devant cette tentation signifie s'avouer vaincu et s'éloigner de Dieu. Un jour ou l'autre, devant leurs devoirs religieux, tous les hommes doivent lutter contre la fatigue, la négligence, la paresse, le découragement et persévérer coûte que coûte dans le service de Dieu. Cette persévérance peut exiger beaucoup de courage.

2) Ne pas perdre confiance et recourir au Christ.
"Lors donc que vous vous sentez tombé dans la torpeur, l'acédie et le dégoût, dit saint Bernard, n'entrez pas pour cela en défiance et ne quittez pas vos exercices spirituels ; mais cherchez la main de Celui qui peut vous assister, conjurez-le à l'exemple de l'Épouse du Cantique, de vous tirer après lui, jusqu'à ce qu'étant ranimé et réveillé par la grâce, vous deveniez plus prompt et plus allègre, et que vous couriez et disiez : "J'ai couru dans la voie de vos commandements, lorsque vous avez dilaté mon coeur" (Ps. 118, v.32).

3) Tenir le regard de l'âme fixé uniquement sur le souvenir de Dieu

"Nous échapperons à ce malaise fait de torpeur et de tiédeur, enseigne Diadoque de Photicé, si nous imposons à notre pensée des limites étroites, en tenant notre regard fixé uniquement sur le souvenir de Dieu. Ainsi seulement l'esprit pourra revenir sans tarder à sa ferveur et sortir de ce trouble irraisonné".

Garder sans cesse le souvenir de Dieu signifie d'abord et avant tout pour Diadoque de se tourner résolument vers le "Seigneur Jésus", de se remémorer son Nom tout-puissant, de l'appeler sans cesse à son secours, d'en faire la nourriture habituelle de son esprit.

"L'esprit réclame de nous d'une manière absolue, explique-t-il, lorsque nous fermons toutes ses issues par le souvenir de Dieu, une oeuvre qui doive satisfaire pleinement sa capacité d'exercice. Il faut donc lui donner le "Seigneur Jésus" comme la seule occupation pour arriver entièrement à ce but. En effet, il est dit : " Personne ne peut dire Seigneur Jésus si ce n'est par l'Esprit Saint" (1Cor 12, 3). Cependant, que sans cesse, dans son cellier intérieur, il tienne son regard si étroitement fixé sur cette parole, qu'il ne s'en détourne pas vers des imaginations. En effet, tous ceux qui méditent sans cesse ce nom saint et glorieux dans la profondeur de leur coeur deviennent aussi, un jour, capables de voir la lumière de leur esprit. Car, si ce nom est retenu par la pensée avec un soin étroit, il consume toutes les souillures qui peuvent surnager dans l'âme, dans la force du sentiment. " Notre Dieu est un feu consumant " (Dt 4, 24) est-il dit. D'où vient que, dès lors, le Seigneur attire l'âme à un grand amour de sa gloire. Car si ce nom glorieux et très désirable reste, d'une manière durable, dans la mémoire de l'esprit, avec la ferveur du coeur, il établit en nous la disposition habituelle d'en aimer la bonté, sans que rien dès lors n'y fasse obstacle. C'est là, en effet, la pierre précieuse que l'on ne peut acheter qu'après avoir vendu tout son bien, et dont la découverte procure une joie indicible." (Diadoque de Photicé, La perfection spirituelle, Migne Paris 1990, p. 41-42).

4) Ne pas faire de changement quant à nos décisions antérieures.

Fort de l'expérience spirituelle des anciens et de la sienne propre, saint Ignace de Loyola nous engage "à ne jamais faire de changement en période de désolation, mais de s'en tenir avec fermeté et constance aux décisions et à la détermination dans laquelle on était le jour qui a précédé la désolation, ou à la détermination dans laquelle on était pendant la consolation qui a précédé". Et il nous donne la raison de cette règle de conduite, en nous rappelant que "dans la consolation, c'est surtout le bon esprit qui nous guide et nous conseille et dans la désolation c'est le mauvais, dont les conseils ne peuvent nous faire prendre un chemin qui aboutisse". (E.S. n. 318).

5) Nous changer nous-mêmes
Saint Ignace nous avertit cependant que "si dans la désolation (ou le dégoût spirituel) il ne faut pas changer nos décisions premières, il est par contre excellent de nous changer nous-mêmes vigoureusement en faisant tout le contraire de ce que nous suggère la langueur que nous ressentons, c'est-à-dire "en nous ancrant davantage dans les exercices spirituels" (prière, examen de conscience, pénitence).

6) Demeurer dans la patience

La patience vient à bout de toutes les difficultés. C'est par elle que grandit la force d'âme. Aussi, si l'âme est plongée dans une désolation qui se prolonge, un ennui qui ne semble plus finir, "elle doit travailler, dit encore saint Ignace, à demeurer dans la patience qui est opposée aux vexations qui lui adviennent". C'est souvent parce qu'on manque de patience et qu'on se décourage que l'ennui spirituel s'aggrave et devient un état maladif. Supportée avec patience, et combattue comme il se doit, la désolation sera vaincue avec la grâce de Dieu et l'âme retrouvera la paix et la joie.

7) Demeurer dans l'humilité

La joie et la désolation se succédant par périodes, dans notre âme, il importe de demeurer dans l'humilité et la confiance. C'est un précieux conseil de saint Ignace qui rejoint l'enseignement des maîtres qui l'ont précédé : " Celui qui est consolé doit tâcher de s'humilier et de s'abaisser autant qu'il lui est possible, en pensant au peu qu'il vaut dans le temps de la désolation, sans cette grâce ou cette consolation. Au contraire, celui qui est désolé doit penser qu'il peut beaucoup avec la grâce qui suffit pour résister à tous ses ennemis, en prenant des forces dans son Créateur et Seigneur". (E.S. n. 324)

Saint Bernard voyait dans cette attitude d'humilité et de confiance, un remède préventif de l'acédie ou ennui spirituel :
" Et si vous vous réjouissez dans la grâce de Dieu, quand elle est présente, ne croyez pas néanmoins posséder ce don comme un droit qui vous est acquis, ni compter trop sur lui, comme si vous ne pouviez jamais le perdre ; de peur que si Dieu vient tout à coup à retirer sa main, et à soustraire sa grâce, vous ne tombiez dans un découragement, une tristesse excessive. Enfin, ne dites point dans votre abondance : " je ne serai jamais ébranlé " (Ps. 29, 7). De peur que vous ne soyez aussi obligé de dire avec gémissement les paroles qui viennent après celles-là : "Vous avez détourné votre visage de moi, et je suis tombé dans la confusion et dans le trouble" (Ibid). Vous aurez soin plutôt, si vous êtes sage, de suivre le conseil du Sage, et de ne pas oublier les biens au temps des maux, ni les maux au temps des biens (Eccl. 11, 27) ". (Saint Bernard, In Cantic, serm. 21).

8. Faire prier pour soi

L'ennui spirituel, le dégoût des choses de Dieu, peut être si grand dans une âme qu'elle se sente incapable de prier, et violemment tentée, dans une sorte de révolte intérieure, de tourner définitivement le dos à Dieu. Plusieurs saints ont éprouvé une telle souffrance intime.
Ainsi, on lit dans la vie de saint Bernard ce qui est arrivé à l'un de ses disciples, Geoffroy de Péronne, qui depuis peu de temps s'était consacré au service de Dieu. Envahi de ténèbres intérieures et aussi par le souvenir de ses amis jouissant des plaisirs du monde, de ses parents, de tous les biens qu'il venait d'abandonner, la tentation de découragement qu'il en éprouvait était si rude qu'il ne pouvait s'empêcher de le laisser paraître extérieurement, lui qui auparavant était si enthousiaste.

Un de ses amis s'apercevant de sa tristesse, lui dit : "Que veut dire ceci, Geoffroy?" "Ah! mon frère, lui répondit-il, ma peine est trop grande, j'ai perdu le goût de prier ; jamais plus de ma vie je n'aurai de joie". Voyant l'état déplorable de Geoffroy, son ami pensa recourir à la prière de saint Bernard. Peu de temps après, Geoffroy était tout pacifié, transformé ; la tempête était passée, et il pouvait dire à son ami : "maintenant je t'assure que jamais plus je ne serai triste".

Ainsi, si notre âme en venait à être plongée dans les épaisses ténèbres de l'ennui ou de la dépression spirituelle, au point de se sentir incapable de prier, l'humble recours à quelque personne proche de Dieu pourra sûrement nous obtenir de retrouver la lumière et la joie.

Nous éprouverons alors la vérité et l'efficacité merveilleuse de ce que l'Église appelle "la communion des saints", les enfants de Dieu unis à son divin Fils constituant une immense famille, où tous les biens spirituels sont communs, la richesse des uns comblant la pauvreté des autres.

Source: www.lumenc.org
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Message par Gilles Lun 16 Nov 2015 - 3:31

La Nuit Obscure de l'Âme... Enfant-sous-la-lune

La nuit de la foi

Si un jour nous sommes assaillis par des épreuves inévitables, rappelons-nous que c'est Jésus qui nous a ordonné de monter dans la barque et qu'il veut que nous le précédions « sur l'autre rive ». Car il est impossible pour ceux qui n'ont pas supporté l'épreuve des vagues et du vent contraire de parvenir à ce rivage-là. Ainsi, lorsque nous nous verrons entourés par des difficultés nombreuses et pénibles, fatigués de naviguer au milieu d'elles avec la pauvreté de nos moyens, pensons que notre barque est alors au milieu de la mer, secouée par les vagues qui voudraient nous voir « faire naufrage dans la foi » (1Tm 1,19) ou en une autre vertu. Et si nous voyons le souffle du Malin s'acharner contre ce que nous entreprenons, disons-nous qu'à ce moment le vent nous est contraire.

Quand donc, parmi ces souffrances, nous aurons tenu bon durant les longues heures de la nuit obscure qui règne dans les moments d'épreuve, quand nous aurons lutté de notre mieux en prenant garde d'éviter « le naufrage de la foi »..., soyons sûrs alors que vers la fin de la nuit, « lorsque la nuit sera avancée et que le jour sera tout proche» (cf Rm 13,12), le Fils de Dieu viendra près de nous, en marchant sur les vagues, pour adoucir pour nous la mer. 

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien

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Message par Gilles Lun 16 Nov 2015 - 3:45

La Nuit Obscure de l'Âme... 1423201220639

POURQUOI, SEIGNEUR, ES-TU SI LOIN POURQUOI TE CACHER AU JOUR D’ANGOISSE ? » ( Ps 10,1) La nuit de la foi.

Pendant une période plus ou moins longue notre vie spirituelle a connu des moments d’exaltation, de grand bonheur intérieur. Nous percevions sensiblement la présence du Seigneur qui était évidente. La prière était facile, nous débordions d’ardeur, d’idées, d’images, nous avions des larmes de joie, nous ne voyions pas le temps passer. Ce fut une belle période dont le Seigneur nous gratifiait mais cela n’a pas duré. La nuit est venue. La prière est devenue aride, difficile. On s’y ennuie. Le temps s’écoule lentement. Nous avons l’impression que Dieu se cache, qu’Il nous laisse tomber. Autant nous ressentions, précédemment, qu’Il nous aimait, autant maintenant nous avons le sentiment que son amour nous fuit. Nous perdons la paix intérieure. C’est un passage incontournable dans la vie spirituelle. Les grands mystiques eux-mêmes connaissent cette épreuve. St Jean de la Croix, Ste Thérèse d’Avila, St François de Sales, Ste Thérèse de Lisieux et tous les autres ont fait ou font cette expérience. C’est une nécessaire période de purification. Quand nous prions dans la facilité, finalement nous prions peut-être pour notre propre satisfaction, nous éprouvons un tel bien-être ! Une telle plénitude ! Dans la nuit, dans les périodes de sécheresse, nous prions par fidélité, par amour ! Nous prions vraiment pour honorer le Seigneur. Une purification de la prière s’accomplit. Elle devient gratuite. Elle devient don. Dans la sécheresse, nous avons l’impression de ne pas aimer le Seigneur, mais en réalité la fidélité à prier, à tenir dans la prière aride, malgré tout, est un signe authentique d’amour du Seigneur. Notre amour pour Lui ne se mesure pas aux émotions que nous ressentons en priant mais à notre fidélité à prier. Lorsque nous sommes fidèles à prendre le temps de la prière personnelle et de la prière communautaire le dimanche, alors que la démarche nous est difficile, nous manifestons un authentique amour du Seigneur.

Pendant une période plus ou moins longue de notre vie nous avons eu une foi facile ! Nous éprouvions fortement la présence du Seigneur qui était évidente. Notre foi était heureuse. Puis nous avons connu le sentiment d’une absence, sinon d’une inexistence de Dieu. La nuit de la foi s’est emparée de nous. Aucune image, aucun discours, aucune idée sur Dieu que nous avions jusqu’alors n’est plus parlante. Une sorte de vertige devant le sentiment de l’absence, et même de l’inexistence de Dieu s’est emparée de nous. C’est le temps du doute. Les grands mystiques eux-mêmes connaissent cette épreuve. St Jean de la Croix parle de « la nuit obscure », Ste Thérèse de Lisieux a connu ce sentiment douloureux. Elle a été comme envahie par les arguments des scientistes de son époque voulant justifier leur incroyance. Elle écrit : « c’est le raisonnement des pires matérialistes qui s’impose à mon esprit. Plus tard, en faisant sans cesse des progrès nouveaux, la science expliquera tout naturellement, ou aura la raison absolue de tout ce qui existe et qui reste encore un problème, parce qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir ». Elle est traversée par la nuit du doute mais elle dit : « Au-delà des nuages il y a le soleil ». Ses doutes portent surtout sur la vie éternelle. La vie de Thérèse qui « ressemblait à un conte de fée » selon ses propres mots, entre dans la nuit avec la prise de conscience de l’incroyance dans son monde contemporain. Elle est bouleversée, prise d’angoisse à l’idée que sa foi puisse n’être qu’un rêve. Elle écrit : « Il me semble que les ténèbres empruntant la voix des pécheurs me disent, en se moquant de moi : Tu rêves de lumière, la patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t’environnent, avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant ».

Mère Térésa écrit : « Seigneur mon Dieu, qui suis-je pour que Tu m’abandonnes ?… J’appelle, je m’accroche, je veux. Et il n’y a personne pour répondre. Personne à qui je puisse m’accrocher. Non, personne. Seule. L’obscurité est si sombre et je suis seule. Non désirée, abandonnée. La solitude du cœur qui désire l’amour est insupportable. Où est ma foi ? Même tout au fond, jusque là, il n’y a que le vide et l’obscurité. Mon Dieu, comme est douloureuse cette douleur inconnue. Elle me fait souffrir sans cesse… Amour, le mot n’évoque rien. On me dit que Dieu m’aime et pourtant l’obscurité, la froideur et le vide sont une réalité si grande que rien ne touche mon cœur ». (texte daté du 3 juillet 1959 et paru dans La Croix 29/09/2007). Nous ressentons peut-être parfois ce qu’expriment Ste Thérèse et Mère Térésa. Dans cette nuit intérieure nous sommes renvoyés à notre liberté : croire ou ne pas croire. Thérèse décide de croire, librement : « lorsque je chante le bonheur du ciel, l’éternelle possession de Dieu, je n’en ressens aucune joie, car je chante ce que je veux croire ». Elle décide de croire. Elle veut croire. L’acte de foi suppose une décision de volonté. Elle fait de cette nuit intérieure un désir de Dieu encore plus grand. Elle prend même conscience que son épreuve intérieure la fait grandir dans la foi. « Depuis qu’Il a permis que je souffre des tentations contre la foi, Il a beaucoup augmenté dans mon cœur l’esprit de Foi ». Mère Térésa écrit de son côté : « Si cela t’apporte de la gloire, si tu accueilles une goutte de joie de cela, si des âmes te sont apportées… me voici, Seigneur, j’accepte tout avec joie jusqu’à la fin de ma vie et je sourirai à ta face cachée, toujours ». (lettre du 3 juillet 1959). Traverser la nuit de la foi ne veut pas dire perdre la foi. Au cœur de la nuit peut même s’aviver le désir de Dieu. « Mon âme a soif du Dieu vivant » dit le psalmiste (Ps 62). St Jean de la Croix écrit même que dans la nuit « l’amour meut et guide l’âme. Il la fait voler vers Dieu par un chemin solitaire ». Vivre la foi dans la nuit, sans satisfaction sensible, est en définitive une purification de la foi. Lorsque nous vivons la foi dans la facilité et la joie, elle est gratifiante et peut être intéressée, être mêlée d’une recherche de soi. Quand nous la vivons dans la nuit, elle est purifiée. Elle devient un pur don de soi à Dieu. C’est la foi à l’état pur qui s’instaure en nous. Lorsque dans la nuit nous faisons un acte de foi et cherchons toujours Dieu, nous nous rapprochons de Lui malgré notre impression d’être loin de Lui. Nous connaissons encore d’autres épreuves de foi : la maladie, un échec grave, un décès douloureux,~~des malheurs qui se succèdent. Elles nous plongent dans la nuit et nous font nous poser bien des « pourquoi ? » sans réponse satisfaisante et provoquent même en nous une révolte bien naturelle. Dans la nuit nous sommes renvoyés à notre liberté : croire ou ne pas croire. Nous avons des raisons de faire le choix libre et volontaire de croire. Rappelons-nous la période de lumière où nous étions sereins dans la foi. Nous pouvons nous appuyer sur ces souvenirs pour rebondir vers le Seigneur. Nous avons des raisons de faire le choix de croire. Nous aspirons à vivre pleinement, à donner de la densité, de la profondeur à notre vie. Qui mieux que le Seigneur peut nous donner cela ? Sa Parole accueillie nous éclaire et nous humanise. Elle nous fait vivre en enfants de Dieu. Même si nous connaissons l’épreuve de la nuit de la foi, demeure la grave question du sens de l’existence. « Où allons-nous ? » « Qui mieux que Jésus peut nous éclairer ? Il est précieux de lui donner notre confiance à Lui qui a dit « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra »… à Lui qui est ressuscité pour que nous ressuscitions. Comme l’écrit le Pape François « La Foi est une lumière pour nos ténèbres ». L’auteur de la lettre aux hébreux écrit : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, le regard fixé sur Celui qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement, JESUS ». (He 12,1.2). Jésus n’a pas fait de discours sur la souffrance mais Il l’a vécue et nous montre une manière de la vivre. Dans la nuit de la souffrance Il est ouvert à ceux qu’Il côtoie, Il donne une parole d’espérance au larron, Il meurt dans la confiance au Père, Il nous montre un chemin pour humaniser nos moments de nuit. Paul Claudel disait de Jésus : « Il n’est pas venu expliquer la souffrance mais la remplir de sa présence ». Dans sa souffrance Il a mis beaucoup d’amour, cette valeur qui sauve, et Il nous aide à mettre de l’amour dans nos nuits, dans nos souffrances. St Paul demandait à Jésus de le libérer d’une « écharde qui était en lui ». Il lui répondit : « Ma grâce te suffit ». Une femme, Marie GARNIER, qui a un enfant trisomique, témoigne ainsi : « Je n’en ai jamais voulu à Dieu. Il ne m’a pas lâchée. Tout au long de ces années Il m’a montré par mille signes qu’Il était là. Je cherchais d’abord dans la prière le repos, j’y ai trouvé une confiance et une paix qui me dépassent ». (La Croix 15-16 déc 2012). La nuit de la foi n’a pas forcément le dernier mot, la lumière et la joie peuvent revenir.

Père Michel MARIE  
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Message par Gilles Lun 16 Nov 2015 - 13:53

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Message par Gilles Lun 16 Nov 2015 - 22:40

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Les souffrances de la nuit de l’esprit...

En marchant dans les traces sanglantes du Christ et en participant à ses diverses souffrances, l'âme recueille en toutes ses puissances les effets purificateurs du sang rédempteur. Son identification au Modèle divin s'exprime en une science plus profonde de la charité.

A expérimenter ainsi douloureusement sa faiblesse, la profondeur haineuse dans le monde, ses violences aveugles chez tous, l'âme apprend l'humilité devant Dieu, devant elle-même, devant l'œuvre à réaliser dans l’Église ; elle découvre progressivement les conditions divino-humaines dans lesquelles se développe le Royaume de Dieu ici-bas.

Extrait de :
Les souffrances de la nuit de l'esprit | Marie de Nazareth

Gloire à toi Seigneu
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Message par Gilles Lun 30 Nov 2015 - 15:26

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Message par Gilles Mar 1 Déc 2015 - 15:30

La Nuit Obscure de l'Âme... Homme-violent

Des vacances pour votre âme

"Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, vous qui êtes déprimés, parce que vous ployez sous un fardeau trop lourd, et je vous donnerai du repos." Matthieu 11.28

J'aime travailler et je suis quelqu'un de consciencieux. Mais je n'ai pas toujours fait preuve de sagesse dans mon attitude face au travail.

Ma vie obéissait au cycle suivant : je travaillais jusqu'à l'épuisement, je me reposais, je travaillais de plus belle jusqu'à ce que je n'en puisse plus, je prenais du repos, j'allais à nouveau jusqu'au bout de mes forces, je soufflais un peu… Vous voyez ce que je veux dire.

La fatigue faisait partie intégrante de ma vie. Cet état peut se définir comme une "grande lassitude qui se traduit par une diminution des forces, de l'endurance, de la vigueur ou de la fraîcheur ; la perte de la patience, de la tolérance ou du plaisir." Parmi ses symptômes on peut citer des pensées et des émotions incontrôlées, des paroles que vous regrettez par la suite, l'incapacité à prendre de bonnes décisions, le découragement, la gloutonnerie, les dépenses excessives, l'irritabilité, l'apitoiement sur soi, la faiblesse face aux tentations et l'absence de goût à la vie.

Il nous arrive à tous d'être fatigués, et nous avons tendance à en rejeter la faute sur la vie. Mais ce n'est pas la vie qui nous fatigue ; c'est notre attitude face à elle et la façon dont nous gérons les choses.

Je me souviens avoir prié avec beaucoup de ferveur pour que les autres ou les circonstances de ma vie changent. Et Dieu m'a dit : "C'est ton approche qui doit changer." Si je ne pouvais pas modifier les circonstances, je pouvais changer mon état d'esprit. La vérité est que personne ne peut vous obliger à avoir une mauvaise attitude si vous décidez le contraire – vous avez une pleine autorité sur vos réactions.

J'ai appris à reconnaître les symptômes de la fatigue avant qu'elle n'apparaisse. Je peux ainsi intervenir avant d'en arriver au stade où j'ai besoin d'une cohorte de chrétiens pour m'aider à en sortir. La clé est de crier immédiatement à Dieu.

La réponse de Dieu consiste à entrer dans son repos. C'est l'endroit le plus merveilleux où vous puissiez vous trouver ! Ce repos n'est pas physique ou consécutif à un travail. Le repos que Jésus nous offre est quelque chose que nous expérimentons dans notre âme alors même que nous sommes plongés au milieu de tout ce qui fait notre vie. C'est un repos qui nous aide à gérer les situations pour les empêcher de nous ravir notre joie, de nous garder constamment de mauvaise humeur ou de nous rendre malades. Nous pouvons rester paisibles quoi qu'il arrive autour de nous.

J'appelle cela des "vacances de l'âme". Quand votre âme est en repos, vos émotions vont bien, votre intellect aussi et votre volonté est en paix avec Dieu et ne lui résiste pas. Au lieu de vouloir tout comprendre, vous faites simplement confiance à Dieu ! Dieu ne nous a jamais promis une vie sans problèmes. Mais il a promis que nous pourrions vivre au-dessus des difficultés… avec son aide.

Joyce Meyer

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