Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Exerçons la miséricorde
Préparons-nous à Pâques, en demandant à Dieu de recevoir sa miséricorde pour la répandre autour de nous.
« Le Seigneur dit dans l’Évangile de saint Jean : « Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres ». Et on lit dans la lettre de cet Apôtre : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour ».
Que les fidèles scrutent donc leur âme et discernent par un examen loyal les sentiments profonds de leur cœur. S’ils découvrent que leur conscience a en réserve des fruits de charité, ils peuvent être certains que Dieu est en eux ; et pour se rendre de plus en plus accueillants à un tel hôte, qu’ils se dilatent par les œuvres d’une miséricorde inlassable.
En effet, si Dieu est amour, la charité ne doit pas avoir de bornes, car la divinité ne peut s’enfermer dans aucune limite.
Toutes les époques conviennent, mes bien-aimés, pour pratiquer le bien de la charité ; cependant les jours présents nous y invitent plus spécialement. Ceux qui désirent recevoir la Pâque du Seigneur avec une âme et un corps sanctifiés doivent s’efforcer surtout d’acquérir cette perfection, qui renferme en elle toutes les vertus et qui couvre une multitude de péchés.
Et c’est pourquoi, sur le point de célébrer ce mystère qui dépasse tous les autres, par lequel le sang de Jésus Christ a effacé toutes nos iniquités, préparons en premier lieu des sacrifices de miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a octroyé, donnons-le, nous aussi, à ceux qui ont péché contre nous. ~
Il faut aussi que notre libéralité se montre plus bienfaisante envers les pauvres et ceux qui sont accablés par toutes sortes de malheurs, afin que de nombreuses voix rendent grâce à Dieu, et que le réconfort donné aux indigents vienne recommander nos jeûnes. Aucune générosité de la part des fidèles ne réjouit Dieu davantage que celle qui se prodigue en faveur de ses pauvres; et là où il rencontre un souci de miséricorde, il reconnaît l’image de sa propre bonté.
Ne craignons pas d’épuiser nos ressources par de telles dépenses, car la bonté elle-même est une grande richesse, et les largesses ne peuvent manquer de fonds, là où c’est le Christ qui nourrit et qui est nourri. Dans toute cette activité intervient la main qui augmente le pain en le rompant, et le multiplie en le distribuant.
Celui qui donne, qu’il soit tranquille et joyeux, car il aura le plus grand bénéfice quand il aura gardé pour lui le minimum. Comme dit saint Paul : « Celui qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourriture multipliera aussi vos semences et fera croître les fruits de votre justice » dans le Christ Jésus notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen. »
Saint Léon le Grand (pape de 440 à 461), Homélie « Soyez les imitateurs de Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés... »
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Marie, lien de toute prière
En cette Solennité de l’Annonciation du Seigneur, recevons de la Vierge Marie cette grâce de l’abandon à la volonté divine.
« Comment cela peut-il se faire, puisque je ne connais point d’homme ? » Frères et sœurs, au risque d’étonner certains d’entre vous, cette fête n’est pas une fête de la Vierge Marie. Elle n’a jamais été comprise dans le calendrier liturgique comme une fête de Marie.
La plupart du temps nous parlons de la fête de l’Annonciation, mais ce n’est pas la fête de l’Annonciation. C’est la fête de l’Annonciation de l’Incarnation du Seigneur, c’est donc une fête du Seigneur. Aujourd’hui, c’est une fête du Christ. Vous allez me dire que je coupe les cheveux en quatre, mais c’est très important et vous allez voir pourquoi.
Ce qu’on veut célébrer aujourd’hui, c’est effectivement le mystère de l’Incarnation. On pense que c’est Noël qui est la fête de l’Incarnation, mais Noël c’est la fête de la Nativité du Seigneur qui est déjà incarné. Le Christ, dès qu’il prend chair dans le sein de la vierge Marie fait partie de notre humanité. On n’attend pas qu’il naisse pour le célébrer comme membre de la communauté humaine, il l’est déjà dès qu’il est incarné. Et l’incarnation, c’est aujourd’hui.
Il y a deux choses importantes à comprendre. La première, c’est que Jésus n’a pas de père terrestre. Dans l’Antiquité, et encore aujourd’hui, notre identité c’est « fils de un tel », et on nomme d’abord le père. C’est donc « fils de » cet homme-là qui est le père. Or précisément quand nous célébrons l’Annonciation du Seigneur, on veut dire qu’il n’y a pas eu d’intervention d’homme. Il y a Marie, l’Ange qui annonce et il y a Dieu le Père. C’est le Père qui est le principe de l’existence humaine de Jésus de Nazareth. Il n’a pas d’autre Père que celui-là. On accorde à Joseph le rôle de père nourricier ou encore le rôle de celui qui transmet la lignée davidique et la fonction messianique, mais il n’est pas père, c’est fondamental.
Ce qu’on veut célébrer aujourd’hui, c’est le fait que Jésus entre dans l’humanité mais pas exactement comme nous. Il n’entre pas dans l’humanité par l’amour d’un homme et d’une femme. Il n’entre pas dans l’humanité par l’initiative d’un homme qui rend féconde une femme. C’est Dieu lui-même qui le fait. Si une chose est essentielle et fondamentale dans notre foi au Christ, Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Fils de Dieu, c’est cela d’abord. De ce point de vue-là la fête que nous célébrons aujourd’hui, l’Annonciation de l’Incarnation montre que le véritable artisan de l’existence de Jésus dans le monde, c’est la volonté du Père. C’est la volonté du Père par l’Esprit Saint qui a rendu Marie féconde. Comment cela s’est-il passé ? C’est un autre problème, nous ne le saurons jamais, c’est un mystère, de ce point de vue-là je pense que c’est le seul être au monde à qui c’est arrivé.
La deuxième chose, c’est que cette Incarnation pour qu’elle soit incarnation, c’est-à-dire entrée dans la vie humaine, il faut qu’il y ait un élément humain. C’est ici que Marie et son existence prend tout son sens. Le lien entre le Christ membre de l’humanité et tous les autres membres de l’humanité y compris la vierge Marie elle-même, c’est le corps de Marie. C’est parce que Jésus prend chair dans le corps et la chair de Marie qu’il est lié à notre chair et à notre condition humaine. Ici, l’être même de Marie c’est le lien charnel entre le Fils éternel de Dieu et l’humanité. Nous sommes liés au Christ par notre chair humaine mortelle, qui est de la même chair que celle de la vierge Marie, et qui est de la même chair que celle de Jésus qu’il a reçue de la vierge Marie. Le rôle de la vierge Marie n’est pas d’être source, mais il est d’être lien. C’est l’intuition fondamentale de toute la réflexion sur la vierge Marie, c’est qu’elle n’est pas source, c’est Dieu le Père qui est source, mais elle est lien parce qu’en acceptant dans sa chair de donner la chair à Jésus au Fils éternel de Dieu, elle devient le lien du Christ incarné avec tous les autres membres de l’espèce humaine.
C’est cela la base de tout ce qu’on a appelé la mariologie, un nom savant qui désigne le discours théologique sur la vierge Marie, et ce que l’on doit approfondir dans le mystère de Marie, c’est son rôle de lien. Elle est celle par la chair de laquelle le lien se fait entre nous et le Christ. Le lien humain de chair et de sang que nous avons avec le Christ, passe par la vierge Marie. C’est pour cela que par la suite, on a développé tous les grands thèmes en théologie : l’intercession de Marie, la médiation de toute grâce, tout cela vient de là. Dans tous les cas ce n’est pas pour faire de Marie un principe de grâce, une source de grâces, elle est pleine de grâce, mais elle n’est pas source de grâce. On veut simplement dire qu’elle est le lien entre la réalité concrète de l’humanité du Sauveur et de la réalité concrète de notre propre humanité.
C’est pour cette raison que nous prions « par elle », et quand nous la prions, c’est pour que par le lien de sa chair qui par la suite a été ressuscitée et exaltée dans la gloire dans l’Assomption, que le lien se fasse entre nous et la chair du Christ ressuscité.
Frères et sœurs, je crois que cette célébration de l’Annonciation de l’Incarnation du Seigneur doit pouvoir nous aider à reconsidérer le fait que Marie n’est pas une sorte de source secondaire du salut. Le problème n’est pas là. Tout ce qu’elle est, elle l’est comme lien tel que Dieu le Père l’a voulu pour son Fils. C’est essentiel, fondamental, c’est cela d’abord.
Que cela nous confirme et nous affine dans la prière au Christ avec Marie pour que nous ne confondions pas les plans.
Marie n’est pas le but de notre prière, ce serait la pire injure à lui faire, mais elle est celle qui fait le lien de toute prière, de toute grâce avec la chair du Christ qu’elle a enfanté. »
Frère Daniel Bourgeois, Homélie sur l’Annonciation, fête du Christ, Paroisse Saint-Jean-de-Malte, Aix-en-Provence
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de Mgr Pascal Ide
Et si l’on parlait patriotisme…
Et si l’on parlait de notre patrie, la France ? Mais quel rapport avec le dimanche des Rameaux, que nous célébrons dimanche? Pour le comprendre, je vous propose d’abord trois petits exercices.
Premier exercice. En lisant la première phrase, en lisant le mot « patrie », que ressentez-vous ? Je dis bien « ressentez » et non pas « pensez ». Quelle émotion surgit en vous ? Souffrance, espérance, reconnaissance ? Peut-être un peu des trois ? Peut-être une autre.
Deuxième exercice : qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique – vous savez ce trésor entreposé sur une étagère de votre bureau ? Une surprise vous attend. Le Catéchisme parle de l’amour de la patrie lorsqu’il traite du quatrième commandement : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12) et non pas, par exemple, dans les commandements qui ont trait à la justice, comme le septième. Pourquoi ?
Les trois premiers commandements éclairent notre relation à Dieu. Le quatrième, lui, « indique l’ordre de la charité [envers le prochain]. Dieu a voulu qu’après Lui, nous honorions nos parents à qui nous devons la vie et qui nous ont transmis la connaissance de Dieu ». Et il étend cet honneur et ce respect à « tous ceux que Dieu, pour notre bien, a revêtus de son autorité ». S’il « s’adresse expressément aux enfants dans leurs relations avec leurs père et mère, […] il concerne également les rapports » et les « devoirs […] des citoyens à l’égard de leur patrie » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2197-2199).
Une telle parole sera peut-être difficile à entendre par certains qui estiment que les représentants de la patrie, l’autorité politique, ne sont aujourd’hui pas dignes d’honneur et de respect. J’ouvre pour vous un autre livre, la Somme de théologie de saint Thomas d’Aquin. Celui-ci rapproche aussi l’attitude envers ses parents et l’attitude envers son pays. Il vaut la peine d’entendre la raison. Je traduis littéralement : « Les parents et la patrie sont les principes de notre être et de notre gouvernement : par les parents et en dans la patrie, nous sommes nés et nous sommes nourris » (II-IIae, q. 101, a. 1).
Tout en les distinguant, l’Aquinate ne sépare pas nos parents et notre pays : des deux nous avons reçu. Et beaucoup reçu : si les premiers nous ont fait naître, tous deux nous « nourrissent », nous éduquent. Ainsi, le patriotisme n’a rien à voir avec un nationalisme étroit, c’est la piété filiale étendue à sa patrie. Souvent à notre insu, notre pays comme nos parents, ont joué et jouent un rôle immense et vital. Ne pensons pas trop vite à telle ou telle loi inique, ne nous polarisons pas sur le comportement désordonné de tel ou tel politique. Faisons d’abord mémoire de tout ce que nous avons reçu de notre patrie, à commencer par la langue française, notre riche histoire, nos œuvres d’art, nos paysages, nos institutions religieuses, etc. Et rien de tout cela ne serait sans la médiation des pouvoirs publics, sans le service souvent humble et efficace assuré par les communautés locales et régionales, sans une autorité qui, représentant la France, assure l’unité et un minimum de paix. Il suffit d’avoir visité certains pays dérégulés pour voir combien la défaillance radicale du politique entraîne toute la culture et jusqu’à la nature dans le chaos.
Certains résisteront encore, car ils souffrent trop de l’évolution de notre pays qui, pour eux, rime avec trahison. Ici, l’argumentation est utile, la méditation l’est encore davantage. Pour cela, je vous propose un troisième exercice. Il permettra de répondre aussi à une objection : en déplaçant et en élargissant le sens du patriotisme, ne suis-je pas en train de le transformer en une vertu passéiste ? Cet exercice est inspiré par ce que saint Ignace de Loyola estimait être le couronnement de ses Exercices spirituels : « la contemplation pour éveiller en nous l’amour spirituel » (n. 230-237). Appliquons-le à notre sujet et, pourquoi pas, faisons-en l’objet de notre prière aujourd’hui, cette semaine : « contemplation pour éveiller [ou réchauffer] en nous l’amour de la France ».
1. Me rappeler les bienfaits que je dois à mon pays, énumérer les dons particuliers que j’en ai reçus et que je reçois, peser intérieurement l’amour qui en est la source.
2. Ceci très bien considéré, je rentrerai en moi-même et je me demanderai quel doit être mon rôle et ce que je répondrai en retour et avec quel amour, par exemple dans une intercession fidèle, par une parole qui, sans perdre son sens critique (mais est-ce envisageable pour un Français ?!), n’oublie pas tout le bien qu’il doit à son pays. Rien de moins nostalgique et misonéiste que l’amour de notre pays !
Alors, quelle relation avec le dimanche des Rameaux ? « La turba è mobile », « la foule est changeante »… La liturgie de ce jour nous fait méditer sur un fait cruel : celui qu’elle acclame, demain elle demandera sa crucifixion. Peu importe ici que ce soit ou non les mêmes personnes qui louent et hurlent à la mort (cf. Joseph Ratzinger Benoît XVI, Jésus de Nazareth, II, p. 21-22). La foule, c’est-à-dire moi. Avant d’être aveugle, elle est, je suis amnésique, donc ingrat(e).
Ici, nous ne sommes plus seulement dans l’ordre de la justice ou de la piété, mais dans l’ordre de l’amour. « L’amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2239).
Pascal Ide
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Mgr Pascal Ide
Mgr Pascal Ide est prêtre du diocèse de Paris et membre de la communauté de l’Emmanuel. Actuellement, il partage son temps entre le séminaire de Bordeaux et une mission de formation pour la communauté de l’Emmanuel.
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maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation d’un moine du Barroux
Qu’est-ce qui peut encore nous rendre espérance pour la France ?
Qui peut dire ce que sera demain ? « L’avenir est à Dieu ! » répond le poète. Et Dom Gérard précisait : « Tant qu’il y aura des moines pour prier, des prêtres pour prêcher et administrer les sacrements, des fidèles pour transmettre la vie et la foi, des chrétiens ouvriers, paysans, soldats, des militants et des hommes politiques pour défendre et rebâtir, une chrétienté nouvelle restera possible. Le royaume de Dieu est comme une toute petite graine qui pousse lentement, mais elle peut devenir un grand arbre où viendront se percher les oiseaux du ciel. »
Dans l’enfer des tranchées, le Père Doncœur se trouvait aux côtés des soldats qui allaient mourir, pour les confesser, les communier, les brancarder et de sa voix douce et chaleureuse les aider à partir pour le ciel, pendant qu’ils mouraient entre ses bras. Une nuit, on lui amène un petit lieutenant qui venait de monter à l’assaut à la tête de sa section. Il s’appelait Del. Une rafale de mitrailleuse l’avait fauché : « Râlant déjà il allait mourir. Mais dans le cauchemar de la fièvre, au milieu de mes prières il se redressait et criait “Allons les petits gars !… ça suit ?…” Alors, me penchant vers lui, je lui dis à l’oreille : “Oui, oui, Del, dormez doucement, ça suit !”
L’audace des héros, la ténacité et le courage des paysans et des artisans qui ont fait la France, l’intelligence des ingénieurs, le génie des artistes, nous invitent à ne pas sombrer dans un morne abattement. Mais plus que tout c’est la foi des saints qui nous invite à l’espérance : « la France aurait pu faire l’économie des héros et des génies, elle n’aurait pu se passer de ses saints » (Pourrat).
Et parmi ses saints, dom Gérard aimait tout particulièrement saint Bernard, dont la doctrine tient en un mot : Jésus. « Ce que j’ai toujours à la bouche, comme vous le savez, ce que j’ai toujours dans le cœur, comme Dieu le sait, ce que sans cesse j’écris comme il apparaît dans mes œuvres, ce qui fait ma philosophie la plus profonde, c’est Jésus et Jésus crucifié. »
Saint Bernard en tire une sorte de règle de vie, capable d’inspirer tous ceux qui veulent reconstruire une France chrétienne :
« Veux-tu ne pas être entraîné par le désir de la gloire du monde ? [on dirait aujourd’hui la volonté de puissance]. Eh bien ! que le Christ-Jésus —la sagesse même— te soit plus que toute douceur.
Veux-tu n’être pas trompé par l’esprit de mensonge ? [on dirait aujourd’hui par les idéologies, les fausses doctrines, le faux humanisme]. Que le Christ —la vérité même— soit ta lumière!
Veux-tu n’être pas vaincu par l’adversité ? [on dirait aujourd’hui par le découragement ou le désespoir]. Que le Christ, vertu de Dieu, devienne ta force! »
« Je crois, ajoutait Dom Gérard, qu’il faut chercher à donner à nos élites une grande doctrine mystique capable de chasser tous les désespoirs, en faisant ressortir la dignité de l’homme créé par Dieu et racheté par le Christ. C’est l’idée que Jean-Paul II rappelle sans cesse : Jésus-Christ unique Sauveur du monde. C’était déjà l’idée de saint Pie X : Tout restaurer dans le Christ. »
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Un moine du Barroux
L’abbaye Sainte-Madeleine suit la règle de saint-Benoît qui se résume par la devise : « Prie et travaille ».L’abbaye a été fondée par Dom Gérard Calvet en 1970. Elle compte aujourd’hui 53 moines et a fondé en 2002 le prieuré de Sainte-Marie de la Garde qui compte 16 moines.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de Mgr Aillet
« Il y a grande pitié au Royaume de France », disait Jeanne d’Arc ! Sans céder au pessimisme, nous pouvons être à juste titre troublés devant la crise que traversent nos sociétés de vieille tradition chrétienne gagnées par la sécularisation, où l’on vit comme si Dieu n’existait pas et où règne « la dictature du relativisme ». On y assiste à des poussées de violence aveugle qui se répandent de manière inquiétante, sous l’effet d’une culture immanentiste qui a rejeté toute transcendance et qui fait le lit du fondamentalisme religieux ou du nihilisme le plus destructeur. Comme le Pape François l’a déclaré devant le Parlement européen : « C’est l’oubli de Dieu et non sa glorification qui engendre la violence ». On peut à bon droit être sensible aussi à la crise de l’Eglise que le Pape Benoît XVI mettait au compte de ce qu’il appelait le « Concile des medias » qui a souvent supplanté le vrai Concile Vatican II, c’est-à-dire le Concile des Pères, qui ne peut être reçu que dans la foi et qui a sans doute porté aussi de nombreux fruits dans la vie de l’Eglise depuis cinquante ans. Cependant, à partir d’une interprétation d’ordre politique, le Concile des medias, affirmait notre Pape émérite lors de sa dernière rencontre avec le Clergé de Rome, « a créé tant de calamités, tant de problèmes, réellement tant de misères : séminaires fermés, couvents fermés, liturgie banalisée… » (14 février 2013). D’où le découragement de beaucoup face à l’avenir.
La France, Fille aînée de l’Eglise, est appelée depuis l’interpellation du Bourget par le Pape Jean Paul II, lors de son premier voyage apostolique dans notre pays, à un sérieux examen de conscience. C’est d’abord vrai de l’Etat laïque, qui tend à imposer une laïcisation radicale de la société, en reniant les racines chrétiennes de notre culture. Une société sans mémoire est une société sans avenir ! Et cette amnésie volontaire n’est pas sans effet boomerang aujourd’hui. Mais c’est vrai aussi de la communauté ecclésiale qui s’est parfois repliée sur son fonctionnement, et qui, selon une interprétation politique de la vie de l’Eglise, donne une importance démesurée à la « sacra potestas », jusqu’à s’enliser dans des querelles de pouvoir qui finissent par paralyser tout élan apostolique. Sans compter l’« apostasie silencieuse » qui gagne parfois nos rangs, selon les mots de saint Jean Paul II.
Ce sont les impasses auxquelles nous sommes confrontés et qui nous laissent souvent démunis et impuissants. Nous lancerons-nous tête baissée dans l’action politique, dans un esprit de revanche et de reconquête ? Et si, en contemplant le Christ crucifié, en ce Vendredi-Saint, nous n’envisagions pas une autre stratégie, sinon plus efficace à vues humaines, en tout cas plus féconde ? Lorsque les foules acclamaient Jésus entrant triomphalement dans la Ville de Jérusalem, aux cris de « Hosanna au Fils de David » et « Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur », elles avaient la naïveté de croire qu’il profiterait de ce soulèvement populaire pour expulser l’occupant romain et rétablir la Royauté temporelle en Israël. Mais ce n’était pas son intention : l’acclamation des foules, qu’il avait lui-même suscitée, avait pour but d’annoncer prophétiquement sa victoire sur le Mal de la souffrance et de la mort. Déterminé, « le visage dur comme pierre » (Is 50, 7), il entrait librement dans sa passion, sûr de sa Résurrection. Il devait s’offrir en sacrifice d’expiation pour relever le monde épuisé par le péché et réconcilier les hommes avec Dieu et entre eux.
Je ne dis pas que la situation de la France défigurée d’aujourd’hui et amputée de son âme chrétienne, n’ait pas besoin d’un engagement politique renouvelé. Mais, comme l’affirmait Marthe Robin, « l’action déborde de la prière ». Le relèvement de la France exige d’abord des fils de l’Eglise qu’ils s’engagent résolument à prier, à se laisser attirer dans l’offrande d’amour du Christ et à faire miséricorde. C’est la leçon du Vendredi-Saint !
« Toute la prière des hommes vers Dieu et toute la réponse de Dieu aux hommes passent par la croix du Christ », écrivait le Cardinal Journet. La France a besoin de notre prière, pas une prière à la légère, mais une « prière de lutte », celle qui rejoint « le grand cri et les larmes » du Christ sur la croix, intercédant solennellement pour les pécheurs : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ! C’est la grande prière universelle da la liturgie du Vendredi Saint que nous faisons nôtre intensément. Toutes ces impasses nous les confions dans la foi au Christ crucifié et ressuscité, sûrs que c’est dans son Mystère pascal que s’ouvrira pour nous un passage, une Pâque d’Espérance ! Et nous savons que sa prière a été exaucée, en raison de son obéissance ! Nous aussi, nous voulons entrer dans l’obéissance du Christ, « lui qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix » (Ph 2, , en unissant à son sacrifice, par notre communion eucharistique, toute notre vie, à commencer par nos épreuves, celles par lesquelles « nous continuons dans notre chair, ce qui manque aux souffrances du Christ pour son Corps qui est l’Eglise » (Col 1, 24). Là nous nous laissons attirer dans son offrande d’amour, en communion étroite avec tous ceux qui souffrent pour le Nom de Jésus. Je pense à ces chrétiens d’Orient, en particulier ceux que j’ai visités dans les camps de réfugiés d’Erbil : menacés de mort, expulsés, dépossédés par les Islamistes, ils vivent dans une précarité et une peur qui font particulièrement honte à la France qui avait un devoir de les protéger ; et pourtant, ils n’éprouvent pas de colère contre Dieu, ils pardonnent même à leurs ennemis, ils n’ont pas renié leur foi : « Ils m’ont tout pris », me disait ce Chaldéen réfugié à Erbil, ajoutant dans un large sourire : « mais il y une chose qu’ils ne m’ont pas prise, c’est la foi, car Jésus est Sauveur ! ». Et n’oublions pas la miséricorde ! La limite posée par Dieu au Mal qui se déploie dans le monde, aux idéologies du Mal qui continuent sous des formes larvées à défigurer la dignité de la personne humaine, c’est précisément la Miséricorde. Avec la neuvaine de sainte Faustine qui commence en ce Vendredi-Saint, nous implorerons la Miséricorde du Seigneur pour la France : « Que Dieu nous prenne en pitié et nous bénisse ! ».
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Mgr Aillet
Né le 17 avril 1957 à Parakou (Bénin), Mgr Aillet entre au séminaire de Gênes en Italie au titre de la communauté Saint-Martin. Ordonné prêtre le 3 juillet 1982, il est consacré évêque du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron le 30 novembre 2008.
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
MAXKOLBE !
Je te le dois cher frère. Je sais que tu as beaucoup à faire sur ce forum entre autres choses
sans aucun doute...
Pardonne-moi, de mon côté je ne ne peux plus assurer les postes comme avant.
Cependant grâce à ce beau travail que tu fais sur ce fil en partageant généreusement
de ton temps tu te fais instrument de la grâce d'Espérance pour nous tous.
Je ne te connais pas vraiment mais tes postes sur ce forum nous révèlent que l'Esprit
Saint resplendit de mille feux en toi et nous éclaire.
Que Dieu te bénisse et te garde toujours dans sa Grâce sanctifiante.
Permets-moi de te dire petit frère avec reconnaissance que je t'aime, ta soeur
dans le Christ, Lumen
Je te le dois cher frère. Je sais que tu as beaucoup à faire sur ce forum entre autres choses
sans aucun doute...
Pardonne-moi, de mon côté je ne ne peux plus assurer les postes comme avant.
Cependant grâce à ce beau travail que tu fais sur ce fil en partageant généreusement
de ton temps tu te fais instrument de la grâce d'Espérance pour nous tous.
Je ne te connais pas vraiment mais tes postes sur ce forum nous révèlent que l'Esprit
Saint resplendit de mille feux en toi et nous éclaire.
Que Dieu te bénisse et te garde toujours dans sa Grâce sanctifiante.
Permets-moi de te dire petit frère avec reconnaissance que je t'aime, ta soeur
dans le Christ, Lumen
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
C'est moi qui te remercie chère @Lumen pour avoir posté avec ferveur et élégance toutes ces belles méditations agrémentés de tes belles images et commentaires éclairés. Le Seigneur te le revaudra!
Je tâche tant bien que mal d'être aussi assidu que toi pour cette grande prière qui attire de grandes grâces pour la France et donc pour les Français et donc pour le monde entier!
J'ai aussi posté pas mal des excellentes ressources spirituelles de la Neuvaine sur des fils séparés, histoire de voir si cela suscitait l'intérêt des lecteurs...
Je suis fidèle à cette prière pour la France car je sais la valeur qu'elle a pour le Seigneur, j'ai grande foi dans le pouvoir de la prière. C'est si simple à faire et pourtant.
Sois bénis chère sœur moi aussi je t'aime dans le Christ, je sais que tu œuvres pour Lui sans compter et que tu es un morceau de Son Cœur en ce monde, tu portes Sa Lumière à ceux qui en ont besoin.
Je suis ravi de te retrouver parmi nous quand le temps te le permet et de pouvoir continuer à lire tes beaux messages.
A Bientôt et merci pour ton très gentil message!
Que Dieu veilles sur toi et les tiens
Joyeuses Pâques!
Je tâche tant bien que mal d'être aussi assidu que toi pour cette grande prière qui attire de grandes grâces pour la France et donc pour les Français et donc pour le monde entier!
J'ai aussi posté pas mal des excellentes ressources spirituelles de la Neuvaine sur des fils séparés, histoire de voir si cela suscitait l'intérêt des lecteurs...
Je suis fidèle à cette prière pour la France car je sais la valeur qu'elle a pour le Seigneur, j'ai grande foi dans le pouvoir de la prière. C'est si simple à faire et pourtant.
Sois bénis chère sœur moi aussi je t'aime dans le Christ, je sais que tu œuvres pour Lui sans compter et que tu es un morceau de Son Cœur en ce monde, tu portes Sa Lumière à ceux qui en ont besoin.
Je suis ravi de te retrouver parmi nous quand le temps te le permet et de pouvoir continuer à lire tes beaux messages.
A Bientôt et merci pour ton très gentil message!
Que Dieu veilles sur toi et les tiens
Joyeuses Pâques!
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de Mgr Rey
Au cours de sa visite apostolique en 1980, Jean-Paul II adressait une adjuration pathétique aux chrétiens de France : « France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »
Les peuples, comme les personnes, ont une âme et une vocation à remplir, en toute liberté. Une nation est une famille de familles qui a sa physionomie, son histoire temporelle et spirituelle particulières. L’amour de Dieu est certes le même pour tous les peuples de la surface du globe, même si ces derniers ne Le connaissent pas encore. Mais chacune des nations est aimée d’un amour de prédilection, qui correspond à son « genre de beauté » propre, c’est-à-dire à sa vocation communautaire spécifique.
Le rayonnement de la France à travers le monde s’enracine dans sa vocation chrétienne, source toujours vivante d’une culture riche de poètes et d’écrivains, de philosophes et de théologiens, de penseurs et d’artistes de génie, surgis d’un terreau fécondé par la foi des apôtres et irrigué du sang des martyrs. Notre géographie est recouverte du manteau d’églises, de sanctuaires et de cités, qui souligne combien la foi a embrassé notre histoire.
Cette mémoire chrétienne est pour nous encore référence et espérance pour le futur. Elle est source de responsabilité pour que l’expression de la laïcité et les choix éthiques, sociaux et politiques que notre pays pourra poser dans la construction de cet avenir, n’oublie jamais sa vocation.
Voilà des décennies que l’on annonce la mort de la France. Que ce soit par l’usure du temps, le suicide ou l’assassinat, notre vieux pays vivrait ses derniers instants. Pour certains même, il ne prendrait qu’aujourd’hui conscience de son trépas dissimulé de longue date par des politiciens avides de pouvoir et d’argent. Les vrais amoureux de la France seraient tout aussi convaincus de sa disparition mais n’oseraient le dire pour ne pas désespérer les braves gens. La France comme « société organique » ne serait donc plus : nous ne pourrions qu’en retarder la décomposition, par notamment la défense de sa cellule primordiale, la famille, ou de ce qui reste de sa culture absorbée par la globalisation économique et cyberespace. Quelques fidèles continueraient de s’émerveiller de cet héritage jusqu’à ce que leurs descendants se laissent finalement emporter par l’inéluctable montée du relativisme qui fait le lit du fondamentalisme.
Bien piètre perspective qui hélas, ne manque pas d’éléments de crédibilité ! Quoi qu’il en soit, pouvait-on sérieusement croire à l’immortalité de la France ? Il ne lui a pourtant jamais été promis que les portes de l’Enfer ne prévaudraient pas contre elle, quelles qu’aient été les faveurs innombrables qu’elle reçut depuis son baptême. La question n’est donc pas de savoir si la France est morte ou vive mais si morte ou moribonde, elle pourrait revenir à la vie. En un mot, la France doit-elle craindre la mort ? Oui, comme le Christ a frémi devant l’imminence de sa Passion mais dans l’espérance de la Résurrection.
En crise, non seulement économique et politique, mais aussi morale et spirituelle, la France doit accepter de mourir à elle-même. Elle doit renier une conception de la « liberté au-dessus de toutes les valeurs » qu’elle a enseignée au monde entier : une liberté déifiée au nom de laquelle on s’arroge le droit de blasphémer, de corrompre les intelligences, de dénaturer l’amour humain ou de tuer « légalement » l’enfant et le vieillard. La France doit cesser de regimber sous l’aiguillon et rejoindre l’étendard qu’elle n’aurait jamais du quitter. Nombre de saints et de mystiques, dont bien sûr Jean-Paul II, ont conditionné le renouveau de la France et son relèvement à sa fidélité aux promesses de son baptême.
Le christianisme est l’âme de notre pays mais il s’est laissé depuis longtemps gagner par une profonde acédie qui l’entraîne aujourd’hui dans les pires égarements. Son principe vital s’affaiblissant, le corps naturellement se délite ; mais il se relèverait même du tombeau, si l’âme retrouvait sa ferveur baptismale. Le Salut de notre patrie suppose donc de chacun une conversion concrète et audacieuse, comme nous y appelle aujourd’hui encore l’apôtre Paul : « si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre » (Col., III, 1-2).
Toute résurrection suppose, non pas le rétablissement d’un état antérieur, mais une profonde transformation de l’être jusqu’à son accomplissement. La France doit ainsi renoncer à ce qu’elle fut, pour s’accomplir davantage, à travers les circonstances dramatiques que Dieu permet en vue de ce plus grand bien. A l’image des stigmates du Christ glorifié, nos épreuves, vécues avec courage, dans la foi et l’espérance, seront la gloire de notre patrie transfigurée.
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Mgr Dominique Marie Jean Rey
Dominique Marie Jean Rey, né le 21 septembre 1952 à Saint-Étienne, est un évêque catholique français, évêque de Fréjus-Toulon depuis 2000.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Le Christ est ressuscité !
Le Christ est ressuscité des morts !
Par sa mort il a vaincu la mort !
A ceux qui sont dans les tombeaux ,
Il a donné la vie !
Amen ! Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
Qu'exulte désormais la troupe angélique des cieux !
Que soient célébrés dans l'allégresse les divins mystères,
et que pour la victoire d'un si grand Roi résonne la trompe du Salut !
Que la Terre se réjouisse, irradiée de tant de splendeur et,
illuminée de l'éclat du Roi éternel,
qu'elle perçoive qu'elle a été délivrée des ténèbres sur toute sa surface !
Voici cette nuit dans laquelle le Christ,
en brisant les chaînes de la mort,
est remonté victorieux des enfers.
O heureuse faute, qui nous a valu un tel Rédempteur !
Méditation du Père Jean-Charles Nault
Durant cinquante jours, nous allons célébrer le grand mystère, le fondement de la foi et de l’espérance chrétiennes : Jésus de Nazareth, le Crucifié, est ressuscité d’entre les morts le troisième jour, conformément aux Écritures. L’une des questions les plus angoissantes de l’existence humaine est précisément celle-ci : qu’y-a-t-il après la mort ? À cette énigme, la foi en la Résurrection du Christ nous permet de répondre que la mort n’a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c’est la Vie qui triomphe. Et cette certitude, qui est la nôtre, ne s’appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux.
Mais Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en lui, nous puissions avoir la vie éternelle. En effet, depuis le matin de Pâques, un nouveau printemps d’espérance envahit le monde ; depuis ce jour, notre résurrection est déjà commencée, parce que Pâques n’indique pas simplement un moment de l’histoire, mais le début d’une condition nouvelle : Jésus est ressuscité non pas simplement pour que sa mémoire reste vivante dans le cœur de ses disciples, mais bien pour que lui-même vive en nous et qu’en lui nous puissions déjà goûter la joie de la vie éternelle. « La résurrection n’est ni un mythe, ni un rêve ; ce n’est ni une vision, ni une utopie ; ce n’est pas une fable. C’est un événement unique et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, lui qui, au soir du Vendredi Saint, a été descendu de la Croix et a été enseveli, Jésus est sorti victorieux du tombeau » (Benoît XVI, message de Pâques 2009). Telle est notre foi !
Cette annonce lumineuse de la résurrection du Seigneur vient éclairer toutes les zones d’ombre de notre vie. Nous sommes souvent confrontés, personnellement ou à l’échelle de notre pays, à des épreuves apparemment absurdes, à des situations apparemment sans issue, à des problèmes apparemment sans solution. Mais l’annonce de la Résurrection du Christ vient précisément nous apporter la réponse à nos doutes et à nos interrogations. Elle nous affirme que Dieu vient donner sens à ce qui n’en avait pas, que de l’échec peut jaillir la fécondité, que de la Croix jaillit la vie. Car, comme le proclame la liturgie, « la mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux ; le prince de la vie mourut. Mais, vivant, il règne ». Voilà la nouveauté, qui change l’existence de celui qui l’accueille. Car nous aussi, nous sommes appelés à une extraordinaire nouveauté : celle du choix de la vie, quelle soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Jésus s’est relevé d’entre les morts et il nous appelle, nous aussi, à nous relever, à nous mettre debout, à choisir de vivre, c’est-à-dire d’aimer, de nous donner, de nous oublier. Tel est le secret du vrai bonheur. Tel est le secret de la vraie joie.
Que l’annonce de Pâques se répande dans notre pays, la France, à travers le chant joyeux de l’alleluia ! Chantons-le avec les lèvres, chantons-le surtout avec le cœur et par toute notre vie, par un style de vie radicalement nouveau, c’est-à-dire par une vie simple, humble, donnée et féconde en bonnes actions. Oui, aujourd’hui est un jour nouveau. Ouvrons au Christ les portes de notre cœur.
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Père Jean-Charles Nault
Le Père Jean-Charles Nault, né en 1970, est entré à l’abbaye Saint-Wandrille en 1988. Ordonné prêtre en 1997, il est abbé du monastère depuis 2009. Il est docteur en théologie morale de l’Institut Jean-Paul II (Rome).
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du Père Vincent SAUER
Quand le Seigneur veut sauver la France ou quand Il a un message important à lui donner pour lui rappeler sa vocation, Il passe souvent par un enfant : pendant la guerre de 100 ans, Il suscite en Lorraine une petite fille au cœur pur : Jeanne d’Arc ; quand, au XIXème siècle, la France croit que le Salut vient par la science et que le Ciel n’existe pas, Il envoie sa Maman dans un village des Pyrénées auprès d’une fillette sans instruction : Bernadette ; alors que la France est de nouveau en grand danger en 1947, Notre Dame vient visiter la Touraine pour demander à 4 fillettes de prier pour la France et promettre du bonheur dans les familles.
Depuis la nuit de Noël (et même 9 mois avant !) le Salut vient par un enfant. C’est pourquoi un jour, dans l’Evangile, Jésus a placé un petit enfant au milieu de ses apôtres et a déclaré : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »
Aujourd’hui, cette déclaration de Notre Seigneur doit retentir dans le cœur des français ! Aujourd’hui, c’est au milieu des français que Dieu place un petit enfant !
C’est bien de prier pour la France. Mais cette prière n’aura guère d’effet si les français ne changent pas pour devenir comme des enfants ! Et quand je dis les français, ce ne sont pas les français en général : c’est moi, c’est toi, c’est chacun d’entre nous. Si nous voulons que la France soit de nouveau fidèle à sa vocation de Fille aînée de l’Eglise, c’est tout simple : il nous faut redevenir comme des enfants ! Comme Jeanne, Bernadette, Jacqueline et les autres ! Des enfants au cœur pur et innocent, des enfants au cœur simple et obéissant, des enfants au cœur doux et humble ! Comme cette petite fille irakienne de 10 ans, Maryam de Qaraqosh, dont le témoignage lumineux de simplicité et d’innocence a fait le tour des ondes : « Dieu nous aime tous, pas seulement moi, mais Dieu aime tout le monde ». Et en parlant des membres de l’Etat Islamique qui ont chassé les chrétiens de Qaraqosh : « Je ne leur veux aucun mal. Je souhaite que Dieu leur pardonne. » Et quand le journaliste lui pose la question : « Toi aussi tu leur pardonnes ? » La réponse ne se fait pas attendre : « Oui ! »
Ce n’est pas par une violence plus grande que Jésus a vaincu le mal sur la croix, c’est par la puissance de la sainte enfance ! « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » : voilà une parole sortie tout droit du cœur d’un enfant qui s’adresse à son Père qui est aussi notre Père !
Si nous voulons que quelque chose change en France, il faut certainement prier, mais il faut aussi que nous nous convertissions : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »
Il y a une autre Maryam dont le témoignage est lumineux de simplicité et d’innocence, une Maryam bien plus vivante que vous et moi et que la petite Maryam de Qaraqosh puisqu’elle est entrée dans la Vie le 26 août 1878 et qu’elle va être canonisée par le Pape François le 17 mai prochain : Maryam de Bethléem. Dans une vision du 26 mai 1873, Jésus lui disait : « La France est le centre de mon Cœur. » Et Maryam rappelait à un prêtre quelques années plus tard que la France « a fait trop de bien dans les missions pour que Dieu l’abandonne. » Dieu ne nous abandonnera pas ! Notre cher pays est dans son Cœur ! Que craignons-nous ? Si nous avons peur et manquons d’espérance, alors c’est que nous avons perdu notre cœur d’enfant, que nous ne faisons pas confiance à notre Père et que nous ne sommes pas assez petits pour qu’Il puisse faire son œuvre en nous, en France.
Un jour Maryam de Bethléem entendit Jésus lui dire : « Oui, Je ferai mes délices dans le sein de la France ; elle sera encore la reine de tous les royaumes. Mais avant, il faut que la France soit tout à fait rien, que Je sois à la tête des armées, afin que toutes les nations disent entre elles, de génération en génération : « Vraiment, c’est le Très-Haut qui est à la tête de la France. » Toutes les nations le crieront d’une même bouche, d’une même voix, sur le même ton, même les impies. » D’abord l’épreuve, ensuite la victoire et les suites du triomphe : voilà la pédagogie de Dieu. D’abord la croix, ensuite la résurrection.
En France, nous vivons le temps de l’épreuve. Mais ne craignons rien. Dieu est notre Père. Nous sommes ses enfants. Soyons bien petits. Si nous voulons être grands, soyons petits. Si nous voulons que la France se relève et montre le chemin du Ciel aux autres nations, soyons des enfants, purs et innocents, simples et obéissants, doux et humbles. Comme l’Enfant que Dieu met au milieu de nous, en France : connaissez-vous l’Enfant Jésus de Beaune ? Voilà l’Enfant que Jésus a mis au milieu du Royaume de sa Mère, la France. Voilà le trésor qui pourra aider les français à changer pour devenir comme des enfants, comme l’Enfant Jésus. Allons le prier, ce saint Enfant ! Allons dans son sanctuaire à Beaune, devant sa statue miraculeuse, si nous le pouvons !
Allons le contempler et l’adorer pour qu’il nous apprenne à être des enfants, des petits-bien-petits !
Oui, prions l’Enfant Jésus pour qu’il nous redonne ou nous garde notre cœur d’enfant ! Prions-le avec les mots-mêmes de sa Mère, Reine de France : Ecce ! Fiat ! Magnificat !
Ecce : Me voici, Enfant Jésus, pour que tu fasses de moi un enfant !
Fiat : Qu’il soit fait en moi selon ta Parole !
Magnificat : Mon âme exalte le Seigneur, car Il élève les humbles ! Amen !
Et la France se relèvera.
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Père Vincent SAUER
Le Père Vincent SAUER est né en 1975. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse de Dijon en 2005. Actuellement, il est curé de la Paroisse d’Is-sur-Tille/Grancey-le-Château et responsable de la Pastorale des Jeunes du Diocèse de Dijon.
FRANCE ET SAINTE ENFANCE
Quand le Seigneur veut sauver la France ou quand Il a un message important à lui donner pour lui rappeler sa vocation, Il passe souvent par un enfant : pendant la guerre de 100 ans, Il suscite en Lorraine une petite fille au cœur pur : Jeanne d’Arc ; quand, au XIXème siècle, la France croit que le Salut vient par la science et que le Ciel n’existe pas, Il envoie sa Maman dans un village des Pyrénées auprès d’une fillette sans instruction : Bernadette ; alors que la France est de nouveau en grand danger en 1947, Notre Dame vient visiter la Touraine pour demander à 4 fillettes de prier pour la France et promettre du bonheur dans les familles.
Depuis la nuit de Noël (et même 9 mois avant !) le Salut vient par un enfant. C’est pourquoi un jour, dans l’Evangile, Jésus a placé un petit enfant au milieu de ses apôtres et a déclaré : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »
Aujourd’hui, cette déclaration de Notre Seigneur doit retentir dans le cœur des français ! Aujourd’hui, c’est au milieu des français que Dieu place un petit enfant !
C’est bien de prier pour la France. Mais cette prière n’aura guère d’effet si les français ne changent pas pour devenir comme des enfants ! Et quand je dis les français, ce ne sont pas les français en général : c’est moi, c’est toi, c’est chacun d’entre nous. Si nous voulons que la France soit de nouveau fidèle à sa vocation de Fille aînée de l’Eglise, c’est tout simple : il nous faut redevenir comme des enfants ! Comme Jeanne, Bernadette, Jacqueline et les autres ! Des enfants au cœur pur et innocent, des enfants au cœur simple et obéissant, des enfants au cœur doux et humble ! Comme cette petite fille irakienne de 10 ans, Maryam de Qaraqosh, dont le témoignage lumineux de simplicité et d’innocence a fait le tour des ondes : « Dieu nous aime tous, pas seulement moi, mais Dieu aime tout le monde ». Et en parlant des membres de l’Etat Islamique qui ont chassé les chrétiens de Qaraqosh : « Je ne leur veux aucun mal. Je souhaite que Dieu leur pardonne. » Et quand le journaliste lui pose la question : « Toi aussi tu leur pardonnes ? » La réponse ne se fait pas attendre : « Oui ! »
Ce n’est pas par une violence plus grande que Jésus a vaincu le mal sur la croix, c’est par la puissance de la sainte enfance ! « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » : voilà une parole sortie tout droit du cœur d’un enfant qui s’adresse à son Père qui est aussi notre Père !
Si nous voulons que quelque chose change en France, il faut certainement prier, mais il faut aussi que nous nous convertissions : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »
Il y a une autre Maryam dont le témoignage est lumineux de simplicité et d’innocence, une Maryam bien plus vivante que vous et moi et que la petite Maryam de Qaraqosh puisqu’elle est entrée dans la Vie le 26 août 1878 et qu’elle va être canonisée par le Pape François le 17 mai prochain : Maryam de Bethléem. Dans une vision du 26 mai 1873, Jésus lui disait : « La France est le centre de mon Cœur. » Et Maryam rappelait à un prêtre quelques années plus tard que la France « a fait trop de bien dans les missions pour que Dieu l’abandonne. » Dieu ne nous abandonnera pas ! Notre cher pays est dans son Cœur ! Que craignons-nous ? Si nous avons peur et manquons d’espérance, alors c’est que nous avons perdu notre cœur d’enfant, que nous ne faisons pas confiance à notre Père et que nous ne sommes pas assez petits pour qu’Il puisse faire son œuvre en nous, en France.
Un jour Maryam de Bethléem entendit Jésus lui dire : « Oui, Je ferai mes délices dans le sein de la France ; elle sera encore la reine de tous les royaumes. Mais avant, il faut que la France soit tout à fait rien, que Je sois à la tête des armées, afin que toutes les nations disent entre elles, de génération en génération : « Vraiment, c’est le Très-Haut qui est à la tête de la France. » Toutes les nations le crieront d’une même bouche, d’une même voix, sur le même ton, même les impies. » D’abord l’épreuve, ensuite la victoire et les suites du triomphe : voilà la pédagogie de Dieu. D’abord la croix, ensuite la résurrection.
En France, nous vivons le temps de l’épreuve. Mais ne craignons rien. Dieu est notre Père. Nous sommes ses enfants. Soyons bien petits. Si nous voulons être grands, soyons petits. Si nous voulons que la France se relève et montre le chemin du Ciel aux autres nations, soyons des enfants, purs et innocents, simples et obéissants, doux et humbles. Comme l’Enfant que Dieu met au milieu de nous, en France : connaissez-vous l’Enfant Jésus de Beaune ? Voilà l’Enfant que Jésus a mis au milieu du Royaume de sa Mère, la France. Voilà le trésor qui pourra aider les français à changer pour devenir comme des enfants, comme l’Enfant Jésus. Allons le prier, ce saint Enfant ! Allons dans son sanctuaire à Beaune, devant sa statue miraculeuse, si nous le pouvons !
Allons le contempler et l’adorer pour qu’il nous apprenne à être des enfants, des petits-bien-petits !
Oui, prions l’Enfant Jésus pour qu’il nous redonne ou nous garde notre cœur d’enfant ! Prions-le avec les mots-mêmes de sa Mère, Reine de France : Ecce ! Fiat ! Magnificat !
Ecce : Me voici, Enfant Jésus, pour que tu fasses de moi un enfant !
Fiat : Qu’il soit fait en moi selon ta Parole !
Magnificat : Mon âme exalte le Seigneur, car Il élève les humbles ! Amen !
Et la France se relèvera.
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Père Vincent SAUER
Le Père Vincent SAUER est né en 1975. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse de Dijon en 2005. Actuellement, il est curé de la Paroisse d’Is-sur-Tille/Grancey-le-Château et responsable de la Pastorale des Jeunes du Diocèse de Dijon.
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
VIDEO/Comment refonder en France les solidarités rompues ?
Guillaume de Prémare, Délégué Général d’Ichtus, analyse en fonction des ruptures qui frappent la France, les orientations et les priorités d’une métapolitique pour refonder les solidarités.
Programme de travail du Métalab
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Benoît XVI à l’Eglise de France : duc in altum !
Au cours des derniers mois de l’année 2012, Benoît XVI a reçu à trois reprises au Vatican les prélats de la Conférence des évêques de France, en visite ad limina apostolorum selon la formule consacrée. De la bouche même du Pape émérite, l’ensemble des discours prononcés les 21 septembre [1] , 17 [2] et 30 novembre 2012 [3] doit être regardé comme un « triptyque indissociable » offert aux évêques pour « guider leur réflexion et leur mission au service de la nouvelle évangélisation » [3]. Peu commentés, ces textes capitaux ne sauraient être ignorés tant ils reflètent l’esprit même du pontificat de Benoît XVI et constituent un « programme » solide pour affronter les défis qui nous attendent.
Aussi pensons-nous essentiel de les lire, les assimiler et les travailler pour en recueillir le précieux héritage mais aussi tenter de dégager les principales lignes de force susceptibles de servir de feuille de route aux catholiques de France dans toutes leurs composantes. C’est ce que nous nous proposons de faire dans cet article.
Les racines chrétiennes de la France et sa vocation singulière
Le premier point qui saute aux yeux lorsqu’on prend la peine de lire attentivement ces trois discours est l’insistance dont a fait preuve Benoît XVI à chaque rencontre pour « souligner les racines chrétiennes de la France qui, dès ses origines, a accueilli le message de l’Evangile » [1] . « Vous êtes en charge de régions où la foi chrétienne a très tôt pris racine et porté des fruits admirables », s’exclame le Pape émérite, ne cachant pas son admiration pour notre pays[3] . Ces « origines et ce passé glorieux », ajoute-t-il, sont liés de manière indéfectible à une « longue lignée de saints, de docteurs, de martyrs et de confesseurs de la foi »[3] . Et de citer d’innombrables noms attachés à notre riche histoire, de Pothin et Blandine à Irénée, Vincent de Lérins, Bruno, Bernard, François de Sales en passant par Jeanne d’Arc, Jean-Marie Vianney et Thérèse de l’Enfant-Jésus. Sans oublier l’amour de prédilection des catholiques français pour la Bienheureuse Vierge Marie, patronne de notre pays. « Vous êtes les héritiers d’une grande expérience humaine et d’une immense richesse spirituelle »[3] .
Or, si cette « longue histoire chrétienne de votre nation ne peut être ignorée ou diminuée », c’est parce qu’elle « configure encore aujourd’hui sa vocation singulière »[2]. Oui, notre nation a reçu de Dieu un appel particulier, une « vocation », celle d’ « éducatrice des peuples » rappelle Benoît XVI en confirmant le propos audacieux du bienheureux Jean-Paul II qui avait ainsi qualifiée la France au Bourget le 1er juin 1980[1].
Il ne s’agit certes pas d’en tirer orgueil mais de considérer cette tradition séculaire comme un « socle solide sur lequel vous pouvez appuyez vos efforts pour continuer inlassablement à annoncer la Parole de Dieu dans l’esprit qui anime la nouvelle évangélisation » [1], comme une « source d’inspiration dans votre mission de pasteurs » qui permet de « nourrir une grande espérance, à la fois solide et hardie, à l’heure de relever les défis du troisième millénaire »[3]
Les Evêques aux avant-postes dans la défense de la vie et de la famille
Benoît XVI n’hésite pas à exhorter nos évêques à être sans cesse sur la brèche. C’est que « les fidèles de vos diocèses, ainsi que ceux du monde entier, attendent beaucoup, n’en doutez pas, de l’Eglise qui est en France » [2] . Hors de question de garder le silence devant les défis actuels, semble leur dire le Pape émérite.
Il s’agit en premier lieu de prendre la parole à temps et contre-temps sur les grandes questions sociétales qui agitent notre pays : « Dans les débats importants de société, la voix de l’Eglise doit se faire entendre sans relâche et avec détermination »[2] ; le Pape évoque bien sûr la « protection du mariage entre un homme et une femme et la famille fondée sur lui dont le bien est trop grand pour qu’on ne s’engage pas totalement dans ce domaine spécifique »[1], « la sauvegarde de la vie de la conception jusqu’à la mort naturelle » ainsi que « la juste orientation de la bioéthique en fidélité aux documents du Magistère » [2]. Dénaturation du mariage, recherche sur l’embryon, procréations artificielles, planification eugénique des naissances, euthanasie et suicide médicalement assisté, avortement et contraception, les évêques français doivent être incisifs sur tous ces sujets sans en omettre aucun : « Défendre la vie et la famille dans la société n’est en rien rétrograde, mais plutôt prophétique car cela revient à promouvoir des valeurs qui permettent le plein épanouissement de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous avons là un véritable défi à relever »[1] .
« N’ayons donc pas peur de parler avec une vigueur toute apostolique du mystère de Dieu et du mystère de l’homme, poursuit Benoît XVI, et de déployer inlassablement les richesses de la doctrine chrétienne. Il y a en elle des mots et des réalités, des convictions fondamentales et des modes de raisonnement qui peuvent seuls porter l’espérance dont le monde a soif »[2] .
Il est remarquable de noter que pour Benoît XVI la nouvelle évangélisation fait aussi œuvre de civilisation et que l’évêque, lorsqu’il est un « héraut intrépide de la foi » est également un bâtisseur de la civilisation, defensor civitatis. A deux reprises, il cite un passage emblématique de la constitution Gaudium et spes sur ce lien entre transmission de la foi et protection de la civilisation :« Plus l’Église est consciente de son être et de sa mission, plus elle est capable d’aimer ce monde, de porter sur lui un regard confiant, inspiré de celui de Jésus…. Et « l’Église, en remplissant sa propre mission, concourt déjà par là-même à l’œuvre civilisatrice et elle y pousse » (Gaudium et spes, n. 58, 4), dit le Concile » [2].
Repartir de Dieu et du Christ
Il ne s’agit pas de faire sèchement la morale à nos contemporains mais de mettre sa « confiance dans la force intrinsèque du message évangélique » : « Dans ce contexte précisément, l’harmonie qui existe entre la foi et la raison vous donne une assurance particulière : le message du Christ et de son Église n’est pas seulement porteur d’une identité religieuse qui demanderait à être respectée comme telle ; il porte une sagesse qui permet d’envisager avec rectitude les réponses concrètes aux questions pressantes, et parfois angoissantes, des temps présents. En continuant d’exercer, comme vous le faites, la dimension prophétique de votre ministère épiscopal, vous apportez dans ces débats une parole indispensable de vérité, qui libère et ouvre les cœurs à l’espérance. Cette parole, j’en suis convaincu, est attendue »[2].
À cet égard, Benoît XVI demande de poursuivre un dialogue rigoureux avec les non-croyants, et repropose à la réflexion des évêques son discours de 2008 donné aux Bernardins : « La France peut s’honorer de compter parmi ses fils et ses filles nombre d’intellectuels de haut niveau dont certains regardent l’Église avec bienveillance et respect. Croyants ou non, ils sont conscients des immenses défis de notre époque, où le message chrétien est un point de repère irremplaçable. Il se peut que d’autres traditions intellectuelles ou philosophiques s’épuisent : mais l’Église trouve dans sa mission divine l’assurance et le courage de prêcher, à temps et à contretemps, l’appel universel au Salut, la grandeur du dessein divin sur l’humanité, la responsabilité de l’homme, sa dignité et sa liberté, – et malgré la blessure du péché – sa capacité à discerner en conscience ce qui est vrai et ce qui est bon, et sa disponibilité à la grâce divine. Aux Bernardins, j’avais voulu rappeler que le quaerere Deum (la recherche de Dieu), rejaillissait en source de renouveau et de progrès pour la culture »[2]
Nouvelle évangélisation et assainissement de la société sont intrinsèquement unis dans l’esprit du Pape. Il ne saurait y avoir d’un côté des spécialistes de l’annonce de l’Evangile et de l’autre des défenseurs des valeurs qui cachent leur foi de peur de ne pas « passer médiatiquement » : « La nouvelle évangélisation dans laquelle l’Eglise s’est résolument engagée depuis le Concile Vatican II se présente avec une urgence particulière (…). Elle demande à tous les chrétiens de rendre compte de l’espérance qui les habite (1 P 3,15)… L’ardeur apportée à la nouvelle évangélisation sera notre meilleure contribution à l’épanouissement de la société humaine et la meilleure répons eaux défis de toutes sortes qui se posent à tous en ce début de troisième millénaire »[3].
Thème récurrent de son pontificat, Benoît XVI redit que « seul Dieu peut apporter une réponse satisfaisante » aux enjeux actuels et que la vérité trouvera un accueil favorable si elle est présentée« non comme le fruit de nos propres réflexions mais d’abord comme la parole que Dieu veut adresser à tout homme »[2]. Il faut pour cela revenir à des fondamentaux très simples : « La Bonne Nouvelle que nous sommes chargés d’annoncer aux hommes de tous les temps, de toutes langues et de toutes cultures, peut se résumer en quelques mots : Dieu, créateur de l’homme, en son fils Jésus nous fait connaître son amour pour l’humanité : « Dieu est amour » (cf. 1 Jn), il veut le bonheur de ses créatures, de tous ses enfants. La constitution pastorale Gaudium et spes (cf. n. 10) a posé les questions clés de l’existence humaine, sur le sens de la vie et de la mort, du mal, de la maladie et de la souffrance, si présents dans notre monde. Elle a rappelé que, dans sa bonté paternelle, Dieu a voulu apporter des réponses à toutes ces questions et que le Christ a fondé son Église pour que tous les hommes puissent les connaître. C’est pourquoi, l’un des plus graves problèmes de notre époque est celui de l’ignorance pratique religieuse dans laquelle vivent beaucoup d’hommes et de femmes, y compris des fidèles catholiques » [3].
« La méconnaissance de la personne de Jésus-Christ et celle de la sublimité de ses enseignements, de leur valeur universelle et permanente » [3] est donc l’un des obstacles les plus redoutables de notre mission, avertit Benoît XVI. « Cette double ignorance produit en outre dans les nouvelles générations l’incapacité de comprendre l’histoire et de se sentir héritier de cette tradition qui a façonné la vie, la société, l’art et la culture européenne »[3].
Devant l’ampleur de la mission, autant dire que les questions de stratégie et réorganisation pastorales ne sont pas toujours la priorité du moment : « La solution des problèmes pastoraux diocésains qui se présentent ne saurait se limiter à des questions d’organisation, pour importantes qu’elles soient. Le risque existe de mettre l’accent sur la recherche de l’efficacité avec une sorte de « bureaucratisation de la pastorale », en se focalisant sur les structures, sur l’organisation et les programmes, qui peuvent devenir « autoréférentiels », à usage exclusif des membres de ces structures. Celles-ci n’auraient alors que peu d’impact sur la vie des chrétiens éloignés de la pratique régulière. L’évangélisation demande, en revanche, de partir de la rencontre avec le Seigneur, dans un dialogue établi dans la prière, puis de se concentrer sur le témoignage à donner afin d’aider nos contemporains à reconnaître et à redécouvrir les signes de la présence de Dieu »[1].
Liturgie et nouvelle évangélisation
Loin des querelles idéologiques, Benoît XVI se livre à une magnifique méditation sur la liturgie comme « contribution de l’Eglise à l’œuvre civilisatrice » et « célébration de l’événement central de l’histoire humaine, le sacrifice rédempteur du Christ »[2].
Par l’action liturgique, l’Eglise « témoigne de l’amour dont Dieu aime l’humanité, elle témoigne que la vie de l’homme a un sens et qu’il est par vocation appelé à partager la vie glorieuse de la Trinité. L’humanité a besoin de ce témoignage. Elle a besoin de percevoir, à travers les célébrations liturgiques, la conscience que l’Église a de la seigneurie de Dieu et de la dignité de l’homme (…). Sachant le soin dont vous cherchez à entourer vos célébrations liturgiques, je vous encourage à cultiver l’art de célébrer, à aider vos prêtres dans ce sens, et à œuvrer sans cesse à la formation liturgique des séminaristes et des fidèles. Le respect des normes établies exprime l’amour et la fidélité à la foi de l’Église, au trésor de grâce qu’elle garde et transmet ; la beauté des célébrations, bien plus que les innovations et les accommodements subjectifs, fait œuvre durable et efficace d’évangélisation »[2].
Benoît XVI recommande par ailleurs une « nouvelle valorisation du dimanche » et, après avoir insisté sur l’adoration, « encourage à faire du Christ présent dans l’Eucharistie la source et le sommet de la vie chrétienne »[1].
Il revient également sur l’importance fondamentale du sacerdoce, les rapports d’amitié et de relation filiale qui doivent se nouer entre les évêques et leurs prêtres [1] et l’apport incomparable de la vie religieuse qui est un « trésor » non seulement pour l’Eglise en France mais pour la société elle-même[2].
A ce titre, « l’Église en Europe et en France ne peut rester indifférente face à la diminution des vocations et des ordinations sacerdotales, non plus que des autres genres d’appel que Dieu suscite dans l’Église. Il est urgent de mobiliser toutes les énergies disponibles, pour que les jeunes puissent écouter la voix du Seigneur. Dieu appelle qui il veut et quand il veut. Cependant, les familles chrétiennes et les communautés ferventes demeurent des terrains particulièrement favorables. Ces familles, ces communautés et ces jeunes se trouvent donc au cœur de toute initiative d’évangélisation » [3].
La mission spécifique des laïcs
Benoît XVI salue la générosité des laïcs qui participent à des charges dans l’Eglise mais ne se lasse pas de rappeler que « la tâche spécifique des fidèles laïcs est l’animation chrétienne des réalités temporelles au sein desquelles ils agissent de leur propre initiative et de façon autonome, à la lumière de la foi et de l’enseignement de l’Église (cf. Gaudium et spes, n. 43) » [1].
Dans plusieurs de ses documents, le Concile Vatican II, ajoute-t-il lors de la dernière rencontre avec les évêques français, a souligné la spécificité de leur mission : imprégner les réalités humaines de l’esprit de l’Évangile. Les laïcs sont le visage du monde dans l’Église et en même temps le visage de l’Église dans le monde. Je connais la valeur et la qualité de l’apostolat multiforme des laïcs, hommes et femmes. J’associe ma voix à la vôtre pour leur exprimer mes sentiments d’appréciation » [3].
Le Pape émérite demande aux laïcs de « sentir que leur foi les engage » et de ne pas oublier que « la cohérence est source de joie et de fécondité » [2]. Aussi doivent-ils faire preuve d’un attachement sans failles et d’une fidélité « à l’enseignement moral de l’Eglise » en ayant « le courage d’afficher leurs convictions chrétiennes sans arrogance mais avec respect dans les divers milieux où ils évoluent » [2]. Pour cela Benoît XVI souhaite que « de nombreux chrétiens prennent le chemin du service du bien commun en approfondissant la Doctrine sociale de l’Eglise »[2].
Le laïc engagé dans la société doit présenter ainsi un « témoignage chrétien enraciné dans le Christ et vécu dans la cohérence de vie », témoignage qui « naît et se renouvelle sans cesse sous l’action de l’Esprit Saint »[2]. A côté du Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, Benoît XVI rappelle qu’« en soutien à ce témoignage, le Catéchisme de l’Eglise catholique est un instrument très utile » [2].
Pour mener à bien cette animation en profondeur de la société, il faut imiter « l’exemple de notre divin Maître qui est toujours le fondement de toute notre réflexion et de notre action. Prière et action, tels sont les moyens que notre Sauveur nous demander encore et toujours d’employer »[3]. Et de leur proposer sainte Jeanne d’Arc, « modèle de sainteté laïque au service du bien commun » [1] : « L’un des aspects les plus originaux de la sainteté de cette jeune fille est précisément ce lien entre l’expérience mystique et la mission politique. Après les années de vie cachée et de maturation intérieure s’ensuivent deux autres années de vie publique, brèves mais intenses : une année d’action et une année de passion » [1].
L’urgence de l’éducation et les jeunes
Au cours de ses trois discours à l’Eglise de France, Benoît XVI est encore revenu sur l’urgence de l’éducation, un sujet dont il juge l’importance cruciale en nos temps incertains. L’Eglise doit être aux côtés des parents dans la transmission de la foi aux nouvelles générations dont « les attentes particulières demandent qu’une catéchèse appropriée leur soit proposée afin qu’ils trouvent toute leur place dans la communauté croyante »[1]. « La jeunesse est l’espoir et l’avenir de l’Eglise et du monde » [3], redit le Pape avec des accents wojtiliens, et ce d’autant plus que « le nombre considérable de jeunes Français aux journées mondiales de la jeunesse de Madrid est le signe d’un nouveau dynamisme de la foi qui ouvre la porte à l’espérance » [1].
Premier conseil donné à ses frères évêques, prendre toutes les initiatives « pour soutenir les familles, pour les entourer de votre sollicitude, pour favoriser leur prise de responsabilité dans le domaine éducatif » 2].
Il s’agit ici, à côté des principes de protection de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle et du mariage en tant que don exclusif et indissoluble entre un homme et une femme, du troisième principe non négociable dont la validité est universelle, et inviolable : « La responsabilité des parents dans ce domaine est un bien précieux que l’Eglise défend et promeut autant comme une dimension inaliénable et capitale du bien commun de toute la société que comme une exigence de la dignité de la personne et de la famille » [2].
Le Pape émérite appelle à une mobilisation de toutes les forces vives de l’Eglise dans le champ de l’« éducation catholique », priorité de la nouvelle évangélisation : « prêtres, personnes consacrées et laïcs » doivent offrir un « témoignage de vie qui permette aux jeunes d’assimiler les valeurs humaines et chrétiennes afin de tendre à la recherche de l’amour du vrai et du beau » [3].
Sa vision ambitieuse de l’école catholique résonne comme un appel à un engagement renouvelé de notre part dans la formation des intelligences et des consciences ainsi que la transmission de la foi aux nouvelles générations : « Quant aux écoles catholiques qui ont façonné la vie chrétienne et culturelle de votre pays, elles ont aujourd’hui une responsabilité historique. Lieux de transmission du savoir et de formation de la personne, d’accueil inconditionnel et d’apprentissage de la vie en commun, elles bénéficient souvent d’un prestige mérité. Trouver les chemins pour que la transmission de la foi demeure au centre de leur projet éducatif, est nécessaire. La nouvelle évangélisation passe par ces écoles et par l’œuvre multiforme de l’éducation catholique qui sous-tend de nombreuses initiatives et mouvements dont l’Église est reconnaissante. L’éducation aux valeurs chrétiennes donne les clés de la culture de votre pays. En ouvrant à l’espérance et à la liberté authentique, elle continuera de lui apporter dynamisme et créativité »[3]
De même ne faut-il pas cultiver de projets trop étriqués en matière d’enseignement supérieur et universitaire : « Les Instituts catholiques sont évidemment au premier poste du grand dialogue entre la foi et la culture. L’amour de la vérité qui y rayonne est en lui-même évangélisateur. Ce sont des lieux d’enseignement et de dialogue, et aussi des centres de recherche, qui doivent toujours être plus développés, plus ambitieux. Je connais bien la contribution que l’Église en France a apportée à la culture chrétienne. Je sais votre attention – et je vous encourage dans ce sens – à cultiver la rigueur académique et à tisser des liens plus intenses de communication et de collaboration avec des universités d’autres pays, tantôt pour les faire bénéficier de vos propres excellences, tantôt pour apprendre d’elles, afin de toujours mieux servir l’Église, la société, l’homme tout entier » [3].
Enfin n’est-il pas étonnant que l’ancien professeur de théologie demande d’aller beaucoup plus loin dans « l’initiation théologique de jeunes étudiants en disciplines profanes » : « La théologie est une source de sagesse, de joie, d’émerveillement qui ne peut être réservée aux seuls séminaristes, prêtres et personnes consacrées. Proposée à de nombreux jeunes, elle les confortera dans leur foi, et fera d’eux, à n’en pas douter, des apôtres audacieux et convaincants. C’est donc une perspective qui pourrait être proposée largement aux Instituts supérieurs de théologie, comme expression de la dimension intrinsèquement missionnaire de la théologie, et comme service de la culture dans son sens le plus profond » [3].
Avancer au large
En recevant les évêques de France, Benoît XVI n’a pas manqué comme à son accoutumée de leur adresser un appel à voir grand et loin. Certes, pasteurs et fidèles, nous sommes immergés dans « une société largement sécularisée » [1] et un « contexte culturel marqué par le relativisme et l’hédonisme »[3], où le « passage de la foi reçue à la foi assumée personnellement est de plus en plus difficile » [2] conduisant parfois à une « véritable rupture dans la transmission lorsque se succèdent plusieurs générations désormais éloignées de la foi vivante »[2]. Il y a là un« énorme défi », dit Benoît XVI, le défi de « vivre dans une société qui ne partage pas toujours les enseignements du Christ et qui parfois cherche à ridiculiser ou à marginaliser l’Eglise en désirant la confiner dans l’unique sphère privée »[2].
Loin de nous démobiliser ou de nous faire sombrer dans le défaitisme, « sans céder à la tentation du découragement ou du repli » [2], ce constat doit susciter au contraire un réveil des consciences et une nouvelle ardeur dans l’évangélisation : il nous faut tous ensemble « rechercher une réponse avec courage et optimisme, en proposant avec audace et inventivité, la nouveauté permanente de l’Evangile » [1]. Duc in altum !
Par Pierre-Olivier Arduin, responsable bioéthique
de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
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[1] Discours du Pape Benoît XVI aux prélats de la conférence des évêques de France en visite ad limina apostolorum, Palais apostolique de Castel Gondolfo, Salle des Suisses, 21 septembre 2012.
[2] Discours du Pape Benoît XVI aux prélats de la conférence des évêques de France en visite ad limina apostolorum, Salle du Consistoire, 17 novembre 2012.
[3] Discours du Pape Benoît XVI aux prélats de la conférence des évêques de France en visite ad limina apostolorum, Salle du Consistoire, 30 novembre 2012.
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du Père Patrick Faure
L’unité divine de la France
L’esprit français a besoin de théorie, de transcendance et d’absolu, parce qu’il est en son fond un esprit de clarté rationnelle et d’élévation religieuse.
Pour cette raison, l’unité à laquelle aspirent les français a toujours une dimension théorique, transcendante et absolue, autant dire divine. Cette unité supérieure est à recevoir d’en-haut, d’au-delà des régimes politiques monarchiques impériaux ou républicains dont la France a pu se doter pendant sa longue histoire. Cette unité supérieure vient d’au-delà des représentations multiples de la collectivité.
La France a besoin d’une figure humaine qui l’unisse au-delà de ses clivages partisans et qui incarne une autorité incontestée qui la protège et qui l’élève. Les rois ont incarné la figure du père. Les Assemblées Nationales ont incarné la figure des fils. Au génie français d’inventer aujourd’hui la personnalité morale et spirituelle qui incarnera l’unité de la France au-dessus des tensions entre ses différents courants.
La foi chrétienne donne un indice par la voix de l’apôtre saint Paul : « par-dessus tout qu’il y ait l’amour », l’amour de Dieu, la charité. Les trois saintes patronnes de la France peuvent être invoquées pour faire advenir cet amour sauveur dans les déchirures qui lacèrent notre pays : par la Vierge Marie la pureté d’intention et de conception des lois, par sainte Jeanne d’Arc l’assurance et l’audace face à l’avenir, par sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la sainte-Face, la force de la fidélité aux grands désirs et au pardon des pécheurs.
Car seul l’amour ouvert à la transcendance et au dépassement de soi peut faire comprendre et accepter que la vérité impose des limites à la liberté, que la vraie fraternité n’est pas compatible avec le libéralisme blasphématoire, que véritable engagement dans la vie familiale, sociale ou politique, oblige à sacrifier certaines attentes ou certaines ambitions, que la vraie protection des plus faibles doit être un principe régulateur des besoins des plus forts. Et il y a tant d’autres jougs que le véritable amour allège pour édifier la vie commune.
Les chrétiens d’Orient et d’Afrique sont victimes de la violence islamiste. En France, récemment frappée par cette violence, les chrétiens doivent en outre supporter le laïcisme public et voyant. Plutôt que de se replier sur leurs douleurs bon nombre d’entre eux se laissent guider par l’Esprit-Saint qui les pousse à réagir en témoignant de leur foi en la résurrection et en évangélisant leur environnement proche.
Mais pour aller encore plus loin, l’amour de charité « qui fait la vérité pour conduire à la lumière » doit susciter aussi d’autres chrétiens qui aideront les musulmans de France à comprendre et à formuler par eux-mêmes les liens qui existent entre l’Islam et les extrémismes qu’il produit. Ce faisant, un grand pas sera certainement accompli dans le dialogue espéré par le concile Vatican II. Et la conscience aujourd’hui ravivée des racines chrétiennes de l’Europe, et de la France en particulier, permettra d’affirmer alors d’autant plus clairement que notre vie nationale doit réintégrer son patrimoine historique et son héritage explicitement chrétien si elle veut construire l’unité à laquelle elle aspire.
Car la religion judéo-chrétienne a en propre le sens de l’histoire que Dieu a écrite avec les Nations baptisées dans l’Esprit du Christ. « A la prière des petits enfants, la Vierge Marie va sauver la France » avait répondu Marthe Robin au père Finet qui désespérait de l’avenir en 1947, il y a moins de 70 ans. Plutôt que de spéculer sur la disparition consommée, en cours, ou annoncée de la France traditionnelle, il vaut mieux que celles et ceux qui ont un cœur d’enfants continuent de prier humblement notre sainte patronne principale pour qu’elle les assiste dans les voies difficiles où nous sommes aujourd’hui, mis au défi de réinventer les ressorts de la fraternité nationale et de remplir une nouvelle page de notre histoire qui n’est jamais écrite à l’avance. Au lieu d’absolutiser la liberté en pensant qu’elle peut tout se permettre, il vaut mieux l’investir dans les vrais projets qui rassemblent en y intégrant toutes les dimensions croyantes et pensantes de l’esprit français. Pour cela il faut un amour désintéressé que la plupart de nos concitoyens sont prêts à entendre pourvu qu’il y ait des personnes suffisamment inspirées pour le leur témoigner. Acte d’espérance.
Notre Dame de France - le Puy en Velay
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Père Patrick Faure
Le Père Patrick Faure est curé de la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile, Paris. Exégète Théologien enseignant à la Faculté Notre-Dame (Ecole Cathédrale – Collège des Bernardins), il est également Directeur du Centre Chrétien D’Etudes Juives (Ecole Cathédrale – Collège des Bernardins)
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du Père Brice de Malherbe
Une prière qui nous engage
Lorsque le portail central de Notre-Dame de Paris est ouvert, l’œil est tout de suite attiré par la croix lumineuse que le Cardinal Lustiger a fait dresser au fond du chœur. Au pied de cette Croix une Pietà – Marie porte sur ses genoux son Fils Jésus, livré et mort pour nos péchés. De part et d’autres Louis XIII, offrant son sceptre et sa couronne à la Mère et au Fils, et Louis XIV, qui a fait réaliser la statue promise par son père dans le vœu de 1638, où celui-ci consacrait « à la grandeur de Dieu, par son Fils rabaissé jusqu’à nous, et à ce Fils par sa Mère élevée jusqu’à Lui (…), nostre personne, nostre Estat, nostre couronne et tous nos subjects ».
La Croix, « où nous révérons l’accomplissement des mystères de nostre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en nostre chair », rappelle le texte du vœu. La Pietà, signe de l’amour donné jusqu’au bout par Jésus, le Fils de Dieu, pour le salut de tout homme ; signe de l’amour donné jusqu’au bout par lequel Marie, la Mère de Dieu, s’associe à l’offrande de son Fils. La confiance de Louis XIII était en la bonté de Dieu. L’offrande du Christ sur la Croix est la manifestation la plus poignante et la plus éclatante de cette bonté infinie de Dieu. C’est à elle aussi que nous nous confions, ainsi que notre pays, en demandant de recevoir du Cœur du Christ « les grâces de sa divine miséricorde ». Nous le faisons, comme jadis le roi de France, par les mains de Marie « médiatrice des bienfaits » de Dieu.
Notre prière se fait sans doute plus intense en ce mois de Mai. Une prière qui nous engage. De fait, de même que, lorsque nous demandons à Dieu Notre Père que sa volonté soit faite, cela nous engage en premier lieu à agir selon sa volonté, de même, en nous tournant avec confiance vers la « bienveillance » de la Vierge Marie, cela nous engage en premier lieu à être bienveillants. A vouloir le bien des autres. A être vigilants dans le bien. A nous orienter vers le Bien, disons-nous encore, en demandant que le Seigneur lui-même nous y oriente, car sans sa grâce nous ne pouvons rien faire. Mais une fois sa grâce demandée, il s’agit d’engager jusqu’au bout notre liberté par laquelle nous avons adressé notre prière à Notre-Dame de France.
En d’autres termes, nous qui sollicitons pour notre pays l’amour de Dieu et la bienveillance de la Vierge Marie, il nous faut nous engager toujours plus résolument dans le chemin de l’amour. Vers la fin de la guerre, en 1944, méditant sur le drame de l’humanisme athée, le Père de Lubac affirmait vigoureusement qu’il ne pouvait y avoir d’existence réelle du christianisme en dehors de la force de la charité. Celle-ci peut s’exercer de biens des manières et dans tous les domaines de notre vie, pas seulement « dans des actions d’éclat » nous avertit le Concile Vatican II « mais, et avant tout, dans le quotidien de la vie » (Gaudium et Spes, 38).
Un bon modèle pour cela est sans aucun doute Saint Joseph, que nous fêtons en ce 1er Mai comme travailleur. Saint Joseph, apparu dans notre pays, à Cotignac, non loin de la chapelle Notre-Dame de grâces, où Marie a été intensément priée pour la naissance du futur Louis XIV. Saint Joseph a qui nous pouvons demander de nous aider, chacun à notre mesure, à faire fructifier les ressources de notre pays avec cette force de la charité qui, seule, peut nous aider à tendre vers une fraternité universelle selon le cœur de Dieu.
Que le Seigneur continue à nous guérir de nos fautes et à répandre en nos cœurs son amour par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. Qu’il fasse de nous, pour notre pays, des artisans de paix, les ouvriers d’une civilisation de l’amour. Amen. Alléluia.
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Père Brice de Malherbe
Le Père Brice de Malherbe est chapelain à Notre-Dame de Paris, Professeur ordinaire à la Faculté Notre-Dame, enseignant à l’École Cathédrale, et co-directeur du département de recherche en éthique biomédicale du Collège des Bernardins
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
ressources spirituelles
Message de Notre-Dame de La Salette
« Avancez, mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.
Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je ne puis plus le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. Pour vous autres, vous n’en faites pas cas ! Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j’ai prise pour vous autres.
Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils.
Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils.
Si la récolte se gâte, ce n’est rien qu’à cause de vous autres. Je vous l’avais fait voir l’an dernier par les pommes de terre, vous n’en avez pas fait cas. C’est au contraire : quand vous en trouviez des pommes de terre gâtées, vous juriez, vous mettiez le nom de mon Fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n’y en aura plus.
(Jusqu’ici la Belle Dame a parlé en français. Elle prévient une question de Mélanie et termine son discours en patois.)
Vous ne comprenez pas, mes enfants ! Je vais vous le dire autrement. Si la recolta se gasta…
Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront et ce qui viendra tombera tout en poussière quand on le battra. Il viendra une grande famine.
Avant que la famine vienne, les petits enfants au-dessous de 7 ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront.
Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.
(A ce moment Mélanie voit que la Belle Dame dit quelques mots à Maximin, mais elle n’entend pas. Puis c’est au tour de Maximin de comprendre qu’elle dit quelques mots à Mélanie qu’il n’entend pas non plus. Puis elle poursuit.)
S’ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.
Faites-vous bien votre prière, mes enfants ?
Pas guère, Madame.
Ah ! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous seulement qu’un « Notre Père » et un « Je vous salue ». Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage.
L’été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la Messe. Les autres travaillent le dimanche tout l’été, et l’hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion.
Le Carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens.
N’avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ?
Non Madame !
Mais vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu une fois, au Coin, avec votre père. Le maître du champ dit à votre père de venir voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Votre père prit deux ou trois épis dans sa main, les froissa et ils tombèrent tous en poussière. En vous en retournant, quand vous n’étiez plus qu’à une demi-heure de Corps, votre père vous donna un morceau de pain en vous disant : « Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, car je ne sais pas qui va en manger l’an qui vient si le blé continue comme ça ».
Ah ! Oui, Madame. Je m’en rappelle à présent. Je ne m’en rappelais pas tout à l’heure.
Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple !
Allons, mes enfants, faites-le bien passer à tout mon peuple ! »
19 septembre 1846
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Ressources spirituelles
Que notre prière porte tous les laïcs qui au quotidien essayent de vivre leur foi dans leur famille, dans leur profession, leur vie associative, leur engagement politique. Prions pour que la doctrine sociale de l’Eglise soit mieux connue par les fidèles et qu’elle soit véritablement lumière pour notre vie quotidienne.
« La doctrine sociale fait partie intégrante du ministère d’évangélisation de l’Église. Tout ce qui concerne la communauté des hommes — situations et problèmes relatifs à la justice, à la libération, au développement, aux relations entre les peuples, à la paix — n’est pas étranger à l’évangélisation, et celle-ci ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte de l’appel réciproque que se lancent continuellement l’Évangile et la vie concrète, personnelle et sociale, de l’homme.
Il existe des liens profonds entre évangélisation et promotion humaine:
« Liens d’ordre anthropologique, parce que l’homme à évangéliser n’est pas un être abstrait, mais qu’il est sujet aux questions sociales et économiques. Liens d’ordre théologique, puisqu’on ne peut pas dissocier le plan de la création du plan de la Rédemption qui, lui, atteint les situations très concrètes de l’injustice à combattre et de la justice à restaurer. Liens de cet ordre éminemment évangélique qui est celui de la charité: comment en effet proclamer le commandement nouveau sans promouvoir dans la justice et la paix la véritable, l’authentique croissance de l’homme? ».
La doctrine sociale « a par elle-même la valeur d’un instrument d’évangélisation » et se développe dans la rencontre toujours renouvelée entre le message évangélique et l’histoire humaine. Ainsi comprise, cette doctrine est une voie caractéristique pour l’exercice du ministère de la Parole et de la fonction prophétique de l’Église: « l’enseignement et la diffusion de la doctrine sociale de l’Église appartiennent à sa mission d’évangélisation; c’est une partie essentielle du message chrétien, car cette doctrine en propose les conséquences directes dans la vie de la société et elle place le travail quotidien et la lutte pour la justice dans le cadre du témoignage rendu au Christ Sauveur ».
Nous ne sommes pas en présence d’un intérêt ou d’une action marginale, qui s’ajoute à la mission de l’Église, mais au cœur même de sa dimension ministérielle: grâce à la doctrine sociale, l’Église « annonce Dieu et le mystère du salut dans le Christ, et, pour la même raison, elle révèle l’homme à lui-même ». C’est un ministère qui procède non seulement de l’annonce, mais aussi du témoignage.
L’Église ne prend pas en charge la vie en société sous tous ses aspects, mais selon sa compétence spécifique qui est l’annonce du Christ Rédempteur: « La mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est ni d’ordre politique, ni d’ordre économique ou social: le but qu’il lui a assigné est d’ordre religieux.
Mais, précisément, de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine ». Ceci veut dire que l’Église, avec sa doctrine sociale, n’entre pas dans des questions techniques et ne propose pas de systèmes ou de modèles d’organisation sociale: ceci ne relève pas de la mission que le Christ lui a confiée.
L’Église a la compétence qui lui vient de l’Évangile: du message de libération de l’homme annoncé et témoigné par le Fils de Dieu fait homme. »
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (2005) , §66-68
La doctrine sociale au service de l’évangélisation de la France
Que notre prière porte tous les laïcs qui au quotidien essayent de vivre leur foi dans leur famille, dans leur profession, leur vie associative, leur engagement politique. Prions pour que la doctrine sociale de l’Eglise soit mieux connue par les fidèles et qu’elle soit véritablement lumière pour notre vie quotidienne.
« La doctrine sociale fait partie intégrante du ministère d’évangélisation de l’Église. Tout ce qui concerne la communauté des hommes — situations et problèmes relatifs à la justice, à la libération, au développement, aux relations entre les peuples, à la paix — n’est pas étranger à l’évangélisation, et celle-ci ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte de l’appel réciproque que se lancent continuellement l’Évangile et la vie concrète, personnelle et sociale, de l’homme.
Il existe des liens profonds entre évangélisation et promotion humaine:
« Liens d’ordre anthropologique, parce que l’homme à évangéliser n’est pas un être abstrait, mais qu’il est sujet aux questions sociales et économiques. Liens d’ordre théologique, puisqu’on ne peut pas dissocier le plan de la création du plan de la Rédemption qui, lui, atteint les situations très concrètes de l’injustice à combattre et de la justice à restaurer. Liens de cet ordre éminemment évangélique qui est celui de la charité: comment en effet proclamer le commandement nouveau sans promouvoir dans la justice et la paix la véritable, l’authentique croissance de l’homme? ».
La doctrine sociale « a par elle-même la valeur d’un instrument d’évangélisation » et se développe dans la rencontre toujours renouvelée entre le message évangélique et l’histoire humaine. Ainsi comprise, cette doctrine est une voie caractéristique pour l’exercice du ministère de la Parole et de la fonction prophétique de l’Église: « l’enseignement et la diffusion de la doctrine sociale de l’Église appartiennent à sa mission d’évangélisation; c’est une partie essentielle du message chrétien, car cette doctrine en propose les conséquences directes dans la vie de la société et elle place le travail quotidien et la lutte pour la justice dans le cadre du témoignage rendu au Christ Sauveur ».
Nous ne sommes pas en présence d’un intérêt ou d’une action marginale, qui s’ajoute à la mission de l’Église, mais au cœur même de sa dimension ministérielle: grâce à la doctrine sociale, l’Église « annonce Dieu et le mystère du salut dans le Christ, et, pour la même raison, elle révèle l’homme à lui-même ». C’est un ministère qui procède non seulement de l’annonce, mais aussi du témoignage.
L’Église ne prend pas en charge la vie en société sous tous ses aspects, mais selon sa compétence spécifique qui est l’annonce du Christ Rédempteur: « La mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est ni d’ordre politique, ni d’ordre économique ou social: le but qu’il lui a assigné est d’ordre religieux.
Mais, précisément, de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine ». Ceci veut dire que l’Église, avec sa doctrine sociale, n’entre pas dans des questions techniques et ne propose pas de systèmes ou de modèles d’organisation sociale: ceci ne relève pas de la mission que le Christ lui a confiée.
L’Église a la compétence qui lui vient de l’Évangile: du message de libération de l’homme annoncé et témoigné par le Fils de Dieu fait homme. »
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (2005) , §66-68
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Prions saint Vincent de Paul pour nos prêtres
« 1617 est l’année où tout va basculer dans sa vie. Un jour de janvier, alors que Vincent accompagne madame de Gondi au château de Folleville, en Picardie, arrive la nouvelle qu’un paysan moribond désire le voir. Vincent accourt immédiatement au chevet du malade et lui fait faire une confession générale qui libère cet homme des fautes les plus graves de sa vie qu’il n’avait jamais avouées. Pour Vincent, c’est une révélation : il découvre la misère spirituelle des gens de la campagne qui représentent l’immense majorité de la population. Madame de Gondi constate et s’interroge : « Que d’âmes se perdent ! Quel remède à cela ?« . À Folleville, près d’Amiens, Vincent prêche sur la confession générale et y invite les fidèles. L’affluence est telle qu’il faut appeler d’autres prêtres à la rescousse.
En juillet, il se retrouve dans les Dombes, à Châtillon, comme curé. Là, c’est la misère corporelle des pauvres et le peu d’organisation des secours qu’il découvre. Pour y remédier, il crée la première Confrérie de la Charité, avec des dames de diverses conditions sociales. De retour chez les Gondi, il va désormais s’adonner entièrement aux missions populaires. Son projet de service corporel et spirituel des « pauvres gens des champs » va remplir toute sa vie.
En 1619, Monsieur Vincent est chargé de l’aumônerie générale des galères : les missions se feront aussi dans les bagnes ! Mais il n’a que des coopérateurs occasionnels et un homme seul ne peut suffire à la tâche. Le projet d’une association plus stable germe peu à peu. En 1625, grâce à la fortune des Gondi, il crée une société de prêtres missionnairesdont il sera le supérieur. Le but est simple : « Suivre le Christ évangélisateur des pauvres ».
La Congrégation de la Mission sera approuvée par l’archevêque de Paris en 1626 et par Rome en 1633. Comme ils sont installés depuis 1632 dans l’ancienne léproserie de Saint-Lazare, on appellera ces premiers missionnaires les lazaristes.
La simplicité, l’humilité, la douceur, la mortification et le zèle sont, pour Vincent de Paul, les vertus principales de ces missionnaires : « Les cinq belles petites pierres avec lesquelles on peut vaincre l’infernal Goliath.«
En juillet 1628, la préoccupation de l’évêque de Beauvais face à l’ignorance des prêtres le pousse à inviter Monsieur Vincent à réfléchir au meilleur moyen de régénérer le clergé de France. Il inaugure des retraites d’ordinands pour préparer les futurs prêtres à recevoir les ordres. En 1633, il met sur pied les Conférences des mardis, destinées aux prêtres souhaitant « s’entretenir des vertus et des fonctions de leur état ». « Quand attentifs, nous l’écoutions parler dans quelque conférence, nous sentions s’accomplir en lui ce mot de l’apôtre : si quelqu’un parle, que ses paroles soient comme des paroles de Dieu », témoigne Bossuet.
En 1641, Monsieur Vincent ouvre un grand séminaire à Annecy, sensiblement en même temps que la fondation de la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice par Jean-Jacques Olier. Pour Vincent, le prêtre a pour mission non pas de rappeler au peuple les pratiques de la religion, mais plutôt de les inviter à persévérer dans la fidélité à leurs devoirs.
Entre temps, grâce aux missions, les Confréries de la Charité se sont multipliées. Pour aider les Dames dans le service corporel des pauvres, de simples « filles de village » se sont présentées. Louise de Marillac les regroupe en novembre 1633 ; ce seront les Filles de la Charité (appelées aussi soeurs de Saint-Vincent-de-Paul).
À partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, la Lorraine d’abord, puis l’Ile-de-France, la Picardie, la Champagne. Monsieur Vincent y organise inlassablement les secours. Dès 1639, il recueille les enfants trouvés – un par jour en moyenne –, crée un foyer pour les mendiants et un autre pour les vieillards. Il se lance dans des fondations en Irlande et en Pologne. Les terres non chrétiennes l’appellent : l’Afrique du Nord, puis Madagascar. La reine Anne d’Autriche l’appelle au Conseil de Conscience qui nomme évêques et abbés.
L’oeuvre de Vincent de Paul s’est construite sans plan d’ensemble, sans illumination miraculeuse. Travaillant passionnément à partir des réalités qui s’imposent à lui, toujours en lien avec d’autres, hommes et femmes, il cherche simplement à répondre aux besoins de son temps, notamment dans deux secteurs décisifs pour tout l’apostolat de l’Église : les pauvres et le clergé. »
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
PRIÈRES DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XII
POUR LA FRANCE
« Regnum Galliae, regnum Mariae quod numquam peribit » en latin, soit en français : « Le Royaume de France, le Royaume de Marie, qui ne périra jamais »
POUR LA FRANCE
« Regnum Galliae, regnum Mariae quod numquam peribit » en latin, soit en français : « Le Royaume de France, le Royaume de Marie, qui ne périra jamais »
Prière pour la France de Pie XII :
« Mère céleste, Notre-Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes de votre prédilection, implorez pour elle votre divin Fils ; ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur.
Aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la Foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée. Regina pacis ! Oh ! Oui ! Soyez vraiment au milieu de ce peuple qui est vôtre la Reine de la paix, écrasez de votre pied virginal le démon de la haine et de la discorde.
Faites comprendre au monde, où tant d'âmes droites s'évertuent à édifier le temple de la paix, le secret qui seul assurera le succès de leurs efforts : établir au centre de ce temple le trône royal de votre divin Fils et rendre hommage à sa loi sainte, en laquelle la justice et l'amour s'unissent en un chaste baiser.
Et que par Vous la France, fidèle à sa vocation, soutenue dans son action par la puissance de la prière, par la concorde dans la charité, par une ferme et indéfectible vigilance, exalte dans le monde le triomphe et le Règne du Christ, Prince de la Paix, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Amen. »
La Prière du Pape Pie XII « Ô Vierge immaculée de Massabielle » :
« Ô Vierge immaculée, très clémente et très puissante, Vous êtes notre Mère. De Votre trône de Reine du Ciel, Vous avez daigné venir parmi nous en ce coin fortuné de la terre de France ; et, à l’égal de la réalité de la foi, invisible au monde, mais non à l’innocente enfant choisie par Vous comme confidente et collaboratrice des merveilles de votre Amour pour nous, Vous avez fait de cette roche de Massabielle une nouvelle montagne de la gloire de Dieu au milieu des ténèbres de l’incrédulité et du péché, un phare lumineux d’espérance pour le salut des peuples.
Mais cette montagne et cette grotte bienheureuse évoquent en nous le souvenir d’une autre montagne et d’une autre grotte, le Golgotha et le Sépulcre, où votre Douleur et vos Larmes de Mère, à l’heure la plus terrible et la plus divine de la Rédemption, s’unissaient à la suprême torture, à la mort et à la sépulture de votre Fils crucifié, Rédempteur du monde.
Ce jour-là, dans ces ténèbres, ô Reine des martyrs, votre Foi, votre Espérance, votre Amour demeurèrent fermes et dirigés vers le ciel comme vous demeuriez Vous-même debout auprès de la Croix ; là Vous avez été proclamée notre Mère par la divine parole de votre divin Fils et par le sang qui de ses plaies descendait sur Vous, pour empourprer et consacrer votre Amour pour nous.
De ces ténèbres a surgi le soleil de ce jour où nous commémorons l’accomplissement de notre Rédemption. Vous, notre Co rédemptrice, Vous, prémices de la grâce et de la Rédemption, ayez pitié de nous, vos pauvres fils.
Donnez-nous le courage de votre Foi, l’inébranlable fermeté de votre Espérance, l’ardeur de votre Amour pour Jésus, Fils du Père et votre Fils, notre Rédempteur et notre Frère ; intercédez pour nous auprès de Lui, apaisez sa justice ; obtenez-nous la lumière de la vérité, et que celle-ci parvienne aussi aux esprits aveuglés de ceux dont l’orgueil se dresse contre l’Eternel ; que les dévoyés et les fourvoyés retrouvent le droit chemin, et que par Vous, Reine de la paix, victorieuse de toute erreur, l’Eglise poursuive librement sa tâche et répande par le monde les fruits divins de la Rédemption.
Protégez le troupeau béni de votre Fils, et le Pasteur auguste qui le conduit dans les pâturages du salut et qui est en esprit présent parmi nous.
Protégez cette nation si chère à votre Cœur et tout le peuple chrétien accouru ici à vos Pieds de toutes les parties du monde, ou qui du moins est tourné vers ce lieu par le désir et nous est uni par la prière.
Que par Vous, ô Vierge immaculée, ô Mère du Rédempteur, notre espérance et notre salut, l’olivier de la concorde et de la paix refleurisse sur la terre, dans les cœurs la pureté, l’ardeur et la constance de la vertu et du sacrifice pour le bien ; et que par ses mérites le sang du Rédempteur nous ouvre les portes du ciel et nous plonge dans la joie de Vous contempler, Vous, ô Marie, et la Trinité bienheureuse, parmi les splendeurs des Saints !
Ainsi soit-il ! »
Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous !
Sainte Bernadette, priez pour nous !
La Prière du Pape Pie XII « Ô Marie, Mère Immaculée de Jésus et notre Mère, nous nous jetons entre Vos bras » :
« Ô Marie, Mère Immaculée de Jésus et notre Mère, saisis par la splendeur de Votre céleste beauté et pressés par les angoisses de ce temps, nous nous jetons entre Vos bras, certains de trouver dans Votre cœur très aimant la satisfaction de nos ferventes aspirations et le refuge assuré dans les tempêtes qui de toutes parts nous assaillent.
Nous sommes accablés par nos fautes et succombons sous le poids d'infinies misères et pourtant, nous admirons et chantons l'incomparable richesse des dons sublimes dont Dieu Vous a comblée au-dessus de toute autre créature, depuis le premier instant de Votre conception jusqu'au jour où, élevée au Ciel, Il Vous a couronnée Reine de l'univers.
Ô limpide Source de foi ! Abreuvez nos esprits des vérités éternelles. Ô Lys odorant de toute sainteté ! Imprégnez nos cœurs de Votre céleste parfum.
Ô Triomphatrice du mal et de la mort ! Inspirez-nous une profonde horreur pour le péché, qui rend l'âme abominable à Dieu et esclave de l'enfer.
Écoutez, ô Bien-Aimée de Dieu, le cri fervent qui s'élève de chaque cœur fidèle. Penchez Vous sur nos plaies douloureuses. Changez le cœur des méchants. Séchez les larmes des affligés et des opprimés. Réconfortez les pauvres et les petits, éteignez les haines, adoucissez la dureté des mœurs, gardez chez les jeunes la fleur de la pureté, protégez l'Église sainte, faites que les hommes ressentent tout l'attrait de la bonté chrétienne ; en Votre nom, dont l'écho retentit harmonieusement dans les Cieux, que les hommes se reconnaissent frères et les nations membres d'une seule famille, sur laquelle resplendisse le soleil d'une paix sincère et universelle.
Accueillez, ô Mère très douce, nos humbles prières et obtenez-nous, par-dessus tout, de pouvoir un jour répéter devant Votre trône, jouissant avec Vous du bonheur éternel, l'hymne qui monte aujourd'hui sur la terre autour de Vos autels : Vous êtes toute belle, ô Marie ! Vous êtes la gloire, la joie, l'honneur de notre peuple. Ainsi soit-il ! »
Pie XII (1876-1958)
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de l’abbé Pierre Téqui
Je vous appelle mes amis !
Pour Aristote, la vie en société requiert deux vertus : la justice, et l’amitié politique.
L’amitié politique, c’est la capacité d’établir des relations de bienveillance et de solidarité avec des personnes dont je ne partage ni le même bulletin de vote, ni le même bulletin de paye. Qu’en est-il de cette amitié politique dans la France d’aujourd’hui, assaillie de toute part par les démons de l’individualisme, du communautarisme, et du sectarisme idéologique ?
La minorité agissante des catholiques de France n’a-t-elle pas une responsabilité particulière dans la construction de cette amitié politique si nécessaire au relèvement de notre pays ? Car ils sont bien répartis dans toutes les couches et appartenances sociales, ceux et celles à qui le Christ a donné ce commandement nouveau : « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ! ». Là où se trouvent des chrétiens, il devrait donc se trouver de la charité, et donc de la cohésion sociale, n’est-ce pas ? Mais qu’en est-il vraiment en ce qui me concerne ?
Car des français qui aiment d’autres français, parce qu’ils les trouvent aimables, ce n’est pas très étonnant… « Les publicains eux-mêmes, n’en font-ils pas autant ? » Mais des catholiques qui choisissent la bienveillance et l’amour, simplement pour aimer, et non pas à cause d’un intérêt particulier, c’est déjà un peu plus rare, n’est-il pas ?
Il n’y a qu’à regarder dans notre Eglise de France, quelle est la qualité des relations entre fidèles, prêtres, évêques, et communautés, de charismes et sensibilités diverses, alors même « qu’à plusieurs, nous ne formons qu’un seul corps dans le Christ ».
« Ne vous surestimez pas ! » dit saint Paul à tous ceux qui se croient plus catholiques que les autres, regardant leurs frères avec mépris parce qu’ils n’ont pas la même histoire, ne sont pas attachés à la même liturgie, ou n’ont pas reçu les mêmes appels. On est loin aujourd’hui de « la multitude des croyants [qui] n’avaient qu’un seul cœur et qu’une seule âme », si bien que « le peuple célébrait leurs louanges ! » Pourra-t-on retrouver un jour une grande cohésion nationale sans que les catholiques français n’apprennent d’abord à retrouver le sens de l’Eglise, de son unité dans la communion et de sa légitime diversité ?
Prier pour la France doit donc nous conduire tôt ou tard à « ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion » !
A toi, mon frère, qui t’imagine que pour être un vrai, ou un pur, il faudrait faire partie de ton petit milieu, ou de ta communauté ; à toi qui invite le pasteur pour prêcher dans ta paroisse, et qui détestes ton frère parce qu’il fréquente la petite chapelle d’à côté ; à toi qui a transformé en dogmes les convenances de ta sensibilité, j’aimerais te rappeler la parole du Christ: «tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses, alors qu’une seule est nécessaire! ».
Ce qui nous sépare n’est-il pas trop souvent dérisoire, à côté du trésor de la foi au Christ, notre commun héritage, que par notre faute les autres ne connaissent pas encore ?
Jeanne enfant, le soir à la veillée, entend parler de la grande pitié au royaume de France. « Elle souffre de voir la chrétienté déchirée, elle pleure au récit de la passion de la France qui la torture… Il y avait longtemps que la France demandait le salut, et le salut ne venait pas. Dieu attendait que fut pleine la coupe de prière et de larmes que tout un peuple coupable doit offrir pour sa rédemption. Or un jour il y tomba une larme d’enfant, une goutte de sang de son cœur qui combla la mesure. Et l’enfant qui avait pleuré et prié pour la France fut choisie pour la délivrer ! »
Et s’il manquait encore seulement une personne pour pleurer sur la France, plutôt que sur son propre sort ? Et si cette personne, c’était toi ?
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L’abbé Pierre Téqui
L’abbé Pierre Téqui est prêtre du diocèse de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, vicaire de campagne et accompagnateur spirituel dans les retraites Agape au Puy-en-Velay.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Ressources spirituelles
« La solidarité nous aide à voir l’«autre» – personne, peuple ou nation – non comme un instrument quelconque dont on exploite à peu de frais la capacité de travail et la résistance physique pour l’abandonner quand il ne sert plus, mais comme notre «semblable», une «aide» (cf. Gn 2, 18. 20), que l’on doit faire participer, à parité avec nous, au banquet de la vie auquel tous les hommes sont également invités par Dieu. D’où l’importance de réveiller la conscience religieuse des hommes et des peuples.
Ainsi l’exploitation, l’oppression, l’anéantissement des autres sont exclus. Ces faits, dans la division actuelle du monde en blocs opposés, se rejoignent dans le danger de la guerre et dans le souci excessif de la sécurité, aux dépens bien souvent de l’autonomie, de la liberté de décision, même de l’intégrité territoriale des nations les plus faibles qui entrent dans les soi-disant «zones d’influence» ou dans les «périmètres de sécurité».
Les «structures de péché» et les péchés qu’elles entraînent s’opposent d’une manière tout aussi radicale à la paix et au développement, parce que le développement, suivant la célèbre expression de l’encyclique de Paul VI est «le nouveau nom de la paix».
Ainsi la solidarité que nous proposons est le chemin de la paix et en même temps du développement. En effet, la paix du monde est inconcevable si les responsables n’en viennent pas à reconnaitre que l’interdépendance exige par elle-même que l’on dépasse la politique des blocs, que l’on renonce à toute forme d’impérialisme économique, militaire ou politique, et que l’on transforme la défiance réciproque en collaboration. Cette dernière est précisément l’acte caractéristique de la solidarité entre les individus et les nations.
La devise du pontificat de mon vénéré prédécesseur Pie XII était Opus iustitiae pax, la paix est le fruit de la justice. Aujourd’hui on pourrait dire, avec la même justesse et la même force d’inspiration biblique (cf. Is 32, 17; Jc 3, 18): Opus solidaritatis pax, la paix est le fruit de la solidarité.
L’objectif de la paix, si désiré de tous, sera certainement atteint grâce à la mise en œuvre de la justice sociale et internationale, mais aussi grâce à la pratique des vertus qui favorisent la convivialité et qui nous apprennent à vivre unis afin de construire dans l’unité, en donnant et en recevant, une société nouvelle et un monde meilleur.
La solidarité est sans aucun doute une vertu chrétienne. Dès le développement qui précède on pouvait entrevoir de nombreux points de contact entre elle et l’amour qui est le signe distinctif des disciples du Christ (cf. Jn 13, 35).
A la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à prendre les dimensionsspécifiquement chrétiennes de la gratuité totale, du pardon et de la réconciliation. Alors le prochain n’est pas seulement un être humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint. Il doit donc être aimé, même s’il est un ennemi, de l’amour dont l’aime le Seigneur, et l’on doit être prêt au sacrifice pour lui, même au sacrifice suprême: «Donner sa vie pour ses frères» (cf. 1 Jn 3, 16).
Alors la conscience de la paternité commune de Dieu, de la fraternité de tous les hommes dans le Christ, «fils dans le Fils», de la présence et de l’action vivifiante de l’Esprit Saint, donnera à notre regard sur le monde comme un nouveau critère d’interprétation. Au-delà des liens humains et naturels, déjà si forts et si étroits, se profile à la lumière de la foi un nouveau modèle d’unité du genre humain dont doit s’inspirer en dernier ressort la solidarité. Ce modèle d’unité suprême, reflet de la vie intime de Dieu un en trois personnes, est ce que nous chrétiens désignons par le mot «communion».
Cette communion spécifiquement chrétienne, jalousement préservée, étendue et enrichie avec l’aide du Seigneur, est l’âme de la vocation de l’Eglise à être «sacrement» dans le sens déjà indiqué.
La solidarité doit donc contribuer à la réalisation de ce dessein divin tant sur le plan individuel que sur celui de la société nationale et internationale. Les «mécanismes pervers» et les «structures de péché» dont nous avons parlé ne pourront être vaincus que par la pratique de la solidarité humaine et chrétienne à laquelle l’Eglise invite et qu’elle promeut sans relâche. C’est seulement de cette manière que beaucoup d’énergies positives pourront être libérées entièrement au bénéfice du développement et de la paix.
De nombreux saints canonisés par l’Eglise offrent d’admirables témoignages de cette solidarité et peuvent servir d’exemple dans les difficiles circonstances actuelles. Entre tous, je voudrais rappeler saint Pierre Claver qui s’est mis au service des esclaves à Carthagène des Indes, et saint Maximilien-Marie Kolbe qui offrit sa vie pour un déporté inconnu de lui dans le camp de concentration d’Auschwitz-Oswiecim. »
Saint Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis (1987), §39-40
La vraie paix, fruit de la vertu de solidarité
« La solidarité nous aide à voir l’«autre» – personne, peuple ou nation – non comme un instrument quelconque dont on exploite à peu de frais la capacité de travail et la résistance physique pour l’abandonner quand il ne sert plus, mais comme notre «semblable», une «aide» (cf. Gn 2, 18. 20), que l’on doit faire participer, à parité avec nous, au banquet de la vie auquel tous les hommes sont également invités par Dieu. D’où l’importance de réveiller la conscience religieuse des hommes et des peuples.
Ainsi l’exploitation, l’oppression, l’anéantissement des autres sont exclus. Ces faits, dans la division actuelle du monde en blocs opposés, se rejoignent dans le danger de la guerre et dans le souci excessif de la sécurité, aux dépens bien souvent de l’autonomie, de la liberté de décision, même de l’intégrité territoriale des nations les plus faibles qui entrent dans les soi-disant «zones d’influence» ou dans les «périmètres de sécurité».
Les «structures de péché» et les péchés qu’elles entraînent s’opposent d’une manière tout aussi radicale à la paix et au développement, parce que le développement, suivant la célèbre expression de l’encyclique de Paul VI est «le nouveau nom de la paix».
Ainsi la solidarité que nous proposons est le chemin de la paix et en même temps du développement. En effet, la paix du monde est inconcevable si les responsables n’en viennent pas à reconnaitre que l’interdépendance exige par elle-même que l’on dépasse la politique des blocs, que l’on renonce à toute forme d’impérialisme économique, militaire ou politique, et que l’on transforme la défiance réciproque en collaboration. Cette dernière est précisément l’acte caractéristique de la solidarité entre les individus et les nations.
La devise du pontificat de mon vénéré prédécesseur Pie XII était Opus iustitiae pax, la paix est le fruit de la justice. Aujourd’hui on pourrait dire, avec la même justesse et la même force d’inspiration biblique (cf. Is 32, 17; Jc 3, 18): Opus solidaritatis pax, la paix est le fruit de la solidarité.
L’objectif de la paix, si désiré de tous, sera certainement atteint grâce à la mise en œuvre de la justice sociale et internationale, mais aussi grâce à la pratique des vertus qui favorisent la convivialité et qui nous apprennent à vivre unis afin de construire dans l’unité, en donnant et en recevant, une société nouvelle et un monde meilleur.
La solidarité est sans aucun doute une vertu chrétienne. Dès le développement qui précède on pouvait entrevoir de nombreux points de contact entre elle et l’amour qui est le signe distinctif des disciples du Christ (cf. Jn 13, 35).
A la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à prendre les dimensionsspécifiquement chrétiennes de la gratuité totale, du pardon et de la réconciliation. Alors le prochain n’est pas seulement un être humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint. Il doit donc être aimé, même s’il est un ennemi, de l’amour dont l’aime le Seigneur, et l’on doit être prêt au sacrifice pour lui, même au sacrifice suprême: «Donner sa vie pour ses frères» (cf. 1 Jn 3, 16).
Alors la conscience de la paternité commune de Dieu, de la fraternité de tous les hommes dans le Christ, «fils dans le Fils», de la présence et de l’action vivifiante de l’Esprit Saint, donnera à notre regard sur le monde comme un nouveau critère d’interprétation. Au-delà des liens humains et naturels, déjà si forts et si étroits, se profile à la lumière de la foi un nouveau modèle d’unité du genre humain dont doit s’inspirer en dernier ressort la solidarité. Ce modèle d’unité suprême, reflet de la vie intime de Dieu un en trois personnes, est ce que nous chrétiens désignons par le mot «communion».
Cette communion spécifiquement chrétienne, jalousement préservée, étendue et enrichie avec l’aide du Seigneur, est l’âme de la vocation de l’Eglise à être «sacrement» dans le sens déjà indiqué.
La solidarité doit donc contribuer à la réalisation de ce dessein divin tant sur le plan individuel que sur celui de la société nationale et internationale. Les «mécanismes pervers» et les «structures de péché» dont nous avons parlé ne pourront être vaincus que par la pratique de la solidarité humaine et chrétienne à laquelle l’Eglise invite et qu’elle promeut sans relâche. C’est seulement de cette manière que beaucoup d’énergies positives pourront être libérées entièrement au bénéfice du développement et de la paix.
De nombreux saints canonisés par l’Eglise offrent d’admirables témoignages de cette solidarité et peuvent servir d’exemple dans les difficiles circonstances actuelles. Entre tous, je voudrais rappeler saint Pierre Claver qui s’est mis au service des esclaves à Carthagène des Indes, et saint Maximilien-Marie Kolbe qui offrit sa vie pour un déporté inconnu de lui dans le camp de concentration d’Auschwitz-Oswiecim. »
Saint Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis (1987), §39-40
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de l’Abbé Seguin
L’espérance de la France …
Reconnaître que notre pays traverse une crise est d’une triste banalité. Essayer d’en diagnostiquer les origines serait salutaire pour mieux analyser les symptômes et surtout proposer les remèdes. Cette analyse reste peut être à faire, ou doit encore être affinée, mais sans perdre de temps, l’idée a germé comme sous l’effet d’une inspiration divine, ou d’une recommandation mariale, de porter notre pays dans la prière sous la forme de cette neuvaine de mois. Quelle belle intuition offerte à quelques uns et qui nous réunit avec enthousiasme et espérance en priant pour la France !
Or le danger serait peut être de trop nous lamenter sans déjà percevoir les fruits innombrables que la grâce suscite depuis quelques temps dans notre pays sans faire de bruit… Peut-on les identifier ou les attribuer à cette génération dite « Jean Paul II » ? Certainement un peu.
Car il est remarquable de considérer que désormais, grâce à la persévérance et à la fidélité de ceux qui nous ont précédé, nous pouvons aujourd’hui affirmer que bien des choses naissent de cette génération marquée à jamais par l’immensité de ce saint Pape qui a su semer dans la jeunesse de l’époque les éléments nécessaire à la fécondité du présent, et aux promesses de l’avenir. La jeunesse de maintenant en est un fruit étonnant qui dans l’insouciance ou l’ignorance de ce passé, bénéficie maintenant de cette semence qui nous donne une très grande espérance, même dans l’adversité. La crise est là c’est certain, mais les saints de demain qui se forment aujourd’hui, sont ici.
Du Parc des Princes à Gerland, en passant par La Meinau sans oublier bien entendu Ars, Lourdes ou Longchamp, nous pouvons voir les jeunes d’hier donner les fruits d’aujourd’hui, dont la jeunesse de maintenant est le signe le plus visible, et porteuse d’espérance. A l’évidence, la France va mal, mais une partie de sa jeunesse promet cette espérance qui pointe et donne la force de continuer sans jamais nous décourager.
Elle est belle cette jeunesse, même si elle est blessée dans ce monde ravagé et déboussolé. Elle est forte dans sa faiblesse, influente dans sa minorité, bruyante dans sa prière silencieuse, prometteuse dans son courage … elle est belle dans la construction de ces familles nombreuses et joyeuses. Finalement reconnaissons-le, les choses vont très vite dans la dégringolade, mais assez vite également dans la reconstruction, sauf que ça fait moins de bruit et surtout c’est plus difficile à voir, car souvent plus enfoui, pour être mieux construit ! Alors comment ne pas espérer plus encore quand on sait les racines chrétiennes de notre pays, sa fécondité dans la sainteté, sa responsabilité dans sa place d’aîné dans la filiation des Nations ?
En ces jours particuliers où nous contemplerons le don de l’Esprit aux Apôtres, après que le Christ ait rejoint le Père sans nous abandonner, laissons la force de Dieu nous habiter, en continuant à nous engager, à prier, à témoigner, à évangéliser …
Comment se fait-il que la France demeure une nation qui entraine, rayonne et étonne ? Pourquoi avons nous ce privilège d’être une terre si visitée par notre Mère ? Que la Vierge Marie, Sainte Jeanne et Sainte Thérèse, nous protègent, nous gardent et nous soutiennent. Que les saints qui sont passés chez nous, nous accompagnent et nous éclairent. Le chemin du ciel est visible dans les méandres des impasses de notre société, et sans nous vanter, nous avons la chance mais aussi la responsabilité du Chemin, sur lequel on croise la Vérité et reçoit la Vie. C’est étonnant de constater que malgré les siècles nous avons les mêmes repères essentiels dont nous nous sommes irrémédiablement éloignés récemment, éblouis ou même aveuglés par des chimères politiques, économiques ou idéologiques. C’est impressionnant de constater que les combats d’aujourd’hui ont une telle actualité évangélique : la Vie et la Vérité.
A l’évidence, l’espérance est en France et demain verra se lever de grands saints, grâce à ceux d’hier et d’aujourd’hui, si nous restons fidèles et disponibles à l’action de l’Esprit dans nos vies et notre pays !
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L’abbé Guillaume Seguin
L’abbé Guillaume Seguin est prêtre du diocèse de Paris. Aumônier général de Saint Jean de Passy à Paris et Conseiller religieux de l’équipe nationale Route des Scouts d’Europe.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
La Neuvaine entre en son troisième trimestre
Que ceux qui aiment la France la prient et participent à sa reconstruction !
Que ceux qui aiment la France la prient et participent à sa reconstruction !
Chers amis,
En ce mois de Marie, La Neuvaine pour la France entre dans son troisième trimestre !
Cette neuvaine de 9 mois qui paraissait peut-être longue à certains s’inscrivait dans la durée d’une gestation : gestation de nos cœurs appelés à grandir chaque jour davantage dans l’amour de Dieu pour en recevoir toutes les grâces, et nous ouvrir à tout ce à quoi nous restons trop souvent aveugles et sourds. Neuf mois pour prier, nous former et réfléchir ensemble à ce qu’il nous est demandé de faire pour notre pays…
Cette gestation était donc nécessaire pour nous aider à accueillir le don de la Vie, de la vie en Dieu ! Parce qu’elle est un don et parce qu’elle ne nous appartient pas, nous nous devons de la transmettre et la faire rayonner comme le plus précieux des trésors, tant au niveau familial, qu’amical, que national. Car de la même manière que l’on juge un arbre à ses fruits, la conversion de notre pays ne peut se faire sans la conversion profonde de ses membres.
Parce que seule la conversion révèle le divin et l’universel qui nous habitent, elle opère un changement radical de nos vies : espérance, foi et charité s’incarnent concrètement dans le quotidien de celui qui tire son énergie de sa vie en Dieu. De nombreuses initiatives sont nées ces 6 derniers mois : chaque jour, il nous a été donné de relayer la création de nouveaux groupes de prière de la Neuvaine, nos villes et nos campagnes ont été investies de pèlerinages dédiés à la France, en communion avec nos expatriés des 5 continents ! Des écoles primaires aux maisons de retraite, des monastères aux sanctuaires mariaux, ce sont près de 30 000 enfants, étudiants, professionnels, mères de famille, grands-parents qui se sont rassemblés autour de la Neuvaine et des centaines de milliers d’images envoyées à travers toute la France ! Certains pays européens nous ont contactés pour exporter la Neuvaine au service de leur contrée : la Neuvaine vit une marche spirituelle merveilleuse qui ne doit pas s’arrêter là !
La gestation ne fait que préparer la naissance : à vous, à nous tous de discerner durant ces 3 prochains mois ce que nous pouvons offrir, créer, relayer, pour ne pas laisser s’éteindre la flamme de la Neuvaine. Nous nous engageons à faire connaître et mettre en relation tous les porteurs de projets au service de la gloire de Dieu : création ou réactivation de pèlerinages locaux, mouvements de prière des enfants pour la France, chapelet hebdomadaire et perpétuel pour la France, formations et universités d’été pour la France, valorisation des grands saints qui ont fait la France, restauration de notre patrimoine catholique, entre-aide aux familles… L’ensemble de ces projets issus du discernement opéré pendant La Neuvaine sera accueilli, porté et accompagné dans la mesure de nos moyens et en accord avec vos besoins.
Le 15 Août 2015 marquera le terme de cette gestation et non une fin : en effet comment penser donner une fin à un élan spirituel ? Cela est ne reviendrait-il pas à couper les jambes d’un coureur en pleine course ? Notre marathon, exigeant autant de vitesse que d’endurance, est celui de la reconstruction de la France chrétienne. Nos protéines seront avant tout notre prière commune et l’ensemble des actes concrets que nous déciderons de poser et de porter sur le long terme pour participer à cette reconstruction.
Que vos paroisses et lieux de vacances rayonnent donc de cette joie le 15 Août prochain ! Nous comptons sur vous pour deux choses essentielles : nous aider pour valoriser cette étape de la Neuvaine le 15 Août (procession, bannières, affiches, veillées…) et réfléchir aux fruits de la Neuvaine que vous pourrez porter par la suite ! Nous sommes joignables et réactifs par mail
La Neuvaine a grandi grâce à vous ; votre dynamisme et vos initiatives lui donneront tous son sens : que la France soit digne des promesses de son baptême et retrouve son vrai visage !
Prions pour la France avec la Vierge Marie
NOTRE-DAME DE FRANCE
OU
HISTOIRE
DU
CULTE DE LA SAINTE VIERGE
EN FRANCE
Vous pouvez télécharger le livre ici
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du père Christian Venard
« France, ô ma France très belle
Pour toi je ferais bataille
Je quitterai père et mère
Sans espoir de les revoir jamais »
Le sens du patriotisme semble trop souvent s’être dissout – même chez les chrétiens parfois – dans un hédonisme pacifiste ou un vulgaire individualisme. Certes, comme catholiques, nous savons que notre patrie céleste est ultime. Pour autant, la médiation de la patrie terrestre, cette terre reçue de nos pères, est nécessaire dans notre chemin de foi. « L’amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité » (cf. CEC 2239).
Nous sommes les héritiers d’une immense chaîne d’ancêtres, qui a façonné ces paysages, ces institutions, ces architectures, ces arts, de la cuisine à la littérature, de la musique à la peinture, des sciences à la théologie… La France, telle une cathédrale gothique, se dresse devant nous, s’élevant des profondeurs de la terre charnelle, et pointant vers le Ciel ses tours les plus hautes ; toute remplie et de lumières et d’ombres, elle est ce lieu naturel, où chacun de nous est appelé à faire fructifier les talents reçus, pour le service de la patrie et pour la plus grande gloire de Dieu.
A la veille de la Pentecôte, implorons le Saint-Esprit pour nous-mêmes, pour nos dirigeants, afin de retrouver plus encore, le sens du bien commun et l’amour de notre pays, de tous ses héritages.
Le don de la Sagesse – don par lequel, élevant notre esprit au-dessus des choses terrestres, nous contemplons les choses éternelles – nous permettra d’ordonner l’amour à porter à nos deux patries, la céleste et la terrestre.
Le don d’Intelligence – don par lequel nous est facilitée l’intelligence de la Foi – facilitera notre compréhension du lien étroit entre nos deux patries.
Le don de Conseil – don par lequel, dans les doutes et les incertitudes de la vie humaine, nous connaissons ce qui contribue le plus à la gloire de Dieu, à notre salut et à celui du prochain – nous fera discerner les actions à poser, les plus à même de rendre service à notre Patrie et à nos concitoyens dans le souci du Salut éternel.
Le don de Force – don qui nous inspire de l’énergie et du courage pour observer fidèlement la loi de Dieu et de l’Eglise – nous fera sortir de notre torpeur et de nos tiédeurs bourgeoises pour nous mettre au service de nos frères dans la Cité.
Le don de Science – don par lequel nous apprécions sainement les choses créées, et connaissons la manière d’en bien user et de les diriger vers leur fin dernière qui est Dieu – sera particulièrement précieux, en ce domaine du patriotisme, pour discerner avec justesse les combats à mener.
Le don de Piété – don par lequel nous vénérons et nous aimons Dieu et les saints, et nous avons des sentiments de miséricorde et de bienveillance envers le prochain – nous poussera à voir en chaque Français un frère à aimer et à aider.
Enfin le don de la Crainte de Dieu – don qui nous fait respecter Dieu et qui nous détourne du mal en nous portant au bien – contribuera à nous conforter dans tous ces choix au service de Dieu et de la Patrie.
Pour reprendre les mots du Père Doncoeur parlant des héros de 14-18, et en les appliquant à tous nos ancêtres qui nous ont légué ce si beau pays : « Nos morts ont des droits sur nous. Ils exigent autre chose qu’une démarche : un engagement et un don. Une main vigoureuse nous entraîne au sacrifice, en des modes différents mais également impérieux, et –qui sait ?- peut-être demain à une mort analogue. »
Que la Vierge Marie, Reine de France, nous rende dociles aux inspirations du Consolateur, pour nous mettre, chaque jour un peu plus, au service de nos frères, de notre pays, de l’Eglise et de Dieu.
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Père Christian Venard
Le père Christian Venard est prêtre depuis 1997. Aumônier militaire parachutiste depuis 1998, il a accompagné les troupes françaises sur tous les théâtres d’opérations (Kosovo, Afghanistan, Mali, Liban, etc.). A Montauban il a reçu le dernier souffle de deux de ses paras lâchement assassinés par Merah. Il est l’auteur avec Guillaume Zeller d’un livre témoignage : Un prêtre à la guerre. Il collabore tous les mois à la revue Parole et Prière.
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de Mgr Pierre D’Ornellas
« Marie, la toute sainte »
La France est une terre de saints et de saintes, dons admirables de Dieu. Impossible de tous les nommer, ils sont si nombreux !
Pensons à Blandine, martyrisée à Lyon en 177, avec l’évêque Pothin et 46 compagnons de foi en Jésus-Christ : modèles de ceux qui, aujourd’hui, osent dire leur foi. Parlons de Martin, mort en 397, l’infatigable évangélisateur dont la charité frappe tous les esprits et dont de nombreuses églises portent le nom. Nommons Geneviève, patronne de Paris et des gendarmes, morte en 512. Sa force d’âme, sa prière et la clarté de son jugement font d’elle une incarnation du génie féminin, sentinelle vigilante de l’Invisible.
Sautons les siècles : Saint Louis chercha le juste discernement pour servir le bien commun de tous. Mort en 1270, il est le modèle de l’homme politique par le service désintéressé, par son souci de l’équité. A-t-il connu saint Yves, né en 1253 en Bretagne, qui y exerça la justice en ami des pauvres ? Il inspire aujourd’hui bien des personnes versées dans le délicat métier de la justice.
Qui oubliera Vincent de Paul, mort en 1660, dont la charité pour les plus pauvres est prophétique ? Il inspira tant de saints et de saintes, connus et inconnus, qui aimèrent le plus rejeté ou exclu. Parmi eux, un étudiant, devenu père de famille et universitaire brillant, le bienheureux Frédéric Ozanam, mort à 40 ans en 1853, dont les « conférences de charité » devenues « conférences saint Vincent de Paul » continuent leur mission de bonté évangélique.
Aux lendemains de notre Révolution, surgit l’imprévisible Jeanne Jugan qui, à Saint-Malo, accueillit chez elle une vieille femme aveugle. Elle donna naissance aux Petites Sœurs des Pauvres répandues dans le monde par leurs « Maisons » où règne un esprit de famille : chaque personne âgée y est aimée jusqu’à son dernier souffle. Quel prophète en notre temps où l’accompagnement des personnes en fin de vie interpelle notre fraternité !
Ajoutons la « petite » Thérèse Martin, morte à Lisieux à 24 ans à l’orée du XXème siècle. Face à l’athéisme, ses Manuscrits dévoilent la vérité sur l’homme : chacun, y compris le criminel, est un enfant infiniment chéri de Dieu, riche en miséricorde. Elle est le héraut de l’espérance pour tous. Et ses parents, Zélie et Louis Martin, veuf après 19 ans de mariage, prophètes des saints époux et parents d’aujourd’hui !
À cause de sainte Bernadette, morte à 35 ans, des millions de pèlerins repartent chaque année de Lourdes, convertis dans l’espérance. En 1858, la Vierge Marie lui dit son nom : « l’Immaculée Conception ». Un an plus tard, meurt Jean-Marie Vianney, le saint curé d’Ars que l’on est venu voir de partout : prophète des prêtres ordinaires et humbles, habités par la « charité pastorale ».
Plus près de nous, le bienheureux Marcel Callo, jeune de Rennes, arrêté à 23 ans, car, dit le commandant nazi, « Monsieur est beaucoup trop catholique ». Quand il meurt le 19 mars 1945 au camp de Mauthausen, le colonel confie : « J’ai vu le regard d’un saint ». Prophète des témoins de la lumière dans les ténèbres.
Prier pour la France, c’est invoquer l’Esprit de sainteté afin qu’il suscite aujourd’hui les saints dont nous avons besoin. C’est demander à la Vierge Marie qu’elle nous aide à répondre personnellement à Dieu qui nous appelle : « soyez saints car moi, votre Dieu, je suis saint ». Les saints font luire l’admirable lumière d’amour et de paix. Ils forgent une société digne de l’homme à l’image de notre grand Dieu.
Regardant le 3ème millénaire, saint Jean-Paul II – qui nous visita plusieurs fois, – rappela l’« appel universel à la sainteté » que lança solennellement l’Église au concile Vatican II (cf. Lettre du 6 janvier 2001, n.30). Inspiré par un saint français, Louis-Marie Grignon de Montfort, il remit sa vie entre les mains de Marie : « totus tuus ». Elle est « la toute sainte » qui ouvre le chemin de la sainteté à ses enfants. Car « le trésor de la mère appartient à l’enfant », écrivit Thérèse de Lisieux, la patronne secondaire de la France, dans son ultime poème « Pourquoi je t’aime ô Marie ».
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Monseigneur Pierre d’Ornellas
Monseigneur Pierre d’Ornellas est ordonné prêtre le 15 août 1984 à Notre-Dame de Vie puis évêque le 10 octobre 1997 à Notre-Dame de Paris. Depuis le 27 mars 2007, il est Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, Archevêque Métropolitain de la Province ecclésiastique de Rennes. Depuis 2011, il est Président de la Commission épiscopale pour la Catéchèse et le Catéchuménat. Auteur de nombreux ouvrages dont « Au bonheur des Béatitudes », collection des Cahiers de l’École Cathédrale, Parole et Silence, 2004 ; « La Miséricorde dessine le visage de mon pontificat. Jean-Paul II », collection des Cahiers de l’École Cathédrale, Parole et Silence, 2006 ; « Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, « Le pur amour est-il bien dans mon cœur ? » », Parole et Silence, 2007 ; « Fin de vie, un enjeu de fraternité », Salvator, mars 2015.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
PRIÈRE POUR LA FRANCE
DÈS L’ORIGINE, LA PRIÈRE POUR LA FRANCE FAIT PARTIE DE LA VOCATION DE LA BASILIQUE DU SACRÉ-COEUR DE MONTMARTRE :
- En 1870, « les malheurs de la France » inspirent les initiateurs du grand mouvement de générosité et de prière qui, traversant toute la France, permettra la construction du sanctuaire, en signe de relèvement spirituel et moral, d’espérance et de confiance dans le Sacré-Coeur de Jésus.
- En 1873, l’Assemblée nationale vote le projet de construction du « Sanctuaire du Vœu national ».
Depuis le 1er août 1885, début de l’adoration eucharistique continue, cette prière pour la France et ses habitants n’a jamais cessé.
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AUJOURD’HUI, LA PRIÈRE POUR LA FRANCE SE POURSUIT :
Tous les soirs, par le relais d’adoration de nuit ;
Par des veillées d’adoration et des Messes pour la France
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PRIÈRE POUR LA FRANCE
Toi, Seigneur,
qui as suscité dans le cœur des hommes
le projet de bâtir une Basilique dédiée à ton Cœur Sacré
en signe d’action de grâce,
d’adoration et de conversion,
entends aujourd’hui notre prière qui en ce lieu
te présente les habitants de notre pays, la France.
Donne-nous autant d’audace et de courage
pour rendre témoignage de notre foi.
Que ton Evangile soit une lumière et une force
pour nos choix personnels et ceux de la société.
Que ta loi d’amour mène notre communauté civile
à la justice et à la solidarité,
à la réconciliation et à la paix,
au respect de la vie de toute personne
depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle,
à l’épanouissement des jeunes grâce à des familles heureuses et fidèles.
Donne-nous de voir les événements de notre vie
avec un regard rempli de foi et d’espérance.
Réveille en nos cœurs un vrai désir de sainteté
pour renoncer à ce qui est mal et faire fructifier ce qui est bien.
Rends-nous forts dans l’adversité et sages dans la prospérité,
vivant toujours plus de ta charité.
Relève ceux qui tombent, console ceux qui souffrent,
exauce ceux qui te prient,
Toi qui n’abandonnes jamais aucun de ceux qui se confient en Toi.
Amen.
Voir aussi :
Histoire de la Basilique du Sacré Coeur de Montmartre
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du Père Nicolas Rousselot
Pour une classe moyenne de la sainteté
Pour une classe moyenne de la sainteté
La première fois que je suis entré dans la chambre de Marthe Robin à Châteauneuf, en regardant son lit, je me suis dit : « Oh mon Dieu, comme c’est petit ! ». Jean-Marie Vianney, paraît-il, avait dit la même phrase en découvrant, au creux d’une colline, sa nouvelle paroisse.
Aujourd’hui encore, en voyant dans la première église d’Ars, la taille de la chaire et des confessionnaux, on a l’impression de se trouver comme dans une maison de poupée. Ceux qui se sont recueillis devant la chasse de Bernadette à Nevers, ou ceux qui sont allés aux Buissonnets à Lisieux, auront eu cette même impression de petitesse, d’enfance. Au point de se demander si, dans le pays de France, Dieu n’a pas choisi uniquement des gens de « petit format » pour porter son message et faire bouger les choses. En Espagne, Dieu est allé dans les châteaux trouver des sortes de conquistadors : St Ignace, St François-Xavier ou Ste Thérèse d’Avila. En France, non.
Thérèse, Bernadette, Marthe, Jean Marie, étaient petits de taille. Est-ce un hasard ? Ces gens petits de taille, dit-on, sont presque toujours animés d’un grand désir. Comme Napoléon, ils ont parfois le génie de bouleverser l’histoire. Mais ici, nous pensons surtout aux phrases de Saint-Paul : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort » ; ou cette parole du livre des Proverbes qui enchanta Thérèse de l’Enfant Jésus : « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi ». Pourquoi Dieu est-il venu bouleverser le temps de l’incroyance, du jansénisme ou du scientisme, en choisissant ces chrétiens petits de taille mais à la force intérieure si impressionnante ? C’est son mystère. Mais Il se peut aussi que Dieu lui-même fut bouleversé par ces âmes ardentes, comme il fut bouleversé un jour, à l’aube des temps nouveaux, par l’âme si désirante de Marie.
Aujourd’hui, nous souhaitons que beaucoup de choses changent dans le monde, en Europe et dans notre pays. Nous prions pour cela. Nous souhaitons que notre Dieu soit bouleversé par des âmes assoiffées de Lui, pour qu’Il ait davantage « les mains libres pour agir », puisqu’Il a choisi dans Sa liberté souveraine de dépendre de nous.
Nous souhaitons que se lèvent des personnes, petites ou grandes de taille qu’importe, mais désirant d’un grand désir que le Royaume vienne sur notre terre. Nous prions pour que des âmes quasi messianiques changent le cours des choses, entrainant les foules, tel Moïse levant son bâton pour faire passer son peuple à pied sec.
Or nous nous trompons. Prions plutôt pour qu’advienne un écosytème de sainteté, une sorte de « classe moyenne de la sainteté dont nous pouvons tous faire partie » (Pape François). Dans cette classe moyenne, nous espérons beaucoup de jeunes, notamment des jeunes issus des milieux chrétiens aisés. Nous les verrons devenir tour à tour, éducateurs, enseignants, soignants, journalistes, élus, ou policiers. Gagnant moins facilement leur vie que leurs parents ou leurs frères et sœurs, toujours du côté des plus fragiles, ils seront reliés entre eux par des mouvements ou des associations extrêmement vigoureuses, où leur solitude sera un vain mot et où prendront corps leurs grands désirs.
Au cœur de cette classe moyenne du Salut, naîtront un jour, quelques grands témoins qui bouleverseront le monde, au moment où notre Dieu le permettra, attiré qu’Il sera par ces âmes ardentes. Il y aura aussi quelques martyrs.
Père Nicolas Rousselot
Le Père Nicolas Rousselot est jésuite, aumônier national du Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ), accompagnateur spirituel et auteur de » Consolation et Désolation, l’expérience de la résurrection dans la spiritualité jésuite », Lessius, 2014
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation de Mgr de Rochebrune
« Je ne crains pas les prussiens mais les mauvais catholiques »
« Je ne crains pas les prussiens mais les mauvais catholiques »
On raconte qu’à l’approche des Prussiens, en 1870, quelques personnes effrayées rendirent visite à Sainte Bernadette Soubirous, retirée dans son couvent de Nevers, afin de recueillir d’elle confidences et réconfort. La Sainte Vierge aurait-elle dit quelque chose à Lourdes, au sujet de ces fameux Prussiens ? « Craignez-vous les Prussiens ? », lui aurait-on demandé. Il semblerait que sa réponse fût simple et lapidaire : « Je ne crains pas les Prussiens, je ne crains que les mauvais catholiques ».
Sans sombrer dans le pessimisme, avouons que la tiédeur de certains croyants, le manque de cohérence (dans les discours et dans les œuvres) de quelques autres, et leurs impardonnables abstentions peuvent être considérées comme une cause des malheurs qui frappent nos sociétés. « Ces crises mondiales sont des crises de saints », disait saint Josémaria Escriva.
Mais revenons 2000 ans plus tôt : qu’étaient les premiers chrétiens ? Pour la plupart, des hommes et des femmes inconnus, sans pouvoir, sans moyen. Mais ce sont eux qui ont évangélisé l’Europe, et ensuite le monde ! A nous d’actualiser ces époques !
Imaginons un instant que tous les catholiques de notre pays soient portés par la ferveur de la prière quotidienne et la fréquentation des sacrements de l’Église. Imaginons-les au service de l’éducation, du dialogue, de la paix et de l’harmonie dans les relations humaines. Imaginons-les au service des plus démunis, des personnes fragiles. Imaginons qu’ils soient fidèles à ce commandement toujours nouveau du Seigneur : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (Jn 13,34).
Les statistiques disent que les catholiques représenteraient environ 60% de la population française. Cette variété que l’on entrevoit derrière ce chiffre constitue sans doute un espoir. Ce n’est évidemment pas en termes de pouvoir, d’engagement politique ou de militantisme que tous doivent agir. C’est d’abord sur le plan spirituel que nous devons nous réveiller.
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » dit le Seigneur dans l’évangile. La très belle prière que nous propose cette neuvaine est sans doute le plus beau service que nous pouvons rendre à notre pays. Prions pour nos dirigeants, nos voisins, nos amis… mais prions en famille, ou entre amis, pour que le Seigneur nous écoute et nous inspire.
Appelés à être saints, nous le sommes également à être apôtres, à être semeurs de paix et de joie partout où nous sommes, au travail ou en famille.
Si nous sommes convaincus que nos proches, ceux que nous aimons, ont besoin de connaître le message du Christ, il nous sera facile de leur parler et de leur annoncer la bonne nouvelle.
Dans l’élan de prière qui est le nôtre à l’occasion de cette neuvaine pour notre pays, confions à la Sainte Vierge le réveil spirituel de tant et tant de baptisés.
Ainsi que le dit Saint Josémaria dans Sillon : « Le Christ a besoin d’anticonformistes, de rebelles de l’Amour ! »
Mgr Antoine de Rochebrune est le Vicaire de la prélature de l’Opus Dei en France depuis 1999. Né en 1964 et ingénieur de formation, il a été ordonné prêtre en 1995. Il est docteur en théologie dogmatique (Université Pontificale de la Sainte Croix).
Prier avec Bernadette
Avec les mots de Bernadette :
« O Jésus donnez-moi je vous prie le pain de l’humilité,
le pain d’obéissance,
le pain de charité,
le pain de force pour rompre ma volonté et la fondre à la vôtre…
le pain de patience pour supporter les peines que mon cœur souffre …
le pain de ne voir que vous seul en tout et toujours »
« J’ai espéré en vous Seigneur. Soyez ma maison de refuge car vous êtes ma force »
« Celui-ci me suffit… Jésus seul pour richesse »
Avec les mots des pèlerins :
Pour mettre dans vos pas mes pas trop hésitants,
s’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Ils sont pour moi un symbole, à la fois, de bon sens,
d’esprit de pauvreté et de simplicité.
Vous savez bien, hélas, que tout cela me manque.
S’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Vous alliez ramasser le bois qui fait la flamme
et réunit les hommes en les réconfortant.
Pour que je puisse aussi réchauffer ceux qui cherchent
ou sourire, ou parole, ou silence, ou soutien,
s’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Et s’ils sont trop petits, qu’ils me rendent modeste.
Que j’avance en sachant que je suis limitée,
avec des petits pas, des chutes, et des « relèves ».
S’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Pour suivre de Marie la route de confiance,
pour découvrir l’Eau Vive offerte aux assoiffés,
pour se rendre au repas où Jésus nous invite
afin de partager sa parole et son pain,
s’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Pour monter vers le Père qui m’attend et qui m’aime,
pour entrer dans la fête au bout du chemin,
après avoir marché, portant mes joies, mes peines,
tout en vous demandant de me donner la main,
s’il vous plaît, Bernadette, prêtez-moi vos sabots.
Marie-Louise Pierson
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Méditation du Père Benoit Guédas
Mon cœur est passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier !
Sainte Gertrude d’Hefta, reposant mystiquement sur la poitrine du Christ en la fête de la Saint Jean en 1302, entend les battements du Cœur de Jésus et perçoit ainsi son amour.
Elle demande au Christ pourquoi il a gardé si longtemps le silence au sujet du mystère de son Cœur. Ce dernier lui répond : « La douce éloquence des battements de mon Cœur est réservée aux temps modernes, afin que le monde vieillissant puisse s’y réchauffer. »
En 1673, trois cent soixante-dix ans plus tard, au cœur de la France, à Paray-le-Monial en réponse aux premiers sacrilèges proférés contre l’eucharistie à la cour du roi Louis XIV, Jésus révèle son Sacré Cœur à toute l’Eglise par l’intermédiaire d’une religieuse cachée dans son monastère de la Visitation et nous invite à fêter ce Cœur doux et humble capable d’enflammer les cœurs les plus endurcis.
La révélation n’est plus privée. Jésus rappelle à toute l’Eglise l’amour qui jaillit de son Cœur, vrai soleil de nos vies, capable d’illuminer tout homme : « Mon cœur est passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier ! » Il ne choisit pas une enfant ni une bergère mais une femme adulte, religieuse de l’ordre de la Visitation au cœur d’une ville comme pour nous enseigner cet appel de tout chrétien à répandre les flammes de cet amour à tout homme. Jésus se révèle au cœur de la France comme pour rappeler que cette mission est confiée à chacun de nous, dans le concret de nos vies. Le Cœur de Jésus est passionné pour tout homme et « ne pouvant plus contenir les flammes de son ardente charité, il veut les répandre par ton moyen ». Ces trois derniers mots sont clairs : Dieu veut répandre son amour par toi qui lis cette méditation ! Le Christ ne vient pas juger les hommes mais les sauver ; et s’il agit avec justice, c’est selon le prisme de sa miséricorde. L’originalité du message de Paray-le-Monial réside peut-être dans la conscience qu’il veut passer par le moyen de fidèles aussi petits ou même « indignes » que la sainte qu’il a choisie pour réchauffer le cœur des hommes.
Paray-le-Monial est un des deux seuls endroits dans le monde, avec Cracovie, où le Christ apparaît pour dévoiler un message pour le monde entier. Nous pouvons y trouver, avec les nombreuses apparitions de la Vierge en France, un signe de fierté. Nous pouvons aussi y lire un appel pressant à nous convertir : à laisser l’Esprit répandre son amour en nos cœurs pour que nous puissions avoir un cœur semblable à celui de Jésus, pour que nous puissions aimer comme il aime. Ce message s’adresse d’abord à chaque chrétien. C’est un appel à répondre aujourd’hui à notre vocation à la sainteté, à suivre le Christ au cœur de nos familles, de nos entreprises… au cœur de notre pays. Mère Teresa a commencé par aimer un pauvre, Jeanne Jugan s’est occupée d’une grand-mère… Quelle personne le Christ m’invite-t-il aujourd’hui à aimer ?
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Père Benoit Guédas
Prêtre de l’Emmanuel du diocèse de Paris, le Père Benoit Guédas est recteur des sanctuaires de Paray le Monial. En 1673, le Christ y apparaît à une visitandine, sainte Marguerite Marie, lui révélant l’amour brûlant de son Cœur miséricordieux pour tous les hommes et demandant l’institution de la fête du Sacré Cœur de Jésus dans toute l’Eglise le vendredi après la fête du saint Sacrement.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Merci mon ami, Bonne Fête du Sacré Cœur !
Et aussi bonne Fête à tous ceux qui nous lisent.
Que Dieu te bénisse Maxkolbe ! Demain c'est la fête du Cœur Immaculé de Marie,
et le Dimanche qui suit il a été demandé que ce soit la fête des Cœurs Unis de Jésus et Marie
(les deux Coeurs d'Amour : Père Montfort Okaa).
Voir / La Société Catholique des Deux Coeurs d'Amour de Jésus et Marie
Et aussi bonne Fête à tous ceux qui nous lisent.
Que Dieu te bénisse Maxkolbe ! Demain c'est la fête du Cœur Immaculé de Marie,
et le Dimanche qui suit il a été demandé que ce soit la fête des Cœurs Unis de Jésus et Marie
(les deux Coeurs d'Amour : Père Montfort Okaa).
Voir / La Société Catholique des Deux Coeurs d'Amour de Jésus et Marie
Invité- Invité
Re: Neuvaine pour la France : neuf mois de prières
Prières de Sainte Gertrude de Helfta
« Je vous salue, ô Cœur sacré de Jésus » :
« Je vous salue, ô Cœur sacré de Jésus, source vive et vivifiante de la vie éternelle, trésor infini de la Divinité, fournaise ardente du divin amour. Vous êtes mon asile et le lieu de mon repos. O mon divin Sauveur, embrasez mon cœur de l'ardent amour dont le vôtre est tout enflammé. Répandez dans mon cœur les grandes grâces dont le vôtre est la source et faites que mon cœur soit tellement uni au vôtre que votre volonté soit la mienne et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre, puisque je désire désormais que votre sainte volonté soit la règle de tous mes désirs et de toutes mes actions. Ainsi soit-il. »
« Seigneur Jésus, Toi qui nous aimes » :
« Seigneur Jésus, Toi qui nous aimes, Toi qui te tiens en présence du Père, je me confie en Toi, mon Sauveur. Je te demande d'offrir pour moi ton Cœur Immaculé pour réparer les fautes que j'ai commises dans mon cœur par fragilité. Pour les fautes de mes lèvres, offre la pleine innocence de tes lèvres. Pour les fautes de mes mains, offre tes mains transpercées. Que ton amour supplée à mes manquements. Que ton innocence m'obtienne le pardon. Ainsi soit-il. »
Sainte Gertrude de Helfta (1256-1301)
Quelques conseils
D’abord, voici le modèle que le Seigneur donne à Gertrude: la Vierge Marie :
“Loue-moi, par mon Cœur harmonieux, de la pureté de cette virginité parfaite en laquelle, Vierge elle m’a conçu, Vierge elle m’a enfanté et après l’enfantement, Vierge sans tache est demeurée... Loue-moi, par mon Coeur harmonieux, de cette humilité toute paisible par laquelle la Vierge sans tache a été, chaque jour, rendue plus digne de me recevoir; elle a imité mon humilité même... Loue-moi pour l’immense ardeur de cet amour mutuel entre mon divin Coeur et la Vierge sans tache, amour qui a délicatement uni et inséparablement joint, dans le sein virginal, la nature humaine à la transcendance de la divinité...”
Ensuite, nous n’hésiterons pas à nous répéter, et à redire encore une fois ce que Jésus conseille à Gertrude :
“Pour confirmer ton amour, confie-toi et abandonne-toi tout entière au pouvoir de l’Amour, en adhérant tout entière à Dieu qui t’aime; ainsi tu seras pour Lui un instrument qui délectera parfaitement son divin Coeur; et toi en Lui et Lui en toi, qu’Il te conserve pour Lui-même dans la vie éternelle... Le maître mot c’est: l’aimer pour devenir son épouse. Celui qui s’étendit sur le lit de la croix pour nous épouser veut nous élever à l’union qui ne souffre pas de séparation.”
Enfin, il en est temps, avec Gertrude nous pouvons chanter: [2]
”Vers Toi, Vie de mon âme, vers Toi se tourne mon cœur
Qu’une force d’ardent amour a fondu en un seul désir.
S’il se porte vers quelqu’autre hors de Toi
Qu’il soit aussitôt sans vie.
Car en Toi est l’éclat de toutes les couleurs,
La saveur de tous les goûts,
Le parfum de toutes les odeurs,
Le charme de toutes les harmonies
La fraîche suavité des intimes étreintes.
Tu es perle féconde, richesse de l’humanité,
Ouvrier d’infini savoir,
Maître d’infinie patience,
Conseiller d’infinie sagesse,
Gardien d’infini dévouement,
Ami d’infinie fidélité.”
Et nous, hommes du XXIe siècle, nous pouvons aussi, en union avec Sainte Gertrude, et avec nos mots à nous, louer le Cœur de Jésus, nous réfugier en Lui et Lui dire notre Amour. Et nous ne craindrons plus, et nous n’aurons plus peur.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi mon Cœur se réfugie.
Notre monde se meurt, notre monde Te perd,
Notre monde pourtant Te cherche tant il a soif de Toi.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi je trouve ma paix et ma sécurité.
Le monde peut hurler sa haine, le monde peut brandir la mort,
En Toi Jésus, je me sens bien, dans ton Cœur je n’ai plus de peur.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi j’apaise ma soif.
Le monde se dessèche car il est sans amour.
Le monde a soif d’amour, mais il ne le sait pas.
Alors il crie sa haine, alors il crie sa peur,
Il meurt de sa soif et de sa faim d’amour,
De son besoin d’amour qu’il ne peut apaiser
Il meurt épuisé de détresse, épuisé de sa soif,
Sa soif de l’Amour.
Notre monde se meurt, Jésus,
Il a perdu l’eau vive de la source féconde, de ton Cœur, ô Jésus.
Notre monde se meurt, il a soif, il a peur, il a haine de lui...
Alors je viens vers Toi, Jésus, dans ton Cœur je me réfugie,
Ton Cœur si plein d’Amour et de Miséricorde.
Alors je viens vers Toi, la Source de l’Amour,
La source de la paix,
Et tes fleuves d’eau vive, en apaisant ma soif,
Me comblent de ta Vie.
En Toi, Cœur de Jésus, en Toi je me réfugie.
Le monde peut hurler sa haine,
Avec Toi et en Toi, je n’ai pas de peur,
Car Tu es l’Amour.
Le monde a froid aussi, mais ton Cœur est brûlant,
Et dans ton Cœur, Jésus, je me sens bien.
Je n’ai plus froid du monde,
Car ton Cœur Brûle de ton Amour,
Ton Cœur est la fournaise ardente
De ton Amour et de ta charité.
Voir / La Théologie du Coeur de Jésus
Invité- Invité
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