*Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
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*Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
*Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Nous vivrons cette année la Semaine Sainte en temps d'épreuve et de confinement. Nous vous proposons de vivre à distance mais unis par la prière, un pèlerinage qui nous mènera de l'entrée à Jérusalem jusqu'au soir de Pâques.
Alors que nous ne pourrons nous rassembler dans nos églises, nous serons ainsi unis aux célébrations par la « grâce » des médias sociaux et notre communauté virtuelle se constituera dans l'attente du jour nouveau de Pâques.
Chaque jour nous vous proposons une méditation qui s'appuie sur les Exercices spirituels de saint Ignace, le fondateur de la Compagnie de Jésus (les jésuites) :
Ces propositions sont faites par les jésuites de l'église Saint Ignace et de la communauté du Centre-Sèvres-Faculté jésuite de Paris.
« Malgré le confinement et la fermeture de ses portes, le cœur de l'église Saint-Ignace continue de battre : notre communauté jésuite se réunit tous les jours dans le chœur pour célébrer l'Eucharistie. Nous y prions aux intentions de tous alors que, dans ce temps si particulier, vous êtes privés de la communion au corps du Christ et du rassemblement de la communauté ecclésiale » P. Henri Aubert, chapelain de l'église Saint-Ignace à Paris.
Quelques propositions pour mieux nous connaître
>> Présentation des jésuites, de leur mission et de leurs actions
>> Pour découvrir saint Ignace de Loyola
>> Pour accéder à toutes les propositions de l'église Saint-Ignace à Paris
>> Pour faire connaissance avec la Maison Magis, un lieu pour accompagner les jeunes dans toutes les dimensions de leur vie
Nous vivrons cette année la Semaine Sainte en temps d'épreuve et de confinement. Nous vous proposons de vivre à distance mais unis par la prière, un pèlerinage qui nous mènera de l'entrée à Jérusalem jusqu'au soir de Pâques.
Alors que nous ne pourrons nous rassembler dans nos églises, nous serons ainsi unis aux célébrations par la « grâce » des médias sociaux et notre communauté virtuelle se constituera dans l'attente du jour nouveau de Pâques.
Chaque jour nous vous proposons une méditation qui s'appuie sur les Exercices spirituels de saint Ignace, le fondateur de la Compagnie de Jésus (les jésuites) :
- Une hymne chantée par les jésuites de l'église Saint-Ignace Paris en vidéo
- L'Evangile du jour et son commentaire proposé par un jésuite de la communauté du Centre Sèvres
- Des pistes pour guider votre prière et méditer personnellement.
Ces propositions sont faites par les jésuites de l'église Saint Ignace et de la communauté du Centre-Sèvres-Faculté jésuite de Paris.
« Malgré le confinement et la fermeture de ses portes, le cœur de l'église Saint-Ignace continue de battre : notre communauté jésuite se réunit tous les jours dans le chœur pour célébrer l'Eucharistie. Nous y prions aux intentions de tous alors que, dans ce temps si particulier, vous êtes privés de la communion au corps du Christ et du rassemblement de la communauté ecclésiale » P. Henri Aubert, chapelain de l'église Saint-Ignace à Paris.
Quelques propositions pour mieux nous connaître
>> Présentation des jésuites, de leur mission et de leurs actions
>> Pour découvrir saint Ignace de Loyola
>> Pour accéder à toutes les propositions de l'église Saint-Ignace à Paris
>> Pour faire connaissance avec la Maison Magis, un lieu pour accompagner les jeunes dans toutes les dimensions de leur vie
Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 1 - Dimanche des Rameaux et de la Passion
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Jacques Ngimbous sj :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Hymne -VOICI QUE S'OUVRENT POUR LE ROI
Ecouter l'hymne
Auteur : Didier Rimaud
Compositeur : Jacques Berthier
CNPL Éditions / Studio SM
"Entrée à Jérusalem" - Arcabas vers 1980 huile sur toile
Évangile du jour
Ecouter l'Évangile
ENTRÉE MESSIANIQUE
Matthieu 21, 1-11
Commentaire
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Points pour la prière
Ecouter les points pour la prière
Père Jacques Ngimbous, SJ.
Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 2 - Lundi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Miguel Roland-Gosselin sj :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Hymne - QUI DONC EST DIEU ?
Ecouter l'hymne
Auteur : Didier Rimaud
Compositeur : Gérard Jacob
ADF
Arcabas, "L'onction de nard"
Évangile du jour
Ecouter l'Évangile
LE VASE ET LE PARFUM
Jean 12, 1-11
Commentaire
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Dans une cérémonie d'obsèques, au moment de l'absoute, il est proposé d'encenser le corps. Qu'est-ce que cela signifie, sinon une dernière célébration du corps qui se retire ? Ton corps, tous les sourires de ton existence, les paroles échangées, les caresses reçues et données, les soins prodigués, le travail de tes mains, que tout cela soit encensé, emporté vers Dieu dans la beauté d'un parfum. Admirons cela, que notre humanité, depuis la nuit des temps, attache un tel prix au parfum, et en particulier pour embellir et fleurir la chair, pour célébrer quelqu'un dans son corps. Rare par définition, précieux concentré de la beauté évanescente de la nature, le parfum donne du plaisir dans l'instant même où il disparaît. Rien de tel, au fond, pour nous rappeler la prodigalité de la vie, la gratuité de ce qui est beau. Rien de tel encore, pour signifier la dignité de notre corps de chair.
On nous rapporte que Marie, ce jour-là, a répandu sur les pieds de Jésus l'équivalent d'une somme considérable, peut-être dix mois de salaire. Judas peut crier au gaspillage, pour insulte à l'égard des pauvres. En un sens, c'est vrai ; et la moindre goutte de parfum serait déjà de trop, tant que des pauvres n'ont rien à manger. Or la longue sagesse humaine nous dit que la beauté est toujours bienvenue, pourvu que son coût soit proportionné. Et Jésus confirme : la prodigalité de Marie est proportionnée. Le corps qu'elle honore vaut bien ce prix. Aurait-elle deviné, Marie, que Jésus est le plus pauvre d'entre les pauvres, celui qui « de riche qu'il était, s'est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » ? Aurait-elle perçu que les gestes, les mots de Jésus, tous les traits de son visage expriment de façon immédiate le visage de Dieu ? Aurait-elle deviné, Marie – non, bien sûr, elle ne sait pas encore que Dieu lui-même s'apprête à honorer le corps de Jésus d'un don inouï, avec une prodigalité infinie, en le faisant passer de la mort à la vie.
Ce corps de chair va mourir, mais ce sera pour renaître à une beauté nouvelle, pour vivre de vie éternelle, et avec lui toute chair. Le corps de chacun d'entre nous en est exalté. La générosité de Marie n'est donc pas trop grande, l'Église ne se dépensera jamais assez, en prière et en énergie, pour honorer le corps du Christ et pour donner soin et respect à tout homme. « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous. » Autrement dit, la tâche commence, et elle durera jusqu'au dernier jour.
Points pour la prière
Ecouter les points pour la prière
Pour se disposer à la prière, peut-être est-il approprié aujourd'hui d'allumer une bougie parfumée ou un peu d'encens. Surtout, je me mets en présence de Dieu, et je lui adresse une demande de grâce. Par exemple : « Seigneur, aide-moi à vivre avec cœur la Semaine Sainte qui commence. » Je vais ensuite prier, point après point, sans hésiter à m'arrêter là où j'ai du goût, et je pourrai m'attarder ou revenir sur ce qui m'aura retenu davantage.
1. Elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus. Contemplons ce geste d'onction et d'infini respect. Marie s'y met tout entière, jusqu'aux cheveux… Regarder, écouter, sentir le parfum qui « remplit toute la maison ».
Et puis me joindre au geste de Marie. Comme elle, j'ose une rencontre intime, cœur-à-cœur avec Jésus. Que vais-je lui dire, prosterné(e) à ses pieds ?
2. « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous. » C'est donc une tâche immense qui s'annonce : se dépenser pour tous ceux et celles – les fragiles, les menacés, les souffrants – qui attendent soin et dignité. Réfléchir là-dessus. Y a-t-il des gens, proches ou lointains, qui comptent sur mes soins ou sur ma prière ? Seigneur, vers quels pauvres et petits m'envoies-tu aujourd'hui ?
3. « En vue de mon ensevelissement. » Exceptionnelle Semaine Sainte 2020 ; les informations font le compte des morts, et disent l'urgence de la précaution et des soins. Dans la solitude mais en communion, portons la situation présente. À Jésus qui marche vers Pâques nous confions les morts, les malades et les soignants.
Je conclue ma prière en parlant au Seigneur, et en récitant une prière comme celle-ci, que propose saint Ignace de Loyola :
Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 3 - Mardi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Michel Fédou sj sur youtube :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - POUR QUE L'HOMME SOIT UN FILS
Écouter sur SoundCloud
Pour que l'Homme soit un fils à son image,
Dieu l'a travaillé au souffle de l'Esprit,
Lorsque nous n'avions ni forme, ni visage,
Son amour nous voyait libres comme lui. (bis)
Nous tenions de Dieu la grâce de la vie,
Nous l'avons tenue captive du péché,
Haine et mort se sont liguées pour l'injustice,
Et la loi de tout amour fut délaissée. (bis)
Quand ce fut le jour et l'heure favorable,
Dieu nous a donné Jésus le bien aimé,
L'arbre de la Croix indique le passage,
Vers un monde où toute chose est consacrée. (bis)
Qui prendra la route vers ces grands espaces ?
Qui prendra Jésus pour Maître et pour Ami,
L'humble serviteur a la plus belle place,
Servir Dieu rend l'Homme libre comme lui. (bis)
Paroles : Didier Rimaud / Ó CNPLDisque
Musique : Jean-Marie Vincent / Jean Nicrosa - Ed. Musicales STUDIO SM
Arcabas, "Le Baiser de Judas"
Évangile du jour
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JÉSUS TRAHI PAR SES DISCIPLES
Jean 13, 21-33.36-38
Commentaire
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L'Évangile de Jean, en ce Mardi saint, nous rapporte une heure tragique entre toutes : la trahison de Judas, puis l'annonce du reniement de Pierre – et cela au cours du repas que Jésus prend avec ses disciples.
Réalisons combien cette heure est terrible. Tout se passe lors d'un repas – or le repas devrait être par excellence un moment de communion. Tout se passe lors d'un repas entre Jésus et ceux qui sont les plus proches de lui : les douze apôtres.
Jésus est « bouleversé » ; il avait été déjà bouleversé devant le tombeau de Lazare (Jn 11, 33), il avait lui-même dit « mon âme est bouleversée » (Jn 12, 27), il est maintenant bouleversé devant l'événement qui va se produire et qu'il annonce aussitôt : « Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera ». « L'un de vous » : Jésus ne nomme pas le traître, mais il désigne celui-ci par ces mots « l'un de vous ». La trahison est d'autant plus dramatique qu'elle émane du groupe même des disciples. Et de fait c'est ce qui se produit : après avoir pris la bouchée que lui donnait Jésus, Judas « sortit aussitôt ». Il « sortit », c'est-à-dire qu'il se retrancha du groupe des disciples ; et l'évangéliste ajoute : « il faisait nuit ». Heure de ténèbres, en effet : Jésus vient d'être trahi par l'un de ses plus proches. Ce n'est d'ailleurs pas la responsabilité de Judas lui-même qui est le plus soulignée : « Satan entra en lui ». La responsabilité première incombe donc à ce mystérieux prince des ténèbres, qui certes s'est servi de Judas, mais qui est le véritable adversaire de Jésus. L'heure est nocturne entre toutes, parce que ce n'est pas seulement un homme qui a trahi Jésus, mais que cet homme a été lui-même l'instrument de Satan.
Et comme si cette trahison ne suffisait pas, le dialogue final entre Jésus et Pierre annonce un autre drame : Pierre lui-même reniera son maître. Certes, Pierre n'est pas Judas : il veut suivre Jésus, il assure qu'il donnera sa vie pour lui… Mais Jésus lui annonce qu'il n'y parviendra pas : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois. »
Ce repas est tragique entre tous. Et pourtant, de manière inattendue, la lumière perce à travers les ténèbres. D'abord parce que Jésus voit d'avance ce qui va se passer ; il n'est pas simplement le jouet des événements, c'est lui qui a l'initiative de les annoncer, et il dit même à Judas : « ce que tu fais, fais-le vite » – comme si Judas devait accomplir le plus rapidement possible un dessein qui lui échappe.
Il y a aussi une autre source de lumière : le « disciple que Jésus aimait », et qui se penche sur la poitrine de Jésus pour lui demander qui est le traître ; c'est à cette heure si sombre qu'apparaît pour la première fois, dans l'évangile de Jean, cette belle figure d'un disciple qui est en relation intime avec Jésus – figure qui contraste précisément avec celle de Judas et qui est pour nous comme une figure idéale du vrai disciple.
Il y a encore – bien plus discrètement, il est vrai – un autre trait de lumière. Le geste de Jésus donnant la bouchée à Judas peut faire penser à ce passage du livre de Ruth dans l'Ancien Testament : « au moment du repas, Booz dit à Ruth : “Approche-toi, mange de ce pain et trempe ton morceau dans le vinaigre” » (Rt 2, 14)[1] ; puisqu'il s'agissait ici d'un geste d'alliance, ne pourrait-on lire dans le geste de Jésus donnant la bouchée à Judas l'expression d'un lien qui demeure mystérieusement ? Tout se passe au moins comme si Jésus, au moment même où Judas va le trahir, voulait encore lui donner à manger…
Mais surtout, la lumière jaillit des paroles de Jésus juste après le départ de Judas : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. » Nous raisonnons souvent comme si Jésus n'avait été glorifié qu'avec sa résurrection. Mais l'évangile de Jean est formel : dès le moment où Judas vient le trahir, « le Fils de l'homme est glorifié ». Ce n'est évidemment pas la trahison qui glorifie Jésus ! Mais c'est le fait que Jésus, en acceptant cette trahison au nom même de l'amour qui le porte à donner sa vie, a déjà manifesté la victoire absolue de l'amour sur la haine.
Comme le disciple bien-aimé, penchons-nous sur la poitrine de Jésus en ces jours de la Passion. L'heure est sombre, certes, et il fait nuit. Mais cette nuit est déjà traversée de la lumière qui bientôt resplendira.
Père Michel Fédou sj
[1] Le rapprochement est fait par Y. Simoens dans Évangile selon Jean, Éditions Facultés jésuites de Paris, 2016, p. 292.
Points pour la prière
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Pour nous disposer la prière, nous pouvons imaginer la pièce où Jésus prend le repas avec ses disciples.
Je regarde Jésus, et les douze disciples autour de la table ; juste à côté de Jésus se tient « le disciple que Jésus aimait » ; ailleurs se trouve Pierre ; et plus loin, Judas…
J'adresse une prière au Seigneur. Je demande la grâce de prendre conscience de mes infidélités par rapport à Jésus, et de pouvoir être davantage comme le disciple que Jésus aimait, le plus possible uni à lui.
Je prie ensuite point par point, en m'arrêtant sur tel mot ou tel verset qui me parle davantage.
1) L'annonce de la trahison Je regarde Jésus « bouleversé », et j'entends sa parole aux disciples : « l'un de vous me livrera ». J'imagine la réaction des disciples, notamment celle du disciple bien-aimé qui se penche sur la poitrine de Jésus.
Après avoir pris le temps de regarder cela, je peux me demander : comment l'humanité est-elle complice de la trahison de Judas ? comment en suis-je moi-même complice ?
2) Trahison et glorification Je regarde Jésus qui donne la bouchée à Judas, et Judas qui sort, se retranchant ainsi du groupe.
J'écoute la parole de Jésus : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié… » ; Jésus est glorifié parce qu'il a aimé les siens jusqu'au bout.
Comment Jésus, malgré la trahison de Judas, a-t-il aimé jusqu'au bout ses disciples ? Comment m'aime-t-il jusqu'au bout, malgré mes propres trahisons ?
3) L'annonce du reniement J'entends Pierre dire à Jésus :[/b] « Je donnerai ma vie pour toi » ; j'entends la réaction de Jésus : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois. »
Je termine en rendant grâces pour la manière dont Jésus a aimé les siens jusqu'au bout ; puisqu'il m'aime moi-même, comment puis-je lui être davantage uni ?
Retrouvez quelques prières jésuites
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
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Dernière édition par Lumen le Mer 31 Mar 2021 - 15:20, édité 5 fois (Raison : correction)
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 4 - Mercredi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Jacques Enjalbert sj : sur youtube :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - PUISQUE DIEU NOUS A AIMÉS
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Puisque Dieu nous a aimés,
jusqu'à nous donner son Fils,
Ni la mort, ni le péché
Ne sauraient nous arracher
À l'Amour qui vient de Lui !
Depuis l'heure où le péché
S'empara du genre humain,
Dieu rêvait de dépêcher
En ami sur nos chemins
Le Seigneur Jésus, son Fils !
Puisque Dieu nous a choisis
Comme Peuple de sa Paix,
Comment voir un ennemi
Dans quelque homme désormais
Pour lequel Jésus est mort !
Que Dieu rende vigilants
Ceux qui chantent le Seigneur :
Qu'ils ne soient en même temps
Les complices du malheur
Où leurs frères sont tenus !
Auteur : Daniel Hameline
Compositeurs : Alain Langree / Prose XVIIe
Editeur : Fleurus
Ancienne cote Secli : F168
Arcabas, « La Cène »
Évangile du jour
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LE REPAS DU SEIGNEUR
Matthieu 26, 14-25
Commentaire
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Voici pour Jésus l'heure de célébrer la Pâque. Mémoire de la sortie d'Égypte, où Dieu sauve son peuple de l'esclavage… Repas au cours duquel les hébreux partageaient un agneau, offert en sacrifice au Temple de Jérusalem, en rappel de la nuit de leur départ en toute hâte, et où la mort « saute » au-dessus des maisons des Hébreux pour ne frapper que les premiers-nés des égyptiens.
C'est la Pâque du Seigneur. Drôle de Pâque quand depuis ce jour fondateur, le salut de Dieu se fait de nuit, alors que plane la menace de mort. Drôle de Pâque pour les disciples puisque Jésus ne fait pas mystère que son heure est venue. Drôle de Pâques pour nous aussi… quand notre humanité entière est frappée de mort et que nous ne pouvons nous rassembler pour célébrer ce passage.
Mais les Douze ont tout préparé et les voici avec Jésus autour de la table. Nous aussi, rien ne nous empêchera de nous unir au Seigneur d'esprit et de cœur, pour l'accueillir à nos propres tables de confinement. Cette année, c'est Lui qui s'invite en ami dans nos maisons, au cœur de nos détresses, pour vivre la Pâque avec nous.
Judas voit ici-même l'occasion de livrer Jésus. Il conclut le marché pour trente pièces d'argent, le prix d'un esclave. En apparence il est là, autour de la table avec Jésus. De sa bouche il le nomme « Maître ». Mais son cœur et son esprit sont ailleurs… Sa parole est devenue mensonge et tient Jésus à une insondable distance…
Comme viennent ici en écho nos propres trahisons ! Quand fascinés par la force du mal et de la mort, nous perdons foi dans le Seigneur des vivants, visiblement si démuni, si faible. Nous tenons alors Dieu pour moins que rien, livrant le lien qui nous unit à lui en pâture au désespoir de l'évidence et au réconfort d'autres voix ! Les autres disciples ne s'y trompent pas… Tous s'interrogent… Aucun ne se sait plus solide que Judas…
Pourtant, Jésus, lui, est bien là… Il veut bien se faire esclave, si c'est pour nous tirer de l'esclavage du péché. Il veut bien être l'agneau du sacrifice, si c'est pour nous donner l'amitié du Père Éternel… Tel l'ami fidèle en tout, il invite chacun à plonger la main dans le plat commun. Il nous offre déjà son pardon. L'amitié qu'il ne cesse de nous offrir est notre rempart. Saurons-nous, comme les onze, être ces blessés pour lui dire seulement : « Seigneur » ?
Père Jacques Enjalbert, SJ.
Points pour la prière
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J'entre dans la prière : je fais le signe de la Croix… Si cela m'aide à prier, je peux disposer devant moi une nappe, beau plat, une belle coupe… comme rappel du dernier repas de Jésus.
Je demande l'aide du Seigneur : que par tout mon être, je sois à sa louange et à son service.
J'imagine le lieu : la salle haute d'une maison de la vieille ville de Jérusalem, qui va accueillir Jésus et ses disciples pour la Pâque
Je demande une grâce : donne-moi, Seigneur, de me savoir accueilli dans ton amitié à la table de ta Pâque, et vient éclairer mes propres trahisons…
1. Je contemple Jésus dont l'heure est venue de célébrer la Pâque, les Douze préparer le repas… Puis je nous vois nous-mêmes, confinés dans nos maisons … C'est là que Jésus veut cette année s'inviter en ami, pour vivre la Pâque avec nous… Je lui ouvre ma vie, ma maison, en ce temps de passion, de vie et de mort…
2. Je contemple Judas qui livre Jésus au prix d'un esclave. Il est à table avec tous mais sa parole est mensongère, tient Jésus à distance. Je prends la mesure du mal qui le rend ainsi double. Quelle fascination le domine ? Je vois les autres disciples qui sont saisis d'effroi, chacun connait sa propre fragilité, ses propres trahisons… Et moi, qu'est-ce que cette contemplation me révèle ? Avec quels mots puis-je m'adresser au Seigneur ?
3. Je contemple à nouveau Jésus, à table. Il sait toute chose et vit ce repas en ami de tous, sans exception. Il ne refuse ni d'être fait esclave, ni d'être l'agneau offert. Jusqu'au bout il offre son amitié, celle qu'il tient du Père et laisse toujours place au pardon. C'est ainsi qu'il est Maître et Seigneur. Je me laisse toucher par ce que je vois et je me confie au Seigneur alors que s'ouvrent les jours de Sa Passion.
En finissant, je reviens sur ce qui m'a le plus touché pendant ce temps d'oraison et comme un ami parle avec son ami, je parle au Seigneur, l'écoute, lui fais une demande.... Je termine ma prière par la prière d'offrande de Saint-Ignace.
Retrouvez quelques prières jésuites
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
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Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 5 - Jeudi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Guilhem Causse sj : sur Hozana et youtube :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - QUAND VINT LE JOUR D'ÉTENDRE LES BRAS
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Quand vint le jour d'étendre les bras
Et de lier la mort sur la croix,
Le fils de l'homme, au cours d'un repas,
Livra son corps aux mains des pécheurs (bis)
Voici mon corps, prenez et mangez,
Voici mon sang, prenez et buvez.
Pour que ma mort vous soit rappelée,
faites ainsi jusqu'à mon retour " (bis)
Ne craignez plus la soif ni la faim :
Le corps du Christ est notre festin.
Quand nous tenons sa coupe en nos mains,
Elle a le goût du monde nouveau. (bis)
Banquet pascal où Dieu est mangé,
Signe d'Amour, ferment d'unité,
Où tous les hommes renouvelés
Trouvent les biens du règne à venir (bis)
Par Jésus Christ, grand-prêtre parfait
Dans l'Esprit Saint d'où vient notre paix.
Pour tant de grâces, tant de bienfaits,
Nous te louons ô Père des cieux (bis)
Auteur : Didier Rimaud.
Compositeurs : Jo Akepsimas.
Editeurs : CNPL Éditions / Studio SM
Arcabas, "Lavement des pieds"
Évangile du jour
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LA CÈNE DU SEIGNEUR
Jean 13, 1-15
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Aujourd'hui, un temps nouveau commence.
Le Seigneur l'avait déjà annoncé à Moïse et Aaron.
Ce temps nouveau commence par un agneau qui donne sa vie pour la vie du peuple.
Son sang marquera la porte des maisons pour protéger les vies.
Sa chair sera mangée en hâte, « la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main ».
Son sang protège et sa chair donne force pour le chemin.
Un agneau pour le grand départ, l'aube de la libération, l'instant où le seigneur, comme le chante le psaume, « brise les chaînes » des esclavages.
Aujourd'hui, le Seigneur parle à ses disciples.
Il est l'agneau.
Son sang scelle l'Alliance nouvelle qui nous délivre du fléau véritable, le péché, les manques de foi, mensonges, violences, trahisons.
Sa chair est force pour la grande épreuve, la montée au calvaire, la descente aux enfers.
Son sang délivre et sa chair donne force pour traverser l'épreuve.
C'est le jour du grand départ, l'aube de la libération, l'instant où le Seigneur part devant,
« briser les chaines » de nos esclavages.
Et nous restons derrière, « jusqu'à ce qu'il vienne ». Jours de combat et d'agonie. Jours de ténèbres.
Aujourd'hui, le Seigneur nous aime jusqu'au bout.
Il est le Fils.
Ses mains en coupe élèvent le monde enténébré, l'élève en bénédiction et afin qu'il soit transi d'amour. Il l'élève en s'abaissant.
Il se lève – déjà ressuscitant.
Il dépose son vêtement – en nudité de Premier né de toute la création.
D'un linge, il couvre sa nudité – non par peur, comme Adam et Ève au jardin, mais par amour.
Il le noue à la ceinture – librement, nouant sa vie à notre vie s'abîmant.
Il verse l'eau – l'eau qui fut séparée en deux pour livrer passage au peuple et engloutir l'ennemi.
Il lave les pieds – il est l'esclave, le plus petit, afin qu'aucun de ces petits ne soient perdus.
Il les essuie avec le linge immaculé – il nous donne part à sa victoire.
Alors le combat peut commencer. En Simon-Pierre, en qui est l'Église se reconnait. Il refuse l'abaissement. Mais sur un mot de Jésus, il se laisse vaincre. Et pourtant, Jésus prévient : cette première bataille est gagnée. Mais à chaque pas, une autre sera à mener. Et pour cela, il nous donne tout ce dont nous avons besoin.
« C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. »
En ce jour, demandons au Seigneur de communier à ce geste que le Christ fait pour nous, pour nous délivrer du mal et nous donner force pour le combat à mener. Nuit que ces temps de pandémie, obscurcit encore, nuit des malades, des soignants qui se battent auprès d'eux, nuit des détenus, des demandeurs d'asile, des sans domicile, nuit des personnes âgées en EPHAD ou isolées, nuit de nos proches et des plus lointains, dans des continents plus fragiles.
Pour chacun et pour tous, Jésus s'abaisse et nous ouvre le chemin de la victoire, faisant de même et devenir les uns pour les autres, protecteurs et soutiens, corps et sang, chair vivante, d'une vie généreuse, que le mal et la mort ne pourront retenir. Amen.
Père Guilhem Causse sj
Points pour la prière
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Jésus nous attend, nous avons rendez-vous au lieu dit, à l'heure dite. Le lieu : cette chambre haute, que nous pouvons prendre le temps d'imaginer, sa taille, la manière dont elle est décorée, les tables disposées, et dans un coin un linge, de l'eau et un bassin. L'heure : celle du passage du Fils vers le Père, de l'amour qui s'accomplit, de la traversée de tout ce qui fait obstacle.
Demandons au Seigneur la grâce de communier à ce geste que le Christ fait pour nous.
1. Jésus se lève, dépose son vêtement, prend un linge, le noue à sa ceinture, verse de l'eau dans un bassin, se met à laver les pieds des disciples, et les essuie avec le linge.
Je contemple ces sept gestes : le premier, se lever, qui fait signe vers la résurrection. Et les six autres, trois liés au linge, trois liés à l'eau. Je les refais avec lui, un à un, et je laisse résonner leur force et leur sens.
2. Jésus répond à Simon Pierre qui refuse l'abaissement du Maitre. J'écoute ces mots, ce qu'ils disent de la lutte intérieure de Simon Pierre, de celle de Jésus. Et écouter ce qui se dit en moi, des luttes qui me traversent, et les confier au Seigneur.
3. « C'est un exemple que je vous ai donné fin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous ». Je regarde comment ces mots font leur chemin en Simon Pierre, et dans chacun des disciples. Et finalement en moi. Quel désir monte en moi ?
Colloque. Je confie au Seigneur ce que j'ai entendu, les luttes que je vis, le désir qui se fait jour, afin que toutes choses soient accomplies selon son dessein d'amour. Et je finis par cette prière.
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 6 - Vendredi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Deux vidéos vous sont proposées en ce Vendredi de la Passion :
1) Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Guilhem Causse sj :
2) Pour méditer la Passion, nous vous proposons également le commentaire vidéo du Portement de croix de Gand, de Jérôme Bosch (v. 1515) par le P. Miguel Roland-Gosselin sj :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - Ô CROIX DRESSÉE SUR LE MONDE
Ô Croix dressée sur le monde
Ô Croix de Jésus Christ ! (bis)
Fleuve dont l'eau féconde
Du cœur ouvert a jailli.
Par toi la vie surabonde,
Ô Croix de Jésus Christ !
Ô Croix sublime folie,
Ô Croix de Jésus Christ ! (bis)
Dieu rend par toi la vie
Et nous rachète à grand prix :
L'amour de Dieu est folie,
Ô Croix de Jésus Christ !
Ô Croix sagesse suprême,
Ô Croix de Jésus Christ ! (bis)
Le Fils de Dieu lui-même
Jusqu'à sa mort obéit ;
Ton dénuement est extrême,
Ô Croix de Jésus Christ !
Ô Croix victoire éclatante,
Ô Croix de Jésus Christ ! (bis)
Tu jugeras le monde,
Au jour que Dieu s'est choisi,
Croix à jamais triomphante
Ô Croix de Jésus Christ !
Auteur : Jean Servel, César Geoffray
Arcabas, "Outrage à Jésus Roi"
Évangile du jour
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LA PASSION
Jean 18, 23-37
Impropères
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Paroles : J.-Ph. Revel - Musique : A. Gouzes o.p.
R/ Ô Dieu saint, Ô Dieu fort, Ô Dieu immortel,
Prends pitié de nous.
Moi, j'ai pour toi frappé l'Egypte, j'ai fait mourir ses premiers-nés :
Toi, tu m'as livré, flagellé !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi je t'ai fait sortir d'Egypte, j'ai englouti le Pharaon :
Toi, tu m'as livré aux grands prêtres !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, devant toi j'ouvris la mer :
Toi, tu m'as ouvert de ta lance !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, devant toi je m'avançai dans la colonne de nuée :
Toi tu m'as conduit à Pilate !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, j'ai veillé dans le désert et de la manne je t'ai nourri :
Toi, tu m'as frappé, flagellé !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, aux eaux vives du rocher, je t'ai fait boire le salut :
Toi tu mes fis boire le fiel, m'abreuvas de vinaigre !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, j'ai pour toi frappé les rois, les puissants rois de Canaan :
Toi tu m'as frappé d'un roseau !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, dans ta main j'ai mis un sceptre, je t'ai promu peuple royal :
Toi, tu as placé sur ma tête la couronne d'épines !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
Moi, je t'ai par ma toute puissance exalté :
Toi, tu m'as pendu au gibet de la croix !
Ô mon peuple, que t'ai-je fait, réponds-moi !
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Au soir de ce jour, souvenons-nous.
Devant le Christ en Croix, tenons-nous aux côtés de Marie et de Jean, et de celles et ceux qui ont suivi Jésus, pas après pas, jusqu'au bout.
Il a lutté contre le mal, jusqu'à la mort, et la mort sur la croix.
Le mal : la trahison de l'un des siens, le dévoiement du pouvoir par les grands prêtres et les pharisiens, la violence de Pierre et son reniement, un procès inique et une condamnation dictée par la peur et la volonté de sécurité plus que de justice.
Le mal, qui a fait son chemin dans les cœurs et les mains de ces hommes jusqu'à s'emparer de Jésus, jusqu'à le clouer sur une croix. Le mal qui s'est emparé de tant de cœurs et de tant de vies, jusqu'à recouvrir le monde de ses ténèbres.
Mais le mal ne s'est pas emparé du cœur de Jésus. Pas à pas, il brandit le glaive du pardon, pour traverser.
Lorsque Judas est arrivé, Jésus s'est avancé : alors Judas et sa troupe ont reculé et sont tombés à terre.
Jésus s'avance, non pas contraint mais libre.
Lorsque Pierre a frappé le serviteur du grand prêtre, Jésus l'a repris : le glaive de Jésus ne blesse ni ne tue, sinon le mal qui détruit l'humain en nous.
Et lorsque Pilate prétend juger Jésus, Jésus s'avance comme seul vrai juge. Devant le peuple, il se tient debout, couronné d'épines, les blessures de la flagellation cachée par le manteau pourpre. Le peuple ne comprend pas qu'il voit ce qu'il est, une humanité condamnée à mort travestie en roi.
Devant les hommes qui se croient rois et juges, le Christ les révèlent esclaves et en jugement. Et le glaive qu'il brandit pour les délivrer, c'est son corps même, sa vie qu'il interpose entre nous et l'abîme.
C'est alors que Jésus, comme hier devant ses disciples, dépose son vêtement de pourpre royale, se saisit du vêtement de service, la croix, sur laquelle il va être cloué à nos péchés.
C'est alors que de ses pieds, de ses mains, de son cœur, jaillissent le sang et l'eau, qui vont laver nos cœurs contaminés, les régénérer.
C'est alors que du haut de la croix, comme d'un trône, il préside à l'alliance ecclésiale, disant à Marie, sa mère : « Femme, voici ton fils », et au disciple : « voici ta mère ». Comme en écho à la voix qui avait retenti sur les eaux du baptême : « voici mon fils ».
C'est alors que Jésus dit « Tout est accompli ». Et inclinant la tête, il rendit l'esprit.
Un linge recueille son corps, l'unissant à nos corps mortels, d'une union que plus rien ne peut desceller. Depuis le fond des abîmes jaillissent l'eau et le sang, signe du mal englouti. Le pardon s'accomplit.
Ce n'est là encore qu'une lueur dans la nuit des larmes de Marie, de Jean et de celles et ceux qui sont là.
Cette nuit rejoint toutes nos nuits, elle les transforme en nuit de Dieu. La nuit où la pierre se referme sur le tombeau ou gît le corps de Jésus. La nuit où il est seul, mais où il n'a pas voulu nous laisser seul : car nous sommes avec sa mère et la sœur de sa mère Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine, avec Jean, Joseph d'Arimathie et Nicodème. Avec le Père, qui veille sur chacun de ses enfants, douloureusement.
Confions-nous et confions notre monde en souffrance à ses bras miséricordieux et supplions-le de donner force et courage à tous ceux qui manifestent aujourd'hui cette miséricorde, au premier rang desquels, les soignants. Amen.
Père Guilhem Causse sj
Points pour la prière
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Venons au lieu et à l'heure où Jésus nous conduit.
Le lieu, c'est le pied de la Croix.
L'heure, c'est celle de son agonie et de sa mort pour nos péchés.
Demandons cette grâce : « la douleur avec le Christ douloureux, l'accablement avec le Christ accablé, les larmes, la peine intérieure pour la peine si grande que le Christ a endurée pour moi » (Exercices spirituels, 203).
1. « Lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C'est là qu'ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avec rédigé un écriteau qu'il fait placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ».
Je regarde Jésus, les deux autres condamnés, l'écriteau, ceux qui sont là autour. Et je laisse monter en moi la douleur avec le Christ.
2. « Jésus, voyant sa mère, et près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple : "Voici ta mère". Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »
J'écoute les paroles de Jésus, leur retentissement en Jésus, en Marie, en Jean, en moi. Et j'accueille la douleur partagée qui s'y dit.
3. « Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : "Tout est accompli". Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. »
Regarder ce geste, et les gestes qui vont s'ensuivre, le coup de lance, l'enlèvement du corps, sa préparation, sa mise au tombeau jusqu'à la pierre roulée. Je m'attriste et je pleure, avec ceux qui sont là. Et je me joins, selon ce qui vient, à leurs gestes.
Je termine en parlant avec le Christ, qui est là avec moi, lui qui souffre tout cela pour mes péchés, qui me propose de prendre part à sa passion. Et à la fin, je prie un Notre Père.
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
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Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 7 - Samedi Saint
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
En ce septième jour de la retraite, il n'y a pas d'évangile. En effet le Samedi Saint est, selon la Tradition, "vide" liturgiquement. Jésus est mort, il descend aux enfers. "Dieu est mort", c'est ce silence de Dieu que les pères Miguel Roland-Gosselin sj et Michel Fédou sj nous invitent à méditer :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - POUR INVENTER D'AUTRES ESPACES
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Pour inventer d'autres espaces
Où se relèveront les corps,
Il étendit les bras :
Tout homme est libéré,
Le mur s'est écroulé
Où l'on avait gravé
Que Dieu est mort !
Pourquoi vous désoler encor ?
Depuis le jour du sang versé,
Vous savez bien que tout est grâce.
Pour vous tenir hors des impasses
Et vous guider aux lieux déserts,
Il étendit les bras :
Les flots se sont dressés,
Son peuple a traversé
Au merveilleux sentier
Qu'il a rouvert.
Pourquoi ne pas franchir la mer ?
Depuis le jour du sang versé,
Vous savez bien que tout est grâce.
Pour embrasser toutes les races
Dans sa bénédiction de feu,
Il étendit les bras :
Le monde est attiré
Au centre du foyer
Où l'on peut voir brûler
Le cœur de Dieu.
Pourquoi ne pas lever les yeux ?
Depuis le jour du sang versé,
Vous savez bien que tout est grâce.
Pour vous garder près de sa face
Et vous transfigurer d'Esprit,
Il étendit les bras :
Le voile est déchiré,
Le livre, descellé,
Qui retenaient caché
Le Dieu de vie.
Pourquoi ne pas courir à lui ?
Depuis le jour du sang versé,
Vous savez bien que tout est grâce.
Parole : D. Rimaud — CNPL
Arcabas, Descente de Croix
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Mystère terrible du Samedi saint : Jésus, Dieu né de Dieu, « est descendu aux enfers ». Stricto sensu, dire que Jésus « est descendu aux enfers », dans le shêol des Hébreux, cela signifie qu'il a été englouti dans la profondeur de la mort, qu'il est réellement mort et a participé à l'abîme de notre destin de mort. Terrible mystère du silence de Dieu. Dieu absent.
Encore pouvions-nous, la veille, porter nos regards sur le Crucifié. Mais aujourd'hui, plus rien. La lourde pierre du sépulcre s'est refermée sur le cadavre d'un supplicié, aucun Dieu n'a sauvé ce Jésus qui prétendait être son Fils. Les prudents peuvent se tranquilliser : s'ils avaient craint un instant d'être ébranlés par la vigueur de l'évangile, les voilà rassurés ; l'affaire est terminée.
Samedi saint : c'en est fini du Dieu vivant. Dieu est mort et enterré.
N'est-ce pas d'ailleurs, et de façon impressionnante, ce que vit notre époque ? Notre siècle ne devient-il pas un grand Samedi saint, quand on nous dit que Dieu est mort, quand le cœur des disciples s'affole devant un vide effrayant et que, remplis de honte et d'angoisse, ils se retirent en silence ? Ne sommes-nous pas à ce jour où s'éloignent tant de disciples d'Emmaüs, sombres et désemparés ? Oui, ce mystère est bien celui de notre époque : Dieu semble se cacher aujourd'hui, absent de ce monde qui lui appartient et qui devrait, en mille langues, chanter sa gloire et annoncer son nom. L'abîme de silence est devenu une réalité écrasante.
« Dieu est mort, et nous l'avons tué. » Ainsi parle la sagesse du temps. Mais sait-il, notre temps, que ces mots-là qu'il prononce constituent précisément, de façon presque littérale, ce qu'affirme la tradition chrétienne ? N'est-ce pas là ce que répètent tous les ans nos chemins de croix, avec des mots d'une sombre gravité ?
Oui, « Dieu est mort et nous l'avons tué ». Il est mort en Jésus Christ, et le drame n'est pas fini. Nous-mêmes qui sommes chrétiens connaissons mille façons de le tuer encore, quand nous l'enfermons dans l'enveloppe usée des pensées habituelles, quand nous l'exilons dans une piété qui se perd en phrases toutes faites. Nous tuons Dieu de bien d'autres façons, par l'ambiguïté de notre vie qui étend sur lui un voile d'obscurité. Nous le mettons à mort par notre péché. Qu'est-ce qui porte atteinte au Dieu vivant, sinon d'abord le manque de foi et d'amour de ceux qui croient en lui ? Si en effet notre siècle devient un Samedi saint, alors cette obscurité divine parle à notre conscience de chrétiens.
Pourtant, ce drame n'est-il qu'angoisse et désolation ? Le Samedi saint n'est-il pas aussi une « Bonne nouvelle », une heureuse page d'évangile ? Ne porte-t-il pas sa consolation ? Dieu se fait solidaire de notre condition humaine jusqu'à partager les affres de notre mort. Voilà une vérité qui nous découvre un abîme d'éblouissements pour le cœur et pour l'intelligence. Le mystère le plus obscur de la foi devient le signe que notre espérance n'aura plus de limites. Dieu n'est plus celui que nous imaginions. Il nous faut supporter l'épreuve du silence de Dieu pour accéder à une expérience toute nouvelle de son immense grandeur et de notre infinie petitesse. Dieu meurt en Jésus-Christ, mais c'est pour vivre en nous. Dieu nous rejoint et nous accompagne dans notre mort, afin qu'elle devienne un mystère de germination, une ouverture à la vie. « Si le grain tombé en terre ne meurt pas… » (Jn 12,24)
Qu'était donc la mort, avant que Jésus ne vienne la visiter ? Elle était « enfer », précisément, autrement dit affreuse solitude. La mort, pensée en dehors du mystère de Jésus, est séparation d'avec le pays des vivants, rien d'autre que solitude glaciale, ténèbre impénétrable. Or Celui qui est la vie s'est fait le compagnon de notre solitude ultime. Le Crucifié criait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? », et il a consenti à cet abandon jusqu'à partager la solitude de la mort. Aurons-nous peur désormais de la mort, puisqu'Il est venu l'habiter ?
Voyez un enfant qui s'aventurerait seul dans la nuit noire au fond d'un bois : nous pourrions lui expliquer cent fois que le sentier est sans danger, l'enfant aurait encore peur. Il ne redoute pas quelque chose de précis, mais il expérimente l'insécurité, la condition d'orphelin, le caractère sinistre de l'existence en soi. Seule une voix humaine pourrait le consoler ; seule la main d'un proche pourrait chasser l'angoisse. Il existe une angoisse – la vraie, celle qui est nichée dans la profondeur de nos solitudes – qui ne peut être surmontée que par la présence d'une personne qui nous aime. Lorsqu'on se trouve devant une solitude telle qu'elle ne peut plus être atteinte par la parole transformatrice de l'amour, alors nous parlons de l'enfer.
Le Christ « est descendu aux enfers ». L'amour a pénétré dans la région de la mort, dans le no man's land de la solitude insurmontable de l'homme. La voilà surmontée désormais. L'amour s'est rendu présent à la mort même, la vie a pénétré la mort. « À tes fidèles, ô Seigneur – dit l'Eglise dans la liturgie funèbre, la vie n'est pas enlevée, elle est transformée. »
En définitive, le travail du Christ dans la mort, la portée de ce séjour dans les profondeurs de la solitude pour y être la présence de l'amour, ce grand mystère du Samedi saint, quand y accèderons-nous ? Au dernier jour. Pour chacun de nous viendra un jour cette heure d'extrême solitude. Alors, tout étonnés et émerveillés, nous découvrirons l'amour. Et dès-à-présent, au milieu de notre protestation contre l'obscurité de la mort de Dieu, nous laissons poindre un commencement d'action de grâce pour la lumière qui vient, qui vient précisément de cette obscurité.
Miguel Roland-Gosselin, s.j., d'après J. Ratzinger
(Cf. http://benoit-et-moi.fr/2015-I/benoit-xvi/langoisse-dune-absence.html.)
Points pour la prière
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Nous proposons maintenant quelques points pour une prière de Samedi saint. Je me mets en présence de Dieu. Je rejoins mentalement le tombeau de Jésus, un « tombeau neuf » dans un jardin. Je formule une demande de grâce. Elle pourrait être par exemple : « Seigneur Jésus, toi qui as traversé et vaincu la mort, aide-moi à vivre avec force et courage dans les difficultés ». Peut-être aurai-je une autre idée de grâce à demander.
Et voici trois points pour prier ; tel ou tel peut me convenir davantage.
1. « C'est là qu'ils déposèrent Jésus », dit l'Évangile (Jn 19,42). J'imagine la scène : tout le monde se retire, le tombeau est enveloppé de silence. Je partage les sentiments de ceux qui restent seuls : les femmes, les disciples, Joseph d'Arimathie qui a offert sa propre tombe… Et je vois l'humanité qui continue son existence bruyante et agitée, tandis que Jésus repose. Sensible à ce contraste, je me tais et je réfléchis.
2. « Il descendit aux enfers », dit le Credo. Je me laisse habiter par ce mystère du Christ au tombeau. J'imagine le travail qu'opère le Christ dans les profondeurs de la mort, sa visite à tous les hommes de tous les temps, ceux d'hier, ceux de demain. Il les rejoint dans leur solitude, chacun dans le fond de son propre mystère. Je médite.
3. « Même aux morts la bonne nouvelle a été annoncée », dit encore saint Pierre dans une épître (1 P 4, 6). En ce Samedi saint, je peux me rappeler les personnes que j'ai connues, proches ou moins proches, qui sont aujourd'hui en Dieu. Je les confie à la bonté du Christ, à sa justice, à son amour. Et pourquoi n'aurais-je pas une pensée aussi pour le mystère de ma propre mort, qui viendra en son temps ? Regarder en face cette perspective, et réfléchir.
Pour terminer ma prière, je peux prier soit avec le Je vous salue Marie, soit avec cette vieille prière qui est de circonstance :
« Âme du Christ, sanctifie-moi,
Corps du Christ, sauve-moi
Sang du Christ, enivre-moi.
Eau du côté du Christ, lave-moi.
Passion du Christ, fortifie-moi.
Ô bon Jésus, exauce-moi.
Dans tes blessures, cache-moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi. »
Père Michel Fédou sj
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
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Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 8 - Jour de Pâques
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
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Pour introduire à la prière
Hymne - J'AI VU L'EAU VIVE
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J'ai vu l'eau vive jaillissant du cœur du Christ, Alléluia ! Alléluia !
Tous ceux que lave cette eau
Seront sauvés, et chanteront :Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
J'ai vu la source devenir un fleuve immense, Alléluia ! Alléluia !
Les fils de Dieu rassemblés
Chantaient leur joie d'être sauvés, Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
J'ai vu le temple désormais s'ouvrir à tous, Alléluia ! Alléluia !
Le Christ revient victorieux
Montrant la plaie de son côté, Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
J'ai vu le Verbe nous donner la paix de Dieu, Alléluia ! Alléluia !
Tous ceux qui croient en son nom
Seront sauvés et chanteront : Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
Auteurs : AELF / CFC - Compositeur : Jacques Berthier Sodec
Arcabas, Ange et tombeau vide
Évangile du jour
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LA RÉSURRECTION
Matthieu 28, 1-10 (Evangile de la Vigile)
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Le jour commence à poindre, et déjà Marie Madeleine et Marie sont au sépulcre.
Elles étaient là déjà, avant le sabbat. Elles ont vu leur Seigneur mis au tombeau, et la pierre roulée. Leur peine et leur douleur pèsent aussi lourd que cette pierre, le monde s'est refermé, enclos dans les ténèbres.
Soudain tout tremble. La terre vacille. Le cœur de Dieu, le Créateur a frémi, et la création tout entière à l'unisson. Son geste créateur avait été suspendu au bois de la Croix, il reprend. Une parole est sur le point d'être prononcée, en une lumière nouvelle, commencement d'une nouvelle création.
Un ange, un héraut de Dieu, l'annonce. Il rayonne déjà de cette lumière que les ténèbres n'ont pu retenir. Elle fracture le monde enténébré de Marie Madeleine et Marie. Unies au Christ descendu au tombeau, Dieu les maintient unies au Christ qui en remonte.
Le monde tremble : pour les gardes et pour ceux qui ont condamné le Christ, c'est l'heure de la révélation des ténèbres qu'ils ont servies, alors qu'ils se pensaient lumineux. Pour Marie Madeleine et Marie, et bientôt pour les disciples, et de loin en loin jusqu'à nous, c'est l'heure de la vie.
Alors l'ange parle. Et ses paroles font leur œuvre en Marie Madeleine et Marie. Lorsque la terre a tremblé, leur douleur s'était changée en crainte, à la parole de l'ange, la crainte se mêle de joie.
Elles s'avancent et voient le tombeau vide. Le poids de mort qui pesait sur elle est enlevé. La joie les envahit, et vite, elles partent annoncer ce qu'elles ont vu et entendu. Et pourtant, ce qu'elles ont vu, ce n'est encore qu'une ouverture, un vide. Pourquoi Jésus n'est-il pas là ? La crainte demeure.
Et pourtant, la joie de la foi l'emporte, et sur la parole de l'ange, elles courent annoncer la nouvelle. Elles incarnent à cet instant la parole venant dans le monde, comme Marie le fit par son « oui ».
Alors Jésus paraît, il est là, il les salue, il les laisse approcher. C'est comme si leur oui avait ouvert la porte à sa venue. Alors elles font et refont le geste du lavement des pieds, le geste de Béthanie et de la chambre haute, le geste de service et de gratitude.
Et les paroles de Jésus finissent d'accomplir leur œuvre en elles : plus aucune crainte n'habite leur cœur, seule la joie, pure. Elles partagent la joie du Père et du Fils, elles ressuscitent et portent par toute leur vie, la résurrection à leurs frères.
Au milieu de cette nuit, alors que notre monde aux prises à la pandémie, tremble, la lumière nous est transmise, par l'ange, par Marie Madeleine et Marie, et par tant et tant de disciples, jusqu'à nous. Accueillons cette joyeuse lumière, et l'invitation à la porter au monde, même si nous ne comprenons pas encore tout à fait ce que cela signifie. Car c'est ainsi que nous ouvrons la porte à la résurrection, c'est ainsi que nous livrons le passage à la joie pure, c'est ainsi que nous ressuscitons et portons la résurrection.
Rendons grâce à Dieu, Père Créateur, par son Fils par qui toute création s'accomplit, dans l'Esprit vainqueur du mal et de la mort, et demandons-lui sa joie, afin de la rayonner dans ce monde qui y aspire tellement. Amen.
Père Guilhem Causse sj
Points pour la prière
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Venons au lieu et à l'heure où Jésus nous appelle.
Le lieu, c'est le tombeau fermé, nos vies dans les ténèbres de la mort du Fils de Dieu. L'heure, c'est le moment où le jour commence à poindre, le moment où nous pouvons nous rapprocher de ce tombeau, car c'est là que repose notre ami.
Demandons cette grâce : « Eprouver intensément allégresse et joie de la si grande gloire et joie du Christ notre Seigneur » (Exercices spirituels, 221).
1. « Après le sabbat à l'heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts ». Je contemple chacun des personnages de cette scène, sa physionomie, son attitude. Et je découvre ce que cela dit de l'œuvre de résurrection qui commence.
2. « Vous, soyez sans crainte… » J'écoute ces paroles de l'ange, je contemple leur résonnance en Marie-Madeleine et en Marie, je les laisse résonner en moi, j'accueille la joie qui commence à poindre.
3. « Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : "je vous salue". Elles s'approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. » Je contemple ce geste de Jésus qui vient à leur rencontre, et le geste de Marie Madeleine et Marie en retour. Et je laisse grandir en moi la joie des retrouvailles, avec les gestes que je voudrais poser, dès maintenant, et plus tard, lorsque le confinement sera terminé.
Je termine en parlant avec le Christ, qui est là avec moi, qui me prend avec lui dans sa résurrection, qui vient exercer son « office de consolation, […] à la façon dont des amis ont l'habitude de se consoler les uns les autres » (ES 224).
Et à la fin, je prie un Notre Père.
Retrouvez quelques prières jésuites
Pour en savoir plus sur les jésuites, leur mission et leurs actions et découvrir leur fondateur saint Ignace de Loyola
Nous vivrons demain lundi le dernier jour de ce parcours de Semaine Sainte, en écoutant, en méditant et en contemplant une dernière fois la Parole de Dieu. Vous avez été près de 6000 personnes à participer à cette prière commune à l'aide des Exercices spirituels. Si vous le souhaitez, vous pouvez continuer à scruter l'Ecriture et à « trouver Dieu en toutes choses », comme y invite saint Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites.
Chaque jour de la semaine vous pouvez prier avec « Prie en chemin » sur un passage biblique de la liturgie du jour avec une méditation de 12 minutes à lire ou à écouter en podcast.
Vous pouvez aussi vous prier avec « Vers dimanche » sur le texte de l'Evangile du dimanche à venir et son commentaire qui vous invitera à une contemplation.
Vous pouvez enfin rester en lien avec les jésuites en vous abonnant à notre newsletter et nos comptes sur les réseaux sociaux ou en visitant notre site www.jesuites.com.
Et vous trouverez aussi de nombreuses ressources sur la spiritualité ignatienne sur « Notre Dame du Web ».
Enfin, sur votre route, arrêtez-vous dans l'un de nos centres spirituels, pour faire une halte et vivre les Exercices Spirituels. De 1 jour à 30 jours, vous y serez accueillis pour vous aider à faire un choix, grandir en liberté, prendre du recul, traverser un temps d'épreuve…
Bonne route en compagnie du Christ ressuscité !
Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
Invité- Invité
Re: *Exercices Spirituels pour une Semaine Sainte avec les Jésuites*
Jour 9 - Lundi de Pâques
Chaque jour, depuis l'entrée de Jésus dans sa Passion jusqu'à l'apparition du Ressuscité aux disciples Emmaüs, l'église Saint-Ignace vous propose de prendre un temps d'écoute, de prière et de silence avec l'évangile. Quelques jésuites ouvriront l'office en chantant une hymne liturgique, puis nous proclamerons l'évangile du jour. Nous proposons ensuite une courte homélie, et ensuite quelques « points de prière » à la manière des Exercices spirituels de Saint Ignace. Ces points guideront votre prière personnelle. Consacrez-y le temps qui conviendra, dix minutes, une demi-heure ; suffisamment pour que l'Esprit ait le temps de faire son travail dans vos cœurs. Nous proposons pour finir une prière d'offrande de Saint-Ignace, « Prends, Seigneur et reçois ».
Pour méditer l'Évangile du jour, nous vous proposons de visionner la vidéo du père Henri Aubert sj :
Vous pouvez retrouver ci-dessous les différents éléments de la vidéo, en format écrit et audio :
Pour introduire à la prière
Hymne - DEPUIS L'AUBE OÙ SUR LA TERRE
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Depuis l'aube où sur la terre
Nous t'avons revu debout,
Tout renaît dans la lumière,
Ô Jésus, reste avec nous !
Tout renaît dans la lumière,
Ô Jésus, reste avec nous !
Si parfois sur notre route,
Nous menace le dégoût,
Dans la nuit de notre doute,
Ô Jésus, marche avec nous !
Dans la nuit de notre doute,
Ô Jésus, marche avec nous !
Tu cherchais les misérables,
Ton amour allait partout :
Viens t'asseoir à notre table,
Ô Jésus, veille avec nous !
Viens t'asseoir à notre table,
Ô Jésus, veille avec nous !
Si ta croix nous semble dure,
Si nos mains craignent les clous,
Que ta gloire nous rassure,
Ô Jésus, souffre avec nous !
Que ta gloire nous rassure,
Ô Jésus, souffre avec nous !
Au-delà de ton calvaire
Tu nous donnes rendez-vous.
Dans la joie, près de ton Père,
Ô Jésus, accueille-nous !
Dans la joie, près de ton Père,
Ô Jésus, accueille-nous !
Auteur : Fr Daniel Bourgeois
Musique : Jacques Berthier
Arcabas, Les pèlerins d'Emmaüs
Évangile du jour
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LES DISCIPLES D'EMMAÜS
Luc 24, 13-35
Commentaire
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Notre vie, de la naissance à la mort, est un passage sur la terre,. Nous pouvons y reconnaître la trace du Seigneur à l'image de ce que vivent les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs… C'est notre grandeur de reconnaître Dieu à l'œuvre dans nos vies. Mais c'est aussi notre faiblesse car souvent nous ne savons pas en quoi Dieu est présent, acteur dans nos vies. Lorsque nous essayons de l'expliquer, de le dire et même de le prier, nos mots sont bien souvent malhabiles. Le doute parfois nous taraude, surtout en ces moments où nos vies sont bousculées : « Où est-il ton Dieu ? » dit le psaume (Ps 41, 11) qui ailleurs se lamente : « Nous voici anéantis par ta colère, ta fureur nous épouvante… Sous tes fureurs tous nos jours s'enfuient, nos années s'évanouissent dans un souffle. » (Ps 89, 7.9). Cela nous laisse un goût amer, cela n'est pas possible : Dieu peut-il nous avoir ainsi créés et nous soumettre à sa colère et à un jugement qui détruise l'œuvre de ses mains ? Dieu peut-il nous laisser souffrir et mourir ? C'est pourtant ce que certains prédicateurs disaient encore aujourd'hui en ces temps de catastrophe.
Mais au contraire ce qui s'est passé sur le chemin d'Emmaüs et que nous venons à nouveau d'entendre nous éclaire. Les disciples avaient vécu trois années inoubliables, avec Jésus. Bien sûr il y avait eu des moments difficiles, ils n'avaient pas toujours compris. Mais il y eut tant de belles choses ! cela ouvrait une telle espérance... Et puis tout à coup, plus rien : la haine, la souffrance et la mort ont fait leur œuvre sur la croix, tout est fini ! Ils s'en vont car il n'y a plus rien à faire.
Cependant sur le chemin, il y a déjà des signes d'espérance : ces femmes qui de bon matin sont allées au tombeau et disent l'avoir rencontré vivant, ces apôtres qui sont allés au tombeau ; ils ne l'ont pas vu mais certains ont cru, comme Jean… Le doute est bousculé, si je puis dire, et déjà commence à poindre une lumière…
Et puis il y a cet homme qui vient à leur rencontre. Peu à peu sur le chemin, à l'écoute de cet inconnu qu'ils viennent de rencontrer, leur cœur se réchauffe et s'illumine. Il leur dit : « Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24, 26). Etonnant ! Inouï ! Et il leur dit : « Relisez les Ecritures, toutes les Ecritures… »
Patiemment Dieu a inspiré à des générations de générations qu'il était présent au cœur de toute vie, au cœur de la joie comme de la détresse… Et cela s'est accompli, mystérieusement mais définitivement, dans la mort de Jésus sur la croix, dans sa Résurrection qui transforme toute existence, toute mort en vie éternelle… Tout à coup les disciples sur le chemin comprennent que leur existence a pleinement sens et que la vie leur est continuellement redonnée, comme cela leur avait été annoncé par les prophètes qu'ils n'ont cessé de lire et de méditer, comme ils l'ont chanté dans les psaumes : « Ma chair elle-même repose en confiance. Tu ne peux m'abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption. » (Ps 15).
Le Messie qu'ils attendaient, il est bien là présent dans l'auberge d'Emmaüs, dans le pain partagé comme au cœur de toute leur vie, dans toutes ses dimensions, sous toutes ses facettes…
Père Henri Aubert sj
Points pour la prière
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C'est la dernière méditation de notre retraite de Pâques. Comme les disciples d'Emmaüs, je prépare mon cœur : assis, à genoux, debout… à ma fenêtre, dans mon coin de prière… Là où je suis bien. Je peux mettre sur la table une boule de pain et une coupe de vin, comme dans l'auberge d'Emmaüs. En silence, je me mets à l'écoute, je me dispose à accueillir Jésus qui me rejoint. Je lui adresse une demande. Par exemple : « Seigneur, donne-moi de relire ce que je vis en ce moment, en ce temps de confinement, à la lumière de cette retraite qui s'achève, à la lumière de ta Résurrection. » Je prie ensuite, point après point, sans hésiter à m'arrêter là où j'ai du goût. Je m'attarde sur ce qui m'aura retenu davantage.
1. « Ils parlaient entre eux de tout ce qui s'était passé. » Je prends le temps de relire Le chemin de Jésus depuis son entrée dans notre humanité, tout ce qu'il a vécu sur notre terre pour moi, pour me donner la vie, pour me la redonner. Et peu à peu, je regarde ma propre vie, ce que j'ai vécu au cours cette retraite, en ce temps de confinement, tellement inouï et imprévu de l'histoire des hommes. Je me demande ce que cela signifie.
2. « Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire ? » J'écoute Jésus parler à ces deux hommes sur le chemin d'Emmaüs. Et j'essaie de comprendre ce qu'il veut me dire. C'est tout le mystère que les chrétiens ont transmis aux nations jusqu'à aujourd'hui et que beaucoup ne comprennent pas. Alors je m'interroge : qu'est-ce que cela change pour moi ?
3. « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Les deux amis se sont fait un nouvel ami. Je contemple ce qui se passe dans la salle à manger d'Emmaüs. Je goûte la joie qui envahit le cœur des deux hommes. Je laisse la puissance de l'Esprit les réjouir. Je les regarde : ils courent à Jérusalem pour dire leur joie à leurs frères.
Je conclus ma prière en parlant au Seigneur comme un ami parle à un ami, je lui demande son amour. Je peux réciter la prière d'offrande qui a rythmé ma retraite.
Nous avons vécu ensemble cette Semaine Sainte en écoutant, en méditant et en contemplant la Parole de Dieu. Vous avez été près de 6000 personnes à participer à cette prière commune à l'aide des Exercices spirituels. Si vous le souhaitez, vous pouvez continuer à scruter l'Ecriture et à « trouver Dieu en toutes choses », comme y invite saint Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites.
Chaque jour de la semaine vous pouvez prier avec « Prie en chemin » sur un passage biblique de la liturgie du jour avec une méditation de 12 minutes à lire ou à écouter en podcast.
Vous pouvez aussi vous prier avec « Vers dimanche » sur le texte de l'Evangile du dimanche à venir et son commentaire qui vous invitera à une contemplation.
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Prends Seigneur et reçois (Saint Ignace de Loyola)
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
C'est toi qui m'as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t'aimer
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”
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