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Les écrits de Maria Valtorta

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Père Jean
Grosjean
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Message par Grosjean Mer 25 Fév 2009 - 9:17

[info]"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé", de Maria Valtorta

Bonjour,

Cette Oeuvre de Jésus, à travers son instrument, Maria Valtorta a fait le tour du monde, sans publicité. Diffusée en de nombreuses langues, des centaines de milliers d'exemplaires de cette oeuvre merveilleuse ont été écoulés à ce jour. "L'Évangile tel qu'il nous a été révélé", nous permet de découvrir dans des détails jamais révélés jusqu'à nos jours, les années d'Évangélisation du Christ, en compagnie de Ses apôtres. Source de tant de grâces et de conversions, beaucoup d'âmes du forum ont lu cette oeuvre, qui a contribué à leur conversion et à leur désir de se rapprocher toujours plus de Dieu.

Voici la liste des tomes français de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé". Dans d'autres langues, cela est parfois divisé en quatre très gros tomes. En français, l'Oeuvre est divisée en 10 volumes:

Les écrits de Maria Valtorta 24198410
Tome 1:
Naissance et vie cachée de Marie et de Jésus


Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-288-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-02.net
Tome 2:
La première année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-289-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-03.net
Tome 3:
La deuxième année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-290-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-04.net
Tome 4:
La deuxième année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta 1045514-gf
Tome 5:
La troisième année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta 1045516-gf
Tome 6:
La troisième année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta 9788879870573FS
Tome 7:
La troisième année de la Vie Publique


Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-294-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-08.net
Tome 8:
La préparation de la Passion



Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-295-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-09.net
Tome 9:
La Passion


Les écrits de Maria Valtorta I-Grande-296-l-evangile-tel-qu-il-m-a-ete-revele-tome-10.net
Tome 10:
La Glorification


On peut lire la Table des matières détaillée de chacun des volumes, et même, pour ceux qui n'auraient pas les moyens ou la possibilité d'acheter les livres présentement, on peut lire l'oeuvre entière, mise en ligne, en français, à cette adresse:

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/index.htm

Union de prières,

Emmanuel[/info]

Les écrits de Maria Valtorta

Maria Valtorta, vol.9
1. INTRODUCTIONS DIVERSES :
I. « LE FILS DE DIEU ET DE LA FEMME SANS TACHE APPARUT COMME UN VER »


Jésus dit :
« Et maintenant, viens. Bien que tu sois ce soir comme quelqu'un qui va expirer, viens, que je t'amène vers mes souffrances. Long sera le chemin que nous devrons faire ensemble, car aucune douleur ne m'a été épargnée : ni celle de la chair, ni celle de la pensée, ni celle du cœur, ni celle de l'esprit. Toutes je les ai éprouvées, de toutes je me suis nourri, de toutes je me suis désaltéré, jusqu'à en mourir.
Si tu posais ta bouche sur mes lèvres, tu sentirais qu'elles gardent encore l'amertume de tant de douleur. Si tu pouvais voir mon Humanité dans son vêtement, maintenant éclatant, tu verrais que cet éclat émane de milliers et de milliers de blessures qui couvrirent d'un vêtement de pourpre vivante mes membres déchirés, exsangues, marqués de coups, transpercés par amour pour vous.
Maintenant mon Humanité est éclatante. Mais il y eut un jour où elle fut semblable à celle d'un lépreux tant elle était frappée et humiliée. L'Homme-Dieu, qui avait en Lui-même la perfection de la beauté physique en tant que Fils de Dieu et de la Femme sans tache, apparut alors, aux yeux de ceux qui le regardaient avec amour, avec curiosité, ou avec mépris, laid : un "ver" comme dit David, l'opprobre des hommes, le rebut du peuple.
Mon amour pour mon Père et pour les enfants de mon Père m'a amené à abandonner mon corps à ceux qui me frappaient, à offrir mon visage à ceux qui me giflaient et me couvraient de crachats, à ceux qui croyaient faire une œuvre méritoire en m'arrachant les cheveux, la barbe, en me transperçant la tête avec les épines, en rendant la terre et ses fruits complices des tourments infligés à son Sauveur, en déboîtant mes membres, en découvrant mes os, en arrachant mes vêtements et donnant ainsi à ma pureté la plus grande des tortures, en m'attachant à un bois, en m'élevant comme un agneau égorgé aux crocs d'un boucher, et aboyant autour de mon agonie comme une meute de chiens affamés que l'odeur du sang rend encore plus féroces.
Accusé, condamné, tué. Trahi, renié, vendu. Abandonné même par Dieu à cause des crimes que j'avais pris sur Moi. Devenu plus pauvre qu'un mendiant dépouillé par des brigands puisqu'on ne me laissa même pas mes vêtements pour couvrir ma nudité livide de martyr. Pas même épargné au-delà de la mort par l'insulte d'une blessure et les calomnies de mes ennemis. Submergé sous la boue de tous vos péchés, précipité jusqu'au fond des ténèbres de la douleur, sans aucune lumière du Ciel qui répondît à mon regard mourant, et sans un mot de Dieu qui répondît à mon dernier appel.
Isaïe dit la raison de tant de douleur : "Il a vraiment pris sur Lui nos maux et il a porté nos douleurs".
Nos douleurs ! Oui, je les ai portées à votre place ! Pour soulever les vôtres, les adoucir, les supprimer, si vous m'aviez été fidèles. Mais vous n'avez pas voulu l'être. Et qu'en ai-je eu ? Vous m'avez "regardé comme un lépreux, comme quelqu'un frappé par Dieu". Oui, j'avais sur Moi la lèpre de vos péchés sans nombre, elle était sur Moi comme un vêtement de pénitence, comme un cilice ; mais comment n'avez-vous pas vu transparaître Dieu dans son infinie charité de ce vêtement que pour vous II avait mis sur sa sainteté ?
"Blessé à cause de nos iniquités, transpercé à cause de nos crimes" dit Isaïe qui, de son regard prophétique, voyait le Fils de l'homme devenu une immense plaie pour guérir celles des hommes. Et s'il n'y avait eu que les blessures de ma chair !
Mais ce que vous m'avez le plus blessé c'est le sentiment et l'esprit. De l'un et de l'autre, vous avez fait un jouet et une cible et vous m'avez frappé dans l'amitié que je vous avais donnée, par l'intermédiaire de Judas ; dans la fidélité que j'espérais de vous, par l'intermédiaire de Pierre qui me renia ; dans la reconnaissance pour mes bienfaits, par l'intermédiaire de ceux qui me criaient : "Meurs !" après que je les ai eus tirés de tant de maladies ; à travers l'amour, pour les déchirements infligés à ma Mère ; à travers la religion, en déclarant que je blasphémais Dieu, Moi, qui pour le zèle de la cause de Dieu, m'étais mis entre les mains de l'homme en m'incarnant, en souffrant toute ma vie, et en m'abandonnant à la férocité humaine sans proférer un mot ou une plainte.
Il aurait suffi d'un regard pour réduire en cendres accusateurs, juges et bourreaux. Mais j'étais venu volontairement pour accomplir le sacrifice et comme agneau, parce que j'étais l'Agneau de Dieu et je le suis pour l'éternité, je me suis laissé conduire au dépouillement et à la mort pour faire de ma Chair votre Vie.
Quand j'ai été élevé, j'étais déjà consumé par des souffrances sans nom, avec tous les noms. J'ai commencé de mourir à Bethléem, en voyant la lumière de la Terre qui était si différente d'une façon angoissante pour Moi qui étais le Vivant du Ciel. J'ai continué à mourir dans la pauvreté, dans l'exil, dans la fuite, dans le travail, dans l'incompréhension, dans la fatigue, dans la trahison, dans les affections qu'on m'enlevait, dans les tortures, dans les mensonges, dans les blasphèmes. Voilà ce qu'a donné l'homme à Moi qui venais pour l'unir à Dieu !
Marie, regarde ton Sauveur. Il n'a pas son vêtement blanc, ni sa tête blonde. II n'a pas le regard de saphir que tu Lui connais. Son habit est rouge de sang, il est déchiré et couvert de saleté et de crachats. Son visage est tuméfié et défiguré, son regard voilé de sang et de pleurs, et ses yeux te regardent à travers la croûte qu'ils forment et la poussière qui alourdit les paupières. Mes mains, tu les vois ?, elles ne sont déjà qu'une plaie en attendant la plaie finale.
Regarde, petit Jean, comme me regarda ton frère Jean. Derrière mes pas, il reste des empreintes sanglantes. La sueur délave le sang qui coule des écorchures des fouets, de ce qui restait encore de l'agonie du Jardin. La parole sort, dans l'essoufflement de l'angoisse d'un cœur qui meurt déjà de tortures de tous noms, de mes lèvres brûlées et contusionnées.
Dorénavant, tu me verras souvent ainsi. Je suis le Roi de la douleur et je viendrai te parler de ma douleur dans mon vêtement royal. Suis-moi, malgré ton agonie. Je saurai, car je suis plein de pitié, devant tes lèvres empoisonnées par ma souffrance, mettre aussi le miel parfumé des plus sereines contemplations. Mais tu dois plutôt préférer ces contemplations sanglantes, car c'est par elles que tu as la Vie et avec elles que tu amèneras les autres à la Vie. Baise ma main sanglante et veille en méditant sur Moi le Rédempteur. »
Je vois Jésus comme Lui-même se dépeint. Ce soir, depuis 19h (il est 1h. et quart du 11 février, désormais) je suis vraiment en agonie.
Jésus me dit ce matin 11 février à 7h.30 :
« Hier soir, je n'ai voulu te parler que de Moi en proie à la souffrance, car j'ai commencé la description et la vision de mes douleurs. Hier soir, c'était l'introduction. Et tu étais tellement épuisée, mon amie ! Mais avant que l'agonie revienne, je dois te faire un doux reproche.
Hier matin, tu as été égoïste. Tu as dit au Père : "Espérons que je dure parce que ma fatigue est la plus grande". Non, la sienne est la plus grande car elle est fatigante, sans être compensée par la béatitude de voir et de posséder Jésus comme tu l'as jusqu'avec sa sainte Humanité. Ne sois jamais égoïste, même dans les choses les plus petites. Une disciple, un petit Jean, doit être très humble et très charitable comme son Jésus.
Et maintenant reste avec Moi. "Les fleurs sont apparues... le temps de la taille est venu... et on a entendu dans les campagnes la voix de la tourterelle..." Et ce sont les fleurs qui sont nées dans les flaques de Sang de ton Christ. Et Celui que l'on coupera comme une branche que l'on taille, c'est le Rédempteur. Et la voix de la tourterelle qui appelle l'épouse à son festin de noces douloureuses et saintes, c'est la mienne qui t'aime.
Lève-toi et viens, comme dit la Messe d'aujourd'hui. Viens contempler et souffrir. C'est le don que j'accorde à mes privilégiés. »

II. « IL SUFFIT DE DIRE LA VERITE POUR ETRE HAÏS

Jésus dit :
« Mon regard avait lu dans le cœur de Judas Iscariote. Personne ne doit penser que la Sagesse de Dieu n'a pas été capable de comprendre ce cœur. Mais, comme je l'ai dit à ma Mère, il le fallait. Malheur à Lui d'avoir été le traître ! Mais un traître il le fallait. Plein de duplicité, d'astuce, avide, luxurieux, voleur, et intelligent et cultivé plus que la masse des gens, il avait su s'imposer à tous. Audacieux, il m'aplanissait le chemin même s'il était difficile. Il aimait surtout sortir du rang et faire valoir sa place de confiance auprès de Moi. Sa serviabilité ne venait pas de la charité. Mais il était uniquement ce que vous appelleriez un "faiseur". Cela lui permettait de garder la bourse et d'approcher des femmes. Deux choses, qu'avec la troisième : sa charge humaine, il aimait effrènement.
La Femme pure, humble, détachée des richesses terrestres, ne pouvait ne pas éprouver de dégoût pour ce serpent. Moi aussi, j'en éprouvais du dégoût. Moi seul, et le Père, et l'Esprit, nous savons quels efforts j'ai dû soutenir pour pouvoir le supporter près de Moi. Mais je te l'expliquerai une autre fois.
Je n'ignorais pas non plus l'hostilité des prêtres, des pharisiens, scribes et sadducéens. C'étaient des renards rusés qui cherchaient à me pousser dans leur tanière pour me mettre en pièces. Ils avaient faim de mon Sang. Et ils cherchaient à me tendre partout des pièges pour s'emparer de Moi, pour avoir l'arme des accusations, pour me faire disparaître. Pendant trois ans longue a été l'embûche et elle ne s'est apaisée que quand ils m'ont su mort. Ce soir-là, ils ont dormi heureux. La voix de leur accusateur était pour toujours éteinte. Ils le croyaient. Non, elle n'était pas encore éteinte. Elle ne le sera jamais et elle tonne, elle tonne et elle maudit leurs semblables d'aujourd'hui. Que de douleurs eut ma Mère à cause d'eux ! Et cette douleur Moi, je ne l'oublie pas.
Que la foule fût changeante, ce n'était pas chose nouvelle. C'est le fauve qui lèche la main du dompteur, s'il est armé de la cravache ou s'il lui offre un morceau de viande pour calmer sa faim. Mais il suffit que le dompteur tombe et ne puisse pas se servir de la cravache, ou bien n'ait plus de proie pour le rassasier, pour qu'il se jette sur lui et le mette en pièces. Il suffit de dire la vérité et d'être bon pour être haï par la foule après le premier moment d'enthousiasme. La vérité est reproche et avertissement. La bonté dépouille de la cravache et fait que ceux qui ne sont pas bons ne craignent plus. De là viennent les "crucifie-le" après que l'on a dit "hosanna". Ma vie de Maître est pleine de ces deux voix. Et la dernière a été "crucifie-le". L'hosanna est comme la respiration du chanteur afin d'avoir du souffle pour monter à l'aigu. Marie, le soir du Vendredi Saint, a entendu de nouveau en elle tous les hosannas mensongers, devenus des cris de mort pour son Enfant, et elle en est restée brisée. Cela aussi, je ne l'oublie pas.
L'humanité des apôtres ! Combien grande ! Je portais sur mes bras, pour les élever vers le Ciel, des blocs qu'attirait la terre. Même ceux qui ne se voyaient pas comme les ministres d'un roi terrestre, comme Judas l'Iscariote, ceux qui ne pensaient pas comme lui à monter, à l'occasion, à ma place sur le trône, étaient toujours cependant désireux de gloire. Un jour vint où même mon Jean et son frère désirèrent cette gloire, qui vous éblouit comme un mirage même dans les choses célestes. Ce n'est pas l'aspiration sainte au Paradis que je veux que vous ayez, mais un désir humain que votre sainteté soit connue. Non seulement cela, mais avidité de changeur, d'usurier pour lequel, en échange d'un peu d'amour donné à celui auquel je vous ai dit que vous devez donner tout vous-mêmes, prétendez avoir une place à sa droite dans le Ciel.
Non, fils. Non. Auparavant il faut savoir boire tout le calice que j'ai bu. Tout : avec sa charité donnée en échange de la haine, avec sa chasteté contre les appels des sens, avec son héroïsme dans les épreuves, avec son holocauste pour l'amour de Dieu et des frères. Puis, quand tout est accompli du propre devoir, dire encore : "Nous sommes des serviteurs inutiles" et attendre que mon Père et le vôtre, vous accorde, grâce à sa bonté, une place dans son Royaume. Il faut se dépouiller, comme tu as vu qu'on me dépouillait dans le Prétoire, de tout ce qui est humain, en gardant seulement l'indispensable qui est respect envers le don de Dieu qu'est la vie, et envers les frères auxquels nous pouvons être utiles plutôt du Ciel que sur la Terre, et laisser que Dieu vous revête du vêtement immortel, purifié dans le Sang de l'Agneau.
Je t'ai montré les douleurs préparatoires de la Passion. Les autres, je te les montrerai. Bien que ce soit toujours des douleurs, cela a été un repos pour ton âme de les contempler. Maintenant, cela suffit. Reste en paix. »

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Message par Grosjean Mer 25 Fév 2009 - 9:17

III. « J'AI SOUFFERT DE VOIR SOUFFRIR MA MERE »

Jésus me dit :
« Je n'ai pas oublié non plus les douleurs de Marie, ma Mère. Avoir dû la déchirer par la perspective de ma souffrance, avoir dû la voir pleurer. C'est pour cela que je ne lui refuse rien. Elle m'a tout donné. Moi, je lui donne tout. Elle a souffert toute la douleur. Je lui donne toute la joie.
Je voudrais que quand vous pensez à Marie, vous méditiez la longue agonie qu'elle a souffert pendant trente-trois ans et couronnée au pied de la Croix. Elle l'a soufferte pour vous. Pour vous, les moqueries de la foule qui la considérait la mère d'un fou. Pour vous, les reproches des parents et des personnages importants. Pour vous, mon désaveu apparent : "Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui font la volonté de Dieu".
Et qui la faisait plus qu'elle, et une Volonté redoutable qui lui imposait la torture de voir supplicier son Fils ?
Pour vous, les fatigues de me rejoindre ici et là. Pour vous, les sacrifices : depuis celui de quitter sa maisonnette et de se mêler à la foule, jusqu'à celui de quitter sa petite patrie pour le tumulte de Jérusalem. Pour vous, de devoir rester au contact de celui qui couvait dans son cœur la trahison. Pour vous, la douleur de m'entendre accuser de possession diabolique, d'hérésie. Tout, tout, pour vous.
Vous ne savez pas à quel point je l'ai aimée, ma Mère. Vous ne réfléchissez pas à quel point le cœur du Fils de Marie était sensible aux affections. Et vous croyez que ma torture a été purement physique, tout au plus vous ajoutez la torture spirituelle de l'abandon final du Père.
Non, fils. Même les passions de l'homme, je les ai éprouvées. J'ai souffert de voir souffrir ma Mère, de devoir la conduire comme une douce agnelle au supplice, de devoir la déchirer par les adieux successifs, à Nazareth avant l'évangélisation, en celui que je vous ai montré et qui précède mon imminente Passion, en celui où elle était déjà en acte avec la trahison de Judas, avant la Cène, dans l'adieu atroce sur le Calvaire.
J'ai souffert de me voir méprisé, haï, calomnié, entouré de curiosités malsaines qui ne se tournaient pas vers le bien, mais au contraire vers le mal. J'ai souffert de tous les mensonges que j'ai dû entendre ou voir agir à mes côtés. Ceux des pharisiens hypocrites qui m'appelaient Maître et me posaient des questions non parce qu'ils avaient foi en mon intelligence, mais pour me tendre des pièges, les mensonges de ceux que j'avais comblés de bienfaits et qui se firent des accusateurs au Sanhédrin ou au Prétoire, le mensonge, celui prémédité, prolongé, subtil de Judas qui m'a vendu et a continué de se faire passer pour disciple, qui m'a indiqué aux bourreaux par le signe de l'amour. J'ai souffert du mensonge de Pierre pris par une peur humaine.
Que de mensonges, et tellement révoltants pour Moi qui suis la Vérité ! Combien aussi maintenant il en est qui me concernent ! Vous dites que vous m'aimez, mais vous ne m'aimez pas. Vous avez mon Nom sur vos lèvres, et dans votre cœur vous adorez Satan et vous suivez une loi contraire à la mienne.
J'ai souffert en pensant que devant la valeur infinie de mon Sacrifice : le Sacrifice d'un Dieu, trop peu se seraient sauvés. Tous, je dis : tous ceux qui, au cours des siècles de la Terre, auraient préféré la mort à la vie éternelle, en rendant vain mon Sacrifice, m'ont été présents. Et c'est avec cette connaissance que je suis allé à la rencontre de la mort.
Vois, petit Jean, que ton Jésus et sa Mère, ont souffert profondément dans leur moi moral. Et longuement. Patience donc si tu dois souffrir. "Aucun disciple n'est plus que son Maître". Je l'ai dit.
Demain, je parlerai des douleurs de l'esprit. Maintenant, repose. La paix soit avec toi. »
Ensuite Marie, répondant à une prière qui était sortie de mon cœur après avoir dit celle écrite sous l'image du Cœur Immaculé : « Notre Mère toute tendre, révélez-nous les secrets de votre Cœur Immaculé. Faites qu'un de vos rayons très doux et très purs pénètre nos cœurs et les transforme et les prépare aux divines visites du Saint-Esprit. » J'avais ajouté : « Oui, Maman de Jésus et la mienne, révèle-moi les secrets de ton Cœur et prépare le mien par ta lumière."
Et Elle : « Je t'ai plongée dans mon Cœur dont je t'ai fait connaître les joies et les larmes. J'ai passé dans ton cœur avec le rayon de ma charité pour te rendre capable de comprendre la voix de mon Fils et les lumières du Divin Esprit. Car sans les lumières du Paraclet, c'est l'obscurité et le silence qui restent dans les cœurs. C'est toujours l'Esprit dont je suis l'épouse, Celui qui vous fait comprendre la Vérité et vous sanctifie pour Dieu. Le Père, le Fils, le Saint-Esprit doivent être dans vos cœurs pour que vous puissiez comprendre les secrets de Dieu dans ses triples manifestations de Puissance, de Rédemption, d'Amour. Le Père est toujours présent dans ses vrais fils par sa Bonté, le Fils par sa Doctrine, et le Saint-Esprit par sa Lumière, car jamais Il n'est absent là où il y a sanctification, et la parole de mon Jésus est la sanctification permise par la volonté du Père qui vous aime. »

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Message par Père Jean Mer 25 Fév 2009 - 22:09

Quel magnifique texte où jaillit à chaque ligne l'Amour immense du Christ pour nous.
Le Christ dit au début :
Long sera le chemin que nous devrons faire ensemble, car aucune douleur ne m'a été épargnée.
N'est-ce-pas une invitation à continuer la lecture de ce volume 9 pour méditer cette douleur salvifique de Jésus?
Il semble que vous ayez le texte dans l'ordinateur. Cela pourrait être une belle méditation de carême par petites étapes quotidienne?
Il est vrai aussi que c'est un appel total ( Cf:
il faut savoir boire tout le calice que j'ai bu. Tout : avec sa charité donnée en échange de la haine, avec sa chasteté contre les appels des sens, avec son héroïsme dans les épreuves, avec son holocauste pour l'amour de Dieu et des frères. Puis, quand tout est accompli du propre devoir, dire encore : "Nous sommes des serviteurs inutiles" et attendre que mon Père et le vôtre, vous accorde, grâce à sa bonté, une place dans son Royaume.)
et donc exigeant. Mais n'avons-nous pas le Christ et sa grâce avec nous ainsi que la Vierge et tous les saints?

( Je pense que la phrase qui précède ce passage a une faute de concordance de temps:
Ce n'était pas ( et non n'est pas) l'aspiration sainte au Paradis que je veux que vous ayez, mais c'était (sous-entendu)un désir humain que votre sainteté soit connue.)



.

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Message par Grosjean Mer 25 Fév 2009 - 22:13

Oui, bien sûr , je peux découper en quarante jours le volume 9; c'était d'ailleurs un peu mon intention mais ne faut-il pas faire un nouveau fil pour cela?

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Message par Père Jean Mer 25 Fév 2009 - 22:21

Je pense que c'est une bonne solution.
Il serait beau de le méditer aussi avec en plus quelques photos du film de Mel Gibson. Mais comment faire?

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Message par Grosjean Jeu 26 Fév 2009 - 9:38

Long sera le chemin que nous devrons faire ensemble,
car aucune douleur ne m'a été épargnée.

(Jésus à Maria Valtorta)


4. INTRODUCTIONS DIVERSES :
IV. « J'ETAIS, JE SUIS, LE FILS DE DIEU. MAIS JETAIS AUSSI LE FILS DE L'HOMME »

Jésus dit :
« La souffrance de mon agonie spirituelle, tu l'as contemplée dans la soirée du Jeudi. Tu as vu ton Jésus s'affaisser comme un homme frappé mortellement qui sent fuir sa vie à travers les blessures qui lui font perdre son sang, ou comme une créature dominée par un traumatisme psychique au-dessus de ses forces. Tu as vu la croissance de ce trauma qui a atteint son point extrême dans l'effusion du sang, provoquée par le déséquilibre circulatoire que produisait l'effort de me vaincre et de résister au poids qui s'était abattu sur Moi.
J'étais, je suis le Fils du Dieu Très-Haut, mais j'étais aussi le Fils de l'homme. Je veux que, de ces pages, se dégage nettement cette double nature pareillement totale et parfaite.
De ma Divinité fait foi ma parole qui a des accents que seul un Dieu peut avoir. De mon Humanité les besoins, les passions, les souffrances que je vous présente et que je souffris dans ma chair d'Homme véritable, et que je vous propose comme modèle de votre humanité, de même que je vous instruis l'esprit par ma doctrine de vrai Dieu.
Au cours des siècles, aussi bien ma très sainte Divinité que ma très parfaite Humanité, par l'action de désagrégation de "votre" humanité imparfaite, ont été diminuées, déformées dans leur présentation. Vous avez rendue irréelle mon Humanité, vous l'avez rendue inhumaine comme vous avez rendue petite ma figure divine, en la niant sur tant de points que vous ne vouliez pas reconnaître ou que vous ne pouviez plus reconnaître avec vos esprits diminués par les corruptions du vice et de l'athéisme, de l'humanisme, du rationalisme.
Je viens, en cette heure tragique, prodrome de malheurs universels, je viens rafraîchir dans vos esprits ma double figure de Dieu et d'Homme, pour que vous la connaissiez telle qu'elle est, pour que vous la reconnaissiez après tant d'obscurantisme dont vous l'avez couverte pour vos esprits, pour que vous l'aimiez et reveniez à elle et que vous vous sauviez par son intermédiaire. C'est la figure de votre Sauveur, et celui qui la connaîtra et l'aimera sera sauvé.
Ces jours-ci, je t'ai fait connaître mes souffrances physiques. Elles ont torturé mon Humanité. Je t'ai fait connaître mes souffrances morales liées, entrelacées, fondues avec celles de ma Mère comme le sont les lianes inextricables des forêts équatoriales, que l'on ne peut séparer pour en couper une seule mais que l'on doit briser d'un seul coup de hache pour s'ouvrir un passage, en les coupant toutes ensemble ; ou encore comme sont les veines du corps dont on ne peut priver une seule de sang parce qu'un seul liquide les emplit ; comme, c'est encore mieux, comme on ne peut empêcher que, pour l'enfant qui se forme dans le sein de la mère, entre la mort si la mère meurt, car c'est la vie, la chaleur, la nourriture, le sang de la mère qui, par un rythme accordé avec le mouvement du cœur maternel, pénètre, à travers les membranes internes, jusqu'à l'enfant qui doit naître pour faire de lui un être vivant.
Elle, oh ! elle, la Mère pure m'a porté non seulement les neufs mois pendant lesquels une femme porte le fruit de l'homme, mais pendant toute sa vie. Nos cœurs étaient unis par des fibres spirituelles et ont palpité ensemble et toujours, et aucune larme maternelle ne tombait sans humecter mon cœur de son sel, comme aucune de mes plaintes intérieures n'échappait à sa douleur.
Vous souffrez de voir la mère d'un enfant destiné à mourir par suite d'une maladie incurable, la mère de quelqu'un condamné au dernier supplice par la rigueur de la justice humaine. Mais pensez à ma Mère qui, dès le moment où elle m'a conçu, a tremblé en pensant que j'étais le Condamné, à cette Mère qui, quand elle m'a donné le premier baiser sur ma peau douce et rose de nouveau-né, a senti les plaies futures de son Enfant, à cette Mère qui aurait donné dix, cent, mille fois sa vie pour m'empêcher de devenir Homme et d'arriver au moment de l'Immolation, à cette Mère qui savait et qui devait désirer cette heure terrible pour accepter la volonté du Seigneur, pour la gloire du Seigneur, par bonté envers l'Humanité. Non, il n'y a pas eu d'agonie plus longue, et qui ait pris fin en une douleur plus grande, que celle de ma Mère.
Et il n'y a pas eu une douleur plus grande, plus complète que la mienne. J'étais Un avec le Père. Il m'avait de toute éternité aimé comme Dieu seul peut aimer. Il s'était complu en Moi et avait trouvé en Moi Sa divine Joie. Et Moi, je L'avais aimé comme seul un Dieu peut aimer et j'avais trouvé dans l'union avec Lui ma joie divine. Les ineffables rapports qui lient ab aeterno le Père avec son Fils ne peuvent vous être expliqués même par ma Parole, car si elle est parfaite, votre intelligence ne l'est pas et vous ne pouvez comprendre et connaître ce qu'est Dieu tant que vous n'êtes pas avec Lui dans le Ciel.
Eh bien, je sentais, comme l'eau qui monte et fait pression contre une digue, croître, heure par heure, la rigueur de mon Père envers Moi. En témoignage contre les hommes-brutes, qui ne voulaient pas comprendre qui j'étais, Il avait, durant le temps de ma vie publique, ouvert par trois fois le Ciel : au Jourdain, au Thabor et à Jérusalem la veille de la Passion. Mais Il l'avait fait pour les hommes, non pour me donner un soulagement à Moi. J'étais, désormais, l'Expiateur.
Souvent, Marie, Dieu fait connaître aux hommes un de ses serviteurs pour les secouer et les entraîner, par son intermédiaire, vers Lui, mais cela arrive aussi à travers la douleur de ce serviteur. C'est lui-même qui paie personnellement, en mangeant le pain amer de la rigueur de Dieu, les réconforts et le salut de ses frères. N'est-ce pas ? Les victimes d'expiation connaissent la rigueur de Dieu. Ensuite vient la gloire, mais après que la Justice est apaisée. Ce n'est pas comme pour mon amour qui, à ses victimes, donne ses baisers. Je suis Jésus, je suis le Rédempteur, Celui qui a souffert et sait, par expérience personnelle, ce que c'est que la douleur d'être regardé avec sévérité par Dieu et d'être abandonné par Lui mais je ne suis jamais sévère et n'abandonne jamais. Je consume pareillement, mais dans un incendie d'amour.
Plus l'heure de l'expiation approchait et plus je sentais le Père s'éloigner. Toujours plus séparé du Père, mon Humanité se sentait moins soutenue par la Divinité de Dieu. Et j'en souffrais de toutes les manières.
La séparation d'avec Dieu amène avec elle la peur, elle amène avec elle l'attachement à la vie, elle amène avec elle la langueur, la lassitude, l'ennui. Plus elle est profonde et plus fortes sont ses conséquences. Quand elle est totale, elle amène au désespoir. Et plus celui qui, par suite d'un décret de Dieu, l'éprouve sans l'avoir méritée, plus il en souffre parce que l'esprit vivant sent la séparation d'avec Dieu comme une chair vivante sent l'amputation d'un membre. C'est un étonnement douloureux, accablant, que ne comprend pas celui qui ne l'a pas éprouvé. Je l'ai éprouvé. J'ai dû tout connaître pour pouvoir plaider sur tout auprès du Père en votre faveur. Même vos désespoirs. Oh ! Je l'ai éprouvé ce que veut dire : "Je suis seul. Tous m'ont trahi, abandonné. Même le Père, même Dieu ne m'aide plus".
Et c'est pour cela que j'opère des prodiges mystérieux de grâce chez les pauvres de cœur que le désespoir accable et que je demande à mes privilégiés de boire mon calice si amer, pour que ceux, qui font naufrage dans la mer du désespoir, ne refusent pas la croix que je leur offre comme ancre de salut, mais qu'ils s'y accrochent et que je puisse les amener à la rive bienheureuse où il n'y a que la paix.
Dans la soirée du Jeudi, Moi seul sais si j'aurais eu besoin du Père ! J'étais un esprit déjà à l'agonie à cause de l'effort d'avoir dû surmonter les deux plus grandes douleurs d'un homme : l'adieu à une Mère très aimée et le voisinage de l'ami infidèle. C'étaient deux plaies qui me brûlaient le cœur : l'une par ses larmes, l'autre par sa haine.
J'avais dû rompre mon pain avec mon Caïn. J'avais dû lui parler en ami pour ne pas le dénoncer aux autres dont je pouvais redouter la violence, et pour empêcher un crime, inutile d'ailleurs, puisque tout était déjà marqué dans le grand livre de la vie : et ma Mort sainte et le suicide de Judas, mort inutile elle comme d'autres morts réprouvées par Dieu. Aucun autre sang que le mien ne devait être répandu. Mais la corde étrangla cette vie en renfermant dans le sac immonde du corps du traître son sang impur vendu à Satan, ce sang qui ne devait pas se mélanger, en tombant sur la Terre, au sang très pur de l'Innocent.
Elles auraient bien suffi ces deux plaies pour faire de Moi un agonisant dans mon Moi. Mais j'étais l'Expiateur, la Victime, l'Agneau. L'Agneau, avant d'être immolé, connaît la marque au fer rouge, il connaît les coups, il connaît le dépouillement, il connaît la vente au boucher. Ce n'est qu'à la fin qu'il connaît le froid du couteau qui pénètre dans la gorge, saigne et tue. Auparavant il doit tout quitter : le pâturage où il a grandi, la mère au sein de laquelle il s'est nourri et réchauffé, les compagnons avec lesquels il a vécu. Tout. Moi j'ai tout connu : Moi, l'Agneau de Dieu.
Satan est donc venu alors que le Père se retirait dans les Cieux. Il était déjà venu au commencement de ma mission pour essayer de m'en détourner. Maintenant il revenait. C'était son heure. L'heure du sabbat satanique.
Des foules et des foules de démons étaient cette nuit-là sur la Terre pour mener à terme la séduction dans les cœurs et les disposer à vouloir le lendemain le meurtre du Christ. Chaque synhédriste avait le sien, Hérode le sien, Pilate le sien, et le sien chacun des juifs qui aurait appelé mon Sang sur lui. Les apôtres aussi avaient près d'eux leur tentateur qui les assoupissait pendant que je languissais, qui les préparait à la lâcheté. Remarque le pouvoir de la pureté. Jean, le pur, fut le premier de tous à se libérer de la griffe démoniaque et revint tout de suite vers son Jésus et, comprenant son désir inexprimé, m'amena Marie.
Mais Judas avait Lucifer et Moi j'avais Lucifer. Lui dans le cœur, Moi à mon côté. Nous étions les deux principaux personnages de la tragédie, et Satan s'occupait personnellement de nous. Après avoir amené Judas au point de ne plus pouvoir revenir en arrière, il se tourna vers Moi.
Avec sa ruse parfaite, il me présenta les tortures de ma chair avec un réalisme insurpassable. Au désert aussi, il avait commencé par la chair. Je le vainquis en priant. Mon esprit domina la peur de la chair.
Il me présenta alors l'inutilité de ma mort, l'utilité de vivre pour Moi-même sans m'occuper des hommes ingrats. Vivre riche, heureux, aimé. Vivre pour ma Mère, pour ne pas la faire souffrir. Vivre pour amener à Dieu, par un long apostolat tant d'hommes qui, une fois que je serais mort, m'auraient oublié ; alors que si j'avais été Maître non pas pendant trois ans, mais pendant des lustres et des lustres, j'aurais fini par les pénétrer de ma doctrine. Ses anges m'auraient aidé à séduire les hommes. Est-ce que je ne voyais pas que les anges de Dieu n'intervenaient pas ? Ensuite, Dieu m'aurait pardonné en voyant la moisson de croyants que je Lui aurais amenés. Dans le désert aussi il m'avait poussé à tenter Dieu par l'imprudence. Je le vainquis par la prière. Mon esprit domina la tentation morale.
Il me présenta l'abandon de Dieu. Lui, le Père, ne m'aimait plus. J'étais chargé des péchés du monde. Je Lui faisais horreur. Il était absent, Il me laissait seul. Il m'abandonnait aux moqueries d'une foule féroce, et Il ne m'accordait même pas son divin réconfort. Seul, seul, seul. A cette heure, il n'y avait que Satan près du Christ. Dieu et les hommes étaient absents parce qu'ils ne m'aimaient pas. Ils me haïssaient ou étaient indifférents. Je priais pour couvrir par mon oraison les paroles sataniques. Mais ma prière ne montait plus vers Dieu. Elle retombait sur Moi comme les pierres de la lapidation et m'écrasait sous sa masse. La prière qui pour Moi était toujours une caresse donnée au Père, une voix qui montait et à laquelle répondait la caresse et la parole paternelle, maintenant elle était morte, pesante, lancée en vain contre les Cieux fermés.
Alors j'ai senti l'amertume du fond du calice. La saveur du désespoir. C'était ce que voulait Satan. M'amener à désespérer pour faire de Moi son esclave. J'ai vaincu le désespoir et je l'ai vaincu par mes seules forces, parce que j'ai voulu le vaincre. Avec mes seules forces d'Homme. Je n'étais plus que l'Homme. Et je n'étais plus qu'un homme qui n'est plus aidé par Dieu.
Quand Dieu aide, il est facile de soulever le monde lui-même et de le soutenir comme un jouet d'enfant. Mais quand Dieu n'aide plus, même le poids d'une fleur est une fatigue.
J'ai vaincu le désespoir et Satan son créateur pour servir Dieu et vous, en vous donnant la Vie. Mais j'ai connu la Mort. Non pas la mort physique du crucifié - elle fut moins atroce - mais la Mort totale, consciente, du lutteur qui tombe après avoir triomphé, le cœur brisé et le sang se répandant dans le trauma d'un effort au-dessus du possible. Et j'ai sué du sang. J'ai sué du sang pour être fidèle à la volonté de Dieu.
Voilà pourquoi l'ange de ma douleur m'a présenté l'espérance de tous ceux qui sont sauvés par mon sacrifice comme un remède à ma mort. Vos noms ! Chacun a été pour Moi une goutte du remède infusé dans mes veines pour leur redonner tonus et fonctionnement, chacun a été pour Moi la vie qui revient, la lumière qui revient, la force qui revient. Dans les tortures inhumaines, pour ne pas crier ma douleur d'Homme, et pour ne pas désespérer de Dieu et dire qu'Il était trop sévère et injuste envers sa Victime, je me suis répété vos noms, je vous ai vus. Je vous ai bénis depuis lors. Depuis lors, je vous ai porté dans mon cœur. Et quand pour vous est venue votre heure d'être sur la Terre, je me suis penché du Ciel pour accompagner votre venue, jubilant à la pensée qu'une nouvelle fleur d'amour était née dans le monde et qu'elle aurait vécu pour Moi.
Oh ! mes bénis ! Réconfort du Christ mourant ! Ma Mère, le Disciple, les pieuses Femmes entouraient ma mort, mais vous aussi y étiez. Mes yeux mourants voyaient, en même temps que le visage déchiré de ma Mère, vos visages affectueux et ils se sont fermés ainsi, heureux de se fermer parce qu'ils vous avaient sauvés, ô vous qui méritez le Sacrifice d'un Dieu. »

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Message par Grosjean Ven 27 Fév 2009 - 10:03

Vendredi des Cendres


Long sera le chemin que nous devrons faire ensemble,
car aucune douleur ne m'a été épargnée.
(Jésus à Maria Valtorta)


6. L'ADIEU A LAZARE (1ère partie)

Jésus est à Béthanie. C'est le soir, un soir tranquille d'avril. Par les larges fenêtres de la salle du banquet on voit le jardin de Lazare tout en fleurs et, au-delà, le verger qui semble une nuée de pétales légers. Un parfum de verdure nouvelle, du doux-amer des fleurs des arbres à fruits, de roses et d'autres fleurs se mélange, en entrant avec le tranquille vent du soir qui fait onduler légèrement les rideaux tendus sur les portes et trembler les lumières du lampadaire du milieu de la pièce, à un vif parfum de tubéreuse, de muguet, de jasmin, mélangés à l'essence rare, qui reste encore du baume dont Marie de Magdala a parfumé son Jésus dont les cheveux sont restés plus sombres par suite de l'onction.
Dans la salle se trouvent encore Simon, Pierre, Mathieu et Barthélemy. Les autres manquent comme s'ils étaient déjà sortis pour leurs occupations.
Jésus s'est levé de table et observe un rouleau de parchemin que Lazare Lui a montré. Marie de Magdala circule dans la salle... on dirait un papillon attiré par la lumière. Elle ne sait que tourner autour de son Jésus. Marthe surveille les serviteurs qui enlèvent les splendides nappes précieuses étendues sur la table.
Jésus pose le rouleau sur une haute crédence à incrustations d'ivoire qui ressortent du bois noir et brillant, et il dit : « Lazare, viens dehors. J'ai besoin de te parler. »
« Tout de suite, Seigneur » et Lazare se lève de son siège près de la fenêtre et suit Jésus dans le jardin où la dernière lumière du jour se mêle aux premiers rayons d'un splendide clair de lune.
Jésus marche en se dirigeant au-delà du jardin, là où se trouve le tombeau qui fut celui de Lazare et qui maintenant présente un grand encadrement de roses toutes en fleurs sur la bouche vide. En haut, sur la roche légèrement inclinée, est gravé : « Lazare, viens dehors ! » Jésus s'arrête là. La maison ne se voit plus, cachée qu'elle est par des arbres et des haies. Il y a un silence absolu et une absolue solitude.
« Lazare, mon ami » demande Jésus en restant debout en face de son ami, et en le fixant avec une ombre de sourire sur son visage amaigri et pâle plus qu'à l'ordinaire. « Lazare, mon ami, sais-tu qui je suis ? »
« Toi ? Mais tu es Jésus de Nazareth, mon doux Jésus, mon saint Jésus, mon puissant Jésus ! »
« Cela pour toi. Mais pour le monde, qui suis-je ? »
« Tu es le Messie d'Israël. »
« Et puis ? »
« Tu es le Promis, l'Attendu... Mais pourquoi me demandes-tu cela ? Doutes-tu de ma foi ? »
« Non, Lazare. Mais je veux te confier une vérité. Personne ne la sait, sauf ma Mère et l'un des miens. Ma Mère parce qu'elle n'ignore rien. Un autre parce qu'il participe à cette chose. Aux autres je l'ai dite, pendant ces trois années qu'ils sont avec Moi, maintes et maintes fois. Mais leur amour leur a fait l'effet du népenthès et fait obstacle à la vérité annoncée. Ils n'ont pas pu tout comprendre... Et il vaut mieux qu'ils n'aient pas compris, autrement, pour empêcher un crime, ils en auraient commis un autre. Inutile, car ce qui doit arriver arrivera, malgré tout meurtre. Mais à toi, je veux la dire. »
« Penses-tu que je t'aime moins qu'eux ? De quel crime parles-tu ? Quel crime doit arriver ? Parle, au nom de Dieu ! » Lazare est agité.
« Je parle, oui. Je ne doute pas de ton amour. J'en doute si peu que c'est à toi que je confie mes volontés... »
« Oh ! mon Jésus ! Mais cela on le fait quand on est près de mourir ! Moi, je l'ai fait quand j'ai compris que tu ne viendrais pas et que je devais mourir. »
« Et Moi, je dois mourir. »
« Non ! » Lazare pousse un profond gémissement.
« Ne crie pas. Que personne n'entende. J'ai besoin de parler à toi seul. Lazare, mon ami, sais-tu ce qui arrive en ce moment où tu es près de Moi, dans l'amitié fidèle que tu m'as donnée dès le premier moment, et qui n'a jamais été troublée par aucun motif ? Un homme, avec d'autres hommes, est en train de débattre le prix de l'Agneau. Tu sais quel nom a cet Agneau ? Il s'appelle : Jésus de Nazareth. »
« Non ! Tu as des ennemis, c'est vrai. Mais personne ne peut te vendre ! Qui ? Qui est-ce ? »
« C'est un des miens. Ce ne pouvait être que quelqu'un de ceux que j'ai le plus fortement déçus et qui, las d'attendre, veut se débarrasser de Celui qui désormais n'est plus qu'un danger personnel. Il croit se refaire une réputation, d'après ce qu'il pense, auprès des grands du monde. Au contraire, il sera méprisé par le monde des bons et par celui des criminels. Il est arrivé à se lasser ainsi de Moi, de l'attente de ce que par tous les moyens il a essayé d'atteindre : la grandeur humaine, qu'il a poursuivi d'abord au Temple, qu'il a cru atteindre avec le Roi d'Israël, et que maintenant il cherche de nouveau, au Temple et auprès des romains... Il espère... Mais Rome, si elle sait récompenser ses serviteurs fidèles... sait piétiner sous son mépris les vils délateurs. Il est las de Moi, de l'attente, du fardeau qu'il a d'être bon. Pour celui qui est mauvais, être bon, devoir feindre de l'être, c'est un fardeau accablant. Il peut être supporté pendant quelque temps... et puis... et puis on ne peut plus... et on s'en débarrasse pour redevenir libre. Libre ? C'est ce que croient les mauvais. C'est ce qu'il croit. Mais ce n'est pas la liberté. Appartenir à Dieu, c'est la liberté. Etre contre Dieu, c'est une prison avec des fers et des chaînes, des fardeaux et des coups de fouet, qu'aucun galérien à la rame, qu'aucun esclave aux constructions, ne supporte sous le fouet du garde-chiourme. »
« Qui est-ce ? Dis-le-moi. Qui est-ce ? »
« C'est inutile. »
« Si, c'est utile... Ah !... Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot ! »
« Non. C'est Satan. Dieu a pris chair en Moi : Jésus. Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot. Un jour... très lointain... ici, dans ton jardin, j'ai consolé des pleurs et j'ai excusé un esprit tombé dans la boue. J'ai dit que la possession c'est la contagion de Satan qui inocule ses sucs dans l'être et le dénature. J'ai dit que c'est le mariage d'un esprit avec Satan et avec l'animalité. Mais la possession est encore peu de chose par rapport à l'incarnation. Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par Moi. Mais c'est seulement en Jésus Christ qu'est Dieu tel qu'il est au Ciel, car je suis le Dieu fait Chair. Il n'y a qu'une Incarnation divine. De même aussi dans un seul sera Satan, Lucifer, comme il est dans son royaume, car c'est seulement dans l'assassin du Fils de Dieu que Satan s'est incarné. Lui, pendant que je te parle, est devant le Sanhédrin. Il s'occupe de mon meurtre et s'y emploie. Mais ce n'est pas lui : c'est Satan. Maintenant écoute, Lazare, ami fidèle. Je te fais certaines requêtes. Tu ne m'as jamais rien refusé. Ton amour a été si grand que, sans enfreindre le respect, il a été toujours actif à mes côtés par mille aides, par tant d'aides prévoyantes et de sages conseils que j'ai toujours reçus, parce que je voyais dans ton cœur un vrai désir de mon bien. »
« Oh ! mon Seigneur ! Mais c'était ma joie de m'occuper de Toi ! Que ferai-je maintenant si je n'ai plus à m'occuper de mon Maître et Seigneur ? C'est trop peu, trop peu que tu m'as permis de faire ! Ma dette envers Toi, qui as rendu Marie à mon amour et à l'honneur, et qui m'as rendu la vie est telle que... Oh ! pourquoi m'as-tu rappelé de la mort pour me faire vivre cette heure ? Désormais toute l'horreur de la mort et toute l'angoisse de l'esprit, porté à la peur par Satan au moment de me présenter au Juge Eternel, je l'avais surmontée, et c'était l'obscurité... Qu'as-tu, Jésus ? Pourquoi frémis-tu et deviens-tu plus pâle encore que tu n'étais ? Ton visage est plus pâle que cette rose de neige qui languit sous la lune. Oh ! Maître ! Il semble que le sang et la vie t'abandonnent... »
« Je suis en fait comme quelqu'un qui meurt, les veines ouvertes. Jérusalem toute entière, et par là je veux dire "tous mes ennemis parmi les puissants d'Israël", attache à Moi ses bouches avides et aspire ma vie et mon sang. Ils veulent faire taire la Voix qui pendant trois ans les a tourmentés, tout en les aimant... parce que toutes mes paroles, même si c'étaient des paroles d'amour, étaient une secousse qui invitait leurs âmes à se réveiller, et ils ne voulaient pas entendre cette âme qui était la leur et qu'ils avaient liée par la triple sensualité. Et non seulement les grands... Mais Jérusalem toute entière va s'acharner sur l'Innocent et vouloir sa mort... et avec Jérusalem, la Judée... et avec la Judée, la Pérée, l'Idumée, la Décapole, la Galilée, la Syro-Phénicie... Israël tout entier s'est rassemblé à Sion pour le "Passage" du Christ de la vie à la mort... Lazare, toi qui es mort et qui es ressuscité, dis-moi : qu'est-ce que la mort ? Qu'as-tu éprouvé ? De quoi te souviens-tu ? »
« La mort ?... Je ne me rappelle pas exactement ce que ce fut. A la grande souffrance succéda une grande langueur... Il me semblait ne plus souffrir et d'avoir seulement un profond sommeil... La lumière et le bruit devenaient de plus en plus faibles et lointains...
Mes sœurs et Maximin disent que je donnais les signes d'une âpre souffrance... Mais moi, je ne m'en souviens pas... »
« Oui. La pitié du Père émousse pour les mourants le sensorium intellectuel de sorte qu'ils souffrent uniquement dans la chair qui elle doit être purifiée par ce pré-purgatoire qu'est l'agonie. Mais Moi... Et de la mort que te rappelles-tu ? »
« Rien, Maître. J'ai un espace obscur dans l'esprit, un espace vide. J'ai, dans le cours de ma vie, une interruption que je ne sais comment remplir. Je n'ai pas de souvenirs. Si je regardais au fond de ce trou noir qui m'a gardé pendant quatre jours, bien que ce soit la nuit et que j'y serais comme une ombre, je sentirais sans le voir le froid humide monter de ses viscères et me souffler en face. C'est déjà une sensation. Mais si je pense à ces quatre jours, je n'ai rien. Rien. C'est le mot. »

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Message par Grosjean Ven 27 Fév 2009 - 10:03

« Oui. Ceux qui reviennent ne peuvent parler... Le mystère se dévoile graduellement pour celui qui y entre. Mais Moi, Lazare, je sais ce que je souffrirai. Je sais que je souffrirai en pleine conscience. Il n'y aura aucun adoucissement de boissons ou de langueur pour que mon agonie devienne moins atroce. Je me sentirai mourir. Déjà je le sens... Déjà je meurs, Lazare. Comme quelqu'un qui souffre d'une maladie incurable, j'ai continué de mourir pendant ces trente-trois ans. Et la mort s'est toujours plus accélérée à mesure que le temps me rapprochait de cette heure. Tout d'abord, la mort c'était de savoir que j'étais né pour être le Rédempteur. Puis, ce fut la mort de Celui qui se voit combattu, accusé, ridiculisé, persécuté, entravé... Quelle fatigue ! Puis... la mort d'avoir à mes côtés de plus en plus près, jusqu'à l'avoir enlacé à Moi comme une pieuvre au naufragé, celui qui devait être pour Moi le traître. Quelle nausée ! Maintenant je meurs déchiré de devoir dire "adieu" aux amis les plus chers, et à ma Mère... »
« Oh ! Maître ! Tu pleures ? ! Je sais que tu as pleuré aussi devant mon tombeau parce que tu m'aimais. Mais maintenant... Tu pleures de nouveau. Tu es tout glacé. Tu as les mains déjà froides comme un cadavre. Tu souffres... Tu souffres trop !... »
« Je suis l'Homme, Lazare. Je ne suis pas seulement le Dieu. De l'homme j'ai la sensibilité et les affections. Et mon âme éprouve de l'angoisse quand je pense à ma Mère... Et même, je te le dis, elle est devenue tellement monstrueuse ma torture de subir le voisinage du Traître, la haine satanique de tout un monde, la surdité de ceux qui, sans haïr, ne savent pas aimer activement, car aimer activement c'est d'arriver à être tel que l'aimé le veut et l'enseigne, et au contraire, ici !... Oui, beaucoup m'aiment. Mais ils sont restés "eux". Ils n'ont pas pris un autre "moi" par amour pour Moi. Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, a su changer sa nature pour devenir du Christ, comme le Christ le veut ? Une seule : ta sœur Marie. Elle est partie d'une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité angélique. Et cela par l'unique force de l'amour. »
« Tu l'as rachetée. »
« Je les ai tous rachetés par la parole. Mais elle seule s'est changée totalement par activité d'amour. Mais je disais : elle est tellement monstrueuse la souffrance qui me vient de toutes ces choses que je ne soupire qu'après le complet accomplissement. Mes forces plient... La croix sera moins lourde que cette torture de l'esprit et du sentiment... »
« La croix ? ! Non ! Oh ! non ! C'est trop atroce ! C'est trop infamant ! Non ! » Lazare, qui a tenu depuis un moment les mains glacées de Jésus dans les siennes, debout en face de son Maître, les laisse et il s'affaisse sur le siège de pierre qui est près de lui. Il cache son visage dans ses mains et il pleure désespérément.
Jésus s'approche de lui, met la main sur ses épaules que secouent des sanglots, et il dit : « Et quoi ? C'est Moi qui meurs qui dois te consoler toi qui vis ? Ami, j'ai besoin de force et d'aide. Et je te le demande. Je n'ai que toi qui puisses me le donner. Les autres, il est bon qu'ils ne sachent pas, car s'ils savaient... Il coulerait du sang. Et je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l'Innocent. Ma Mère... oh ! comme j'ai le cœur transpercé de parler d'elle !... Ma Mère est déjà tellement angoissée ! Elle aussi est une mourante épuisée... Voilà trente-trois ans qu'elle meurt, elle aussi, et maintenant elle n'est qu'une plaie comme la victime d'un atroce supplice. Je te jure que cela a été un combat entre mon esprit et mon cœur, entre l'amour et la raison, pour décider s'il était juste de l'éloigner, de la renvoyer dans sa maison où elle ne cesse de rêver à l'Amour qui l'a rendu Mère, goûte la saveur de son baiser de feu, tressaille dans l'extase de ce souvenir, et avec les yeux de l'âme ne cesse de voir souffler l'air frappé et remué par la lueur angélique. En Galilée la nouvelle de la Mort arrivera quasi au moment où je pourrai lui dire : "Mère, je suis le Victorieux !" Mais je ne puis pas, non, je ne puis pas faire cela. Le pauvre Jésus, chargé des péchés du monde, a besoin d'un réconfort, et ma Mère me le donnera. Le monde encore plus pauvre a besoin de deux Victimes. Parce que l'Homme a péché avec la femme ; et la Femme doit racheter, comme l'Homme rachète. Mais tant que l'heure ne sera pas sonnée, je donne à ma Mère un sourire assuré... Elle tremble... je le sais. Elle sent que la Torture s'approche. Je le sais. Et elle la repousse par dégoût naturel et par un saint amour, comme Moi je repousse la Mort parce que je suis un "vivant" qui doit mourir. Mais malheur si elle savait que d'ici cinq jours... Elle n'arriverait pas vivante à cette heure, et je la veux vivante pour tirer de ses lèvres la force comme j'ai tiré la vie de son sein. Et Dieu la veut sur mon Calvaire pour mêler l'eau de ses larmes virginales au vin du Sang divin et célébrer la première Messe. Sais-tu ce que sera la Messe ? Tu ne sais pas. Tu ne peux pas savoir. Ce sera ma mort appliquée perpétuellement au genre humain vivant ou souffrant. Ne pleure pas, Lazare. Elle est forte. Elle ne pleure pas. Elle a pleuré pendant toute sa vie de Mère. Maintenant elle ne pleure plus. Elle a crucifié le sourire sur son visage... As-tu vu quel visage elle a pris ces derniers temps ? Elle a crucifié le sourire sur son visage pour me réconforter. Je te demande d'imiter ma Mère. Je ne pouvais plus garder pour Moi seul mon secret. J'ai regardé autour de Moi pour chercher un ami sincère et sûr. J'ai rencontré ton regard loyal. J'ai dit : "A Lazare". Moi, quand tu avais un poids sur le cœur, j'ai respecté ton secret et je l'ai défendu contre la curiosité même naturelle du cœur. Je te demande le même respect pour le mien. Plus tard... après ma mort, tu en parleras. Tu parleras de cette conversation. Pour que l'on sache que Jésus est allé consciemment à la mort, et à des tortures connues et que l'on sache aussi qu'il n'avait rien ignoré ni pour les personnes ni pour son destin. Pour que l'on sache que pendant qu'il pouvait encore se sauver il ne l'a pas voulu, parce que son amour infini pour les hommes ne brûlait que de consommer son sacrifice pour eux. »
« Oh ! Sauve-toi, Maître ! Sauve-toi ! Je peux te faire fuir, cette nuit même. Une fois aussi tu as fui en Egypte ! Fuis aussi maintenant. Viens, partons. Nous prenons avec nous Marie et mes sœurs, et nous partons. Aucune de mes richesses ne me retient, tu le sais. Ma richesse et celle de Marie et de Marthe, c'est Toi. Partons. »
« Lazare, alors j'ai fui car ce n'était pas l'heure. Maintenant c'est l'heure. Et je reste. »
« Et alors je viens avec Toi. Je ne te quitte pas. »
« Non. Tu restes ici. Puisqu'il est permis quand la demeure n'est pas plus loin que le chemin du sabbat de consommer l'agneau dans sa maison, voilà que comme toujours, tu consommeras ici ton agneau. Pourtant, laisse venir tes sœurs... A cause de Maman...

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Les écrits de Maria Valtorta Empty Re: Les écrits de Maria Valtorta

Message par Grosjean Sam 28 Fév 2009 - 10:04

Samedi après les Cendres (3ème jour de Carême)
"Consomme ta Pâque, ô Humanité ! Traverse ta mer rouge des flammes sataniques. Teinte de mon Sang, tu passeras, race de l'homme, préservée du feu infernal."

Oh ! que te cachaient, ô Martyr, les roses de l'amour divin ! L'abîme ! L'abîme ! Et de là, maintenant s'élèvent et s'élancent les flammes de la Haine pour te mordre le cœur ! Tes sœurs, oui. Elles sont courageuses et actives... et Maman sera un être qui agonise, penché sur ma dépouille. Jean ne suffit pas. C'est l'amour, Jean, mais il manque encore de maturité. Oh ! il mûrira pour devenir un homme dans le déchirement de ces prochains jours. Mais la Femme a besoin des femmes sur ses terribles blessures. Me les donnes-tu ? »
« Mais je t'ai toujours tout donné, absolument tout, avec joie, et je souffrais seulement que tu me demandes si peu !... »
« Tu le vois. De personne d'autre je n'ai accepté autant que de mes amis de Béthanie. Cela a été une des accusations que l'injuste m'a faite plus d'une fois. Mais je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l'Homme de toutes ses amertumes d'homme. A Nazareth, c'était le Dieu qui se consolait auprès de l'Unique délice de Dieu. Ici, c'était l'Homme. Et avant de monter vers la mort, je te remercie, ami fidèle, affectueux, gentil, empressé, réservé, docte, discret et généreux. Je te remercie de tout. Mon Père, plus tard, t'en récompensera... »
« J'ai tout eu déjà avec ton amour et avec la rédemption de Marie. »
« Oh ! non. Tu dois encore avoir beaucoup. Et tu l'auras. Ecoute. Ne te désespère pas ainsi. Donne-moi ton intelligence pour que je puisse te dire ce que je te demande encore. Tu resteras ici à attendre... »
« Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ? »
« Parce que je ne veux pas que tu te corrompes comme tous les hommes se corrompront. Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition, qui éclate à l'improviste par un imprudent coup de talon d'un passant. Infectée et répandant l'infection. Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi ? Chez Lazare. Que de fois, en ces trois années, ils sont venus pour chercher du pain, un lit, protection, un abri, et le Maître !... Maintenant ils vont revenir. Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Rassemble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon. »
« Tous fuiront ? »
« Tous, sauf Jean. »
« Maître, tu ne me demanderas pas d'accueillir Judas ? Fais-moi mourir torturé, mais cela, ne me le demande pas. Plusieurs fois ma main a frémi sur mon épée anxieuse de tuer l'opprobre de la famille, et je ne l'ai pas fait parce que je ne suis pas un violent. Je fus seulement tenté de le faire. Mais je te jure que si je revois Judas je l'égorge comme un bouc émissaire. »
« Tu ne le verras jamais plus. Je te le jure. »
« Il fuira ? N'importe. J'ai dit : "Si je le vois". Maintenant je dis : "Je le rejoindrai, fût-ce aux confins du monde, et je le tuerai". »
« Tu ne dois pas le désirer. »
« Je le ferai. »
« Tu ne le feras pas car où il sera, tu ne pourras aller. »
« Au sein du Sanhédrin ? Dans le Saint ? Là aussi je le rejoindrai et je le tuerai. »
« Il ne sera pas là. »
« Chez Hérode ? Je serai tué, mais auparavant je le tuerai. »
« Il sera chez Satan, et toi, tu ne seras jamais chez Satan. Mais abandonne tout de suite cette pensée homicide, car autrement je te quitte. »
« Oh ! oh !... Mais... Oui, pour Toi... Oh ! Maître ! Maître ! Maître ! »
« Oui, ton Maître... Tu accueilleras les disciples, tu les réconforteras. Tu les ramèneras vers la paix. Je suis la Paix. Et même ensuite... Ensuite tu les aideras. Béthanie sera toujours Béthanie tant que la Haine ne fouillera pas en ce foyer d'amour croyant en disperser les flammes, et au contraire elle les répandra sur le monde pour l'allumer tout entier. Je te bénis, Lazare, pour tout ce que tu as fait et pour ce que tu feras... »
« Rien, rien. Tu m'as tiré de la mort et tu ne me permets pas de te défendre. Qu'ai-je fait alors ? »
« Tu m'as donné tes maisons. Tu vois ? C'était écrit. Le premier logement à Sion dans une terre qui t'appartient. Le dernier encore dans l'une d'elles. C'était mon destin d'être ton Hôte. Mais de la mort, tu ne pourrais pas me défendre. Je t'ai demandé au commencement de cette conversation : "Sais-tu qui je suis ?" Maintenant je réponds : "Je suis le Rédempteur". Le Rédempteur doit consommer le sacrifice jusqu'à la dernière immolation. Du reste, crois-le : Celui qui montera sur la croix et qui sera exposé aux regards et au mépris du monde, ne sera pas un vivant mais un mort. Je suis déjà un mort, tué par l'absence d'amour davantage et avant de l'être par la torture. Et encore une chose, ami. Demain, à l'aurore, je vais à Jérusalem, et tu entendras dire que Sion a acclamé comme un triomphateur son Roi plein de douceur, qui y entrera monté sur un ânon. Que ce triomphe ne t'illusionne pas et ne te fasse pas juger que la Sagesse qui te parle n'a pas été sage dans cette paisible soirée. Plus rapide que l'astre qui raie le ciel et disparaît à travers des espaces inconnus, disparaîtra la faveur du peuple, et dans cinq soirs, à cette même heure, je commencerai la torture avec un baiser trompeur qui ouvrira les bouches, occupées demain à clamer des hosannas, en un chœur d'atroces blasphèmes et de cris féroces de condamnation.
Oui, tu vas l'avoir finalement, ô cité de Sion, ô peuple d'Israël, l'Agneau pascal ! Tu vas l'avoir dans ce prochain rite. Le voici. C'est la Victime préparée depuis des siècles. L'amour l'a engendrée, en préparant comme couche nuptiale un sein où il n'y avait pas de tache. Et l'Amour la consume. Voilà. C'est la Victime consciente. Non comme l'agneau qui, pendant que le boucher affile son couteau pour l'égorger, broute encore l'herbe du pré, ou ignorant heurte de son museau rose contre le sein maternel. Mais Moi, je suis l'Agneau qui conscient dit : "Adieu !" à sa vie, à sa Mère, à ses amis, et va vers le sacrificateur en disant : "Me voici !" Je suis la Nourriture de l'homme. Satan a mis une faim qui n'est jamais rassasiée, qui ne peut se rassasier. Il n'y a qu'un aliment qui le rassasie car il calme cette faim. Et cet aliment, le voici. Homme, voici ton pain, voici ton vin. Consomme ta Pâque, ô Humanité ! Traverse ta mer rouge des flammes sataniques. Teinte de mon Sang, tu passeras, race de l'homme, préservée du feu infernal. Tu peux passer. Les Cieux, pressés par mon désir, entrouvrent déjà les portes éternelles. Regardez, ô esprits des morts ! Regardez, ô hommes vivants ! Regardez, ô âmes qui prendrez un corps dans l'avenir ! Regardez, anges du Paradis ! Regardez, démons de l'Enfer ! Regarde, ô Père, regarde, ô Paraclet ! La Victime sourit, elle ne pleure plus...
Tout est dit. Adieu, ami. Toi aussi, je ne te verrai plus avant de mourir. Donnons-nous le baiser d'adieu. Et ne doute pas. Ils te diront : "C'était un fou ! C'était un démon ! Un menteur ! Il est mort alors qu'il disait qu'il était la Vie". A eux, et spécialement à toi-même, réponds : "Il était et il est la Vérité et la Vie. Il est le Vainqueur de la mort. Je le sais. Il ne peut être mort pour toujours. Je l'attends. Et elle ne sera pas consumée toute l'huile de la lampe que l'ami tient toute prête pour faire de la lumière au monde invité aux noces du Triomphateur que Lui, l'Epoux, reviendra. Et la lumière, cette fois, ne pourra jamais plus être éteinte. Crois-le, Lazare. Obéis à mon désir. Tu entends ce rossignol comme il chante après s'être tu à cause de tes sanglots ? Fais comme lui. Ton âme, après les inévitables pleurs sur la Victime, qu'elle chante avec assurance l'hymne de ta foi. Sois béni, par le Père, par le Fils, par le Saint-Esprit. »
Combien j'ai souffert ! Pendant toute la nuit depuis 23h. de jeudi 1er Mars jusqu'à 5h. du matin du vendredi. J'ai vu Jésus dans une angoisse de peu inférieure à celle du Gethsémani, en particulier quand il parle de sa Mère, du traître, et quand il montre son horreur de la mort. J'ai obéi au commandement de Jésus d'écrire sur un carnet à part, pour en faire une Passion plus détaillée. Vous avez vu mon visage ce matin... faible image de la souffrance que j'ai endurée... et je n'en dis pas davantage car il y a des pudeurs insurmontables.

7. JUDAS VA TROUVER LES CHEFS DU SANHEDRIN

Judas arrive à la nuit à la maison de campagne de Caïphe. Mais il y a la lune qui se fait complice de l'assassin en éclairant la route. Il doit être bien sûr de trouver là, dans cette maison hors les murs, ceux qu'il cherchait, car je pense qu'autrement il aurait cherché à entrer dans la ville et serait allé au Temple. Au contraire, il monte avec assurance à travers les oliviers de la petite colline et il est plus sûr de lui que l'autre fois. C'est qu'il fait nuit et les ombres et l'heure le protègent de toute surprise possible. Les chemins de la campagne sont déserts désormais, après avoir été parcourus toute la journée par les foules de pèlerins qui vont à Jérusalem pour la Pâque. Les pauvres lépreux eux-mêmes sont dans leurs cavernes et dorment leur sommeil de malheureux oublieux pour quelques heures de leur sort.
Voilà Judas à la porte de la maison toute blanche au clair de lune. Il frappe : trois coups, un coup, trois coups, deux coups... C'est qu'il connaît à merveille le signe conventionnel !
Et ce doit être vraiment un signal sûr car la porte s'entrouvre sans que le portier jette au préalable un coup d'œil par l'ouverture pratiquée dans la porte.
Judas se glisse à l'intérieur et au portier qui lui rend honneur demande : « L'assemblée est réunie ? »
« Oui, Judas de Kériot. Au complet, pourrais-je dire. »
« Conduis-moi. Je dois parler de choses importantes. Vite ! »
L'homme ferme la porte avec tous les verrous et il le précède par le couloir presque sombre, et s'arrête devant une lourde porte à laquelle il frappe. Le bruit des voix cesse dans la pièce fermée, remplacé par le bruit de la serrure et le grincement de la porte qui s'ouvre en projetant un cône de lumière vive dans le couloir obscur.
« Toi ? Entre ! » dit celui qui a ouvert la porte et que je ne connais pas.
Et Judas entre dans la salle alors que celui qui a ouvert ferme de nouveau à clef.
Il y a un mouvement de stupeur, ou du moins d'agitation, quand ils voient entrer Judas. Mais ils le saluent en chœur : « Paix à toi, Judas de Simon. »
« Paix à vous, membres du Sanhédrin saint » répond Judas.
« Avance. Que veux-tu ? » lui demandent-ils.
« Vous parler... Vous parler du Christ. Il n'est plus possible Continuer ainsi. Je ne peux plus vous aider si vous ne vous décidez pas à prendre des décisions extrêmes. L'homme soupçonne désormais. »
« Tu t'es fait découvrir, sot ? » interrompent-ils.
« Non. C'est vous qui êtes sots, vous qui par une hâte stupide avez fait de fausses manœuvres. Vous le saviez bien que je vous aurais servis ? Vous ne vous êtes pas fiés à moi. »
« Tu as la mémoire courte, Judas de Simon ! Ne te rappelles-tu pas comment tu nous as quittés la dernière fois ? Qui pouvait penser que tu nous étais fidèle, à nous, quand tu as proclamé de cette façon que Lui, tu ne pouvais pas le trahir ? » dit Elchias plus ironique, plus serpentin que jamais.
« Et vous croyez qu'il est facile de tromper un ami, le Seul qui m'aime vraiment, l'Innocent ? Vous croyez qu'il est facile d'arriver au crime ? » Judas est déjà agité.
Ils cherchent à le calmer et le flattent. Ils le séduisent, ou du moins essaient de le faire, en lui faisant observer que son crime n'en est pas un « mais une œuvre sainte envers la Patrie, à laquelle il évite des représailles de la part de ceux qui la dominent, et qui déjà donnent des signes de mécontentement pour ces continuelles agitations et ces divisions de partis et de foules dans une province romaine, et envers l'Humanité, s'il est vraiment convaincu de la nature divine du Messie et de sa mission spirituelle. »
« Si ce qu'il dit est vrai - loin de nous de le croire - n'es-tu pas le collaborateur de la Rédemption ? Ton nom sera associé au sien au cours des siècles, et la Patrie te comptera parmi ses preux, et t'honorera des charges les plus hautes. Un siège est tout prêt pour toi parmi nous. Tu monteras, Judas. Tu donneras des lois à Israël. Oh ! nous n'oublierons pas ce que tu as fait pour le bien du Temple sacré, du Sacerdoce sacré, pour la défense de la Loi très sainte, pour le bien de toute la Nation ! Aide-nous seulement et ensuite, nous te le jurons, je te le jure au nom de mon puissant père et de Caïphe qui porte l'éphod, tu seras l'homme le plus grand d'Israël, plus que les tétrarques, plus que mon père lui-même, désormais pontife déposé. Comme un roi, comme un prophète tu seras servi et écouté. Que si ensuite Jésus de Nazareth n'était qu'un faux Messie, même si en réalité il n'était pas passible de mort parce que ses actions ne sont pas d'un larron mais d'un fou, voilà que nous te rappelons les paroles inspirées du pontife Caïphe - tu sais que celui qui porte l'éphod et le rational parle par suggestion divine et prophétise ce qui est bien et ce qu'il faut faire pour le bien Caïphe, t'en souviens-tu ? Caïphe a dit : "Il est bien qu'un homme meure pour le peuple et que toute la Nation ne périsse pas". C'était une parole de prophétie. »
« En vérité, il était prophète. Le Très-Haut a parlé par la bouche du Grand Prêtre. Qu'il soit obéi ! » disent en chœur, déjà théâtraux et semblables à des automates qui doivent faire des gestes donnés, ces hideuses marionnettes que sont les membres du grand conseil du Sanhédrin. Judas est suggestionné, séduit... mais un reste de bon sens, sinon de bonté, subsiste encore en lui et le retient de prononcer les paroles fatales.

Grosjean
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Message par Grosjean Sam 28 Fév 2009 - 10:06

Samedi après les Cendres (3ème jour de Carême)(suite)
"Consomme ta Pâque, ô Humanité ! Traverse ta mer rouge des flammes sataniques. Teinte de mon Sang, tu passeras, race de l'homme, préservée du feu infernal."

L'entourant avec respect, avec une affection simulée, ils le pressent : « Tu ne nous crois pas ? Regarde : nous sommes les chefs des vingt-quatre familles sacerdotales, les Anciens du peuple, les scribes, les plus grands pharisiens d'Israël, les rabbis sages, les magistrats du Temple. L'élite d'Israël est ici, autour de toi, prête à t'acclamer, et qui te dit d'une seule voix : "Fais cela que c'est saint". »
« Et Gamaliel, où est-il ? Et Joseph et Nicodème, où sont-ils ? Et Eléazar, l'ami de Joseph, et Jean de Gaas ? Je ne les vois pas. »
« Gamaliel est en grande pénitence, Jean auprès de sa femme enceinte et souffrante ce soir. Eléazar... nous ne savons pas pourquoi il n'est pas venu. Mais un malaise peut frapper n'importe qui et à l'improviste, n'est-ce pas ? Pour ce qui est de Joseph et de Nicodème nous ne les avons pas avisés de cette séance secrète, par amour pour toi, par souci de ton honneur... Pour que, dans le cas malheureux où la chose échouerait, ton nom ne soit pas rapporté au Maître... Nous protégeons ton nom, nous t'aimons Judas, nouveau Maccabée, sauveur de la Patrie. »
« Le Maccabée combattait le bon combat. Moi... je commets une trahison. »
« Ne regarde pas les détails de l'acte, mais la justice du but. Parle toi, ô Sadoc, scribe d'or. De ta bouche coulent de précieuses paroles. Si Gamaliel est docte, toi tu es sage, car sur tes lèvres se trouve la sagesse de Dieu. Parle toi à celui qui hésite encore. »
Cette bonne peau de Sadoc s'avance et avec lui Canania tout décrépit : un renard squelettique et mourant à côté d'un rusé chacal robuste et féroce.
« Ecoute, ô nomme de Dieu ! » commence pompeusement Sadoc en prenant une pose inspirée et oratoire, le bras droit levé en un~geste cicéronien, le gauche occupé à soutenir tout cet encombrement de plis que forme son habit de scribe. Et puis il lève aussi le bras gauche, laissant son vêtement monumental. perdre ses plis et se mettre en désordre et ainsi, le visage et les bras levés vers le plafond de la pièce, il tonne : « Moi, je te le dis ! Je te le dis devant la Très Haute Présence de Dieu ! »
« Maran-Atà ! » font tous écho en se courbant comme si un souffle d'en haut les courbait et puis se relevant les bras croisés sur la poitrine.
« Moi, je te le dis : c'est écrit dans les pages de notre histoire et de notre destin ! C'est écrit dans les signes et les figures laissés par les siècles ! C'est écrit dans le rite qui n'a pas cessé depuis la nuit fatale aux Egyptiens ! C'est écrit dans la figure d'Isaac ! C'est écrit dans la figure d'Abel ! Et que ce qui est écrit se réalise. »
« Maran-Atà ! » disent les autres dans un chœur assourdi et lugubre, suggestionnant, avec les gestes déjà faits, les visages bizarrement frappés par la lumière des deux lampadaires allumés aux extrémités de la salle, aux micas violet pâle, qui émanent une lumière fantasmagorique. Et cette assemblée d'hommes presque tous vêtus de blanc, avec les couleurs pâles et olivâtres de leur race rendues encore plus pâles et plus olivâtres par la lumière diffuse, semble vraiment une assemblée de spectres.
« La parole de Dieu est descendue sur les lèvres des prophètes pour marquer ce décret. Il doit mourir ! C'est dit ! »
« C'est dit ! Maran-Atà ! »
« Il doit mourir, et son sort est marqué ! »
« Il doit mourir. Maran-Atà ! »
« Dans les plus minutieux détails est décrit son destin fatal, et on ne brise pas la fatalité ! »
« Maran-Atà ! »
« Est indiqué jusqu'au prix symbolique qui sera versé à celui qui se fait l'instrument de Dieu pour la consommation de la promesse. »
« C'est indiqué ! Maran-Atà ! »
« Comme Rédempteur, ou comme faux prophète, il doit mourir ! »
« II doit mourir ! Maran-Atà ! »
« L'heure est venue ! Jéhovah le veut ! J'entends sa voix ! Elle crie : "Que cela s'accomplisse" ! »
« Le Très-Haut a parlé ! Que cela s'accomplisse ! Que cela s'accomplisse ! Maran-Atà ! »
« Que le Ciel te donne le courage comme Il en a donné à Jahel et à Judith, qui étaient des femmes et surent être des héros ; comme Il en a donné à Jephté qui, étant père, sut sacrifier sa fille à la Patrie ; comme II en a donné à David contre Goliath, et a accompli le geste qui rendra Israël éternel dans le souvenir des peuples ! »
« Que le Ciel te donne le courage ! Maran-Atà ! »
« Que tu sois victorieux ! »
« Que tu sois victorieux ! Maran-Atà ! »
S'élève la voix éraillée et sénile de Canania : « Celui qui hésite devant l'ordre sacré est condamné au déshonneur et à la mort ! »
« Il est condamné. Maran-Atà ! »
« Si tu ne veux pas écouter la parole du Seigneur ton Dieu, et si tu n'agis pas selon son commandement, en faisant ce qu'Il t'ordonne par notre bouche, que toutes les malédictions tombent sur toi ! »
« Toutes les malédictions ! Maran-Atà ! »
« Que le Seigneur te frappe par toutes les malédictions mosaïques et te disperse parmi les nations. »
« Qu'Il te frappe et te disperse ! Maran-Atà ! »
Un silence de mort suit cette scène suggestive... Tout s'immobilise dans une immobilité effrayante.
Finalement, voilà la voix de Judas qui s'élève, et j'ai du mal à la reconnaître tellement elle est changée : « Oui, je le ferai. Je dois le faire. Et je le ferai. Déjà la dernière partie des malédictions mosaïques me concerne et j'en dois sortir car j'ai déjà trop tardé. Et je deviens fou n'ayant ni trêve ni repos, et le cœur effrayé, et les yeux égarés, et l'âme consumée par la tristesse. Tremblant d'être découvert et foudroyé par Lui dans mon double jeu - car je ne sais pas, je ne sais pas jusqu'à quel point il connaît ma pensée - je vois ma vie suspendue à un fil, et matin et soir je demande d'en finir avec cette heure à cause de l'épouvante qui me serre le cœur. A cause de l'horreur que je dois accomplir. Oh ! hâtez cette heure ! Tirez-moi de l'angoisse qui m'étreint ! Que tout s'accomplisse. Tout de suite ! Maintenant ! Et que je sois délivré ! Allons ! »
La voix de Judas s'est affermie et est devenue forte à mesure qu'il parlait. Ses gestes, d'abord automatiques et incertains comme ceux d'un somnambule, sont devenus libres, volontaires. II se redresse de toute sa taille, en prenant une beauté satanique, et il crie : « Que tombent les liens d'une folle terreur ! Je suis délivré d'une sujétion effrayante. Christ ! Je ne te crains plus et je te livre à tes ennemis ! Allons ! » Un cri de démon victorieux, et réellement il se dirige hardiment vers la porte.
Mais ils l'arrêtent : « Doucement ! Réponds-nous : où est Jésus de Nazareth ? »
« Dans la maison de Lazare, à Béthanie. »
« Nous ne pouvons pas entrer dans cette maison bien défendue par des serviteurs fidèles. Maison d'un favori de Rome. Nous irions au-devant d'ennuis certains. »
« A l'aurore, nous venons dans la ville. Mettez les gardes sur la route de Bethphagé, faites du tumulte et saisissez-le. »
« Comment sais-tu qu'il vient par cette route ? Il pourrait aussi prendre l'autre... »
« Non. Il a dit à ceux qui le suivent qu'il la prendra pour entrer dans la ville par la porte d'Ephraïm et de l'attendre près de En Rogel. Si vous le prenez avant... »
« Nous ne pouvons pas. Nous devrions entrer dans la ville avec Lui au milieu des gardes et tous les chemins qui conduisent aux portes, et toutes les rues de la ville sont pleines de la foule depuis l'aube jusqu'à la nuit. Il y aurait du tumulte et cela ne doit pas arriver. »
« Il montera au Temple. Appelez-le pour l'interroger dans une salle. Appelez-le au nom du Grand Prêtre. Il viendra car il a plus de respect pour vous que pour sa vie. Une fois qu'il est seul avec vous... vous aurez bien manière de l'amener en lieu sûr et de le condamner à l'heure favorable. »
« Il y aurait également du tumulte. Tu devrais t'en être aperçu que la foule est fanatique pour Lui. Et ce n'est pas seulement le peuple, mais aussi les grands et les espoirs d'Israël. Gamaliel perd ses disciples et de même Jonatas ben Uziel et d'autres parmi nous, et tous nous quittent séduits par Lui. Et même les gentils le vénèrent, ou le craignent, ce qui est déjà de la vénération, et ils sont prêts à se révolter contre nous si nous le malmenons. Par ailleurs certains larrons, que nous avions payés pour faire les faux disciples et provoquer des rixes, ont été arrêtés et ils ont parlé espérant la clémence à cause de leurs délations, et le Préteur sait... Tout le monde le suit alors que nous ne concluons rien. Mais il faut agir avec finesse pour que les foules ne s'en aperçoivent pas. »
« Oui, c'est ce qu'il faut faire ! Anna aussi le recommande. Il dit : "Que cela n'arrive pas pendant la fête et qu'il ne naisse pas de tumulte parmi le peuple fanatique". C'est ce qu'il a décidé, en donnant des ordres même pour qu'il soit traité avec respect dans le Temple et ailleurs, et qu'il ne soit pas molesté afin de pouvoir le tromper. »
« Et alors, que voulez-vous faire ? Moi, j'étais bien disposé cette nuit, mais vous hésitez... » dit Judas.
« Voilà : tu devrais nous amener à Lui à une heure où il est seul. Tu connais ses habitudes. Tu nous as écrit qu'il te garde près de Lui plus que tous. Tu dois donc savoir ce qu'il veut faire. Nous serons toujours prêts. Quand tu jugeras favorable l'heure et le lieu, viens, et nous viendrons. »
« C'est dit. Et quelle compensation en aurai-je ? » Désormais Judas parle froidement. comme s'il s'agissait d'un commerce quelconque.
« Ce qui est dit par les prophètes, pour être fidèle à la parole inspirée : trente deniers... »
« Trente deniers pour tuer un homme, et cet Homme ? Le prix d'un agneau ordinaire en ces jours de fête ? ! Vous êtes fous ! Non que j'aie besoin d'argent. J'en ai une bonne provision. Ne pensez donc pas me persuader par besoin d'argent. Mais c'est trop peu pour payer ma douleur de trahir Celui qui m'a toujours aimé. »
« Mais nous t'avons dit ce que nous ferons pour toi. Gloire, Honneur ! Ce que tu attendais de Lui et que tu n'as pas eu. Nous guérirons ta déception. Mais le prix est fixé par les prophètes ! Oh". une formalité ! Un symbole et rien de plus. Le reste viendra après... »
« Et l'argent, quand ? »
« Au moment que tu diras : "Venez". Pas avant. Personne ne paie avant d'avoir les mains sur la marchandise. Cela ne te paraît-il pas juste peut-être ? »
« C'est juste. Mais triplez au moins la somme... »
« Non. C'est dit par les prophètes. C'est ce qu'on doit faire. Oh ! nous saurons obéir aux prophètes ! Nous n'omettrons pas un iota de ce qu'ils ont écrit de Lui. Eh ! Eh ! Eh ! Nous sommes fidèles à la parole inspirée ! Eh ! Eh ! Eh ! » dit en riant ce rebutant squelette de Canania. Et plusieurs font chorus avec des ricanements lugubres, sournois, sans sincérité, vrais rires de démons qui ne savent que ricaner. C'est que le rire est le propre de l'homme serein et aimant, et le ricanement celui des cœurs troublés et saturés de rancœur.
« Tout est dit. Tu peux aller. Nous attendons l'aube pour rentrer dans la ville par divers chemins. Adieu. La paix soit avec toi, brebis perdue qui reviens au troupeau d'Abraham. Paix à toi ! Paix à toi ! Et la reconnaissance d'Israël tout entier ! Compte sur nous ! Un désir de toi est pour nous une loi. Que Dieu soit avec toi, comme Il l'a été avec tous ses serviteurs les plus fidèles ! Toutes les bénédictions sur toi ! »
Avec des embrassements et des protestations d'amour, ils l'accompagnent jusqu'à la sortie... ils le regardent s'éloigner par le corridor à demi obscur... ils écoutent le grincement des verrous de la porte qui s'ouvre et se referme...
Ils rentrent dans la salle en jubilant.
Seulement deux ou trois voix s'élèvent, celles des moins démoniaques : « Et maintenant ? Comment allons-nous faire avec Judas de Simon ? Nous savons bien que nous ne pourrons lui donner ce que nous lui avons promis, à part ces trente pauvres deniers !... Que va-t-il dire quand il va se voir trahi par nous ? N'aurons-nous pas encouru un dommage plus grand ? Ne va-t-il pas aller dire au peuple ce que nous faisons ? Qu'il soit un homme qui n'est pas ferme dans ses résolutions nous le savons bien. »
« Vous êtes bien naïfs et bien sots d'avoir ces pensées et de vous donner ces tracas ! On a déjà décidé ce que nous ferons à Judas. Décidé depuis l'autre fois. Ne vous rappelez-vous pas ? Et nous nous ne changeons pas d'idée. Lorsque tout sera fini pour le Christ, Judas mourra. C'est dit. »
« Mais s'il parlait auparavant ? »
« A qui ? Aux disciples et au peuple, pour être lapidé ? Il ne parlera pas. L'horreur de son action sera pour lui un bâillon... »
« Mais il pourrait se repentir après cela, avoir des remords, devenir fou aussi... Car si son remords venait à s'éveiller, il ne pourrait que faire de lui un fou... »
« Il n'en aura pas le temps. Nous y pourvoirons avant. Chaque chose en son temps. D'abord le Nazaréen, et ensuite celui qui l'a trahi » dit Elchias avec une lenteur terrible.
« Oui. Et attention ! Pas un mot aux absents. Ils sont déjà trop au courant de notre pensée. Je ne me fie pas à Joseph et à Nicodème, et peu aux autres. »
« Tu doutes de Gamaliel ? »
« Lui s'est mis à l'écart depuis plusieurs mois. Sans un ordre directe du Pontife, il ne prendra pas part à nos séances. Il dit qu'il écrit son œuvre avec l'aide de son fils. Mais je parle d'Eléazar et de Jean.
« Oh ! ils ne nous ont jamais contredits » dit tout de suite un synhédriste que j'ai vu d'autres fois avec Joseph d'Arimathie, mais dont je ne me rappelle pas le nom.
« Et même, ils nous ont trop peu contredits. Eh ! Eh ! Eh ! Et il faudra les surveiller ! Beaucoup de serpents se sont nichés au Sanhédrin, je crois... Eh ! Eh ! Eh ! Mais ils seront dénichés... Eh ! Eh ! Eh ! » dit Canania en marchant courbé et tremblant, appuyé sur son bâton pour chercher une place confortable sur l'un des sièges larges et bas couverts de lourds tapis qui sont le long des murs de la salle. Il s'y étend satisfait et a vite fait de s'endormir, la bouche ouverte, répugnant dans sa vieillesse méchante.
On l'observe. Et Doras, fils de Doras, dit : « Il a la satisfaction de voir ce jour. Mon père y rêva, mais il ne l'eut pas. Mais je porterai dans mon cœur son esprit pour qu'il soit présent le jour où on se vengera du Nazaréen et qu'il ait sa joie... »
« Rappelez-vous que nous devrons, à tour de rôle, et plusieurs à la fois, être constamment au Temple. »
« Nous y serons. »
« Nous devrons ordonner qu'à n'importe quelle heure Judas de Simon soit introduit chez le Grand Prêtre. »
« Nous le ferons. »
« Et maintenant, préparons notre cœur au dénouement. »
« C'est déjà fait ! C'est déjà fait ! »
« Avec ruse. »
« Avec ruse. »
« Avec finesse. »
« Avec finesse. »
« Pour calmer tout soupçon. »
« Pour séduire tous les cœurs. »
« Quelque chose qu'il dise ou fasse, pas de réaction. Nous nous vengerons de tout en une seule fois. »
« C'est ce que nous ferons. Et ce sera une vengeance féroce. »
« Complète ! »
« Terrible ! »
Et ils s'assoient pour se reposer en attendant l'aube.

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Message par Père Jean Sam 28 Fév 2009 - 10:41

"Consomme ta Pâque, ô Humanité ! Traverse ta mer rouge des flammes sataniques. Teinte de mon Sang, tu passeras, race de l'homme, préservée du feu infernal."

Merci, Grosjean de cette si belle méditation d'une brûlante actualité. Jésus semble décrire ce qui nous attend. Mais son sang est la grande prière qui nous ouvre le Pardon du Père.

________________________________________________________
« Quel est le problème dans ce monde ? » demandait un journaliste à Mère Theresa. Et Mère Theresa de répondre : « Vous et moi ».
(Citation empruntée à Jean-Louis)

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Message par Grosjean Lun 2 Mar 2009 - 11:27

[b]Lundi 1ère semaine de Carême (5ème jour)[/b]
Parlons alors de ma mort. Ne soupirez pas, ne hochez pas la tête. Ne murmurez pas en votre cœur, ne maudissez pas les hommes. Cela ne sert à rien. Nous montons à Jérusalem. Pâque est proche désormais

8. DE BETHANIE A JERUSALEM

Jésus marche parmi des vergers et des oliviers tout en fleurs. Semblable à des fleurs, chaque feuille argentée des oliviers est emperlées de rosée qui brille frappée par le premier rayon de l'aurore et remuée par un léger vent parfumé. Chaque frondaison est un travail d'orfèvre et l'œil en regarde avec admiration la beauté. Les amandiers, déjà tout couverts de leurs feuilles vertes, se détachent des masses blanc-rosées des autres arbres fruitiers, et par dessous, les vignes montrent les découpures de leurs premières tendres feuilles si claires et soyeuses qu'elles semblent un éclat d'émeraude très fine ou un lambeau de soie précieuse. En haut, un ciel de turquoise foncée, uni, tranquille, solennel. Partout, des chants d'oiseaux et des parfums de fleurs. Un air frais refait les forces et réjouit. C'est vraiment la gaieté d'avril qui sourit partout.
Jésus est au milieu des douze, et leur parle.
« J'ai envoyé les femmes en avant car c'est à vous seuls que je veux parler. Dans les premiers temps où j'étais avec vous, je vous ai dit : "Ne troublez pas ma Mère en lui racontant des mauvaises actions contre Moi". Elles paraissaient des actions si graves, celles-là... Maintenant vous, les trois témoins de celles qui ont été le commencement de la chaîne avec laquelle sera conduit à la mort le Fils de l'homme - toi, Jean, toi, Simon, et toi, Judas de Kériot - vous pouvez bien voir qu'elles étaient comparables à des grains de sable qui tombent d'en haut en comparaison de la roche ; des roches que sont les actions de maintenant. Mais alors ni vous, ni ma Mère, ni Moi, nous n'étions préparés à la méchanceté humaine. Car dans le Bien comme dans le Mal, l'homme n'atteint pas le sommet tout d'un coup. Il monte ou descend graduellement. Il en ainsi également dans la douleur. Maintenant vous qui êtes bons, vous êtes montés dans le Bien et vous pouvez constater, sans le scandale qu'alors vous en auriez eu, à quel point de perversion peut descendre l'homme qui se voue au satanisme, de même que ma Mère et Moi, nous pouvons supporter sans en mourir toute la douleur qui vient de l'homme. Nous avons fortifié notre âme. Tous. Dans le Bien, dans le Mal, ou dans la Douleur.
Pourtant nous n'avons pas encore atteint le sommet… Nous n'avons pas encore atteint le sommet... Oh ! si vous saviez quel est le sommet et combien il est haut le sommet du Bien, du Mal, de la Douleur ! Mais je vous répète mes paroles d'alors. Ne répétez pas à ma Mère ce que le Fils de l'homme va vous dire. Elle en aurait trop de douleur. Celui qui doit être mis à mort boit le breuvage qu'on lui donne par pitié, qui étourdit, pour qu'il puisse attendre sans frémir à chaque instant, l'heure du supplice. Votre silence sera comme le breuvage de pitié pour elle, Mère du Rédempteur ! Maintenant je veux, pour que rien ne vous soit obscur, vous ouvrir le sens des prophéties. Et je vous demande de rester avec Moi, toujours, toujours. Dans la journée, j'appartiendrai à tout le monde. La nuit, je vous prie d'être avec Moi car je veux être avec vous. J'ai besoin de ne pas me sentir seul... »
Jésus est très triste. Les apôtres le voient et ils sont angoissés. Ils se serrent autour de Lui. Même Judas sait se serrer près du Maître comme s'il était le plus affectueux des disciples.
Jésus les caresse et il poursuit : « Je veux en cette heure qui m'est encore donnée, achever la connaissance du Christ en vous. Au commencement, avec Jean, Simon et Judas, j'ai fait connaître la vérité des prophéties sur ma naissance. Les prophéties m'ont peint comme le meilleur peintre ne pourrait le faire, de mon aube à mon crépuscule. Ce sont même l'aube et le crépuscule, les deux passages les plus mis en lumière par les prophètes. Or le Christ descendu du Ciel, le Juste que les nuées ont laissé pleuvoir sur la Terre, le Germe sublime, va être mis à mort, brisé comme un cèdre par la foudre. Parlons alors de sa mort. Ne soupirez pas, ne hochez pas la tête. Ne murmurez pas en votre cœur, ne maudissez pas les hommes. Cela ne sert à rien. Nous montons à Jérusalem. Pâque est proche désormais.
"Ce mois sera pour vous le premier des mois de l'année". Ce mois sera pour le monde le commencement d'un temps nouveau. Il ne cessera plus jamais. Inutilement, de temps à autre, l'homme cherchera à en mettre de nouveaux. Ceux qui voudront mettre un temps nouveau, portant leur nom d'idole, seront foudroyés et frappés. Il n'y a qu'un Dieu au Ciel et un Messie sur la Terre : le Fils de Dieu : Jésus de Nazareth. Lui, puisqu'il donne tout de Lui-même, peut tout vouloir et mettre son sceau royal non pas sur ce qui est chair et boue, mais sur ce qui est temps et esprit.
"Au dixième jour de ce mois, que chacun prenne un agneau par famille et par maison. Et si le nombre des personnes de la maison n'est pas suffisant pour consommer l'agneau, que l'on prenne le voisin avec sa famille de façon à pouvoir consommer tout l'agneau". Car le sacrifice et l'hostie doivent être complets et consommés. Il ne doit pas en rester une parcelle. Il n'en restera pas. Trop nombreux sont ceux qui vont se repaître de l'agneau. Un nombre qu'on ne peut compter, pour un banquet sans limite de temps, et il n'est pas besoin de feu pour consumer les restes parce qu'il n'y a pas de restes. Les parties qui seront offertes et seront repoussées par la haine seront consumées par le feu même de la victime, par son amour. Je vous aime, ô hommes. Vous, mes douze amis que j'ai choisis Moi-même, vous en qui sont les douze tribus d'Israël et les treize veines de l'humanité. J'ai tout rassemblé en vous et en vous je vois tout rassemblé... Tout. »
« Mais dans les veines du corps d'Adam se trouve aussi celle de Caïn. Personne de nous n'a levé la main sur son compagnon. Abel, où est-il alors ? » demande l'Iscariote.
« Tu l'as dit. Dans les veines du corps d'Adam se trouve aussi celle de Caïn. Et l'Abel, c'est Moi, le doux Abel pasteur des troupeaux, agréable au Seigneur parce qu'il offrait ses prémices et ce qui était sans imperfection et, parmi toutes les offrandes, lui-même. Je vous aime, ô hommes. Même si vous ne m'aimez pas, Moi, je vous aime. L'amour accélère et achève le travail des sacrificateurs.
"Que l'agneau soit sans tache, mâle, d'un an". Le temps n'existe pas pour l'Agneau de Dieu. Lui est. Pareil au dernier jour comme il l'était au premier de cette Terre. Celui qui est comme le Père, ne connaît pas de vieillissement dans sa nature divine. Et sa personne ne connaît qu'un seul vieillissement, qu'une seule lassitude : celle de la déception d'être venu en vain pour un trop grand nombre. Quand vous saurez comment j'ai été mis à mort - et les yeux, qui verront leur Seigneur changé en lépreux couvert de plaies, sont maintenant pleins de larmes à côté de Moi, et ne voient plus cette riante colline car les larmes les aveuglent de leur liquide visière -dites aussi : "Ce n'est pas de cela qu'il est mort, mais d'avoir été un inconnu pour ceux qui Lui étaient le plus chers et repoussé par trop d'humanité". Mais s'il n'est pas question de temps pour le Fils de Dieu, et ainsi il diffère de l'agneau du rite, il lui est semblable parce qu'il est sans tache et que c'est un mâle consacré au Seigneur. Oui. C'est inutilement que les bourreaux, ceux qui me tueront par les armes, ou par leur vouloir, ou par leur trahison, voudront s'excuser en disant : "Il était coupable". Aucune personne sincère ne peut m'accuser de péché. Le pouvez-vous ?
Nous sommes en face de la mort. Je le suis. D'autres encore le sont. Qui ? Tu veux savoir qui, Pierre ? Tous. La mort avance heure après heure et saisit celui qui s'y attend le moins. Mais même ceux qui ont encore une longue vie à tisser, heure après heure sont en face de la mort, parce que le temps est un éclair comparé à l'éternité et qu'à l'heure de la mort même la plus longue vie se réduit à rien et les actions des nombreuses décennies lointaines, depuis celles du premier âge, reviennent en foule pour dire : "Voilà : hier, tu faisais telle chose". Hier ! C'est toujours hier, quand on meurt ! Et c'est toujours de la poussière, l'honneur et l'or que la créature désirait si ardemment ! Et il perd toute saveur le fruit dont on était fou ! La femme ? L'argent ? Le pouvoir ? La science ? Que reste-t-il ? Rien ! Seulement la conscience et le jugement de Dieu devant lequel se présente la conscience pauvre et dénuée des protections et des richesses humaines et chargée seulement de ses actions.

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Message par Grosjean Lun 2 Mar 2009 - 11:29

Lundi 1ère semaine de Carême (5ème jour) suite

"Qu'ils prennent son sang et en mettent sur les montants et l'architrave et l'Ange ne frappera pas, quand il passera, les maisons sur lesquelles se trouve la marque du sang". Prenez mon sang. Mettez-le non sur les pierres mortes, mais sur votre cœur mort. C'est la nouvelle circoncision. Et Moi, je me circoncis pour le monde entier. Je ne sacrifie pas l'inutile partie, mais je brise ma magnifique, saine, pure virilité, je la sacrifie complètement, et de mes membres mutilés, de mes veines ouvertes, je prends mon sang, et je trace sur l'Humanité des anneaux de salut, des anneaux d'éternelles épousailles avec Dieu qui est dans les Cieux, avec le Père qui attend, et je dis : "Voilà, maintenant Tu ne peux plus les repousser parce que Tu repousserais ton sang".
"Et Moïse dit : `... et puis plongez une touffe d'hysope dans le sang et aspergez-en les montants' ". Alors le sang ne suffit pas ? Il ne suffit pas. A mon sang, il faut joindre votre repentir. Sans le repentir, amer et salutaire, c'est inutilement que je serai mort pour vous.
C'est la première parole qui dans le Livre parle de l'Agneau Rédempteur. Mais le Livre en est rempli. De même qu'à chaque nouveau lever du soleil plus épaisse se fait la floraison sur ces branches, ainsi, à mesure qu'une année succède à une qui est finie et qu'on approche du temps de la Rédemption, voici que la floraison se multiplie.
Et maintenant avec Zacharie, je vous dis, à vous pour Jérusalem : "Voici que vient le Roi plein de douceur, monté sur une ânesse et un ânon. Il est pauvre". Mais il dispersera les puissants qui oppriment l'homme. Il est doux, et pourtant son bras levé pour bénir vaincra le démon et la mort. "Il annoncera la paix parce qu'il en est le Roi". Lui, étant crucifié, étendra sa domination d'une mer à l'autre. "Lui qui ne crie pas, qui ne brise pas, qui n'éteint pas celui qui n'est pas lumière mais fumée, celui qui n'est pas force mais faiblesse, celui qui mérite tous les reproches, il fera justice selon la vérité". Ton Messie, ô cité de Sion, ton Messie, ô peuple du Seigneur, ton Messie, ô peuple de la Terre.
"Sans être triste ni turbulent" et vous voyez comme il n'y a pas en Moi la tristesse irritée du vaincu, ni la tristesse rancunière du pervers, mais seulement le sérieux de celui qui voit à quel point peut arriver la possession de Satan dans l'homme, et vous voyez comment, pouvant réduire en cendres et disperser par une seule palpitation de ma volonté, Moi, pendant trois ans, j'ai tendu les mains pour inviter à l'amour, à tous, sans arrêt, et maintenant encore mes mains se tendront et seront blessées ! "Sans être triste ni turbulent, j'arriverai à établir mon Royaume". Ce Royaume du Christ où se trouve le salut du monde.
Le Père, Seigneur éternel, me dit : "Je t'ai appelé, Je t'ai pris par la main, Je t'ai fait alliance entre les peuples et Dieu, Je t'ai fait la lumière des nations". Et j'ai été lumière. Lumière pour ouvrir les yeux aux aveugles, parole pour donner la parole aux sourds, clef pour ouvrir les prisons souterraines de ceux qui étaient dans les ténèbres de l'erreur.
Et maintenant, Moi qui suis tout cela, je vais mourir. J'entre dans l'obscurité de la mort. La mort, comprenez-vous ?...
Les premières choses annoncées, voilà qu'elles vont s'accomplir, je le dis Moi aussi avec le prophète. Les autres, je vous les dirai avant que le Démon ne nous sépare.
Voilà Sion là-bas au fond. Allez prendre l'ânesse et l'ânon. Dites à l'homme : "Il les faut pour le Rabbi Jésus". Et dites à ma Mère que je vais la rejoindre. Elle est là, sur le talus avec les Marie. Elle m'attend. C'est mon triomphe humain... Qu'il soit son triomphe. Toujours unis. Oh ! unis !...
Et quel est le cœur de hyène qui, d'un coup de griffes de sa patte, arrache le cœur du cœur maternel : Moi, son Fils ? Un homme ? Non. Tout homme naît d'une femme, et par instinct et réflexion morale il ne peut frapper une mère parce qu'il pense à la sienne. Ce n'est donc pas un homme. Qui alors ? Un démon. Mais un démon peut-il offenser la Victorieuse ? Pour l'offenser, il doit la toucher. Et Satan ne supporte pas la lumière virginale de la Rose de Dieu. Et alors ? Qui dites-vous que c'est ? Vous ne parlez pas ? Moi alors je le dis.
Le démon le plus rusé s'est fondu à l'homme le plus corrompu et, ainsi que le venin enfermé dans les dents de l'aspic, il est enfermé en lui qui peut approcher de la Femme et ainsi, traîtreusement, la mordre. Maudit soit l'hybride monstrueux qui est Satan et qui est homme ! Je le maudis ? Non. Elle n'est pas du Rédempteur cette parole. Et alors je dis à l'âme de cet hybride monstrueux ce que j'ai dit à Jérusalem, monstrueuse cité de Dieu et de Satan : "Oh ! si en cette heure qui t'est encore donnée, tu savais venir au Sauveur !" Il n'y a pas d'amour plus grand que le mien ! Et il n'y a pas de plus grand pouvoir. Même le Père consent quand je dis : "Je veux", et je ne sais dire que des paroles de pitié pour ceux qui sont tombés et qui, de leur abîme, me tendent les bras. Ame du plus grand pécheur, ton Sauveur, au seuil de la mort, se penche sur ton abîme et il t'invite à prendre sa main. Ma mort ne sera pas empêchée... Mais toi... mais toi... tu serais sauvé, toi, que j'aime encore, et l'âme de ton Ami ne frémirait pas d'horreur en pensant que c'est par l'œuvre de l'ami qu'il connaît l'horreur de la mort, et de cette mort... »
Jésus se tait... accablé...
Les apôtres bavardent et se demandent entre eux : « Mais de qui parle-t-il ? Qui est-ce ? »
Et Judas sans aucune honte de mentir : « C'est certainement un des faux pharisiens... Moi, je pense à Joseph ou Nicodème, ou bien à Chouza et Manaën... Tous sont avides de pouvoir et d'argent... Je sais que Hérode... Et je sais que le Sanhédrin. Il s'est trop fié à eux ! Vous voyez que hier aussi ils n'étaient pas présents ? ! Ils n'ont pas la hardiesse de l'affronter... »
Jésus n'entend pas. Il est allé en avant et a rejoint sa Mère qui est avec les Marie et avec Marthe et Suzanne. Il ne manque que Jeanne de Chouza dans le groupe des pieuses femmes.

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Message par Grosjean Mar 3 Mar 2009 - 10:30

Mardi 1ère semaine de Carême (6ème jour)
Dieu se retire et le Mal s'avance
Jésus pleure sur Jérusalem


9. L'ENTREE DE JESUS A JERUSALEM

Jésus passe son bras autour des épaules de sa Mère qui s'est levée quand Jean et Jacques d'Alphée l'ont rejointe pour lui dire : « Ton Fils arrive », et puis ils sont revenus en arrière pour se réunir à leurs compagnons qui avancent lentement en parlant, alors que Thomas et André ont couru vers Bethphagé pour chercher l'ânesse et l'ânon et les amener à Jésus.
Jésus, pendant ce temps, parle aux femmes : « Nous voici près de la ville. Je vous conseille d'y aller et d'y aller en toute sûreté. Entrez dans la ville avant Moi. Près de En Rogel, se trouvent les bergers et les disciples les plus fidèles. Ils ont l'ordre de vous accompagner et de vous protéger. »
« C'est que... Nous avons parlé avec Aser de Nazareth et Abel de Bethléem de Galilée et aussi avec Salomon. Ils étaient venus jusqu'ici pour guetter ton arrivée. La foule prépare une grande fête. Et on voulait voir... Tu vois comme remue le haut des oliviers ? Ce n'est pas le vent qui les agite ainsi. Mais ce sont des gens qui coupent des branches pour en joncher le chemin et t'abriter du soleil. Et là-bas ? ! Regarde, ils sont en train de dépouiller les palmiers de leurs éventails. On dirait des grappes et ce sont des hommes grimpés sur les fûts qui n'en finissent pas de cueillir... Et sur les pentes tu vois des enfants qui se baissent pour cueillir des fleurs. Et certainement les femmes dépouillent les jardins des fleurs et des plantes odorantes pour en joncher le chemin. Nous voulions voir... et imiter le geste de Marie de Lazare qui recueillit toutes les fleurs foulées par ton pied quand tu es entré dans le jardin de Lazare » demande Marie de Cléophas au nom de toutes.
Jésus caresse sur la joue sa vieille parente qui semble une enfant désireuse de voir un spectacle, et il lui dit : « Dans la grande foule, tu ne verrais rien. Allez en avant, à la maison de Lazare, celle qui a Mathias comme gardien. Je passerai par là, et vous me verrez d'en haut. »
« Mon Fils... et tu vas seul ? Je ne puis rester près de Toi ? » dit Marie en levant son visage si triste et en fixant ses yeux célestes sur son doux Fils.
« Je voudrais te prier de rester cachée. Comme la colombe dans le creux du rocher. Plus que ta présence, ta prière m'est nécessaire, Maman aimée ! »
« Si c'est ainsi, mon Fils, nous prierons, toutes, pour Toi. »
« Oui. Après l'avoir vu passer, vous viendrez avec nous dans mon palais de Sion. Et j'enverrai des serviteurs au Temple et toujours à la suite du Maître pour qu'ils nous apportent ses ordres et ses nouvelles » décide Marie de Lazare toujours rapide pour saisir ce qu'il y a de mieux à faire et pour le faire sans retard.
« Tu as raison, ma sœur. Bien qu'il me peine de ne pas le suivre, je comprends le bien fondé de cet ordre. Et du reste Lazare nous a dit de ne contredire le Maître en rien, et de Lui obéir même dans les plus petits détails. Et nous le ferons. »
« Et alors, allez. Vous voyez ? Les routes s'animent. Les apôtres vont me rejoindre. Allez. La paix soit avec vous. Je vous ferai venir aux heures que je jugerai bonnes. Maman, adieu. Sois en paix. Dieu est avec nous. » Il l'embrasse et la congédie. Et les disciples obéissantes s'en vont sans tarder.
Les dix apôtres rejoignent Jésus : « Tu les as envoyées en avant ? »
« Oui. Elles verront mon entrée d'une maison. »
« De quelle maison ? » demande Judas de Kériot.
« Eh ! elles sont désormais si nombreuses les maisons amies ! » dit Philippe.
« Pas chez Annalia ? » insiste l'Iscariote.
Jésus répond négativement et se met en chemin vers Bethphagé qui est peu éloignée.
Il en est tout proche quand reviennent les deux qu'il a envoyés prendre l'ânesse et l'ânon. Ils crient : « Nous avons trouvé comme tu l'as dit, et nous t'aurions amené les animaux. Mais leur maître a voulu les étriller et les orner des meilleurs harnachements pour te faire honneur. Et les disciples, unis à ceux qui ont passé la nuit dans les rues de Béthanie pour t'honorer, veulent avoir l'honneur de te les conduire, et nous avons consenti. Il nous a paru que leur amour méritait une récompense. »
« Vous avez bien fait. Avançons, en attendant. »
« Sont-ils nombreux les disciples ? » demande Barthélemy.
« Oh ! une multitude. On n'arrive pas à passer par les rues de Bethphagé. Aussi j'ai dit à Isaac de conduire l'âne chez Cléonte, le fromager » répond Thomas.
« Tu as bien fait. Allons jusqu'à cet escarpement des collines, et attendons un peu à l'ombre de ces arbres. »
Ils vont à l'endroit indiqué par Jésus.
« Mais nous nous éloignons ! Tu dépasses Bethphagé en la contournant par derrière ! » s'écrie l'Iscariote.
« Et si je veux le faire, qui peut m'en empêcher ? Suis-je peut-être déjà prisonnier, pour qu'il ne me soit pas permis d'aller où je veux ? Et est-on pressé que je le sois et craint-on que je puisse échapper à la capture ? Et si j'estimais juste de m'éloigner pour des lieux plus sûrs, y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'en empêcher ? » Jésus darde son regard sur le Traître qui ne parle plus et hausse les épaules, comme pour dire : « Fais ce que bon te semble. »
Ils tournent en effet en arrière du petit village, je dirais un faubourg de la ville elle-même car, du côté ouest, il est vraiment peu éloigné de la ville, faisant déjà partie des pentes de l'Oliveraie qui couronne Jérusalem du côté oriental. En bas, entre les pentes et la ville, le Cédron brille au soleil d'avril.
Jésus s'assoit dans cette silencieuse verdure et se concentre dans ses pensées. Puis il se lève et va réellement sur la cime de l'escarpement.
Jésus me dit : « Ici tu mettras la vision du 31 Juillet 1944 : Jésus qui pleure sur Jérusalem, à partir de la phrase que je t'ai dite pour commencer la vision. » Et ensuite, il recommence à me montrer les phases de son entrée triomphale.
30 Juillet.
Je ne sais comment faire pour décrire, car je ressens au cœur un tel malaise que j'ai peine à rester assise. Mais il y a si longtemps que c'est ainsi. Je dois écrire ce que je vois.
Pour moi s'éclaire l'Evangile d'aujourd'hui : 9ème dimanche après la Pentecôte (Lc 19, 41-47 : Jésus pleure sur Jérusalem).

D'un coteau près de Jérusalem, Jésus regarde la ville qui s'étend à ses pieds.
Le coteau n'est pas très haut. Au maximum comme peut l'être la petite place S. Miniato du Mont, à Florence ; mais cela suffit pour que l'œil domine l'étendue de toutes les maisons et des rues qui montent et descendent sur les petits accidents de terrain sur lesquels se trouve Jérusalem. Cette colline est certainement bien plus haute, si on prend le niveau le plus bas de la ville, que ne l'est le Calvaire, mais elle est plus proche de l'enceinte que ce dernier. Elle commence tout près des murs et s'élève rapidement en s'éloignant de ceux-ci, alors que de l'autre côté elle descend mollement vers une campagne toute verte qui s'étend vers l'est, vers l'orient si j'en juge du moins par la lumière solaire.
Jésus et les siens sont sous un bosquet, à l'ombre, assis. Ils se reposent du chemin parcouru. Puis Jésus se lève, quitte l'endroit boisé où ils étaient assis et s'en va tout à fait au sommet du coteau.
Sa haute personne se détache nettement dans l'espace vide qui l'entoure. Il paraît encore plus grand ainsi, debout, et seul. Il tient les mains serrées sur sa poitrine, sur son manteau bleu, et regarde extrêmement sérieux.
Les apôtres l'observent, mais ils le laissent faire sans bouger ni parler. Ils doivent penser qu'il s'est éloigné pour prier.
Mais Jésus ne prie pas. Après avoir longuement regardé la ville en tous ses quartiers, en toutes ses élévations, en toutes ses particularités, parfois avec de longs regards sur tel ou tel point, parfois en insistant moins, Jésus se met à pleurer sans sanglots ni bruit.
Les larmes gonflent ses yeux, puis coulent et roulent sur ses joues et tombent par terre... des larmes silencieuses et tellement tristes, comme celles de quelqu'un qui sait qu'il doit pleurer, seul, sans espérer de réconfort ni de compréhension de personne. A cause d'une douleur qui ne peut être annulée et qui doit être totalement éprouvée.
Le frère de Jean, à cause de sa position, est le premier à voir ces pleurs et il le dit aux autres qui se regardent entre eux, étonnés.
« Personne de nous n'a fait de mal » dit quelqu'un, et un autre : « La foule aussi ne nous a pas insultés. Il ne s'y trouve personne qui Lui soit ennemi. »
« Pourquoi pleure-t-il alors ? » demande le plus âgé de tous.
Pierre et Jean se lèvent ensemble et s'approchent du Maître. Ils pensent que l'unique chose à faire c'est de Lui faire sentir qu'ils l'aiment et de Lui demander ce qu'il a.
« Maître, tu pleures ? » dit Jean en mettant sa tête blonde sur l'épaule de Jésus, qui le dépasse de la tête et du cou.
Et Pierre, en Lui mettant une main à la taille, en l'entourant presque d'un embrassement pour l'attirer à lui, Lui dit : « Quelque chose te fait souffrir, Jésus ? Dis-le à nous qui t'aimons. »
Jésus appuie sa joue sur la tête blonde de Jean et, desserrant ses bras, il passe à son tour son bras autour de l'épaule de Pierre. Ils restent ainsi embrassés tous les trois, dans une pose si affectueuse. Mais les larmes continuent de couler.
Jean, qui les sent tomber dans ses cheveux, recommence à Lui demander : « Pourquoi pleures-tu, mon Maître ? Peut-être que de nous il te vient de la peine ? »
Les autres apôtres se sont réunis au groupe affectueux et attendent anxieusement une réponse.
« Non » dit Jésus. « Pas de vous. Vous êtes pour Moi des amis et l'amitié, quand elle est sincère, est baume et sourire, jamais larme. Je voudrais que vous restiez toujours mes amis. Même maintenant que nous allons entrer dans la corruption qui fermente et qui corrompt celui qui n'a pas une volonté décidée de rester honnête. »
« Où allons-nous, Maître ? Pas à Jérusalem ? La foule t'a déjà salué joyeusement. Veux-tu la décevoir ? Allons-nous peut-être en Samarie pour quelque prodige ? Justement maintenant que la Pâque est proche ? »

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Message par Grosjean Mar 3 Mar 2009 - 10:34

Mardi 1ère semaine de Carême (6ème jour) suite
Dieu se retire et le Mal s'avance
Jésus pleure sur Jérusalem

Les questions fusent de différents côtés.
Jésus lève la main pour imposer le silence et puis, de sa main droite, il montre la ville. Un geste large comme celui du semeur qui jette son grain devant lui et il dit : « Elle est la Corruption. Nous entrons dans Jérusalem. Nous y entrons. Et seul le Très-Haut sait comment je voudrais la sanctifier en y amenant la Sainteté qui vient des Cieux. La re-sanctifier, cette ville qui devrait être la Cité Sainte. Mais je ne pourrai rien lui faire. Corrompue elle est, et corrompue elle reste. Et les fleuves de sainteté qui coulent du Temple vivant, et qui couleront encore davantage dans peu de jours jusqu'à le vider de la vie, ne suffiront pas pour la racheter. Ils viendront au Saint la Samarie et le monde païen. Sur les temples mensongers s'élèveront les temples du vrai Dieu. Les cœurs des gentils adoreront le Christ. Mais ce peuple, cette ville sera toujours pour Lui une ennemie et sa haine l'amènera au plus grand péché. Cela doit arriver. Mais malheur à ceux qui seront les instruments de ce crime. Malheur !... »
Jésus regarde fixement Judas qui est presque en face de Lui.
« Cela ne nous arrivera jamais. Nous sommes tes apôtres et nous croyons en Toi, prêts à mourir pour Toi. » Judas ment effrontément et soutient sans embarras le regard de Jésus.
Les autres unissent leurs protestations.
Jésus répond à tous pour éviter de répondre directement à Judas.
« Veuille le Ciel que vous soyez tels, mais vous avez encore beaucoup de faiblesse en vous et la tentation pourrait vous rendre semblables à ceux qui me haïssent. Priez beaucoup et veillez beaucoup sur vous. Satan sait qu'il va être vaincu et il veut se venger en vous arrachant à Moi. Satan est autour de nous tous : de Moi, pour m'empêcher de faire la volonté du Père et d'accomplir ma mission ; de vous, pour faire de vous ses serviteurs. Veillez. Dans ces murs Satan prendra celui qui ne saura pas être fort. Celui pour lequel cela aura été une malédiction d'être choisi parce qu'il a donné à ce choix un but humain. Je vous ai choisis pour le Royaume des Cieux et non pour celui du monde. Souvenez-vous-en.
Et toi, cité qui veux ta ruine et sur qui je pleure, sache que ton Christ prie pour ta rédemption. Oh ! si au moins en cette heure qui te reste tu savais venir à Celui qui serait ta paix ! Si au moins tu comprenais à cette heure l'Amour qui passe au milieu de toi et si tu te dépouillais de la haine qui te rend aveugle et folle, cruelle pour toi-même et pour ton bien ! Mais un jour viendra où tu te rappelleras cette heure ! Trop tard alors pour pleurer et te repentir ! L'Amour sera passé et sera disparu de tes routes et il restera la Haine que tu as préférée. Et la haine se tournera vers toi, vers tes enfants. Car on a ce qu'on a voulu, et la haine se paie par la haine.
Et ce ne sera pas alors la haine des forts contre le désarmé. Mais ce sera haine contre haine, et donc guerre et mort. Entourée de tranchées et de gens armés, tu souffriras avant d'être détruite et tu verras tomber tes fils tués par les armes et par la faim, et les survivants être prisonniers et méprisés, et tu demanderas miséricorde, et tu ne la trouveras plus parce que tu n'as pas voulu connaître ton Salut.
Je pleure, amis, car j'ai un cœur d'homme et les ruines de la patrie m'arrachent des larmes. Mais que ce qui est juste s'accomplisse puisque dans ces murs la corruption dépasse toute limite et attire le châtiment de Dieu. Malheur aux citoyens qui sont la cause du mal de leur patrie ! Malheur aux chefs qui en sont la principale cause ! Malheur à ceux qui devraient être saints pour amener les autres à être honnêtes, et qui au contraire profanent la Maison de leur ministère et eux-mêmes ! Venez. A rien ne servira mon action. Mais faisons en sorte que la Lumière brille encore une fois au milieu des Ténèbres ! »
Et Jésus descend suivi des siens. Il s'en va rapidement par le chemin, le visage sérieux et je dirais presque sombre. Il ne parle plus. Il entre dans une maisonnette au pied de la colline et je ne vois pas autre chose.
Jésus dit :
« La scène racontée par Luc paraît sans rapport, pour ainsi dire illogique. Je déplore les malheurs d'une ville coupable et je ne sais pas compatir aux habitudes de cette ville ?
Non. Je ne sais pas, je ne puis les compatir, puisque ce sont justement ces habitudes qui engendrent les malheurs, et de les voir rend plus aiguë ma douleur. Ma colère contre les profanateurs du Temple est la conséquence logique de ma méditation sur les malheurs prochains de Jérusalem.
Ce sont toujours les profanations du culte de Dieu, de la Loi de Dieu, qui provoquent les châtiments du Ciel. En faisant de la Maison de Dieu une caverne de voleurs, ces prêtres indignes et ces indignes croyants (“croyant” de nom seulement) attiraient sur tout le peuple malédiction et mort. Inutile de donner tel ou tel nom au mal qui fait souffrir un peuple. Cherchez le nom exact en ceci : "Punition d'une vie de brutes". Dieu se retire et le Mal s'avance. Voilà le fruit d'une vie nationale indigne du nom de chrétienne.
Comme alors, maintenant aussi, dans cette partie de siècle, je n'ai pas manqué par des prodiges de secouer et de rappeler. Mais comme alors, je n'ai attiré sur Moi et mes instruments que moquerie, indifférence et haine. Pourtant que les particuliers et les nations se souviennent que c'est inutilement qu'ils pleurent quand auparavant ils ne veulent reconnaître leur salut. Inutilement qu'ils m'invoquent quand à l'heure où j'étais avec eux ils m'ont chassé par une guerre sacrilège qui en partant de consciences particulières, vouées au Mal, s'est répandue dans toute la Nation. Les Patries ne se sauvent pas tant par les armes que par une forme de vie qui attire les protections du Ciel.
Repose, petit Jean, et fais en sorte d'être toujours fidèle au choix que j'ai fait de toi.
Va en paix. »
Quelle fatigue ! Je n'en peux vraiment plus...
Jésus a à peine le temps d'entrer dans la maison pour en bénir les habitants que l'on entend une gaie sonnerie de grelots et des voix en fête. Et tout de suite après, le visage émacié et pâle d'Isaac apparaît dans l'ouverture de la porte et le fidèle berger entre et se prosterne devant son Seigneur Jésus.
Dans l'encadrement de la porte grande ouverte se pressent de nombreux visages et en arrière on en voit d'autres... On se bouscule, on se presse, on veut s'avancer... Quelques cris de femmes, quelques pleurs d'enfants pris au milieu de la cohue, et des salutations, des cris joyeux : « Heureux jour qui te ramène à nous ! La paix à Toi, Seigneur ! C'est un heureux retour, ô Maître, pour récompenser notre fidélité. »
Jésus se lève et fait signe qu'il va parler. Tout le monde se tait, et on entend nettement la voix de Jésus.
« Paix à vous ! Ne vous entassez pas. Maintenant nous allons monter ensemble au Temple. Je suis venu pour être avec vous. Paix ! Paix ! Ne vous faites pas de mal. Faites place, mes aimés ! Laissez-moi sortir et suivez-moi, pour que nous entrions ensemble dans la Cité Sainte. »
Les gens obéissent tant bien que mal, et font un peu de place, assez pour que Jésus puisse sortir et monter sur l'ânon. Car Jésus indique pour monture le poulain jamais monté jusqu'alors. Alors de riches pèlerins, qui se pressent dans la foule, étendent sur la croupe de l'ânon leurs somptueux manteaux et quelqu'un met un genou à terre et l'autre à servir de marchepied au Seigneur qui s'assoit sur l'ânon, et le voyage commence. Pierre marche à côté du Maître et de l'autre côté Isaac tient la bride de la bête qui n'est pas entraînée, et qui pourtant marche tranquillement comme si elle était habituée à cet office sans s'emballer ou s'effrayer des fleurs qui, jetées comme elles le sont vers Jésus, frappent souvent les yeux et le museau de la bête, ni des branches d'olivier et des feuilles de palmiers agitées devant et autour de lui, jetées par terre pour servir de tapis avec des fleurs, ni des cris de plus en plus forts : « Hosanna, Fils de David ! » qui montent vers le ciel serein pendant que la foule se tasse de plus en plus et grossit à cause des nouveaux venus.
Passer par Bethphagé, par les rues étroites et contournées, n'est pas chose facile et les mères doivent prendre les enfants dans leurs bras, les hommes protéger les femmes de coups trop violents ; et il arrive qu'un père place son fils sur ses épaules à califourchon et le porte élevé au-dessus de la foule alors que les voix des petits semblent des bêlements d'agneaux ou des cris d'hirondelles et que leurs menottes jettent des fleurs et des feuilles d'oliviers que leurs mères leur présentent, et envoient aussi des baisers au doux Jésus...
Une fois sorti des rues étroites de la petite bourgade, le cortège se range et se déploie, et de nombreux volontaires s'en vont en avant pour prendre la tête et désencombrer le chemin, et d'autres les suivent en jonchant le sol de branches et quelqu'un, le premier, jette son manteau pour servir de tapis, et un autre, et quatre, et dix, et cent, et mille, l'imitent. Le chemin a en son milieu une bande multicolore de vêtements étendus sur le sol, et après le passage de Jésus ils sont repris et portés plus en avant, avec d'autres, avec d'autres, et toujours des fleurs, des branchages, des feuilles de palmiers s'agitent ou sont jetés par terre, et des cris plus forts s'élèvent tout autour en l'honneur du Roi d'Israël, à l'adresse du Fils de David, de son Royaume !
Les soldats de garde à la porte sortent pour voir ce qui se passe. Mais constatant qu’il ne s’agit pas d’une sédition, appuyés sur leurs lances, ils se rangent de côté pour observer, étonnés ou ironiques, le cortège étrange de ce Roi assis sur un ânon, beau comme un dieu, simple comme le plus pauvre des hommes, doux, bénissant... entouré de femmes et d'enfants et d'hommes désarmés criant : « Paix ! Paix ! », de ce Roi qui, avant d'entrer dans la ville, s'arrête un moment à la hauteur des tombeaux des lépreux de Hinnon et de Siloan (je crois bien parler de ces lieux où j'ai vu d'autres fois des miracles de lépreux) et s'appuyant sur l'unique étrier sur lequel il appuie son pied, puisqu'il est assis sur l'âne et non à cheval, il se lève et ouvre les bras en criant dans la direction de ces pentes horribles, où des visages et des corps effrayants se montrent en regardant vers Jésus et élèvent le cri lamentable des lépreux : « Nous sommes infectés ! », pour écarter des imprudents qui pour bien voir Jésus monteraient aussi sur les terrasses contaminées : « Que celui qui a foi invoque mon Nom et recouvre ainsi la santé ! » et il les bénit en reprenant sa route et en ordonnant à Judas de Kériot : « Tu achèteras de la nourriture pour les lépreux et avec Simon tu la leur porteras avant le soir. »
Le cortège entre sous la voûte de la Porte de Siloan et puis comme un torrent se déverse dans la ville en passant par le faubourg d'Ophel - où chaque terrasse est devenue une petite place aérienne remplie de gens qui crient des hosannas, jettent des fleurs et renversent des parfums en bas, sur la route, en essayant de les jeter sur le Maître, et l'air est saturé par l'odeur des fleurs qui meurent sous les pas de la foule et des essences qui se répandent dans l'air avant de tomber dans la poussière de la route - le cri de la foule semble augmenter et se renforcer comme si chacun criait dans un porte-voix, car les nombreux archivoltes dont Jérusalem est remplie l'amplifient ne cessant pas de le faire résonner.
J'entends crier, et je crois que cela veut dire ce que disent les évangélistes : « Scialem, Scialem melchil ! » (ou malchit : je m'efforce à rendre le son des paroles, mais il est difficile car elles ont des aspirations que nous n'avons pas). C'est un bruit continu, semblable à celui d'une mer en tempête dans laquelle n'est pas encore tombé le bruit de la lame qui fouette la plage et les écueils, qu'une autre lame ramasse et relève en un nouveau claquement sans jamais s'arrêter. J'en suis assourdie !

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Message par Grosjean Mer 4 Mar 2009 - 10:28

Mercredi 1ère semaine de Carême (7ème jour)
Les Rameaux


Parfums, odeurs, cris, des branches et des vêtements qui s'agitent, couleurs... C'est une vision étourdissante.
Je vois la foule qui n'en finit pas de se mélanger, des visages connus qui apparaissent et disparaissent : tous les disciples de tous les coins de la Palestine, tous ceux qui suivent Jésus... Je vois pendant un instant Jaïre, je vois Jaia l'adolescent de Pella (me semble-t--il) qui était aveugle avec sa mère et que Jésus guérit, je vois Joachim de Bozra et ce paysan de la plaine de Saron avec ses frères, je vois le vieux et solitaire Mathias de cet endroit près du Jourdain (rive orientale) auprès duquel Jésus se réfugia alors que tout était inondé, je vois Zachée avec ses amis convertis, je vois le vieux Jean de Nobé avec presque tous ses concitoyens, je vois le mari de Sara de Jutta... Mais qui peut retenir ces visages et ces noms si c'est un kaléidoscope de visages connus et inconnus, vus plusieurs fois ou une seule ?... Voici maintenant le visage du pastoureau pris à Ennon. Et près de lui le disciple de Corozaïn qui quitta la sépulture de son père pour suivre Jésus ; et tout près, pour un instant, le père et la mère de Benjamin de Capharnaüm avec leur jeune fils qui manque de tomber sous les pieds de l'ânon en se jetant en avant pour recevoir une caresse de Jésus. Et - malheureusement - des visages de pharisiens et de scribes, livides de colère à cause de ce triomphe, qui, arrogants, fendent le cercle d'amour qui se serre autour de Jésus, et Lui crient : « Fais taire ces fous ! Rappelle-les à la raison ! Ce n'est qu'à Dieu que l'on adresse des hosannas. Dis-leur de se taire ! »
A quoi Jésus répond doucement : « Même si je leur disais de se taire et qu'ils m'obéissent, les pierres crieraient les prodiges du Verbe de Dieu. »
En effet les gens crient : « Hosanna, hosanna au fils de David ! Béni Celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna à Lui et à son Règne ! Dieu est avec nous ! L'Emmanuel est venu ! Il est venu le Royaume du Christ du Seigneur ! Hosanna ! Hosanna de la Terre jusqu'en haut des Cieux ! Paix ! Paix, mon Roi ! Paix et bénédiction à Toi, Roi saint ! Paix et gloire dans les Cieux et sur la Terre ! Gloire à Dieu pour son Christ ! Paix aux hommes qui savent l'accueillir ! Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté et gloire dans les Cieux très Hauts car l'heure du Seigneur est venue ! » (et ceux qui poussent ce dernier cri, c'est le groupe compact des bergers qui répètent le cri de la naissance). Outre ces cris continuels, les gens de Palestine racontent aux pèlerins de la Diaspora les miracles qu'ils ont vus et à ceux qui ne savent pas ce qui arrive, aux étrangers qui passent par hasard par la ville et qui demandent : « Mais qui est Celui-là ? Qu'arrive-t-il ? », ils expliquent : « C'est Jésus ! Jésus, le Maître de Nazareth de Galilée ! Le Prophète ! Le Messie du Seigneur ! Le Promis ! Le Saint ! »
D'une maison dont on a dépassé depuis peu la porte, car la marche est très lente dans une telle confusion, il sort un groupe de robustes jeunes gens portant en l'air des vases de cuivre pleins de charbon allumé et d'encens qui brûle en répandant des nuages de fumée odorante. Et leur geste est bien vu et on le répète. Plusieurs courent en avant ou reviennent en arrière vers leurs maisons pour se faire donner du feu et des résines odorantes pour les brûler en hommage au Christ.
La maison d'Annalia apparaît. La terrasse enguirlandée de vigne avec ses feuilles nouvelles qui tremble à un doux vent d'avril, a sur le côté qui donne sur la rue toute une rangée de jeunes filles vêtues de blanc et voilées de blanc, au milieu desquelles se trouve Annalia, avec des corbeilles de pétales de roses effeuillées et de muguets qui déjà voltigent en l'air.
« Les vierges d'Israël te saluent, Seigneur ! » dit Jean qui s'est frayé un chemin et qui maintenant est à côté de Jésus, pour attirer son attention sur la guirlande de pureté qui se penche en souriant du parapet pour joncher le chemin de pétales rouges comme du sang et de muguets blancs comme des perles.
Jésus retient un instant les rênes et arrête l'ânon. Il lève son visage et sa main pour bénir cette virginité énamourée de Lui, jusqu'à renoncer à tout autre amour terrestre.
Et Annalia se penche et crie : « Ton triomphe, je l'ai vu, ô mon Seigneur ! Prends ma vie pour ta glorification universelle ! » et en criant très fort, pendant que Jésus passe au-dessous de sa maison et avance, elle le salue : « Jésus ! »
Et un autre cri, différent, dépasse la clameur de la foule. Mais les gens, bien qu'ils l'entendent, ne s'arrêtent pas. C'est un fleuve d'enthousiasme, un fleuve de peuple en délire qui ne peut s'arrêter. Et alors que les derniers flots de ce fleuve sont encore en dehors de la porte, les premiers montent déjà les pentes qui conduisent au Temple.
« Ta Mère ! » dit Pierre en montrant une maison presque à l'angle d'un chemin qui monte au Moriah et par lequel le cortège s'est engagé. Et Jésus lève son visage pour sourire à sa Mère qui est en haut, parmi les femmes fidèles.
La rencontre d'une caravane nombreuse arrête le cortège quelques mètres après que la maison est dépassée. Et pendant que Jésus s'arrête avec les autres, en caressant les enfants que les mères Lui présentent, un homme accourt et se fraie un passage en criant : « Laissez-moi passer ! Une femme est morte. Une jeune fille. Subitement. Sa mère appelle le Maître. Laissez-moi passer ! Lui l'a déjà sauvée une fois ! »
Les gens lui font place et l'homme accourt près de Jésus : « Maître, la fille d'Elise est morte. Elle t'a saluée de ce cri, puis elle s'est affaissée en disant : "Je suis heureuse", et elle a expiré. Son cœur s'est brisé dans l'allégresse de te voir triomphant. Sa mère m'a vu sur la terrasse près de sa maison et elle m'a envoyé t'appeler. Viens, Maître. »
« Morte ! Morte Annalia ! Mais hier seulement, elle était saine, en bonne santé, heureuse ? » Les apôtres se groupent agités, les bergers aussi. Tout le monde l'a vue hier en parfaite santé. Tout à l'heure ils l'ont vue rose, riante... Ils n'arrivent pas à se persuader du malheur... Ils demandent, s'informent des détails...
« Je ne sais pas. Vous avez tous entendu ses paroles. Elle parlait fort, avec assurance. Puis je l'ai vue s'affaisser plus blanche que ses vêtements et j'ai entendu crier sa mère... Je ne sais pas autre chose. »
« Ne vous agitez pas, elle n'est pas morte. Une fleur est tombée et les anges de Dieu l'ont recueillie pour la porter dans le sein d'Abraham. Bientôt le lys de la Terre s'ouvrira heureux au Paradis, ignorant pour toujours l'horreur du monde. Homme, dis à Elise qu'elle ne pleure pas le sort de son enfant. Dis-lui qu'elle a eu une grande grâce de Dieu, et que d'ici six jours elle comprendra quelle grâce Dieu a faite à sa fille. Ne pleurez pas. Que personne ne pleure. Son triomphe est encore plus grand que le mien parce que les anges escortent la vierge pour la conduire à la paix des justes. Et c'est le triomphe éternel qui grandira sans jamais connaître de descente. En vérité je vous dis que c'est pour vous tous, mais non pour Annalia, que vous avez raison de pleurer. Allons. » Et il répète aux apôtres et à ceux qui l'entourent : « Une fleur est tombée. Elle s'est couchée en paix et les anges l'ont recueillie. Bienheureuse celle qui est pure de chair et de cœur car bientôt elle va voir Dieu. »

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Message par Grosjean Mer 4 Mar 2009 - 10:29

Mercredi 1ère semaine de Carême (7ème jour)(suite)
Les Rameaux


« Mais comment, de quoi est-elle morte, Seigneur ? » demande Pierre qui ne peut y croire.
« D'amour. D'extase. De joie infinie. Heureuse mort ! »
Ceux qui sont loin en avant ne savent pas ; ceux qui sont très en arrière ne savent pas. Aussi les hosannas continuent, bien qu'auprès de Jésus il s'est formé un cercle de pensif silence.
C'est Jean qui le rompt : « Oh ! je voudrais le même sort avant les heures qui vont venir ! »
« Moi aussi » dit Isaac. « Je voudrais voir le visage de la jeune fille morte d'amour pour Toi... »
« Je vous prie de me sacrifier votre désir. J'ai besoin de vous près de Moi... »
« Nous ne te laisserons pas, Seigneur. Mais pour cette mère aucun réconfort ? » demande Nathanaël.
« J'y pourvoirai... »
Ils sont aux portes de l'enceinte du Temple. Jésus descend de l'ânon que quelqu'un de Bethphagé prend en garde.
Il faut se rappeler que Jésus ne s'est pas arrêté à la première porte du Temple, mais, suivant l'enceinte, il ne s’arrête seulement que quand il se trouve sur le côté nord, près de l'Antonia. C'est là qu'il descend et entre dans le Temple comme pour faire voir qu'il ne se cache pas au pouvoir qui domine, innocent dans toute sa conduite.
La première cour du Temple présente le chahut habituel des changeurs et des vendeurs de colombes, passereaux et agneaux, seulement que maintenant les vendeurs sont délaissés car tout le monde est accouru pour voir Jésus.
Et Jésus entre, solennel dans son vêtement de pourpre, tournant ses regards sur ce marché et sur un groupe de pharisiens et de scribes qui l'observent de dessous un portique.
Son regard est fulgurant d'indignation. Il se précipite au milieu de la cour. Son saut inattendu paraît un vol. Le vol d'une flamme, car son vêtement est une flamme dans le soleil qui inonde la cour. Et il tonne d'une voix puissante : « Hors de la maison de mon Père ! Ce n'est pas un lieu d'usure et de marché. Il est écrit : "Ma maison sera appelée maison de prière". Pourquoi donc en avez-vous fait une caverne de voleurs, de cette maison où on invoque le Nom du Seigneur ? Hors d'ici ! Purifiez ma Maison. Qu'il ne vous arrive pas qu'au lieu de me servir de cordes je vous frappe avec les foudres de la colère céleste. Hors d'ici ! Hors d'ici les voleurs, les brocanteurs, les impudiques, les homicides, les sacrilèges, les idolâtres de la pire idolâtrie : celle du propre moi orgueilleux, les corrupteurs et les menteurs. Dehors ! Dehors ! Ou bien le Dieu Très-Haut balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple. » Il ne répète pas la fustigation de l'autre fois, mais comme les marchands et les changeurs tardent à obéir, il va au comptoir le plus proche et le renverse en répandant balances et pièces de monnaie sur le sol.
Les vendeurs et les changeurs se hâtent de suivre l'ordre de Jésus, après avoir eu ce premier exemple. Et Jésus crie derrière eux : « Combien de fois devrai-je vous dire que ce ne doit pas être un lieu de souillure mais de prière ? » Et il regarde ceux du Temple qui, obéissant aux ordres du Pontife, ne font pas un geste de représailles.
La cour purifiée, Jésus va vers les portiques où sont rassemblés des aveugles, des paralytiques, des muets, des estropiés et autres affligés qui l'invoquent à grands cris.
« Que voulez-vous que je vous fasse ? »
« La vue, Seigneur ! Les membres ! Que mon fils parle ! Que ma femme guérisse ! Nous croyons en Toi, Fils de Dieu ! »
« Que Dieu vous écoute. Levez-vous et dites des hosannas au Seigneur ! »
Ce n'est pas un par un qu'il guérit les nombreux malades, mais il fait de la main un geste large, et grâce et santé en descendent sur les malheureux qui se dressent sains avec des cris de joie qui se mêlent à ceux des nombreux enfants qui se serrent près de Lui en répétant : « Gloire, gloire au Fils de David ! Hosanna à Jésus de Nazareth, Roi des Rois, et Seigneur des Seigneurs ! »
Des pharisiens, en feignant le respect, Lui crient : « Maître, tu les entends ? Ces enfants disent ce qu'il ne faut pas dire. Reprends-les ! Qu'ils se taisent ! »
« Et pourquoi ? Le roi prophète, le roi de ma race n'a-t-il pas dit peut-être : "De la bouche des enfants et des nourrissons tu as fait sortir la louange parfaite pour confondre tes ennemis" ? N'avez-vous pas lu ces paroles du psalmiste ? Permettez aux petits de dire mes louanges. Elles leur sont suggérées par leurs anges qui voient sans cesse mon Père et connaissent ses secrets et les suggèrent à ces innocents. Maintenant laissez-moi tous aller prier le Seigneur » et passant devant les gens il passe dans l'atrium des israélites pour prier...
Et puis, sortant par une autre porte, en frôlant la piscine probatique, il sort de la ville pour revenir sur les collines du mont des Oliviers.
Les apôtres sont enthousiastes... Le triomphe leur a donné de l'assurance, et ils sont oublieux, complètement oublieux de toutes les terreurs que les paroles du Maître avaient suscitées... Ils parlent de tout... Ils brûlent d'être renseignés sur Annalia. Jésus les retient, non sans peine, d'y aller, en les assurant qu'il y pourvoira d'une manière qu'il sait, Lui... Sourds, sourds, sourds à toute parole d'avertissement divin... Hommes, hommes, hommes, qu'un cri d'hosanna rend oublieux de tout...
Jésus parle aux serviteurs de Marie de Magdala qui l'ont rejoint au Temple et puis les congédie...
« Et maintenant, où allons-nous ? » demande Philippe.
« A la maison de Marc de Jonas ? » dit Jean.
« Non. Au camp des galiléens. Peut-être que mes frères sont venus et je veux les saluer » dit Jésus.
« Tu pourrais le faire demain » Lui fait observer le Thaddée.
« C'est une bonne chose de le faire pendant qu'on peut le faire. Allons chez les galiléens. Ils seront contents de nous voir. Vous aurez des nouvelles de vos familles. Moi, je verrai les enfants... »
« Et ce soir ? Où allons-nous dormir ? Dans la ville ? En quel endroit ? Là où est ta Mère ? Ou bien chez Jeanne ? » demande Judas Iscariote.
« Je ne sais. Certainement pas dans la ville. Peut-être encore sous quelques tentes galiléennes... »
« Mais pourquoi ? »
« Parce que je suis le Galiléen et que j'aime ma Patrie. Allons. »
Ils se remettent en route pour monter vers le camp des galiléens, qui est sur l'oliveraie du côté de Béthanie et c'est tout un groupement de tentes toutes blanches sous le gai soleil d'avril.

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Message par Grosjean Jeu 5 Mar 2009 - 9:42

Jeudi 1ère semaine de Carême (8ème jour)
« Oh ! prenez garde de ne pas mourir d'une horrible soif dans ce sable brûlé qu'est le monde sans Dieu ! »
Jésus dénonce la foi trop humaine encore de ses disciples



10. LE SOIR DU DIMANCHE DES RAMEAUX

Jésus est avec les siens dans la paix du Jardin des Oliviers. C'est le soir, un tiède soir de pleine lune. Ils sont assis sur les talus de l'Oliveraie, les premiers, qui se présentent sur cette petite place naturelle que forme une clairière située à l'entrée. Le Cédron fait entendre son bruissement contre les cailloux de son lit et semble se parler à lui-même. Un chant de rossignol, la brise qui soupire, et rien d'autre.
Jésus parle :
« Après le triomphe de ce matin, bien différent est votre esprit. Que dois-je dire ? Qu'il est soulagé ? Oh ! oui ! Selon l'humanité il est soulagé. Vous êtes entrés dans la ville, tout tremblants à cause de mes paroles. Il semblait que chacun craignait, pour lui-même, les sicaires au-delà des murs, prêts à l'assaillir et à le faire prisonnier.
En tout homme il y a un autre homme qui se révèle aux heures les plus graves. Il y a le héros qui, aux heures du plus grand danger, se révèle dans l'homme doux que le monde a l'habitude de voir, le jugeant insignifiant, le héros qui dit à la lutte : "Me voici", qui dit à l'ennemi, à l'arrogant : "Mesure-toi avec moi". Et il y a le saint qui, alors que tous s'enfuient terrorisés devant les tyrans qui cherchent des victimes, dit : "Prenez-moi en otage et en sacrifice. Je paie pour tous". Et il y a le cynique qui profite personnellement des malheurs de tous et rit sur les corps des victimes. Il y a le traître qui a son courage particulier, celui du mal, amalgame de cynisme et de lâcheté, catégorie qui se manifeste aussi dans les heures graves. Car cyniquement il tire profit d'un malheur et lâchement il passe au parti le plus fort, osant, pour en tirer profit, affronter le mépris des ennemis et les malédictions de ceux qu'il abandonne. Il y a le lâche enfin, le type le plus répandu, qui, aux heures graves, n'est capable que de regretter d'avoir fait connaître son appartenance à un parti et à un homme, maintenant frappé d'anathème, et de s'enfuir... Ce lâche n'est pas aussi criminel que le cynique ni aussi dégoûtant que le traître, mais il est encore bien imparfait.
Vous... tels vous êtes. Ne le niez pas. Je lis dans les consciences. Ce matin, vous pensiez entre vous : "Qu'est-ce qui va nous arriver ? Allons-nous à la mort, nous aussi ?" Et la partie la plus basse gémissait : "Que jamais !..."
Oui. Mais vous ai-je jamais trompés ? Dès mes premières paroles, je vous ai parlé de persécution et de mort. Et quand l'un d'entre vous, par excès d'admiration, a voulu voir en Moi un roi et a voulu me présenter comme un roi, un des pauvres rois de la Terre, toujours pauvre même s'il est roi et qu'il restaure le royaume d'Israël, j'ai tout de suite corrigé son erreur, et j'ai dit : "Je suis Roi de l'esprit. J'offre privations, sacrifices, douleurs. Je n'ai pas autre chose. Ici, sur la Terre, je n'ai pas autre chose. Mais après ma mort, et votre mort dans ma foi, je vous donnerai un Royaume éternel : celui des Cieux". Vous ai-je dit, peut-être, quelque chose de différent ? Non. Vous aussi dites non.
Et vous, alors, ne disiez-vous pas : "nous ne voulons que cela. Avec Toi, comme Toi, à cause de Toi, nous voulons être, nous voulons être traités, nous voulons souffrir" ? Oui, vous parliez ainsi. Et vous étiez sincères aussi. Mais c'était parce que vous ne raisonniez que comme des enfants, comme des enfants étourdis. Vous pensiez qu'il était facile de me suivre, et vous étiez tellement imprégnés de la triple sensualité que vous ne pouviez admettre que fût vrai ce à quoi je faisais allusion. Vous pensiez : "Lui est le Fils de Dieu. Il le dit pour éprouver notre amour. Mais Lui ne pourra être frappé par l'homme. Lui qui opère des miracles saura bien faire un grand miracle en sa faveur !" Et chacun ajoutait : "Je ne puis croire que Lui soit trahi, pris, tué". Si forte était la foi humaine que vous aviez en ma puissance que vous arriviez à n'avoir pas foi dans mes paroles, la Foi vraie, spirituelle, sainte et sanctifiante.
"Lui qui fait des miracles pourra en faire un en sa faveur !" disiez-vous. Ce n'est pas un, mais un grand nombre encore que je ferai. Et deux seront tels qu'aucune intelligence ne peut y penser. Ils seront tels que seulement ceux qui croient dans le Seigneur pourront les admettre. Tous les autres, dans les siècles des siècles, diront : "Impossible !" Et même au-delà de la mort je serai un objet de contradiction pour beaucoup.
En une douce matinée de printemps j'ai annoncé d'une montagne les diverses béatitudes. Il y en a encore une : "Bienheureux ceux qui savent croire sans voir". J'ai déjà dit en allant à travers la Palestine : "Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent", et encore : "Bienheureux ceux qui font la volonté de Dieu" et d'autres, j'en ai dit d'autres, car dans la maison de mon Père nombreuses sont les joies qui attendent les saints. Mais il y a aussi celle-ci. Oh ! bienheureux ceux qui croient sans avoir vu avec leurs yeux corporels ! Ils seront tellement saints que, étant sur la Terre, ils verront déjà Dieu, le Dieu caché dans le Mystère d'amour.
Mais vous, depuis trois ans que vous êtes avec Moi, vous n'êtes pas encore arrivés à cette foi. Et vous croyez seulement à ce que vous voyez. C'est pour cela que depuis ce matin, après le triomphe, vous dites : "C'est ce que nous disions. Il triomphe, et nous avec Lui". Et comme des oiseaux qui remettent en place leurs plumes froissées par quelqu'un de cruel, vous vous levez pour voler, ivres de joie, pleins d'assurance, libres de cette constriction que mes paroles vous avaient mise dans le cœur.
Etes-vous plus soulagés alors, même dans votre esprit ? Non. En lui, vous êtes encore moins soulagés, car vous êtes encore plus impréparés à l'heure qui arrive. Vous avez bu les hosannas comme du vin fort et agréable. Et vous en êtes ivres. Un homme ivre est-il jamais fort ? Il suffit d'une main d'enfant pour le faire chanceler et tomber. C'est ainsi que vous êtes. Et il suffira qu'apparaissent des sicaires pour vous faire fuir comme de timides gazelles qui voient se présenter près d'un rocher de la montagne le museau pointu du chacal, et rapides comme le vent se dispersent à travers les solitudes du désert.
Oh ! prenez garde de ne pas mourir d'une horrible soif dans ce sable brûlé qu'est le monde sans Dieu ! Ne dites pas, ne dites pas, ô mes amis, ce que dit Isaïe en faisant allusion à votre état d'esprit faux et dangereux. Ne dites pas : "Celui-là ne parle que de conjurations. Mais il n'y a pas à craindre, il n'y a pas lieu de s'épouvanter. Nous ne devons pas craindre ce que Lui nous prophétise. Israël l'aime, et nous l'avons vu". Que de fois le tendre pied nu d'un petit enfant foule les herbes fleuries du pré, pour cueillir des fleurs qu'il portera à sa mère, et croit ne trouver que des fleurs, et au contraire posé son talon sur la tête d'un serpent, en est mordu et en meurt ! Les fleurs cachaient le serpent.
Ce matin aussi... ce matin aussi c'était ainsi ! Je suis le Condamné couronné de roses. Les roses !... Combien de temps durent les roses ? Que reste-t-il d'elles lorsque leurs corolles se sont effeuillées en une neige de pétales parfumés ? Des épines.
Moi - Isaïe l'a dit - je serai pour vous, et je dis qu'avec vous je serai pour le monde, sanctification, mais aussi pierre d'achoppement, pierre de scandale et lacs et ruine pour Israël et pour la Terre. Je sanctifierai ceux qui auront bonne volonté et je ferai tomber et briser en mille morceaux ceux qui auront mauvaise volonté.
Les anges ne disent pas des paroles mensongères, ni des paroles de peu de durée. Ils viennent de Dieu, qui est Vérité et qui est Eternel, et ce qu'ils disent est vérité et parole immuable. Ils ont dit : "Paix aux hommes de bonne volonté". Il naissait alors, ô Terre, ton Sauveur. Maintenant il va à la mort ton Rédempteur. Mais pour avoir de Dieu la paix, c'est-à-dire sanctification et gloire, il faut avoir "bonne volonté". Inutile ma naissance, inutile ma mort pour ceux qui n'ont pas cette volonté bonne. Mon vagissement et mon râle, le premier pas et le dernier, la blessure de la circoncision et celle de la consommation, auront existé en vain si en vous, si dans les hommes, il n'y aura pas la bonne volonté de se racheter et de se sanctifier.
Et je vous le dis : un très grand nombre de gens se butteront contre Moi qui ai été placé comme colonne de soutènement et non comme un piège pour l'homme, et ils tomberont parce qu'ivres d'orgueil, de luxure, d'avarice, et ils seront enfermés dans le filet de leurs péchés et pris et donnés à Satan. Mettez ces paroles dans vos cœurs et scellez-les pour les futurs disciples.
Allons. La Pierre se lève. Un autre pas en avant. Sur la montagne. Elle doit resplendir au sommet car Il est le Soleil, Il est la Lumière, Il est l'Orient. Et le Soleil brille sur les cimes. Il doit être sur la montagne car le vrai Temple doit être vu du monde entier. Et de Moi-même je l'édifie avec la Pierre vivante de ma Chair immolée. J'en assemblerai les parties avec le mortier fait de ma sueur et de mon sang. Et je serai sur mon trône recouvert d'une pourpre vivante, couronné d'une couronne nouvelle, et ceux qui sont au loin viendront à Moi, ils travailleront dans mon Temple, autour de lui. Je suis la base et le sommet. Mais tout autour, toujours plus grande, s'étendra la demeure. Et Moi-même, je travaillerai mes pierres et mes artisans. Comme j'ai été travaillé au ciseau par le Père, par l'Amour, et par l'homme et par la Haine, de même je les travaillerai. Et après qu'en un seul jour aura été enlevée l'iniquité de la Terre, sur la pierre de celui qui est Prêtre pour l'éternité viendront les sept yeux pour voir Dieu et déboucheront les sept sources pour vaincre le feu de Satan.
Satan... Judas, allons. Et rappelle-toi que le temps presse et que pour le soir du Jeudi l'Agneau doit être livré. »

11. LE LUNDI APRES L'ENTREE A JERUSALEM :
I. LE JOUR

Jésus sort de bonne heure de la tente d'un galiléen, là-bas, sur le plateau de l'Oliveraie où de nombreux galiléens se rassemblent à l'occasion de la solennité. Le camp dort tout entier sous la clarté de la lune qui se couche lentement, enveloppant d'une blancheur argentée les tentes, les arbres, les pentes et la ville qui dort tout en bas...
Jésus passe avec assurance et sans bruit entre les tentes et, une fois sorti du camp, descend rapidement par des sentiers à pic vers le Gethsémani, le traverse, en sort, dépasse le petit pont sur le Cédron, ruban d'argent qui arpège à la lune, arrive à la porte gardée par des légionnaires. C'est peut-être une mesure de précaution du Proconsul cette garde de nuit aux portes closes. Les soldats, au nombre de quatre, parlent assis sur de grosses pierres qui leur servent de sièges contre le mur puissant, et se chauffent à un feu de brindilles qui jette une lueur rougeâtre sur les cuirasses brillantes et les casques sévères de dessous lesquels émergent des visages si différents, en leur physionomie italique, de ceux des hébreux.
« Qui va là ! » dit le premier qui voit apparaître la haute figure de Jésus à l’angle d'une masure voisine de la porte, et il saisit la hampe de la lance pointue qu'il tenait appuyée au mur voisin, et imité par les autres, il se met en position réglementaire. Sans donner à Jésus le temps de répondre, il dit : « On n'entre pas. Ne sais-tu pas que la seconde veille est déjà à sa fin ? »
« Je suis Jésus de Nazareth. J'ai ma Mère dans la ville. Je vais la trouver. »
« Oh ! l'Homme qui a ressuscité le mort de Béthanie ! Par Jupiter ! Je vais le voir finalement ! » Et il s'approche de Lui pour le regarder avec curiosité, tournant tout autour de Lui comme pour s'assurer que ce n'est pas quelque chose d'irréel, d'étrange, mais vraiment un homme comme tout le monde. Et il dit : « Oh ! Dieux ! Il est beau comme Apollon, mais tout à fait comme nous ! Et il n'a ni bâton, ni barrette, ni aucun insigne de son pouvoir ! » Il est perplexe. Jésus le regarde patiemment en lui souriant avec douceur.
Les autres qui sont moins curieux - peut-être ils ont déjà vu Jésus d'autres fois - disent : « Cela aurait été un bonne chose qu'il eût été ici au milieu de la première veille, quand on a porté au tombeau la belle jeune fille morte ce matin. Nous l'aurions vue ressusciter... »
Jésus répète doucement : « Puis-je aller trouver ma Mère ? »
Les quatre soldats se secouent. Le plus âgé parle : « Vraiment l'ordre serait de ne pas laisser passer, mais tu passerais quand même. Celui qui force les portes de l'Hadès peut bien forcer les portes d'une ville fermée. Et tu n'es pas homme à provoquer des soulèvements. L’interdit n’est pas pour Toi. Fais en sorte de n'être pas vu par les rondes à l'intérieur. Ouvre, Marcus Gratus. Et Toi, passe sans bruit. Nous sommes soldats et nous devons obéir... »
« Ne craignez pas. Votre bonté ne deviendra pas punition pour vous. »
Un légionnaire ouvre avec précaution un portillon dans le portail colossal et dit : « Passe vite. La veille finit d'ici peu et nous sommes remplacés par ceux qui vont arriver. »
« Paix à vous. »
« Nous sommes des hommes de guerre... »
« Même dans la guerre la paix que je donne demeure, car c'est la paix de l'âme. »

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Message par Grosjean Jeu 5 Mar 2009 - 9:44

Jeudi 1ère semaine de Carême (8ème jour) (suite)
Jésus vient chercher sa mère


Et Jésus s'engouffre dans l'obscurité de l'arcade ouverte dans l'épaisseur des murs. Il passe en silence devant le corps de garde qui par la porte ouverte laisse passer la lumière tremblante d'une lampe à huile, une lanterne ordinaire, suspendue à un crochet du plafond bas, qui permet de voir des corps de soldats endormis sur des nattes étendues sur le sol, enveloppés dans leurs manteaux, les armes à leurs côtés.
Jésus est dans la ville désormais... et je le perds de vue pendant que je regarde rentrer deux des soldats de tout à l'heure qui regardent si Lui s'est éloigné avant d'entrer pour éveiller ceux qui dorment pour la relève.
« On ne le voit déjà plus... Qu'aura-t-il voulu dire par ces paroles ? J'aurais voulu le savoir » dit le plus jeune.
« Il fallait le Lui demander. Il ne nous méprise pas. L'unique hébreu qui ne nous méprise pas ni ne nous nuit en aucune façon » lui répond l'autre qui est dans toute la force de l'âge.
« Je n'ai pas osé. Moi, paysan de Bénévent, parler à quelqu'un que l'on dit Dieu ? »
« Un dieu sur un âne ? Ah ! Ah ! S'il était ivre comme Bacchus, il pourrait. Mais il n'est pas ivre. Je crois qu'il ne boit même pas du mulsum. Tu ne vois pas comme il est pâle et maigre ? »
« Et pourtant les hébreux... »
« Eux, oui, ils boivent, bien qu'ils affectent de ne pas le faire ! Et ivres des vins forts de ces terroirs et de leur cidre, ils ont vu un dieu dans un homme. Crois-moi : les dieux, c'est une fable. L'Olympe est vide, et la Terre n'en a pas. »
« S'ils t'entendaient !... »
« Tu es encore enfant au point de ne pas avoir atteint encore la majorité et de ne pas savoir que César lui-même ne croit pas aux dieux, ni même les pontifes, les augures, les aruspices, les vestales, ni personne ? »
« Et alors pourquoi... »
« Pourquoi les rites ? Parce qu'ils plaisent au peuple et sont utiles aux prêtres et servent à César pour se faire obéir comme s'il était un dieu terrestre tenu par la main par les dieux de l'Olympe. Mais les premiers à ne pas y croire sont ceux que nous vénérons comme ministres des dieux. Je suis pyrrhonien. J'ai fait le tour du monde. J'ai fait beaucoup d'expériences. Mes cheveux blanchissent aux tempes et ma pensée a mûri. J'ai comme règle personnelle trois principes : Aimer Rome, unique déesse et unique certitude, jusqu'au sacrifice de ma vie. Ne rien croire puisque tout est illusion de ce qui nous entoure, exceptée la Patrie sacrée et immortelle. Nous devons aussi douter de nous-mêmes car il n'est pas certain même que nous vivons. Les sens et la raison ne suffisent pas pour nous donner la certitude d'arriver à connaître la Vérité, et la vie et la mort ont la même valeur car nous ne savons pas ce que c'est que la vie et ce que c'est que la mort » dit-il en affectant un scepticisme philosophique d'un être qui se croit supérieur...
L'autre le regarde, hésitant. Puis il dit : « Moi, au contraire, je crois. Et j'aimerais savoir... Savoir de cet Homme qui est passé tout à l'heure. Lui certainement connaît la Vérité. Il sort de Lui quelque chose d'étrange. C'est comme une lumière qui vous pénètre ! »
« Qu'Esculape te sauve ! Tu es malade ! C'est depuis peu que tu es monté à la ville de la vallée, et les fièvres surgissent facilement chez ceux qui font ce voyage et ne sont pas encore acclimatés à cette région. Tu délires. Viens. Il n'y a rien de tel que le vin chaud et les aromates pour faire sortir en sueur le venin de la fièvre jordanienne... » et il le pousse vers le corps de garde.
Mais l'autre se dégage en disant : « Je ne suis pas malade. Je ne veux pas de vin drogué. Je veux veiller là, en dehors des murs (il montre l'intérieur du bastion) et attendre l'homme qui s'est nommé Jésus. »
« Si cette attente ne t'ennuie pas... Je vais réveiller ceux-ci pour la relève. Adieu... »
Et il entre bruyamment dans le corps de garde pour éveiller ses compagnons, en criant : « Déjà l'heure est sonnée. Allons, fainéants paresseux ! Je suis las !... » Il baille bruyamment et maugrée parce qu'ils ont laissé éteindre le feu et ont bu tout le vin chaud « si nécessaire pour essuyer la rosée palestinienne... »
L'autre, le jeune légionnaire, adossé au mur que la lune effleure du couchant, attend que Jésus revienne sur ses pas. Les étoiles veillent son espoir...
Jésus, pendant ce temps, est arrivé à la maison de Lazare sur la colline de Sion, et il frappe. Lévi Lui ouvre.
« Toi, Maître ? ! Les maîtresses dorment. Pourquoi n'as-tu pas envoyé un serviteur si tu avais besoin de quelque chose ? »
« Ils ne l'auraient pas laissé passer. »
« Ah ! c'est vrai ! Mais Toi, comment es-tu passé ? »
« Je suis Jésus de Nazareth, et les légionnaires m'ont laissé passer. Mais il ne faut pas le dire, Lévi. »
« Je ne le dirai pas... Eux sont meilleurs que beaucoup de nous ! »
« Conduis-moi où dort ma Mère et ne réveille personne d'autre dans la maison. »
« Comme tu veux, Seigneur. Lazare a donné l'ordre à tous ceux qui dirigent ses maisons de t'obéir en tout, sans discussion ni retard. C'était depuis peu l'aurore quand cet ordre a été apporté par un serviteur, par plusieurs serviteurs, à toutes les maisons. Obéir et se taire. Nous le ferons. Tu nous as rendu notre maître... »
L'homme trottine en avant à travers les couloirs vastes comme des galeries du splendide palais de Lazare sur la colline de Sion, et la lampe qu'il a dans la main illumine d'une manière fantastique le mobilier et les tapisseries qui ornent ces larges couloirs. L'homme s'arrête devant une porte fermée : « C'est là qu'est ta Mère. »
« Tu peux disposer. »
« Et la lampe ? Ne la veux-tu pas ? Je puis retourner dans l'obscurité. J'ai l'habitude de la maison. J'y suis né. »
« Laisse-la et n'enlève pas la clef de la porte. Je sors tout de suite. »
« Tu sais où me trouver. Je vais fermer par précaution, mais je serai prêt à t'ouvrir la porte quand tu viendras. »
Jésus reste seul. Il frappe légèrement, un coup si léger que seulement quelqu'un de bien éveillé peut entendre.
Un bruit dans la pièce, comme celui d'un siège qu'on déplace, un léger bruit de pas, et une voix basse : « Qui frappe ? »
« Moi, Maman. Ouvre-moi. »
La porte s'ouvre de suite. La lumière de la lune est la seule lumière qui éclaire la pièce tranquille et étend ses rayons sur le lit intact. Un siège est près de la fenêtre grande ouverte sur le mystère de la nuit.
« Tu ne dormais pas encore ? Il est tard ! »
« Je priais... Viens, mon Fils. Assieds-toi où j'étais » et elle indique le siège près de la fenêtre.
« Je ne puis m'arrêter. Je suis venu te prendre pour aller chez Elise, dans le quartier d'Ophel. Annalia est morte. Vous ne le saviez pas encore ? »
« Non. Personne... Quand, Jésus ? »
« Après mon passage. »
« Après ton passage ! Tu as donc été pour elle l'Ange libérateur ? ! Cette Terre était pour elle une telle prison ! Elle est heureuse ! Moi, je voudrais être à sa place ! Elle est morte... naturellement ? Je veux dire : pas par suite d'un malheur ? »
« Elle est morte par la joie d'aimer. Je l'ai su mais j'étais déjà sur la montée du Temple. Viens avec Moi, Maman. Nous, nous ne craignons pas de nous profaner pour consoler une mère qui a eu dans ses bras sa fille morte d'une joie surnaturelle... Notre première vierge ! Celle qui vint à Nazareth, à toi, pour me trouver et me demander cette joie... Jours lointains et sereins. »
« Avant-hier elle chantait comme une mésange énamourée et m'embrassait en disant : "Je suis heureuse !" et elle était avide de savoir tout de Toi. Comment Dieu t'a formé. Comment Il m'a choisie. Et mes premières palpitations de vierge consacrée... Maintenant je comprends... Je suis prête, Fils. »
Marie, tout en parlant, a épinglé ses tresses qui étaient retombées sur ses épaules et qui la faisaient paraître si jeune, et elle a pris son voile et son manteau.
Ils sortent en faisant le moins de bruit possible. Lévi est déjà près du portail. Il explique : « J'ai préféré... A cause de mon épouse... Les femmes sont curieuses. Elle m'aurait posé cent questions. Ainsi, elle ne sait pas... »
Il ouvre, il va fermer. Jésus dit : « Avant la fin de cette veille, je reconduirai ma Mère. »
« Je veillerai tout près. Ne crains pas. »
« Paix à toi. »
Ils s'en vont par les rues silencieuses, désertes, desquelles la lune se retire lentement éclairant encore le sommet des hautes maisons de la colline de Sion. Plus éclairé est le faubourg d'Ophel aux maisonnettes plus humbles et plus basses.

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Message par Grosjean Ven 6 Mar 2009 - 21:23

Vendredi 1ère semaine de Carême (9ème jour)
Ta fille vit pour l'éternité parce qu'elle a cru dans la Vie


Voilà la maison d'Annalia, fermée, sombre, silencieuse. Il y a encore des fleurs fanées sur les marches de la maison, peut-être celles jetées par la vierge avant de mourir, ou celles qui sont tombées de son lit funèbre...
Jésus frappe à la porte, puis frappe de nouveau...
Le bruit d'une fenêtre ouverte en haut. Une voix accablée : « Qui frappe ? »
« Marie et Jésus de Nazareth » répond Marie.
« Oh ! Je viens !... »
Une brève attente et puis le bruit des verrous que l'on pousse. La porte s'ouvre montrant le visage défait d'Elise qui s'appuie péniblement aux montants de la porte, et quand Marie en entrant lui ouvre ses bras, elle tombe sur son sein avec les faibles sanglots de qui a tant pleuré que ses pleurs ne se font plus entendre.
Jésus ferme la porte et attend patiemment que sa Mère calme cette désolation. Il y a une pièce près de la porte. Ils y entrent, Jésus portant la lampe posée par Elise sur le pavé de l'entrée avant d'ouvrir la porte.
Les pleurs de la mère semblent ne pas pouvoir finir. C'est entre des sanglots rauques qu'elle parle à Marie. La mère parle à la Mère. Jésus, debout contre un mur, se tait... Elise ne peut se résigner à cette mort, arrivée ainsi... Et dans sa souffrance, elle en fait retomber la cause sur Samuel, le fiancé parjure : « Il lui a brisé le cœur, ce maudit ! Elle ne le disait pas, mais certainement elle souffrait qui sait depuis quand ! Et dans la joie, dans un cri, s'est ouvert son cœur. Qu'il soit maudit pour toujours. »
« Non, ma chérie. Non. Ne maudis pas. Ce n'est pas cela. Dieu l'a tant aimée qu'Il l'a voulue dans sa paix. Mais même si elle était morte à cause de Samuel - ce qui n'est pas, mais supposons-le un instant - pense à la mort de joie qu'elle a eue, et dis que l'action mauvaise lui a procuré une mort heureuse. »
« Je ne l'ai plus ! Elle est morte ! Elle est morte ! Tu ne sais pas ce que c'est que de perdre une fille ! Moi, j'ai deux fois goûté cette douleur. Car déjà je la pleurais morte quand ton Fils l'a guérie. Mais maintenant... Mais maintenant... Lui n'est pas revenu ! Il n'a pas eu pitié... Je l'ai perdue ! Perdue ! Elle est déjà dans la tombe, mon enfant ! Sais-tu ce que c'est que de voir agoniser un enfant ? Savoir qu'il doit mourir ? Le voir mort quand on le croyait guéri et fort ?
Tu ne sais pas. Tu ne peux pas en parler... Elle était belle comme une rose éclose au lever du soleil pendant qu'elle se parait ce matin. Elle avait voulu revêtir le vêtement que je lui avais fait pour ses noces. Elle voulait même se couronner comme une épouse. Puis elle préféra défaire la guirlande déjà faite et effeuiller les fleurs pour les jeter à ton Fils, et elle chantait ! Elle chantait ! Sa voix emplissait la maison. Elle était gracieuse comme le printemps. La joie faisait briller ses yeux comme des étoiles, et elles étaient empourprées comme la pulpe de la grenade ses lèvres ouvertes sur la blancheur de ses dents, et elle avait des joues roses et fraîches comme des roses nouvelles embellies par la rosée. Elle est devenue blanche comme le lys à peine éclos. Elle s'est affaissée sur mon sein comme une tige brisée... Plus de paroles ! Plus de soupirs ! Plus de couleurs ! Plus de regard ! Tranquille, belle comme un ange de Dieu, mais sans vie. Tu ne sais pas, toi qui te réjouis du triomphe de ton Fils et le vois sain et fort, ce qu'est ma douleur ! Pourquoi n'est-il pas revenu en arrière ? En quoi Lui avait-elle déplu, et moi avec elle, pour ne pas avoir pitié de ma prière ? »
« Elise ! Elise ! Ne parle pas... La douleur te rend aveugle et sourde... Elise, tu ne connais pas ma souffrance. Et tu ne connais pas la mer profonde que deviendra ma souffrance. Tu l'as vue tranquille et belle se raidir dans la paix. Dans tes bras. Moi... Moi cela fait plus de six lustres que je contemple mon Fils, et par delà la peau lisse et pure que je contemple et caresse, je vois les plaies de l'Homme des douleurs que deviendra mon Fils. Sais-tu, toi qui dis que je ne sais pas ce que c'est que de voir un enfant s'en aller deux fois vers la mort, et y entrer une fois et y demeurer en paix, sais-tu ce que c'est de voir, pendant tant d'années, cette vision, pour une mère ? Mon Fils ! Le voilà. Il est déjà vêtu de rouge comme s'il sortait d'un bain de sang. Et bientôt, dans peu de temps, avant que ne s’assombrisse le visage de ta fille dans son tombeau, je le verrai revêtu de la pourpre de son Sang innocent, de ce Sang que je Lui ai donné. Et si tu as reçu sur ton cœur ta fille, sais-tu quelle sera ma douleur de voir mourir mon Fils comme un malfaiteur sur le bois ? Regarde-le, le Sauveur de tous ! Dans l'esprit et dans la chair, car la chair de ceux qu'il aura sauvés sera incorruptible et bienheureuse dans son Royaume. Et regarde-moi ! Regarde cette Mère qui moment après moment accompagne et conduit - oh ! je ne le retiendrais pas - son Fils au Sacrifice! Moi, je puis te comprendre, pauvre maman. Mais toi, comprends mon cœur ! Ne hais pas mon Fils. Annalia n'aurait pas supporté l'agonie de son Seigneur.
Et son Seigneur l'a rendue heureuse en une heure d'allégresse. »
Elise a cessé de pleurer devant la révélation. Elle fixe Marie, au pâle visage de martyre mouillé de larmes silencieuses, regarde Jésus qui la regarde avec pitié... et glisse aux pieds de Jésus en gémissant : « Mais elle est morte ! Elle est morte, Seigneur ! Comme un lys, un lys brisé. Les poètes disent de Toi que tu es celui qui se plaît parmi les lys ! Oh ! vraiment, Toi, né du Lys-Marie, tu descends souvent dans les parterres fleuris, et des roses pourpres tu fais des lys blancs, et tu les cueilles en les enlevant au monde. Pourquoi ? Pourquoi, Seigneur ? N'est-il pas juste qu'une mère jouisse de la rose qui est née d'elle ? Pourquoi en éteindre la pourpre dans la froide blancheur sépulcrale du lys ? »
« Les lys ! Ils seront le symbole de celles qui m'aimeront comme ma Mère a aimé Dieu. Le blanc parterre du Roi Divin. »
« Mais nous, les mères, nous pleurerons. Nous, les mères, nous avons droit à nos enfants. Pourquoi les enlever à la vie ? »
« Ce n'est pas ce que je veux dire, femme. Les filles resteront, mais consacrées au Roi comme les vierges dans les palais de Salomon. Rappelle-toi le Cantique... Et elles seront épouses, les bien-aimées, sur la Terre et au Ciel. »
« Mais ma fille est morte ! Elle est morte ! » Ses pleurs reprennent déchirants.
« Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi vit, même s'il vient à mourir, et en vérité je te dis qu'il ne meurt pas pour l'éternité. Ta fille vit. Elle vit pour l'éternité parce qu'elle a cru dans la Vie. Ma mort sera pour elle la Vie complète. Elle a connu la joie de vivre en Moi avant de connaître la douleur de me voir arraché à la vie. Ta douleur te rend aveugle et sourde. Ma Mère a raison de le dire. Mais bientôt tu diras ce que je t'ai envoyé dire ce matin : "Vraiment sa mort a été une grâce de Dieu". Crois-le, femme. L'horreur attend ce lieu. Et viendra un jour où les mères frappées comme toi diront : "Louange à Dieu qui a épargné ces jours à nos enfants". Et les mères qui n'auront pas été frappées crieront au Ciel : "Pourquoi, ô Dieu, n'as-tu pas tué nos fils avant cette heure ?" Crois-le, femme. Crois à mes paroles. N'élève pas entre toi et Annalia la vraie clôture qui sépare : celle de la différence de foi. Tu vois ? Je pouvais ne pas venir. Tu sais combien je suis haï. Que ne t'illusionne pas le triomphe d'une heure !... Chaque recoin peut cacher une embûche pour Moi. Et je suis venu seul, de nuit, pour te consoler et te dire ces paroles. Je compatis à la douleur d'une mère. Mais pour la paix de ton âme, je viens te dire ces paroles. Aie la paix ! La paix ! »
« Donne-la-moi, Toi, Seigneur ! Moi, je ne peux pas ! Je ne peux pas dans ma souffrance me donner la paix. Mais Toi, qui donnes la vie aux morts et la santé aux mourants, donne la paix au cœur déchiré d'une mère. »
« Qu'il en soit ainsi, femme. La paix pour toi. » Il lui impose les mains en la bénissant et en priant en silence sur elle. Marie s'est agenouillée à son tour près d'Elise en l'entourant de son bras.
« Adieu, Elise. Je m'en vais... »
« Nous ne nous verrons plus, Seigneur ? Je ne sortirai pas de la maison pendant plusieurs jours et tu t'en iras après les fêtes pascales. Toi... tu es encore un peu quelque chose de ma fille... parce que Annalia... parce que Annalia vivait en toi et pour Toi. » Elle pleure, plus calme, mais que de pleures !
Jésus la regarde... Caresse sa tête chenue. Il lui dit : « Tu me verras encore. »
« Quand ? »
« D'ici huit nuits. »
« Et tu me réconforteras encore ? Tu me béniras pour me donner de la force ? »
« Mon cœur te bénira avec toute la plénitude de mon amour pour ceux qui m'aiment. Viens, ma Mère. »
« Mon Fils, si tu le permets, je voudrais rester encore avec cette mère. La douleur est un flot qui revient après que s'est éloigné Celui qui donne la paix... Je rentrerai à l'heure de prime. Je n'ai pas peur d'aller seule, tu le sais. Et tu sais que je passerai à travers toute une armée ennemie pour réconforter un frère en Dieu. »
« Que ce soit comme tu veux. Je m'en vais. Dieu soit avec vous. »
Il sort sans faire de bruit, en fermant derrière Lui la porte de la pièce et celle de la maison. Il revient vers les murs, à la Porte d'Ephraïm ou Stercoraire, ou du Fumier, car plusieurs fois j'ai entendu indiquer ces deux portes voisines avec ces trois noms, peut-être parce que l'une s'ouvre sur le chemin de Jéricho qui est au fond, chemin qui mène à Ephraïm, et l'autre parce qu'elle est proche de la vallée de Hinnom où l'on brûle les ordures de la ville, et elles se ressemblent tant que je les confonds.
Le ciel commence à blanchir du côté de l'orient tout en étant encore criblé d'étoiles. Les chemins sont enveloppés dans une pénombre plus pénible que l'obscurité de la nuit que la lune tempérait de sa blanche clarté.
Mais le soldat romain a de bons yeux, et voyant Jésus s'avancer vers la porte, il va à sa rencontre.
« Salut. Je t'ai attendu... » Il s'arrête hésitant.
« Parle sans crainte. Que veux-tu de Moi ? »
« Savoir. Tu as dit : "La paix que je donne demeure même dans la guerre car c'est une paix d'âme". Je voudrais savoir quelle est cette paix et ce que c'est que l'âme. Comment l'homme qui est en guerre peut-il être en paix ? Quand on ouvre le temple de Janus, on ferme celui de la Paix. Les deux choses ne peuvent exister ensemble dans le monde. » Il parle adossé au muret verdâtre d'un petit jardin, dans une ruelle étroite comme un sentier dans des champs, humide, sombre, obscur, au milieu de pauvres maisons. A part une légère lueur que fait voir le casque bruni, on ne voit rien des deux qui parlent. L'ombre enveloppe les visages et les corps dans une unique obscurité.
La voix de Jésus résonne douce et lumineuse dans sa joie de jeter une semence de lumière chez le païen : « Dans le monde, en vérité, la paix et la guerre ne peuvent exister ensemble. L'une exclut l'autre. Mais dans l'homme de guerre peut exister la paix même s'il fait une guerre commandée. Il peut exister ma paix. Parce que ma paix vient du Ciel et elle n'est pas blessée par le fracas de la guerre et la férocité des massacres. Elle, chose divine, envahit la chose divine que l'homme a en lui-même, et que l'on appelle l'âme. »
« Divine ? En moi ? César est divin. Moi, je suis fils de paysans. Maintenant je suis un légionnaire sans aucun grade. Si je suis brave je pourrai peut-être devenir centurion. Mais divin, non. »
« Il y a en toi une partie divine : c'est l'âme. Elle vient de Dieu, du vrai Dieu. Aussi elle est divine, perle vivante dans l'homme, et elle se nourrit de choses divines et vivantes : la foi, la paix, la vérité. La guerre ne la trouble pas. La persécution ne la blesse pas. La mort ne la tue pas. Seul le mal, faire ce qui est mauvais, la blesse ou la tue, et la prive aussi de la paix que Moi je donne. Car le mal sépare l'homme de Dieu. »
« Et qu'est-ce que le mal ? »
« Etre dans le paganisme et adorer les idoles quand la bonté du vrai Dieu nous a fait connaître qu'existe le vrai Dieu. Ne pas aimer son père, sa mère, ses frères et le prochain. Voler, tuer, être rebelle, être luxurieux, être faux. C'est cela le mal. »
« Ah ! alors, moi je ne peux pas avoir ta paix ! Je suis soldat et on nous commande de tuer. Pour nous alors, il n'y a pas de salut ? ! »
« Sois juste dans la guerre comme dans la paix. Accomplis ton devoir sans férocité et sans avidité. Pendant que tu combats et que tu conquiers pense que l'ennemi est semblable à toi, et que toute ville a ses mères et ses jeunes filles comme ta mère et tes sœurs, et sois un preux sans être une brute. Tu ne sortiras pas de la justice et de la paix et ma paix restera en toi. »
« Et ensuite ? »
« Et ensuite ? Que veux-tu dire ? »
« Après la mort ? Qu'advient-il du bien que j'ai fait et de l'âme dont tu dis qu'elle ne meurt pas si on ne fait pas le mal ? »
« Elle vit, elle vit ornée du bien que tu as fait, dans une paix joyeuse, plus grande que celle dont on jouit sur la Terre. »
« Alors en Palestine, un seul avait fait le bien ! J'ai compris. »
« Qui ? »
« Lazare de Béthanie. Son âme n'est pas morte ! »
« En vérité, c'est un juste. Pourtant beaucoup lui sont semblables et meurent sans ressusciter, mais leur âme vit dans le Dieu vrai. Car l'âme a une autre demeure, dans le Royaume de Dieu. Et celui qui croit en Moi entrera dans ce Royaume. »
« Même moi, romain ? »
« Même toi, si tu crois à la Vérité. »
« Qu'est-ce que la Vérité ? »
« Je suis la Vérité, et le Chemin pour aller â la Vérité, et je suis la Vie et je donne la Vie car celui qui accueille la Vérité accueille la Vie. »
Le jeune soldat réfléchit... se tait... Puis il lève son visage : un visage encore pur de jeune homme au sourire limpide, serein, et il dit : « J'essayerai de me rappeler cela et d'en savoir plus encore. Il me plaît... »
« Comment t'appelles-tu ? »
« Vital, de Bénévent. Des campagnes de la ville. »
« Je me souviendrai de ton nom. Rends vraiment vital ton esprit en le nourrissant de Vérité. Adieu. On ouvre la porte. Je sors de la ville. »
« Salut ! »

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Message par Grosjean Ven 6 Mar 2009 - 21:29

Vendredi 1ère semaine de Carême (9ème jour) (suite)

Malédiction du figuier

Parabole des Vignerons homicides


Jésus va rapidement vers la porte et prend en hâte le chemin qui conduit au Cédron et au Gethsémani et de là au Camp des Galiléens.
Dans les oliviers de la montagne, il rejoint Judas de Kériot qui monte lui aussi vers le camp qui s'éveille.
Judas fait un geste presque d'épouvante en se trouvant en face de Jésus. Jésus le regarde fixement, sans parler.
« Je suis allé apporter la nourriture aux lépreux. Mais... j'en ai trouvé deux à Hinnom, cinq à Siloan. Les autres : guéris. Encore là, mais si bien guéris qu'ils m'ont prié d'avertir le prêtre. J'étais descendu au point du jour pour être libre ensuite. La chose va faire du bruit. Un si grand nombre de lépreux guéris ensemble après que tu les as bénis en présence de tant de gens ! »
Jésus ne parle pas. Il le laisse parler... Il ne lui dit ni : « Tu as bien fait », ni autre chose ayant trait à l'action de Judas et au miracle, mais s'arrêtant à l'improviste et regardant fixement l'apôtre, il lui demande : « Eh bien ? Qu'est-ce que cela a changé de t'avoir laissé la liberté et l'argent ? »
« Que veux-tu dire ? »
« Ceci : je te demande si tu t'es sanctifié depuis que je t'ai rendu la liberté et l'argent. Et tu me comprends... Ah ! Judas ! Souviens-toi ! Souviens-toi toujours : tu as été celui que j'ai aimé plus que tout autre, en recevant de toi moins d'amour que tous les autres m'en ont donné. En recevant même une haine plus grande – car c'était la haine de quelqu'un que je traitais en ami – que la haine la plus féroce du plus féroce pharisien. Et rappelle-toi encore ceci : que Moi, même maintenant je ne te hais pas mais, pour autant que cela dépend du Fils de l'homme, je te pardonne. Va, maintenant. Il n'y a plus rien à se dire entre toi et Moi. Tout est déjà fait... »
Judas voudrait dire quelque chose, mais Jésus, d'un geste impérieux, lui fait signe d'aller en avant... Et Judas, tête basse comme un vaincu, s'en va...
A la limite du Camp des Galiléens les apôtres avec deux serviteurs de Lazare sont déjà prêts.
« Où as-tu été, Maître ? Et toi, Judas ? Vous étiez ensemble ? »
Jésus devance la réponse de Judas : « J'avais quelque chose à dire à des cœurs. Judas est allé chez les lépreux... Mais ils sont tous guéris, sauf sept. »
« Oh ! pourquoi y es-tu allé ? Je voulais venir moi aussi ! » dit le Zélote.
« Pour être libre maintenant de venir avec nous » dit encore Jésus. « Allons. Nous entrerons dans la ville par la Porte du Troupeau. Faisons vite. »
Il va en avant, en passant par les oliveraies qui conduisent du Camp, à moitié route entre Béthanie et Jérusalem, à l'autre petit pont qui passe le Cédron près de la Porte du Troupeau.
Des maisons de paysans sont éparses sur les pentes, et tout en bas, près des eaux du torrent, un figuier ébouriffé se penche sur la rivière. Jésus se dirige vers lui et il cherche si dans le feuillage fourni et gras il y a quelques figues mûres. Mais le figuier est tout en feuilles, nombreuses, inutiles, mais il n'a pas un seul fruit sur ses branches. « Tu es comme beaucoup de cœurs en Israël. Tu n'as pas de douceurs pour le Fils de l'homme, et pas de pitié. Qu'il ne puisse plus jamais naître de toi un seul fruit et que personne ne se rassasie de toi à l'avenir » dit Jésus.
Les apôtres se regardent. La colère de Jésus pour la plante stérile, peut-être sauvage, les étonne. Mais ils ne disent rien. Ce n'est que plus tard, après avoir passé le Cédron, que Pierre Lui demande : « Où as-tu mangé ? »
« Nulle part. »
« Oh ! Alors tu as faim ! Voici là-bas un berger avec quelques chèvres qui paissent. Je vais demander du lait pour Toi. Je fais vite » et il s'en va à grands pas et revient doucement avec une vieille écuelle pleine de lait.
Jésus boit et il rend le bol au pastoureau qui a accompagné Pierre, en le caressant...
Ils entrent dans la ville et montent au Temple, et après avoir adoré le Seigneur, Jésus revient dans la cour où les rabbis donnent leurs leçons.
Les gens l'entourent et une mère, venue de Cintium, présente son enfant qu'un mal a rendu aveugle, je crois. Il a les yeux blancs comme s'il avait une vaste cataracte sur la pupille ou un albugo.
Jésus le guérit en effleurant les orbites avec les doigts. Et puis de suite il commence à parler :
« Un homme acheta un terrain. Il y planta des vignes, construisit une maison pour les fermiers, une tour pour la surveillance, des celliers et des endroits pour presser le raisin, et en confia l'entretien à des fermiers en qui il avait confiance. Puis il s'en alla au loin.
Quand arriva le temps où les vignes purent donner des fruits, les vignes ayant poussé au point de donner des fruits, le maître de la vigne envoya ses serviteurs chez les fermiers pour retirer le revenu de la récolte. Mais les fermiers entourèrent ces serviteurs, ils frappèrent les uns à coups de bâtons, lapidèrent d’autres avec de lourdes pierres en les blessant grièvement, et en tuèrent plusieurs. Ceux qui purent revenir vivants chez leur maître, racontèrent ce qui leur était arrivé. Le maître les soigna et les consola, et il envoya d'autres serviteurs encore plus nombreux. Les fermiers les traitèrent comme ils avaient traité les premiers.
Alors le maître de la vigne dit : "Je vais leur envoyer mon cher fils. Certainement ils respecteront mon héritier".
Mais les fermiers, l'ayant vu venir et ayant su que c'était l'héritier, se concertèrent : "Venez, réunissons-nous pour être nombreux. Entraînons-le dehors, dans un endroit écarté, et tuons-le. Son héritage nous restera". Ils l'accueillirent avec des honneurs hypocrites, l'entourèrent comme pour lui faire fête. Ensuite ils le ligotèrent après l'avoir embrassé, le frappèrent fortement et avec mille moqueries, ils l'amenèrent au lieu du supplice et le tuèrent.
Maintenant, vous, dites-moi : ce père et maître s'apercevra un jour que son fils et héritier ne revient pas, et découvrira que ses fermiers, auxquels il avait donné la terre fertile pour qu'ils la cultivent en son nom, en jouissant de ce qui était juste et en donnant à leur seigneur ce qui était juste, ont tué son fils. Alors que fera-t-il ? » et Jésus darde ses iris de saphir, enflammés comme par un soleil, sur ceux qui sont venus et spécialement sur les groupes des juifs les plus influents, pharisiens et scribes répandus dans la foule. Personne ne parle.
« Dites donc ! Vous au moins, rabbis d'Israël. Dites une parole de justice qui persuade le peuple de la justice. Moi, je pourrais dire une parole qui ne serait pas bonne, d'après votre pensée. Parlez donc vous, pour que le peuple ne soit pas induit en erreur. »
Les scribes, contraints, répondent ainsi : « Il punira les scélérats en les faisant périr d'une manière atroce, et il donnera sa vigne à d'autres fermiers pour qu'ils lui la cultivent honnêtement, en lui donnant le revenu de la terre qui leur est confiée. »
« Vous avez bien parlé. Il est écrit dans l'Ecriture : "La pierre que les constructeurs ont rejetée est devenue pierre angulaire. C'est une œuvre faite par le Seigneur et c'est une chose admirable à nos yeux". Puisque donc ceci est écrit, et vous le savez, et vous estimez juste que soient punis atrocement ces fermiers meurtriers du fils héritier du maître de la vigne, et qu'elle soit donnée à d'autres fermiers qui la cultivent honnêtement, voilà que pour ce motif, je vous dis : "Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à des gens qui en produisent des fruits. Et celui qui tombera contre cette pierre se brisera, et celui sur lequel la pierre tombera sera écrasé". »

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Message par jld Ven 6 Mar 2009 - 22:18

Nous devrions tous avoir, comme livre de chevet L'Evangile de Maria Valtorta qui nous convoque à imiter Jésus si nous voulons progresser à sa suite. Ce livre est authentique et recèle des trésors d'enseignements . Il parle à la fois au coeur et à l'imagination tout en nous inscrivant dans la réalité concrète des situations vécues pas Jésus, sa mère et ses apôtres. Il est rempli de vérités théologale. En bref, il parle vrai et c'est un véritable trèsor, cadeau de Jésus aux hommes de notre temps.

Dommage que cet ouvrage reste si souvent mis, dans nos librairues catholiques, sous le boiseau!

Un jour je que je cherchais à me procurer un des dix volumes pour le donner à lire à un ami, la libraire prit un air gênée et m'entraîna tout au fond de son arrière boutique où, dans un placard bien dissimulé, se trouvaient quelques exemplaires de l' Evangile selon Maria Valtorta.

Comme j'exprimais ma surprise de cette gêne soudaine et demandais pourquoi ce livre n'était-il pas davantage offert à tous les regards, au premier plan, dans la vitrine, il me fut répondu que ce livre ne devait absolument pas se substituer à l'évangile. que c'était la raison pour laquelle il n'était pas mis en exergue de façon à ne pas détourner les fidèles du droit chemin en les entraînant vers d'autres paturages.

Lecteur de Valtorta depuis plus de 25 ans je fus stupéfait d'entendre ces arguments et répondit, à la libaire mal à l'aise, que la lecture de Valtorta ne m'avait jamais détourné de l'Evangile mais , qu'au contraire, il m'y emmenait toujours davantage.

Mais je parlais trop haut. D'autres personnes étaient là et auraient pu entendre ce qu'il était manifestement convenu de tenir caché. On me demanda donc de me taire et de quitter discrètement les lieux le plus vite possible. "Vous comprenez, la réputation de la maison...."

Voilà donc une petite expérience qui m'a laissé songeur et dont je livre ici le témoignage.

Merci donc à GrosJean ( qui a la foi) de ne pas avoir honte de transcrire des passages entiers de Valtorta pour les faire davantage connaître au lieu de les cacher et nous inviter ainsi à davantage de sainteté.

jld
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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 9:36

Sans doute une librairie catholique?

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 9:43

samedi 1ère semaine de Carême (10ème jour)
"C'est seulement après ces deux temps que viendra le troisième jour et que nous ressusciterons en sa présence dans le Royaume du Christ sur la Terre et que nous vivrons en sa présence dans le triomphe de l'esprit"


Les chefs des prêtres, les pharisiens et les scribes, par un acte vraiment... héroïque, ne réagissent pas. Si forte est la volonté d'atteindre un but ! Pour beaucoup moins ils l'ont contré auparavant, et aujourd'hui où le Seigneur Jésus leur dit ouvertement que le pouvoir leur sera enlevé, ils n'éclatent pas en reproches, ils ne font pas d'actes de violence, ils ne menacent pas, faux agneaux patients qui sous l'apparence hypocrite de douceur cachent l'immuable cœur du loup.
Ils se bornent à s'approcher de Lui qui a repris sa marche en avant et en arrière en écoutant tel et tel des nombreux pèlerins qui sont rassemblés dans la vaste cour, et desquels beaucoup Lui demandent conseil pour des questions de conscience ou pour des situations familiales ou sociales, en attendant de pouvoir Lui dire quelque chose après l'avoir écouté exposer la juste solution à un homme sur une question embrouillée d'héritage : elle a produit division et rancœur entre les différents héritiers à cause d'un fils du père qu'il a eu d'une servante de la maison mais qu'il a adopté. Les fils légitimes ne le veulent pas avec eux, ni comme héritier dans le partage des maisons et des terres. Ils ne veulent plus avoir rien en commun avec le bâtard et ils ne savent pas comment résoudre la question car, avant sa mort, le père a fait jurer que comme toujours il avait partagé le pain entre le fils illégitime et les légitimes dans la même mesure, ainsi ils devaient partager l'héritage dans la même mesure.
Jésus dit à celui qui l'interroge au nom des trois autres frères : « Sacrifiez tous une parcelle de terre pour la vendre de façon à réunir une somme d'argent équivalente au cinquième de la fortune totale et donnez-le au fils illégitime en lui disant : "Voilà ta part. Tu n'es pas frustré de ce qui t'appartient et on n'a pas fait tort à la volonté de notre père. Va et que Dieu soit avec toi". Et soyez généreux en lui donnant même davantage que la valeur stricte de sa part. Faites-le avec des témoins qui soient justes et personne ne pourra sur la Terre, ni au-delà de la Terre, élever une voix de reproche et de scandale. Et vous aurez la paix entre vous et en vous, n'ayant pas le remords d'avoir désobéi à votre père et n'ayant pas parmi vous celui qui, vraiment innocent, a été pour vous une cause de trouble plus que si on avait mis un voleur parmi vous. »
L'homme dit : « Ce bâtard, en vérité, a enlevé la paix à notre famille, la santé à notre mère qui est morte de chagrin, et une place qui ne lui appartient pas. »
« Ce n'est pas lui le coupable, homme. C'est celui qui l'a engendré. Lui n'a pas demandé à naître pour porter la marque de bâtard. Ce fut la convoitise de votre père qui l'engendra pour lui donner la douleur et pour vous donner la douleur. Soyez donc justes envers l'innocent qui paie déjà durement une faute qui n'est pas la sienne.
N'ayez pas d'anathème pour l'esprit de votre père. Dieu l'a jugé. Il n'est pas besoin des foudres de vos malédictions. Honorez le père, toujours, même s'il est coupable, non pour lui-même, mais parce qu'il a représenté sur la Terre votre Dieu, vous ayant créés par ordre de Dieu et étant le seigneur de votre maison. Les parents viennent immédiatement après Dieu. Rappelle-toi le Décalogue, et ne pèche pas. Va en paix. »
Les prêtres et les scribes s'approchent alors de Lui pour l'interroger : « Nous t'avons entendu. Tu as dit ce qui était juste. Un conseil plus sage n'aurait pu le donner Salomon. Mais dis-nous, Toi qui opères des prodiges et donnes des jugements tels que seul le sage roi pouvait en donner, par quelle autorité fais-tu ces choses ? D'où te vient un tel pouvoir ? »
Jésus les regarde fixement. Il n'est ni agressif ni méprisant, mais très imposant. Il dit : « Moi aussi, j'ai à vous poser une question, et si vous me répondez, je vous dirai par quelle autorité, Moi, homme sans autorité de charges et pauvre - car c'est cela que vous voulez dire - je fais ces choses. Dites : le baptême de Jean, d'où venait-il ? Du Ciel ou de l'homme qui le donnait ? Répondez-moi. Par quelle autorité Jean le donnait-il comme rite purificateur et pour vous préparer à la venue du Messie, puisque Jean était encore plus pauvre, plus ignorant que Moi, et sans charge d'aucune sorte, ayant passé sa vie dans le désert depuis son enfance ? »
Les scribes et les prêtres se consultent entre eux. Les gens, les yeux grands ouverts et les oreilles attentives, sont prêts à protester et à acclamer si les scribes disqualifient le Baptiste et offensent le Maître, ou s'ils paraissent déconfits par la question du Rabbi de Nazareth, divinement sage, se serrent autour d'eux. Il est frappant le silence absolu de cette foule qui attend la réponse. Il est si profond que l'on entend la respiration et les chuchotements des prêtres ou des scribes qui communiquent entre eux quasi sans parler, et observent pendant ce temps le peuple dont ils devinent les sentiments prêts à exploser. Enfin, ils se décident à répondre. Ils se tournent vers le Christ qui, appuyé à une colonne, les bras croisés, les scrute sans jamais les perdre de vue, et ils disent : « Maître, nous ne savons par quelle autorité Jean faisait cela ni d'où venait son baptême. Personne n'a pensé à le demander au Baptiste pendant qu'il était vivant, et lui ne l'a jamais dit spontanément. »
« Et Moi non plus je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais de telles choses. » Il leur tourne le dos en appelant à Lui les douze et, fendant la foule qui l'acclame, il sort du Temple.
Quand ils sont déjà dehors, au-delà de la Probatique, Barthélemy Lui dit : « Ils sont devenus très prudents tes adversaires. Peut-être vont-ils se convertir au Seigneur qui t'a envoyé et te reconnaître pour le Messie saint. »
« C'est vrai. Ils n'ont pas discuté ta question ni ta réponse... » dit Mathieu.
« Qu'il en soit ainsi. C'est beau que Jérusalem se convertisse au Seigneur, son Dieu » dit encore Barthélemy.
« Ne vous faites pas des illusions ! Cette partie de Jérusalem ne se convertira jamais. Ils n'ont pas répondu autrement parce qu'ils ont craint la foule. Je lisais leur pensée bien que n'entendant pas leurs paroles dites à voix basse. »
« Et que disaient-ils ? » demande Pierre.
« Ils disaient cela. Je désire que vous le sachiez pour les connaître à fond et que vous puissiez donner une exacte description à ceux qui viendront plus tard des cœurs des hommes de mon temps. S'ils ne m'ont pas répondu, ce n'est pas qu'ils se convertissent au Seigneur, mais parce qu'ils disaient entre eux : "Si nous répondons : `Le baptême de Jean venait du Ciel' le Rabbi répondra : `Et alors pourquoi n'avez-vous pas cru à ce qui venait du Ciel et enseignait la préparation au temps messianique ?' , et si nous disons : `De l'homme' alors ce sera la foule qui se rebellera en disant : `Et alors pourquoi ne croyez-vous pas à ce que Jean, notre prophète, a dit de Jésus de Nazareth ?' Il vaut donc mieux dire : `Nous ne savons pas' ". Voilà ce qu'ils disaient. Ce n'était pas parce qu'ils étaient revenus à Dieu, mais par un lâche calcul, et pour ne pas avoir à reconnaître par leurs bouches que je suis le Christ et que je fais ces choses que je fais parce que je suis l'Agneau de Dieu dont a parlé le Précurseur. Et Moi non plus, je n'ai pas voulu dire par quelle autorité je fais les choses que je fais. Déjà, de nombreuses fois, je l'ai dit dans ces murs et dans toute la Palestine, et mes prodiges parlent encore plus que mes paroles. Maintenant je ne le dirai plus par mes paroles. Je laisserai parler les prophètes et mon Père, et les signes du Ciel, car le moment est venu où tous ces signes vont être donnés. Ceux qui ont été dits par les prophètes et marqués des symboles de notre histoire, et ceux que j'ai dits : le signe de Jonas ; vous vous souvenez de ce jour à Cédès ? C'est le signe qu'attend Gamaliel. Toi, Etienne, toi, Hermas, et toi, Barnabé qui as quitté tes compagnons aujourd'hui pour me suivre, certainement plusieurs fois vous avez entendu le rabbi parler de ce signe. Eh bien, bientôt le signe sera donné. »
Il s'éloigne en montant à travers les oliviers de la montagne, suivi des siens et de nombreux disciples (des soixante-douze) en plus d'autres, comme Joseph Barnabé qui le suit pour l'entendre parler encore.

12. LE LUNDI D'AVANT PAQUE :
II. LA NUIT

Jésus est encore, le soir, dans l'oliveraie et il y est avec ses apôtres. Et de nouveau il parle.
« Et encore un autre jour est passé. Maintenant la nuit et puis demain, et puis un autre demain, et puis la cène pascale. »
« Où la ferons-nous, mon Seigneur ? Cette année il y a aussi les femmes » demande Philippe.
« Et nous n'avons encore pourvu à rien, et la ville est pleine, bondée. Il semble que cette année Israël tout entier, jusqu'aux plus lointains prosélytes, soit accouru au rite » dit Barthélemy.
Jésus le regarde et comme s'il récitait un psaume, il dit : « Rassemblez-vous, hâtez-vous, accourez de tous côtés vers ma victime que j'immole pour vous, vers la grande Victime immolée sur les monts d'Israël, pour manger sa Chair et boire son Sang. »
« Mais quelle victime ? Quelle victime ? Tu sembles quelqu'un qui est possédé par une folie fixe. Tu ne parles que de mort... et tu nous affliges » dit avec véhémence Barthélemy.
Jésus le regarde encore en quittant des yeux Simon qui se penche sur Jacques d'Alphée et sur Pierre et parle avec eux, et il dit : « Comment ? Tu me le demandes ? Tu n'es pas un de ces petits qui pour être instruits doivent recevoir la lumière septiforme. Tu étais déjà instruit en l'Ecriture avant que je t'appelle, par l'intermédiaire de Philippe, dans cette douce matinée de printemps. De mon printemps. Et tu me demandes encore quelle est la victime immolée sur les monts, celle vers laquelle viendront tous les gens pour s'en nourrir ? Et tu m'appelles fou d'une folie fixe parce que je parle de mort ? Oh ! Bartholmaï ! Comme le cri des sentinelles, dans votre ténèbre, qui jamais s'est ouverte à la lumière, j'ai lancé une fois, deux fois, trois fois le cri annonciateur. Mais vous n'avez jamais voulu le comprendre. Vous en avez souffert sur le moment, et puis... Comme des enfants, vous avez vite oublié les paroles de mort et vous êtes retournés joyeux à votre travail, sûrs de vous et pleins de l'espérance que mes paroles et les vôtres persuaderaient de plus en plus le monde de suivre et d'aimer son Rédempteur.
Non. C'est seulement après que cette Terre aura péché contre Moi, et rappelez-vous que ce sont des paroles du Seigneur à son prophète, après seulement que le peuple et non seulement celui-ci en particulier, mais le grand peuple d'Adam commencera à gémir : "Allons vers le Seigneur. Lui qui nous a blessés nous guérira". Et le monde des rachetés dira : "Après deux jours, c'est-à-dire deux temps de l'éternité, durant lesquels il nous aura laissés à la merci de l'Ennemi, qui avec toutes ses armes nous aura frappés et tués comme nous avons frappé et tué le Saint - et nous le frappons et le tuons parce que toujours il y aura la race des Caïns qui tueront par leurs blasphèmes et leurs œuvres mauvaises le Fils de Dieu, le Rédempteur, en décochant des flèches mortelles non sur son éternelle Personne glorifiée, mais sur leur âme rachetée par Lui, pour la tuer, et pour le tuer par conséquent dans leurs âmes - c'est seulement après ces deux temps que viendra le troisième jour et que nous ressusciterons en sa présence dans le Royaume du Christ sur la Terre et que nous vivrons en sa présence dans le triomphe de l'esprit. Nous le connaîtrons, nous apprendrons à connaître le Seigneur pour être prêts à soutenir, grâce à cette vraie connaissance de Dieu, la dernière bataille que Lucifer livrera à l'homme avant la sonnerie de l'ange de la septième trompette qui ouvrira le chœur bienheureux des saints de Dieu, au nombre parfait pour l'éternité - et ni le plus petit enfant, ni le vieillard le plus âgé ne pourra jamais être ajouté au nombre - le chœur qui chantera : `Il est fini le pauvre royaume de la Terre. Le monde est passé en revue avec tous ses habitants devant le Juge victorieux. Et les élus sont maintenant entre les mains de notre Seigneur et de son Christ, et Lui est notre Roi pour toujours. Louange au Seigneur Dieu Tout Puissant qui est, qui était et qui sera, parce qu'Il a pris son grand Pouvoir et qu'Il est entré en possession de son Royaume' ".
Oh ! qui parmi vous saura rappeler les paroles de cette prophétie qui résonne déjà dans les paroles de Daniel, avec un son voilé, et qui maintenant retentit par la voix du Sage devant le monde étonné et devant vous, plus étonnés que le monde ? !

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 9:44

Samedi 1ère semaine de Carême (10ème jour)(suite)
"C'est seulement après ces deux temps que viendra le troisième jour et que nous ressusciterons en sa présence dans le Royaume du Christ sur la Terre et que nous vivrons en sa présence dans le triomphe de l'esprit"


"La venue du Roi - continuera le monde gémissant dans ses blessures et enfermé dans son tombeau, après avoir mal vécu et être mal mort, enfermé par son septuple vice et par ses hérésies sans fin, l'esprit agonisant du monde enfermé, avec ses derniers essais, à l'intérieur de son organisme, mort lépreux à cause de toutes ses erreurs - la venue du Roi est préparée comme celle de l'aurore et elle viendra à nous comme la pluie du printemps et de l'automne".
L'aurore est précédée et préparée par la nuit. C'est la nuit. Celle de maintenant. Et que dois-je te faire, Ephraïm ? Et que dois-je te faire, ô Juda ?... Simon, Bartholmaï, Judas, et mes cousins, vous plus instruits dans le Livre, reconnaissez-vous ces paroles ? Ce n'est pas d'un esprit fou, mais de quelqu'un qui possède la Sagesse et la Science qu'elles viennent. C'est comme un roi qui ouvre avec assurance ses coffres forts, parce qu'il sait où est la gemme donnée qu'il cherche, après l'avoir mise de sa main à l'intérieur, que je cite les prophètes. Je suis la Parole. Pendant des siècles, j'ai parlé par des lèvres humaines, et pendant des siècles je parlerai par des lèvres humaines. Mais tout ce qui est dit de surnaturel est ma parole. L'homme ne pourrait pas, même le plus docte et le plus saint, monter avec une âme d'aigle au-delà des limites du monde aveugle, pour saisir et dire les mystères éternels.
L'avenir n'est "présent" que dans la Pensée divine. C'est une sottise chez ceux qui ne sont pas élevés par Notre Volonté, de prétendre faire des prophéties et des révélations. Et Dieu les démentit et les frappe parce qu'Un seul peut dire : "Je suis" et dire : "Je vois" et dire "Je sais". Mais quand une Volonté qu'on ne mesure pas, qu'on ne juge pas, qu'il faut accepter en inclinant la tête, en disant : "Me voici", sans discuter, dit : "Viens, monte, écoute, vois, répète" alors, plongée dans l'éternel présent de son Dieu, l'âme, appelée par le Seigneur pour être "voix", voit et tremble, voit et pleure, voit et jubile ; alors l'âme, appelée par le Seigneur pour être "parole", écoute, et arrivant à des extases ou à une sueur d'agonie, dit les paroles redoutables du Dieu Eternel. Parce que toute parole de Dieu est redoutable, venant de Celui dont le verdict est immuable et la Justice inexorable, et tournée vers les hommes dont trop peu méritent amour et bénédiction et non pas foudre et condamnation. Maintenant cette parole, qui est donnée et méprisée, n'est-elle pas la cause d'une faute redoutable et d'une punition pour ceux qui l'ayant entendue la repoussent ? Elle l'est.
Et que dois-je encore vous faire, ô Ephraïm, ô Juda, ô monde, que je n'ai pas fait ? Je suis venu pour t'aimer, ma Terre, et ma parole a été pour toi une épée qui tue parce que tu l'as exécrée. Oh ! Monde qui tues ton Sauveur en croyant faire une chose juste, tellement tu es ensorcelé au point de ne même plus comprendre quel est le sacrifice que Dieu exige, sacrifice du péché personnel et non pas d'une bête immolée et consommée avec l'âme souillée ! Mais que t'ai-je donc dit pendant ces trois années ? Qu'ai-je prêché ? J'ai dit : "Connaissez Dieu dans ses lois et dans sa nature". Et je me suis desséché comme un vase d'argile poreuse exposé au soleil en vous répandant la connaissance vitale de la Loi et de Dieu. Et tu as continué à faire des holocaustes sans jamais accomplir l'unique chose nécessaire : l'immolation au Dieu vrai de ta mauvaise volonté !
Maintenant le Dieu éternel te dit, cité pécheresse, peuple parjure - et à l'heure du Jugement, on se servira pour toi d'un fouet dont on ne se servira pas pour Rome et Athènes, qui sont hébétées et ne connaissent pas la parole et le savoir, mais qui, d'éternels enfants mal soignés par leur nourrice et encore semblables à des animaux par leurs capacités de comprendre, passeront dans les bras saints de mon Eglise, mon unique sublime Epouse qui m'enfantera d'innombrables enfants dignes du Christ, et deviendront adultes et capables, me donnant des palais et des troupes, des temples et des saints de quoi peupler le Ciel comme avec des étoiles - maintenant le Dieu éternel te dit : "Vous ne me plaisez plus et je n'accepterai plus de don de votre main. Il est pour Moi pareil à des excréments et je vous le rejetterai à la face et il y restera attaché. Vos solennités, toutes extérieures, me dégoûtent. Je supprime le pacte avec la race d'Aaron et je le passe aux fils de Lévi parce que, voilà, celui-ci est mon Lévi, et avec Lui pour toujours j'ai fait un pacte de vie et de paix et Lui m'a été fidèle dans les siècles des siècles, jusqu'au sacrifice. Il a eu la sainte crainte du Père et il a tremblé à cause de son courroux d'offensé, au seul son de mon Nom offensé. La loi de la vérité a été sur sa bouche, et sur ses lèvres il n'y a pas d'iniquité, il a marché avec Moi dans la paix et l'équité, et il en a retiré beaucoup du péché. Le temps est venu où en tout lieu, et non plus sur l'unique autel de Sion, car vous ne méritez pas de l'y offrir, sera sacrifiée et offerte à mon Nom l'Hostie pure, immaculée, agréable au Seigneur".
Les reconnaissez-vous les éternelles paroles ? »
« Nous les reconnaissons, notre Seigneur. Et crois-le, nous sommes abattus comme si on nous avait frappés. N'est-il pas possible de changer le destin ? »
« Tu l'appelles destin, Bartholmaï ? »
« Je ne saurais quel autre nom... »
« Réparation. Voilà le nom. On n'offense pas le Seigneur sans que l'offense doive être réparée. Et Dieu Créateur a été offensé par le Premier qui a été créé. Depuis lors, l'offense n'a pas cessé de croître. Et ni l'inondation du Déluge, ni la pluie de feu sur Sodome et Gomorrhe n'ont servi à rendre l'homme saint. Ni l'eau ni le feu. La Terre est une Sodome sans limite où passe, libre et roi, Lucifer. Alors que vienne pour la laver la trinité du feu de l'amour, de l'eau de la douleur et du Sang de la Victime. Voici, ô Terre, mon don. Je suis venu pour te le donner. Et maintenant me déroberais-je à son accomplissement ? C'est Pâque, on ne peut fuir. »
« Pourquoi ne vas-tu pas chez Lazare" Ce ne serait pas fuir, mais chez lui, on ne te toucherait pas. »
« Simon parle bien. Je t'en supplie, Seigneur, fais-le ! » crie Judas Iscariote en se jetant, aux pieds de Jésus.
A son geste répond un déluge de larmes de Jean, et bien que davantage maîtres de leur douleur, les cousins pleurent aussi ainsi que Jacques et André.
« Tu me crois le "Seigneur" ? Regarde-moi ! » et Jésus transperce de son regard le visage angoissé de l'Iscariote, car il est réellement angoissé, ce n'est pas une feinte. C'est peut-être la dernière lutte de son âme avec Satan, et il ne sait pas triompher. Jésus l'étudie et suit la lutte comme un homme de science pourrait étudier une crise d'un malade. Puis il se lève brusquement et si violemment que Judas, appuyé sur ses genoux, se trouve repoussé et retombe assis par terre. Jésus recule aussi, le visage bouleversé, et dit : « Pour faire arrêter aussi Lazare ? Double proie et double joie par conséquent. Non, Lazare se garde pour le Christ à venir, pour le Christ triomphant. Un seul sera jeté au-delà de la vie, et il ne reviendra pas. Moi, je reviendrai. Mais lui ne reviendra pas. Mais Lazare reste. Toi, toi qui sais tant de choses, tu sais aussi celle-là. Mais ceux qui espèrent avoir double profit en capturant l'aigle avec l'aiglon, dans leur nid et sans difficulté, peuvent être sûrs que l'aigle a les yeux sur tous, et que par amour pour son petit il ira loin du nid pour être pris Lui seul, en le sauvant. Je suis tué par la haine et pourtant je continue à aimer. Allez. Moi, je reste à prier. Jamais comme à l'heure où je vis, je n'ai eu besoin d'élever mon âme au Ciel. »
« Laisse-moi rester avec Toi » supplie Jean.
« Non. Vous avez tous besoin de repos. Va. »
« Tu restes seul ? Et s'ils te font du mal ? Tu sembles souffrant aussi... Moi, je reste » dit Pierre.
« Toi aussi, va avec les autres. Laissez-moi oublier les hommes pour une heure ! Laissez-moi en contact avec les anges de mon Père ! Ils remplaceront ma Mère, qui s'épuise en larmes et en prière, que je ne puis charger de ma douleur désolée. Allez. »
« Tu ne nous donnes pas la paix ? » demande son cousin Jude.
« Tu as raison. Que la paix du Seigneur se pose sur ceux qui ne sont pas opprobre à ses yeux. Adieu » et Jésus pénètre en montant un talus au milieu des oliviers.
« Et pourtant... ce qu'il dit c'est vraiment dans l'Ecriture ! Et quand on l'entend de Lui on comprend pourquoi et pour qui c'est dit » murmure Barthélemy.
« Moi, je l'ai dit à Pierre dans l'automne de la première année... » dit Simon.
« C'est vrai... Mais... Non ! Moi vivant, je ne le laisserai pas prendre. Demain... » dit Pierre.
« Que feras-tu demain ? » demande l'Iscariote.
« Ce que je ferai ? Je parle avec moi-même. C'est un temps de conjuration. A l'air même je ne confierai pas ma pensée. Et toi, qui es puissant, tu l'as dit tant de fois, pourquoi ne cherches-tu pas protection pour Jésus ? »
« Je le ferai, Pierre. Je le ferai. Ne vous étonnez pas si je suis parfois absent. Je travaille pour Lui. Ne le Lui dites pas, pourtant. »
« Sois tranquille, et que tu sois béni. Parfois je me suis défié de toi, mais je m'en excuse. Je vois que tu es meilleur que nous au bon moment. Tu agis... moi, je ne sais que parler à vide » dit Pierre, humble et sincère.
Et Judas rit comme si la louange lui plaisait. Ils s'éloignent du Gethsémani vers la route qui va à Jérusalem.

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 9:48

Lundi 2ème semaine de Carême (11ème jour)
Leçon du figuier stérile


13. LE MARDI D'AVANT PAQUE :
I. LE JOUR

Ils vont rentrer dans la ville, toujours par le même sentier écarté qu'ils ont pris le matin précédent, comme si Jésus ne voulait pas être entouré par les gens qui l'attendent avant d'être dans le Temple, auquel on accède vite en entrant dans la ville par la Porte du Troupeau, qui est près de la piscine probatique. Mais aujourd'hui plusieurs des soixante-douze l'attendent déjà au-delà du Cédron, avant le pont, et dès qu'ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils vont à sa rencontre.
Ils se réunissent pour aller vers la ville. Pierre, qui regarde en avant, en bas de la pente, soupçonnant toujours de voir apparaître quelque mal intentionné, voit parmi le vert frais des dernières pentes un amas de feuilles fanées pendantes au-dessus de l'eau du Cédron. Les feuilles recroquevillées et mourantes, ayant çà et là des taches qui ressemblent à de la rouille, ressemblent à celles d'une plante que les flammes ont desséchées. De temps à autre la brise en détache une et l'enfouit dans les eaux du torrent.
« Mais c'est le figuier d'hier ! Le figuier que tu as maudit ! » crie Pierre en montrant de la main la plante desséchée et en tournant la tête pour parler au Maître.
Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel.
Les apôtres racontent aux disciples l'antécédent de ce qu'ils voient et tous ensemble commentent en regardant stupéfaits Jésus. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe comme les autres ne l'ont pas fait.
Jésus, qui est survenu, sourit envoyant ces visages stupéfaits et craintifs, et il dit : « Et quoi ? Vous êtes tellement émerveillés qu'à ma parole un figuier se soit desséché ? Ne m'avez-vous pas vu peut-être ressusciter les morts, guérir les lépreux, donner la vue aux aveugles, multiplier les pains, calmer les tempêtes, éteindre le feu ? Et vous êtes stupéfaits qu'un figuier se dessèche ? »
« Ce n'est pas pour le figuier. C'est que hier il était robuste quand tu l'as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l'argile sèche. Ses branches n'ont plus de sève. Regarde, elles s'en vont en poussière » et Barthélemy réduit en poussière entre ses doigts des branches qu'il a facilement cassées.
« Elles n'ont plus de sève. Tu l'as dit. Et c'est la mort quand il n'y a plus de mœlle, aussi bien dans un arbre que dans une nation, que dans une religion, mais qu'il y a seulement la dure écorce et le feuillage inutile : férocité et extérieur hypocrite. La mœlle, blanche, entière, pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L'écorce dure et le feuillage inutile à l'humanité dépourvue de vie spirituelle et juste. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n'ont plus l'esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d'idées fertiles ! Malheur aux hommes auxquels manque la vie de l'esprit ! »
« Pourtant si tu devais dire cela aux grands d'Israël, encore que ta parole soit juste, tu ne serais pas sage. Ne te flatte pas si jusqu'à présent ils t'ont laissé parler. Toi-même l’as dit que ce n'est pas par conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, Toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. Parce qu'il y a aussi la sagesse du monde en dehors de la sagesse de l'esprit. Et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l'instant, on est dans le monde, et pas dans le Royaume de Dieu » dit l'Iscariote sans amertume, mais d'un ton doctoral.
« Le vrai sage c'est celui qui sait voir les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois. »
« Mais, en somme, ce figuier est mort parce que tu as été Toi à le maudire, ou bien... c'est un pur hasard... un signe... je ne sais pas ? » demande Philippe.
« C'est tout ce que tu dis. Mais ce que j'ai fait vous aussi vous pourrez le faire si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur Très-Haut. Et quand vous l'aurez, en vérité je vous dis que vous pourrez cela et encore davantage. En vérité je vous dis que si quelqu'un arrive à avoir la confiance parfaite dans la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne : "Déplace-toi de là et jette-toi dans la mer" et si en le disant il n'hésite pas en son cœur, mais croit que ce qu'il ordonne peut se réaliser, ce qu'il a dit se réalisera. »
« Et nous semblerons des magiciens et nous serons lapidés, comme il est dit pour qui exerce la magie. Ce serait un miracle bien sot et à notre détriment ! » dit l'Iscariote en hochant la tête.
« Tu es sot, toi qui ne comprends pas la parabole ! » lui réplique Jude.
Jésus ne parle pas à Judas mais il parle à tous : « Je vous dis, et c'est une ancienne leçon que je répète à cette heure : toute chose que vous demandiez par la prière, ayez foi de l'obtenir et vous l'aurez. Mais si avant de prier vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez d'abord et faites la paix afin d'avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l'aurore. »
Ils entrent au Temple. Les soldats de l'Antonia les regardent passer.
Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.
Tout de suite vers Jésus, avant encore que les gens n'arrivent et ne se groupent autour de Lui, des scribes (saphorim), des docteurs d'Israël et des hérodiens s'approchent et, avec un respect menteur après l'avoir salué, Lui disent : « Maître, nous savons que tu es sage et véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur Toi, mais seulement de conduire les hommes au Bien. Dis-nous alors : est-il permis de payer le tribut à César ou bien n'est-il pas licite de le faire ? Que t'en semble-t-il ? »
Jésus les regarde de l'un de ces regards d'une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond : « Pourquoi me tentez-vous hypocritement ? Et pourtant quelqu'un de vous sait que l'on ne me trompe pas avec des honneurs hypocrites ! Mais montrez-moi une pièce de monnaie de celles qui servent pour le tribut. »
Ils Lui présentent une pièce de monnaie.
Il l'observe au recto et au verso et, en la tenant appuyée sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l'index de sa main droite en disant : « De qui est cette image et que dit cette inscription ? »
« C'est la figure de César et l'inscription porte son nom. Le nom de Caius Tibère César qui est maintenant empereur de Rome. »
« Et alors rendez à César ce qui appartient à César et donnez à Dieu ce qui est à Dieu » et il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la Lui avait donnée.
Il écoute tel ou tel des nombreux pèlerins qui l'interrogent, réconforte, absout, guérit.

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 9:50

Lundi 2ème semaine de Carême (11ème jour)(suite)
"Ceux qui contrecarrent mon Eglise en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés."


Les heures passent.
Il sort du Temple pour aller peut-être hors de la porte, pour prendre la nourriture que Lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés.
Quand il rentre au Temple, c'est l'après-midi. Il est inlassable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à ceux nombreux qui l'approchent. Il semble qu'il veuille tous les consoler, les guérir tous, avant de ne plus pouvoir le faire.
C'est déjà le couchant et les apôtres, fatigués, sont assis par terre sous le portique, abasourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l'approche de Pâque. A ce moment des riches, certainement des riches à en juger par leurs vêtements somptueux s'approchent de l'Inlassable.
Mathieu, qui ne sommeille que d'un œil, se lève pour secouer les autres et dit : « Des sadducéens vont trouver le Maître. Ne le laissons pas seul pour qu'ils ne l'offensent pas ou ne cherchent pas à Lui faire tort et à le mépriser encore. »
Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître qu'ils entourent immédiatement. Je crois deviner qu'il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu'ils y sont revenus à sexte.
Les sadducéens, qui rendent honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, Lui disent : « Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que nous est venu le désir d'avoir nous aussi un rayon de ta lumière. Ecoute : Moïse a dit : "Si quelqu'un meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère". Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier, après avoir épousé une jeune fille, mourut sans laisser de descendance et ainsi, il laissa sa femme à son frère. Le second mourut aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième qui épousa la veuve des deux qui l'avaient précédé, et il en fut de même jusqu'au septième. Finalement après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Dis-nous : à la résurrection des corps, s'il est assurément vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s'unit de nouveau au corps au dernier jour, en reformant les vivants, lequel des sept frères aura la femme, puisqu'ils l'ont eue tous les sept sur la Terre ? »
« Vous vous trompez. Vous ne savez comprendre ni les Ecritures ni la puissance de Dieu. Très différente de celle-ci sera l'autre vie, et dans le Royaume éternel n'existeront pas comme dans celui-ci les nécessités de la chair. Car, en vérité, après le jugement final la chair ressuscitera et se réunira à l'âme immortelle pour reformer un tout, vivant comme et mieux que n'est vivante maintenant ma personne et la vôtre, mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux impulsions et aux abus qui existent maintenant. A la résurrection les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel qui ne se marient pas, tout en vivant dans l'amour parfait qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu comment du buisson Dieu a parlé à Moïse ? Que dit alors le Très-Haut ? "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob". Il n'a pas dit : "J'ai été", pour faire comprendre qu'Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n'existaient plus. Il a dit : "Je suis". Parce qu'Abraham, Isaac et Jacob existent. Immortels. Comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, et ensuite avec la chair ressuscitée pour l'éternité. Ils existent comme existe Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, et ils existent ceux du déluge, et les sodomites, et tous ceux qui sont morts en faute mortelle. Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
« Est-ce que Toi aussi tu mourras et ensuite seras vivant ? » disent-ils pour le tenter. Ils sont déjà las de leur fausse douceur. Leur rancœur est telle qu'ils ne savent pas se contenir.
« Je suis le Vivant et ma Chair ne connaîtra pas la décomposition. L'arche nous a été enlevée et l'actuelle sera enlevée même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l'avoir fait, alors ce sera le moment qu'il s'établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu. »
Et il se hâte vers la Cour des Israélites car les trompettes d'argent appellent au sacrifice du soir.
Jésus me dit :
« Comme je t'ai fait remarquer l'expression "à mon calice" dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, je te dis de même de remarquer dans la vision d'hier le passage : "celui qui tombera contre cette pierre se fracassera". Dans les traductions on se sert toujours de "sur". J'ai dit contre, et non pas sur. Et c'est une prophétie contre les ennemis de mon Eglise. Ceux qui la contrecarrent en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés. L'histoire de la Terre, depuis vingt siècles, confirme ce que je dis. Les persécuteurs de l'Eglise se fracassent en se jetant contre la Pierre angulaire.
Cependant aussi, et qu'ils y pensent aussi ceux qui, parce qu'ils appartiennent à l'Eglise, se croient à l'abri des châtiments divins, celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Epoux, de cette Epouse qui est la mienne, de ce Corps Mystique qui est 1e mien, celui-là sera écrasé.
Et pour prévenir une objection des scribes et sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je dis : Si dans ces dernières visions se trouvent des phrases qui ne sont pas dans les Evangiles, telles que celles de la fin de la vision d'aujourd'hui, et des passages où je parle du figuier desséché et d'autres encore, qu'eux se rappellent que les évangélistes étaient toujours de ce peuple, et qu'ils vivaient dans les temps où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes.
Qu'ils relisent les Actes des Apôtres et ils verront qu'elle n'était pas paisible la fusion de tant de pensées différentes, et que s'ils s'admiraient mutuellement, en reconnaissant leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux des dissentiments parce que les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre une pensée et une autre, éclairés par l'Esprit Saint, les Evangélistes omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l'excessive susceptibilité des hébreux et scandalisé les gentils, qui avaient besoin de croire parfaits les hébreux, qui formaient le noyau d'où venait l'Eglise, pour ne pas s'éloigner en disant : "Ils sont comme nous".
Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais les maladies spirituelles du peuple d'Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n'était pas bien. Et ils les voilèrent le plus qu'ils purent. Qu'ils observent comment les Evangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu'au limpide Evangile de mon Jean, à mesure qu'ils étaient écrits à une époque plus éloignée de mon Ascension vers mon Père. Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en nommant ouvertement Judas "voleur", et il rappelle intégralement les bassesses des juifs (chapitre 6 - la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l'abandon d'un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l'incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez pour voir l'Eglise déjà forte, il lève les voiles que les autres n'avaient pas osé lever.
Mais maintenant l'Esprit de Dieu veut que l'on connaisse même ces paroles, et qu'ils en bénissent le Seigneur car ce sont autant de lumières et autant d'indications pour les justes de cœurs. »

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 22:48

(A cause d'une absence de quelques jours, j'anticipe la méditation quotidienne de la Passion du Christ du Carême)
Mardi 2ème semaine de Carême (12ème jour)
"Mon Père m'a donné comme lumière des Nations afin que je sois le "Sauveur" pour toute la Terre."


14. LE MARDI D'AVANT PAQUE :
II. LA NUIT
Jésus dit à Maria Valtorta :
« Tu mettras ici la seconde partie du mardi, c’est-à-dire l’instruction nocturne donnée aux Douze dans le jardin de Gethsémani. »

« Aujourd'hui vous avez entendu parler des gentils et des juifs, et vous avez vu comment les premiers se sont inclinés devant Moi et comment les seconds pour un peu m'auraient frappé. Toi, Pierre, tu allais en venir aux mains en voyant qu'ils envoyaient exprès contre Moi des agneaux, des béliers et des bouvillons pour me faire tomber par terre parmi les excréments. Toi, Simon, prudent pourtant comme tu l'es, tu as ouvert la bouche pour insulter les membres les plus haineux du Sanhédrin qui grossièrement me poussaient en me disant : "Ecarte-toi, démon, pour que passent les envoyés de Dieu". Toi, Jude, mon cousin, et toi, Jean, mon préféré, avez crié, et vivement m'avez empêché le premier d'être heurté en prenant le cheval par la bride, l'autre en se mettant devant Moi et en recevant le choc de la barre dirigée contre Moi quand, avec un rire méprisant, Sadoc a lancé au galop intentionnellement son lourd char contre Moi. Je vous remercie de votre amour qui vous fait vous lever contre ceux qui offensent Celui qui est désarmé. Mais vous verrez bien d'autres offenses et d'autres actes de cruauté. Quand cette lune reviendra dans le ciel pour la seconde fois après ce soir, les offenses, qui pour le moment sont verbales, ou à peines ébauchées quand elles sont matérielles, deviendront concrètes et plus nombreuses que les fleurs qui sont maintenant sur les arbres fruitiers et qui ne cessent de se multiplier dans leur hâte de fleurir. Vous avez vu - et vous avez été stupéfaits - un figuier desséché et toute une pommeraie sans fleurs. Le figuier, comme Israël, a refusé de restaurer le Fils de l'homme et il est mort dans son péché. La pommeraie, comme les gentils, attend l'heure que j'ai dite aujourd'hui pour fleurir et faire disparaître le dernier souvenir de la férocité des hommes par la douceur des fleurs qu'ils répandront sur la tête et sous les pieds du Vainqueur. »
« Quelle heure, Maître ? » demande Mathieu. « Tu as tant parlé et de tant de choses aujourd'hui ! Je ne me rappelle pas bien, et je voudrais me rappeler tout. Peut-être l'heure du retour du Christ ? Ici aussi tu as parlé de branches qui deviennent tendres et mettent des feuilles. »
« Mais non ! » s'écrie Thomas. « Le Maître parle comme si cette conjuration qui l'attend était imminente. Comment alors, en si peu de temps, peut arriver tout ce que Lui dit précéder son retour ? Guerres, destructions, esclavage, persécutions, l'Evangile prêché dans le monde entier, désolation et abomination dans la maison de Dieu, et puis des tremblements de terre, des pestes, de faux prophètes, des signes dans le soleil et dans les étoiles... Eh ! il faut des siècles pour faire tout cela ! Il serait frais le maître de la pommeraie si son jardin devait attendre cette heure pour fleurir ! »
« Il ne mangerait plus de ses pommes parce que je dis qu'alors ce sera la fin du monde » commente Barthélemy.
« Pour accomplir la fin du monde il ne faudrait qu'une pensée de Dieu, et tout retournerait au néant. Par conséquent cette pommeraie pourrait avoir peu de temps à attendre. Mais comme je l'ai dit, cela arrivera. Et de l'un à l'autre il se passera donc des siècles. Je veux dire jusqu'au triomphe et au retour du Christ » explique Jésus.
« Et alors ? Quelle heure ? »
« Oh ! moi, je la connais l'heure ! » dit Jean en pleurant. « Je la connais. Et ce sera après ta mort et ta résurrection !... » et Jean l'embrasse fortement.
« Et tu pleures s'il ressuscite ? » plaisante Judas Iscariote.
« Je pleure parce qu'auparavant il doit mourir. Ne te moque pas de moi, démon. Je comprends et je ne puis penser à cette heure. »
« Maître, il m'a appelé démon. Il a péché contre son compagnon. »
« Judas, as-tu conscience de ne pas le mériter ? Et alors ne te fâche pas pour sa faute. Moi aussi on m'a appelé "démon" et on m'appellera encore ainsi. »
« Mais tu as dit que celui qui insulte son frère est coup... »
« Silence. Que devant la mort finissent enfin ces accusations odieuses, ces disputes et ces mensonges. Ne troublez pas celui qui meurt. »
« Pardonne-moi, Jésus » murmure Jean. « J'ai senti quelque chose qui se révoltait en moi, en entendant son rire... et je n'ai pu me retenir. » Jean étreint son Maître, poitrine contre poitrine, et pleure sur son cœur.
« Ne pleure pas. Je te comprends. Laisse-moi parler. »
Mais Jean ne se détache pas de Jésus même pas quand il s'assoit sur une grosse racine qui dépasse. Il reste un bras derrière son dos et l'autre autour de sa poitrine, la tête appuyée sur son épaule et il pleure sans bruit. Seules brillent au clair de lune ses larmes qui tombent sur l'habit pourpre de Jésus et elles semblent des rubis, gouttes de sang pâle frappées par la lumière.
« Vous avez entendu parler les juifs et les gentils, aujourd'hui. Vous ne devez donc pas vous étonner si je vous dis : "De ma bouche est sortie une parole de justice, toujours. Et elle ne sera pas révoquée". Si je dis, toujours avec Isaïe, en parlant des gentils qui viendront à Moi après que j'aurai été élevé de terre : "En ma présence tout genou pliera, à cause de Moi et sur Moi jurera toute langue".
Et encore vous ne douterez pas lorsque vous aurez remarqué les manières des juifs, qu'il est facile de dire sans crainte d'erreur que me seront amenés tous ceux qui, sans honte, s'opposent à Moi.
Mon Père n'a pas fait de Moi son serviteur seulement pour faire revivre les tribus de Jacob, pour convertir ce qui reste d'Israël : les restes, mais Il m'a donné comme lumière des Nations afin que je sois le "Sauveur" pour toute la Terre. C'est pour cela qu'en ces trente-trois années d'exil du Ciel et du sein du Père, j'ai continué à croître en Grâce et en Sagesse près de Dieu et près des hommes, pour atteindre l'âge parfait, et en ces trois dernières années, après avoir brûlé mon âme et mon esprit au feu de l'amour et l'avoir trempée au froid de la pénitence, j'ai fait "de ma bouche une sorte d'épée tranchante".
Le Père saint, qui est mon Père et le vôtre, m'a jusqu'ici gardé sous l'ombre de sa main, car ce n'était pas encore l'heure de l'Expiation. Maintenant Il me laisse aller. La flèche choisie, la flèche de son divin carquois, après avoir blessé pour guérir, blessé les hommes pour faire dans leurs cœurs une brèche pour la Parole et la Lumière de Dieu, s'en va rapide et sûre d'elle blesser la Seconde Personne, l'Expiateur, l'Obéissant pour tout l'Adam désobéissant... Et comme un guerrier qui est frappé je tombe, en disant pour trop d'hommes : "C'est en vain que je me suis fatigué sans raison, sans rien obtenir. J'ai consumé mes forces pour rien".
Mais non ! Non, pour le Seigneur Eternel qui ne fait jamais rien sans but ! Arrière Satan qui veux me porter au découragement et essayer de me faire désobéir ! A l'alpha et à l'oméga de mon ministère tu es venu et tu viens. Eh bien, voici, je me lève (et réellement il se dresse debout) pour la bataille. Je me mesure avec toi. Et, je me le jure à Moi-même, je vaincrai. Ce n'est pas de l'orgueil de le dire. C'est la vérité. Le Fils de l'homme sera dans sa chair vaincu par l'homme, le misérable ver qui mord et empoisonne avec sa fange putride. Mais le Fils de Dieu, la Seconde Personne de l'inexprimable Triade, ne sera pas vaincue par Satan. Tu es la Haine. Et tu es puissant dans ta haine et dans ta tentation. Mais avec Moi il y aura une force qui t'échappe, car tu ne peux l'atteindre et tu ne peux l'arrêter. L'Amour est avec Moi !
Je sais la torture inconnue qui m'attend. Non celle dont je vous parlerai demain pour que vous sachiez que rien de ce que l'on faisait ou entreprenait pour Moi, ou autour de Moi, que rien de ce qui se formait en vos cœurs, ne m'était inconnu. Mais l'autre torture... Celle qui n'est pas donnée au Fils de l'homme avec des lances ou des bâtons, par des railleries et des coups, mais par Dieu même et qui ne sera connue que par peu de personnes pour ce que réellement elle aura d'atroce, et admise comme possible par encore moins. Mais dans cette torture où il y aura deux principaux tortureurs : Dieu, par son absence, et toi, démon, par ta présence, la Victime aura avec elle l'Amour. L'Amour vivant dans la Victime, force première de sa résistance à l'épreuve et l'Amour dans le consolateur spirituel qui déjà agite ses ailes d'or dans son anxiété de descendre pour essuyer mes sueurs et recueillir toutes les larmes des anges dans le céleste calice et y délaie le miel des noms de mes rachetés et de ceux qui m'aiment pour adoucir par cette boisson la grande soif du Torturé et son amertume sans mesure.
Et tu seras vaincu, démon. Un jour, en sortant d'un obsédé, tu m'as dit : "J'attends pour te vaincre que tu sois une loque de chair sanglante". Mais Moi, je te réponds : "Tu ne m'auras pas. Je vaincs. Ma fatigue était sainte, ma cause est auprès de mon Père. Lui défend l'œuvre de son Fils et il ne permettra pas que mon esprit fléchisse".
Père, je te dis, dès maintenant je te dis pour cette heure atroce : "Entre tes mains j'abandonne mon esprit".
Jean, ne me quitte pas... Vous, allez. Que la paix du Seigneur soit là où Satan n'est pas l'hôte. Adieu. »
Tout prend fin.

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Message par Grosjean Sam 7 Mar 2009 - 22:51

Mardi 2ème semaine de Carême (12ème jour)(suite)
"L'holocauste parfait c'est d'aimer comme nous-mêmes ceux qui nous persécutent et ne pas avoir de rancœur"


15. LE MERCREDI D'AVANT PAQUE :
I. LE JOUR

Jésus entre au Temple encore plus bondé que les jours précédents. Il est tout en blanc aujourd'hui, dans son vêtement de lin.
C'est une journée étouffante.
Il va adorer dans l'Atrium des Israélites, suivi d'un cortège de gens, alors que d'autres ont déjà pris les meilleures places sous les portiques, et la plupart sont des gentils, qui ne pouvant aller au-delà de la première cour, au-delà du Portique des Païens, ont profité du fait que les hébreux ont suivi le Christ pour prendre des places de faveur.
Mais un groupe bien nombreux de pharisiens les dérange. Ils ont toujours leurs façons arrogantes et se fraient un chemin, de force, pour s'approcher de Jésus penché sur un malade. Ils attendent qu'il l'ait guéri, puis ils envoient près de Lui un scribe pour l'interroger.
En réalité, il y avait entre eux une brève discussion parce que Joël, dit Alamot, voulait aller interroger le Maître. Mais un pharisien s'y oppose, et d'autres le soutiennent en disant : « Non. Il est connu que tu es du parti du Rabbi, bien que tu agisses secrètement. Laisse aller Urie ... »
« Urie, non » dit un autre jeune scribe que je ne connais pas du tout. « Urie a trop d'âpreté quand il parle. Il exciterait la foule. J'y vais, moi. »
Et sans écouter davantage les protestations des autres, il va près du Maître juste au moment où Jésus congédie le malade en lui disant : « Aie foi. Tu es guéri. La fièvre et la souffrance ne reviendront jamais plus. »
« Maître, quel est le plus grand des commandements de la loi ? »
Jésus, qui l'avait derrière Lui, se retourne et le regarde. Un doux sourire lumineux éclaire son visage et puis il lève la tête, car il a la tête penchée à cause du scribe qui est de petite taille et qui de plus reste penché pour Lui rendre honneur. Jésus tourne son regard sur la foule, il fixe le groupe des pharisiens et docteurs et il aperçoit le visage pâle de Joël à demi-caché derrière un pharisien gros et richement vêtu. Son sourire s'accentue. C'est comme une lumière qui va caresser le scribe honnête. Puis il rabaisse la tête pour regarder son interlocuteur et lui répond : « Le premier de tous les commandements est : "Ecoute, ô Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces". C'est le premier et suprême commandement. Le second ensuite est semblable à celui-ci : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Il n'y a pas de commandements plus grands que ceux-ci. Ils renferment toute la Loi et les prophètes. »
« Maître, tu as répondu avec sagesse et avec vérité. Il en est ainsi. Dieu est unique et il n'y en a pas d'autre en dehors de Lui. L'aimer de tout son propre cœur, de toute sa propre intelligence, de toute son âme et de toutes ses forces, et aimer le prochain comme soi-même a beaucoup plus de valeur que tous les holocaustes et tous les sacrifices. J'en suis tout à fait persuadé quand je médite les paroles de David : "A Toi ne plaisent pas les holocaustes ; le sacrifice à Dieu, c'est l'esprit contrit". »
« Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu car tu as compris quel est l'holocauste qui est agréable à Dieu. »
« Mais quel est l'holocauste le plus parfait ? » demande vite et à voix basse le scribe, comme s'il disait un secret.
Jésus rayonne d'amour en laissant tomber cette perle dans le cœur de celui qui s'ouvre à sa doctrine, à la doctrine du Royaume de Dieu, et il lui dit, en se penchant sur lui : « L'holocauste parfait c'est d'aimer comme nous-mêmes ceux qui nous persécutent et ne pas avoir de rancœur. Celui qui fait cela, possédera la paix. Il est dit : les doux posséderont la Terre et ils jouiront de l'abondance de la paix. En vérité je te dis que celui qui sait aimer ses ennemis atteint la perfection et possède Dieu. »
Le scribe le salue respectueusement et s'en retourne vers son groupe qui lui reproche à voix basse d'avoir loué le Maître, et ils lui disent avec colère : « Que Lui as-tu demandé secrètement ? Es-tu aussi par hasard séduit par Lui ? »
« J'ai entendu l'Esprit de Dieu parler sur ses lèvres. »
« Tu es un sot. Crois-tu peut-être qu'il est le Christ ? »
« Je le crois. »
« En vérité, d'ici peu nous verrons vides les écoles de nos scribes et eux s'en aller errants derrière cet homme. Mais d'où vois-tu en Lui le Christ ? »
« D'où, je ne sais pas. Je sais que je sens que c'est Lui. »
« Fou ! » Ils lui tournent le dos, fâchés.
Jésus a observé le dialogue et quand les pharisiens passent devant Lui en groupe serré pour s'en aller fâchés, il les appelle pour leur dire : « Ecoutez-moi. Je veux vous demander quelque chose. D'après vous, que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il le fils ? »
« Ce sera le fils de David » répondent-ils, en marquant le « sera », car ils veulent Lui faire comprendre que Lui pour eux n'est pas le Christ.
« Et comment donc David, inspiré par Dieu, l'appelle-t-il : Seigneur, en disant : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : `Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'ai fait de tes ennemis l'escabeau de tes pieds' " ? Si donc David appelle le Christ : Seigneur, comment le Christ peut-il être son fils ? »
Ne sachant que répondre ils s'éloignent en remâchant leur poison.
Jésus se déplace du lieu où il était, tout envahi par le soleil, pour aller plus loin où se trouvent les bouches du Trésor, près de la salle du Gazophilacium. Ce côté, encore à l'ombre, est occupé par des rabbis qui pérorent avec de grands gestes adressés à leurs auditeurs hébreux dont le nombre augmente de plus en plus, comme ne cesse d'augmenter l'affluence des gens vers le Temple, à mesure que les heures passent.
Les rabbis s'efforcent de démolir par leurs discours les enseignements que le Christ a donnés les jours précédents ou le matin même. Et plus ils élèvent la voix, plus ils voient augmenter la foule des fidèles. En effet le lieu, bien que très vaste, fourmille de gens qui vont et viennent en tous sens...
Jésus me dit : « Insère ici la vision de l'obole de la veuve (19 Juin 44) corrigée comme je te l'indiquerai. » Ensuite, la vision continue.
19 Juin 1944.
C'est seulement aujourd'hui, et avec insistance, que je vois apparaître la vision suivante.
Au début, je ne vois que des cours et des portiques que je reconnais appartenir au Temple et Jésus, qui semble un empereur tant il est solennel dans son vêtement rouge vif et son manteau rouge aussi, mais plus foncé, appuyé à une énorme colonne carrée qui soutient un arc du portique.
Il me regarde fixement. Je me perds à le regarder jouissant de Lui que depuis deux jours je ne voyais ni n'entendais. La vision se prolonge ainsi longtemps, et tant qu'elle dure ainsi, je n'écris pas, car c'est ma joie. Mais maintenant que je vois la scène s'animer, je comprends qu'il y a autre chose et j'écris.
L'endroit se remplit de gens qui vont et qui viennent dans tous les sens. Il y a des prêtres et des fidèles, des hommes, des femmes et des enfants. Les uns passent, d'autres s'arrêtent, écoutent les docteurs, d'autres qui mènent des agneaux ou portent des colombes se dirigent vers d'autres endroits, peut-être pour les sacrifier.
Jésus reste appuyé à sa colonne, il regarde et ne parle pas. Par deux fois même il a été interrogé par les apôtres et il a fait signe que non, mais il n'a pas parlé. II observe avec beaucoup d'attention et, d'après son expression, il semble juger ceux qu'il regarde. Son regard et tout son visage me rappelle l'aspect que je Lui ai vu dans la vision du Paradis, quand il jugeait les âmes dans le jugement particulier. Maintenant, naturellement, c'est Jésus, Homme ; là-haut, c'était Jésus Glorieux, et donc encore plus imposant. Mais les changements d'expression du visage, qui observe fixement, sont les mêmes. Il est sérieux, scrutateur, mais si parfois il est d'une sévérité à faire trembler le plus effronté, parfois aussi il est si doux, d'une tristesse souriante, que son regard paraît une caresse.
Il semble ne rien entendre, mais il doit tout écouter. En effet, quand d'un groupe éloigné de quelques mètres, rassemblé autour d'un docteur, s'élève une voix nasillarde qui proclame : « Plus que tout autre commandement est valable celui-ci : que tout ce qui est pour le Temple aille au Temple. Le Temple est au-dessus du père et de la mère et si quelqu'un veut donner à la Gloire du Seigneur tout ce qu'il a, il peut le faire et en sera béni car il n'y a pas de sang ni d'affection supérieure au Temple » Jésus tourne lentement la tête dans cette direction et regarde d'un air... dont je ne voudrais pas qu'il s'adresse à moi.
Il paraît regarder l'ensemble. Mais quand un petit vieux tremblant s'apprête à gravir les cinq marches d'une espèce de terrasse qui est près de Jésus, et semble conduire à une autre cour plus intérieure, et pointe son bâton et tombe presque en s'empêtrant dans son vêtement, Jésus allonge son long bras, le saisit et le soutient et ne le laisse que quand il le voit en sûreté. Le petit vieux lève son visage ridé, regarde son grand sauveur et murmure une parole de bénédiction, et Jésus lui sourit et caresse sa tête à moitié chauve. Puis il revient contre sa colonne et s'en détache encore une fois pour relever un enfant qui glisse de la main de sa mère et tombe à plat ventre, et tombe justement à ses pieds, en pleurant, contre la première marche. Il le relève, le caresse, le console. La mère, confuse, remercie. Jésus lui sourit aussi et lui rend le petit.
Mais il ne sourit pas quand passe un pharisien bouffi d'orgueil, ni non plus quand passent en groupe des scribes et d'autres dont je ne sais pas qui ils sont. Ce groupe salue avec de grands gestes et des courbettes. Jésus les regarde si fixement qu'il semble les transpercer, et salue mais sans chaleur. Il est sévère. Un prêtre aussi passe et ce doit être un gros bonnet parce que la foule s'écarte et le salue, et lui passe fier comme un paon. Jésus lui donne un long regard, un regard tel que celui-ci, qui pourtant est plein d'orgueil, baisse la tête. Il ne salue pas, mais il ne résiste pas au regard de Jésus.

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Message par P4572 Sam 7 Mar 2009 - 23:06

Quelle est belle, quelle est sûre et quelle est forte l'autorité de Jésus !

O comme nous avons besoin de lui,

Mon âme a soif de toi Seigneur !

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