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La miséricorde d'après Saint Thomas d'Aquin

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La miséricorde d'après Saint Thomas d'Aquin Empty La miséricorde d'après Saint Thomas d'Aquin

Message par Charles-Edouard Lun 28 Avr 2014 - 0:28

la miséricorde d'après Saint Thomas d'Aquin

La Miséricorde est discutée par Saint Thomas d'Aquin dans le "Traité de la Charité"

LA CHARITÉ

Question 30.

La Miséricorde.

Nous avons à traiter maintenant de la miséricorde, au sujet de laquelle on se demande: — 1. A-t-elle pour motif propre le mal d'autrui ? — 2. Qui peut être miséricordieux ? — 3. Est-elle une vertu ? — 4. La plus grande des vertus ?

ARTICLE 1.

Le mal est-il le motif propre de la miséricorde ?

DIFFICULTÉS :

1. Non, semble-t-il, puisque le mal de la faute qui est plus grand que le mal de la peine provoque l'indignation plus encore que la miséricorde.

2. Il y a des choses accablantes et effrayantes qui semblent le comble du malheur. Et cependant Aristote dit que "ce qui cause l'effroi est tout autre chose que ce qui cause la pitié; l'affreux chasse la pitié". Le mal n'est donc pas toujours un motif de miséricorde.

3. Ce qui n'est qu'un signe, une représentation du malheur, n'en est pas la réalité. Or, Aristote dit que nous sommes émus et apitoyés par de pareils signes et représentations. Ce n'est donc pas toujours et uniquement par le mal lui-même.

CEPENDANT: Selon saint Damascène, la miséricorde est une espèce de tristesse, et la tristesse est toujours causée par un mal.

CONCLUSION: "La miséricorde, dit saint Augustin, c'est la compassion de notre cœur pour la misère d'autrui, sentiment qui nous pousse à lui venir en aide, si nous le pouvons". Le mot miséricorde signifie, en effet, un cœur rendu misérable par la misère d'autrui. Or, la misère est l'opposé du bonheur; et en quoi consiste le bonheur ou béatitude ? A avoir ce que l'on veut. "Celui-là est bienheureux, dit saint Augustin, qui a tout ce qu'il veut et ne veut rien de mal". La misère, par contre, c'est de subir ce que l'on ne veut pas. Disons maintenant qu'il y a trois manières de vouloir quelque chose: par un désir nature), par exemple, l'être et la vie; par un choix réfléchi et arrêté; par une voie indirecte, comme de quelqu'un qui mange ce qui lui fait mal, nous disons qu'il veut se rendre malade, non pas qu'il veuille cet effet, mais parce qu'il en veut la cause.

— Voici l'application. La miséricorde, ou commisération, a pour premier motif, et plus ordinaire, ce qui contrarie l'appétit, le désir de la nature humaine: "elle est la douleur que nous ressentons à la vue d'un malheur capable de perdre ou d'affliger un de nos semblables". Un second motif, plus capable encore de nous toucher, c'est lorsque de pareils maux surviennent à l'encontre des projets et des espoirs, comme "les accidents dus au hasard, dit Aristote, ou encore un malheur qui nous arrive d'un côté précisément d'où nous n'attendions que du bien". Le troisième motif, c'est quand le mal est au comble et accable la volonté tout entière: avoir été toujours un homme de bien et avoir le malheur pour récompense. "On s'apitoie surtout si des gens cruellement éprouvés sont honnêtes, et dont l'infortune nous semble d'autant plus imméritée" .

SOLUTIONS :

1. Une faute est toujours volontaire; à ce titre, elle n'inspire pas la pitié, mais exige le châtiment. Cependant, il lui arrive d'être une certaine peine, par quelque chose qui l'accompagne et qui va contre la volonté du pécheur; ainsi est-elle une misère et peut-elle nous inspirer la miséricorde et la pitié, comme le dit saint Grégoire: ”La vraie justice n'a pas de dédain pour les pécheurs, mais de la compassion”. — ”Jésus, en voyant cette multitude d'hommes, fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient harassés et abattus, comme des brebis sans pasteur” [51].

2. La miséricorde, au sens propre, c'est avoir pitié de la misère d'autrui; si l'on dit que l'on a pitié de soi-même, c'est, comme on le dit à propos de la justice, par manière de comparaison et par une espèce de dédoublement: ”Aie pitié de ton âme et rends-toi constamment agréable à Dieu”. Nous éprouvons donc, non pas de la pitié proprement dite, mais de la douleur lorsque nous sommes cruellement frappés; de la douleur encore, et non de la pitié, si ceux qui sont frappés sont d'autres nous-mêmes, des enfants ou des parents, dont le mal est, pour ainsi dire, le nôtre. C'est dans un sens analogue qu'Aristote dit que ”l'affreux chasse la pitié” [52].

3. L'attente et le souvenir causent du plaisir, s'il s'agit d'un bien; mais, s'il s'agit d'un mal, c'est de la tristesse, moins violente cependant que s'il était présent. C'est pourquoi les choses qui nous représentent, nous remettent sous les yeux des malheurs pitoyables, excitent en nous ce sentiment qui s'appelle la pitié [53].

ARTICLE 2.

La miséricorde a-t-elle pour motif un défaut en celui qui la ressent ?

DIFFICULTÉS:

1. Répondre affirmativement est impossible, puisque Dieu ne manque absolument de rien et cependant il est souverainement miséricordieux: ”La miséricorde remporte sur toutes ses œuvres”.

2. S'il en était ainsi, les gens qui n'ont plus rien seraient les plus miséricordieux; mais Aristote déclare que ”les gens ruinés de fond en comble n'ont plus de pitié pour personne”.

3. Subir un outrage, c'est souffrir un préjudice. Or, Aristote dit que, quand on est dans l'indignation, à la suite d'un outrage reçu, on ne ressent pas non plus la pitié».

CEPENDANT: La miséricorde est une certaine tristesse. Or, le sentiment d'un défaut, d'une indigence, nous attriste, — ainsi ceux qui sont faibles sont-ils plus enclins à la tristesse, — et nous porte à la miséricorde.

CONCLUSION: Etre miséricordieux, c'est compatir à la misère d'autrui: cela même qui nous fait souffrir de cette misère nous inspirera donc la miséricorde. Or, ce qui nous attriste et nous fait souffrir, c'est toujours un mal qui nous atteint nous-mêmes; nous nous attristerons donc, nous souffrirons de la misère d'autrui dans la mesure où nous la regarderons comme la nôtre. Ce qui peut arriver de deux manières, correspondant à deux espèces d'union.

— Union affective, résultat de l'amour. Celui qui aime regarde son ami comme un autre lui-même, le mal de son ami comme le sien propre et en souffre tout autant. Aristote dit que ”l'ami est celui qui... s'afflige de nos chagrins”, et saint Paul, que la charité fait ”se réjouir avec ceux qui sont dans la joie et pleurer avec ceux qui pleurent”.

— Union réelle: le mal d'autrui est proche de nous, il va nous atteindre. Les hommes, dit Aristote, éprouvent de la pitié pour ceux qui leur sont unis ou semblables, à la pensée qu'eux-mêmes pourraient subir le même sort; c'est ainsi que les vieillards et les sages, instruits par l'expérience, et aussi les malades et les craintifs sont plus portés à la miséricorde. Au contraire, la pitié est étrangère à ceux qui s'imaginent jouir de tous les biens possibles et donc être puissants et à l'abri de tous les maux.

— Ainsi donc, un ”défaut”, au sens défini plus haut, rend toujours miséricordieux, soit qu'on le regarde comme personnel, par affection pour celui qui en souffre, soit parce que l'on a des raisons de le redouter pour soi-même.

SOLUTIONS :

1. Dieu n'est miséricordieux que par amour, et il nous aime comme si nous étions quelque chose de lui-même.

2. Ceux qui éprouvent les extrémités des maux n'ont donc plus à craindre de souffrir davantage et ne connaissent plus la miséricorde.

— De même ceux qui sont en proie à une crainte excessive: leur anxiété les absorbe et leur ferme les yeux au mal d'autrui .

3. L'indignation de ceux qui ont subi un outrage, ou qui veulent s'en venger, provoque à la colère et à l'audace, mâles passions qui exaltent le courage au milieu des difficultés. On ne pense plus alors qu'on soit vulnérable et on n'est pas enclin à la miséricorde: "La colère est cruelle, comme l'emportement de la fureur".

— Il en va de même des orgueilleux qui méprisent les autres, les jugent méchants et donc dignes du malheur qui les frappe. "La fausse justice", dit saint Grégoire, la fausse vertu des orgueilleux, "ignore la compassion et n'a que du dédain"

ARTICLE 3.


La miséricorde est-elle une vertu ?

DIFFICULTÉS:

1. La vertu a pour élément principal l'élection ou choix qui est "une préférence réfléchie". Ce qui empêche cette réflexion ne saurait donc s'appeler vertu. Or, c'est ce que fait la miséricorde, à en croire Salluste: "Celui qui tient conseil dans une affaire douteuse ne doit être influencé ni par la colère ni par la pitié, l'une et l'autre rendant difficile le discernement de la vérité".

2. Si elle était une vertu, Aristote ne dirait pas que l'indignation, qui lui est opposée, est digne d'éloge.

3. La joie et la paix, qui viennent de la charité, ne sont pas des vertus. Mais la miséricorde en vient aussi: "pleurer avec ceux qui pleurent" correspond à "se réjouir avec ceux qui sont dans la joie". Elle n'est donc pas non plus une vertu.

4. Elle n'est pas une vertu intellectuelle, puisqu'elle n'est pas dans l'intellect; ni une vertu théologale, n'ayant pas Dieu pour objet; ni une vertu morale: elle ne règle pas les relations, comme la justice, et, quant aux passions, elle ne se ramène à aucun des douze milieux énumérés par Aristote.

CEPENDANT: (Comparé aux Stoïciens), comme Cicéron exprime des sentiments meilleurs, plus humains et plus conformes à ceux des âmes pieuses, lorsqu'il dit à la louange de César: "Parmi tes vertus, il n'en est point de plus admirable, de plus attrayante que la miséricorde"!

CONCLUSION: La miséricorde est une douleur causée par la misère d'autrui. Cette douleur peut n'être qu'une émotion de la sensibilité. En ce cas, la miséricorde est une passion et non une vertu. — Mais cette émotion peut être, dans la volonté, un déplaisir du mal dont souffre le prochain; dès lors, elle peut être réglée par la raison et, à son tour, régler l'émotion sensible. Comme le dit saint Augustin: "Ce mouvement obéit à la raison, quand la miséricorde, sauvegardant la justice, secourt un indigent ou pardonne à celui qui se repent". Or, la vertu humaine consiste dans cette conformité des sentiments avec la raison; la miséricorde est donc une vertu.

SOLUTIONS :

1. Il s'agit ici de la miséricorde en tant qu'elle est une passion non réglée par la raison, et qui fausse le jugement en faisant manquer à la Justice

2. Aristote parle de la miséricorde et de l'indignation considérées comme passions. Elles s'opposent l'une à l'autre par le jugement qu'elles portent sur le mal d'autrui: la première fait qu'on s'afflige devant des malheureux qui n'ont pas mérité leur sort; la seconde, qu'on se réjouit d'une souffrance méritée, comme aussi que l'on se fâche à la vue de gens qui réussissent sans en être dignes. "Toutes deux, sont louables et ont une racine commune". Mais, à proprement parler, le sentiment opposé à la miséricorde, c'est l'envie.

3. La joie et la paix n'ajoutent rien à la raison de bien qui est l'objet de la charité et qui ne requiert donc pas une autre vertu; la miséricorde introduit une considération toute nouvelle, à savoir, la misère de celui dont elle a compassion .

4. La miséricorde, quand elle est vertu, est une vertu morale ayant pour objet les passions et se ramenant au même "milieu" que l'indignation, puisqu'"elles viennent toutes deux d'un même sentiment". Ces "milieux", Aristote n'en fait pas des vertus, mais des passions, et, même à ce point de vue, ils sont louables. Cependant, rien n'empêche qu'ils aient pour principe un choix volontaire, et méritent ainsi le nom de vertu.

ARTICLE 4

La miséricorde est-elle la plus grande des vertus ?

DIFFICULTES:

1. Oui, sans doute. Le culte divin n'est-il pas l'objet suprême de la vertu ? Cependant, la miséricorde est déclarée par Dieu même meilleure encore: "Je veux la miséricorde et non le sacrifice".

2. Sur ce mot de saint Paul: "La piété est utile à tout", la Glose dit: "La discipline chrétienne tout entière tient en ces deux mots: miséricorde et piété", qui sont donc les deux vertus maîtresses.

3. La vertu rend bon celui qui la possède. Or, l'homme étant d'autant meilleur qu'il est plus semblable à Dieu, une vertu est d'autant plus grande qu'elle opère davantage cette ressemblance; et c'est ce que fait excellemment la miséricorde, car "la miséricorde de Dieu l'emporte sur toutes ses œuvres", et il faut l'imiter en cela surtout: "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux".

CEPENDANT: Après ces paroles: "Revêtez-vous, comme les bien-aimés de Dieu, d'entrailles de miséricorde", l'Apôtre ajoute: "Par dessus tout ayez la charité", qui est donc une vertu encore plus grande.

CONCLUSION: Une vertu peut être dite la plus grande de deux manières: en elle-même et par rapport au sujet qui la possède. En elle-même, la miséricorde est la plus grande des vertus, car il lui appartient de donner aux autres et, qui plus est, de soulager leur indigence, ce qui est le propre d'un être supérieur, et de Dieu avant et plus que tout autre: c'est par là surtout qu'il est dit manifester sa toute-puissance

Par rapport au sujet, la miséricorde n'est la plus grande des vertus que dans le plus grand des êtres, aucun autre n'étant au-dessus, mais tous les autres au-dessous de lui. Pour quiconque a un supérieur, s'unir à lui est plus grand et meilleur que de suppléer ce qui manque à un inférieur. Or, l'homme a Dieu au-dessus de soi; la chanté qui l'unit à Dieu vaut donc mieux pour lui que la miséricorde qui secourt le prochain. Mais il faut ajouter que, parmi les vertus relatives au prochain, la miséricorde est la meilleure, et son acte est le plus excellent, car celui qui enrichit l'indigence est, du moins sous ce rapport, supérieur et meilleur.

SOLUTIONS:

1. Les sacrifices extérieurs et les offrandes qui font partie du culte divin ne sont pas pour Dieu lui-même qui n'en a pas besoin, mais il les veut pour exercer notre dévotion et aider le prochain. C'est pourquoi la miséricorde qui secourt l'indigence est un sacrifice plus agréable à Dieu, étant plus immédiatement utile au prochain, selon ces paroles de saint Paul: "N'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité; car Dieu se plaît à de tels sacrifices".

2. La miséricorde est toute la religion chrétienne quant aux œuvres extérieures; mais l'acte intérieur de charité qui nous unit à Dieu l'emporte sur l'amour et la miséricorde envers le prochain.

3. La charité nous rend semblables à Dieu par l'affection qui nous unit à lui-même; elle est donc préférable à la miséricorde qui nous rend semblables à lui seulement par les œuvres.

Charles-Edouard
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