L'éloignement du monde (Dom Monléon)
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L'éloignement du monde (Dom Monléon)
L'Eloignement du monde
….. Le moine doit fuir le monde de son mieux, parce qu'il y a incompatibiité entre l'esprit du monde et celui de l'Evangile. Ce n'est point dans l'agitation des affaires et des soucis terrestres que l'on trouve Dieu, mais dans la solitude et le silence.
C'est au désert, c'est en s'enfonçant vers le coeur du désert que Moïse aperçut le buisson ardent ; c'est au désert qu'Elie sentit passer la brise légère où se trouvait le Seigneur, et que Saint Jean-Baptiste -chose bien étonnante !- commença de prêcher la venue du Messie. C'est là que tant de saints, imitant l'exemple du Sauveur lui-même, sont allés chercher Dieu, et c'est là qu'ils l'ont trouvé.
« C'est au désert que je t'ai connu, dans la terre de l'abandon » dit le Seigneur au prophète Osée. Et Saint Bonaventure, commentant cette parole, ajoute : « …. cette terre où a coutume de s'accomplir l'union du Verbe divin avec l'homme »
Or, le désert où s'est retiré le religieux qui veut fuir le monde, c'est le monastère. Il doit donc s'attacher à y demeurer, et n'en sortir que le plus rarement possible. Quatre choses, dit Saint Thomas, conviennent spécialement aux religieux : « être attentif à rester au monastère, obéir à son supérieur, fuir l'oisiveté et vaquer à la prière ».
La fréquence des sorties et des voyages permet à l'esprit du monde de rentrer peu à peu dans l'âme, et d'en étouffer la flamme intérieure.
La préoccupation de suivre ce qui se passe dans le siècle, est pour l'esprit religieux ce que le ver est au bois et la teigne au vêtement. Elle le ronge lentement mais sûrement. Les mille plaisirs apparents qu'offre le monde détournent l'âme de l'unique nécessaire ; ils absorbent une partie de cet appétit de bonheur qui est le ressort de toute son activité, et l'empêche de se porter toute entière vers Dieu, comme l'y invite le Psalmiste, quand il lui fait dire : Je garderai toute ma force pour aller à vous. Ainsi se perdent les vocations les plus sérieuses.
Au moment de la Réforme du Carmel en Espagne, il y avait un jeune religieux de la Réforme qui vivait dans une continuelle intimité avec Notre Seigneur, et on l'avait vu plus d'une fois élevé de terre dans la ferveur de la contemplation. Il fut désigné par le chapitre de son Ordre pour aller à Rome en mission : « Père Pierre, lui dit saint Jean de la Croix qui le rencontra au moment de son départ, Votre Révérence va en Italie déchaussée, et en reviendra chaussée. » Ce Père, en effet, au cours de son voyage, négligea ses pratiques de piété, se laissa aller au relâchement. En relations continuelles avec le siècle, il perdit tous les trésors de vertus et de mérites qu'il avait amassés jusque là et qu'il ne retrouva plus jamais ; car il ne tarda pas à quitter le Carmel réformé et passa chez les Mitigés.
Sans doute on s'excuse soi-même en se disant que l'on fait du bien aux autres. Et ceci est souvent vrai. Mais il importe de ne point se perdre soi-même sous le prétexte d'aider les autres à devenir meilleurs, car cela serait contraire à l'ordre que doit respecter la charité. En regard du bien que l'on peut procurer à telle ou telle personne, il convient de peser le mauvais exemple que donne au monde lui-même un religieux toujours par monts et par chemins. Les gens du siècles se scandalisent de la facilité avec laquelle il délaisse les devoirs de son état, et volontiers lui diraient avec Saint Jérôme : « Que faites-vous dans la foule, vous dont la profession est d'être solitaire ? »
Saint Jean de la Croix, quand il était prieur du couvent de Grenade, ne faisait pas de visites, ne rendait même pas celles qu'on lui faisait. Certains religieux lui firent remarquer les inconvénients d'un pareil procédé, et, par déférence pour leur sentiment, le saint consentit à faire une visite au Président de la ville. Il se présenta chez lui et s'excusa d'avoir tant tardé à remplir ce devoir. « Père Prieur, lui répondit le Président, nous aimons mieux voir votre Révérence et ses frères dans leurs maisons que dans les nôtres. Si en venant chez nous, ils nous entretiennent, en restant chez eux, ils nous édifient. Le religieux qui vit dans la solitude nous élève le coeur ; celui qui sort pour sortir, ne parvient ni à nous édifier, ni à gagner le moindre crédit pour lui-même. »
Le Saint, ravi de ces paroles, abrégea sa visite et rentra au couvent, où il rapporta l'entrevue à la communauté : «Personne, mes Pères, ajouta-t-il, ne sait mieux ce que demandent de nous les gens du monde qu'eux-mêmes. Or, ce qu'ils entendent trouver en nous, ce ne sont pas des courtisans, mais des saints. Ce n'est pas dans leurs maisons qu'ils nous veulent, mais dans les nôtres, occupés à louer Dieu. »
Pour lire la suite :
http://lesamisdejesus.forumactif.org/post.forum?mode=editpost&p=4476
….. Le moine doit fuir le monde de son mieux, parce qu'il y a incompatibiité entre l'esprit du monde et celui de l'Evangile. Ce n'est point dans l'agitation des affaires et des soucis terrestres que l'on trouve Dieu, mais dans la solitude et le silence.
C'est au désert, c'est en s'enfonçant vers le coeur du désert que Moïse aperçut le buisson ardent ; c'est au désert qu'Elie sentit passer la brise légère où se trouvait le Seigneur, et que Saint Jean-Baptiste -chose bien étonnante !- commença de prêcher la venue du Messie. C'est là que tant de saints, imitant l'exemple du Sauveur lui-même, sont allés chercher Dieu, et c'est là qu'ils l'ont trouvé.
« C'est au désert que je t'ai connu, dans la terre de l'abandon » dit le Seigneur au prophète Osée. Et Saint Bonaventure, commentant cette parole, ajoute : « …. cette terre où a coutume de s'accomplir l'union du Verbe divin avec l'homme »
Or, le désert où s'est retiré le religieux qui veut fuir le monde, c'est le monastère. Il doit donc s'attacher à y demeurer, et n'en sortir que le plus rarement possible. Quatre choses, dit Saint Thomas, conviennent spécialement aux religieux : « être attentif à rester au monastère, obéir à son supérieur, fuir l'oisiveté et vaquer à la prière ».
La fréquence des sorties et des voyages permet à l'esprit du monde de rentrer peu à peu dans l'âme, et d'en étouffer la flamme intérieure.
La préoccupation de suivre ce qui se passe dans le siècle, est pour l'esprit religieux ce que le ver est au bois et la teigne au vêtement. Elle le ronge lentement mais sûrement. Les mille plaisirs apparents qu'offre le monde détournent l'âme de l'unique nécessaire ; ils absorbent une partie de cet appétit de bonheur qui est le ressort de toute son activité, et l'empêche de se porter toute entière vers Dieu, comme l'y invite le Psalmiste, quand il lui fait dire : Je garderai toute ma force pour aller à vous. Ainsi se perdent les vocations les plus sérieuses.
Au moment de la Réforme du Carmel en Espagne, il y avait un jeune religieux de la Réforme qui vivait dans une continuelle intimité avec Notre Seigneur, et on l'avait vu plus d'une fois élevé de terre dans la ferveur de la contemplation. Il fut désigné par le chapitre de son Ordre pour aller à Rome en mission : « Père Pierre, lui dit saint Jean de la Croix qui le rencontra au moment de son départ, Votre Révérence va en Italie déchaussée, et en reviendra chaussée. » Ce Père, en effet, au cours de son voyage, négligea ses pratiques de piété, se laissa aller au relâchement. En relations continuelles avec le siècle, il perdit tous les trésors de vertus et de mérites qu'il avait amassés jusque là et qu'il ne retrouva plus jamais ; car il ne tarda pas à quitter le Carmel réformé et passa chez les Mitigés.
Sans doute on s'excuse soi-même en se disant que l'on fait du bien aux autres. Et ceci est souvent vrai. Mais il importe de ne point se perdre soi-même sous le prétexte d'aider les autres à devenir meilleurs, car cela serait contraire à l'ordre que doit respecter la charité. En regard du bien que l'on peut procurer à telle ou telle personne, il convient de peser le mauvais exemple que donne au monde lui-même un religieux toujours par monts et par chemins. Les gens du siècles se scandalisent de la facilité avec laquelle il délaisse les devoirs de son état, et volontiers lui diraient avec Saint Jérôme : « Que faites-vous dans la foule, vous dont la profession est d'être solitaire ? »
Saint Jean de la Croix, quand il était prieur du couvent de Grenade, ne faisait pas de visites, ne rendait même pas celles qu'on lui faisait. Certains religieux lui firent remarquer les inconvénients d'un pareil procédé, et, par déférence pour leur sentiment, le saint consentit à faire une visite au Président de la ville. Il se présenta chez lui et s'excusa d'avoir tant tardé à remplir ce devoir. « Père Prieur, lui répondit le Président, nous aimons mieux voir votre Révérence et ses frères dans leurs maisons que dans les nôtres. Si en venant chez nous, ils nous entretiennent, en restant chez eux, ils nous édifient. Le religieux qui vit dans la solitude nous élève le coeur ; celui qui sort pour sortir, ne parvient ni à nous édifier, ni à gagner le moindre crédit pour lui-même. »
Le Saint, ravi de ces paroles, abrégea sa visite et rentra au couvent, où il rapporta l'entrevue à la communauté : «Personne, mes Pères, ajouta-t-il, ne sait mieux ce que demandent de nous les gens du monde qu'eux-mêmes. Or, ce qu'ils entendent trouver en nous, ce ne sont pas des courtisans, mais des saints. Ce n'est pas dans leurs maisons qu'ils nous veulent, mais dans les nôtres, occupés à louer Dieu. »
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invité1- Combat avec Sainte Marie
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